Mat a écrit :C'est un peu se qui me bloque avec AD, j'ai l'impression que le système t'annonce tellement que tu ne risque rien que le "petit mensonge" que l'on se raconte dans une partie de JDR classique (a savoir "non mais attend avec des mauvais jets et des mauvais choix mon guerrier/pal/sorcier il peut y passer) manque quand même un peu pour que les joueurs se sentent concernés.
C'est une discussion avec Yoichi qui m'a permis de mettre le doigt sur la particularité d'Abstract Dungeon.
Je m'interrogeais sur les atavismes en jdr et Yoichi m'a explicité la signification des PV à D&D. Ils ne sont en fait qu'un décompte t'informant quand sortir du donjon, une fois les ressources (pouvoirs, potions etc) dépensées, pour refaire le plein au village. Cette idée apparaît expressément dans D&D4 où il est dit qu'un groupe de persos doit faire x rencontres leur faisant perdre y% de leurs ressources entre chaque repos.
AD laisse tomber la "micro gestion" (quelle attaque, quelle tactique, etc. pour passer l'opposition ?) pour ne gérer que le "macro" (quelles ressources me coûte l'opposition ?). Dés lors, c'est de cette mécanique d'attrition que naît la sensation de danger.
Comment ça marche autour de la table ?
1) les joueurs n'ont pas la possibilité de faire une restauration. Toutes les oppositions doivent se faire en puisant dans des ressources qui vont s'amenuiser comme peau de chagrin. Les premières, tu y vas la fleur au fusil mais les dernières, tu serres les fesses.
Empiriquement, pour un one-shot, si le MJ dispose de 80% de la somme des dés des joueurs, ça permet de faire des parties qui, en fin de séance, sont bien tendues.
2) si une restauration est possible, opposer plus de fronts que les joueurs ne peuvent en tenir. Je ne l'ai pas testé encore mais je vais bientôt mener une campagne sandbox avec des oppositions gérés en fronts à la Apocalypse World. Les joueurs choisiront quel(s) front(s) combattre. Le système est fait de telle sorte qu'ils auront toutes les chances de gagner ou en tout cas de réduire ce(s) front(s) de manière significative, mais il le feront en vidant leurs réserves. À chaque restauration qu'ils feront, les agendas des fronts qu'ils n'auront pas combattu monteront d'un cran. La problématique de la partie ne sera plus
vais-je battre mon ennemi ? mais
lequel dois-je combattre ? Sachant qu'ils ne pourront s'opposer à tous les fronts en même temps, des dilemmes intéressants devraient pointer leur nez.
Pas de roleplay, ça ralentit les combats.