[CR Monsterhearts] Dans les vagues

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KamiSeiTo
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[CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par KamiSeiTo »

Hello !

Comme certains d’entre vous me l’avaient demandé (et parce que j’ai très envie de le partager aussi ^^’), j’ouvre ce fil pour y mettre les CRs de la partie de Monsterhearts où je suis joueur, et qui est la campagne qui à ce jour m’a donné les plus fortes émotions (et pourtant, j’en ai eues des campagnes riches en émotions !).
Je précise à ce propos que je suis très friand de drama, surtout de drama adolescent (où il est exacerbé et plus brut, je trouve), et aussi très friand du trip "monstres mythologiques dans un cadre contemporain urbain". Donc ça plus le fait que j’aie préparé et me sois investi dans la création/préparation de mon perso, May, comme rarement (d’autant plus que pour une fois le MJ/la table se sert de ça pour jouer avec) jouent probablement sur la force de mon ressenti. ^^’

Je posterai un post par session de jeu, que je copicolle depuis le forum où on les a écrit pour se souvenir d’une séance à l’autre, et où j’intègre directement les erratas (l’un d’entre nous pond le CR, et les autres complètent ou corrigent) sinon ça va être illisible pour vous. ^^ (J’essaye de repérer et virer les belgicismes, aussi. ^^’)
Je vais essayer aussi d’ajouter un code couleur vert/orange/rouge sur les phrases qui correspondent à des jets de dés 10+/7-9/6- pour que vous puissiez suivre les imbrications entre mécanique et fictions. … Quand je m’en souviens, ce qui est clairement pas tout le temps. ^^’

Gardez à l’esprit que le ton est assez factuel parce qu’à la base ce sont surtout des mémos (mais bon, les CR romancés c’est très rare de manière générale, vu la masse de temps que ça demande !), donc la manière dont ils sont rédigés ne rend pas forcément hommage à l’intensité des scènes aux moments où on les a jouées/vécues. Et certains manquent peuvent rendre les enchaînements moins logiques qu’ils ne l’étaient sur le coup. ^^’
Mais vous êtes rôlistes, vous ferez cet effort d’imagination. ;)
Dernière modification par KamiSeiTo le mar. août 02, 2016 12:03 am, modifié 8 fois.
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KamiSeiTo
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par KamiSeiTo »

Séance zéro: Création du cadre de jeu, clarifications des envies et des attentes de chacun, et création des personnages.


Ville moyenne, en bord de mer ; sur la côte ouest des États-Unis.
Nous sommes élèves d'un lycée plus ou moins social (a.k.a pas le lycée des gens riches, mais l’autre, celui qui accepte tout le monde) : les sports phares du lycée sont le basketball et la gymnastique acrobatique.
Il y a un phare abandonné que certains pensent hantés.
Plage de sable fin, quelques rochers/brise-lames vers le port.


Les PJ

* Marie O’Reily, vampire nouvellement née
Famille
Famille de la classe moyenne.
Son père est pasteur, sa mère dans l'Association de Lutte contre les Dépendances .
Quatre frères et une sœur: Alain, Paul, Anne, Thomas, (Marie) et Francis O'Reily.

Histoire, psyché
Marie ne sait pas comment elle est devenue vampire.
Elle fait partie des scouts locaux, y investit beaucoup de son temps, y est très bien considérée.
Elle fait partie de l'équipe "B" de gymnastique acrobatique locale. Elle commence à faire de la concurrence à l'équipe "A".
Elle aide aux activités de la paroisse.
On cite souvent Marie en exemple parmi ses amis, sa famille, sa paroisse ou ses scouts.

Physique
1m75 environ, très fine et athlétique. Cheveux mi-longs, bruns, raides.
Quand elle n'est pas aux scouts, Marie s'habille de façon stricte, sobre: jupe ou robe droite, belles chaussures, etc.

Autres
Beaucoup de ce qu'on croit sur les vampires est faux: la lumière ne les brûle pas mais les gêne, les artifices religieux et païens (croix, eau bénite, ail) n'ont pas d'effet particulièrement néfaste sur lui.
En résumé, on peut dire ceci:

Faiblesses
- La lumière du soleil ne détruit pas le vampire, le gêne juste un peu.
- Tout ce qui affecte les démons peut affecter un vampire avec une intensité moindre – voire nulle si effectué par quelqu'un qui n'est pas compétent en la matière.
- Exorciser le démon du corps de l'hôte détruit le vampire.
- Pour détruire un vampire, il faut détruire son cœur.

Leur corps brûle et se consume jusqu’à la destruction pour ne laisser que des cendres. C'est assez spectaculaire à voir.

Forces
- Le Vampire possède un contrôle total sur son propre corps, qui s'apprend petit à petit. Exemples:
. basique: peut faire battre son cœur pour simuler la vie, peut allonger ou rétracter ses canines, etc.
. moyen: peut modifier (très lentement) son apparence, régénerer ses blessures, etc.
. avancé: peut actionner un membre même s'il a été détaché de son corps.

- Insensibilité: au propre comme au figuré. Il peut ignorer la douleur (mais reçoit toujours le stimulus douloureux).

- Mémoire de lignée: certaines capacités se transfèrent lors de la transformation. Un nouveau vampire peut parfois savoir faire des choses qu'il n'a jamais apprises.

Le cycle du sang

- Un mortel devient un vampire le plus souvent par "accident": tu ne sais jamais qui de ceux que tu vides le deviendra. Ce n'est pas aléatoire cependant: ceux qui ont pris le temps pour l'étudier connaissent les moments favorables. Mais même ainsi ce n'est jamais sûr.
- En buvant du sang, le vampire éprouve une extase à nulle autre pareille. S'arrêter avant de tuer sa proie demande un effort de volonté.
- L'extase est partagée par la victime avec une intensité moindre.

Le démon

- L'âme de l'hôte est remplacée par un esprit démoniaque. L'hôte et le parasite doivent apprendre à cohabiter.
- Le démon n'est pas plus malin qu'un animal. Boire du sang humain (ou de toute autre créature douée d'une âme) est tout ce qu'il désire.
- Toute la partie "intelligente" du vampire vient de l'esprit humain – ou de ce qu'il en reste.
- Le sang en poche (qui a un goût chimique) et le sang animal (qui est dégueulasse et qu'il faut boire par dizaines de litres) font de piètres substituts mais peuvent apaiser le démon pour un temps. Il incitera toujours l'hôte à consommer du sang frais.
- Pour motiver l'hôte, le démon atrophie son sens du gout. La nourriture classique devient peu à peu fade. A la fin, c'est comme bouffer du polystyrène.


* Tim Bishop, Élu
Famille
Son père, sa tante et lui viennent d'arriver du Massachussetts (à l'opposé sur la carte des États-Unis, comme si ils fuyaient quelque chose...).
Ils sont installés dans une ancienne maison de la famille – ils en ont disséminées à travers les États-Unis.
Son père vient d'être nommé Conservateur du Musée local et sa tante l'assiste. Du coup, Tim est beaucoup laissé à lui-même.

La famille de Tim est parfaitement au courant de ses pouvoirs ; dans sa famille, on est Gardiens de génération en génération. Les Gardiens gardent l'équilibre, ils tuent des monstres ou des mortels, peu importe. Ce qui importe, c'est de conserver l'équilibre. Entre bien et mal ? Flou à cette étape de la création...

Avant, sa famille était riche. Maintenant, ils le sont moins mais ont gardé ce double héritage: matériel (les maisons) et cette mission de Gardiens.

Histoire et psyché
Tim n'a pas de pouvoir. Si il combat, c'est avec sa volonté, son corps, son humanité.
Il est d'un naturel... désinvolte. Se balance sur sa chaise, toujours un petit sourire en coin.
Il est toujours de bonne humeur.

Physique
Longs cheveux noirs broussailleux, carrure de sportif.


* Margery "May" Hemington, sorcière (Mon personnage)
Famille
La famille WASP parfaite. Villa, voiture hybride pour faire gaffe à l'environnement, de l'argent décomplexé. Ils ne claquent pas pour paraitre, ce ne sont pas de nouveaux riches mais des gens qui apprécient le confort qu'il procure.
Le grand frère de May est en école d'architecture, sa grande sœur travaille dans une grande compagnie – bureaux en verre, gros contrats. Elle va se marier bientôt, les parents sont ra-vis.
May est la troisième... on reviendra sur elle.
Le quatrième, le petit frère, encore un bijou: studieux, progresse merveilleusement au piano, la joie de ses parents.
Les parents ont toujours encouragé leurs enfants à suivre et explorer leur voie, les ont écouté. De bons parents. Mais pour May, ça ne fonctionne pas comme ça...

Ils ne savent bien sûr rien des pouvoirs de leur enfant terrible.

Histoire et psyché
Elle s'appelle Margery mais déteste ce prénom. On l'appelle May, un point c'est tout.
Ado rebelle, intérieurement insécure et destructrice. C'est une flamme qui attire les papillons. Et les brûle. Elle n'y peut rien, elle détruit ce qu'elle touche.
Quand elle avait une douzaine d'années, May a rencontré Abrielle, une ado d'une quinzaine d'années qui lui a enseigné les voies de la sorcellerie, son style vestimentaire (genre un peu punk presque goth), son style de vie fait de sorties, de conneries, de musique et de fumette voire plus. Leur relation était très forte, May avait l'impression qu'enfin quelqu'un la comprenait. Puis, il y a quelques mois, Abrielle a disparu sans laisser la moindre trace.

Physique
Cheveux en carré plongeant bruns, yeux bleu ciel hypnotiques, d'une profondeur abyssale.
Look punk mais pas crade, plutôt vêtements un peu déchirés, un peu rapiécés, avec des badges et des trucs. Elle met souvent des t-shirts de groupes punk ou rock qu'elle aime bien.

Autres
May se sert de ses pouvoirs pour compenser la façon ultra chaotique dont elle (non)gère ses relations sociales. Pour l'instant elle se sert de ses pouvoirs surtout pour se venger quand elle se fait attaquer (verbalement, j'entends), ou pour espionner les gens.

* Deirdre, Mortelle
Famille
Famille irlandaise. Deirdre vient d'arriver en ville d'Irlande, où elle habitait sur la côté, au sud de Killarney, sur la côte déchirée, rocheuse, naturelle.
Son père, Padraig, a disparu juste avant qu'ils ne partent. Ancien membre de l'IRA, lessivé par des années de conflit larvé, il avait vendu des camarades qui prônaient encore le coup de force. Il voulait accélérer les accords de paix. Problème: son nom est tombé dans la mauvaise oreille. Il a juste eu le temps de foutre sa famille à l'abri. La mère de Deirdre, Alaina, ne dit rien mais le croit mort. Elle pleure tout le temps.
Alaina est boulangère. Elle vient de trouver du boulot dans une boulangerie de la ville.
Deirdre et sa mère vivent dans un deux-pièces. Avant, elles étaient dans la maison familiale, petite mais où chacun avait son espace et qu'entourait la mer.

Histoire et psyché
Deirdre vit très mal son arrivée aux États-Unis. Elle a toujours été proche de la mer, à la nature sauvage de l'Irlande. Ici, tout est dompté, gris, froid.
Elle a été arrachée à ses amis, son école, son monde.

Elle en veut à sa mère, transfère sur elle la douleur du départ.
Ces petits américains ont l'air tous plus cons les uns que les autres. Enfin, c'est la rentrée, elle va voir si y'en a un pour sauver les meubles.
Secrètement, presque involontairement, elle est en train de tomber raide dingue de May, de ses yeux, de ses goûts musicaux, de son air si maitresse d'elle-même, si détachée, tellement au-dessus.
En musique, Deirdre touche à tout, surtout au break-core. En Irlande, elle animait des soirées, dans des vieux entrepôts désaffectés. Elle n'était pas David Guetta, plutôt du genre à se faire oublier dans un coin et à se dire que tout le monde dansait grâce à elle, mais sans le montrer. Elle exultait de ce pouvoir conféré par la musique, par la capacité à mettre ce morceau-ci après celui-là, à sentir les corps exploser, les cris de surprise et de joie, l'animalité prendre et la transe venir.
Elle a touché à un peu de stupéfiant, rien de bien grave: un peu de LSD, un peu de crack. De quoi se booster.

La musique, c'est son jardin secret. Elle est pas prête de la faire découvrir à ces amerloques coincés. Sauf à May, peut-être. May, elle a l'air d'être sur une longueur d'onde plus accessible.

Physique
Cheveux roux en bataille les tempes rasées, yeux verts, grains de beauté, habits sobres. Parfois des jupes, le plus souvent des jeans, des t-shirts, des pulls à capuche ou pas.

Autres
On peut la croire timide, en fait elle manipule presque sans s'en rendre compte. Presque.


* La classe et autres PNJs
Plan de classe
Visages de PNJs (et PJs)

*Alfred Cunningham
Professeur d'histoire et titulaire de la classe. Stricte, de la vieille école. Britannique.
"Je n'aime pas deux choses: les sonneries de portable et les gens qui n'écoutent pas en cours."
Rapport (connu) aux PJ
A repéré l'accent irlandais de Deirdre. Elle s'en méfie : c'est un rosbif.

*Cassandra "cass" Chamberlain
Reine de la Ruche. Leader de l'équipe de gymnastique acrobatique.
Alpha de la classe.
Rapport (connu) aux PJ
Neutre à dédaigneuse. Ils font partie du décor.

*Lucy Ross
Seconde de Cass'. Lui lèche les bottes.
Membre de l'équipe de gymnastique acrobatique.
Rapport (connu) aux PJ
?

*Dany Mattheakis
Ami des "geeks" mais récemment s’incruste tout le temps dans le groupes des skateurs/punks.
Rapport (connu) aux PJ
A un crush sur May. Il est assis à côté d'elle parce qu'il espère s'en rapprocher.
May s'en fiche.
Deirdre le déteste pour ça.


*Ash Barnet
Cancre.
Rapport (connu) aux PJ
Par charité chrétienne, Marie le laisse tricher sur elle très régulièrement. Il pense que c'est parce qu'ils sont amis. Elle s'est habituée à sa présence mais s'en fiche un peu.

* Carmen Juarez
S'est assise à côté de Deirdre parce qu'elle est tout proche de la ruche. Voudrait faire partie de la Ruche mais n'y arrive pas.
Dernière modification par KamiSeiTo le mer. août 24, 2016 4:27 pm, modifié 3 fois.
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par KamiSeiTo »

1ère séance (très résumée):
mercredi, une journée comme les autres



Mercredi se lève sur la petite ville, chacun se réveillant à son rythme.


D'abord Deirdre, dès 5h du matin. Elle aide sa mère à la boulangerie avant de filer prendre le bus scolaire. T-shirt, jeans, veste en faux cuir, sac à dos.

Ensuite, Tim. Habits décontractés, petit déjeuner en famille, blabla du matin, sac en bandoulière.
Presque en même temps, Marie. Habits classiques, petit déjeuner en famille, départ à son aise.

Enfin, May. Solo de guitare agressif en guise de réveil, chemise blanche boutonnée jusqu'au dernier bouton, accepte une pomme de son père avant de filer. Dès le coin de rue tourné, elle enlève ces vêtements d'apparat. En-dessous, jupe, bas, t-shirt à la gloire d'un groupe de post-punk. Elle réarrange son maquillage en fonction, et se sent mieux.

Dans le bus, Deirdre voit une place libre à côté de May, prend son courage à deux mains, s'y assied. May renseigne un peu Deirdre sur qui est qui dans la classe ; rapprochement sensible des deux côtés, la parade commence .
Spoiler:
Réussite de mon jet de Allumer quelqu’un. May agit naturellement comme à son habitude, mais son attitude attire Deirdre. C’est volontaire de la part de moi joueur, mais involontaire de la part de May mon perso.
Une fois au lycée, cours d'histoire avec Alfred Cunningham. Les blabla montent un peu – Deirdre demande à Carmen d'aller glisser à l'oreille de Dany que May a un crush pour lui. Il tourne trop autour de May, ça fout Deirdre en boule secrètement. En échange, Deirdre fournira une playlist pour que Carmen puisse mettre le feu à la soirée de Cass' prévue ce vendredi soir. Elle grince en entendant que les goûts musicaux de la classe ne dépassent pas Rihanna et David Guetta. Elle va changer tout ça...
Le brouhaha monte, Cunningham balance une craie qui ricoche sur le bureau d'un élève. Tim fait une bête remarque, Deirdre embraye dessus. Cunningham tente de ramener le calme, pour toute réponse Deirdre fredonne "sunday, bloody sunday" ; elle est envoyée chez la principale, accompagnée par Marie, et May la suit d'un long regard entre approbation et admiration. Dans les couloirs, Marie tente de calmer le jeu mais Deirdre la remballe. Une fois arrivée chez la principale, le deal est simple : si Deirdre s'excuse, il n'y aura qu'un avertissement, pas de mot pour les parents. Promesse donnée par Deirdre, qui veut rester à la fin du cours mais, voyant Marie qui fait la queue pour parler à Cunningham, elle s'éclipse. Avant qu'elle en ait le temps, elle doit se taper le petit speech de Tim qui tient très officiellement à inviter toute la classe à la fête qu'organise Cassandra chez elle vendredi. Et de faire tourner les invits.
Spoiler:
Pour notre MJ, un prof qui balance une craie était un truc banal. Pour nous 3 joueurs, avec en tête une société américaine procédurière et où on doute que les profs puissent menacer physiquement des élèves, on l’a joué comme un acte vraiment choquant et toute la table a embrayé sur cette interprétation.
Marie veut que l'année se passe bien, Cunningham aussi. Les deux tombent sur un accord : Cunningham baisse de régime à condition que Marie calme les élèves. Si il y a encore des débordements, ce sera pour la pomme de Marie.

*****

A la sortie du cours, May attend Deirdre, lui offre une clope devant une vingtaine d'élèves étonnés. Deirdre refuse – elle fume que des roulées – mais les deux s'esquivent dans un coin pour fumer un coup. "Sacré coup que t'as envoyé à Cunningham ! Et pour rien en plus – May sous-entend que les raisons de querelles entre irlandais et anglais sont des trucs vieux d'au moins un siècle, et donc un peu ridicules. Deirdre se barre sur le coup, dans un coin de gazon pour manger son lunch tranquille en écoutant de la musique – une douce musique de son île aimée, mais ça, tout le monde s'en fout.

Étonnée et vexée de cette réaction, May va voir Dany pour lui en demander plus sur les anglais et irlandais durant la pause déjeuner de celui-ci, avant qu'elle-même aille rejoindre son groupe... Puis May s’en va dès sa réponse obtenue, alors que Dany espérait avoir un moment privilégié ou au moins un signe de sa part.

Pendant ce temps, Marie commence son tour des groupes de la classe, demande à Cassandra de calmer sa ruche et de faire tourner l'info aux basketteurs : on calme le jeu, si on ne veut pas que les punitions et retenues volent dès les premières semaines de l'année, faut arrêter de chercher Cunningham. Mais elle laisse quand même lourdement entendre qu'elle-même est du côté des élèves et qu'elle n’entend pas laisser ce prof faire sa loi n'importe comment. Cassandra acquiesce, bon point pour Marie, Cass' est au centre de la classe, au propre comme au figuré.

Prochaine étape, parler aux skateurs-punks. Le message passe ; elle s’adresse surtout à James, qui finit par la prendre à part et semble concerné par Marie et les problèmes qu’elle pourrait encourir.

De retour à son repas, Marie se fait accoster par Tim qui lui propose... de l'eau ? "j'ai pensé que tu pourrais avoir soif, non ? non ?" Quel mec bizarre...
Spoiler:
Tim sait, dès la création des personnages, que Marie est un vampire – ce qu’elle ignore encore elle-même – et veut la sauver de sa condition. Il essaie de la tester sur sa soif de sang, là.
Avant la reprise, Deirdre fait un dessin de jambonneau english malin au tableau de Cunningham. Elle repart en cours, le sourire aux lèvres.

Pendant le reste de l'aprem, May s'amuse à se moquer de James et de son intérêt pour Marie. En fait, inconsciemment, elle n’apprécie pas ne pas être celle qu’il désire. Elle met ce qu'il faut en place pour changer ça. C'est limite pas conscient, chez elle... mais ça marche.

*****

Après les cours, Deirdre, Tim et Pamela vont au phare abandonné.

Après les cours May et la bande des skateurs sortent du lycée pour aller fumer quelques joints dans le parc, mais Dany les rattrape et demande à parler seul à May deux minutes. Il tourne autour du pot et May le voyant venir lui dit que ce qui est sexy, c’est l’assurance et le courage : elle le met au défi de lui rapporter en trophée un objet personnel appartenant au professeur Cunningham ; s’il y arrive elle lui accordera un rendez-vous. Une fois ce défi posé, elle file rejoindre son groupe pour aller fumer et s’amuser. Elle passera aussi une bonne partie de l'aprem à penser qu'il faut qu'elle demande son numéro à Deirdre.
Spoiler:
Vu le comportement du prof, et qui plus est prof principal, May souhaite obtenir un fétiche pour avoir un ascendant sur lui.
Marie rentre chez elle sagement et profite de passer du bon temps avec son petit frère ; ils regardent des Disney.

Pam couine qu'elle veut pas s'approcher du phare, que c'est dangereux, qu'il y a des fantômes là-dedans. Deirdre la charrie, Tim pousse gentiment et tous les trois finissent par entrer. Un vent froid se fait sentir à mesure que les trois montent les escaliers en colimaçon. Le vent et le froid augmentent étrangement vite... jusqu'à ce qu'une tête de fantôme apparaisse clairement. Ça n'a duré qu'une seconde mais personne ne peut le nier. Pam flippe, fuit ; Tim, visiblement tendu, sort une sorte de cristal translucide de sa poche. Le truc luit drôlement fort. Deirdre, peu impressionnée, le remercie d'enfin produire un peu de lumière, il fait vachement sombre ici.

Tim essaye de pousser Deirdre à descendre, elle refuse, il l'empoigne. Elle essaye de le cogner et en un réflexe il l'envoie bouler dans les escaliers.
Il fonce sur elle, l'agrippe, la met sur ses épaules, la pierre rangée dans son sac. "Je vais te sortir de là". Mais un fantôme apparait, qui ferme la porte en un claquement sinistre. Tim lâche Deirdre, sort sa pierre. Elle produit davantage de lumière quand il l'approche de Deirdre. Il parait choqué par cette constatation et finit par sortir, sur une injonction du fantôme. Enfin, de la fantôme, une jeune fille visiblement couverte de traces brunes déchirant ses habits translucides.
Deirdre, sonnée, remonte les escaliers. Elle ne supporte pas la violence faite par plus fort qu'elle. Ca la met en rage. Elle remballe la fantôme, "casse-toi !".
Les murs tremblent.
Au bout d'un temps, calmée, elle voit la fantôme qui chiale dans un coin. "Excuse-moi... qu'est-ce qu'il y a ?" Mais elle boude. Alors Deirdre s'en va et se plonge dans l'abîme de la mer...

Elle voit une jeune fille, clairement la fantôme quand elle était en vie, dans un décor dix-neuf-cents. Elle a la même robe, sans les taches. Elle entre dans le phare, souriante. Elle ressort du phare et s'écroule, pleine de taches rouges déchirant ses vêtements. L'ombre d'un homme fuit. Un couteau luit. Et ne reste que le murmure de la jeune fille: à l'aide...
Dernière modification par KamiSeiTo le mar. août 02, 2016 12:04 am, modifié 1 fois.
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

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2ème séance (très résumée):
Jeudi matin.


Tim, après son footing matinal, s'arrête dans une boulangerie du vieux port qui vient de rouvrir – il a bossé toute la nuit sur le fantôme du phare... C'est la mère de Deirdre qui tient la boutique, elle laisse filer sa fille après ce "beau garçon" qui vient la chercher. Elle lui fait un clin d'œil en lui remettant le café demandé par le jeune homme. Elle, se contente de soupirer un "c'est pas ce que tu crois" qui fait sourire sa mère. Tant mieux, quelque part, elle sourit rarement.

En chemin vers le bus scolaire, Tim et Deirdre discutent du fantôme – lui traite ça avec une telle désinvolture, il en a déjà vu d'autres. Deirdre lui propose d'aller chez lui après les cours pour y voir de plus près. Cette dernière phrase est dite dans le bus, en passant devant une May qui tique malgré elle et augmente le son de ses écouteurs.

Bruce et Ash se font visiblement la gueule, alors Marie va leur demander ce qui se passe. Bruce veut lui parler en privé – il veut qu'ils aillent à la fête de vendredi comme cavaliers. Il a cru comprendre qu'elle y allait avec Ash. Pourquoi est-ce qu'elle lui dit oui puis accepte d'être la cavalière de l'autre ?
Impulsion de sang du côté de Marie, plus attirée par la veine qui bat au cou de Bruce que par autre chose. Elle souffle et lui explique tout de même le tout, le rassurant au passage – ce n'est qu'un malentendu. Il reste fâché.
Spoiler:
Petit oubli du tout tout tout début de résumé précédent. En gros Bruce a demandé à Marie si elle y allait elle a dit oui, Ash a posé la même question : même réponse. Marie avait pas percuté le sous-entendu chez Bruce, un truc du genre. ^^’
En arrivant en classe, Deirdre voit Pam visiblement cernée. Elle lui demande si tout va, Pamela évite le sujet.

A la pause, Marie va demander à Ash pourquoi il a parlé de cette invitation à la fête, d'être cavaliers ? C'était entre eux. Lui a l'air déçu. Bah non, c'était pas entre nous...
Parallèlement, May prend Deirdre par le bras à la sortie du cours du matin et l'emmène dans un coin peu fréquenté du lycée, pas loin des toilettes du 2ème étage.
"C'est quoi ces bleus ? Tu t'es fait frapper ? Faut que tu me dises !"
"Euh... T'es pas ma mère ?"
Premier choc. May tourne les talons, va partir. Deirdre jure tout bas et la rattrape.
"Attends, May, je ... Tu veux aller à la soirée avec moi vendredi ? J'veux dire, comme cavalière et... enfin..."
"Mais... mais... t'es complètement cyclothymique ! Va te faire foutre !" Explosion. Devant une douzaine d'élèves ébahis.
Spoiler:
Les bleus sur Deirdre viennent de sa chute dans le phare, à cause de Tim.
De retour en classe, May demande à Dany où ça en est pour l'objet perso du prof. Il bredouille que c'est compliqué. "Pff... Tu sais, si c'est trop compliqué pour toi, t'as qu'à me ramener un truc de l'Irlandaise, la nouvelle là, hein ?"
Spoiler:
Suite à ce qui s’est passé avec Deirdre, et surtout vu que May commence à remarquer sa faiblesse face à elle – insupportable ! – elle voudrait aussi un levier d’action sur elle.
À ce moment, Franz fait un "devine qui c'est ?" à May qui le rembarre violemment, quitte la classe, s'enferme aux toilettes. Elle pleure, elle hurle, elle tape, elle pleure. Elle ratera une heure de cours.
De son côté, Deirdre amène du café à Tim qui s'enfonce dans son banc.

À la pause midi, Deirdre va manger avec Pamela, qu'elle vide son sac. Elle a une gueule d'enterrement. Les deux commencent à papoter quand Tim se pointe. Changement rapide de sujet de Deirdre vers la soirée de vendredi : les fringues et Deirdre ça fait deux mais là, elle veut faire un effort. Pam se propose pour aller faire les boutiques et aller boire un verre après. Tim est largué.

De son côté, May allume Franz. Sans vraiment le faire exprès, c'est juste son attitude habituelle, son comportement. Lui réagit... un peu excessivement. Pour calmer ses ardeurs, ou pour une autre raison, ou juste comme ça, May lui demande de l'accompagner prendre son sandwich. Elle sandwich en main, lui continue. Elle l’entraîne et couche avec lui dans une classe transformée en débarras. Elle lui prend un bracelet de concert aux trois-quarts effacé qu'il est heureux de lui donner. Elle quitte la salle avec un sourire.

En fin de journée, après le cours de sport, May fouille les affaires de Deirdre et y trouve une croix de Saint Patrick montée en collier. Elle le prend, le cache rapidement dans ses affaires.
Deirdre, folle d'inquiétude, le cherche encore quand Marie arrive. C'est un collier que lui avait donné son père, elle y tient comme à la prunelle de ses yeux. Marie promet de demander autour d'elle.

Avec Pamela, plutôt que de faire du shopping Deirdre va boire un verre dans un bar posé, tranquille, du port. Elles papotent.
Tim, de son côté, va à la bibliothèque pour chercher des informations sur la fantôme du phare. Deirdre lui a dit qu'il s'agissait d'une fille poignardée par un homme il y a une centaine d'années, qu'elle l'avait vu dans un flash. Ca intrigue et inquiète un peu Tim : qu'est-ce que Deirdre vient faire là ? Le tout augmente quand il découvre une coupure de presse d'un vieux journal du début du XXe siècle sur le meurtre de Marine Sherman, jeune fiancée retrouvée poignardée la veille de son mariage.

Au soir, May retrouve sa bande. James râle un peu. "Il était long, votre sandwich, tout à l'heure." Elle dit qu'elle un peu fucked up, elle fout le bordel, c'est comme ça. Lui promet qu'ensemble, ils vont bien s'amuser. Il la ramène jusque chez elle dans la voiture coupé sport de son père.

Tim va voir son père, il veut qu'on prévoie des poches de sang à part à l'hôpital, un vampire va sans doute bientôt se déclarer et il faut le garder sous contrôle. La famille vient d'arriver, elle n'a pas encore de contact à l'hosto, va falloir en faire un.
Et aussi déterminer quelle est l'attache physique du fantôme.

Pamela et Deirdre ont fini sur la plage, au Breezer – Deirdre râlant contre la pauvre qualité de la Guinness d'export. Ça sympathise, Pamela a l'air d'être plus que le rôle de cruche qu'elle se donne. Elle propose à Deirdre de venir essayer des fringues chez elle, qui sait, elle trouvera peut-être de quoi pour demain, toutes deux ont le même gabarit ? Au passage, Pamela apprend à Deirdre qu'elle n'a personne pour le moment... et toi ? Quelqu'un mais... c'est compliqué. L'arrivée d'Irlande, tout ça, tu comprends... On bouge ?

Seule chez elle, dans sa chambre, Marie prie comme chaque soir. Mais cette fois ses questions à Dieu sont plus précises et personnelles que d'habitude. Et vient le flash, la ruelle, l'odeur et le goût du sang, les canines devenues des crocs. Elle se voit par les yeux de son agresseur, la faim qui envahit tout, l'attaque, l'apaisement. Le noir ensuite.

May passe la fin de soirée avec sa famille. Elle fait ensuite ses devoirs, casque aux oreilles. Bien sûr qu’elle a les capacités, l'école l'emmerde simplement.
Puis elle prend le collier de Saint-Patrick, place son bol, psalmodie dans une langue oubliée. Ouvre son poignet, fait couler quelques gouttes de sang sur le collier et dans le bol, psalmodie dans une langue oubliée. Elle veut savoir ce que Deirdre pense et veut d'elle. Elle veut savoir et elle saura. Elle ne se rend pas compte qu'elle dépasse les bornes. Quelque part en elle, un démon s'éveille.


Vendredi matin.

Le choix vestimentaire de May est en accord avec son mood du jour. Court, dur, dark. I hate you en lettres blanches sur fond noir, une jupe jusqu'au-dessus du genou, sombre et agressif.

Ses parents suffoquent quand elle descend dans cette tenue. Va te changer ou tu seras privée de sortie pour le week-end. Ce soir compris.
Elle envoie bouler son père et sort comme ça. Comme un défi. Comme une balle.

Marie ne se sent pas bien, de la fièvre, pâlotte... Sa mère, avec sa dureté habituelle, l'envoie à l'école. Tu reviendras à midi si ça ne va pas.
Dans le bus, elle tente de recoller les morceaux avec Ash. OK mais elle l'accompagne ce soir, lui et seulement lui.
"Non Ash, c'est trop tôt."
Tant pis, Marie.


Deirdre monte, voit May dans le fond le casque aux oreilles deux fois plus fort que d'habitude, elle écoute du Frustration, Deirdre sourit, je savais pas que ça avait passé l'atlantique ce truc-là.
Pas de réponse.
Deirdre la fixe, elle compte bien avoir des réponses.
May finit par se retourner – qu'est-ce que tu veux ?
"Bah, une réponse pour ce soir."
"Non, qu'est-ce que tu veux de moi ?!"
Elle crie presque ça puis psalmodie dans une langue oubliée.
"Putain, May, arrête ! Les gens ont des sentiments dans la vraie vie, dans le monde hors de toi, ok ? Tu peux pas jouer avec eux autant que tu veux !"
Les deux s'engueulent. Une vingtaine de têtes, dans le bus, sont tournées vers elles. Elles ne le remarquent même pas.

"Tu sais quoi ? Vas-y toute seule à ta fête. Et je..." elle voulait finir ironiquement, lui souhaitant de bien s'amuser. Le sort de sornettes ne connait pas l'ironie.

Un sifflement emplit les oreilles de Deirdre, fait vibrer tout son corps. Un larsen amplifié par les plus grosses enceintes que la Terre ait connu. Dehors, les gens s'agitent, Marie vient tenter de lui porter secours, laissez la respirer, appelez le chauffeur, l'école, qu'ils préparent de quoi.
May a mis ses écouteurs et continue en chantonnant go to Hell, for Heaven's sake.

À l'arrivée à l'école, un brancard attend. Tim passe voir, il est arrivé à pieds comme d'habitude. Marie l'écarte, c'est pas le moment.
Deirdre restera à l'infirmerie jusqu'à la pause de 10h30, avec des calmants et du silence. Finalement, ses os ne vibrent plus, le son redevient celui post-concert. Elle peut repartir avec deux pilules en main, au cas où.
En attendant, May a regardé la place vide, dans le coin de la salle, toutes les trente secondes. Et toute la classe a l'air choqué.

À la sortie de l'infirmerie, Tim attend. Y'avait des choses étranges avant ton malaise ? Quoique ce soit, vraiment ? Non, rien Tim. Bon, tu me dis hein ? Oui Tim. Merci.

Pendant la pause, May et Tim se croisent sur une pelouse de l'école. Il lui pose les même questions – rien de bizarre avant le malaise de Deirdre ? Vraiment ? May lui dit de se casser et lui lance un autre sort. Flétrissement. Avant que Tim puisse réagir, ses cheveux tombent, sa peau se couvre de bubons, de coulures de lymphe. Ses poils collent par paquets et forment des boules sous ses vêtements. Autour de lui, d'autres élèves sont pris des mêmes symptômes sous les cris des autres écoliers. May s'est barrée. Il la rattrape, veut la choper. Elle lui fourre son genou dans les couilles sans sourciller. Et part, en trottinant.
"Mais putain, je fais tout de travers depuis quelques jours !" se dit Tim
Une seule solution lui reste, appeler sa tante, lui demander un contresort. Elle sera là bientôt. Il attend dans ses vêtements rendus humides par les coulures d'humeurs. Ses cheveux, qui lui tombaient sous les épaules, sont un peu partout autour de lui.

Deirdre est revenue en classe, après la pause. Pamela prend de ses nouvelles. Deirdre sourit, veut la rassurer. Le sifflement reprend, semble pire encore qu'avant. Elle hurle et on la sort. Elle a juste le temps d'un regard vers May, lui demandant muettement si c'est elle, avant d'être emporté par un nouvel évanouissement.

May a suivi dans le couloir. Marie lui conseille de se barrer, May refuse, la Bête sort, balaye Marie, prend sa place en elle. Elle essaye de frapper May, qui esquive au dernier moment et lui lance un sort visant à empêcher toute agression. Quelque chose pète à l'intérieur. La Bête est devenue la proie, se met à fuir, fuir.
Spoiler:
D’après le cliché du Vampire et les conditions de fin du Démon Intérieur, on a considéré que la bête avait été remise en place par plus puissant.
Puis May prend Deirdre dans ses bras, lui pardonne. Elle a assez souffert, mais tu devais comprendre, on devait en passer par là. Maintenant je te donne mon pardon, voilà, c'est fini.
Deirdre, revenue à elle, la regarde horrifiée mais ne peut rien faire, dans le nuage de larsen qui l'entoure. Elle tente de se débattre mais May la tient, la relève, va s'isoler dans une salle avec elle. Le hasard veut que ce soit la même dans laquelle, la veille, May couchait avec Franz pour une raison oubliée, ou pour rien, ou comme ça. Les sorts sont annulés, pour ce qu'elle en sait au moins. Tout va bien aller, maintenant. Le démon est calmé.

C’est le temps des mots, des explications. May ne comprend pas elle dit que c’est bon elle a compris que Deirdre la déteste, pas la peine d’être blessante comme ça tout le temps, et pourquoi pas tout le temps d’ailleurs qu’est-ce que tu veux à la fin ? Que tu m’embrasses, répond Deirdre. Les lèvres passent à autre chose que des mots. May et Deirdre ont peu à peu perdu leurs esprits dans cette classe vide. Deirdre n'avait pas voulu. Pas ici, pas comme ça. "Je n'ai jamais..." mais les mains entraînées de May l’emportent.
Elle n'avait pas été assez forte pour empêcher May de finir de lui voler son cœur.


Marie se réveille enfin. Son dernier souvenir est sa dispute avec May. Depuis, plus rien. Elle est dans la nature, quelque part. Elle se ressaisit, a peur. Il faut qu'elle demande conseil à quelqu'un qui saura. Le révérend Matthews, chez qui elle est toujours allée, qui a toujours su la guider. "Mon père, j'ai des pulsions violentes et malsaines."
Confession devant un Père qui ne sait plus.
Il l'a laissée seule, elle poursuit sa prière. S'ouvre. Il fait noir là-dedans. Un rai de lumière coule sur elle. "La réponse te sera donnée par le directeur du Musée. Sache l'accepter."

Au bout d'un temps, le prêtre revient d'un coup de fil qu'il a passé à un ami. Marie lui dit qu'elle sait ce qu'elle doit faire maintenant, c'est bon. Elle a l'air raffermie. Lui est dubitatif, laisse faire. Il faut qu'il la conduise jusqu'au musée, elle a trop peur de perdre le contrôle à nouveau. Il accepte.
Sur place, elle demande au prêtre de la suivre. Lui accepte, avec réticence.
Au comptoir du musée, une femme qui demande ce qu'ils veulent, pourquoi veulent-ils parler au directeur ? Une affaire de travail urgent pour l'école passe de justesse. Ils entrent dans une pièce où un homme se tient...


Tim est raccompagné par sa tante – le mieux serait de voir avec la sorcière directement pour le contresort.
Il rentre chez lui, se DOUCHE (jamais une douche n'a été aussi bonne), repart vers l'école. Il faut qu'il voie avec la sorcière. Et maintenant il sait qui c'est.
Il tourne dans l'école. On lui a dit d'aller à l'infirmerie, une vingtaine d'autres élèves s'y trouvent, touchés par cette étrange épidémie. Il esquive, veut trouver May, cherche, cherche.

May a échangé un anneau avec Deirdre, après... ce qui s'est passé. Ni l'une, ni l'autre n'arrivent vraiment à savoir, d'ailleurs.
"Et maintenant ?" hasarde Deirdre.
"Bah, on se voit en cours."
"Mais je... je suis amoureuse, moi."
Silence.

"Ah, je... je t'aime bien aussi, je."
"Laisse-moi. S'il te plait, laisse-moi tranquille."
May se détourne à temps pour ne pas voir Deirdre pleurer. Et sort.

A la sortie de la classe, May tombe sur Tim qui tente de l'agresser. Elle l'évite de justesse. Il veut qu'elle enlève ses sorts, maintenant !
Elle le prend à part, Chht, t'es fou, ça existe pas ce genre de truc !
Finalement elle le floue: elle prétend annuler ses sorts alors qu'elle lui en lance un autre : restreinte. Le voilà rendu inoffensif. Et elle se fend d'un grand sourire: "tu me dois une faveur, maintenant."


Réveil douloureux pour Marie, ligotée à une chaise. Face au directeur du musée qui lui annonce qu'elle a essayé de le tuer, qu'elle est un vampire.
Et maintenant ?
Si elle s'attaque aux gens, on mettra fin à ses jours. Si elle parvient à se contrôler, on pourra s'arranger.
Et au-delà de ça ? Elle restera comme ça ? Toujours ? Les images de la culture pop lui reviennent : des images de vampires sans âme, de bûcher, d'Enfer.
"On peut voir", dit simplement le Directeur." Il faut faire des recherches."
Dernière modification par KamiSeiTo le lun. août 08, 2016 7:11 pm, modifié 2 fois.
Proposer un jeu qui soit au service d’une façon de jouer spécifique et, surtout sans tomber dans le piège de ne pas en permettre d’autre, néanmoins tout inféoder à cette dernière.
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Message par KamiSeiTo »

4ème séance :
Cette séance était un peu particulière ; d’une le joueur de Marie n’était pas là, et surtout il avait annoncé qu’il voyait son perso s’absenter pour environ un mois après ce que Marie venait d’apprendre sur elle. On a donc décidé de jouer cette séance en sachant qu’il y aurait après une ellipse d’1 mois dans la fiction. D’où la fin sur une situation assez calme et stable. n_n

Vendredi après-midi

Pendant que Deirdre tente de se ressaisir, que Tim et May s'entendent pour un "contresort" et que Marie décide de travailler à contrôler ses pulsions plutôt que de recevoir un pieu dans le cœur, un rassemblement se fait dans la cour de l'école, demandé par la Proviseure. May et Tim y arrivent au moment où Madame Bulton va prendre la parole.

Elle annonce que les cours sont suspendus jusqu'à nouvel ordre et l'école placée en quarantaine. Les élèves touchés par l'épidémie aussi étrange que fulgurante resteront dans les bâtiments, où des soins leur seront apportés. Les autres doivent retourner chez eux – leurs parents seront informés par e-mail dès à présent.
Dans les rangs, ça chuchote, ça se regarde, ça comprend. Plus cours jusqu'à nouvel ordre...
Dany, tout fier, amène une chevalière marquée d'un "L" gothique à May. "C'est quoi ?"
"La chevalière de l'Ordre de Cunningham."
"T'es sûr ? C'est pas son initiale qui est dessus."
"Si, j'te promets..."
Le fétiche passe de main et May voit Pamela non loin, l'aborde le sourire aux lèvres. Pamela a l'air inquiète, depuis que May et elle sont sorties de la classe avec Marie, tout à l'heure, elle n'a plus de nouvelle de Deirdre, malgré ses messages.
"Ah, t'as son numéro ? Tu peux me le passer, faut que je parle d'un truc avec elle."
Réticence de Pamela. "Bah, si elle veut, elle viendra te parler, non ?"
"Allez, ça fait rien, file-moi son numéro."

Le numéro à peine échangé, Deirdre apparaît dans la cour, se fait remarquer de la Proviseure – pourquoi n'est-elle pas avec les autres ? Je me sentais mal, je suis allé aux toilettes, ça arrive vous savez...
Deirdre repère May, tente de l'éviter mais elle vient lui proposer de sortir avec son groupe, ils vont chiller au parc, elle veut venir ? Non, je préfère rester seule, merci.
Et, voyant Pamela, lui propose d'aller sur la plage un coup. Visage légèrement crispé de May, qui laisse filer. Avant de partir, Deirdre lui lâche un "à ce soir, May" qui lui chauffe le cœur. Elle laisse filer.


Tim est parvenu à se faufiler dans la foule des sortants, des "sains", lui aussi, grâce à une casquette et à la douche qu'il est allé prendre chez lui – il a simplement l'air chauve, mais ni dégoulinant, ni croûteux comme les autres "infectés". A peine sorti, il se rend à un monument non loin, y appelle ses ancêtres, leur demande conseil. Des visions lui parviennent, des combats, loin, poussiéreux et dessinés comme des vitraux de cathédrale animés, ils ont l'air tellement sages, tellement dextres... Peut-être que c'est ça qui lui manque, de l'expérience ? Peut-être veut-il aller trop vite trop fort ?

May va au parc avec sa bande et Dany, qu'elle a invité à les suivre d'un clin d'œil. Ils s'allongent, fument un peu d'herbe, profitent du moment. Même Dany a l'air de finalement se détendre aussi...
Jusqu'à ce qu'il lance "t'es libre ce week-end ?" à une May qui fronce les sourcils.
"Pff... je sais pas..."
"On échange nos numéros alors ? Comme ça tu me dis quand tu sais."
Regard.
"Ok."
Et comme elle prend son téléphone pour noter le numéro de Dany, elle voit un message de son père. "Les cours se passent bien ?"
"Ils sont suspendus, je suis allé voir une amie à l'hôpital, je rentre tout de suite après. Bise."

Deirdre a envie de joint aussi mais n'a pas encore de contact fiable dans cette nouvelle ville. Elle demande à Pamela où s'en procurer ? "Le mieux, c'est la bande des skateurs."
"Non, en dehors de la classe. Trop compliqué."
"Bah y'a mon frère mais bon..."
"OK, laisse tomber... On se prend un truc fort alors ? Vous avez quoi comme alcool viable dans ce pays ?"
Et elles se retrouvent à la plage, la bouteille de rhum à la main, les canettes de Coca dans l'autre, quelques verres en plastique pour mélanger le tout, même si Deirdre commence par quelques lampées à sec.
Après un temps arrive l'inévitable: "Ça te dit de retourner au phare ?"
"T'es folle !"
"Allez... "
"Ok, mais alors on se fait une sortie ce week-end, à deux. Et pas au phare !"
Rire de Deirdre. "Putain, t'es dure en affaires toi !"

Elles partent au phare. En chemin, Deirdre se rappelle de l'avertissement de la fantôme, deux jours plus tôt. "Reviens seule."
"Dis, tu m'attends devant ? Tiens, garde la bouteille. Mais abuse pas, hein, on doit encore tenir debout ce soir !"
Ça l'arrange bien, Pamela...
"Hé-ho ?" résonne la voix de Deirdre dans les escaliers. Pas de réponse, mais la porte claque à peine elle est entrée. Finalement elle la voit, presque tout en haut de ces mystérieux escaliers, contemplant la mer. "Tu n'es pas venue hier, je t'ai attendue."
Deirdre bredouille des excuses, l'alcool n'aide pas, elle aurait dû y aller plus doucement... Tu sais, ma vie est vachement compliquée, j'ai couché avec la fille que j'aime, et c'est horrible, mais c'était super, enfin bon...
Face à la froideur de la fantôme, elle veut détendre l'atmosphère d'un rhô, me dis pas qu'entre Casper et toi c'est facile tous les jours, hein !
La réaction ne se fait pas attendre : des vitres volent en éclat partout autour de Deirdre – mais semblent se reconstituer aussi vite qu'elles explosent ? – et la fantôme disparait dans un "reviens quand tu seras sobre". Deirdre dévale les marches, manquant tomber, et retrouve Pamela, qui a continué la bouteille de son côté. Allez, viens. Purée, t'es complètement saoule. Faut pas boire autant si tu tiens pas, hein !
Pamela la raccompagne chez elle en la serrant dans ses bras. Peut-être un peu trop tendrement...
Une fois chez elle, la bouteille vide en main, Deirdre veut monter discrètement mais sa mère veille. Elle est inquiète, même. "Où t'étais ? J'ai reçu un mail de ta Proviseure, tu devais rentrer tout de suite."
"Ah, tu lis tes mails, maintenant ? Désolée, je suis allé me détendre un peu sur la plage, je... Je peux aller faire une sieste ?"
"On verra si tu es en état pour ta fête, surtout... Tu bois en journée, toi maintenant ?"


May a quitté son groupe pour son sanctuaire, le vieux phare à l'écart de tout. Message de son père – rentre à la maison – elle coupe son téléphone. Pas le moment. Ici elle est reine, même la fantôme qui habite les lieux ne l'ennuie pas.
Une fois dans la salle au sommet, elle met en place son rituel habituel, les gestes lents, cérémoniaux, calmant, centrant. Le bol. Le couteau. Le sang. Les incantations. Elle plonge. Comment empêcher ce Chasseur de monstres de l'agresser, elle ?
Des visions lui parviennent, des combats, loin, poussiéreux et dessinés comme des vitraux de cathédrale animés. Des sorciers, des sorcières combattent des Chasseurs, les repoussent, des formules flottent dans l'air et dans le verre, des postures. Employer ces sorts repoussera le Chasseur, maintenant May le sait. Elle n'avait jamais pensé que tout ça... Waouh !
En redescendant, elle voit dans un reflet la fantôme qui la regarde. Elle la salue distraitement, s'apprête à sortir. Et la fantôme lui répond. Ca, elle l'a jamais fait. Intriguée, May lance la conversation et apprend, presque par hasard, que des gens viennent au phare.
"Qui ?"
"Oh, tu sais, pour moi vous vous ressemblez tous..."
"Une rousse ? Avec un fort accent irlandais ?"
"Possible."
Le visage de May se décompose. Elle enchaine "et un garçon ? plutôt grand, longs cheveux ?"
"Possible."
Réfléchir, vite. Elle sourit – grimace – et lui fait comprendre qu'il ne faut pas qu'ils reviennent. Que personne ne mette les pieds dans ce phare, mais surtout pas la fille. En échange, la fantôme veut une emprise sur elle. Elle sent que Deirdre gagne en influence chaque fois qu'elle lui rend visite et elle voudrait retourner la vapeur.
"Nan, puisque je veux plus que tu la laisses venir ici. Sur l’autre mec, tu préfères pas plutôt ? Il est dangereux, c’est un Chasseur de monstres et de fantômes. »
"OK."


Vendredi soir

Tim s'est réveillé... vidé. Cette vision, cette journée, ont puisé dans ses réserves. Mais ce n'est pas fini. Comme il descend, sa tante l'apostrophe. Ça va mieux ? T'es reparti si vite après ta douche... Tu ferais pas mieux de te reposer ce soir plutôt que d'aller à ta soirée ? Ton père aura besoin de toi tôt, demain matin.
"Tu sais, on peut faire une soirée en rentrant tôt et sans boire à l'excès."
"Oui, mais à votre âge..."
"En plus j'ai dit que je ramènerais une bouteille."
"Promets-moi que tu ne le feras pas. Il faut que tu sois raisonnable, Tim."
"D'accord, je n'emporterai pas une bouteille à la soirée."
"Bon... Et la sorcière ? Tu l'as localisée ?"
"Oui... Ça te dit quelque chose, ça ?"
Tim répète phonétiquement quelques mots qu'il a entendus prononcés par May plus tôt.
"On dirait bien des sortilèges, de l'ancien Gaélique ou quelque chose comme ça."
"Ils ne savent pas tous parler latin ?"
Avant de partir, Tim promet de revenir tôt, pour 23h.
En descendant, il s'empare d'une demi-bouteille d'hydromel familial. Il n'emportera pas une bouteille là-bas.


Deirdre a mis son réveil pour 17h30, le temps de se ravoir. Une cruche d'eau fraiche l'attend près de son lit. Merci Maman. L'odeur d'un bon repas lui titille les narines, venant de la cuisine, au bout du couloir. Merci Maman. SMS de Pamela : finalement, elles iront à pieds à la fête. Tant mieux, l'air frais fera du bien.
Une rapide douche plus tard, elle découvre une espèce de soupe brune dans laquelle nagent des... crevettes ?
"Je me suis dit que tu pourrais en avoir besoin, c'est très efficace contre la gueule de bois."
Sa mère, à table, toujours l'air pincé, sévère. "Je ne suis pas contente de toi, jeune fille."
"Je t'ai dit, on est allé se détendre près de l'eau, rien de grave."
"Je m'inquiétais. Et tu y retournes ce soir ? Tu es sûre ?"
"Maman, c'est la seule occasion que j'ai de sociabiliser un peu avec ma classe. S'il te plait !"
L'énervement est monté trop vite. Sa mère se lève sans un mot. Deirdre ne trouve pas les mots. Qu'est-ce que cette soupe fait du bien !
Avant de partir, elle laisse un mot à sa mère. Ça fait un moment qu'elles communiquent par messages, avec sa mère. Depuis leur arrivée ici, en fait. Avant, tout passait par Padraig, son père. Elle se mord les lèvres, va se préparer, croise sa mère qui s'est servi un verre de rosé et s'est emparé de son nécessaire à poussière. Sa manière à elle de se passer les nerfs. Deirdre se fait le serment de rentrer tôt. Et sobre. Relativement sobre.
Elle enfile la robe bleu nuit que lui a prêté Pamela. Elle est un peu trop grande pour elle, heureusement, elle moule moins ses formes complexantes. Elle a des chaussures à talon dans son sac, des baskets aux pieds, elle est prête. A 19h pile, Pamela sonne.
Deirdre va ouvrir et ne peut qu'être épatée par Pamela qui rayonne.
"On y va ?"


Chez elle, May doit affronter la colère paternelle. Elle a rebranché son téléphone sur le chemin du retour, a reçu une pluie de messages grandissant dans la colère, puis l'inquiétude. Quand elle ouvre la porte du logis, son père s'apprête à l'appeler à nouveau. "Tiens, jeune fille, tu daignes te présenter... Où étais-tu ?"
"A l'hôpital, j'ai dû couper mon téléphone, ça dérange les..."
"Ton amie est dans un service où il y a tant d'appareils électroniques que ça ?"
Ça commence mal... Elle s'enlise dans des explications sans fin – et finit par exploser contre le contrôle parental outrancier. Elle joue la culpabilité à fond en tirant sur deux cordes qu’elle sait sensible : "de toute façon, vous me comprenez pas !!!", et "j'essaie de faire des efforts c'est dur et vous vous le voyez même pas !!!" Lui réplique en la privant de sortie pour un mois si elle ose sortir ce soir.
Elle finit part dans sa chambre. Elle a lancé ses pions, la balle est dans le camp de son père. Qui vient une demi-heure plus tard s'excuser et l'autoriser à sortir. Embrassade. Préparation. A dix-neuf heures précises, James sonne. Il l'emmène dans la camaro de son père. Il a l'air aux anges.

[ À partir de là, le résumé est moins précis, parce que les phases étaient très prenantes et qu'il fallait suivre... j'ai donc pris moins de notes. :P ]

Chez Cass, tout le monde est accueilli par la reine de la soirée, sur son 31. Elle fait le tour de la maison à chacun, précise – garage interdit, chambres interdites, on fume dehors, y'a à boire dans le frigo –, veille à ce que les gens suivent ce qu'elle dit. Après seulement, elle laisse libre.
À l'arrivée de May et James, Rihanna prie qu'on n’arrête pas la musique. Regard entendu, ils vont prendre une bière et aller dans le jardin, le temps que l'ambiance chauffe. Ils y retrouvent leur groupe. May préfère s’esquiver et aller voir Zack et Jack, histoire de mélanger les groupes.
Quand Deirdre arrive, Rihanna a passé la main à Britney Spears, qui chante les charmes d'un vrai "Womanizer" qui s'ignore. Quand est-ce que Carmen arrive, à qui Deirdre a confié sa liste de lecture ?! Torture pop pour oreilles musicales que ceci !
Elle croise May, échange un sourire gêné, s'esquive avec les intellos qui sont dans le coin étiqueté "pas à ma place". Tente une discussion qui retombe souvent, le malaise est là.

De son côté, May est passé au jeu à boire. Il s'agit pour elle de tâter le terrain, de voir qui peut être envoyé, par envie ou défi, dans les bras de Pamela – histoire qu’elle lâche un peu Deirdre. Après un temps, elle trouve son candidat : Tom, qui trouve l'idée bien drôle à une condition : que de son côté, May drague Dany. OK.
Il part donc droit sur Pamela, deux bières à la main. Elle est en pleine discussion avec Deirdre, qui se fige quand Tom passe l'air de rien son bras autour des épaules de Pam, qui rit de la bonne blague tout en essayant de défaire une étreinte qui résiste obstinément. Tim arrive comme un signe des cieux, Pamela, Deirdre et lui s'esquivent sous un faux prétexte, devant un Tom au sourire triomphant, et vont s'isoler en haut. Deirdre veut parler fantôme, Pamela préfère encore tenter la cage aux ours du rez-de-chaussée.
"Bon, je suis retourné voir la fantôme du phare, t'as pas des infos sur elle ?"
Elle apprend que la fantôme s'appelle Marina Marshall, qu'elle est morte poignardée la veille de son mariage et qu'elle est sans doute plutôt faible comme fantôme, vu que les fenêtres n'explosaient pas vraiment mais donnaient seulement l'illusion de se briser. Deirdre ne sait pas si elle doit rire ou prendre la chose au sérieux, elle évacue sa tension par des blagues qui ne semblent pas perturber Tim le moins du monde. Il en sait un rayon, il est chasseur de fantômes et autres monstres, et sa famille aussi, depuis des générations. C'en est trop, Deirdre a vraiment besoin d'un verre pour continuer à le croire.

Ils redescendent pour voir Pamela, visiblement coincée dans une discussion avec Tom. Tim lui passe le bras autour des épaules, lui coule un clin d'œil et l'emmène dans le jardin pendant que Deirdre les suit, sourire en coin. Tom reste, déconfit. Il file ensuite faire gonfler la rumeur : Pam et Tim ? Vraiment ?


May s'attache à sa part du marché, pousse Dany à rejoindre son groupe dans les canapés, où les smarties tournent. Il hésite, elle l'encourage, il prend une pilule. Le groupe rigole.
James reste à l'écart, l'air embêté. May va voir, lui demande. Marie devait venir, elle n'est pas là, c'est pas normal. Bah, elle devait être crevée après cette journée à l'école... T'inquiète pas, voyons plutôt ce qu'il y a à boire. Ils tombent sur l'hydromel de Tim jusque-là épargné, se disent que ça sent bon, l'emmènent dans le groupe, font tourner la bouteille. Pas mal, ton truc, May !

Dehors, Pamela, Deirdre et Tim se posent. Deirdre roule une clope, peste contre le manque d'herbe dans le coin. Tim lui propose d'aller voir pour un truc à boire mais elle doit se préserver, demain elle se lève tôt. Puis y'a pas de vrai alcool dans ce pays de fou. Pamela proteste qu'elle disait pas pareil du Rhum de tantôt ! Tim, lui, dit qu'il a ramené de l'hydromel au miel, un truc qui se déguste et qu'on fait par chez elle, non ?
"Ah mais fallait le dire plus tôt, ça !"
Elle confie sa clope à Pamela et va avec Tim chercher le breuvage... pour s'apercevoir que la bouteille gît aux pieds de May.
"Hey, D. ! Tu viens avec nous, on joue à un jeu !"
"Euh, non merci... on cherchait plutôt l'hydromel que vous avez descendu."
May propose à Deirdre de boire dans son verre, Deirdre hésite quand Robbie leur tend son verre plein. "Tenez, répartissez-vous ça, moi j'en veux pas."
Comme ils repartent, le verre divisé en trois pour Pamela et eux, May lance un regard noir à Robbie. "Pourquoi t'as fait ça ?"
"Ça va, c'est une merde à te filer mal au crâne sans prévenir !"
Son démon se fait sentir; c'est la remarque de trop. Elle se penche et lui murmure une litanie à l'oreille. Les visages autour de lui deviennent monstrueux, les sons déformés. Il se dit qu'il fait un bad-trip. Tout le monde rigole.

En revenant vers le jardin, Deirdre arrête Tim. Elle a une question importante à lui poser. Très importante. Ça va paraitre stupide mais... May lui a parlé dans une langue bizarre, une sorte de vieux vieux gaélique, dans le bus, juste avant qu'elle ne s'écroule. "Y'a un lien, hein ?"
"Bah, disons que May est... une sorcière."
Deirdre tourne les talons, revient au groupe de May, lui demande si elle peut lui accorder deux minutes ? Seules ?
Deirdre l'emmène au garage, ferme la porte. Cass a vu la scène, soupire, s'approche. Tim a vu Cass et la talonne.

À l'intérieur du garage, de ce grand garage occupé par trois voitures, deux sport et un quatre-quatre, May lance un regard en biais à Deirdre. "Qu'est-ce qu'il y a ?"
"Ça va te paraitre idiot mais... t'es... une sorte de... de magicienne ?"
Silence d'une seconde.
"On dit wiccane."
"Donc c'est toi qui m'a fait ça ? Ce sifflement, c'est toi ? Pourquoi ?"
May s'emporte. On savait pas ce que Deirdre voulait, elle changeait d'avis comme de chemise, elle soufflait le chaud et le froid alors y'avait pas d'autre moyen, fallait la comprendre, May n'avait pas le choix ! Elle élève le ton, ne se rend pas compte que Deirdre, elle, sourit et rougit même un peu. Quelque part en elle, elle se rend compte que tout ce mal était un acte d'amour. Salement maladroit mais...
Elle lui pardonne. À une condition : qu'elle ne recommence plus.
Spoiler:
La réaction de pardon de Deirdre fut très surprenante, le joueur a joué son action "La compassion est mon arme".

A ce moment, Cass ouvre la porte, mais putain, on vous dit partout sauf au garage et vous ne pouvez qu'aller là ? May la challenge un peu, puis en sortant la regarde dans les yeux et psalmodie. Deirdre n'a pas le temps de l'en empêcher, ne peut que lui dire "non !" mais l'illusion est lancée. Pour Cass, les murs se mettent à suinter de l’alcool, le plancher à régurgiter de la boue ou du vomi, les tapisseries gonflent d'humidité et se décollent. Tim est là, il a vu la scène; May les pousse en prenant Deirdre par la main, "viens, D., on va danser." Deirdre est prise entre remords et jouissance, pouvoir lancer des sorts, elle ne comprend rien mais trouve ça tellement cool. "Oh c’est rien, elle va juste voir de la saleté partout dans sa baraque, c’est marrant !"

Le salon a été transformé en piste de danse depuis un moment, Carmen a apporté la liste de lecture de Deirdre – de l'électro Indy tout droit venue d'Irlande, ça déménage enfin, les gens dansent, une bière en main, la drogue fait son effet. Dans un coin, Robbie voit des monstres où il y a des gens. Ailleurs, Cass reste coite devant une mare de gobelets rouges qui dévale ses escaliers en déversant leur contenu poisseux. Dany, les bras passés sur les skateurs qu'il craint tant, rit avec eux et eux de lui, et avec lui. Ils dansent.

May et Deirdre dansent aussi – elle ne veut plus que May l'appelle D. "Allez, quoi, Deirdre, c'est moche..."
"Peut-être mais c'est mon prénom. Et D. c'est pas mieux. Et d'ailleurs toi, c'est quoi ton vrai prénom ?"
"Alors là tu rêves, moi c'est May, ou Hem, et c'est tout. Puis j'vais quand même pas t'appeler Om"
"Om ?"
"O'Meara, ça fait Om."
"Marge ?"
"Laisse tomber."
"Marjolaine ?"
"..."
"Pas Margery, quand même ? Hahaha, vraiment ? Margery, s'il vous plait, voulez-vous du thé ? Oh, votre salon est spacieux, Margery."
"Si tu m'appelles encore une fois Margery, j’te jette un sort."
A ce moment, léger malaise. Deirdre voit tout de plus en plus flou, l'alcool ne lui avait jamais fait ça et puis à part une bière et le tiers de verre d'hydromel elle n'a rien bu, elle fait gaffe. Sa tête tourne.
"Je vais m'asseoir un moment."
May l'amène au canapé, l'assied. C'est vrai qu'elle n'a pas l'air bien. Dans un coin, la ruche calme sa reine, Cass veut tout nettoyer, fait des sortes de jappements face à cette crasse qui coule de partout.
May est allé chercher un remontant pour Deirdre, genre jus d'orange non-alcoolisé. Tim s'écroule à côté de Deirdre, il a le même trouble pourtant lui non plus n'a pas bu.
"Enfin, moi ça aurait pu être le rhum de cet aprem, mais toi..."

Comme May ne revient pas, ils se décident à partir, se lèvent pour aller saluer les gens. Tout est de plus en plus flou, Deirdre regarde sa main faire des vagues qui se propagent le long de son bras, on dirait une chute de tension permanente.
Ils vont au jardin, voient James et May discuter : lors de sa quête de jus d’orange, May est tombée sur James qui lui signale que Dany va pas bien ; elle l’a ignoré mais s’est aperçue peu après que James et Robbie emmenaient Dany dehors, visiblement pour lui jouer un mauvais tour.
Deirdre coupe leurs échanges tendus. "Bon, j'y vais. Pas mal la soirée mais ça ne vaut pas les entrepôts d'Irlande..."
Dans la discussion qui suit, l'alcool tape aux tempes de Deirdre qui s'embrouille finalement avec James et essaye de lui mettre son poing dans la figure ; il la retourne à terre d'un geste. May l'emmène à l'écart, il peut pas agir comme ça, mais lui ne se laisse pas faire. "Tu vois pas ce que tu fais à Dany, comment tu joues avec lui ? Il faut que t'arrêtes de jouer avec les gens qui t'aiment, May !" Choc.
C'est trop pour elle, elle va s'isoler à l'étage pour que personne ne la voie pleurer... et tombe sur Cassandra, sur son lit, le mascara ruisselant, les yeux fermés. Elle n'en peut plus, elle voulait que tout soit parfait et tout part en sucette, la merde s'amasse et les gens la prennent pour une folle. Ses soirées se doivent d’être les meilleures pour toute la classe et là, ses parents la laisseront plus rien organiser, elle est dans la merde...
May se place à sa tête, lui fait un massage des tempes et en profite pour doucement et discrètement retirer son sort. Cassandra se détend. Elle attribuera à cette détente la disparition de ses illusions. Les deux filles discutent. Et parviennent à un accord – Cassandra fera taire au maximum dans la classe les remarques sur Deirdre, son accent, ses habitudes bizarres. May, de son côté, ne dira rien de son malaise, de son état, de tout ce qu'elle a pu dire à May dans cette chambre.
Spoiler:
À ce moment, j’ai estimé que May pardonnait à Cass’, et donc que le démon intérieur cessait. Parce que oui, pour avoir couché avec une Mortelle dans la classe-débarras du lycée, le démon à peine rentré ressortait ! Si vite, juste après, on s’était mis d’accord pour que je joue le démon intérieur (pas de triche sur les règles), mais de façon relativement piano vu la tornade que ça venait d’être juste avant.


Deirdre et Tim, de leur côté, vont dire au revoir à Pamela, qui est en grande discussion apparemment très agréable avec Jerry. Quand Deirdre lui annonce qu'elle s'en va, Pam le lui interdit – il n'est que 23h, merde !
"Ouais mais je dois aider ma mère demain à la boulangerie. Je bosse, moi."
Jerry propose de les raccompagner, Deirdre évite la proposition, elle ne voudrait pas vomir dans son intérieur cuir. Lui proteste que ça ne le dérange pas, elle lui répond que c'est pas parce qu'il est un mec qu'il doit faire son chevalier servant, hein, ça va. "Ah ouais, t'es un homme, tu fais le bonhomme, genre on sait pas que c'est la voiture de ta mère et que t'iras pleurer après ? Bah tu sais quoi, plutôt que de vomir dans ta caisse..."
Et devant les yeux ébahis de plusieurs camarades, Deirdre plonge une main dans sa gorge et la retire en même temps qu'un flot de gerbe vient mourir dans l'herbe.
C'est à ce moment que le sort se dissipe, alors qu’ailleurs à l’abri de tout regard May masse les tempes de Cass. Deirdre gardera en mémoire que se faire vomir en fin de soirée est vraiment salutaire. Tim se dira que l'alcool est enfin descendu. Autour d'un verre d'eau, ils acceptent finalement le lift de Jerry.

May et Cass sont descendues pour trouver un grand amas de gens – les groupes ont explosé, la classe est là, à s'amuser ensemble. Les smarties font répéter à Dany en boucle à quel point il kiffe May et voudrait se la faire, ce qui fait rire Robbie et Franz aux éclats. Carmen discute avec des filles de la ruche sur la bonne musique qu'elle a programmée, ... May s'apprête à partir. Sur le perron, elle est rattrapée par James, qui lui demande si elle veut qu'il la raccompagne.
"J'vais rentrer à pieds, ça me fera du bien."
Il lui roule un joint, ils le partagent ainsi qu’un moment ensemble, dans un silence apaisant. "Salut" lui reste un peu dans la gorge. Alors elle part dans le soir.

Tim rentre chez lui sans problème. Il est minuit mais tout le monde dort. Aucune sentinelle pour surveiller le respect du couvre-feu.
Deirdre trouve l'appartement nettoyé comme jamais. Et un petit mot sur la table de la salle à manger : "Désolée de m'être énervée comme ça, si tu peux m'aider à partir de 10h demain c'est bien. On en discute après."
Avant de se coucher, elle programme son réveil à 7h et envoie un message à May. "Merci quand même pour la soirée... <3"

May reçoit le message sur le chemin du retour. Elle tique avant de répondre "Merci aussi... :)"

":)" clôture Deirdre.
Dernière modification par KamiSeiTo le mer. août 24, 2016 4:27 pm, modifié 1 fois.
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kriss2211
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par kriss2211 »

Très intéressant tout ça ! Merci pour le CR.
Je vais tenter mon premier MH en septembre, et n'ayant encore jamais joué en PBTA, je dévore tout les CR qui traine !
Au final, tout le monde était satisfait ? et tout le groupe participe activement ?
@ +
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KamiSeiTo
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Vivressentir, à ajouter au dictionnaire des verbes qui manquent.

Message par KamiSeiTo »

Honnêtement, ce qui fait la grande grande force (à mon sens, et à celui du joueur de Deirdre, a minima ^^), c'est qu'on est une table de joueurs assez vétérans avec un MJ très débutant (première fois qu'il fait MJ, il a kiffé la petite campagne que j'ai menée où il était joueur).
Du coup, on brieffe et on débrieffe. Et c'est magique.

À la création du cadre, on a exprimé ce qu'on voulait ; par exemple moi j'ai dit que contrairement à notre campagne d'avant où le lycée avait été zappé (ils semblaient s'en foutre) et les parents/famille inexistants (ma faute, j'ai pas géré), je voulais que ces éléments soient bien présents pour bien garder au cœur de notre campagne les enjeux d'adolescents normaux (auxquels s'ajoutent les problématiques monstrueuses, au lieu de s'y substituer). Chacun a exprimé ses envies de jeu.

À la création de perso, on a exprimé ce qu'on voulait faire avec notre perso, pour que le MJ joue à fond sur ce avec quoi on voulait jouer, mais respecte le concept de notre perso et ce qu'il nous intéresse de faire/vivressentir avec. Par exemple, le joueur de Marie a dit qu'il voulait jouer avec la découverte lente et progressive de sa nouvelle nature monstrueuse.

En fin de partie, on a toujours débrieffé. Le MJ, en nouveau, est hyper avide de retours critiques et conseils. Par exemple, il osait pas cogner assez fort sur nos persos, leur donnait un peu tout ce qu'il voulait, on lui a dit que c'est ni ce que le jeu dit ni ce qu'on souhaite (en plus, son perso est celui que j'ai le plus amoché dans la campagne précédente et il a kiffé à mort, il devrait savoir ^^). Autre exemple, toutes les nanas qu'il jouait étaient des clones potiches ; que s'il n'aime pas ses PNJs nous joueurs ne les aimerons pas non plus et qu'on se désintéressera de leur sort. Il a travaillé la personnalité de "chaque" PNJ (je mets entre guillemets parce qu'il en a travaillés certains, qu'il met en avant, les autres on sait qu'il se les garde pour plus tard donc on ne force pas trop les interactions avec, sans s'en empêcher si besoin/envie. Mais sachant que les PNJs sont bien plus chouettes quand ils son travaillés, on a plus envie d'aller vers les travaillés.).

Même là ensuite, on continue à faire part de nos envies, en matière de thèmes (pas de ce qu'on veut qu'il se passe, on laisse l'histoire sauvage ! même si chacun a bien son petit agenda qu'il essaie de poursuivre sans trop de casse ^^). Du coup il nous balance ce qui nous fait plaisir, sans oublier de balancer ce qui lui fait plaisir, on fait du débrieff y compris entre joueurs (par exemple, la joueuse de Tim a tendance à surprotéger son personnage et ne pas laisser d'ouverture, mais du coup elle se prive de jeu, on lui a dit elle travaille bien dessus !).
Bref on parle on parle on parle, accessoirement les CR aident à bien tout garder en mémoire (le joueur de Deirdre les tape, et on corrige/complète), et on se hype beaucoup juste avant et juste après les parties en se remémorant les moments forts ou en se promettant les pires emmerdes, c'est idiot mais ça conditionne à apprécier les parties. n_n

Si tu veux, j'essaierai de faire une petite compil' des divers conseils qu'on a pu lui donner. Et bien sûr, pour ma part, le fait d'avoir beaucoup travaillé la psychologie de mon perso (des trucs dont je suis conscient mais dont elle-même n'est pas consciente) me fait lui trouver ses actions et réactions très crédibles et donc je peux m'attacher à elle.

Je sais pas si ça répond à ta question ? ^^
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par Antharius »

Un CR qui montre encore comment ce JDR évolue selon les joueurs.

Là on voit que vous "faites" durer les relations et que dérape, pas encore j'imagine, en affrontement sanglant.

Vraiment un super CR, un super taf et une campagne prometteuse.

Kiffez bien comme disent les jeunes. ^^
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par KamiSeiTo »

Merci Antarius ! ^o^
Je continuerai à poster les suivants. n_n

Je découvre encore aussi la plasticité de ce jeu. n_n

Franchement, nan on n'a pas cherché à retenir les coups. ^^'
Par contre oui, on n'use de violence (physique ou sociale) qu'au moment où c'est nécessaire, sans acharnement (puisqu'il n'y a pas (encore ?) de haine).

Pour May et Deirdre, Deirdre est un Cliché : Mortel, elle est liée à un autre PJ et a choisi May (que j'avais pourtant annoncée comme très instable ^^"). Le message était clair et l'envie présente des deux côtés, on va jouer une histoire d'amour compliquée. ^^'
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par kriss2211 »

Salut,
Merci pour la réponse !
Je suis preneur pour la compil des conseils !!!

Bonne journée.
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par anonyme »

Un conseil ? Arrivée à la table en total impro freestyle et laisser les joueurs faire le boulot !

Un exemple concret sur ma partie: une de mes joueuses a sa mère qui est coach de l'équipe féminine de soccer du lycée. Elle me l'a décrit, je lui trouve un avatar plutôt jolie et je lui demande; "comment prends tu le fait que les garçons du lycée fantasme sur ta mère ?". Réponse: "Mal ! D'ailleurs, avec mon frère, j'ai déjà corrigé Aaron et Toby qui parlait mal de ma mère dans son dos". Je note dans un coin: Aaron et Toby, brutes du lycée, veulent se venger ! Plus tard dans ma partie, j'utilise ses deux PNJs pour mettre la pression à une autre joueuse. Elle décide de les rembarrer et joue sur le fait que sa mère tient une entreprise importante pour la ville. Donc elle lance: "foutez moi la paix ! Vous n'aimeriez pas que je parle à ma mère... je vous rappelle que vos pères sont ses employés !". Comme je n'ai rien de plus sur Aaron et Toby, et qu'elle réussit son jet de rembarrer, je note: Aaron et Toby, pères travaille dans la scierie de la mère de ...

Et ainsi de suite ! ;)

Si tu as des joueurs "actifs", c'est que du fun; ton setting se construit au fur et à mesure.
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par KamiSeiTo »

Uphir a raison, mais je ne reviendrai pas sur ce qui est dans la section MC du livre et qui est vraiment excellent (entre autres : laisser l’histoire sauvage, traiter tes PNJs comme des voitures volées, être fan des PJs… tout ça est in-dis-pen-sable).

En gros, on n’a eu que 3 conseils, mais qui se dérivent en plusieurs précisions : travaille tes PNJs, arrête de nous ménager, garde un œil plein de recul.

Travaille tes PNJs
→ Pour qu’ils soient pas caricaturaux (sinon désintérêt des joueurs).
→ Aime tes PNJs (ce qui n’empêche pas le conseil voiture volée) pour mieux les jouer.
→ Sache ce qu’ils veulent (1 truc) ou veulent pas (1 truc), qui ils aiment ou pas ; comme ça ils ont une position claire et clivante quand un PJ vient interagir avec (et tu sais ce que eux veulent si négo).

Arrête d’hésiter à taper sur tes joueurs, joue le jeu.
→ Notre MJ nous laissait un peu tout faire sans grande opposition, et ses négociations (typiquement : le 7-9 de l’action Manipuler un PNJ) étaient molles. C’était en partie dû à des PNJs pas assez travaillés (du coup, sans objectifs ni envies, ses PNJs n’avaient rien à nous refuser ou à exiger), et en partie dû au fait que le MJ voulait nous faire plaisir mais quand on joue à MH ce qu’on aime c’est avoir mal ! ^^
→ Comme l’a dit Uphir, note les trucs pour les ressortir plus tard. Tu laisses l’histoire sauvage, mais pas sans conséquences. Note ce qui pourrait ressortir, mais ne contextualises pas à l’avance une scène spécifique (ou alors tu peux, pour essayer de la caser, mais en ne forçant pas si ça vient pas et en ne réservant aucune de tes cartes pour un moment pré-établi). Tu dois être opportunistes, tu as des cartes, quand une opportunité se présente abats-en une qui tomberait bien là.
→ Comme dit sur les PNJs, s’ils ont pas de d’enjeux ils nous rentrent moins dedans (cf. plus haut).
→ Fais-nous mal, oui, mais laisse-nous respirer. Tout comme tout avoir sans difficulté donne une flatline émotionnelle peu intéressante, tout le temps s’en manger sans répit ça finit aussi en flatline ; il faut des victoires et des temps calmes, pour tout mettre en relief.

Garde du recul, sache quoi faire de tes scènes.
→ Notre MJ se laissait emporter tout comme nous par la fiction, et du coup faisait réagir ses persos "de façon logique"… Et donc à tomber dans le travers du MJ dictateur qui enchaîne tout à sa sauce, selon son bon sens. Du coup :
→ garder du recul c’est se dire avant chaque scène "quel est le but de cette scène ?" Soit c’est juste une scène d’exposition, on veut montrer un aspect d’un perso (Deirdre est mal intégrée), une conséquence d’une action (James en veut à May), ou même un aspect de l’univers (le lycée est une jungle et ceux qui montrent leurs faiblesses le payent cher… celui-ci est fictif ^^’)" ; soit c’est une scène avec un enjeu, quelqu’un veut obtenir quelque chose et alors là le MJ doit savoir ce que veut et ce que ne veut pas son/ses PNJs impliqués.
→ Amener quand il peut des conséquences, des révélations, etc., ou dit autrement avoir une casquette de fictionneur plutôt que de logicien. Parce qu’on s’en fout que l’histoire soit logique (j’exagère volontairement, me sautez pas à la gorge ^^"), on veut qu’elle soit intéressante.

Voilà, en gros. n_n
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par anonyme »

Pas mieux ! :)
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par kriss2211 »

Merci les gars !
Je vous fait un CR dès qu on se sera lancé.
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Re: [CR Monsterhearts] Dans les vagues

Message par Felondra »

Coucou :) C'est moi l'auteur des CR et le joueur qui joue Deirdre dans cette chouette campagne :)


Tout d'abord très content que le CR serve et suscite des questions, des intérêts, ... C'est cool que ça serve à ça en plus de notre petite table dans notre coin!

Si je peux ajouter un conseil à tout ce qu'a dit Kami (et avec quoi je suis tout à fait d'accord, d'ailleurs pour l'essentiel tout ça a été discuté pendant les débriefs de séances que je vous conseille très très fort de faire, surtout si vous commencez, ça aide énormément à mettre tout le monde sur la même longueur d'ondes, à ce que les frustrations ne s'accumulent pas, etc.): en tant que MC, sentez-vous libres vis-à-vis de la timeline habituelle d'une année scolaire.

Dans une série d'ados (Skins, Misfits ou autre), les exams ne sont là que pour souligner qu'untel est en danger de doubler son année (mais qu'en même temps, ses potes vivent des trucs importants et ont besoin de lui/qu'il aurait intérêt à s'y plonger; donc grosse tension entre les parents, l'école, son avenir scolaire, ses potes, ...), Noël pour rappeler qu'un perso n'a pas de famille mais que celle de son pote est comme une famille pour lui et l'accueille à la maison, Halloween pour un épisode haut en couleurs (avec costumes, flirt entre réalité et fantastique, etc.), les vacances pour montrer chacun dans son coin, ...
Si vous faites une ellipse, c'est l'occasion de calmer le jeu, de rebattre les cartes, de mettre en place une nouvelle situation. Demandez-vous ce dont vous avez besoin (l'école "normale"? les exams? les vacances?) et embrayez dessus.


Monsterhearts c'est trop d'la balle, mangez-en!!!

PS: Et je renfonce le clou sur le fait de discuter à table, de débriefer même si tout a l'air de très très bien se passer: parfois ce sera deux phrases ("tout va bien?" "ouais super!"), parfois le MC peut calmer ses petites inquiétudes ("ça va, t'est ok avec la manière dont j'ai joué ta mère, ça correspond à ce que t'imaginais?" "mais oui pile poil dedans :) "), parfois y'aura des petites demandes qui ne s'expriment que comme ça ("bah en fait j'préférerais que le prof arrête de draguer ma perso, ça me fout mal à l'aise..."), etc. Je pense que si on n'avait pas autant parlé à notre table, j'aurais pris au moins deux fois moins de plaisir ;)

PPS: Et je plussoie aussi d'arriver presque les mains dans les poches au niveau de l'intrigue: surtout ne pas se dire qu'il va arriver telle ou telle chose (sauf cas exceptionnel, bien sûr) mais laisser les joueurs et les jets de dés construire l'histoire, c'est à mon sens la grande force des PbtA et la grande leçon que ça peut apprendre au MJ ;)
Une pincée de Fel', mon blog rôliste où je prends le temps d'aller au fond des choses :)
 
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