Erwan G a écrit : ↑lun. févr. 08, 2021 6:06 pm J'ai un doute sur la pertinence de ce débat. D'une part, parce qu'il y a des oeuvres que l'adaptation en français à sublimé ou détruit (Starsky & Hutch, Wayne's World dans un premier cas, les films de HK doublés dans les années 70-80 dans l'autre).
C'est une question de goût. Personnellement, je préfèrerais toujours regarder un film moldave en vo même si je ne comprends pas, à partir du moment où il y a des sous-titres, parce que je pense que le message est incomplet si le mode de transmission l'est. Je doute, par exemple, que regarder les 7 samourais en VF soit une expérience enrichissante, par exemple. En tout cas, personnellement, je n'y trouverai pas mon compte.
Mais si cela permet à d'autres d'avoir accès à des films qu'ils n'auraient pas vus autrement, pas de soucis. La seule chose que je demande, dans ce cas, c'est de ne pas juger des qualités d'acteur. Parce qu'alors, tu juges le jeu de l'acteur et celui du doubleur dans un mélange difficile à organiser.
Dans l'idéal, il faudrait arrêter de ne considérer les traductions qu'en termes de gain ou de perte par rapport à un message d'origine. Une traduction, même très fidèle, devient nécessairement une nouvelle version de l'oeuvre. Elle s'inscrit en tant que passerelle dans une rencontre entre l'oeuvre et une culture (et pas seulement une langue) différente. Même en dehors des considérations de différences culturelles, d'ailleurs, le simple fait de changer la voix des personnages produit... eh bien, non pas nécessairement un résultat moins bon ou meilleur, mais un résultat changé, une version différente, qui a sa propre façon de nourrir l'imagination.
A mes yeux (et à mes oreilles), Le Bon, la Brute et le Truand et la "trilogie du dollar" donnent à Clint Eastwood la voix de Jacques Deschamps, et la voix est pour moi indissociable du personnage de l'homme sans nom - plus, même, que la vraie voix d'Eastwood. Ce n'est pas moins bien, c'est la variante francophone de ces films.
De même, les voix et les gags du Roi Lion et des autres Disney de mon enfance sont indélébilement marqués par le doublage français, et je continue à les revoir et à les apprécier dans cette langue, même après avoir découvert et apprécié les VO et le travail des acteurs et actrices de doublage de la VO. S'y ajoute ici le besoin d'adapter certains gags et jeux de mots, qui font que ce sont encore plus des variantes à part entière des films.
D'où ma conclusion préférée : plus on a de (bonnes) traductions, mieux c'est.
Sur ce, je retourne prêcher l'harmonie et l'amour du prochain aux fans des différentes traductions françaises de Tolkien...