Ego' a écrit : ↑mer. oct. 25, 2017 6:43 pm
Et donc l'Homme des Bois rentre chez soi, et sacrifie son unique projet de Phase de Communauté pour "
donner ses points de trésor à sa communauté", ce qui augmente son Niveau de Vie pendant quelques mois, pendant que le Nain riche ou le Bardide prospère peuvent consacrer le même temps pour effacer leurs points d'Ombre. L'Homme des Bois - lui - se coltinera ses points d'Ombre pendant la Phase d'Aventure suivante, pourra moins employer son Espoir (ce qui équivaut à lui en retirer), et risquera bien plus la Mélancolie (et donc le joueur la perte de contrôle temporaire puis définitive de son personnage).
Tu valides donc une iniquité tout en feignant de soutenir le contraire. C'est du propre

Ça, c'est une projection de ta part concernant les choix des joueurs. Un choix mécanique logique. Mais est-ce qu'un joueur réfléchit vraiment comme ça ?
Cette entreprise de communauté "Augmenter son niveau de vie", je doute qu'elle soit choisie très souvent pour ne pas dire quasiment jamais puisqu'elle va permettre, il me semble, de résoudre un problème très ponctuel et très spécifique lié à la narration du personnage.
Et même alors, je peux t'assurer qu'un personnage modeste qui arrive à raconter comment il a utilisé les trésors trouvés sur la route pour se permettre d'utiliser un équipement plus lourd (une bonne cotte de mailles par exemple), même au prix d'une autre entreprise, pourrait tout à fait attirer l'admiration voire la jalousie d'un joueur dont le personnage peut se permettre de tout avoir à disposition sans même avoir besoin de sacrifier quoi que ce soit, donc sans le raconter... ayant l'impression d'avoir un personnage vide, tellement tout lui est accessible.
Il me semble que c'est le genre de jeu où le "sacrifice" du joueur et de son personnage trouvent plus de sens que le reste. Risquer de perdre son joueur est un contrat passé dès le début, encore plus dans ce jeu (mais peut-être moins qu'un Cthulhu). Le personnage va alors se débrouiller pour rendre son destin le plus héroïque possible, quitte à y passer. Dès lors, ses choix d'entreprises de communauté ne vont pas nécessairement s'orienter vers le retrait d'Ombre, bien qu'il en ait en stock !
Concernant le cas précis des Nains richissimes, faut-il rappeler qu'ils commencent avec moins d'Espoir que les autres (avec les Elfes) ? Et donc qu'il est bien plus vital qu'ils fassent attention à leur Ombre, plus qu'un Homme des Bois par exemple ? Mais ce point d'équilibre ne fonctionne pas avec les Bardides.
Le jeu prévoit-il que les personnages soient égaux ? Non, en effet. Les personnages de Bilbo le Hobbit ou du Seigneur des Anneaux sont-ils égaux ? Non plus. Et pourtant, malgré les richesses, qui part en premier ? Le plus riche a priori : Boromir, ayant probablement plus d'Espoir que Gimli ou Legolas. Et pourtant, qui part en dernier de la Terre du Milieu ? Ceux qui ont le moins d'Espoir.
J'ai conscience qu'on puisse attendre d'un jeu qu'il soit équilibré uniquement par ses mécaniques.
Ce que ce jeu me semble proposer (et c'est peut-être un défaut ?), ce sont des trous. Des trous oui, pour de mauvaises ou bonnes raisons, mais des trous qu'on peut remplir par les choix des joueurs, en leur donnant la liberté de le faire (sous approbation du MJ).
Je n'ai aucune envie d'avoir à table des joueurs qui cherchent à comparer leurs personnages ou leur durée de vie respective. Ils ne sont pas pareils ! Pas la même Culture, pas les mêmes ressources, pas les mêmes traditions. Frodon, Sam, Pippin, Merry... ont tous les quatre l'air complètement inutiles si on les compare aux autres de la Communauté de l'Anneau. Partent-ils vraiment avec deux points de compétence dans leur arme principale ? Certainement pas ! Les autres commencent-ils avec seulement deux points ? Certainement pas ! Et donc, ou est le problème ? Aucun ! Ils finissent tous par trouver leur place, leur utilité, en temps et en heures, d'une façon ou d'une autre.
Je me demande si tu ne focalises pas trop sur le Niveau de Vie. Je n'irai pas dire IRL que les inégalités financières sont cool, par contre dans le cadre d'une fiction, c'est vecteur d'aventure et de liens entre les personnages !
Explique-moi l'intérêt dans un D&D d'être tous pétés de thunes ? Parce que D&D promeut l'évolution individuelle !
Là où l'Anneau Unique se focalise sur plusieurs niveaux d'évolution : émotionnelle, spirituelle, sociale... ça fait beaucoup de choix possibles, pourquoi focaliser sur le Niveau de Vie qui n'est une donnée parmi d'autres ?
Désolé mais... j'ai un grand plaisir à jouer des personnages pauvres, et je suis prêt à le jouer à fond en me focalisant sur d'autres aspects !
Tout comme je suis prêt à trouver des justifications au fait que je perde mal mon Ombre ou moins vite. Tant qu'une histoire l'explique, ça me va !
C'est peut-être qu'on n'a pas les mêmes attentes vis-à-vis de ce jeu. Tu attends un jeu "équilibré", "calibré". Moi je m'en fou tant que le jeu me permet de raconter une bonne histoire à plusieurs.
Comment juger de l'équilibre étant donné que les joueurs commencent chacun avec des valeurs culturelles fixes, un contexte culturel fixe, leur procurant chacun des prédispositions différentes ? En choisissant la Culture de son personnage, le joueur accepte déjà qu'il lui sera impossible de ressembler à une autre Culture, et donc, il pourra jouer à fond sa Culture. Si ce qu'il voulait, c'est un bon niveau de vie, alors soit il s'est trompé de Culture, soit on peut imaginer un moyen d'y parvenir (existe-t-il un jeu sans aide de jeu de la part de sa communauté pour le "corriger" ?).
Si ton reproche, c'est de dire que c'est n'importe quoi de ne pas pouvoir accéder à un autre niveau de vie de façon permanente, alors oui on est d'accord.
Par contre l'exemple avec les entreprises de communauté : pas d'accord. Ou en tout cas, c'est un reproche qui ne vaut que pour les joueurs qui réagissent comme toi, ce qui n'est certainement pas généralisable... et donc impossible à reprocher au jeu comme étant une erreur pure et simple. On peut passer à côté de ça sans problème, en fonction de sa manière de jouer (et je me prends comme exemple vivant).