[CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

ok, voici le CR de la dernière séance, qui fut un combat gigantesque dans une auberge. C'est raconté par le joueur qui incarne Til, un gamin de 10 ans qui suit notre troupe.
Ceux qui n'auront pas envie d'écouter l'album Kings of métal de Manowar après cette lecture ne méritent pas de vivre...

Extrait des Mémoires de Till le Fléau des morts
par son petit fils Rutger von Till le biographe

« Grand père, raconte moi une histoire !
- Très bien, va chercher ton livre de contes.
- Non, non, pas une de celles-là, une vraie histoire!
- Une vraie histoire?
- Oui! Parle moi de quand tu étais un garçon
- Bon, alors je vais devoir t'amener avec moi il y a bien longtemps de cela...
C'était pendant ma treizième année, durant une froide nuit d'été de cette période étrange que
l'on appelait La Croisade de l'Enfant. Mes amis mais néanmoins mentors avaient choisi de
trouver refuge dans une auberge fortifiée...
- Oui oui, tu m'as déjà raconté tout ça : l'auberge fortifiée, l'elfe, l'arrivée du prêtre de Sigmar et
de ces deux acolytes aux marteaux, mais après, que c'est-il vraiment passé ?


- Épuisé par ce voyage éprouvant, je m'étais endormi dans la chambre que j'occupais avec
Agnette et notre bienfaiteur de juge lorsque je fus tiré de mon sommeil sans rêve par les cris
d'alerte d'un de mes compagnons. Je me précipitais hors de la chambre pour savoir ce qu'il
pouvait bien se passer lorsque, du haut de l'escalier, je vis mes protecteurs s'affairer à consolider
portes et fenêtres de notre refuge. En voyant l'énergie que notre guerrier dépensait à l'ouvrage,
je compris vite que le danger était réel car peu de chose effrayait cet homme endurci par les plus
terribles campagnes de l'empire; il était temps pour moi de les rejoindre et de les aider à renforcer
nos fortifications. Je courus vers une fenêtre lorsque à travers celle-ci, je vis l'incroyable. Nos
assaillants n'étaient ni des hommes, ni des bêtes: des deux fois nés à la démarche saccadée
mais déterminée et au regard assoiffé de sang, le notre ! Devant cette vision d'horreur, aucun de
nous ne faiblit; bien au contraire nous redoublâmes d'effort, encouragés par les prières du prêtre
qui firent briller dans nos yeux cette certitude d'obtenir le salut dans la victoire ou la mort: Sigmar
nous donnerait sa force! A peine nos défenses furent érigées que les premiers coups de butoir
de ces goules voraces se firent entendre contre le bois. Le scribe, le médecin et moi-même ne
seraient d'aucune utilité sur ce champ de bataille où le corps à corps allait bientôt faire rage
aussi, nous décidâmes de monter à l'étage afin d'aider notre pourvoyeur de justice à bloquer les
dernières brèches.


Alors que notre docteur armait son tromblon en prenant place à la fenêtre de la chambre de
ma soeur, le scribe remarqua une étrange lueur sous la porte de la pièce qu'occupait l'elfe
mourante. Nous entrâmes et la vîmes qui brillait d'une vive lumière blanche, les yeux révulsés.
Notre scribe restant interdit devant cette vision pour le moins étrange, je me souvins alors de
cette nuit où ma bague d'elfe brillait et où je surpris secrètement le lettré qui étudiait à son
bureau, scintillant lui aussi au rythme des pulsations de mon artefact. Cette bague, mes
compagnons m'avaient contraint à la rendre au cadavre à qui elle appartenait mais le docteur et
moi savions qu'elle nous serait bien utile par la suite ainsi que son épée. Quel désespoir d'être
tous deux incompris par nos amis et de devoir leur mentir pour un jour sauver leurs précieuses
vies. Malgré nos constants efforts, nous manquions de crédibilité et les préjugés touchant ses
origines nomades et mon jeune âge nous laissaient parfois au ban de la communauté. Mais ce
soir là, notre union fut notre salut et c'est sans remord que je me débarrassais du précieux
anneau en le glissant au doigt de l'écrivain. Le destin décida que l'heure des héros débuterait à
cet instant. Au contact de la bague, les yeux de ce derniers se retournèrent alors que son corps
se cambra et se mit à absorber l'aura de l'elfe.


Abandonnant cette mystérieuse communion, je retournait dans le couloir pour voir notre
fougueux bourreau à l'autre bout. Ayant remarqué que le dortoir à l'étage possédait une porte
qui communiquait avec les remparts de l'auberge, il était remonté défendre cette position, seul. A
peine avait-il atteint la place que ses craintes se réalisèrent: la porte commençait à céder sous la
pression d'une cohorte de créatures. Il déplaça seul une armoire massive devant l'issue fragile
espérant ainsi gagné le précieux temps d'être rejoint. Tout en nous hurlant la situation, il se
campa solidement devant l'armoire et commença à faire tournoyer son fléau au dessus de
l'épaule prêt à le propulser sur le premier de ces fils de l'enfer qui oserait pénétrer dans notre
refuge, ce qui ne tarda pas à arriver. Malheureusement, son cri fut couvert par une déflagration
aussi bruyante que meurtrière pour nos assaillants lorsque docteur fit cracher de sa pétoire la
mitraille salvatrice sur une horde de revenants dont une dizaine tomba sur le champs et laissant
bon nombre d'autres meurtris par cette première attaque.


Je descendis dans la salle commune pour relayer la demande de renfort du bourreau mais
l'heure était au repli sur ce front. Malgré mon jeune âge, j'avais déjà vu bon nombre de choses
effroyables, mais rien ne m'avait préparé à cette vision!Il y avait des cadavres partout! A terre
gisaient en grand nombre les deux fois morts, mais plus nombreux encore étaient leurs alliés
encore debout dont, tenant sa tête sous le bras, l'horrible Walter Schnee que nous avions
raccourci du chef lors de notre précédant arrêt de justice. Au début de l'assaut, les deux acolytes
aux marteaux prirent position devant la porte principale tandis que notre vétéran s'apprêtait à
défendre l'accès menant à l'arrière du bâtiment. Les défenses de cette issue ne résistèrent pas
longtemps face à l'arrivée massive d'envahisseurs qui délaissaient l'accès principal trop bien
barricadé. Le guerrier bondit sur la brèche exécutant de l'estoc et de la lame de son hallebarde
tout ce qui passait à porter. Il en démembra et abattit tant que les cadavres formèrent un
deuxième rempart entre lui et ses agresseurs. Alors que les répurgateurs commençaient à céder
devant la pression exercée sur leur position, une explosion de lumière provint de l'étage
submergeant et déstabilisant nos adversaires.

En fin stratège, notre maître de guerre hurla alors
le repli dans l'escalier. Je pus intercepter le prêtre qui, avec un de ces hommes, s'en alla prêter
main forte à notre bourreau risquant de flancher devant l'attaque simultanée de nombreux mortsvivant.
Grâce à leur vaillance et à la lumière du scribe, l'intrusion vite fut jugulée mais l'effet de la
bénédiction prit rapidement fin et déjà la légion infernale se rassemblait au rez de chaussée afin
de se ruer sur l'escalier défendu uniquement d'un disciple à marteau et de notre camarade
vétéran à la faucille et bouclier! Le choc fut rude et notre duo se battaient farouchement car pour
chaque marche perdue une dizaine d'affreux tombaient sous leurs coups experts. Désireux de
me rendre vraiment utile, j'ouvris une fenêtre et commençai à arroser les retardataires d'une pluie
de billes tirées de ma fronde semant la mort et les maux parmi cette foule. De la chambre du juge
protégeant à présent l'elfe apportée là par le scribe et le docteur, une seconde déflagration
signala que ce dernier venait de balayer par sa lucarne une deuxième vague d'assaillants.

De la mienne, je remarquai dans la cour, en même temps que le bourreau, un petit être rachitique
portant une épée et exhortant son armée de damnés à l'attaque, du nom d'un maître mystérieux.
Je le pris immédiatement pour cible alors que notre jeune aventurier au fléau se jetait par la
fenêtre emporté par l'ardeur de ses vingt ans afin de faire un sort à ce suppôt du chaos. Après
s'être réceptionné d'une roulade dans la cour, il chargea l'affreux, abattant son fléau sur les
quelques monstres qui se dressaient encore entre lui et sa cible. Celle-ci, ayant reçue quelquesuns
de mes projectiles, avait juste réussi à trouver refuge dans l'auberge lorsque l'impétueux la
rejoignit. La malchance faucha notre groupe dès cette instant en commençant par pervertir mes
tirs. L'arrivée subite du bourreau lui fit recevoir sur sa jambe d'appuis un de mes traits initialement
destinée à sa cible ayant pour effet de le faire lourdement chuter dans l'encadrement de la porte
principale au pied du maudit ensorceleur. Je vis se dernier arborer un sinistre sourire tandis qu'il
s'apprêtait à abattre son espadon corrompu sur notre ami sonné. Avide de réparer mon erreur je
lançai un autre projectile sur le malfaisant mais ne réussit qu'à atteindre le chambranle de l'entrée
avec une telle violence que celle ci s'effondra en déversant bois et pierre sur mon téméraire
compagnon. Cette pluie inopinée de gravât eue pour seul effet bénéfique de détourner la chute
de la lame noire de sa nuque mais son salut ne vint que d'une seconde explosion de lumière.


En effet, durant la bataille de la cour, notre situation s'était dégradée dans l'auberge. Le prêtre
et son garde peinaient à contenir l'accès au dortoir et commençaient même à reculer au moment
où leur acolyte s'effondrait dans les bras solides du vétéran. Profitant d'une accalmie, il hurla à
l'aide faisant aussitôt accourir le scribe et le docteur qui tirèrent le templier en haut de l'escalier.
Le docteur comprenant vite à l'aorte déchirée qu'il avait un mourant face à lui. Il répondit à sa
dernière volonté en allant reprendre sa place à la fenêtre alors qu'un bras putride venait d'en
agripper l'huisserie. Il défourailla sa superbe épée et se mit à trancher tout ce qui tenta de
pénétrer dans la chambre accueillant ma soeur, le juge et l'elfe inconsciente. Tandis que le
vétéran reprenait seul position dans l'escalier, dernier bastion avant une catastrophe imminente,
le scribe ne pouvait se résoudre à abandonner le mourant. Il s'agenouilla à côté de lui, se
concentra et produisit la deuxième explosion de lumière qui sauva le bourreau. Puis il se leva
comme sous l'effet d'un ordre et se précipita pour secourir le prêtre et son garde désormais
encerclés par les goules. Dans ses mains apparut alors à lasso de lumière dont il se servit pour
attraper par deux ou trois les intrus avant de les faire disparaître, carbonisés, en un claquement
de fouet. Il permit ainsi de juguler l'attaque définitivement mais complètement possédé par son
nouveau pouvoir il attrapa un des derniers zombies en même temps que le prêtre. Après les avoir
fait volé un bref instant dans le dortoir, il les propulsa par la fenêtre tandis que le garde abattait
ses derniers adversaires.



Pendant ce temps, après la deuxième explosion, alors que je prenais place derrière le vétéran
afin d'ajuster le chef adverse, je vis celui ci relever son épée maudite prêt à l'abattre à nouveau
sur le bourreau; ce faisant je le vis fixer le vétéran du coin de l'oeil en prononçant des mots
incompréhensibles. Une malédiction sans doute car notre vaillant spadassin s'effondra
psychologiquement. Sa légendaire force mentale l'abandonna lorsqu'il vit le bourreau la tête sur
le billot, prêt à se faire saigner sans qu'il n'y puisse rien. Alors que les créatures progressaient
très difficilement sur les restes de leur congénères, elles ne pouvaient l'atteindre que par
quelques griffures superficielles. Pourtant il hurlait à chaque contact comme ci des dagues
incandescentes le transperçait. Je le vis lâcher sa hallebarde et sortir son couteau en l'agitant
frénétiquement en sanglotant et en marmonnant que sa chance l'abandonnait. Seul avec lui, je
devais l'aider à reprendre le dessus. Profitant d'une ouverture, j'alignais ma cible en lâchant
idéalement mon projectile dans son épaule quant à ce moment le bourreau s'extirpa des
décombres. Dans le même mouvement, il fit décrire un arc de cercle meurtrier à la boule de son
fléau qui s'abattit sur son tourmenteur. Habité par une rage féroce, il s'acharna sur la dépouille
quelques instant avant de charger à revers les assaillants de l'escalier.


Je vins me placer derrière
le vétéran et tentant d'utiliser l'affection particulière qu'il éprouvait pour ma soeur et moi, je lui
glissai à l'oreille que le sang qui le recouvrait n'était que le celui de ses ennemis, et que s'il
tombait, Agnette le rejoindrait peu de temps après. A ces mots, l'instinct de mort l'habita, après
s'être baissé pour se ressaisir de sa hallebarde et ajuster son bouclier, il se précipita dans
l'escalier pour rejoindre le bourreau qui officiait au bas de l'escalier. Mes deux compagnons
devenus berserks, ignorèrent les coups qui s'abattaient sur eux et se rejoignaient en semant une
nouvelle mort sur leurs opposants dont le nombre diminua rapidement!



C'est alors que j'entendis le fracas d'une fenêtre brisée et que je vis le prêtre la traverser,
propulsé par le lasso de lumière du scribe dépassé. Le docteur ayant pacifié sa zone vint
secouer le lettré. Ce qui fonctionna puisque ce dernier repris conscience et tenta de déposer le
prêtre proprement dans la cour. Malheureusement, l'endroit était encore infesté par quelques
créatures et elles se dirigèrent lentement vers leur nouvelle cible. Le dernier garde et moi
sautâmes dans la cour; tandis que d'une bille dans la tête je me débarrassais d'un macchabée
qui ce penchait sur le corps inerte du curé, le dernier des templiers abattait un trépassé qui les
rejoignait. Épuisé par le combat, il ne vit pas venir la dernière de ces abominations qui se jeta sur
son dos au moment où je lui lâchais mon ultime munition qui lui fit retrouver le repos qu'elle n'eut
pas dû quitter. Après un bref remerciement du templier, nous fûmes rejoints par le bon docteur
l'épée à la main.


Nous nous précipitâmes vers l'entrée principale pour prêter main forte à nos
deux bretteurs mais notre arrivée correspondit avec le massacre du dernier démon. Nous vîmes
alors les deux courageux guerriers,ivres de joie et de victoire, se prendre dans les bras en hurlant
leurs cris de guerre! Malgré la perte du prêtre et d'un de ses gardes, nous avions survécus grâce
à nos talents respectifs et à notre indéfectible solidarité. Nous devions à présent comprendre ce
qui venait de nous arriver mais ceci est une autre aventure que mes quatre compagnons et moi
aurions à vivre!



Voilà, c'est fini. As-tu aimé l'histoire?
-Oh oui,c'était génial!
-Oh bien, je suis content. Maintenant, au lit!
-Grand père?
-Oui?
-Qui étaient ces quatre hommes?
-Qui étaient-ils? ILS ETAIENT LES ROIS DE LA ROUTE !!!! »
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

voici le CR du dernier épisode, qui était clairement un épisode de transition (passage chez les elfes, puis rattrapage de la lente croisade) Du coup, le joueur qui interprète Albrecht l'érudit en a profité pour repasser les troupes en revue

voici son oeuvre:

Les intermittences du Coeur de Monsieur Steinhäger
Ainsi qui les livra à sa soeur durant la nuit enfièvrée du 29 Nachexen 2522

Ah ma très bonne et chère Soeur ! Je me retourne vers vous dans ces moments d'affliction comme jadis. Oh certes j'ai, depuis que Père a étendu son courroux sur ma personne, connu moult tribulations et fait face à bien des situations que mon respect pour votre pauvre coeur m'interdit de vous rapporter, cependant un trop-plein d'événements funestes ramène aujourd'hui ma confidence auprès de votre oreille aimante.
Comme vous l'avez peut-être su je me trouve attaché au service de son excellence Salazar von Urteil, juge impérial à la réputation terrible et à la probité non moins magnifique. Nos pérégrinations nous ont porté depuis Marienbourg sur la route de la Capitale impériale, résolvant des cas juridiques épineux en chemin et baignant dans une atmosphère de superstitions populaires et d'emballements mystiques propres à ces temps troublés; rien jusqu'ici qui puisse ébranler le sang-froid dont j'ai gracieusement hérité de feu notre Mère.

Mais avant d'en venir aux causes de mon désarroi, laissez-moi vous présenter les membres et suivants du tribunal itinérant de son excellence Salazar von Urteil afin que vous puissiez juger plus distinctement de ma situation :

A tout seigneur tout honneur : le juge Von Urteil qui a su croire en mes capacités intellectuelles pour le seconder dans sa noble tâche, pour me substituer à ses yeux sur le parchemin. Car le vieil homme est aveugle; d'aucuns pourraient le décrire comme acariâtre pingre et obsédé par son office, mais qui le connait sait qu'il est un homme tendre quoique droit, attentionné bien qu'inflexible et charitable dans son extrême exigence. Je ne sais ce que je vais devenir maintenant qu'il nous a abandonnés, moi et mes collègues dans ce lieu hostile. Bien qu'absent depuis quelques heures seulement je ne peux réfréner en moi la nostalgie, comme d'un lointain et heureux passé, à évoquer ses traits de caractère généreux derrière leur masque d'austérité: son excellence se trouve de surcroit être un ardent défenseur des minorités de l'empire. Ainsi il m'apprit encore hier, sur un ton de confidence amicale, comment jadis il avait pris la défense de représentants du peuple elfe, les aidant à s'extirper d'un dangereux problème de droit commercial, retournant une situation désespérée face à des douaniers féroces ... ah mais pardonnez-moi très gracile soeur, je sais combien ces histoires de réglementations fiscales vous ennuient... et vous savez vous-même comme elles peuvent m'exalter.

Un autre exemple de cette propension libérale de mon protecteur envers les races réprouvées trouve son illustration dans son escorte même : un strigany, mais oui vous lisez bien, un strigany sert à notre tribunal de cocher, rebouteux, artilleur, chapardeur, explorateur des bas-fonds, boute-en-train exotique et que sais-je encore... et pourtant malgré tous les préjugés de ce monde, je suis forcé d'admettre que je l'ai vu de mes propres yeux rendre des objets dérobés et cela sans contrainte ni violence aucunes. Certes ils s'agissait d'elfes et le bougre aura peut-être été impressionné par cette engeance fabuleuse; qui ne le serait pas ?
Il semble qu'un secret lie ce nomade à son Excellence mais les deux hommes tachent de rester très discrets sur le sujet. Je comprends quand même entre les lignes de leurs propos voilés que la résolution d'une affaire spéciale les attend à Altdorf. Et c'est très vraisemblablement pour cette raison qu'ils sont partis en hâte, tous deux pressés, nous laissant nous bonnes gens de l'Empire, dans ce camp mal famé. Et figurez-vous que c'est à la taverne mal-famée de ce camp mal-famé que mes compagnons ont retrouvé ce métèque quelques heures seulement après son départ ! Incapable de fournir quelque explication sur sa présence en ce lieu, déclarant ne pas se souvenir des causes de sa séparation d'avec son Excellence, s'exprimant tel une loque ayant consommé du lotus noir, je fus surpris que Rutger notre spadassin ne le brise pas en deux sur le champ.

Lui qui est un vétéran de campagnes oubliées garde malgré son grand âge et ses immondes cicatrices une susceptibilité d'adolescent. Tenez pour exemple, lors que nous quittions la compagnie des elfes.., ah mais non ne désespérez pas ma tendre soeur, j'y viendrai ci-après. Rutger Wissendorf venait donc de manquer cette entrevue féérique par la faute d'une sieste réparatrice à l'arrière de notre véhicule. A peine réveillé, il se jetait à la gorge de notre chauffeur basané. La raison ? Et bien le strigany avait, dans l'émerveillement de ses échanges avec le peuple élu, surnommé un boeuf de son attelage du même prénom que notre soldat. Il lançait gaiement son fouet sur l'échine de la bête aux cris – et pardonnez d'avance la crudité du langage : "Avance mon Rutger, pauvre fils de pute, vas-tu donc te remuer chacal castré, montre moi pour une fois ce que tu as dans le ventre ". Si cela semblait laisser le bovin de marbre, le dénommé Rutger Wissendorf, malgré ses plaies, malgré sa maladie, malgré son âge, se jetait sur notre conducteur et lui administrait une énième raclée jusqu'à lui faire mordre la poussière. Malgré son humeur générale déplorable, un goût prononcé pour la boisson la plus infecte et une libido souvent par delà la décence, le garde du corps de son Excellence est d'une loyauté sans faille et d'une bravoure maintes fois prouvée. En outre, il est, de profession et de nature, vous l'aurez compris, très à l'aise parmi les soudards -cette route en est véritablement infestée- mais de manière plus étonnante également très attentif aux enfants. Quelque traumatisme ancestral l'aura sans doute rendu sensible à la protection des ces chères têtes blondes – ou pouilleuses, pour lui c'est égal – et ainsi s'est-il imposé comme le protecteur très particulier des bambins récemment recueillis par son Excellence.

Tant je n'ai pas d'inquiétudes pour la petite Agnette, placée au service direct du vieux magistrat: elle bénéficie par cette proximité de sa grandeur d'âme, tant je nourris quelques inquiétudes pour son frère ainé, Till. N'est-il pas prématuré pour un garçon si frêle de vivre sur la route au contact quotidien des personnages ci-dessus décrits ?
Vous, ma bonne amie, laisseriez vous un gamin orphelin boire dans des bouges, côtoyer des femmes à la vertu caillée, jouer avec des armes, apprendre à escamoter plutôt qu'à lire et même détrousser des cadavres ? Oh je sais que c'est là le sort de bien des enfants infortunés, jetés dans le maelström de l'existence par un sort cruel, mais ce garçon n'a-t-il pas là, au contact d'hommes mieux nés, une chance de s'élever de sa condition servile? Notez, ma tendre amie que le garçonnet pousse le mimétisme à un point où il pourra être convaincu de bonnes actions : suivant l'exemple pour le moins surprenant de son mentor strigany, il s'est fendu d'une belle initiative en proposant à l'ambassade des elfes la restitution de biens mal acquis appartenant à ce peuple fabuleux. Mais que ne peut-il prendre un peu plus de graine de ma personne, voire de celle de notre bourrel ?


Car ce jeune homme nommé Oliver Dunkel pourrait-être un exemple plus favorable. Un moral droit, dans une constitution vigoureuse; une vocation pour sa difficile tâche et un respect absolu envers son Excellence Von Urteil font de lui le membre le plus prometteur et le plus attachant de cette compagnie. Certes il souffre d'un manque étonnant de vigueur mentale, de tripes comme dirait le vulgaire, ce qui peut certainement paraître étonnant pour un homme de sa profession. Tel lors que nous assistions ce soir au discours éloquent du petit Karl, enfant choisi par les dieux pour soit-disant rénover l'empire, le jeune bourrel tombait à genoux, les yeux baignés de larmes dans une dévotion qui le submergeait. Mais je dois vous avouer, soeur chérie, que moi-même forgé au scepticisme que vous connaissez, je ne restais pas insensible à l'aura qui se dégageait du petit prophète. Les circonstances ont voulu que ce jeune et brave homme, éreinté, se reposant bloti aux côtés du vétéran dans notre véhicule n'assiste pas à notre entrevue avec les magnifiques elfes; je n'ose imaginer sa réaction, ses pleurs, s'il avait pu voir ce que mes yeux ont vu.


Oui ma chère Gurtrude, je vous serine avec mes refrains lancinants à propos de ces elfes et il est grand temps pour moi de vous confier mon tourment qui tient en deux mots : amour et sorcellerie. Lors que nous logions dans la pire auberge qu'il m'ai été donné de voir, nous trouvâmes une hôte cachée et apeurée dans un recoin. Il s'agissait d'Ilossa, princesse Ilossa, Ilossa enchanteresse, Ilossa sublime parmi le peuple fabuleux, ah que ce nom est doux à mon coeur...
Bien que ne parlant tous deux aucune langue commune, un flux d'énergie magique passa instantanément entre elle et moi. Ah je ne sais de quelle magie il s'agit, ni quels pouvoirs ses douces mains ont déposés sur mon coeur, mais je me sentis immédiatement rempli d'une énergie nouvelle qui allait se manifester de suite. Un nimbe blanc entourait mon visage et mes pensées tandis que sa voix cristalline venait à bout de ma raison. Et moi qui rêvait depuis notre plus tendre enfance de faire une brillante carrière comme avocat fiscaliste, de jongler avec les chiffres, de contourner les pesantes législations avec éclat, que me voici contraint de composer avec ces nouveaux pouvoirs qui m'effrayent ! Même les livres ont perdu pour moi de leurs saveurs et voici que son excellence me sermonne sur les nouvelles responsabilités qui sont miennes et sur la nécessité de briguer une formation orthodoxe avec de vieux lunatiques à Altdorf. Mais mon coeur ne désire être conduit que par la divine Ilossa... j'ai lu dans ses yeux ma soeur, je vous le jure, un désir réciproque au mien, celui d'être ma maîtresse pour le grand art et peut-être plus...et quelle compassion dans ses mains quand son horrible chaperon nous a séparé... ah mon âme est tordue et je n'ai d'autre recours que de remettre ma raison à vos pieds ma soeur très tendre, en espérant que vous prendrez pitié de ce pauvre Albrecht qui souffre comme jamais, qui vous aime plus que toujours.
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par Acritarche »

Je viens de terminer la lecture de tes compte-rendus et j'avoue être pris de passion pour les aventures de ton groupe. Je trouve les changements de ton et de perspective très enrichissants. Vivement la suite!
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

ah ben merci ça fait plaisir. Je trouve aussi que la multiplicité des points de vue est un atout, surtout que globalement les joueurs savent manier la plume. Il faut juste les pousser au cul, ce que je fais régulièrement, hin hin
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par Acritarche »

le Zakhan Noir a écrit :hin hin
Je ne veux pas savoir comment tu les pousses au cul! :runaway
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

parfois, la seule manière de les pousser au cul, c'est de montrer l'exemple.

J'ai donc rédigé le CR suivant , avec le point de vue de mon perso, Rutger Wissendrof, le soldat vétéran.

Je m'excuse par avance de sa longueur pour les deux qui suivent... bon courage!




Les événements se précipitent, le chaos purulent tisse sa toile et nous allons devoir agir au plus vite. J’ai de la peine à calmer les battements de mon cœur tandis que je force Albrecht à écrire à la va-vite le résumé de ces derniers jours. Il me tarde que cette corvée administrative cesse pour retourner sur le champ de bat… les lieux de l’enquête. Que Sigmar, Ulrich, Taal et les autres soient tous maudits s’ils permettent que ma merveilleuse Agnès soit victime des horreurs que nous combattons…


En me réveillant ce matin-là, les dizaines de visages strigani sournois me font brutalement redescendre de la félicité nichonnesque de mes rêves.

Nous étions donc bien toujours au sein de cette cohorte miséreuse et inquiétante qui serpente à son rythme vers Altdorf, parqués dans la réserve strigani. Faut-il que la pitance, la boisson et le gite soient désastreux et introuvables pour que nous ayons choisi de crécher parmi ces charmeurs de serpents ! Enfin, je dois admettre que les conditions étaient correctes, surtout comparées au reste de la croisade.
Ils ont intérêt à le trouver leur avenir radieux au fin fond des glaces de Kislev, parce qu’en attendant, c’est surtout la faim, la soif, les mioches qui hurlent, les odeurs de chiasse et de pisse, les maladies, la viande avariée, les chiens errants la nuit, des putains borgnes et sans enthousiasme…

Quelques sons de cors et des sabots bruyants se font entendre au-dehors. Après avoir flanqué le coup de pied rituel dans les côtes du Docteur le Rat (ça fait partie des choses agréables pour bien commencer une journée, comme pisser contre un chêne avec la brise du matin), je sors et vois défiler une troupe bien amochée comme j’en ai vu trop souvent. Des lances brisées, des boucliers fissurés, des corps avachis sur des chevaux fourbus, des membres ensanglantés et des regards vides… cela n’augure rien de bon.

Je rattrape avec des petites foulées aériennes un lieutenant qui me confie qu’ils reviennent d’une expédition meurtrière en forêt.
Dans la nuit, le cœur du camp (c’est évidemment là où l’enfant prodige et ses proches résident. ) s’est fait attaquer par une créature monstrueuse, sorte d’ours ou de loup gigantesque, à forme humaine, accompagnée par des corps décomposés revenus à la vie, ce qui me rappelle des souvenirs récents… et douloureux. La garde de Krieger Brieghalter s’est retrouvée en première ligne et a payé un lourd tribut avant de repousser vaillamment ces ennemis dans les bois, où ils les ont poursuivis. Le reste est assez confus, la troupe ayant été plus ou moins éparpillée dans le brouillard sylvain, mais la créature, après avoir éventré une dizaine de soldats, se serait éparpillée en une multitude de chauve-souris au moment d’être terrassée…
Encore une curieuse coincidence avec nos propres aventures. On pourrait croire que ce loup et le vampire Hollenbach ne font qu’un, mais les elfes auraient décrit à Albrecht le combat que se livrent ces deux entités entre elles… étrange.
Toujours est-il que ce récit m’a tellement préoccupé que je ne me suis même pas étonné que cette attaque surprise dans la nuit n’ait réveillé aucun d’entre nous ! Soit la puanteur des peaux de chèvres de notre tente est si intense qu’aucun son ne peut la franchir, soit nos nuits blanches, nos luttes désespérées et nos blessures de guerre ont pesé très lourd dans notre sommeil
Je raconte à mon tour au lieutenant les terribles événements des derniers jours, et il m’invite à en faire part le soir au concile de la Croisade, sorte de conseil dirigeant qui filtre les innombrables suppliques dirigées vers le jeune Karl . A son sujet d’ailleurs, malgré toutes mes craintes, j’ai trouvé ce gamin vraiment hors du commun. Une telle force, une telle aura ne peuvent être inspirés que par Sigmar lui-même. Cela ne signifie pas que tout ce que nous sommes venus faire ici est caduc, naturellement. Nous avons de nombreux indices sur les perversion chaotiques, la pourriture de Neiglich, les créatures innommables ou les ambitions dévorantes qui hantent la croisade partout où elle passe. Mais les coupables seront sûrement à chercher dans l’entourage de Karl

Oliver Dunkle, de son côté, se prend pour un topographe géomètre sociologue (pas forcément plus ridicule qu’un cocher palfrenier qui se prend pour un éminent docteur remarquez) et entreprend de mesurer la croisade… quelle circonférence, quelle(s) population(s), les différents « quartiers » qui composent cette ville nomade changeante et bariolée, les factions en présence… Il prend la température (sans armes à la main je précise), en conversant avec les premiers venus… Cela confirme ce que nous savons déjà, la ferveur envers Karl est à la mesure du dénuement actuel de la populace.
Il se rend compte également que depuis que nous avons parlé de notre combat d’anthologie à la Paye du Moissonneur (entre nous, nous évoquons cet épisode sous le titre sobre : Rutger le phoenix et ses compagnons contre les hordes grises), un nombre croissant de pouilleux s’accapare nos exploits en prétendant avoir occis qui un gorille-garou, qui un ver géant, qui un sombre rejeton de Shub-Nigghurat (ah… euh… non peut-être pas). Si on continue à les écouter, ils vont nous dire aussi qu’ils ont combattu avec de simples fourchettes rouillées ?? Grmbll… bref.


Valnik émerge des vapeurs d’alcool, suite à son enquête triomphante de la veille dans le bouge qui tient lieu de taverne, mais ne semble pas avoir récupéré tous ses moyens. Oh, il sinue toujours dans l’ombre des murs, mais il semble avoir oublié ce qui l’a amené ici. Albrecht lui rappelle souvent, à juste titre, à quel point il est dommageable qu’il ait abandonné Son Excellence Salazar von Urteil et la petite Agnette, même si le strigani prétend que c’est le juge qui l’a renvoyé parmi nous pour continuer l’enquête. Pouvons-nous lui faire confiance quand il ajoute que des patrouilleurs du Reikland ont pris le relais et escortent désormais la carriole vers Altdorf ? Nous n’avons pas le choix pour l’instant…


Nous avons un nouveau sujet d’inquiétude (encore un !) : Albrecht Steinhäger lui-même. Je commence à regretter notre scribe rondouillard poil de carotte aux mains potelées et qui frémissait de peur à la simple vue d’un pichet de cidre doux… Qu’il devienne érudit était une évidence… mais sa rencontre avec la bougresse aux oreilles pointues lui a complètement retourné le cerveau. Bon, c’est vrai, elle lui a transféré quelques pouvoirs lors de notre bataille épique, et l’utilisation de la bague magique nous a bien aidés je le confesse.
Mais depuis, il ne parle que des elfes, de leur beauté, leur savoir, et semble se désintéresser du reste, des livres ( !!!!), de notre enquête, des volontés du Juge ! Il fixe souvent sa bague qui lui semble si précccieeeeuse, et caresse souvent le vide comme on le ferait avec un chien. Il prétend jouer avec une brume invisible, qu’il peut manipuler et modeler à loisir, il s’imagine pouvoir accomplir de grandes choses avec ; j’sais pas vous, mais contrôler une brume invisible et intangible, autant savoir transformer le roc en pierre ou les courgettes en aubergines… je dis ça, je dis rien.
Mais ce qui nous a poussés à intervenir, c’est une transformation physique qui s’opère en parallèle. Le corps d’Albrecht change, et si ce n’est pas sale, ça fout quand même un peu les jetons. Sa chevelure rousse s’éclaircit de plus en plus, virant au gris argenté, sa peau pâlit, ses yeux prennent une couleur plus ambrée.
Forts de notre connaissance encyclopédique en magie ornementale, nous décidons, avec Dunkle, de le saisir par surprise et de lui confisquer sa bague, temporairement, jusqu’à ce que nous ayons la certitude qu’elle n’influe pas sur sa « transformation » (des gens moins scrupuleux diraient mutation…). Il prend mal cette affaire, sort les violons et les mouchoirs pour expliquer que c’est un symbole de son amour pour bidulechose-ielle et arrive à contenir à grand peine une colère froide devant notre refus de changer d’avis. Là où je vois qu’il est complètement étranger à lui-même, presque possédé, c’est qu’il nous menace de s’énerver et d’agir brutalement, au moyen de sa brume-toutou notamment. Il se doute quand même bien que je peux lui enfoncer la tête jusqu’aux chausses si j’assène ma gauche céleste, donc sa hardiesse me surprend

Bon, il est quand même temps de reprendre l’enquête. La croisade s’est arrêtée pour un moment près de village de Guten, avec un souci conséquent à gérer : la logistique, alimentaire notamment, d’une armée… euh, d’une foule (pourquoi je pense armée moi ?) toujours plus nombreuse, 2879 personnes selon le dernier recensement Sofres Dunkle.

Pendant trois jours, nous rendons divers services et nous mêlons aux soldats, aux artisans, aux mendiants, aux quelques lettrés pour obtenir le plus d’informations possibles sur ce qui peut se tramer à la tête de la croisade.

Nous arrivons déjà à établir la composition du Concile qui entoure le jeune Karl

• le commandant militaire, Sire Willhelm Hheisenbach
• le capitaine de la garde, Krieger Brieghalter
• le chef spirituel du culte Helmut
• le gestionnaire, Jan Vanderpeer


Nous collectons diverses rumeurs, des plus banales aux plus angoissantes. Je les livre en vrac ici, sachant que nous devrons forcément creuser certaines pistes

• Karl est le champion des bannis, des marginaux, de ceux qui n’ont presque rien à perdre… oui, bon, il faudrait être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Peut-être l’accent est-il mis sur la dangerosité d’une telle population ?
• Les Strigani veulent profiter de la croisade (en plus de détrousser les bourses et les tentes) pour invoquer leur « Maitre noir » sûrement au cours d’une cérémonie sordide. Valnik prétend ne rien savoir à ce sujet
• Krieger est à l’origine un capitaine envoyé par l’Empereur au pays perdu pour envoyer le jeune Karl dans les geôles impériales. Mais en le voyant, il aurait changé d’avis et rejoint la cause, considérant que l’Empire se fourvoie
• Sire Heisenbach dispose d’une force de frappe conséquente avec ses chevaliers qui pourraient faire la différence. La différence avec qui ?
• Une peste étrange semble se propager dans la croisade, touchant plutôt les riches ventripotents (rares, il faut l’admettre). Boursouflures, voix dévorante, incontinence meurtrière en sont les symptômes. Encore un cas à étudier pour le docteur le Rat !
• Sire Heisenbach a de lourds griefs financiers contre l’Emperereur , s’estime trahi et voudrait le remplacer par le jeune Karl !
• Vanderpeer se fout un peu du jeune prophète et voudrait surtout rattacher Marienburg à l’Empire, (un peu sur la même ligne que le sinistre feu Van Toor)
• Des magiciens d’Altdorf auraient infiltré la croisade, sur la piste de cultes obscènes
• le jeune Karl aurait préféré aller à Kislev directement, c’est le concile qui ferait tout pour passer par Altdorf



Le troisième jour, alors que nous échangeons le fruit de nos pérégrinations, la discussion tourne un peu au vinaigre avec devinez qui sur le fait, avéré, que les Strigani devraient rendre hommage à Karl-Franz pour sa mansuétude : il les laisse en effet vivre en paix sur le territoire fertile et prestigieux de l’Empire ! Notre Strigani musqué s’énerve, et va jusqu’à insulter notre souverain suprême. Je m’apprêtais à lui administrer l’énième correction qu’il mérite quand un soldat d’Heisenbach, passant par là, me devance, l’invective et lui donne une volée de coups bien sentis. Mon léger sourire en coin s’évanouit quand je vois que l’homme se met en tête de dégainer une épée de fort vilaine facture… malgré tous ses défauts, il n’est pas question d’embrocher Valnik, tudieu ! De toute façon, je ne veux pas laisser ce plaisir à quelqu’un d’autre, je le bouscule donc un peu maladroitement, mais il comprend le message et part en grommelant. Je ne lis pas de Valnik dans les yeux la gratitude qu’il devrait éprouver pour celui qui vient de lui sauver la vie, mais bon, j’ai l’habitude…

Le soir, je suis convoqué au concile pour raconter mon combat de la paye du Moissonneur, je décide d’inviter mes camarades, qui ont eu après tout un certain rôle à y jouer…

Une fois à l’intérieur, le luxe relatif de la grande tente du concile efface nos doutes. Malgré les beaux discours, les promesses du changement pas plus tard que maintenant, etc etc ; au sein de cette croisade, comme partout ailleurs, les nobles et les miséreux ne partagent pas le même sort.
Sire Heisenbach , colosse plus barbu que le dieu des nains nous accueille comme un militaire… en allant droit au but. Mes exploits à la Paye du Moissonneur lui ont permis de voir en moi un interlocuteur crédible, et il a besoin de valeur sûres pour une mission d’importance.
Les rumeurs concernant la « peste-pisse » sont vraies, la maladie semble se répandre peu à peu et inquiéter le commandant. Même si les symptômes ne semblent pas correspondre, heureusement, à la pourriture de Neiglich, la situation est sérieuse. Un certain herboriste du nom d’Ulash pense que ce serait lié à un ou plusieurs ingrédients spéciaux. Bref, c’est le brouillard.

Il a fini par envoyer un émissaire il y a quelques jours à l’abbaye de Shallya, située à Carrobourg (ce nom m’a paralysé l’espace d’un instant…ma fille est nonne là-bas), mais il n’est jamais revenu. Il souhaite donc… ce que j’accepte sans même lui laisser le temps de finir sa phrase. Evidemment que j’irai enquêter sur place sur cette disparition et voir ce que peuvent faire les prêtresses de Shallya contre ce mal étrange. Evidemment que je ne laisserai pas passer une telle occasion de revoir ma tendre Agnès, et de broyer patiemment chaque os, chaque muscle de tous ceux qui pourraient la menacer !

Au passage, nous livre une information de la plus haute importance : l’énorme loup-garou pourchassé dans les bois aurait plusieurs fois prononcé ce mot étrange, déformé par son museau et ses crocs sans doute : « Talabasca ». Ca ne me dit rien… encore un mystère elfique à la noix ? Faudra voir avec Albrecht


J’obtiens qu’on nous prête plusieurs chevaux (oui, j’ai persuadé Heisenbach que mes compagnons seraient utiles là-bas également), car, oui nous allons partir, sur décision collective, à part Oliver qui montrait quelques réticences à quitter la croisade, pensant qu’on nous éloigne à dessein,
Nous partons donc à bride abattue, avec Valnik en éclaireur qui fanfaronne sur sa maitrise de l’équitation. Nous semons presque Albrecht, qui se disait pourtant cavalier émérite, mais qui manque de tomber de selle à chaque caillou. Je me demande pourquoi il n’enfourche pas sa monture de brume, ha ha ha !

Nous arrivons donc dans cette abbaye champêtre, paisible, où les écureuils gazouillent et les jeunes filles en fleur plantent des carottes en riant gaiement. C’est dans ce cadre idyllique que cette maudite toux sanglante revient me comprimer les côtes. Douce ironie !

Nous sommes très vite présentés à la Mère supérieure, dont l’allure générale et le châle qui indique sa charge nous remet à l’esprit des souvenirs plutôt lourds. C’est en effet une mère abbesse qui avait voulu éliminer le jeune Karl à Marienburg, et elle avait été condamnée à pourrir dans une cage publique. Damnée perverse aidée de sectateurs ayant voulu abattre le nouveau Sigmar ou martyre et ses répurgateurs ayant voulu purger le monde d’une engeance chaotique, nous étions dans le doute après lui avoir parlé…

Cette Mère-ci a d’autres préoccupations : oui, elle reconnaît avoir reçu l’envoyé de Sire Heisenbach, un certain Phillip Lahm, mais il est reparti il y a deux jours, en bonne santé, avec la promesse que les sœurs de Shallya tenteraient de trouver un remède à cette peste-pisse.
Valnik commente chaque phrase avec du galimatias pseudo médical. Il invente des symptômes et des maladies plus vite qu’il ne respire… le fait qu’il ne soit pas confondu par une prêtresse de Shallya m’arrache un sourire, il est quand même rusé le bougre.

Nous n’avons pas le temps de conjecturer, car elle enchaîne avec une nouvelle plus sombre. Sœur Rozenne, spécialiste en plantes médicinales et qui oeuvrait justement sur ce remède a été assassinée hier à l’intérieur du monastère ! Le coupable présumé, qui avoue le crime, est enfermé dans les caves de l’abbaye. Il est parait-il fou à lier. Je blêmis à cette nouvelle, et m’enquis aussitôt de l’état de santé de sœur Agnès. Loué soit le grand Marteau, elle va bien.

Devant l’air étonné de chacun je m’explique : Agnès est ma fille cadette, mon rubis, mon saphir, la rédemption qui illumine ma carcasse de meurtrier. J’aime beaucoup mes autres enfants, mais ils se sont détournés de moi il y a longtemps, maudissant le sang que j’avais sur les mains et me reprochant la mort de leur mère (je les comprends, j’éprouve le même sentiment à mon encontre). Agnès, elle, m’a toujours aimé tendrement, a toujours eu cette image du soldat triomphant qui partait en campagne sauver l’empire des peaux verte. Quand elle est partie se retirer dans cette abbaye au service de Shallya, j’étais à la fois triste de ne plus la voir et heureux de la savoir à l’abri des vicissitudes de ce monde. Si jamais elle se retrouve en danger entre ces murs, l’expression « il pleut des hallebardes » prendra un sens beaucoup plus concret !

Nous essayons d’en savoir plus, de pouvoir éventuellement interroger le prisonnier, mais la Mère se montre réticente : à part révéler son nom, Hyeronimus, elle préfère attendre la venue d’un juge impérial qui saura obtenir la vérité ( Valnik avait pourtant tenté le coup, après s’être déclaré, cocher, pisteur, médecin, messager, marchand, il avait osé un « quelque part, nous sommes des juges aussi ! »)

Il est temps de retrouver Agnès, enfin. Quand je la trouve enfin, qu’elle m’aperçoit, qu’elle se jette à mon cou en me criant « Papa », le visage ruisselant de larmes de joie, j’ai bien du mal à garder une certaine contenance. Le regard sardonique des autres qui me darde la nuque m’y aide in extremis
Nous balbutions les banalités d’usage. Je lui raconte ma nouvelle vie, ma renaissance sous les ordres de son Excellence von Urteil. Elle m’assure qu’elle est heureuse, qu’elle plante des choux comme personne et qu’elle progresse chaque jour un peu plus vers la prêtrise. Elle s’inquiète de me voir revenu au front, et me trouve en compagnie curieuse, mais agréable. Elle a déjà discuté un moment avec Valnik qui était arrivé avant nous, et désigne également Oliver et Albrecht du doigt. Et là, ça fait tilt , plop , ou ce que vous voulez dans ma tête. Les phoenix ne faisant pas des chauves souris, c’est vrai que ma fille est splendide Le feu aux tempes, je scrute chacun d’entre eux. Albrecht a une expression rêveuse, et continue de faire des gestes étranges avec sa pâte à modeler invisible, bon ça va. Oliver tente de peigner sa mèche, bombe le torse et fait clairement le coq. Non, mais il se prend pour qui ce petit merdeux ? Et Valnik, comment ose-t-il la reluquer de ses yeux torves ?? Est-ce un peu de bave que je vois briller sur son menton ? Suicidaire, il va même jusqu’à sortir des mots graveleux, qu’il croit drôles et qu’il accompagne d’un rire pervers. Foutretorche, il a de la chance que j’ai déposé mon arme à l’entrée. Je me contrôle à grand peine pour ne pas déchainer de violence qui ferait injure à Shallya, mais il me tarde qu’il comprenne (ainsi que les autres d’ailleurs) à quel point Agnès est sacrée. Le premier qui lui manquera de respect verra ses couilles tranchées à la cuiller s’il le faut !

Tout ce stress provoque une nouvelle crise de toux, particulièrement aiguë. Je suis forcé, à contrecoeur, de me faire examiner par une prêtresse expérimentée. En même temps, vu les nombreuses blessures récoltées ces derniers jours, quelques soins ne seront pas du luxe . C’est pareil pour Oliver d’ailleurs. L’examen se passe bien au début, il faut reconnaître qu’elles savent y faire. Mais quand cette vieille peau de bique me dit que je suis gravement malade et qu’il faut me reposer, abandonner les armes et le combat, sans doute définitivement, que mon corps ne supporte plus le rythme martial, je l’envoie paître vertement. Comment ose-t-elle contrarier le destin d’un futur champion de justice ? Si elle ne peut me soigner cette grippe, qu’elle admette son incompétence au lieu de me proposer des solutions débiles !


Après cet épisode, je retrouve Agnès (hors de question de la perdre de vue avec ces lascars), et nous discutons de la situation tendue, de ce prisonnier inquiétant, du meurtre de sœur Rozenne. Le temps nous est compté, et nous aimerions bien ne pas le gâcher en attendant la venue du juge impérial chargé de l’interroger. Nous parvenons à convaincre mon joyau étincelant de nous conduire discrètement à sa cellule. Nous nous chargerons du reste, en douceur.

Après la longue descente d’un escalier en colimaçon, nous arrivons sur les lieux. La cellule est assez petite, et empeste l’humain rance et maladif. Un homme en hardes, barbu, est recroquevillé sur un tabouret devant une table. Il a le rire glauque, son regard traduit sa folie. Il marmonne des choses incompréhensibles en jouant avec des mouches, par l’intermédiaire desquelles il prétend recevoir la parole sacrée de son maitre, l’immonde pourriture chaotique, Nurgle. Oui, il avoue le meurtre, aurait agi en son nom et se réjouit du fait que toute l’abbaye soit désormais infectée. Quand il me fixe et me crache qu’Agnès recevra un traitement spécial de son maitre, que ses bubons seront plus brûlants que ceux des autres, je craque…

Quand je reprends mes esprits, je suis au sol, hurlant, contenu difficilement par mes compagnons. Hieronymus hoquète sur le sol, les marques rouges de mes mains sur sa gorge.
Lentement, très lentement, je me fais à l’idée que ce n’est qu’un pion, une merde affligeante qui n’a pas le pouvoir de nuisance massif dont il s’enorgueillit. Mais il sait des choses, forcément. Sur la croisade, les suppôts de Nurgle qui ont dû l’infiltrer et nous menacent depuis Marienburg, le club des 3 lunes, la peste-pisse, la pourriture de Neiglich…

Nous remontons juste à temps pour accueillir le juge impérial qui n’est autre que … son Excellence Salazar von Urteil, notre mentor ! Après des retrouvailles chaleureuses ponctuées d’un énième claque de son Excellence sur la joue râpeuse de Valnik, (qui voulait encore ausculter tout le monde…mais pourquoi donc joue-t-il encore la comédie quand nous sommes entre nous ??) nous redescendons à la cellule, de manière officielle cette fois.

Devant les questions précises du juge, le prisonnier n’oppose que ses rires et ses provocations. Son Excellence recule de quelques pas, et donne le feu vert à notre bourreau, Oliver, d’un hochement de tête sinistre.

Ce dernier, heureux d’exercer enfin pleinement cet autre versant de son nouvel office (il a déjà pu tester l’exécution à Pfeifeldorf) étale ses outils sur la table et se met au travail. Protégé un long moment par sa ferveur chaotique qui dilue la douleur dans les méandres de la folie, Hyeronimus résiste assez longtemps.
Tout y passe, ongles arrachés, peau brûlée, chevilles tournées à 180°C, phalanges écrasées, j’en passe et des meilleures. Ce spectacle est dur, Albrecht et Valnik sortent, prêts à rendre leurs tripes. Je reste, j’ai vu pire à la guerre, et cet enfoiré l’a mérité

Oliver a de l’avenir dans ce métier, car, finalement, le prisonnier craque. Entrecoupées de cris de douleur et de gémissements lugubres, ses paroles nous parviennent : oui, il a été engagé par le club des 3 lunes, par Jürgen (celui qui est mort à Marienburg). Il devait juste assassiner sœur Rozenne, et récupérer des matières infectieuses auprès du boucher de la croisade, un certain Grolph, pour répandre la gloire de son maître. Au moment de perdre conscience (ou pire, son corps n’étant plus qu’une masse sanguinolente et brisée), il a également lâché un très énigmatique : « aaaah, Tobias ! », sans que l’on sache à qui rattacher ce nom.


C’est frustrant, tant de questions restent en suspens… mais l’heure est grave, nous devons agir. Son Excellence toujours prompte à écarter les histoires de sectes chaotiques pour se concentrer sur les crimes crapuleux doit se rendre à l’évidence : l'ombre du Siegneur des mouches assombrit nos cieux

Nous allons devoir retourner à la croisade et nous expliquer sévèrement avec ce charcutier, Grotz, Grolch ?. Nous devrons rapporter certains éléments à sire Heisenbach (clairement pas tout !) même si nous ne savons toujours pas ce qu’est devenu Philip Lahm son émissaire.
Dernière modification par le Zakhan Noir le sam. juin 16, 2012 10:06 am, modifié 3 fois.
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par Ackinty »

Wouu ! Ca a beau être glaiseux, c'est épique. Belle aventure, en tout cas... :bravo:
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

allez, après une grosse interruption, un petit CR de la dernière séance, vu selon le pisteur ex-cocher Ferenz Valnik


Maudit soit le Seigneur des mouches et ses suppôts !

Où le narrateur reprend la parole pour relater le macabre déroulement de la nuit du 31 Nachexen 2522


Le Couvent de Shallya : ses souterrains et ses caves : La Question a fini par donner ses réponses, l’assassin suppôt de Nurgle, le détestable Hyeronimus, crache le nom d’un complice, agent de liaison au sein de la croisade : Le boucher Grolph! Sa mission : contaminer la croisade grâce à de la viande préparée façon Nurgle, si vous voyez ce que je veux dire ! Succès relatif pour la troupe car je le rappelle l’agent de Nurgle a tué la seule sœur qui était capable de concocter le remède contre la chaude pisse (maladie présumée provoquée par la viande de Grolph) qui affecte en ce moment même la croisade entière. Au moins nos aventuriers pourront ils enrayer la progression de la maladie. Le vieux Rutger montre de plus en plus de signes de faiblesse, il crache du sang à faire frémir toutes les jeunes prêtresses du couvent, on lui conseille de rester, de prendre sa retraite bien méritée, mais il s’entête, il refuse tous les soins, il faudra certainement l’assommer pour que je puisse lui prodiguer au moins quelques soins d’urgence.
Après que Albrecht ait récupéré un parchemin de la sœur assassinée permettant peut être de trouver une solution contre l’épidémie, la troupe repart au galop pour la croisade, rencontrant au passage dans un fourré le cadavre de Philippe Lahm le messager, et l’embarque pour le ramener à son chef. A l’arrivée à la croisade, chacun reprend ses enquêtes : on apprend que Krieger, le Capitaine de la garde personnelle de Karl, un des chefs de la croisade, a été accusé d’être un adorateur de Nurgle. Le dieu chaotique lui a infligé sa putréfaction pour le punir certainement de s’être fait découvrir. En tout cas, on peut le dire il y a quelque chose de pourri dans cette croisade. Le corps de Philippe Lahm est ramené à Eisenbach, le chef des Armées de la Croisade. Ce dernier, pour nous aider dans notre entreprise, confie des troupes à Rutger pour s’emparer de Grolph.
Justement l’équipe se lance dans l’enquête sur Grolph, par petits groupes d’affinités comme d’habitude : les deux compères Rutgle et Dunker repèrent l’emplacement de son Grolph et de nuit se rendent à la vente clandestine de Grolph, avec Albrecht qui n’est pas très loin en train de psalmodier un quelconque charabia trouvé dans un manuscrit poussiéreux. Après d’âpres négociations il finissent par se faire refiler ce qui ressemble à un paquet de viande pourrie qui palpite.
Cependant que les autres membres de la troupe ont été se mêler à des adeptes d’un ordre appelé la Sandale, avec un Till, véritable feu-follet qui n’hésite pas à tout balancer sur les combines de viande putréfiée de Grolph. Avec un certain succès d’ailleurs car la moutarde leur monte assez vite au nez, à ces paisibles moines ; on le comprend aisément car en fait ces chers adeptes étaient des clients de cette viande « premier choix ». Si bien que tout ce beau monde finit par converger vers la charrette du boucher, tous animés par le sentiment d’en découdre. Mais l’infâme est prêt à rendre coup pour coup et dégaine son hachoir. Dunkle réussit à le toucher grâce à son fléau mais il prend tout de même un coup. Grolph parvient même à lancer un sort d’affaiblissement à Rutger, mais le nombre finit par avoir raison de l’homme seul et Rutger l’achève en lui enfonçant sa hallebarde dans le poitrail.
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

OK voici le compte rendu d'une séance à laquelle je n'ai pas participé (mais mon perso, Rutger, a été joué)

C'est en deux parties, d'abord le point de vue Till, je gamin du groupe (en mode "je raconte mon passé quand je suis devenu grand père, hommage à Manowar) puis par le juge Salazar von Urteil (PNJ, donc plume du MJ) que nous escortons depuis le début (ce sera l'objet du 2è post)

Extrait des Mémoires de Till
le Fléau des morts (vol. II)
Mémoire perdue mais peut-être retrouvée du
vieux Till


- « Pépé Till, raconte moi encore votre entrée dans
Aldorf ! »
- « Oh tu sais, c'était il y a bien longtemps, mes
souvenirs ne sont plus aussi nets ! J'ai bien peur
de tout avoir mélangé ! »
- « Allez pépé, raconte encore le feux que tes
copains ont bouté à la carriole du boucher du
Chaos ! »
(Till crache à terre, les plis du dégout ravinant un
peu plus ces traits marqués)
- « Un sacré salopard celui-là ! Mais je dois dire que
nos combattants ont encore fait du bon boulot en le
trépassant ! Mais ce fut aussi, avec le recul, le
début d'une nouvelle vie pour Dunkle ! »
- « Comment ça pépé ? »
- « Le boucher lui avait vraiment fait passer un
mauvais moment. Et ce n'était que le début de la
chute de ce garçon ! Le lendemain, après l'avoir
encore agacé par une ultime espièglerie, il n'hésita
pas à m'envoyer une bonne rouste derrière les
étiquettes. Je ne trouva rien de mieux que d'aller
me plaindre en chialant au vieux Rutger ! Son sang
malade n'eût le temps de ne faire qu'un tour et il
corrigea prestement le bourreau ! J'étais là à son
réveil, pour me moquer de lui. Mais je ne vis que
l'extinction de la flamme de la justice dans ces
yeux perdus. Je me souviendrai à jamais de son
dernier exploit de sainteté lorsqu'il chassât une
vieille pu... euh … femme de compagnie pourvue à
Albrecht par Valnik. »


- « Le bon docteur ?!? »
- « Oui, …. parfois ! Comme lorsqu'il accepta et
réussi à soigner le bourreau négligé par les huiles
de la croisade : leurs médecins avaient disparu
tout le long de la route. Pourtant les hommes du
cercle comptaient se servir de nos services et de
notre réputation pour enquêter sur les clients du
boucher et infiltrer Aldorf. Grâce aux cours intensifs
d'Albrecht, je remarquais dans le livre de compte
de Grolf des ventes importantes et régulières à un
acheteur nommé STR. Le lien avec les strigani me
sembla d'emblée évident. C'est que ça tournait vite
dans la caboche du petit Till à l'époque. Pendant
que mes compagnons se rendaient à l'invitation du
cercle, Je me dirigeais avec Albrecht et un panier
de victuailles en direction du camp strigani. Le but
de cette visite était d'obtenir l'attention et les
services d'espionnages de leurs enfants. Le pain et
les sucreries eurent un peu plus d'effets que la
piètre prestation de notre magicien (?). »


- « Hé ! Mais pépé dis-moi ce qui s'est passé avec
Albrecht ? »
- « Ah mais c'est que le bougre a essayé, comme je
lui avais demandé, de faire venir sa brume et de
jouer un peu avec pour impressionner les enfants,
de faire ces trucs effrayant avec ses yeux. Et c'est
qu'il n'a pas été foutu de faire la moindre petite
vague, et c'est même qu'après son exercice il
n'avait pas l'air de se sentir bien du tout. Encore un
à qui le changement ne semblait pas réussir... »
- « Aaaah ! Et c'est à ce moment là que tu as tué le
démon Orlock ? »
- « Mais non petit, voyons ! Où en étais-je ? Ah oui..
les enfants... ils m'indiquent le nom et la caravane
d'un de leur pair, un individu louche , un certain
Hemron. Valnick ne tarde à mettre la main sur
celui qui après un passage entre les mains habiles
de Dunkle, s'avérera être un dangereux sectateur
d'un culte sanglant. »

- « Mais Dunkle pépé ? Je croyais que tu avais dit
qu'il était mort ? »
- « Ah mais non c'est pas cette histoire ! Là je t'ai
juste expliqué ce que ça pouvait être parfois de
devenir un homme...mais qu'est-ce que je disais
donc ? »
- « La torture du méchant strigani ! »
- « Ah oui... La torture. Nous retrouvons rapidement
sa cargaison d'amphores sanglantes, restes d'un
tribut qu'il nous avoue payer au démon dans la
forêt, oui ce démon là, gamin je veux parler du
terrible Orlock....celui que les légendes font naître
dans la ville de Strygos celui qui a chassé le noble
peuple de son berceau, celui qui tient ces gens
sous ses sortilèges lors de nuits lugubres, celui qui
ne se repaît que de sang. Oui petit...nos amis se
devaient de prévenir au plus vite le conseil restreint
de ce nouveau danger.


- « Le cercle pépé ? Mais, mais je croyais que tu
disais qu'ils étaient tous morts ??? »
- « Mais non !!! T'es bien le fils de ton père toi... les
médecins... Ce sont les médecins du conseil qui
étaient tous morts dans cette croisade qui traînait
avec elle son flot de maladies infâmes. Cause ou
conséquence ? Bah je ne faisais pas confiance à
ce conseil : c'est pourquoi j'envoyais Dunkel fouiller
les quartiers du gros prélat Helmut, le responsable
religieux de la croisade. Oh bien sur ce grand
dadais illettré n'y trouva rien...mais qui pouvais-je
envoyer d'autre ? Le vieux Rutger et sa toux à
réveiller des sangliers, lui qui semblait plus faible
que jamais, sous cette tente, l'esprit ailleurs ?
Albrecht et sa brume de charlatan et ses yeux de
plus en plus étranges ? Valnick tout occupé à
monnayer nos services pour infiltrer la capitale
comme nous le demandait le conseil du 'jeune
Karl' ? Et moi au milieu de tout ça, obligé d'aller
taper la causette avec l'enfant miraculeux. »


- « Le jeune Karl ??!! »
- « Oui mon fils. L'enfant qui avait fait se mouvoir
tous ces gens sur les routes de l'Empire. Ah...
chacun devait bien avoir ses raisons...mais le petit
gars qui me fut présenté ce jour-là n'avait rien de
divin à mes yeux. Un garçon pris dans un tourbillon
de jeux politiques, de sectes préparant le règne de
dieux oubliés, de pauvre désespoir du commun.
Moi aussi, contemplant celui qui devait être 'notre
sauveur', je sentais le doute m'envahir sur le terme
de cette croisade et sur le sort à venir de mes
compagnons. »
- « Et c'est là que vous entrez tous dans Altdorf ? »
- « Hmmm il est tard et ça c'est une autre
histoire...je ne me souviens plus très bien tu
sais...et cela a été très sûrement raconté dans des
chroniques. On m'a dit que tu apprenais à lire … ça
te fera un exercice !»
- « Oh mais non pépé aller ! »
- « On ne discute pas. Pépé Till est très fatigué, tu
sais toutes les aventures qu'il a traversé.»
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

L’Esprit de Synthèse
Recoupements et tri dans les méninges du bon
Salazar von Urteil tels qu’ils les opéra pour lui
même et la Justice de sa Majesté ce soir du 1er
Jahrdrung de l’an 2522.



Au stade d’une carrière bien avancée déjà et tout
entière consacrée à rétablir l’Ordre de ce monde,
pour le compte des héritiers de Sigmar, on
pardonnera sans doute au vieil homme qui porte
mes traits dans les reflets de ce miroir quelques
élans, qu’on s’attendrait davantage à trouver dans
les littératures légères, telle celles qui se
dissimuleraient à tout coup, dans les effets
personnels de jeunes filles dont le noviciat n’aurait
pas rompu encore, les chaines de la sentimentalité.
J’avais ainsi pris bien du plaisir à retrouver ceux qui,
hier encore je nommais « mon escorte », et qui était
devenus sans que je m’en aperçoive, « mes
hommes ».

Cette maturité nouvelle, habituellement
propre à ceux qui se sont frottés aux champs de
bataille où aux guerres non moins terribles qui
éclatent au coeur des prétoires, cette maturité donc,
se mâtinait chez eux d’un regain d’insolence, qui
frôlait chez certains des plus dociles, hier,
l’insurrection à présent ! Amenés à réfléchir par euxmêmes,
ces enquêteurs zélés avaient étendu leur
sens critiques jusqu’à l’objet même de cette enquête
et retourné les mécanisme du doute contre celui là
même qui les leur enseigna. Au diable ! - me firentils
comprendre - s’il s’agissait là d’une matière pour
un malheureux magistrat du Reikland ! Saisis par les
abysses qu’ils avaient eu tout loisir de contempler,
c’est des bataillons entiers des meilleurs chevaliers
qu’ils voulaient mobiliser !

Des cohortes répurgatrices
pour nettoyer la fange dont les remous avaient
éclaboussé jusqu’au Cercle Intérieur de la
croisade, si tant est, d’ailleurs, que ces flots
d’immondices ne sortaient pas de la gueule des
éminents représentants du Commerce, de la Guerre
et de la Foi. Leur confiance envolée ne savait sur
quel messie, sur quelle cause se poser. Celle qu’ils
avait placé en moi s’étiolait, et pire encore, le mince
fil qui les reliait les uns aux autres et malgré les
épreuves auxquelles ils avait fait face épaules
contre épaules, semblait bel et bien rompu.


Mais pour autant, aussi las pouvaient ils être à
arracher unes à unes les tiques pestilentielles de ce
chien qui trottait vers Altdorf, porteur potentiel de
maladies peut être pire encore - mortelles, en
étaient-ils persuadés, pour le corps impériale à
présent qu’il avait atteint son coeur - je voyais motif
à réjouissance dans la petite troupe qui me faisait ce
soir là, ce récit.

Le jeune Wissendorf, qui malgré son
affection pulmonaire, avait tout le souffle nécessaire
pour relater leurs faits épiques. Les corrections
précises, empruntes d’une sagesse découverte
dans les mondes invisibles par l’érudit Steinhäger.
Les plaidoyers impertinents et passionnés du cocher
Valnik qui, à chaque étapes, élargissait son réseau
fait de médecins comme de prostituées. Till, devenu
homme lui aussi, qui semblait avoir hérité des
talents de tous ses ainés. Et le fidèle Dunkle. :
l’idéalisme désormais trempé dans le bain de la
réalité, et qui avait pratiqué son Art avec une
dextérité que je n’avait rencontré que chez Oskar,
son père. Telle était mon fer de lance, mes yeux
débarrassés de leur cataracte, ma poigne autour
du glaive.

Je reviendrai une autre fois, sur la façon dont ces
diables-là se faufilèrent dans une capitale close aux
gens de la croisade et me bornerais à relever les
quelques points qui eussent à donner motif à une
enquête en bonne et due forme.

Mes hommes - comme ce terme m’est familier
désormais ! - avaient gravis les échelons jusqu’au
coeur du Cercle depuis leur entrée en croisade dans
le petit village de Gooten. Ils eurent tôt fait de
comprendre que la double menace ; celle du Chaos
représentée par les adorateurs du dieu Nurgle et
celle, plus récente, d’un culte sanglant ayant pour
maitres d’énigmatiques créatures de la Nuit, avait
bel et bien maille à partir avec Karl et ses pèlerins.
Bien au delà des classiques tactiques d’observation
(mus peut être par une rage née quelque part lors
de leurs rencontres dans les égouts de
Marienbourg), ils avait porté le fer contre la première
d’entre elle.

Etablissant que les séides du chaos
était organisés en secte - « le Club des Trois Lunes
», identifiant ensuite un agent corrupteur - Grolph le
boucher, un assassin - Hieronymus - et le probable
grand ordonnateur ; le membre du Cercle Intérieur,
Krieger. Listant les dégâts infligés à la Croisade
comme suivant :
• inoculation d’une Peste Jaune dans les rangs des
croisés
• meurtres des médecins (issus essentiellement de
Marienbourg et Pfeifeldorf, du reste)
• assassinat d’une soeur apothicaire shalléenne sur
le point de concocter le remède à la menace susmentionnée
A quoi il convient d’ajouter le discrédit considérable
jeté sur la malheureuse croisade. Mais la saignée
avait été violente et ils étaient en droit d’estimer
cette menace momentanément écartée.
Sur la seconde, en revanche, la trame n’en finissait
de prendre de l’ampleur. Etabli le fait que plusieurs
créatures de la Nuit aux agendas concordants mais
en conflit entre elles, rodaient dans l’ombre de la
croisade.

Ses membres ? Le chevalier Hollenbach,
vaincu une première fois à Pfeifeldorf. La
monstruosité dénommée Orlock qui avait tenté un
raid contre l’enfant prophète avant d’être repoussée
par la soldatesque de Krieger. Cette même
abomination avait, souvenons-nous, fait se lever les
morts ; autant de cadavres tombés une seconde fois
lors de la fameuse bataille de « La paye du
Moissonneur » (que j’entendis, du reste, évoqué
avec respect dans plusieurs auberges à vétérans
d’Altdorf. Je tairais ce point à mes protégés tant leur
inclinaison naturelle à tirer grand gloire de leurs faits
les amènent à pêcher gaillardement par orgueil,
avec un sens éloquent et non retenu de l’hyperbole).
A ces monstres, s’ajoutait inévitablement la cohorte
d’humains sous leur emprise : le strigani Hemron qui
abreuvait son maitre Orlock en sang, et qui ne
devait tout avouer qu’après un mémorable
interrogatoire d’Oliver.

On devait retrouver ce
misérable séide, le lendemain, totalement vidé du
sien, de sang. Il avait lâché lui aussi ce terme : «
talamasca », entendu auparavant dans le récit des
hommes de Krieger, si on veut bien se le rappeler.
Voilà où ils en étaient ; pour peu que l’on tâcha de
mettre de l’ordre dans le flot de leur récit. Mais pour
l’heure, une mission, bien plus importante encore
leur incombait. Car, à qui d’autre sinon ?
...
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

OK le CR de notre partie de vendredi a été rédigé à la vitesse de l'éclair, je peux donc vous le livrer ici

Alors attention c'est toujours le petit Till qui raconte l'histoire, en mode grand-père qui raconte son passé. Ce personnage n'était pourtant pas présent dans cette séance, sauf à la fin. Et celui qui a pris la plume, en vrai, c'est le joueur qui interprète Oliver Dunkle. Vous suivez toujours?
Alors enjoy!


Extrait des Mémoires de Till le Fléau des morts (vol. III)
Où l’enfant entend le récit d’une penaude infiltration dans Altdorf, lors d’une sombre nuit 2 Jahrdrung de l’an 2522.


Pépé semblait fatigué ces derniers temps. Il était souvent assis sur sa chaise, auprès du brasier, pour lire le journal, enfin, ce qu’il en comprenait, mais ce soir son journal avait glissé de ses genoux, et il s’appuyait maladroitement sur son coude pour soutenir sa tête qui dodelinait au rythme de ses ronflades.
- « Pépé... disais-je doucement, Pépé...»
Le grand père renâcla quelques glaires égarés et repris son oeuvre.
- « Pépé..., allez Pépé...»
Mes appels ne semblaient rien changer à la marche cosmique de l’univers.
- « Pépé! ! crias-je soudainement. Allez Pépé! tu as assez dormi, raconte moi la suite de tes hist...»
VLAM ! Un gifle aussi rapide qu’imprévu vint percuter mon visage tandis que le grand père se redressait de tout son être.
- « Mais sacrebon! Petit vaurien, qu’est-ce que tu crois? On réveille pas son grand-père comme ça sous prétexte que l’on veut une histoire! vociféra l’ancien, me dévisageant. »
Ma joue me faisait mal, elle brulait et aussitôt quelques larmes vinrent embrumer mes yeux.
- « Mais grand-père... amorçais-je en pleurant de plus belle. Tu m’as dit que gifler les enfants c’était mal, et d’ailleurs c’était pour cette raison que Dunkel s’était fait remettre à sa place ?
Le grand-père blêmit.
- « Insolant ! »
Après quelques secondes, je ne pu me contenir d’avantage.
- « Mais Pépé, je tiens de toi c'est tout... disais-je en m'effondrant aux pieds du grand-père afin d'implorer sa compréhension et son pardon. Je restais là, une bonne minute à attendre que le grand-père se calme n'osant braver son regard encore une fois. Au bout d'un moment, mon attente fut récompensée de trois mots...»
- « Si tu savais... »
Pépé respirait difficilement et cela lui pris un peu de temps avant que sa respiration ne se stabilise.
- « Assied toi maintenant, je vais te raconter la suite de l'histoire. »
Sa voix était calme, mais triste et profondément grave. Son ton me faisait peur, mais je me redressais et m'assis confortablement le dos contre la cheminée, afin de profiter d'un peu de chaleur.
- « Il pleuvait ce jour là, commença-t-il. Comme d'accoutumée. On marchait à travers les champs qui n'étaient plus que des étendues de boue. ‘’Les pieds s'enfoncent dans cette vase aussi profondément que la bite de Venker dans le cul des poules !’‘, c'est ainsi que parlaient les hommes en avançant comme ils le pouvaient. Désolé mon petit, mais c'était leurs propos quotidien. Ils n'espéraient plus qu'une chose, comme nous tous d'ailleurs, c'était d'enfin arriver à la capitale. Mais les chariots s'enfonçaient de tout leur poids dans la terre et les vieillards luttaient pour ne pas être laissés derrière. Il n'y a avait que les Striganis pour tailler la route sans broncher. Ils semblaient presque à l'aise avec ce terrain que eux avaient l'habitude d'arpenter. Bref, la route était longue, et depuis trop longtemps. C'est pour cela que malgré cette pluie sans fin, des clameurs résonnèrent avec un échos certain quand nous eûmes aperçu, au loin, les premières tours d'Altdorf. »
- « Pépé, c'est grand Altd... »
Je m'arrêtais de moi même. Les yeux du grand père me fixaient, sa veine temporale se remettant à battre la chamade. Il restait coi et me fixait sévèrement. Je compris que ce soir, Pépé n'avait pas envi de rire. Je baissais les yeux pour montrer que j'avais compris et que je m'excusais de mon interruption.


- « Nous étions donc enfin arrivés, finit-il par reprendre. Si nous l'eussions pu, nous aurions couru jusqu'à la cité, mais la croisade était bien fatiguée, et la boue à défaut de la pluie eurent raison de notre progression. Mais nous nous rapprochions tant bien que mal. Les tours se faisaient plus grande et la ceinture de muraille était impressionnante. Elle englobait la ville de manière majestueuse, harmonisé ça et là des quelques tours qui délimitaient la jonction entre l'enceinte et les différentes portes de la cité. Bien que la taille de ses murs était vertigineuse, ne laissant visible à l'oeil que le sommet des toits de la ville, nous pouvions y sentir derrière la vivacité d'une capitale. Seuls le palais impérial, les hautes tours des écoles de magie et le dôme du grand temple de Sigmar dépassaient la protection des imposantes murailles. Ainsi que le Reik bien sûr qui, tranquillement traversait la cité impériale de part en part. »
Il s'arrêta quelques secondes. Les yeux de pépé semblaient maintenant perdus ailleurs, à contempler un paysage que lui seul pouvait observer. Il reprit.
- « Notre joie fut de courte durée... Car au fur et mesure que nous avancions, nous pûmes aussi voir que la cité avait fermé ses portes et installait sur ces belles murailles des canons pour nous recevoir. Tu imagines bien gamin que tout le monde était troublé. Certes la capitale n'avait pas encore vu l'enfant et pouvait douter devant cette procession populaire qui venait souiller son enceinte, mais Bon Dieu! on venait de se taper des semaines de marches au coté du « Sigmarion », comme disait certains et...»
- « Sigmarion ? » hasardai-je
- « Oui, le petit Karl si tu préfères. Bref, on venait de se taper tout cette route en compagnie de la réincarnation de Sigmar pour être accueilli de la sorte? Cela mettait tout le monde assez mal à l'aise. Eisenbach le premier resta silencieux tout le repas... Oui, nous avions évidemment été invité à déjeuner avec le concile et Eisenbach, qui était assis en face de Wissendorf semblait perplexe. Les gardes étaient déjà eux prêt à en découdre et défiait la cité en brandissant leurs armes. Wissendorf esquissa maladroitement quelques plans visant à pénétrer la cité. Crois-moi mon petit, si ses stratégies lui ont toujours été efficaces pour pénétrer les bordels, il semblait qu'il ne faisait qu'irriter Eisenbach qui commença alors à élever le ton.
- « Et les autres ils ne sont pas intervenus pour le faire taire ? » demandais-je
- « Non, ils n'étaient pas là, enfin... Si, Albercht était là mais semblait comme absent. Il était de plus en plus bizarre allant jusqu'à glisser aux oreilles de Dunkel - il me l'a relaté plus tard - qu'il percevait une pyramide de brume tout autour de la cité.»
- « Une protection magique, non ? hein pépé ? »
- « Bien sur, mais n'oublie pas que les champs magiques peuvent bousiller le cerveau, et il semble que les nouveaux dons de notre ami avaient sérieusement commencé à lui cramer le ciboulot. Quant à Valnik il arriva en retard à table, et ce n'était pas son habitude crois-moi, mais il venait de passer du temps à soigner Dunkel qui lui, se reposait dans une charrette, encore meurtri par ses derniers faits d'armes... et je pense psychologiquement aussi, enfin... Bref, l'ambiance était tendu à table, le point culminant, outre la remise à sa place de Wissendorf, fut lorsque Helmut commença a critiquer vertement la légitimité du pouvoir de la capitale, ainsi que celle du grand Théogoniste. Après le repas, nous nous mire à parler avec Ulash, l'herboriste. Enfin quand je dis nous, c'était surtout Valnik et Albrecht. Moi j'ai passé tout mon temps avec le petit Karl... »
- « Pardon ? dis-je interloqué, je croyais que tu étais à table aussi ? Mais comment tu sais alors que...»
- « Ne m'interromps pas ! » éructa pépé.
Je voyais qu'il semblait nerveux, et sans comprendre, je m'excusais à nouveau.
- « Ne m'interromps pas reprit-il plus calmement. Tu comprendras plus tard... »


Il semblait mal à l'aise et semblait ne pas oser me regarder. Sa main tremblante trahissait son état. Je commençais à vraiment avoir peur du comportement de pépé, mais je ne dis pas mot. Après un moment de silence il repris:
- « Ulash s'était penché sur la recette miracle des soeurs de Shalya que lui avait tendu Albrecht. Si tu te souviens bien, une peste putride sévissait dans la croisade. Krieger venait d'ailleurs d'en succomber et Albrecht tout comme Valnik voulait connaitre le sentiment de l'herboriste du concile quant à l'efficacité de cette possible potion de guérison. Mais Ulah sembla bien dubitatif et arguait que sans magie appropriée en plus des ingrédients, cette recette resterait certainement inefficace. Décidément, rien ne semblait sourire à la croisade...»
Pépé maugréa puis repris son histoire:
- « C'est alors que dans l'après midi, tandis que chacun se demandait ce qu'il fallait faire, que nous fumes contactés par Vanderpeer, l'intendant de la croisade. Il semblait vouloir s'entretenir avec Wissendorf suite à son discours du midi. A notre plus grand étonnement Vanderpeer nous proposait d'emmener l'enfant et de le faire entrer discrètement dans la ville, via le Reik au moyen d'un bateau. C'était justement là il semble l'avis de tous, Albrecht, qui avait repris ses esprits, ayant lui même proposé ce plan d'action quels minutes auparavant. Cela semblait alors l'unique solution si nous voulions rapidement présenter l'enfant à la capitale. Nous savions que l'enfant devait faire un discours dans l'après midi, et que Helmut voulait faire une procession autour de la ville. Mais dans le cas d'un échec, si les portes de la ville restait closes, nous nous tenions prêt pour l'exécution de ce plan qui nous semblait à ce moment là le meilleur.
- « Mais...» osais-je.
- « Mais c'est alors que tout à chaviré. Sois encore un peu patient. Helmut fit se réunir la croisade et fit un discours. Il proposait de faire une procession tout autour de la ville avec l'enfant. Alors Altdorf reconnaitrait l'incarnation de Sigmar et les portes de la ville s'ouvriraient d'elles-même. Toute l'assemblée l'applaudit. Puis l'enfant pris la parole pour du haut de sa majesté nous donner confiance. Les gens étaient en pleurs, ainsi que nous tous... tous, sauf Dunkel qui semblait rester insensible au charisme du petit Karl. Oliver semblait d'ailleurs aller un peu mieux, Valnik ayant réussi à le remettre sur pieds, et depuis qu'il s'était relevé de son état précaire, il semblait comme changé. Nous pourrions dire plus discret, peut-être avait il grandi en fin de compte... Quoiqu'il en soit ce fut un des rares à refuser de partir en procession, procession qui n'eut pas l'effet escompté d'ailleurs... Puisqu'il en était ainsi, c'était à nous d'emmener l'enfant au sein de cette cité. Nous nous préparâmes pour partir discrètement. L'enfant semblait prêt à nous suivre. Il avait étrangement l'air un peu absent. Il voulait juste bien faire et semblait obéir aux ordres qui lui étaient donnés. Lui-même m'avait dit plus tôt dans l'après midi que si c'était bien de faire cela, il le ferait, que lui, son seul but de toutes façons était d'aller à Kislev, pour rencontrer quelqu'un de cher...
« Quelqu'un de cher ?» voulais-je demander. Mais je n'osais pas et restais silencieux.


- « Je n'en sus pas plus...» dit pépé qui avait compris mon interrogation. « Nous partîmes pour le bateau prêt à embarquer quand Dunkel finit par nous dire qu'il était tracassé. Il avait vu pendant la procession autour de la ville cette dernière s'ouvrir miraculeusement pour accueillir une congrégation de Shalya, et il commençait à douter du bien fondé de notre mission. Et si l'enfant n'était pas si bon? Et si il était la marionnette de forces démoniaque? Le conduire au coeur d'Altdorf revenait alors à faire rentrer le loup dans la bergerie mon petit! tu comprends ? »
Je ne disais rien mais je fis oui de la tête.
- « Pris dans le doute nous décidâmes alors de ne pas remonter le Reik vers la capitale, mais au contraire d'emmener l'enfant dans le sens inverse, le temps pour nous de comprendre ce qui se passait. Mais nous en eûmes pas le temps. Quand nous sommes arrivé au bateau, il était escorté par plusieurs hommes encagoulés. Après tout, nous devions passer inaperçu, cet accoutrement approprié ne nous mis pas la puce à l'oreille. Tandis que Valnik, Rutger et Albrecht était descendu auprès de l'enfant pour lui parler de notre décision, Dunkel était resté sur le pont afin de pousser la barre du navire pour faire demi-tour. C'est à ce moment que l'un des hommes encagoulés, celui qui veillait sur la barre, ouvrit le feu à bout portant sur le pauvre Dunkel. A peine remis de ses blessures, ce coup de tromblon porté à coups portants aurait du lui être fatal... Mais rien ! pas une égratignure! tu m'entends, rien! La voilà bel et bien la force, la puissance et la gloire de l'enfant. Il nous protégeait ! »
Ainsi c'était donc vrai me dis-je intérieurement. Ce petit enfant qu'à côtoyé pendant des heures mon grand-père était bel et bien l'incarnation de Sigmar... cela me faisait rêver... et mon grand père était à ses cotés, c'était fabuleux !
- « Au coup de feu », continua mon pépé, « au coup de feu donc, tous les hommes nous tombèrent dessus. Nous dûmes alors combattre férocement, Wissendorf déployant sa hallebarde contre plusieurs hommes dans la soute et Albrecht lançant miraculeusement une lumière vive de ses mains pour repousser les assaillants. Valnik couru sur le pont porter secours à Dunkel qui malgré la grâce de l'enfant n'était pas encore en état de combattre. Ce dernier avait réussi à faire basculer dans le Reik son ennemi d'un coup de fléau bien placé, mais déjà un second lui portait un vilain coup de dague au visage. Dunkel à terre, livré à l'ennemi tel un veau au boucher était prêt à se faire saigner comme une vieille truie, mais l'homme qui le menaçait ,voyant Valnik débarquer sur le pont, se mit à fuir! Pendant ce temps en bas, le combat faisait rage. Wissenforf épuisé, blessé de toutes part, continuait de se battre férocement, faisant tourner la hampe de son arme, faisant gicler le fer dans une rage impressionnante. Albrecht, ce pauvre malheureux, non aguerri au combat de défendait avec sa dague de mieux qu'il le pouvait. Ce combat semblait interminable... Lorsque sains et saufs, ils finirent pas sortir de la soute désormais en eaux... »


- « En eaux ?? interrompais-je de manière spontanée. Mais...? »
- « Oui, en eaux, car le bateau livré à lui même avait heurté la berge et commençait à s'enfoncer dans les eaux sombres du Reik. Et quand je dis sombre, c'est que désormais dehors, il faisait nuit. Donc... lorsqu'ils finirent par sortir de la soute - désormais en eaux - il n'y avait plus personne sur le navire. C'est par chance qu'ils aperçurent dans l'obscurité des ombres sur la berge...
- « Des ombres ? » dis-je. Je ne pouvais plus contenir ma curiosité.
- « Oui, des ombres... Valnik et Dunkel courraient après Vanderpeer qui fuyait, une ombre gigotante sous le bras. »
- « Karl ?» éructais-je
Mon grand père ne répondit pas. Il ne semblait pourtant pas fâché après ma curiosité sans borne et mon manque de patience. Non, il semblait simplement être inondé d'une concentration préoccupée. Après un instant, il finit par reprendre :
- « Dunkel avait réussi à attraper Vanderpeer avec son lasso tandis que Valnik tentait de l'appréhender. D'un mouvement vif de Dunkel, tous se retrouvèrent dans le Reik. Tous se débattaient à présent dans les eaux sombres du fleuve. Le lasso de Dunkel semblait ne plus tenir sa prise, mais à la surface point de Vanderpeer. Valnik plongea sous l'eau plusieurs fois mais rien. Vanderpeer avait disparu. Valnik qui n'abandonnait pas finit par apercevoir, on ne sait comment, une forme enfantine qui s'enfonçait au fond des flots.... Il fit tout ce qu'il put pour le remonter, tout... mais il faisait nuit, et avec la pluie de la journée l'eau était boueuse... Il mit du temps pour remonter le corps de l'enfant. Albrecht et Wissendorf qui aidèrent tout le monde à rejoindre la berge ne purent que constater l'évidence en soulevant le drap dans lequel était enrubanné l'enfant...»
- « Karl s'est noyé ? » balbutiais-je, « le petit Karl... la réincarnation de Sigmar, noyé ? »
Mon grand père restait silencieux. Sa main tremblait de plus en plus. Sa tempe s'agitait, il était crispé sur son fauteuil, entre la transe et l'angoisse du souvenir. Je compris que ce n'était plus mes phrases intempestives qui le secouaient, mais la réalité de l'évidence qu'il se remémorait.
- « Karl s'est noyé ce jour là, c'est bien cela grand-père ? » demandais-je plus doucement.

Il ne répondit pas.

Après un temps qui me semblait une éternité, il me regarda droit dans les yeux avec tendresse. J'en fut décontenancé. Il semblait triste et fou. A la fois son regard me bouleversait, à la fois il me terrorisait. Il finit par articuler:
- « Ce n'était pas Karl... »
- « Hein??? Quoi pépé, mais alors... c'était... oui, c'était...non...? »
Il me faisait oui de la tête de manière machinale, comme absent. Je repris:
- « C'était... le... le petit Grégory ?»
Et Vlam deuxième ! Encore une tarte dans la gueule.
- « Ce n'était pas Karl, mon petit dis le grand père. C'était Till... »
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par Ackinty »

J'arrive pas à me décrocher de mon fauteuil, j'attends la suite !!!
Superbe CR en tout cas, autant de suspens dans autant de boue, c'est incroyable :lol:
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

hé hé merci. Les CR multi points de vue sont souvent accrocheurs en général (c'est pareil avec nos chroniques de Barrowland sur le Trône de fer)
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

Et hop, nouveau CR rédigé par notre érudit Albrecht Steinhäger, décrivant de manière fort humoristique notre infiltration et nos tergiversations dans la capitale de l'Empire.

Et ecore, vous, vous n'avez pas la version brochure illustrée en pdf... un vrai bonheur



Visitez la capitale.

Peu importe comment vous arrivez, venez comme vous êtes
Par la grande porte avec les masses de province plus ou moins fanatisées, ou par le fleuve cachés
dans des caisses par des bateliers striganis toujours tellement typiques, si vous avez les moyens laissez vous tenter par le grand frisson.

Pour les durs, les harassés du voyage et de ses rencontres bigarrées nous recommanderons de passer prendre une paillasse authentique à l'oratoire de Shallya situé à juste quelques minutes du port. Amputations, lèpres diverses et bouillon de chausses garantis. Le concierge est un peu rude mais n'est-ce pas cette attitude hautaine que vous venez chercher à Altdorf ? Cependant les soins laissant à désirer dans cet établissement, nous vous conseillons pour vos travaux de barbe et couture de vous rendre si possible en voiture chez un professionnel. Vous vous munirez de moyens de paiements universels, les tarifs pouvant varier du simple au triple en fonction de l'artisan (en de la tête du client). Attention à l’âpreté des marchandages qui peuvent parfois dégénérer.

Pour ceux à qui la propreté et la convivialité importent, il trouveront à quelques encablures de là l'excellent Goret Luisant (striganis bienvenus). Chambres exiguës mais impeccables, clientèle locale ancrée dans la vraie vie, et surtout le petit déjeuner impérial si copieux avec son bol de lait de chèvre tiède qu'il vous fera vous attarder à table et pour un peu oublier votre programme chargé de la journée.

C'est maintenant l'heure de faire des emplettes ! Pour éviter des achats regrettables, vous vous demanderez qui a vraiment besoin de quoi en fonction des habiletés et loisirs de chacun, mais vous ferez également un inventaire préalable de vos possessions... quoi de plus désagréable que de se frustrer d'une belle masse d'arme pour se rendre compte ensuite qu'on possédait à échanger une belle épée ayant appartenu à un prétendu vampire.

Petite rappel d'une règle élémentaire du visiteur en groupe : ne laissez pas les questions d'argent vous pourrir le séjour. On évitera de confier tout le pécule à un seul trésorier, si habile et intègre soit-il. Ne voudriez vous pas éviter ces scènes pénibles où l'argentier est si pingre qu'il refuse de délier les cordons de la bourse commune pour la bradwurst sur une petite place typique qui vous fait tellement envie ? Tout ça sous prétexte qu'il y a un programme à tenir, qu'il faudrait aller rendre visite à un certain Ansel, ou à un autre Estelmann, ou encore chercher un collier pour on ne sait qui !

Pour plus de confort et de pouvoir d'achat lors de vos parties de lèche-échoppes, veillez à bien vous souvenir de vos lointains débiteurs : le cousin d'un ami lointain vous doit de l'argent ?
Payez-vous, à crédit s'il le faut, des vêtements clinquants, passez faire un tour aux bains publics, quand bien même vous détesteriez l'eau, et allez réclamer votre du sans complexes. Pensez à tous les biens de qualité que vous pourrez acquérir en vous donnant un peu de mal pour vous mettre au niveau du mode de vie de la capitale.

Une nouvelle tendance dans le tourisme s'offre à vous. Sachez-vous montrer à la pointe. Pourquoi ne pas pratiquer le tourisme administratif ? Quoi de mieux pour s’imprégner de l'esprit d'un empire que de se confronter quelques heures à ses fonctionnaires ? Vous prendrez soit le chemin le plus long rempli d’embûches de paperasseries et de formulaires erronés, soit, pour les plus aventureux le chemin rapide et excitant de la corruption d'agents de justice. Vous frissonnerez à la rencontre d'un juge hors d'âge en tentant d'avoir avec lui des débats profonds sur le service, l'esclavage, le devoir, l'orgueil et la bonne utilisation de l'argent public.



En sortant du bâtiment altier, ne vous laisser pas griser par tant de majesté : vous ferez bien de battre le rappel des troupes et spécialement celui des enfants qui ont tendance à disparaître dès qu'on les laisse un moment sans surveillance. Même si il se trouvera toujours quelque bons bougres plus paternalistes que les autres dans votre petite troupe, ne tentez pas la malchance : les jeunes peuvent très vite faire de mauvaises rencontres, prendre de sales habitudes et ruiner votre séjour.

Mise en garde : chez certains sujets fragiles, l'arrivée dans une cité de tant de profusion peut créer un certain type de vertige. Les symptômes les plus courant en sont la rébellion contre son ancienne vie, l'illusion que tout devient possible, la paranoïa, le brusque abattement, ou encore des crises de dépenses inconsidérées. Des experts signalent dans des travaux récents que des discussions abstraites trop poussées peuvent exacerber ce phénomène. Sachez au sein de votre petit groupe repérer les premiers signes de ces troubles avant qu'ils ne fassent tourner votre séjour au vinaigre et plutôt que de discuter sans fin sur les concepts de justice, de liberté et de service retournez plutôt marchander ce joli petit gantelet déniché tout près de votre pension et vous vous sentirez mieux.

Quoi de mieux pour évacuer les tensions de fin de journée qu'une petite virée à l'académie de magie, lieu unique et distrayant s'il en est. Mais n'en parlons pas trop, sachons garder ici une part de mystère afin que votre découverte garde la saveur de l'expérience authentique que vous méritez.

Altdorf, parce que vous le valez bien.
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

bon voici le dernier CR. Je vais le faire en deux posts, parce que bon...
Au programme: des révélations fracssantes, et un mystère qui s'épaissit de plus en plus!
C'est mon personnage, le vétéran pulmonaire Rutger Wissendorf, qui est aux commandes...



- Guten morgen l’ami, le soleil est à peine levé, et j’ai bien soif puis-je prendre une bière avec vous ?
- T’es qui péquenaud pour venir me pourrir mon Bratenwürst matinal ? Pourquoi tu vas pas faire chier quelqu’un d’autre ?
- Ah, euhh…vous êtes direct vous. Je pourrais converser avec d’autres, mais vous êtes le seul dans la salle, les choix sont limités. Je me présente, Gunther Strack, je suis, euh… sacristain. J’ai fait partie de la sainte procession pour l’Enfant Dieu, et je vous ai aperçu là-bas, vous et vos amis. Vous êtes bien Rutger Wissendorf, le vétéran, suprême gardien de l’Escalier lors de la bataille de la Paye du Moissonneur ?
- Grmbllll, humpf !
- Allons allons ne partons pas du mauvais pied. Je suis sûr que vous avez des aventures trépidantes à me narrer. Beaucoup se demandent ce que vous êtes devenus après avoir subitement disparu
- Et pourquoi je te causerais à toi tocard ? Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof(bruits de toux plutôt immondes avec crachins de sang associés)
- Parce que… je connais bien des secrets, et notamment le fait que cet aubergiste garde au fond de sa cave un tonneau de vin estalien plus pur que les fesses d’un nouveau-né et plus fort que la charge de mille taureaux ! Ce serait criminel de ne pas y goûter n’est-ce pas ?
- Ahh. Bon. Allons y alors. Mais je vous préviens hein, si je vous raconte trop de choses, je serai obligé de vous tuer après !!
- -OOOooh, brrrrr, arrêtez vous m’effrayez… venez, descendons, j’ai la clef de la cave

(au fond de la cave, une bonne douzaine de chopes plus tard…)

.- Fascinant, fascinant… et donc cette nuit avant hier fut agitée ?
- Ouais, horrible ! J’étais seul au milieu d’un océan de pourriture… mon corps se déformait, des bubons éclataient de partout, mes poumons remontaient le long de ma gorge, noircis, verdâtres… Ahhrrrin ahhrin… et je voyais…. Agnès
- Une putain du port ?
- C’EST MA FILLE SALOPA…. Aaah ma tête, ça tourne… je… que ?
- Ce n’est rien, juste le vin, tenez reprenez-en
(boit une nouvelle rasade)
- Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof ouais elle était là, en train de brûler, les yeux en sang… et moi, je voulais la sauver, mais mes jambes étaient devenues molles, visqueuses… la maladie me bouffait tout le corps ! Et là, un nuage de mouches m’a englouti… je pensais crever, mais son contact a apaisé mes douleurs, je ne sentais plus les brûlures de la chair putréfiée… je pouvais voir, marcher, courir… C’est horrible à dire, mais la main souillée du Père pouvait me faire ignorer ma maladie… assez longtemps pour sauver Agnès. Rêve abominable je vous dis !
- ou prophétique… Et le lendemain matin ?

- L’ambiance était morose. Les autres aussi avaient fait des cauchemars. Et puis Til était vraiment parti… je m’attendais à moitié à ce qu’il revienne, penaud, qu’il voit en moi un père et qu’il se destine à devenir un brillant soldat, mais non, il erre toujours seul dans Altdorf, à la merci des dangers les plus vils. Les autres ont l’air de s’en foutre, mais pas moi… On décide de se séparer. Oliver et Albrecht vont rechercher le collège de magie. Valnik, lui, est toujours furax parce qu’il a croit qu’on lui a volé sa part du butin (sur les dettes de Van Toor, on a récupéré 100 couronnes qu’on a divisés entre Albrecht, Oliver et moi). On lui a rien volé, on juste décidé de gérer le budget à sa place, de manière plus honorable… s’il a besoin de quelque chose, il nous demande. Du coup, il veut retourner voir son Excellence Salazar von Urteil qui siège au Tribunal. On l’a vu la veille, et il sera surement irrité de voir Valnik pleurnicher pour des broutilles, mais je décide quand même de l’accompagner, pour qu’il ne puisse pas mentir trop effrontément.

Nous connaissons le chemin, nous cavalons jusqu’à son bureau dont nous ouvrons la porte en trombe pour… tomber nez à nez avec un collecteur d’impôts binoclard et rabougri, un Crepin j’sais plus quoi, qui nous insulte presque en nous foutant dehors. Il occuperait ce bureau depuis quelques mois… merde, on s’est gourrés. Je me disais bien que le Strigani avait l’air trop sûr de lui
Nous demandons à l’insupportable greffier de l’accueil la liste des juges itinérants du Reikland et de leurs bureaux. Selon lui, qui peut déchiffrer ces trucs bizarres qu’on appelle des lettres, des mots, des phrases, Salazar von Urteil n’y figure pas.
Gottferdom ! Quelle est donc cette mascarade ? Nous nous sommes précipités chez un de ses collègues. Il nous a ri au nez en nous expliquant qu’il avait en effet connu Salazar von Urteil, un juge aveuge et opiniâtre… mort il y a 15 ans !!!

-Mais n’était-ce pas ce juge avec qui vous vous balader depuis plusieurs mois dans votre carriole ?

- Mais oui !!! Nous l’avions encore vu la veille au tribunal ! Un scribe nous a menés à une stèle lui rendant hommage (enfin, ça reste toujours des gribouillis sur une pierre pour nous). Sous le choc de cette révélation , j’ai eu l’impression d’être écrasé par le cul de Sigmar. Soit on nous ment (mais, qui, pourquoi, comment ?) soit… c’est pire encore !

L’homme qui m’ a tiré du désespoir, redonné du sens à ma vie, fait croire en la justice, serait un imposteur ? Je me raccroche un peu au fait qu’il a dû faire croire à sa mort, et que c’est tous ces cons du tribunal qu’il a trompés, mais des détails clochent là aussi…

J’obtiens contre un paiement exorbitant la dernière adresse connue de son Excellence. Un messager me transmettra l’information au Goret luisant . Une quinte de toux rauque et puante me cloue presque sur place

-mmmm, et vos deux autres camarades alors ?

- Hic, un autre godet d’abord !
- Mmm, oui, tenez…
- Ssluurp. Bon, alors les deux autres comiques, ils sont partis chercher le collège de magie
- Lequel ?
- Rhha, tu m’cherches ou quoi ? C’est moi qui raconte ou c’est toi, puceau de chapelle ?
- C’est vous….
- Alors bon, voilà ils cherchent le collège, mais il est invisible, un truc de protection magique à la mords moi le nœud. Pourtant, en arrivant par le Reik, Albrecht était persuadé d’avoir vu une sorte de pyramide dorée flottant au milieu des bâtiments de la ville. Ils rendent visite à un apothicaire, maitre Grosjean qui règne en tyran sur ses apprentis. Ce personnage truculent et colérique leur apprend qu’il existe 9 collèges de magie, tous protégés par des sortilèges compliqués. Par contre, le nom d’Estelmman,
( que nous conaissons via le papier trouvé sur la cadavre de Van der Spier :Altdorf. Demander Estlemann. Collier pour cérémonie lui parle. Il ne s’agit pas d’un sorcier mais bien d’un libraire installé dans un quartier étudiant et miteux (pléonasme ?)

Ni une ni deux, ils s’y rendent, et découvrent un macabre spectacle : la librairie n’est plus qu’un tas de ruines fumantes devant lesquelles s’agitent pas mal d’étudiants surexcités. Un contingent de miliciens patibulaires empêchent quiconque d’approcher et encore moins d’éteindre l’incendie dont ils sont apparemment à l’origine. Ils ne répondent pas ou peu aux questions. Ils sont menés par un certain Golfus, qui n’est pas un rigolo même s’il a le nom tout droit sorti des studios Disney. Il se sont chargés de brûler cet endroit maudit où auraient circulés des ouvrages impies et démoniaques.
A Altdorf, des milices de répurgateurs amateurs se montent parfois spontanément, et ils n’ont besoin que de très faibles prétextes pour livrer aux flammes hommes, femmes et bâtiments. Surtout lorsque les séquelles d’une terrible guerre contre le Chaos sont encore cruellement ressenties à travers l’Empire.

Pas encore assez bourré pour se frotter à ces types, Oliver entraîne Albrecht dans un estaminet voisin, sur-bondé d’étudiants fauchés et braillards. Les discussions dérivent de sujet en sujet : la littérature tiléeenne, la bière blonde, Novalis le poète, la bière brune, les événements récents, la bière ambrée… de quoi refaire le monde toute la nuit quoi. Mais l’harmonie est brisée, quand Oliver, des étoiles plein les yeux, évoque avec ferveur la croisade et la pureté majestueuse de l’Enfant divin. Le mur de rires moqueurs qui le fauche en pleine envolée lyrique le rend de fort méchante humeur. Il finit quand même par apprendre d’un autre groupe que des rumeurs sulfureuses planaient autour du libraire Estelman. Des grimoires interdits, des visiteurs nocturnes suspects, et un laboratoire secret en sous-sol de la librairie…
Soudain, Albrecht, qui était monté à l’étage, redévale les escaliers en hurlant « Dunkle !! Je l’ai vue ! La pyramide nimbée d’or ! Elle flotte sur Altdorf ! Je l’ai vueeeeee !! Je sais où la trouver ! Suis-moi !!! »

- Ah, intéressant Rutger. Deux étranges camarades que vous avez là. Ces aventuriers de la pyramide perdue ont-ils trouvé leur Graal ?
- Ha ha ha non. Ils ont couru comme des morts de faim pendant deux heures, mais Albrecht n’a pas fonction « radar » quand il est au ras des rues
- Et vous, qu’avez-vous fait ?
- Moi ? J’étais pas avec eux… on est revenus au Goret luisant avec Valnik. J’étais complètement vidé par cette nouvelle absurde que nous avions apprise. Valnik, lui, toujours obsédé par les petites pièces qui brillent et la soi disant justice équitable (concept qu’il venait de découvrir quand, pour une fois, ce n’est pas lui qui arnaquait sciemment son monde) tirait toujours une tronche de vingt pieds de longs. Il a réitéré ses exigences, puis est passé aux menaces voilées. On est donc quitte pour dormir avec la bourse sous l’oreiller, génial . A la fin de son réquisitoire absurde, il s’est barré, sans vouloir me dire où il allait. Je suis resté pour réfléchir à notre énigme et au cas où Oliver et Albrecht repasseraient par ici, comme c’était convenu
- Et vous avez réfléchi comment ?
- Déjà, en commandant un rôti de sanglier aux pruneaux et son coulis de bière des montagnes
- Ah. Et ensuite ?
- Ensuite, j’avais plein d ‘idées confuses en tête, alors pour y mettre de l’ordre, j’ai commandé un second rôti de sanglier aux pruneaux et son coul…
- Je vois, je vois… une après midi passionnante en somme ?
- Hé hé ouais, Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof aaarh. Mais bon, maintenant, je sais ce qui s’est passé là-bas !
- Ou ça là-bas ?
- Dans ton truc du cul !!! Ah aha ahahahh ! Mais non petit con, chez Estelman ! Par hasard ou par nécessité, je te laisse trancher, Oliver et Albrecht sont en fait revenus près de la librairie calcinée après leur course vaine et ridicule. Et ils sont tombés nez à nez avec… Valnik qui avait rampé dans cette direction finalement, mais il y avait toujours ces foutus miliciens qui s’assuraient que chaque centimètre carré flambe.

Oliver s’est à nouveau frotté à eux, mais il ne s’est pas dégonflé cette fois quand leur pseudo-chef lui a presque craché à la gueule. Il a fait mine de se soumettre, mais lui a décoché un uppercut surprise bien senti. Hé hé brave petiot, il commence à être autonome, je vais bientôt pouvoir lui enlever ses couches !
Par contre il a fallu qu’il dégaine fissa parce que Môssieu le répurgateur, au lieu d’apprécier les joies d’une bonne bagarre, a essayé de trancher net notre petit bourrel. Ce faisant, il a maladroitement baissé sa garde, et Oliver en a profité pour lui asséner un coup de fléau en pleine poire qui a fait voler dents, nez et oreille sur les pavés.
Tout fier de lui, il a poussé un cri de rage et de victoire, mais quand les 5 compagnons de sa victime l’ont chargé en beuglant, il a décidé de tourner les talons et de tenter de traverser Altdorf en moins de 5mn, le peloton de tueurs à ses trousses. Ha hahahah aha aha Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof… arrhh… kof kof

-vous ne pouvez pas rire sans cracher vos poumons avec vous ? Que vous arrive-t-il ?
- eurehuu eurehu… Non rien, c’est juste l’image de Dunkle déjà épuisé par son marathon inutile obligé de se retaper une course effrénée avec tout son barda… c’est assez drôle

- Très bien, mais dites m’en plus. Je suppose que vos deux autres compagnons ne sont pas restés inactifs pendant ce temps ?
- Ah ah vous les connaissez bien vous on dirait. Effectivement, ils ont profité de la diversion spontanée d’Oliver pour fouiller librement la ruine fumante. Mais entre un Valnik désordonné et un Albrecht toujours stoned les yeux dans le vague en train de balbutier des conneries sur la Pyramide qui se refuse à lui, ils n’ont récolté dans un premier temps que de la suie sur les mains et des cendres dans les naseaux ! Heureusement, par mégarde ils ont marché sur une trappe bardée de fer qui rendait un son différent. Sûrement l’accès au fameux sous-sol «impie ».

Ils sont descendus avec de courtes chandelles et le fameux laboratoire maléfique s’est avéré être juste une annexe de la librairie, avec plus d’étagères et de livres. Les flammes ont quand même atteint cet endroit via les soupiraux. Ce n’est pas calciné, mais les livres ont pour la plupart illisibles et il est difficile de respirer. Les recoins sombres sont légion, et les deux avancent à touts petit pas. C’est l’occasion d’ailleurs d’une belle rencontre : Valnik et un rat se sont effet fixés intensément plusieurs secondes. Quelle émouvante retrouvaille familiale !
Les bruits sont inquiétants, l’ambiance un peu sordide…
Une porte d’armoire grince : Valnik saisit son fouet, prêt à intervenir
Un croassement lugubre provient d’un soupirail, Valnik dégaine son épée elfique, l’air affolé.
Des voix semblent s’approcher de la trappe : Valnik se cale contre une étagère et vise l’ouverture avec son tromblon.
Valnik, c’est un peu Sport Billy : à chaque problème, il fouille son barda et trouve une arme à empoigner !
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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