(discussion tenue ailleurs mais pouvant être utile ici)
Septa a écrit : ↑mer. févr. 14, 2018 3:20 pm
Ego' a écrit : ↑mer. févr. 14, 2018 1:54 pmCela fait très franchement partie du charme du jeu, et change radicalement des scénarios simplistes présentés dans la plupart des livres de base (quand il y en a).
À mon avis, il serait dommage, de le remplacer par un scénario ne faisant pas appel aux méninges dans une V2. La richesse et la difficulté de "Ces gens-là" permet de vendre Wastburg auprès de ses partenaires, qui découvrent, au delà des tribulations de leurs gardoches ou des situations cocasses, un jeu bien plus dense et profond que ce à quoi ils s'attendaient avant d'y jouer.
Bin après pour un MJ qui a jamais fait de l'enquête c'est impressionnant quand même comme scénar.
Même avec tes aides de jeu brillantes je flippe un peu pour la partie qui arrive.
Je vais passer mon dimanche à potasser le truc le graphe et me faire des fiches...
Ce serait dommage de faire sauter le scénar, mais effectivement si le contexte et l'idée de jouer des bernois c'est top pour commencer à priori, le scénar est impressionnant. (Oui je me répète)
Oui, je comprends, c'est tout à fait normal.
Si ça peut t'être utile, voici ma méthode.
Dans un premier temps je vais m'imprégner des visages. Et donc, je vais relire le scénario, étape par étape, en prenant le temps d'observer chaque portrait, et en tentant de m'imaginer comment je mettrai en scène le personnage (les fiches des PNJ sont plus que parfaites pour ça). Inventer des expressions, des postures, des gestes, éventuellement une démarche. Comment est-ce qu'il réagirait face à tel ou tel comportement
habituel de chaque joueur de ta table : l'interrogateur-inquisiteur, le chien dans un jeu de quilles, le cérébral-glacial, la brute menaçante, le charmeur-flatteur, le bouffon-pitre, ... Bref, il faut pouvoir jouer chaque PNJ comme si on y tenait, comme si c'était notre propre personnage et que l'on était simple joueur. Passer cinq minutes par PNJ permet ainsi de le "sentir", et le moment venu de l'interpréter naturellement, d'improviser si nécessaire sans même y réfléchir.
Il ne faut pas non plus uniquement s'imprégner du scénario. Il faut aussi
se l'approprier. Si l'on a une idée, que l'on s'imagine une scène, ne pas hésiter à la noter et à la mettre en oeuvre si l'occasion se présente
(par exemple : voilà un "cousin" qui se montre sympathique avec les gardoches par hasard au début de l'enquête, et qui bien plus tard viendra les "prévenir parce qu'il les a à la bonne", puis qui enfin fera ce qu'il faut avec ses complices pour se débarrasser définitivement du problème que les recrues représentent tout en cherchant à se déculpabiliser en leur balançant à la gueule sa "déception").
Sa difficulté principale, c'est que ce n'est pas un scénario d'enquête linéaire. C'est une sorte de bac-à-sable, mais
un bac-à-sable scripté => plusieurs lieux où aller, plusieurs PNJ fixes ou mobiles. Et le reste de la ville en toile de fond.
Les PJ vont donc pouvoir se balader dans tous les sens, et surtout là où on ne les attend pas
(notamment au début). Il ne faut pas se démonter si ça arrive. Il faut simplement prendre cinq secondes pour se demander quel(s) PNJ pourrai(en)t se trouver là, et réagir en conséquence. Et s'il n'y a rien à trouver, ne pas hésiter à trancher en faisant
une ellipse claire et nette
("une heure plus tard, alors que vous revenez bredouilles de blablabla") : il y a suffisamment de lieux à visiter, des PNJ à voir, et même de fausses pistes, pour ne pas perdre son temps en cherchant à improviser/meubler. Comme leur temps est compté
(trois jours... que l'on va égrainer heure par heure), ils ne vont pas t'en vouloir, bien au contraire. Partir de ce principe permet de se concentrer sur l'essentiel, et donc de minimiser ses craintes face à l'immensité relative de la ville.
En s’imprégnant bien des PNJ, on en vient à connaître sur le bout des doigts l'intrigue, sans même avoir à se reporter sur des notes, ni le texte du scénario la plupart du temps. La carte des relations permet de servir de pense-bête, et donc de se rappeler en un coup d'oeil des points clefs via les liens entre PNJ.
Il faut penser également à afficher les PNJ sur un tableau magnétique, une planche avec des punaises, ou des cordelettes avec des pinces à linge. Bref, les placer à la vue de tous, constamment. Voire encore mieux, leur laisser arranger les portraits sur un tableau comme ils le veulent : c'est un outil qui leur est destiné avant tout.
Dernier point en préparatif : penser à faire vivre et vibrer la ville par petites touches. Donc préparer en amont des petites scénettes de la vie quotidienne que l'on va intercaler entre deux lieux. Des bruits proches ou lointains, des odeurs, des couleurs, des passantes et passants. C'est très utile pour les joueurs, car cela va les replonger à chaque fois dans une atmosphère vivante où ils ne sont pas au centre de tout et qui vit en dehors de leur propre existence.
Ah oui. Deux à quatre joueurs. Un ou deux binômes de gardoches. A mon avis, surtout pas plus.