Voici un échange interessant depuis un autre forum :
Je me doute bien qu'un personnage qui a un aspect approprié verra la difficulté de son action réduite... Mais de combien de crans ? Un par aspect ? En tant que MJ potentiel, j'ai l'impression d'être abandonné. Débrouille-toi MJ... Ou pire, qu'on me laisse choisir en fonction de ce que j'ai envie pour la suite de l'histoire. Si je veux que mon MacGiver s'en sorte, allez hop, c'est facile ! Si je veux que mon maître de Kung Fu soit fait prisonnier, zou, c'est difficile...
Oui, c’est totalement vrai ! Sauf que même une action très facile à 1 chance sur 6 de raté, et qu’une action très difficile à 1 chance sur 6 de réussir. A partir du moment ou tu décides de faire lancé le dé, il faut vraiment être prêt à assumer la suite de l’histoire dans les deux sens. En fait, si tu « veux » le succès ou l’échec, autant ne pas faire lancé le dé, et ce sera très bien comme çà. Ce « pire » c’est même l’un des aspects du jeu narratif : en tant que narrateur, tu te dois d’ajuster la difficulté en fonction des besoins de l’histoire.
Le joueur, lui, il est sans cesse en train de négocier pour me prouver que la manière dont il s'y prend lui simplifie vraiment la tâche...
Le jeux narratif nécessite une certaine confiance entre les participants, et un narrateur totalement au service de l'histoire et des personnages... Il faudrait que le joueur accepte que la difficulté est à la charge du narrateur et qu’une fois son cadrage fait, la difficulté est donnée et on lance le dé…
Exemple : j'ai un personnage qui a l'aspect bricoleur génial (façon MacGiver). Il est dans un garage et veut transformer une moto en ULM... Pour quelqu'un qui n'a pas l'aspect bricoleur génial, ce serait impossible... Mais pour lui, c'est quoi ? Difficile ? Moyen ? Ou même facile, du fait qu'il a tous les outils qu'il veut à disposition ?
J’imagine que le joueur découvrant la moto et le matos à disposition propose de faire un ULM pour atteindre facilement un objectif géographique en passant par dessus quelques obstacles et en gagnant du temps.
Disons qu’il à tout le temps nécessaire pour faire çà et qu’il ne sera pas dérangé. Le matos permet vraiment de faire un UML.
Première solution à envisager vraiment : le succès automatique. Pourquoi lancer le dé ? Le joueur à eu une très bonne idée et visiblement rien ne s’oppose à ce qu’il la réalise.
Peut-être aussi que dans cette histoire, le temps est important, le joueur en a peu pour atteindre son objectif. Combien de temps çà va lui prendre de faire son UML ? On pourrais laisser un dé répondre à l’incertitude. Disons que dans son cadrage, le joueur souhaite faire ce travail en une heure. Le narrateur sait par exemple qu’il a bien mener sa barque jusque là et que son idée va lui faire gagner beaucoup de temps. Il décide donc que la difficulté sera difficile, et que la marge d’échec indiquera le nombre de 1/2 heure qu’il a fallu en plus pour réussir à faire le job.
Autre point de vu : c’est pas sûr qu’un UML vraiment fiable soit réalisable. Faire un « truc qui vole » c’est facile, mais pas sur qu’il permette d’atteindre l’objectif en sécurité. Le joueur lance le dé sur une difficulté facile. Quoi que donne le résultat, il construit son UML, le moteur démarre, il décolle. Youhou ! Le voilà dans les air… S’il a échoué au dé, en cours de trajet, l’aile se décolle : c’est maintenant une scène de crash.
Autre exemple : mon personnage est un maître de Kung Fu. Des voyous l'attaquent. Quelle difficulté s'ils sont deux, trois, cinq, ou dix ... ?
Le combat c’est vraiment difficile, parce que, par habitude, on veut le faire durer et le détailler en petite phase d’action.
Le nombre d’ennemi ne sert pas à grand chose pour estimer la difficulté. Un maître de Kung Fu s’en sortira très facilement contre 10 gars normaux. Ça lui sera très difficile de s’en sortir contre deux gars de son niveau.
Qu’elle est la raison d’être de ce combat ? Etant donné le système, ce ne sera ni pour l’action, ni pour le fun. Il nous faut une raison narrative à cette attaque.
Par exemple, notre personnage est en train de mener une petite enquête dans le coin, il ne connait pas les lieux, il y vient pour son enquête. Malheureusement il s’intéresse à des « affaires » qu’une personnalité ne souhaite pas voire révélé.
On pourrait décider que les voyous ont été envoyés signifier au joueur que son personnage dérange, et qu’il doit partir ou assumer les conséquences. Ce serait aussi un point d’accroche pour qu’il sache et s’intéresse à cette personnalité qu’il dérange.
Je ne souhaite pas que le personnage soit trop amoché par la bagarre (car l’enquête est le point d’intérêt), je veux qu’il sache qu’il y a un nouvel adversaire pour lui. C’est l’occasion pour lui de briller par son Kung Fu, on profitera de la scène pour décrire son talent et sa supériorité. Il va donc jeter un dé sur une difficulté très facile, s’il fait 1, ce ne sera pas un échec, mais il sera blesser dans l’altercation. Je décris la scène où il les rétame, où ils s’enfuient… Le joueur va-t-il penser à en « garder un » pour l’interroger sur son commanditaire ? Si c’est important qu’il le découvre, un gars est assommé à ses pieds…
Autre points de vu : le joueur prend des risques dans cette altercation : il risque de se faire tabasser. On ne rigole pas avec le commanditaire, et il veut que çà se sache. C’est un moment relativement important dans l’histoire et l’enjeu n’est rien de moins que la réputation du personnage. Je choisi un conflit simple pour résoudre l’action. Je pars d’une difficulté moyenne pour le premier jet de dé. La difficulté évoluera en fonction des marges d’échec et de réussite.
Le joueur, pour le premier jet, à « l’initiative ». Je décris les voyous le cernant, se rapprochant doucement tout autour de lui en le menaçant, en lui disant qu’il ne devrait pas s’intéresser à ce qui ne le regarde pas, qu’il n’est pas le bienvenu et qu’il devrait partir sinon…
Le joueur décide pour ce premier jet de faire un petit « aka » pour impressionner ses adversaires. Disons qu’il échoue, la difficulté passe à difficile, les gars ce moque de lui et ricane en l’encerclant, pleins de confiance.
Deuxième jet, on peut décrire que les voyous l’attaquent de concert. Le joueur rend coup pour coup. Disons que le jet est 6, la difficulté passe à facile.
Jet de conclusion : on va pouvoir décrire la fin de la baston, le joueur cherche surtout a faire fuir ses adversaires et à éviter les mauvais coup… Eux veulent le tabasser pour lui faire comprendre qu’il doit quitter les lieux. La conséquence de l’échec sera, outre les bleus et ecchymoses, une réputation de brêle ; en cas de succès, une réputation de gars qu'il ne faut pas faire chier, et peut-être un prisonnier à interroger...