[CR]Battletech/MechwarriorII

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
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wolfy
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[CR]Battletech/MechwarriorII

Message par wolfy »

Je vais vous conter la vie d'une unité de mercenaire créée il y a de cela fort longtemps dans le cadre du jeu de rôle mechwarrior II. Cette compagnie est assez atypique, ce pour cadrer au besoin des joueurs de l'époque, puis des différentes personnes ayant rejoint l'unité au cours des années. A l'heure actuelle cette compagnie est en sommeil car malheureusement je ne joue plus à ce jeu de rôle, de plus il faudra que je passe à Mechwarrior III/Battletech Rpg. En plus comme dans certaines BD, les personnages ont tendances à ne pas vieillir à la même vitesse que les dates réelles de la chronologie dédiée à Battletech. Les faits seront plus ou moins bien décrits selon les souvenirs de ma mémoire défaillante.
Dernier détail, pour jouer une unité de la taille d'une compagnie certains joueurs ont pris le rôle de deux personnages, et d'autres étaient joués de façon communautaire, surtout pour les équipages de véhicules style : chars, transports de munitions…. Mais je brûle les étapes, car si cette unité s'appelle aujourd'hui "La Compagnie des Vautours Gris" (une compagnie représente douze mechs), à sa fondation, ses auteurs l'appelèrent, non sans un certain humour "La Mosquito Team"(seulement une lance de quatre mechs).

Le but de ce (vieux) CR est de donner un exemple d'ambiance de jeu pour Mechwarrior II, mixé à Battletech (jeu de plateau).

[Début de l'enregistrement du journal du Colonel John Mc Allister, alias Big Mac, Co-fondateur de l'unité mercenaire "Compagnie des Vautours Gris". Année 3062.]

Je rédige cette lettre alors que je me trouve dans notre camp, aujourd'hui retranché, situé sur Solaris VII, à la limite Sud-Est de Burgton, dans la zone Nord des "Bracken Swamps". Nous occupons une ancienne usine désaffectée que nous avons transformée en base pour notre compagnie. J'ai décidé de rédiger ces mémoires car nous sommes dans une période éminemment troublée, la guerre civile fait rage, et bien entendu Xolara et sa banlieue ne sont pas épargnées. Notre avenir est incertain, pour le moins. Comme nous n'avons jamais fait secrets de nos préférences envers la maison Davion, nous n'arrêtons pas de subir une guerre larvée de la part d'écuries ou d'unités fidèles à la Maison Steiner.
Cette chère Katerine Steiner-Davion, on se doutait que les choses risquaient de tourner au vinaigre, surtout lorsqu'elle a déclaré que le Prince Victor était derrière la mort de leur mère. Mais les évènements se sont dégradés à une vitesse étonnante, il semblerait que cette chère Katerine, qui en a profité pour reprendre le prénom, ainsi que le titre de sa grand-mère, surement pour s'attirer la sympathie de la population, ait bénéficié du soutien de ce très cher Général Thomas Marik... Un malheur n'arrivant jamais seul, les gens du Combinat Draconis ont profité de tous ces troubles pour lancer un assaut sur les "Black Hills", ce qui nous a surpris, car on les pensait nos alliés depuis la guerre contre les clans. Nous sommes nombreux à nous demander maintenant si ces lâches de Liao ne vont pas en profiter aussi, seule la maison Marik reste calme, confiante dans sa relation avec la "Duchesse", elle tourne son attention vers d'autres horizons, lesquels, nul ne le sait.

Mais je m'emporte, je m'emporte, revenons aux origines de notre histoire, à la création de ce qui allait devenir une unité, et qui au début n'était qu'une formation de quelques paumés, perdus sur un monde de la périphérie, descendants de quelques résidus de troupes de seconde ligne de la défunte Ligue des Etoile (Star league).
Nous vivions sur un monde perdu appelé New St Andrews, à l'époque c'était un monde de garnison, bien caché et abritant une petite base reculée (c'est le moins que l'on puisse dire) de la Ligue des Etoiles. Il y avait de quoi y entretenir une compagnie complète de Mechs, plus de l'infanterie ainsi que des véhicules.
Mais lors du départ de ce lâche de Kerensky, les troupes présentes démantelèrent 80% des installations et laissèrent ceux qui n'avaient pas souhaité quitter la sphère intérieure avec à peine de quoi survivre, ces gens étaient nos parents et grands parents. Je sais, beaucoup pensent que le Général Kerensky a laissé le choix à ses troupes, cela à peut être été vrai sur certains mondes, mais dans notre cas, ceux qui n'avaient pas suivi le mouvement furent abandonnés sans autre forme de procès. Heureusement certains de nos ancêtres avaient de la ressource, ils réussirent à maintenir en état quelques machines et un hangar de maintenance avec des portiques pour 4 Mechs. A ma naissance, il était évident pour mes parents que la vie sur ce monde deviendrait de plus en plus dure, surtout pour notre petit groupe formé de techniciens et de pilotes, qui restaient sur un monde à l'abandon, perdant tous les jours un peu plus les précieuses connaissances technologiques nécessaires à notre bon fonctionnement. Avec des amis nous finîmes par décider, vers l'âge de 16 ans, qu'il nous faudrait nous résoudre à partir. Nous créâmes donc une unité de mercenaires, avec la bénédiction de tous les survivants de l'unité, majoritairement des techniciens, car nous, la jeune génération, remplacerions nos pères en tant que pilotes de Mechs. On récupéra tout le matériel possible, nos 4 Mechs, on assembla toutes nos économies pour nous payer un voyage jusqu'à la Maison Davion, car le Renard (Hanse Davion est surnommé le Renard) était en pleine guère contre son ennemi de toujours, le serpent kuritain. C'était un pari osé, nous étions très jeunes, sans expérience, et nous nous lancions directement dans un conflit majeur entre deux maisons très puissantes. Heureusement nous bénéficions des conseils de nos aînés.
Il nous fallait un nom pour notre unité, cela faciliterait notre enrôlement, car notre âge (entre 18/21 ans) n'allait pas plaider en notre faveur, seul notre matériel, en très bon état et un peu hors du commun attirerait les faveurs de notre employeur. Effectivement comparé aux unités de l'époque, composées principalement de machines de classes "medium" nous arrivions avec rien de moins qu'un Mech de classe assaut, un lourd et deux moyens. Ce qui nous classait dors et déjà dans les lance lourdes (une lance se compose de quatre machines), c'est en partant de ce constat que nous décidâmes, non sans une certaine dérision de prendre le nom de "Mosquito Team", après avoir un peu hésité pour les "Poids plumes".
Voici la liste de ces machines et le nom de leurs pilotes :
- Maraudeur : un prototype de 95 tonnes piloté par votre serviteur John Mc Allister, descendant d'écossais pur jus. Mais tout le monde m'appelle Big Mac du à ma taille et ma robuste constitution.
- Archer : 70 tonnes, un engin de soutien très utile, son pilote Hank Arrow un pur Davion d'origine américaine, il était né pour piloter ce genre de machine. Un personnage très calme, sportif, aimant l'endurance. Il pourrait rester des heures au combat si ce n'était la dépendance de sa machine en termes de munitions.
- Enforcer : 50 tonnes, un engin mobile avec cependant suffisamment de blindage et de puissance pour se lancer dans des mouvements tournants. Son pilote est Ivan Steuer, des origines germaniques, semblerait il (Maison Steiner). Lui aussi est fait pour piloter cette machine, il adore sa mobilité et sait l'utiliser à bon escient.
- Centurion : 50 tonnes, piloté par Yan Nemesis, un pur produit de la Ligue des Etoiles, pilotant une machine très délicate, même si son efficacité est prouvée si son pilote reste en vie suffisamment longtemps pour l’exploiter. C’est quelqu'un d'assez bonhomme, flegmatique au possible, ce qui risque d'en agacer certains lors des combats. Il a un intérêt marqué pour la mécanique et la technologie.

[Fin d'enregistrement pour aujourd'hui]
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wolfy
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Message par wolfy »

[Reprise de l'enregistrement - Colonet Mc Allister - Unité des Vautours Gris - Braken Swamps - Solaris VII]

...Dites à Igor qu'il ferait mieux d'y aller, son unité de combat corps à corps sera plus efficace contre les émeutiers, et si ce sont des Mechs, qu'il les écrase... J'aimerais avoir un peut de tranquillité pour les heures qui viennent...


Ou en étais je ? Ah oui, nous allions partir pour notre long voyage vers les Soleils Fédérés, pour nous battre au côté des troupes du grand Hanse Davion, face aux "démoniaques" kuritains. A cette époque, ce cher Igor ne nous avait pas encore rejoints d'ailleurs. Tout cela se passait bien après la 4° guerre de succession, le prestige de la maison Davion était grand, Hanse était admiré, craint ou haïs à travers toute la sphère intérieure pour son génie militaire.

Depuis son idée de génie de créer des RCT (Regimental Combat Teams : régiments interarmes) pour écraser les forces de Liao, Hanse Davion souhaitait continuer ce qui devait devenir son œuvre majeur, unifier toute la sphère intérieur sous sa bannière. Il avait déjà écrasé une bonne partie de la maison Liao, rallié la maison Steiner à lui via son mariage, et la maison Marik ne présentait pas de risques immédiats à cause des nombreux troubles qui n'arrêtaient pas de la secouer. Aussi était-il temps pour lui de passer à l'étape suivante de son plan audacieux, conquérir le Combinat Draconis. Et nous, naïfs que nous étions, nous allions y participer, avec tout l'élan, la bêtise de notre jeunesse, et ce malgré les mises en gardes de nos parents quand à notre ardeur à aller au combat. Une chose est certaine, nous avions le moral...

Lorsque nous arrivâmes sur une des planètes désigné comme lieu de regroupement, nous fumes immédiatement stupéfaits devant le gigantisme des préparatifs en cours. L'astroport de Doneval II, une planète des marches draconiques, était recouvert de Dropships, la plupart des classes Overlord, Behemot et quelques plus petits de classe Léopard pour les lance de reconnaissance. Nous avons été intégré dans un RCT qui devait attaquer la planète Marduk, en plein territoire kuritain, nous faisions parti des troupes qui allaient s'enfoncer le plus profondément en territoire ennemi... et comme par hasard la majorité de ces régiments étaient formés de mercenaires encadrés par des officiers de chez Davion. Ne cherchez plus à savoir pourquoi Hanse Davion est surnommé le Renard, il pense à tout, même à un éventuel échec.
Cela nous échappait totalement à l'époque, tout ce que nous voyons c'était que nous allions prendre part à l'histoire avec un grand H. En plus les conditions du contrat de mercenaire que nous avions passé avec l'armée des Soleils Fédérés s'avéraient extrêmement généreuses, que ce soit en droit de récupération ou en termes de salaires et de primes.
Nous embarquâmes le cœur léger, prêt à offrir le meilleur de nous même et à écraser notre ennemi sans aucune pitié. Après deux semaines sur le Dropship qui nous emmenait au combat, notre vision des choses se trouvait plus mesurée, notamment à cause des nombreuses troupes de vétérans qui se trouvaient à bord du transport. Nous réalisâmes que la guerre n'allait pas être qu'une longue balade, remplie de combats épiques et glorieux. En fait nous l'avions toujours su, mais cette fois nous ne pouvions plus échapper à la réalité, nous devions faire face. Heureusement, nous avions tout de même été bien préparés par nos aînés, et notre optimisme béat se transformât en une volonté farouche de combattre, pour revenir vivant et profiter des avantages de notre contrat.

Ce qui nous surpris le plus, ce furent les conditions de notre arrivée sur la planète Marduk, leurs défenses spatiales ne tinrent pas plus d'une petite heure, nous passâmes au travers comme des fleurs, et nous posâmes sur la planète sans plus de soucis que cela. Une fois dehors, nous rencontrâmes des unités ennemies à deux kilomètres de notre lieu d'arrivée, dans une grande plaine située à quelques kilomètres d'une grande agglomération.
C'est à ce moment précis que nous avons réalisé ce qu'allait être les combats, au début des échanges de tirs à longue distance. Parfois des challenges via la radio, par quelques officiers kuritains qui souhaitaient affronter certains de nos meilleurs pilotes en duels pour un peu de gloire personnel, mais cela restait rare. Puis le combat tournait à la mêlée générale, chacun pour soi, les meilleurs survivaient et les autres...
Malgré tout, nous n'avons jamais eu l'impression de vivre si intensément, surement la décharge d'adrénaline suscitée par la peur, l'action, et en plus nous n'avions pas vraiment le temps de penser, nous devions nous concentrer sur le combat. Bien qu'il y ait eu des pertes assez importantes dans nos rangs, elles n'étaient rien par rapport à celles de l'ennemi. Cela dura une petite semaine, nous volions de victoire en victoire, puis la résistance commença à se faire plus dure. Des difficultés de communications apparurent, rendant les attaques des RCT plus difficiles, ce qui est pourtant primordial pour des régiments dont le fonctionnement réside sur la coordination interarmes (Infanterie/Chars/Mechs/Chasseurs). Nous qui avions toujours imposé notre rythme à l'ennemi, nous mîmes à le subir. Au niveau du combattant, tout cela semblait étrange, une sorte d'incompréhension, puis nous rencontrâmes un pilote de chasseur, qui nous rapporta une nouvelle inquiétante, les dernières troupes qui avaient débarqué sur la planète n'étaient pas des Soleils Fédérés mais du Combinat Draconis. Pour nous ce fut une mauvaise surprise, mais pour de nombreux combattants plus aguerris cela se traduisit par une véritable panique. Nombreux furent les groupes qui souhaitaient retourner aux dropships, mais voila, de dropships il n'y en avait plus. Nous apprîmes par la suite que la contre attaque des kuritains fut si soudaine et tellement violente que Hanse Davion par peur d'être submergé, rappela tous les vaisseaux pour pouvoir déplacer les troupes de réserve la où cela serait nécessaire. En plus, le Renard espérait bien que le fait de devoir nettoyer la planète ralentirait l'avance des troupes du serpent, et lui permettrait de gagner du temps. Nous nous retrouvions donc sur une planète en plein territoire ennemi, entouré par les troupes adverses, et sans aucun ravitaillement, ni soutien quel qu'il soit.

Subitement, nos rêves de gloire commençaient à prendre une autre tournure. Notre seul soulagement était de savoir que nos familles avaient pu rembarquer dans les vaisseaux. Que pouvions-nous faire ? Nous rendre ? La question ne s'est même pas posée plus d'un quart de seconde, quand on connait le sort réservée aux troupes mercenaires sur le territoire kuritain. Ils traitent déjà mal les mercenaires qui travaillent pour eux, alors leurs adversaires pensez donc.
Il fallait cependant trouver une solution, comme le nombre d'hommes et d'unités valides de notre régiment fondaient comme neige au soleil, nous décidâmes de nous réfugier dans une des grandes forêts typiques de cette région, digne de celle de Sherwood. Notre but, forcer l'ennemi à des combats dans un milieu qui rétablirait l'équilibre en notre faveur, car nos adversaires ne pourraient pas y envoyer des troupes en masse. L'atmosphère dans ce secteur était particulièrement pénible, très humide, beaucoup de brouillard. Il fallait une concentration de tous les instants, sinon les machines avaient tendances à s'enfoncer dans la terre meuble, et plusieurs de nos gars firent des chutes. Or vu le peu de ressources que nous possédions, ces chutes s'avéraient catastrophiques, car elles abimaient prématurément un matériel déjà poussé dans ses retranchements, sans oublier le risque de blessures pour le pilote. En plus nous étions tous fatigués de vivre en nomades, ne stoppant qu'entre l'aube et midi, pour nous reposer un peu en profitant du brouillard. Puis repartir, en menant des actions de guérilla, pour retarder nos poursuivants. Cela ne pourrait pas durer, le manque de munitions, de pièces de rechange, de repos, de soins, allaient nous tuer encore plus vite que l'ennemi.

Puis un jour, à notre grande surprise, nous arrivâmes sur une petite base désaffectée, elle était semi enterrée au milieu d'un cirque rocheux, qui était recouvert d'arbres et de végétation. Un camouflage naturel presque parfait, en plus nous avions remarqué depuis à peu près 24 heures que nos détecteurs ne servaient quasiment à rien dans cet environnement. Une cache qui tombait à point nommée. Nous nous y sommes établis et avons commencé à mener des raids sur les troupes ennemis pour obtenir des munitions, des pièces de rechange, bref tout ce qui nous manquait. En fait cette base, était attenante à une mine de fer, et fonctionnait à l'aide d'un petit réacteur à fusion que nous avons pu réactiver en sacrifiant celui d'un de nos mechs. Nous utilisâmes certaines des galeries pour mener nos actions, ce qui nous permis de brouiller les pistes pendant près de deux mois. Cependant lors d'un repas dans un local que nous avions aménagé en cantine, moi ainsi que Arrow et Steuer avons du maîtriser un autre pilote en pleine crise psychotique. Les heures de veille, les combats, plus certaines drogues pour rester alerte ont parfois raison des hommes les plus solides. Cela nous a fait réaliser à quel point nos nerfs étaient à la limite, et que si nous ne trouvions pas une solution rapidement, nous finirions tous soit fous ou morts. Il faut dire que depuis tous ces combats, mon Maraudeur n'avait plus qu'un bras, son canon dorsal ne me servait plus à rien faute de munitions. Arrow toujours très calme, me signalait que le fait d'avoir perdu l'un des lanceurs de son Archer n'était pas trop grave vu le peu de missiles qu’il lui restait. Quand à Steuer et Nemesis, ils devaient faire partie des seuls à trouver ce milieu parfait pour leurs machines. Ces petits jeux de cache cache dans le brouillard, entre les arbres et sans aucun système de détection utilisable les amusait beaucoup. Mais le nombre d'impacts relevés sur leurs machines à chaque retour de mission, nous montra que si nous ne trouvions pas rapidement une solution, un jour ou l'autre, ils ne rentreraient pas. La situation n'était pas meilleur pour les troupes d'infanteries qui nous accompagnaient, ainsi que pour les quelques techniciens qui nous aidaient à la maintenance. Un détail supplémentaire commença à nous travailler, lorsque nous pûmes réfléchir à notre situation, le fait que les troupes qui nous attaquaient, n'étaient ni des troupes de la milice, ni des régiments réguliers connus des services des Soleils Fédérés. Une autre question qui nous taraudait l'esprit, pourquoi les troupes kuritaines ne semblaient pas connaître la localisation de cette base ? A l'abandon depuis trop longtemps ? Une ancienne base de la Ligue des Etoiles peut être... ?

...Patron, venez vite, il y a une nouvelle attaque, un peu plus loin sur la route, je crois que c'est Igor et ces gars qui ont des problèmes...
Nom de $*µ§ Igor... Préparez ma machine, j'y vais.

[Fin de l'enregistrement]
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wolfy
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Message par wolfy »

[Reprise de l'enregistrement - Colonet Mc Allister - Unité des Vautours Gris - Braken Swamps - Solaris VII]

Patron, ils s'en sont sortis et reviennent à la base...
OK, dites leur de rentrer, mettez la base en verrouillage et demandez aux troupes de patrouiller tout le long de l'enceinte, ne tirez que si cela est strictement nécessaire. Je ne tiens pas à ce que l'on fasse des cartons sur des civiles, on a bien assez d'ennemis comme cela, pas besoin d'en rajouter sur la liste... J'espère que je vais pouvoir continuer tranquillement maintenant...


Reprenons. Marduk, la base, notre lutte pour la survie.
Nous étions donc pris au piège plus où moins condamnés à défendre notre peau chèrement avant de mourir glorieusement pour... pour qui en fait; pour Hanse Davion qui nous avait abandonné sur cette planète, ou juste pour prouver que même des mercenaires peuvent se battre jusqu'au bout, allez savoir. En tout cas une chose était certaine on ne lâcherait pas le morceau, même si mourir à peine l'âge adulte atteint n'était pas une idée très réjouissante. Lors d'une journée où le temps était particulièrement mauvais, fortes pluies, vent à déraciner les arbres, nous en profitâmes pour prendre du repos, nous et tous les autres "rescapés". Les kuritains ne semblaient pas enclins à attaquer par ce temps de chien, trop de risques d'endommager des machines, ou de risquer des hommes, pour des résultats peu probants.

Ce repos ne fut pas perdu pour tout le monde ceci dit, surtout pas pour Yan Nemesis. Il faut que je vous parle un peu plus en détail de ce cher Yan d'ailleurs, car s'il est un pilote efficace et flegmatique, c'est aussi un personnage doté d'une curiosité, disons, hors du commun. Surtout si cela touche un domaine technique. Son grand plaisir étant de démonter tout objet technologique, cela peut aller d'un simple stylo, jusqu'à l'interface de combat d'un Mech. Mais le problème est que si ce cher Yan est très doué pour "démonter" les choses, parfois il n'arrive pas à reconstituer le puzzle, au grand damne de nos techniciens. Nous avons du plusieurs fois intercéder en faveur de Yan auprès de l'équipe technique pour empêcher des tentatives de vengeance. Il faut dire que lorsque vous avez reçu le dernier canon Mydron model B, que vous l'avez préparé, nettoyé pour le monter le lendemain matin sur le Marauder d'un certain pilote, et que le jour dit vous découvrez le système de chargement totalement démonté, avec un Nemesis tout sourire vous regardant d'un air candide, et vous annonce benoîtement :"Le système de chargement de ce nouvel autocanon est vraiment ingénieux, mais il a l'air fichtrement complexe". On peut comprendre l'agacement de certains techniciens, surtout qu'il aura fallu à peu près dix jours pour remonter le système, et que cela nous aura coûté la garantie du dit canon. Sans oublier le pilote du dit Maraudeur qui aura du se passer d'une de ses armes principales. Bref, Yan est un poil curieux, et il nous le prouva une fois de plus.
Ce jour de repos que tout le monde mit à profit pour essayer d'oublier un peu ce qui nous attendait n'était pas du goût de Nemesis. Ce dernier voyait surtout que nous étions dans une base mystérieuse, ce qui valait bien d'enquêter un peu. Nous ne le vîmes pas de la journée, puis vers 20 heures c'est un Nemesis bien agité qui vint nous trouver. Il avait trouvé dans un des bureaux désaffectés, un coffre dissimulé dans le sol, certains documents de ce coffre prouvaient que la base avait bien appartenu à la Comstar. Hors comme nous le fit remarquer fort justement Yan: on n’avait jamais vu une base Comstar sans équipement de communication spatiale. Pourtant il n'y avait rien dans cette base, s'il y avait eu une antenne HPG on l'aurait remarqué, ce n’est pas le genre de structure que l'on peut louper. Pensez donc, une antenne de plusieurs mètres de diamètre et de hauteur, ça ne se planque pas avec un petit filet de camouflage et quelques branches. En plus on pouvait comprendre aisément que le système de communication ne soit pas installé dans la base même à cause des interférences dues au sous-sol si particulier de ce lieu. Alors ou était elle, et comment Yan avait découvert ce coffre au fait ? Selon l'intéressé ce fut très simple, il a juste réparé un des détecteurs de métaux utilisés dans la mine, mais lui, il l'a utilisé dans la base, au niveau des murs et du sol... simple comme bonjour, encore fallait-il y penser. Quand à savoir où était l'émetteur, pas de problème, plusieurs disques de sauvegardes étaient présents dans le coffre, et l'un d'eux comportait des plans, on trouverait surement la réponse grâce à cela, ne restait plus qu'à casser les codes de cryptage. Plus facile à dire qu'à faire surtout lorsqu'on parle de systèmes liés à la Comstar. Heureusement en regroupant toutes les ressources humaines présentes sur la base, nous finîmes pas ouvrir les documents souhaités, ce qui nous occupa bien une dizaine d'heures. On découvrit que la base émettrice se trouvait à une dizaine de kilomètres, toujours dans la forêt au niveau d'une petite clairière, sur une colline rocheuse. Le tout dissimulé par un dôme de toile camouflé, gonflé par surpression, se mêlant aux arbres alentours. Il ne restait plus qu'à aller sur place pour se rendre compte de son état.

Nous nous préparâmes, tous les quatre, nous empruntâmes quelques armes lourdes en plus de nos armes légères (un lance roquette et un lance grenade) et partîmes vers sept heures du matin, en profitant du mauvais temps qui perdurait. Heureusement que nous avions pris des tenues de camouflages imperméables, malgré tout, nous étions transpercé par le froid et l'humidité, la progression était extrêmement pénible et épuisante. Au lieu de faire la distance en une bonne heure, il nous fallu trois heures pour arriver à la station, car en plus du mauvais temps nous avions du faire quelques détours pour éviter des patrouilles kuritaines ainsi qu'un de leur camp provisoire. Nous arrivâmes donc au fait de la colline vers dix heures, et découvrîmes, une base en parfait état, et pour cause, elle était utilisée par des kuritains. Je ne peux vous dire qu'elle était notre bonheur, maintenant il nous fallait voir comment se débarrasser des kuritains. Ces derniers avaient creusé une tranchée tout autour du bâtiment, une sorte de gros bunker carré surmonté d'un dôme. La tranchée formait elle même un carré, à chaque angle se trouvait des petites redoutes formées de rondins de bois, de sacs de sables chacune agrémentée, ô joie, d'un mortier de 80mm, ainsi que d'une mitrailleuse de calibre 20mm. Rapidement nous comprîmes qu'il nous « suffisait » de détruire une redoute puis de rentrer rapidement dans le bunker, le temps pour les autres équipes de retourner leurs armes vers le bunker, nous devrions pouvoir lancer un message. En plus il était fort probable que personne ne tir réellement vers le bunker, car détruire ou endommagé un HPG entraîne de graves conséquences pour une maison, le risque d'être ostracisé par la Comstar. Demandez à la Maison Davion, elle sait assez bien de quoi il retourne. D'ailleurs nous n'étions qu'à moitié surpris de voir ce système de transmission défendu par des soldats kuritains, il y a toujours eu des bruits comme quoi la maison Kurita avait les faveurs de la Comstar.
Nous décidâmes d'attendre midi, que le brouillard se lève, et que les équipes de garde se restaurent pour bénéficier de la surprise et avoir une visée correcte. Ivan et moi utiliserions le lance roquette pour ouvrir la porte secondaire du bunker, tandis que Hank et Yan tireraient avec le lance grenade et leurs armes légères sur la redoute sud-ouest, la plus directe sur notre chemin pour nous rendre à l'entrée qui nous intéressait. Tout allait dépendre du temps qu'il nous faudrait pour neutraliser cette redoute. Si nous n'y arrivions pas rapidement, le risque de voir apparaître des renforts nous obligerait à fuir. De plus, nous ne souhaitions pas remettre l'assaut à plus tard car rien ne nous permettait de savoir si nous serions capable de revenir une seconde fois sur les lieux, et il nous faudrait rentrer entier, ce qui n'était pas gagné d'avance non plus.

A midi nous lançâmes notre attaque, la roquette fila droit vers la porte du bunker et une terrible explosion s'en suivit. Au même moment nos camarades tirèrent en direction de la redoute, à notre grande surprise une énorme explosion nous jeta à terre. Une fois relevé, les oreilles encore sonnantes, nous regardâmes en direction de la redoute, on ne voyait plus rien à part une épaisse fumée, et des flammes. Par contre nous constatâmes que la porte du bunker était endommagée mais pas ouverte. Ivan n'attendit pas, il courut vers la redoute, nous obligeant à suivre. Bien nous en pris, un des autres bunkers se mettait déjà à tirer en direction de notre ancienne position. Arrivée au bastion sud-ouest nous eûmes une vision cauchemardesque, il y avait des cadavres partout, disloqués et déchiquetés de la plus horrible des manières. En tant que pilote de Mech nous n'étions pas préparés à ce genre de vision, on comprit un peu mieux ce que ressentaient les gars de l'infanterie. En tant que pilote on a l'impression de faire une guerre technologique, dans l'infanterie on se salit vraiment les mains, pas moyen de penser que l'on détruit juste des machines. On réalisa que la grenade avait explosé directement sur une des caisses d'obus de 80mm, ce qui n'a pas pardonné, mais nous n'avions pas le temps de nous attarder. Yvan se remettait en position, je plaçais la roquette, et il tira à nouveau en direction de la porte du bunker. Cette dernière finit par céder sous ce second assaut. On se rua en avant pour entrer dans le bunker, abandonnant le lance roquette et ses munitions derrière nous pour nous alléger, et accessoirement ne pas subir le même sort que l'équipe du mortier suite à un tir heureux. Nos poumons allaient éclater, mais comme nous l'avions pensé, seul quelques tirs d'armes légères fusèrent, l'ennemi ne pouvait utiliser ses armes lourdes pointées vers l'extérieur du périmètre. Nous entrâmes tels des fous dans le bunker, deux hommes étaient sonnés à quelques mètres derrière la porte détruite, ils furent abattus sans autre forme de procès. Les autres personnes à l'intérieur du bunker étaient de la Comstar, ils se rendirent immédiatement en invoquant les conventions d'Arès. Pendant que je leur demandais d'envoyer un message, mes camarades se barricadèrent derrière la porte à l'aide de casiers métalliques, en attendant l'assaut des troupes kuritaines. Mais ces dernières devaient se demander que faire, car pour l'instant c'était le calme plat. L'un des adeptes essaya de gagner du temps, nous disant que notre action était ridicule, nous étions encerclés... Ce sur quoi je répliquai par : "Si nous n'avons aucune chance, alors nous mourrons tous ici, ce bunker sera notre tombeau à tous". Allez savoir pourquoi, son attitude changea du tout au tout et il me demanda ce que je souhaitais. Je lui demandais d'envoyer un message subpatiale avec les codes dédiés à la maison Davion. L'adepte allait formuler une excuse, cet alors qu'il vit mon vieille insigne de la Ligue des Etoiles, il comprit rapidement que même si nous n'étions pas des spécialistes de leurs équipements nous connaissions leur capacité. Aussi demanda-t-il à ses acolytes de lancer le message. Je lui précisais qu'il n'avait pas besoin d'utiliser de rituels pseudos religieux sinon il devrait le faire pour recommander son âme à Blake. J'ai bien cru entendre le terme d'infidèle, mais ils s'exécutèrent. Pendant ce temps les kuritains commencèrent à réagir en nous commandant de sortir immédiatement, que nous n'avions aucune chance... tu parles. Pendant que les techniciens s'agitaient près de l'émetteur, je regardais certaines cartes présentes dans le bâtiment, et soudainement je compris leur panique, cette station était une station importante du secteur, si elle était détruite, les troupes kuritaines seraient soumises à un blackout catastrophique de leurs communications. Hors en temps normal, à cause des conventions Arès, personne n'oserait détruire une station relais Comstar, mais dans l'esprit de ces fichus serpents, nous étions des mercenaires, sans fois ni lois. Je le signalais à mes camarades qui commencèrent à injurier les kuritains et leur annoncèrent que nous avions assez d'explosifs pour détruire toute la station. Que de toute façon nous ne craignons pas les représailles de la Comstar car nous serions tous morts bien avant. Ce bluff nous fit gagner un temps précieux que je mis à profit en envoyant notre situation, et notre position, une fois que l'adepte me dit être en contacte avec un vaisseau davionnais. J'espérais de tout cœur qu'il ne m'avait pas menti, sinon j'étais en train de donner nos coordonnées, et nos codes d'identifications à des kuritains, allez savoir. Après cinq longues minutes, je réalisai que même si le message avait bien été reçu par un vaisseau Davion, avec des codes correctes, ces derniers devaient croire à une blague de la part des services de désinformation kuritains et que jamais nous n'aurions de réponses. Or à ma grande surprise, ainsi que celle de l'adepte, un message nous arriva en retour, on me demanda qu'elle était le nom de notre planète de naissance, information que seul Davion, et un mercenaire vivant pouvait leur indiquer, en plus ce n'est pas vraiment le genre d'informations que les services de l'ISF (services secrets/police politique du Combinat Draconis) vont vous demander sous la torture. Je répondis rapidement, en précisant ma situation actuelle et que mon message serait peut être interrompu brutalement. Les choses commençaient à nouveau à s'agiter dehors. Des soldats semblaient s'activer autour d'un émetteur portable, mes coéquipiers tentèrent de le neutraliser, mais il était trop bien à couvert dans la tranchée. Je reçus une nouvelle réponse, chiffrée cette fois, une longue liste de chiffres d'ailleurs, et un message en claire me disant: Bonne Chance pour la suite des opérations.

C'est avec ce bel encouragement que je dis à mes camarades qu'il était peut être temps de décrocher. Tout le monde fut d'accord, restait à savoir comment nous allions nous y prendre puisque nous étions dans un bunker encerclé par les troupes ennemies. Yvan se leva et regarda l'adepte :"Je sais que vous avez des dépôts d'armes dans chacune de vos stations relais, je veux y avoir accès immédiatement. Il serait fort dommageable que vous me déceviez. Après tout, plus vite vous vous exécuterez, plus vite vous serez débarrassez de nous".
Nous nous attendions à un refus, mais le jeune adepte accepta, je crois que le dernier argument fut le bon. Il précéda Yvan vers une salle blindée au sous-sol, je les suivis. La salle était remplie de bon nombre d'armes individuelles, plus ou moins lourdes. Nous avions de la chance d'avoir pris les occupants par surprise, s'ils s'étaient armés nous n'aurions eu aucune chance. Il y avait des armures individuelles qui ne ressemblaient à rien de ce que nous connaissions, il en allait de même pour certaines armes. Mais ce qui nous intéressa, ce fut un lot de grenades fumigènes, lacrymogènes, ainsi que deux lanceurs supplémentaires. Nous remontâmes au rez de chaussée avec l'adepte sous notre garde. Une fois ce dernier et ses acolytes enfermés dans leur salle de repos, nous commençâmes un tir nourrit de grenades diverses et variées. Une fois le terrain recouvert de ce cocktail de produits chimiques, nous nous enfuîmes en passant au milieu de nos adversaires, le visage recouvert par des filtres de protection, rudimentaires mais efficaces pour une utilisation de courte durée. Puis nous nous enfonçâmes rapidement dans les bois, nous chutâmes plusieurs fois à cause du sol détrempé, la pluie tombait toujours aussi drue, l'avantage serait qu'elle effacerait nos traces. Après une bonne heure de course, nous nous arrêtâmes pour prendre des repères et rentrer à notre camp retranché. Il nous fallu encore quatre bonnes heures pour y arriver sains et saufs.

Maintenant, il nous fallait donner le code à une personne sachant le déchiffrer, heureusement un des gradés de l'infanterie qui nous avait suivi le connaissait, c'était un code spécial pour les commandos, seul l'infanterie l'utilisait. Pendant que nous allions nous reposer, ce dernier se mit au travail pour le retranscrire, il nous prévint que cela allait prendre un bon couple d'heures. Plus le temps pour interpréter les informations qui composaient ce texte. En un mot on pouvait dormir un peu avant d'avoir la réponse à ce mystérieux message.

[Fin de l'enregistrement]
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wolfy
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Message par wolfy »

[Reprise de l'enregistrement - Colonet Mc Allister - Unité des Vautours Gris - Braken Swamps - Solaris VII]

Je vais pouvoir enfin reprendre ce récit, les choses se sont un peu calmées après plusieurs semaines mouvementées, pour ne pas dire sanglantes. Un de nos entrepôts est transformé en hôpital de campagne, plus pour accueillir les pauvres habitants des Braken Swamps, que pour nos propres troupes.


Ce fut donc vers 6 heures du matin que nous fumes réveillés par le capitaine Ruddel, l'homme qui s'était occupé de traduire le message envoyé par le vaisseau davionnais. Nous étions surpris du temps pris par la transcription de ce message. Mais l'officier nous indiqua qu'à sa grande surprise ce code était fort ancien, il datait au moins de la création de la maison Davion, ce fut une chance qu'ils aient réussi à le déchiffrer. Nous savions les troupes de Davion paranoïaques, mais la ils poussaient le bouchon un peu loin, qu'aurions nous fait si nous n'avions pas été capables de le retranscrire… La seconde surprise fut une carte jointe au message, incontestablement c'était une carte des mines qui couraient depuis la base qui nous servaient de refuge. Comment une carte des galeries, d'une base ayant appartenu à la Comstar pouvait être en possession d'une unité des Soleils Fédérés ? Incontestablement la réputation des services de renseignement de la famille Davion étaient bien à la hauteur de celle du Renard. Toujours est il que ce message était for simple: un Jumpship d'observation des Soleils Fédérés passait dans la zone pour constater de visu l'étendu de l'échec de l'invasion, ils ont intercepté notre message lors de leur mission d'observation. Or ils avaient sur leurs docks d'accostage, trois Dropships, dont deux vides de troupes et prêts pour toutes sortes d'interventions. Comme nous n'étions plus que de la taille de deux compagnies, dont une seule de Mech, ils se proposaient de nous récupérer, ce qui était vraiment fort aimable de leur part. Après tout ce n'était pas comme si on était en train de mourir à petit feu sur cette fichue planète, abandonné de Dieu et de nos "alliés". Mais ce n'était pas tout. Le lieu de rendez vous était fixé dans une plaine pas loin de l'orée de la forêt qui nous abritait depuis tous ces mois. Une forêt, qui au vue des clichés photographiques satellites, couvrait une superficie gigantesque, ce qui expliquait en partie les difficultés de nos adversaires pour nous repérer et manœuvrer. Évidemment traverser à notre tour cet enfer vert nous poserait autant de difficultés qu'à nos ennemis. Nous ne voulions pas revivre les "joies" du trajet allé, surtout vu l'état de nos véhicules et Mechs. C'est la que la carte fournie montra toute son utilité, effectivement un itinéraire était indiqué via le fouillis de galeries, qui nous permettrait de déboucher à quelques dizaines de kilomètres de la plaine souhaitée. Que demander de plus, cela semblait presque trop beau.

Il y avait aussi son lot de mauvaises surprises, pourquoi si ces galeries existaient telles, les kuritains ne les avaient pas utilisés pour nous attaquer? Nous sommes tous d'accord sur le fait que les Dracs ne sont pas très malins, mais tout de même, ils ne sont pas nés de la dernière pluie. Et bien la bonne nouvelle fut que les galeries étaient instables, elles risquaient de s'effondrer si elles subissaient trop de vibrations. Vous imaginez notre déconvenue, comment ne pas faire de vibrations avec des Mechs. C'était encore envisageable avec les véhicules, surtout avec les hovercrafts, mais avec des Mechs de 6 à 12 mètres de haut, dont certains de classe assaut, cela s'annonçait épique. En plus les galeries possédaient une hauteur sous plafond de 6 à 8 mètres au mieux, ce qui demandait une progression très particulière pour les machines, notamment pour les Mechs avec des articulations de type "bipède humanoïde", un peu moins pour les machines de style Marauder. Problème technique qui n'en est pas réellement un si vous cheminez sur deux ou trois kilomètres, mais la nous avions une bonne journée de "reptation" pénible pour les machines, avec des pilotes qui seront suspendus dans leurs harnais car leurs cockpits seront le plus souvent orientés vers le sol. Dernier point sensible, nous devions être à pied d'œuvre, c'est-à-dire en bordure de la forêt, prêt à foncer vers les Dropships à une heure précise, un jour donné. Nous avions 5 jours pour nous rendre sur place, l'atterrissage aurait lieu à 3 heures 17 précise, juste au levé de l'aube.

Il nous fallait trouver des solutions techniques et rapidement, nous fabriquâmes à partir de matériaux plastiques, de caoutchouc, joints industriels, laine de verre et autres matériaux d'isolations des espèces d'amortisseurs qui seraient fixés en des points stratégiques des mechs. Vous avez déjà regardé des sportifs avec des protections du style coudières, genouillères, maniques… et bien imaginez cela sur des machines de combats avec des formes plus ou moins humanoïdes selon les modèles. En un mot, on avait une superbe équipe de football américain de 6 à 12 mètres de haut, avec tout l'équipement. Nous en profitâmes pour prendre toutes les pièces possibles sur des machines trop endommagées, ceci pour remettre à niveau les Mechs qui allaient faire ce voyage. Nous détruisîmes tous le reste. Un des ingénieurs du génie qui faisait partie de notre petit groupe de survivants proposa même d'équiper les Mechs possédant des "mains" de sortes de "parapluies", en fait des étaies qui serviraient de renfort mobile pour maintenir le plafond en place le temps de notre passage. L'idée fut adoptée, ce qui nous obligea à travailler encore plus durement, et à consommer un peu plus de drogues de combat pour ne pas avoir à dormir. Si nous arrivions en vie dans le vaisseau davionnais, ce sera à l'état de zombies. Ensuite nous répartîmes l'infanterie régulièrement dans le convoi avec ses différents véhicules, peu de camions et heureusement de nombreux hovercrafts. Ces derniers seraient distribués à intervalles réguliers entre chaque Mechas pour les aider en cas de mouvement de la voute des galeries.

L'avantage des hovercrafts par rapport aux camions était le peu de vibrations qu'ils créaient, mais nous allions découvrir très rapidement leur inconvénient à nos dépends. Après deux jours de préparatifs, nous nous engageâmes dans les galeries après avoir bien vérifié que nous ne laissions aucune information derrière nous. Nous comprîmes très vite que le trajet allait être pénible, les hovercrafts soulevaient tellement de poussière que l'air devint vite irrespirable, les véhicules possédant des moteurs thermiques avaient même tendance à caler suite à l'ingestion de poussière dans leurs parties mécaniques. Même les pilotes de Mechas se plaignaient d'avoir une visibilité réduite à l'extrême. Il fallut demander aux pilotes des Hovers de réduire les gaz et de progresser tout en douceur, placer des plaques de métal, des linges, des planches, devant les ouvertures des autres véhicules pour en protéger leurs moteurs et autres organes sensibles. Tout cela sans oublier les galeries toujours prêtes à s'effondrer lors de notre passage. Nous finîmes par développer une technique bien huilée. Un Mech soutenait la zone qui menaçait de s'écrouler, l'infanterie accourait avec des étaies de fortunes, et lorsque tout était en place on reprenait notre progression, une vraie sinécure. On commençait à être épuisée lorsque nous débouchâmes enfin de la galerie. Nous avions mis 3 jours pour parcourir à peine 60 kilomètres, il nous restait quelques heures pour arriver à l'orée de la forêt avant que le soleil ne se lève. Heureusement cette partie du voyage ne nous apporta aucune mauvaise surprise, et malgré notre fatigue nous étions presque euphorique de nous déplacer ainsi à l'air libre.

Nous prîmes position à quelques mètres de la bordure de la forêt, des troupes de reconnaissances partirent en éclaireur pour observer si le champ serait libre lorsque nous devrions nous déplacer vers les vaisseaux envoyés pour notre sauvetage. Heureusement ils ne reportèrent aucune présence ennemie dans les parages. Il en allait de même pour les senseurs de nos machines qui ne détectaient rien à plusieurs kilomètres, pour ce qui était de la plaine, car pour détecter la présence de troupes ou d'autres engins dans les bois, il en allait tout autrement. Nous croisâmes donc les doigts et attendîmes l'arrivée de nos sauveteurs, avec quelques prières pour faire bonne mesure.
A l'heure dite deux gigantesques piliers de feu se dessinèrent dans l'atmosphère, les deux Dropships arrivaient, ainsi qu'une volée de tirs provenant d'armes énergétiques et autres. Un des éclaireurs nous appris que ces tirs provenaient de positions loin sur nos arrières, en pleine forêt. Nous ne savions pas si les troupes qui faisaient feu avaient prévu notre point de sortie, où si elles campaient à cet endroit, mais nous étions consternés. Heureusement le capitaine Ruddel nous fit remarquer que si ces armes arrivaient à atteindre les vaisseaux en vol, il en irait autrement une fois ces derniers au sol. Ils ne pourraient plus concentrer leur puissance de feu sur nous car ils seraient gênés par la frondaison des arbres. De toutes façons il était trop tard pour faire quoi que ce soit d'autre, les troupes s'élancèrent, l'infanterie en avant protéger sur ces flancs et ses arrières par les Mechs. Nous devions arriver au bon moment pour nous engouffrer par les rampes de chargement à l'intérieur des deux Dropships. Malgré des impacts sur leur blindage, les deux lourdes machines se posèrent, nous nous répartîmes rapidement dans chacune d'elle. Je fus le dernier Mech à entrer dans le "Furtif", les portes se fermaient déjà et le vaisseau décollait sans véritable temps mort. Incontestablement ces gens avaient l'habitude de ces manœuvres, des champions du "timing". Nous sentîmes encore des secousses suite aux tirs ennemis, mais nous nous éloignâmes rapidement, et bientôt nous fûmes hors de portée de leurs armes. Après une journée complète de vol le "Furtif" et le "Silencieux", s'amarraient au vaisseau d'observation des forces spéciales des Soleils Fédérées le "Fantôme". Je me permets de vous souligner les noms de ces vaisseaux pour bien faire apparaître que ces machines ainsi que leurs équipages ne devaient pas en être à leur "coup d'essai". Il y avait un troisième Dropship qui n'avait pas participé à l'opération, il portait le nom de l'"Ombre"… tout un programme.

Notre surprise fut encore plus grande quand nous finîmes par rencontrer l'équipage ainsi que son commandant… Mais je vous en parlerais plus tard car je dois prendre mon tour de commandement.

[Fin de l'enregistrement]
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Winston Chruchill
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