[CR] [Kult] Campagne Taroticum

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le Zakhan Noir
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[CR] [Kult] Campagne Taroticum

Message par le Zakhan Noir »

Note importante, pour les éventuels aficionados de Kult : ma MJ adorée m’a confié qu’elle avait modifié pas mal de choses dans le scénar

Nous avons eu un long prologue sur deux séances avec d’autres persos, des gardiens de prison au XIXè siècle, mais je vous l’épargne, c’est trop loin dans mes souvenirs pour être exhaustif de toute façon.

Hier, nous avons joué très peu, à un rythme assez lent, qui perso me convient tout à fait. Ce premier CR sera donc surtout une galerie de personnages, et encore, tous n’ont pas été vraiment développés . Les noms de PJ sont en gras

Le contexte :
Londres, hiver 1995. Depuis quelques semaines, un tueur que l’on peut qualifier désormais de « cherihôôl killer » sévit dans la ville. Trois victimes déjà. Trois enfants. L’affaire est donc suffisamment sordide pour émouvoir l’opinion, qui s’impatiente de plus en plus devant l’impuissance de New Scotland yard. Il se murmure même qu’en désespoir de cause le commissaire Spencer a fait appel à une voyante extra-lucide.

C’est à cette enquête que je me consacre actuellement. Je me nomme Mycroft Freegoat, journaliste du Guardian spécialisé en criminologie. Assez grand, mince, la trentaine bien consommée, j’arbore des cheveux blancs, des yeux noirs perçants, et une panoplie vestimentaire en rapport : chapeau melon, long manteau et pantalon de velours noirs (le vent laisse parfois deviner que le pantalon est trop large pour ses jambes) d’une part, chemise et mocassins blancs d’autre part. Mais ce n’est pas mon mauvais goût, mon aversion des couleurs, mon visage irrégulier et plutôt disgracieux ou mon dalmatien frétillant qui marquent le plus quand on me rencontre : c’est le fait que je me déplace en fauteuil roulant, même si je suis capable de me lever et de marcher péniblement, avec une longue canne.

En ce jeudi après-midi glacial, je me demande quelle serait la meilleure manière de rencontrer l’inspecteur Larsson qui serait tout juste suspendu par Spencer . Motif : il n’aurait pas voulu suivre une piste indiquée par la voyante, avec pour conséquence la découverte du troisième petit cadavre. Les infos de ma taupe ne s’étant pas avérées toujours fiables, le conditionnel restait de rigueur. Et puis il y a ce rêve étrange aussi (qui le change de ses cauchemars habituels), que j’ai fait à plusieurs reprises : une caverne humide, ou une cave ; un couloir ; une pièce sombre ; une forme encapuchonnée recroquevillée sur elle-même ; plus qu’une odeur , une sensation de brûlé ; des mains aux ongles démesurés ; des chaînes …

Le téléphone interrompt le fil monotone de mes pensés : un quatrième enfant vient d’être découvert, dans la banlieue Sud (Croydon), vivant ! Il s’agit d’aller vite, les bobbys n’étant pas toujours tendres avec moi, même en me sachant partiellement handicapé.

Evidemment, la Polo ne veut pas démarrer. J’appelle donc un taxi. C’est un sympathique bonhomme d’origine pakistanaise, Ahmed Taïri, qui vient me prendre en charge. Prévenant, souriant, habile pour éviter les pièges de la circulation londonienne, il me fait d’emblée une bonne impression (d’autant plus qu’il a accepté d’embarquer Sherlock, mon fidèle dalmatien). Une sensation dérangeante de « déjà-vou » m’envahit. J’ai l’impression de connaître cet homme, pourtant je prends rarement le taxi. Son expression m ‘indique que je ne le laisse pas indifférent non plus (le premier qui passe la BO de Brokeback Moutain se prend une baffe)

Sur place, il y a déjà du monde. Une ambulance est garée en travers du croisement, des infirmiers embarquent un gamin dont je n’aperçois que des mèches blondes. A l’idée de devoir pénétrer dans un hôpital (savoir lequel ne devrait pas poser trop de problèmes) pour aller parler à la victime, mon poing se crispe. Ce ne sera pas évident…

Les bobbys bouclent rapidement le quartier, et l’arrivée du commissaire Spencer, réincarnation récente d’une porte de prison, la voix tonnante en plus, sonne le glas de mes espoirs d’examiner le lieu du presque-crime, ou interroger les moins gradés.

Le voyage dans ce quartier pas très recommandable (la nuit tombante accentuant cette impression) n’est toutefois pas inutile puisque je remarque une jeune femme métisse, aux cheveux blonds platine et aux yeux bleus assez fascinants, presque turquoise, habillée de manière décontractée (non, ce n’est pas une litote pour évoquer un très vieux métier), qui semble observer la scène d’un œil plus aiguisé que le badaud moyen. Je l’aborde, et là aussi, mon être fourmille de sensations contradictoires. L’ai-je déjà rencontré ? Elle se nomme Cassandra… Smith, prétend n’être qu’une passante, mais quand je surprends Spencer s’adresser à elle pour qu’elle exprime un ressenti ?!? sur ce qui vient de se produire, je comprends que j’ai affaire à la fameuse voyante… J’aurai donc d’excellentes raisons de la revoir.

Le patron du pub du coin m’apprend ce qu’il a (peut-être ) dit aux bobbies : il a vu une camionnette sombre débouler assez vite sur le carrefour, et jeter le gamin sur les pavés par la porte latérale. Il ne sait rien d’autre, à part le modèle de la camionnette : une Renault Traffic

Après avoir interrogé d’autres riverains (notamment sur le parcours supposé des malfrats , car c’est désormais certain, ils sont au moins deux), je n’obtiens aucune information supplémentaire.
Décidant d’arrêter les frais, au sens propre d’ailleurs, car le compteur d’Ahmed tourne toujours, je rentre dans le taxi qui me ramène chez moi.

Je redoute toujours un peu le moment de me coucher, même si Sherlock veille sur moi. Mais comme la nuit dernière, les cauchemars ont laissé place à une scène inédite, bien que peu réjouissante : immatériel, je survole une prison, qui se modifie pour laisser place à un hôpital. Curieusement, je n’éprouve aucune panique, je passe les murs, erre dans les allées jusqu’à arriver dans une aile déserte. Quatre personnes sont debout… Je reconnais tour à tour Cassandra, Ahmed, et… moi-même ! La quatrième, ou plutôt, le quatrième m’est inconnu. Nous encadrons un type en blouse blanche qui grogne, allongé sur une forme qui gémit, crie, se débat mollement… La scène est dure, pénible, je me sens mal à l’aise. Mes soupçons se confirment quand le gars se relève puis s’enfuit. Il était en train violer un jeune femme, blonde, aux vêtements arrachés. Estomaqué, je la vois se relever en sanglotant, puis pointer un doigt accusateur sur moi :

« C’est de ta faute, tu m’as abandonnée ! C’est de ta FAUTE ! »

C’est là que je me suis réveillé en sueur…
J’ai le sentiment que je vais revoir cet Ahmed et cette Cassandra

Pendant ce temps (sur la journée de jeudi donc), Jules Violaine, qui travaille au chenil de Holmes, à Thousand Hills, déplore la disparition de Bébert, un gentil bouledogue abandonné par une famille sans cœur l’été dernier. La matinée est donc morose, mais dans l’après-midi un jeune homme charmant et maladroit, Peter, le rapporte. Assistant-réalisateur se rendant au studio Riversides pour un tournage , il avait failli l’écraser avec sa Rover quand il avait surgi de nulle part en aboyant. En étant quitte pour une embardée, un phare pété et une bosse au front, Peter avait pris le chien avec lui, ce dernier semblant perdu et désemparé.
Evidemment, le réalisateur, David Ecclestone (un cinéaste nouvelle génération underground, innovant, gay, obèse) ayant d’autres chats à fouetter, l’avait donc illico presto ordonné de ramener ce truc à quatre pattes crado au chenil…

Touché par le civisme du cinéaste et de son assistant, Jules remercie Peter en lui offrant une boite de chocolats Léonidas. Pas de chance, il est allergique au cacao, c’est donc le reste de l’équipe, et surtout Ecclestone, qui pourra s’empiffrer joyeusement. Jules amène Bébert au vétérinaire, qui constate que tout va bien, à une exception près : il a une coupure peu profonde, mais très nette et régulière à la patte avant gauche. C’est curieux car tout indique que ça été fait par quelqu’un…


A suivre…
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Hybban
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Message par Hybban »

J'ai maitrise cette campagne quand elle est sortie. En 95 ou 96... Excellents souvenirs. Continue le CR please!

Hyb'
Thaumiel
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Message par Thaumiel »

Et moi j'attends le CR de ta douce sur la Citadelle ;)
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Tosheros
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Re: [CR] [Kult] Campagne Taroticum

Message par Tosheros »

le Zakhan Noir a écrit :Son expression m ‘indique que je ne le laisse pas indifférent non plus
Musique d'ambiance

Tosh', masochiste breveté ayant beaucoup apprécié cette mise en bouche :ange:
J'espère que tu le continueras.
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le Zakhan Noir
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Message par le Zakhan Noir »

Taroticum, épisode II. ( De PJicus chacundansoncoinis)

Bon, comme nous ne sommes toujours pas réunis, chacun poursuit un peu ses activités personnelles, mais outre nos rêves communs (à part pour l’un d’entre nous, qui n’a pas été gentil dans son incarnation précédente et qui n’a pas jeté sa chaîne comme tout le monde sur… la dame aux ongles longs), un lieu commence à éveiller l’intérêt collectif : l’hôpital psychiatrique Sandburn, bâti sur une ancienne prison.

La journée du grand cinéaste underground
David Eccleston, le grand absent de l’épisode 1 (où ses exploits s’étaient résumés à la dégustation d’un chocolat, souvenez-vous), entre enfin en scène. Amateur d’occultisme à ses heures de tournage perdues, il a lu dans ses revues préférées des témoignages sur des faits étranges à Sandburn, et il dispose également d’une vieille photo où 5 gardiens de prisons du XIXè siècle posent fièrement, l’un d’eux lui ressemblant comme deux gouttes de sueur (à une trentaine de kilos près quand même) . Ce mardi matin, il se rend dans cet hôpital, avec un prétexte tout trouvé : l’utiliser comme décor pour un prochain film. Chose curieuse (pour nous, pauvres PJ habitués à ce que les lieux sordides d’un scénario soient isolés loin, là-bas, dans la lande brumeuse), Sandburn est en plein centre-ville londonien.
Usant de son charme adipeux, il taille une bavette avec une infirmière aussi généreuse physiquement que volubile. La conversation tourne rapidement sur la fuite récente de Mary Langsbury, une jeune patiente qui a eu des rapports intimes avec un aide-soignant, Kyle Well, dans un secteur désert de l’hôpital. Le flou entoure les circonstances de cet acte, mais convaincue qu’il y a eu abus de position dominante, la direction de Sandburn a licencié le bougre…Pour l’infirmière, Mary s’est enfuie suite au traumatisme ressenti
Eccleston effectue ensuite des recherches sur la vieille photo De fil en aiguille, de préface en postface, il apprend que cette prison a laissé place à un hôpital… un asile en fait. Tiens, tiens… Cette prison avait du reste une réputation sulfureuse : apparitions, possessions, malédictions, toute la panoplie des superstitions de l’époque, avec en clou sur le gâteau, des témoignages sur la disparition de la prison pendant quelque heures !! ( un siècle avant David Copperfield )
Décidément, cet endroit a un fort potentiel scénaristique… Excité comme devant son quadruple-Whooper quotidien, Eccleston s’arrange pour obtenir un rendez-vous avec William Lockeley, le directeur de Sandburn, je vous laisse deviner sous quel prétexte… Stressé, inquiet, le bonhomme craint apparemment tout ce qui pourrait compromettre l’image de son établissement, déjà pas mal entamé par diverses affaires. Il prétend ne pas connaître les ruines de l’aile ouest, sur laquelle donne pourtant la fenêtre de son bureau. Il indique à Eccleston qu’il a du pain sur la planche pour faire oublier son prédécesseur, le docteur Barrow, qui a été condamné récemment à un an de prison pour des expériences louches. Lockeley reste évasif à ce sujet, toujours pour la même raison.
Un petit tour aux archives de journaux (qui a dit « investigateur » ?) lui apprend que ce qui est reproché à Barrow est plutôt sérieux : tests sauvages de médicaments, expériences chimiques macabres, lobotomies (!!), et de nombreux mauvais traitements infligés aux patients. Au vu des charges, un an de prison seulement relève de l’hérésie, les preuves ont dû être partielles, ou le prévenu, influent… A creuser.
Dans les archives les plus anciennes, il trouve aussi trace des 5 gardiens de prison de sa photo. Il récupère leurs noms…
Après avoir fait un petit détour par son studio et s’être enquis de la santé de ses deux assistants, Eccleston achève sa journée par une dernière visite de courtoisie : ce sera Kyle Well, l’aide-soignant satyre… Une chose le frappe chez lui : un mur est couvert de photos de Mary Langsbury…
Là aussi, la discussion est intéressante. Trois éléments en ressortent :

1)Kyle n’a pas inventé le fil à couper l’eau chaude comme on dit

2)Il prétend ne pas avoir été lui-même lors de l’accouplement avec la jeune femme. Il aurait vécu, selon ses termes, une O.B.E (Out of Body Experience) et aurait assisté à la scène en spectateur éthéré. Il est persuadé avoir été possédé par Chris Wladen, LE Rocco Siffredi du porno tyrolien (il est d’ailleurs surnommé Tyrolian Horn). Il en veut pour preuve les jurons en allemand qu’il aurait éructé dans le feu de l’action et de sa maîtrise soudaine de l’Avalanche autrichienne, une position que seul Walden a pu réussir jusque là. Bref, il nie toute responsabilité personnelle dans cet événement. Et il compte bien faire un peu de bruit autour de cette possession, pour en tirer son quart d’heure de gloire. Eccleston lui a d’ailleurs promis un rôle dans un futur film… (aah, les futurs films, il sont comme les futurs articles ou les futurs romans, tellement pratiques pour faire miroiter n’importe quoi aux gens …)

3)Il est persuadé que Mary ne s’est pas enfuie, mais a été kidnappée. Non, il ne sait pas, comment, pourquoi, par qui, mais il en l’intime conviction (une confidence de Chris Walden peut-être ?)

Allez, maintenant dodo Eccleston, la journée a été bien remplie et a comporté sa part de pistes et de nouvelles questions…


La journée de Jules Hawkins
Ce jeune homme à la petite barbe « androgyne » (non, mais où on va chercher tout ça ?? c’est quoi une barbe androgyne ?), s’occupe toujours soigneusement de ses chiens au chenil Holmes. Perturbé par son rêve sur l’hôpital Sandburn, il s’y rend pour proposer un programme qui a déjà connu un franc succès à Manchester, utiliser des chiens pour aider à la guérison psychique de certains patients. Avec le dressage adéquat, nos amis à 4 pattes sont capables de réaliser des merveilles. Tout le monde est gagnant, puisque ça permet aussi à certains chiens d’échapper à la piqûre…
Hawkins tombe sur une secrétaire qui lui indique qu’il pourra sans doute prendre rendez-vous le lendemain avec le docteur Lockeley, mais elle l’incite d’ores et déjà à l’optimisme puisque le directeur apprécie souvent les initiatives et les nouvelles thérapies, à condition qu’elles soient sans danger… Gare au choix des chiens !
Dans l’après-midi, Hawkins revient, avec trois gentils toutous, pour visiter un peu l’hôpital, en extérieur surtout, la grande cour, les jardins, les ruines d’une aile dont on ne sait pas grand chose. Cela fait une ballade agréable, même si, avec l’avancée des ombres, un léger malaise le saisit, au vu de certains bâtiments, qui lui rappellent son rêve. Bon, c’est normal, les asiles ont rarement des allures de Disneyworld…
Le soir, en promenant d’autres chiens (eh oui ils sont nombreux au chenil Holmes), il remarque à un feu rouge un taxi, vitre ouverte.. Le chauffeur, un Pakistanais plutôt banal, croise son regard. Un fourmillement l’envahit… il le connaît, l’a connu. Mais pourtant, il ne l’a jamais vu…

Justement, puisqu’on parle de lui, voyons la journée d’Ahmed Tahiri
Tout au long de la journée, il joue avec Mycroft Freegoat à « je t’appelle, moi non plus », un jeu avec des téléphones fixes (ben oui… 1995 attitude, vous vous souvenez ?), des répondeurs impassibles, des ratages en série. Ce n’est pas grave, Ahmed a un boulot prenant, et nécessaire pour nourrir sa famille… Il véhicule donc ses clients dans la grisaille « potd’échappementière » de Londres. Il décide quand même de faire un tour à Sandburn, ne serait-ce que pour s’assurer que l’endroit existe réellement. Il explique à l’accueil que sa sœur va peut-être bientôt se faire opérer ici, et qu’il exige auparavant de visiter les lieux et rencontrer tous le personnel pour s’assurer que leur moralité est irréprochable… Le viol dans le rêve n’a pas du le rassurer. Il se fait bien sûr raccompagner gentiment, sa requête n’étant pas la priorité du moment pour les infirmiers et les médecins.
A la pause casse-croûte, il mâchouille son poisson pané bien mérité dans un fish and chips quand une sosie de Carabosse du quartier vient sans raison apparente lui cracher à la figure « Dépêche-toi !Que fais-tu ! Tu es en retaaard ! Tu as rendez-vouuuusss !!!! Rhhhaaaa ». Grmbll, voilà un repas un peu trop agité… Rendez-vous, rendez-vous, pas avec cette sorcière, espère-t-il. Ca, les rêves, la rencontre intrigante avec Mycroft (qui lui laisse des messages étranges, du style « il faut qu’on se voie, il nous arrive quelque chose… », tout ça n’est guère rassurant. Et le cab qui donne des signes de faiblesse au niveau de l’embrayage… il commence à se faire vieux, il serait temps que la compagnie le remplace (le cab bien sûr !)
L’après-midi puis la soirée filent rapidement (un ou deux coups fils ratés avec Freegoat mis à part). Vers 21h30, il embarque une jeune péripaprostipute qui reste silencieuse, bien tassée dans son siège. Ahmed la reluque discrètement dans le rétroviseur, et sursaute presque lorsque les lèvres de sa cliente remuent : « Elle est toujours là-bas. Elle est à l’hôpital»

-??? Mademoiselle ? que voulez-vous dire?

Mais sa cliente s’étonne, elle n’a rien dit, et elle prie Ahmed de ne pas l’importuner, d’ailleurs, elle descend juste là…
En rentrant chez lui, devant un feu rouge, Ahmed croise Jules, avec la même sensation étrange (fourmillement, tout ça, on passe…)
C’en est trop pour une journée, il décide de prendre la vache par les cornes et d’aller au domicile de ce Freegoat aux mœurs téléphoniques si étranges. Il en sortira bien quelque chose. .. Certes, il est minuit, mais bon, par chance, il y a de la lumière, l’homme n’est pas couché. Mycroft est un peu étonné mais l’accueille bien volontiers … Autour d’un thé nocturne, ils confrontent leurs expériences récentes, leurs rêves identiques, et conviennent qu’ils sont peut-être liés à quelque chose qui les dépasse. Eux deux, Cassandra Smith, et un jeune homme « à la barbe androgyne » inconnu pour l’instant, même si Ahmed croit reconnaître l’homme avec les chiens qu’il a vu plus tôt… Bon, sang, toutes ces coïncidences, tous ces liens… serions-nous donc tous des PJ ?? Demain, ce sera le branle-bas de combat, objectif : se réunir et comprendre !

La journée de Mycroft Freegoat
Mycroft a un peu le cul entre deux chaises. Et pour un type en fauteuil roulant comme lui, c’est assez désagréable. D’un côté, il y a l’enquête sur les gamins disparus, avec le dernier rebondissement que l’on sait, de l’autre il y a cet Ahmed, cette Cassandra, ces rêves où il les reconnaît. Cela réactive de sombres secrets qui pincent douloureusement la chair molle de se souvenirs. S’il poursuit deux lièvres à la fois, il a intérêt à ce qu’ils fuient dans la même direction ! Il n’y pas si longtemps, c’est lui qui fuyait, seul, apeuré, mutilé, frigorifié dans ces bois hostiles… Non, non, il faut se concentrer. La matinée se passe en coups de fils à divers contacts journalistiques et policiers pour essayer de faire fructifier les maigres avancées de son enquête. Au Guardian, on ne semble guère passionné par cela, on craint peut-être que l’aptitude inégalée de Mycroft à s’attirer des ennuis ne rejaillisse sur le journal.
Bon, le gamin survivant a un nom, Timothy Garland. Il est sorti de l’hôpital et se repose chez lui, protégé par la police. Les contacts avec la presse sont interdits, les parents sont à cran. On verra…
En parallèle, il obtient un rendez-vous pour déjeuner à Picadilly avec Cassandra Smith. Cette voyante est intéressante à plus d’un titre, il est temps de l’interviewer
Sur place, et malgré la présence du dictaphone, Cassandra se met à table (à l’intérieur, contre la vitre de la terrasse). Elle ne veut pas parler de l’enquête en cours, des détails sur le gamin, etc, mais accepte d’évoquer officiellement son rôle de « consultante » auprès du commissaire Spencer depuis presque un an. Elle déclare avoir des dons de voyance, de tirage de tarots, de « lecture des âmes », etc etc. Mycroft hésite entre l’amusement, la défiance et la fascination . Ses yeux semblent réellement hypnotiques, et elle est apparue dans son rêve.
Tout à ses réflexions, il se fait surprendre comme tout le monde quand un vagabond édenté et titubant frappe violemment la vitre au niveau du visage de Cassandra. D’une voix éraillée, il hurle « Qu’ès tu fouss rha va chercher Mary ! Pétasse ! Maudite ! Va chercher Mary !! Il le fauut ! Rha ! » Rapidement, il entre et se précipite sur Cassandra, la saisit par le col et lui répète les même mots doux, l’haleine rouge vinasse en plus. Le patron du pub appelle la police, mais personne ne se lève pour aider la jeune femme ! Scandalisé, Mycroft enjoigne les badauds à surmonter leur lâcheté, ou leur racisme (Cassandra est métisse)et, enfin, trois types mettent le forcené dehors… La voyante n’a rien, mais elle a le regard un peu vide.
Le repas se termine sur la promesse mutuelle de mettre ses intérêts personnels (journal, flics) de côté pour comprendre ce qui se passe, interpréter les rêves, enquêter sur Sandburn, retrouver Ahmed, et le jeune homme à la barb… stop !

L’après-midi, retour à la maison pour Mycroft, qui passe une autre série de coups de fils plus foireux les uns que les autres…

·D’abord à l’hôpital Sandburn, en se faisant passer pour un responsable du Département Santé de la Mairie de Londres, il invoque une histoire fumeuse de salmonellose qui justifierait des contrôles sanitaires et l’envoi d’inspecteurs (histoire de pouvoir fureter où l’on veut). La secrétaire ne s’est guère montrée convaincue, mais qui sait, avec des faux papiers, ça passera peut-être

·Ensuite, à une connaissance un peu louche, qui peut lui fournir un faux mandat d’inspection. La qualité n’est pas toujours au rendez-vous, donc ce sera à ses risques et périls.

·Enfin, parce que bon, à la base il a déjà une enquête sur le feu, il téléphone aux parents du pauvre Sylvester pour essayer de glaner des infos, des indices. Il a un sérieux doute sur le fait que les hommes du Renaut Traffic puissent avoir un lien avec le tueur d’enfants, sinon Timothy serait probablement à la morgue maintenant. Ou alors est-ce un message ? Le gamin est traumatisé, il va être sûrement impossible de l’approcher pendant deux ou trois jours, mais les parents ont peut-être appris quelque chose. Peine perdue, peut-être briefés par ce ramapithèque de Spencer, ils en sont que douleur, méfiance, haine au bout du fil. Malgré diverses approches, c’est la loi du silence qui l’emporte. Tant pis, le bœuf est lent, mais la terre est patiente…

Le soir, Mycroft, après avoir légitimement hésité car il est loin d’être désoeuvré, n’a pas décliné l’invitation de Sophie Trunch, secrétaire ancestrale du Guardian qui organisait une petite sauterie pour son départ à la retraite. Perdu dans ses pensées macabres, il s’est contenté de faire des sourires polis, d’acquiescer au hasard, de boire quelques coupes de mousseux, mais il n’a pu empêcher miss Trunch de le remercier longuement de sa présence, de s’être déplacé, handicapé comme il est, toutes les niaiseries habituelles quoi, mais à un moment, elle lui a saisi le bras, et a murmuré, d’une voix monocorde : « Elle est toujours à l’hôpital n’est-ce pas ? » Mais les questions de Mycroft n’y feront rien. Sophie prétendra ne jamais avoir dit cela…
Vers minuit, chez lui, angoissé à l’idée d’aller se coucher, il travaille encore à son article, quand Ahmed Taïri sonne à la porte.

La journée de Cassandra Smith :
Elle passe la matinée à rédiger son « rapport » pour le commissaire Spencer, seulement interrompue par un coup de fil de sa sœur Brigitte, qui est un argument vivant pour ceux qui considèrent que le don de double vue et autres pouvoirs prophétiques sont logés dans les gènes. Elle avertir en effet Cassandra qu’elle a rêvé de quelque chose de terrible. Une malédiction s’approche (avec des flux de vent nord-ouest, sur German et Fischer…), une malédiction liée aux cartes. Nul doute que ce ne doit pas être un simple paquet de 32.
Elle déjeune ensuite avec Mycroft Freegoat, comme décrit plus haut. Petite précision; durant l'altercation avec le clochard, elle a pu constater que son âme brillait d'une flamme sombre, presque noire... Elle en a profité pour scruter encore celle de Freegoat, aucun changement, elle est toujours bleutée, cet homme poursuit une vengeance...
L’après-midi se passe paisiblement, puisqu’elle « bosse » pour plumer le pig…, euh lire avec précision l’avenir de ses clients.
Le soir, elle se murge gentiment la figure avec sa sœur ( ce qui soulève une autre question, l’alcoolisme est-il aussi héréditaire ?), seule solution immédiate contre les angoisses terribles liées à ces rêves, ces souvenirs, ces gens qu’elle est censée connaître, cette malédiction qui ne l’épargnera pas… Demain, il faudra s’allier avec les autres « choisis » et agir.



Bravo,s i vous êtes arrivés jusque là, c'est que vous n'avez pas reculé devant ce gros pavé! Ca mérite un Kinder surprise, vous pourrez me le réclamer si on se voit un jour.
Précision: Kult est en congés en août, troisième séance (et CR) en septembre.
Dernière modification par le Zakhan Noir le lun. août 03, 2009 6:44 pm, modifié 2 fois.
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Message par Hybban »

:bravo: :bravo: :bravo:
Quel humour pour une histoire si sombre...

Hyb'
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Message par le Zakhan Noir »

Hybban a écrit ::bravo: :bravo: :bravo:
Quel humour pour une histoire si sombre...

Hyb'
Hi hi, que veux-tu, les chiens n'accouchent pas des chats ; le tragique pur, j'ai du mal... De plus, dans notre équipe, on a des moments de franche rigolade, et c'est tant mieux d'ailleurs, si on peut éviter de broyer le même noir que nos persos. En outre,c'est plus facile de prendre du recul et de la dérision quand on quitte la première personne pour la troisième.

La grande meujeue m'a averti que je m'étais gourré dans le nom du gamin, je corrigerai ce soir.
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Message par Thaumiel »

Et dire que vous n'avez même pas réellement commencé le scénar :)
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Message par le Zakhan Noir »

Allez, on a joué hier, et voici le CR, écrit cette fois-ci par un autre joueur, celui qui incarne David Eccleston

Bon. Il est peut-être temps que je commence à mettre par écrit ce qui m'arrive. Ne serait-ce que pour ne pas perdre pied. Après tout, ce ne sont que des visions, des sortes de messages. J'y crois – peut-être – mais je n'ai aucune raison de céder à la panique comme je le fais en ce moment. Tout ça ne me concerne pas...directement.
Cette nuit, exceptionnellement, j'ai rêvé. Après une bonne insomnie, j'ai été victime – je pense – d'hallucinations hypnagogiques. Une voix de femme, très près de moi, me répétait « Il arrive ». Après avoir allumé, je continuais à entendre cette phrase, comme passant en boucle dans ma tête. Inquiet, j'ai exploré mon appartement. Mais je me suis retrouvé dans la pièce la salle où nous filmions je préfère ne pas l'écrire (après tout, ces notes ne sont que pour moi, et je sais à quoi je fais référence). Là, j'ai vu une jeune femme brune, en blouse – une patiente dans un hôpital. Elle ne m'a pas répondu quand je me suis adressé à elle. Mais derrière elle, j'ai vu un enfant. Lui était prêt à me parler. Il était affolé, m'a répété plusieurs fois que je devais venir le chercher, le tirer d'ici. Il m'a dit s'appeler Timothy Garland, et a présenté la jeune femme comme étant Mary. Mary, m'a-t-il dit, était enceinte. Tous deux se trouvaient à l'hôpital de Sandburn, mais il ne s'agissait pas d'un hôpital « normal », les gens qu'on y amenait n'étaient pas vraiment malades. En ce qui concerne Timothy lui-même, il a prétendu qu'on l'avait retiré à ses parents, car ceux-ci avaient caché certaines choses à la police. Et maintenant, on l'avait amené ici, ce matin, et en ce moment même, on était en train de l'attacher...
« Il arrive, m'a-t-il encore dit.
Qui ?
Le méchant. Il arrive ».

Réveil. J'étais dans le gaz. J'ai pris des notes, histoire de ne pas oublier le rêve, puis j'ai consulté l'Independent de la veille: on y parlait de Timothy Garland, on y montrait sa photo. Indéniablement, le gamin que j'avais vu. Seul rescapé, apparemment, d'un tueur s'en prenant exclusivement à des gosses. Comme Ian Brady et Myra Hindley dans les années 60, en somme... Bon, je devrais éviter de repenser à ça...
Mais on disait, dans l'article de l'Independent, que le gosse était rentré chez ses parents! Qu'est-ce que ça signifiait?
La réponse n'a pas tardé: elle est venue avec le numéro du matin. Apparemment, l'enfant était pris de délire: il avait tenté de se mutiler, et finalement de s'envoler depuis la fenêtre. On avait retiré leurs droits parentaux aux Garland, et Timothy avait été emmené à l'hôpital. A la clinique psychiatrique de Sandburn.

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Sandburn. Cassandra Smith, la voyante, assiste à l'arrivée de Timothy à l'hôpital. Il pleure, hurle, se débat.
Plus tôt dans la matinée, elle a tenté de s'infiltrer dans les ruines qui jouxtent la clinique, a essayé de gravir un mur à demi écroulé. Elle a fait une mauvaise chute et sa rotule s'est déplacée. Hurlant de douleur, elle a alerté le personnel de l'hôpital, qui s'est occupée d'elle à la va-vite, attendant qu'une ambulance vienne la chercher pour l'emmener dans un autre établissement plus adapté.
Cassandra attend. Elle voit l'enfant arriver – on le maintient avec peine, tant il remue, refuse de se laisser faire. Finalement, on lui fait une injection.
Une aide-soignante fait une mine dégoûtée, avant de se faire l'écho de rumeurs. On ne devrait pas faire ces choses. On ne devrait pas traiter un enfant comme ça...

A l'autre bout de Londres, c'est la mère de Timothy Garland que Mycroft Freegoat est en train d'appeler. Auparavant, il a fait passer plusieurs petites annonces dans les grands quotidiens et magazines canins, pour tenter de retrouver ce jeune homme, celui qui promenait les chiens, et qu'ils ont entraperçu, lui et le chauffeur de taxi. Celui qu'ils ont eu le sentiment de reconnaître.
Il a aussi lu l'article sur le transfert de Timothy à Sandburn, et a aussitôt décidé d'appeler les parents. La mère est en larmes. « On aurait dû vous écouter! La police ne fait rien, elle ne s'occupe de rien! Faites quelque chose, Mr Freegoat !» (curieusement, même le patronyme grotesque de l'individu à qui elle s'adresse ne lui procure pas un bon fou-rire – il y a vraiment des gens qui ont la pleurnicherie facile...)
Elle lui apprend qu'en effet, son fils délirait, parlant sans cesse de quelqu'un devant arriver, d'une certaine Mary qui était enceinte. Freegoat lui promet de faire tout ce qu'il peut, garantit qu'il ne laissera rien arriver à l'enfant.
Plus tard dans la journée, Freegoat appellera même Brian, son ami policier, afin que celui-ci lui permette, d'une manière ou d'une autre, de voir Timothy. Brian reste évasif et froid, ne promet rien. Il fera ce qu'il pourra.

Une matinée grise de plus à Londres... Ahmed Tahiri, le chauffeur de taxi, va faire son jogging vers Victoria Station, où il a souvent entendu résonner des aboiements. Très vite, ce sont de véritables hurlements qui le guident jusqu'au chenil où travaille Jules Walkin. Les deux hommes se croisent, mais Jules court calmer les animaux.
Les chiens sont terrorisés. Pendant de longues minutes, ce sont des cris de frayeur, presque humains, qui emplissent le chenil. Et les deux hommes eux-mêmes sentent une menace rôder au-dessus d'eux. Quelque chose, qui attend...
Avec beaucoup d'efforts, Walkin calme les chiens. A nouveau, Tahiri et lui se reconnaissent. Ils savent que ce n'est pas une coïncidence.
Après quelques paroles polies, ils partent prendre un café ensemble.
Ils parlent de Timothy Garland.

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Matinée. Après le calvaire quotidien du petit déjeuner diététique, et en rêvant vaguement d'oeufs brouillés avec du bacon accompagnés de pancakes au sirop d'érable, j'ai pris des nouvelles de Peter et Sally, mes deux assistants. L'un comme l'autre ont contracté la même maladie neurologique: manifestement, à l'heure qu'il est, leur état reste incertain.
Puis j'ai pris mon courage à deux mains, et j'ai appelé Richard Stannock.
Ce n'est jamais une partie de plaisir de parler avec Stannock. L'un dans l'autre, je préférerais de loin prendre le thé avec un boa constrictor. Moins dégoûtant. Mais bon, Stannock est un neuropsychologue de renom: dans cette affaire, il peut m'aider. Et c'est tout ce qui compte.
Je lui ai expliqué que je voulais à tout prix un entretien avec l'enfant, Timothy. Ou du moins, je voulais que lui en ait un – afin d'apprendre et me rapporter tout ce qu'il pouvait. Curieusement, il semblait plutôt effrayé. Apparemment, Stannock n'avait guère envie de se voir rappeler de vieux souvenirs. Mais il se souvenait au moins que je payais bien.
Il m'a rappelé plus tard, et m'a confirmé qu'il pourrait avoir un entretien avec l'enfant. J'ai joué franc jeu avec lui, je ne pouvais pas faire autrement. Je lui ai parlé du rêve, lui ai demandé de poser des questions sur Mary Langsbury, sur les rêves de Timothy, sur celui qui doit arriver... Il a obtempéré – non sans m'avoir fait la morale! Stannock!
Je pourrais vomir – si j'avais véritablement mangé quelque chose ce matin...

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C'est la morphine qui paralyse à moitié Cassandra Smith – et lui donne cette élocution pâteuse. A l'autre bout du fil, il y a Freegoat, qui l'a contactée. Ils évoquent les rêves qui les ont assaillis tous deux cette nuit – Timothy, encore... Finalement, ils conviennent d'un rendez-vous en début d'après-midi, et Freegoat prévient Ahmed Tahiri.
Puis l'inspecteur Spencer vient chercher Cassandra à l'hôpital. Murmures du personnel. On dit qu'une relation amicale, ou peut-être plus, unit ces deux-là. Après tout, Spencer ne serait pas le premier à qui Cassandra aurait fait tourner la tête...
Une fois encore, celle-ci lui parle de son rêve, de Timothy. Spencer ne comprend pas grand-chose. Et on ne peut guère le blâmer: à écouter Cassandra, c'est vrai qu'on dirait qu'elle devient un peu folle, à son tour...

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En fin de matinée, j'ai poursuivi le tournage aux studios d'Acton. L'histoire de Timothy m'obsède. Le rêve. Et cette phrase...
« Il arrive ».
Peut-être pour exorciser, j'ai décidé d'incorporer au scénario une histoire semblable, celle d'un enfant rescapé d'un meurtre, et pris de délire. J'ai commencé à jeter quelques notes sur le papier, et demandé à mon nouvel assistant (Trevor, 30 ans, en paraît 15 de moins, encore plus débile que les deux précédents réunis...) de se mettre à la recherche d'un enfant qui pourrait faire l'affaire.
Puis, comme à mon habitude à cette heure, je me suis isolé dans mon bureau. Mais c'était, cette fois, très curieux. Les idées affluaient, littéralement – plus vite que je ne pouvais les noter... J'ai griffonné frénétiquement sur un calepin. C'était comme si le film prenait vie sous mes yeux. Je crois bien que je n'avais jamais ressenti ça depuis le tournage de Gate of Horn.
Mais des idées curieuses ont commencé à se mélanger au scénario. Je ressentais que quelque chose se passait au moment même où j'écrivais... Quelque chose de néfaste... Quatre personnes allaient se réunir... Mais elles ne devaient pas, n'auraient jamais dû se retrouver. Quatre personnes... Et tout tournait autour de Timothy... J'ai continué de noter, aussi vite que je le pouvais...
Je ne sais pas comment, mais je me suis assoupi. A mon réveil, j'ai constaté que j'avais recouvert la dernière page de lignes identiques. Il arrive. Il arrive.

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Dans l'appartement de Cassandra Smith dans le West Side, quatre personnes se retrouvent ensemble pour la première fois. Autour de Cassandra presque immobilisée se tiennent Mycroft Freegoat, le journaliste, Ahmed Tahiri, le chauffeur de taxi, et Jules Walkin, le dresseur de chiens. Freegoat a prévenu Tahiri, qui, à son tour, en a parlé à Walkin.
Ils grignotent des frites préparées au micro-ondes, descendent des litres de café. Font connaissance.
C'est en grande partie Cassandra qui mène la discussion. Avec ses dons de médium, elle semble peut-être la mieux à même de comprendre les événements étranges qui commencent à envahir leurs vies. Tous reconnaissent qu'ils ont eu des visions communes, tournant sans cesse autour des mêmes sujets... Sandburn... Timothy... Mary. Et le feu, toujours le feu, qui les hante – et que Cassandra associe à cet incendie qui a ravagé la prison de Sandburn il y a cent ans, là où se tient maintenant l'hôpital. Ils se persuadent que tout se passe comme si on s'adressait à eux, comme si on leur demandait de sauver Timothy et Mary. Freegoat, encore une fois, jure qu'il ne laissera jamais un enfant aux mains de tortionnaires.
Cassandra, de son côté, est certaine que Mary est toujours dans l'hôpital. Elle pense qu'elle est cachée quelque part dans les ruines. Peu à peu, avec une vague réticence, et la conscience de franchir un cap, les quatre personnes en viennent à une décision: ils doivent s'introduire dans l'hôpital, pendant la journée... et attendre la nuit pour pénétrer dans les ruines.

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Le sentiment s'intensifiait, c'était comme une crise d'angoisse qui s'emparait de moi à l'idée de cette réunion... Ces quatre personnes... Quelque chose qui n'aurait jamais dû se produire...
Il fallait que j'agisse! Si quatre personnes se réunissaient, toutes liées à Timothy, je pouvais probablement trouver le nom d'au moins l'une d'entre elles dans le journal...
J'ai épluché tous les articles que je pouvais trouver, notant tous les noms des gens liés de près ou de loin à l'affaire. Puis j'ai commencé à passer quelques coups de fil.
J'ai laissé un message à Spencer, le type s'occupant de l'affaire – peu d'espoir de ce côté-là, néanmoins. J'ai tenté d'appeler la mère de Timothy Garland en me faisant passer pour le père d'un des enfants assassinés – tentative vite avortée. Mais peut-être un point intéressant: elle m'a demandé si j'avais reçu un colis, je me suis embrouillé, j'ai pensé qu'elle parlait d'un colis qu'elle m'avait envoyé, et elle a deviné que je n'étais pas celui que je prétendais être. Mais de quoi parlait-elle? A-t-elle, de son côté, reçu un colis – lié aux meurtres?
Ensuite, j'ai noté le nom de cette voyante qui aide Spencer, Cassandra Smith, dont j'ai pu avoir les coordonnées par ma vieille copine du London Daily News, Isabel Notay (Au passage, Isabel ne fait aucune confiance à Smith, et pense presque qu'il s'agit plutôt d'une banale histoire de coucherie entre elle et Spencer). J'ai laissé un message à Cassandra Smith, évoquant mon rêve au sujet de Timothy, et lui demandant si elle avait eu connaissance, aujourd'hui, d'une réunion de quatre personnes.
Smith m'a rappelé très vite, manifestement intéressée. Elle m'a dit en effet savoir de quelle réunion je voulais parler. J'ai tenté de la mettre en garde, mais elle m'a posé des questions sur mon rêve. J'ai mentionné Mary, ce qui a achevé de la convaincre. Elle m'a demandé de passer à son appartement, nous nous expliquerons plus clairement qu'au téléphone.
Je pars à l'instant. Dieu sait ce que je vais trouver là-bas.

("Il arrive... Il arrive..." On sait enfin à quoi ça faisait référence... C'était le début du scénar!!! Hourra!!! )
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Message par le Zakhan Noir »

Vous savez quoi? Eh bien un autre joueur a aussi pondu son CR de la même séance, mais avec son point de vue perso. Allez, zou, je vous le mets:



Sandburn Scenario 3e partie

Pensées du chauffeur de taxi Ahmed Tahiri.
Parfois, je me dis que je devrais décrocher de cette histoire. Allah n’est pas obligé de secourir ses créatures quand elles s’obstinent à risquer leur peau bêtement.

Depuis que j’ai eu ces rêves étranges. Depuis que j’ai rencontré Mycroft Freegoat, ce drôle de journaliste. Monsieur Mycroft est un peu trop « Monsieur Frère Aîné », arrogant, parfois désagréable. J’ai eu plusieurs fois envie de l’envoyer paître. En même temps, je sens que cette histoire d’enfant enlevé le touche profondément et qu’il est décidé à aller jusqu’au bout, malgré son infirmité. Depuis qu’il sait que le petit Timothy Garland est interné à Sandburn, il ne tient pas en place, et il veut absolument le délivrer. J’aurais honte de le laisser tomber en ce moment.

Miss Cassandra. Je ne l’ai vue qu’une fois de près, et elle n’était vraiment pas dans sa meilleure forme. Elle aussi prend trop de risques : elle a essayé d’escalader le mur de l’hôpital pour fouiller les ruines, et elle n’est arrivée qu’à se démolir le genou. Clouée au lit par la douleur, bourrée de médicaments, elle a juste assisté à l’arrivée de Timothy. Elle assure que certains infirmiers sont maléfiques, mais elle n’est pas en état de les reconnaître. Dommage. Si c’est une vraie voyante, ou une médium, je ne sais pas quelle est la différence, elle saurait peut-être identifier cette menace obscure autour de nous.

Au moins, aucun d'eux n’a eu la mauvaise idée de mêler la police à nos affaires. Je suis un honnête travailleur, mais je sais comment travaille la police anglaise. S’ils ont besoin d’un coupable, ils prennent le premier suspect venu, basané de préférence, et ils fabriquent des preuves s’ils n’en ont pas. Plus je resterai à distance d’eux, mieux je me porterai.

Jules Walkin. Heureusement que nous l’avons trouvé. Je me suis tout de suite senti en confiance avec lui, et pas seulement parce que nous nous sommes vus plusieurs fois en rêve, lui, moi, Mycroft et Cassandra. Lui aussi sait qu’il faut se méfier des autorités. Je me demande quel âge il a ? Trois poils de barbe d’adolescent, mais il est déjà patron de chenil, et il a de l’expérience et du sang-froid. Je l’ai vu apaiser ses chiens, totalement paniqués par je ne sais quelle présence maléfique. Au moins, il tient sur ses deux jambes, et on peut travailler avec lui. Nous irons ensemble visiter les ruines dès que nous aurons le matériel.

Une difficulté imprévue – une de plus ! – c’est ce gros homme flasque qui s’est introduit chez Miss Cassandra. Je ne sais pas pourquoi elle l’a invité. C’est vrai qu’elle n’est pas dans son état normal. Il a quelque chose de louche, et peut-être que nous avons tort de lui faire confiance. A voir.
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Message par Thaumiel »

Vivement la suite !

Sinon qui joue qui ?
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Message par le Zakhan Noir »

Thaumiel a écrit :Vivement la suite !

Sinon qui joue qui ?
La suite, ce sera lundi 12. On verra pour le CR…

La distribution (avec des pseudos d’opaliens qui diront pas grand chose à grand monde, à part à toi…)

Cassandra Smith, la voyante qui ressemble à Mia Frye : Joueuse Desneiges

Jules Walkin, l’ami des chiens au chenil: Joueuse Mélophage

David Eccleston, le réalisateur dark obèse : Joueur Merriman (auteur du CR 3)

Ahmed Taïri, le chauffeur de taxi pakistanais et un peu parano : Joueur Cialf (auteur du CR 3bis)

Mycroft Freegoat : le journaliste handicapé obsédé par le noir et blanc : Moi-même
Dernière modification par le Zakhan Noir le ven. oct. 02, 2009 5:26 pm, modifié 1 fois.
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Message par Thaumiel »

Et toi qui connaissait pas Kult, tu en penses quoi pour l'instant ?
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Message par le Zakhan Noir »

Euh, je connaissais un peu quand même, j'avais même fait une partie il y a 6 ans, en ne connaissant rien au principe, et en n'ayant pas eu le temps de franchir le voile...

J'aime bien, mais je trouve que l'horreur monte trop vite, au contraire de l'Appel de Cthulhu par exemple (même si tout cela dépend aussi des scénars et des MJ)
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Message par Thaumiel »

On en reparlera après la campagne, mais c'est un des jeux les plus durs à maitriser.

En tout cas ça me fait chaud à mon petit coeur que de lire ce compte rendu. :)
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