CasusNO

On n'échappe pas à l'emprise mentale de millénaires de patriarcat au détour d'une ligne ou d'un mot.

Est-ce qu'il y a dans ton document des éléments qui n’appartiennent qu'à toi (des règles maison donc) ou tout est conforme aux règles officielles??

Je reprends le fil, en dépit du peu de succès rencontré par le sujet. Car moi ça m'intéresse!

Ma découverte conjointe de D&D et de ses (quasi/néo/rétro...) clones a eu au moins le mérite de me faire regarder les règles de RIFTS sous un tout autre angle. Il y a encore deux ans, je trouvais le Megaversal System profondément buggé. Et, par certains côtés, il l'est bien un petit peu! Mais guère plus que AD&D première incarnation en fait... Comme dit LG, les règles de RIFTS pêchent surtout par leur manque de clarté, leur inorganisation, leur confusion... Elles sont aussi méchamment trouées mais ça ce n'est pas forcément un problème pour les rôlistes amateurs d'OSR. Ce serait même plutôt une qualité.
Entendons nous bien: le créateur de RIFTS, Kevin Siembieda, n'aime pas les règles de jeu. Ce n'est pas Monte Cook ni John Wick. On parle d'un gars qui mène avec entre 12 et 15 joueurs, voire plus [ce que je trouve totalement débile et hallucinant personnellement, moi qui ait des palpitations dès que j'ai plus de cinq joueurs, trois ou quatre joueurs étant mon idéal]. Chez Kevin Siembieda, cet absence de goût pour les mécaniques ludiques transparaît méchamment dans les règles de RIFTS et des autres jeux Palladium Books mais, là encore, ce n'est pas forcément un défaut. Pour certains MJ du moins.

Mais revenons à l'OSR.

Les règles de RIFTS sont simples, très simples. Mal rangées, mal expliquées, mal fichues. Mais simples. Les compétences c'est du d100, façon BRP. Le combat et les sauvegardes c'est du d20 plus bonus et baste. Il y a plein de petites incohérences, de règles mal fichues ou peu claires, de bugs... Mais, franchement, rien ne vous oblige à les garder ou à vouloir corriger le tir. Débarrassez vous du superflu et allez à l'essentiel: d100 et d20, point. Vous pouvez même -- ce que je fais actuellement -- vous débarrasser de l'un des deux dés pour n'en conserver qu'un seul (j'ai remplacé les compétences en % par des bonus sur d20, perso). Allez vers la simplicité, à fond. Regardées sous le bon angle, les règles de RIFTS sont plutôt chouettes, hyper maniables et se prêtent bien à toutes les adaptations/conversions/transformations. Vous pouvez faire beaucoup de choses avec.

Car RIFTS c'est quoi au final?
Un jeu de rôle multi-genres et multi-univers. Y a de la magie, des pouvoirs psis, des super-pouvoirs, des mutations, de la bionique et de la cybernétique, des gros guns S-F, des mechas, des vaisseaux spatiaux, des exosquelettes, de la super-technologie (et de la techno-magie aussi!), des extra-terrestres, des elfes, des nains, des dimensions lointaines (ou proches)... Y a tout. Et plus encore.
Pour caser tout ce bazar dans un seul système de jeu, vous avez deux options:
1/ Vous créez un système complet et complexe. Mais ça présente deux inconvénients majeurs. Un, vous allez y passer des plombes pour un résultat, somme toute, très incertain. J'adore RIFTS mais pas suffisamment pour lui sacrifier mes plus belles années en voulant refaire toute la mécanique! Et deux, la complexité en JdR ne fonctionne que si elle est partagée autour de la table. Et tout le monde n'a pas des joueurs prêts à assimiler un système complexe.
2/ Vous créez un système hyper-simple, en conservant la trame des règles de RIFTS, super old school dans l'âme. Et vous jouez sur la narration et les idées des joueurs plutôt que sur la technique et les stats. Vous faites de l'OSR en fait. C'est bien évidemment la solution que je préconise pour celles et ceux qui veulent tâter de ce jeu foutraque. Vous prenez Labyrinth Lord, Guardians (de Night Owl Workshop), Stars without Number, Mutant Future, voire même D&D basic compendium, et hop: dans le shaker, vous mélangez et vous avez RIFTS.
Ce faisant, vous ne résoudrez pas le déséquilibre profond entre les différentes classes et races du jeu mais ça n'a aucune espèce d'importance: le déséquilibre est l'essence même de RIFTS. Un jeu déséquilibre pour MJ déséquilibré!

Et si D&D et l'OSR ne sont pas vos tasses de thé, vous pouvez toujours vous tourner vers Savage Rifts

SDC et MDC. SDC pour Structural Damage Capacity (la capacité à encaisser des dégâts "normaux") et MDC pour Mega-Damage Capacity (la capacité à encaisser les fameux méga-dégâts).

Les méga-dégâts, c'est comme la choucroute ou la belote coinchée, on aime ou on aime pas. Moi j'aime et je considère que ça fait partie du charme de RIFTS, malgré toutes les complications que ça entraîne. Ce qui ne m'empêche pas de m'éloigner, là aussi, des règles officielles. En général, je compte 10 SDC = 1 MDC (contre 100 SDC = 1 MDC dans le RIFTS officiel).

Tudieu! Je n'étais pas au courant. Après il peut y avoir vingt ans entre une annonce de Siembieda (on prononce Simmebida) et la sortie réelle d'un ouvrage... Une version "allégée" viendrait à sortir que je me la procurerais d'office (j'achète TOUT Palladium, je suis fou). Mais je n'y jouerai pas forcément car j'ai quand-même beaucoup de plaisir à bricoler et simplifier le RIFTS actuel...

Le nombre d'attaques n'est pas un problème en soi: tu as plusieurs actions sur un round au lieu d'une seule, et c'est tout. Concrètement, ça ne change pas le temps que va prendre le combat, ou si peu.

Par contre la quantité de PV (ou SDC/MDC) est un vrai souci, rendant les combats interminables. Personnellement, j'ai multiplié les dégâts des armes par deux (ex: 2d6 Dg devient 2d12 Dg), je multiplie aussi les dégâts sur certains jets et j'incite les joueurs à cibler (= viser une partie précise). Les règles de Palladium encouragent déjà, indirectement, le dernier point, je crois.

Pour les compétences -- si vous souhaitez conserver les pourcentages --, GORE peut servir de référence plus ou moins (f)utile.

Et (spéciale dédicace @ Kobayashi) Sword & Wizardry Whitebox peut aussi servir de canevas pour un RIFTS OSR.