[CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

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Yoi
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Yoi »

Je voyais pas Volken comme ça :rock
cf le nouvel avatar de Zakhan Noir
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pelon
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par pelon »

c'est volken vieux
Yoi
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Yoi »

un savant mélange IRL et de Volken :D
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Et voilà la suite, écrite par notre nouveau joueur. Vous allez voir, c'est du tout bon !

Chapitre 35 - Free at last

Mille six cent quarante-trois jours. Un an, six mois et… combien déjà ? J'ai perdu le fil de mes comptes en même temps que mes derniers espoirs de quitter cette cellule crasseuse et exigüe. Personne ne viendra plus me tirer de là. Ils m'ont tous oublié, Edrick le premier. Je connais désormais chaque recoin de ma geôle. La lumière du jour n'arrive jamais ici.

Parfois, il m'arrive de regretter l'époque où l'on m'interrogeait. Certes, les séances de torture n'avaient rien d'agréable mais elles avaient au moins le mérite de rompre la monotonie. Désormais, le temps s'écoule pour moi sans autre repère que les repas qui me sont apportés, le plus souvent pendant mon sommeil. Je dors beaucoup désormais.

Les premiers temps, je repensais souvent à ma situation. Ceux qui me connaissaient, mes amis… comment ont-ils pu m'oublier ? Il faut croire que personne ne s'inquiète de mon sort. Il serait pourtant facile à Edrick de me faire quitter ces lieux. Et ce Roose Bolton, comment m'a-t-il démasqué ? Quel est son secret ? Ce Tallhart ne se serait jamais douté de rien sans son intervention, j'en suis persuadé.

Parfois, je ressens un tel désir de vengeance qu'il me semble que je pourrais me glisser entre ces barreaux pour accomplir mon destin. À d'autres moments, je ne trouve plus le courage de me lever pour utiliser les toilettes. Comme il me semble loin alors, le temps où j'avais agressé mon gardien pour tenter de m'enfuir…

Mais aujourd'hui, il règne une agitation particulière. Il y a plus de bruit que d'habitude. Je ne peux pas dormir. Mû par je ne sais quelle curiosité, je parviens à me traîner jusqu'aux grilles de ma cellule. Évidemment, de là, on ne voit rien ; on ne voit jamais rien depuis ma cellule. Avec l'énergie du désespoir, je fais jouer les barreaux dans leur logement de pierre.

- Ola, qu'est-ce qui se passe ici ?
- Dis donc, tu vas la fermer toi, là-bas ?

C'est un grand échalas qui vient de me parler, à peine un gamin pourtant. Il a un air vaguement familier. Je ne peux masquer ma surprise en reconnaissant derrière lui le fils d'Edrick et Brand. Il y a même avec eux la femme d'Edrick, habillée pour la guerre. Évidemment, tous font mine de ne pas me reconnaître. Brand est le seul qui manifeste une quelconque joie de me revoir. Je suis rassuré de constater que sa loyauté ne s'est pas totalement évaporée en quatre ans.

- Qui c'est, ce type ?, demande le jeune Immortel.

À sa mise, je comprends immédiatement que son père n'est plus. La nouvelle m'aurait sans doute attristé… si on ne m'avait pas laissé croupir ici pendant plus de quatre ans.

- Vous ne le reconnaissez pas ?, demande Brand. C'est Wyndom Wyatt, l'un des plus proches conseillers de votre père.
- Ah oui ? Il faisait quoi ?
- En tout cas, présentement, il ferait bien de prendre un bain, intervient le grand benêt de tout à l'heure, qui s'avère être Volken, le fils de Jorren Blacksword, l'ancien maître d'armes du château.

Brand procède rapidement aux présentations, du mieux qu'il peut. Contrairement aux autres personnes présentes, Edrick manifeste un vague intérêt pour ma personne. Il me fait remettre une bourse et me propose de me reposer en attendant de rentrer à Deathwatch avec eux. Je n'ai pas les idées très claires, mais je serais fou de refuser.

Sans masquer la délectation que mon ignorance lui inspire, Volken entreprend de m'informer des événements qui se sont succédé depuis quatre ans. Le roi Robert est mort. Ma foi, tant pis pour lui. J'apprends maintenant que son fils ne serait pas le sien, mais le fruit des amours incestueuses de sa femme et son beau-frère. Stannis, le frère du roi, réclame maintenant le trône, soutenu par une étrange mais puissante secte. Quant à Edrick, il serait mort dans des circonstances mystérieuses, ce qui ne semble pas chagriner mon interlocuteur.

Tandis que nous marchons dans les couloirs du château de Torrhen's Square, je prends conscience de l'ampleur du désastre. Edrick, quels monstres avons-nous élevés ? Nous-mêmes n'avons jamais rechigné à nous salir les mains mais aux quatre coins du pays, on ne trouve plus que des dégénérés qui semblent considérer les actes les plus vils comme tout à fait ordinaires. Quelle folie !

Je pars me reposer mais, malgré mon dégoût, le besoin de socialiser est le plus fort. Je propose donc à Volken de nous retrouver pour boire un verre ensemble. Boire un verre… voilà une chose que je ne pensais plus pouvoir faire jusqu'à la fin de mes jours et, pourtant, cette activité me paraît bien futile au regard de tous ces événements… et de mes propres projets. L'euphorie de la liberté n'a pas duré une seconde (mais quelle seconde !) ; déjà, je rêve de prendre ma revanche sur un certain nombre de personnes.

J'ai appris au passage que ce Roose Bolton était devenu quelqu'un d'important. Peut-être l'était-il même déjà avant. Cela ne m'étonne guère. Les puissants se reconnaissent entre eux. Pour moi, ça ne fait aucune différence. Quel que soit le temps qui me reste à vivre, je l'emploierai à redresser les torts qui m'ont été faits.

Toutefois, il me faudra du temps pour mener ces entreprises à bien. La captivité m'a considérablement affaibli et, comme Volken me l'a fait remarquer, mon ignorance ferait rire n'importe quel enfant de neuf ans un tantinet éveillé. On ne se venge pas dans de telles conditions.

Une fois rafraîchi, je retrouve Edrick et sa cour. Ma première cuite va devoir attendre : nous apprenons par un corbeau messager qu'un important détachement de Fer-nés se dirige vers Deathwatch, ce qui plonge mes interlocuteurs dans la plus vive émotion, pour deux raisons. La première est relativement évidente : personne n'aime voir sa ville pillée. De plus, Edrick semble nourrir une vive aversion pour les Fer-nés. Volken répond très obligeamment à mes questions, tout en devisant stratégie avec Edrick et en interrogeant Lady Lyanna sur sa grossesse, ce qui en dit long sur sa vivacité d'esprit.

Il y a manifestement des liens invisibles entre ces trois-là mais je m'en occuperai plus tard. Contre l'avis de ses plus proches conseillers, Edrick souhaite condamner le port afin de couper la retraite à ses agresseurs. "Un bon Fer-né est un Fer-né mort", répète-t-il avec insistance. Je me garde bien de le contredire.

L'Immortel décide donc de faire évacuer le port et demande à ses troupes de tenir le siège le plus longtemps possible. Nous rejoindrons Deathwatch par bateau mais Edrick compte débarquer un peu plus tôt à la tête d'un petit détachement. À ma grande surprise, il me demande de l'accompagner. Son offre m'étonne d'autant plus que je n'ai guère eu l'occasion de briller depuis ma libération. Une rapide joute amicale avec Brand m'a permis de mesurer tout ce que j'avais perdu au cours de ces quatre ans.

Par chance, il faut une dizaine de jours pour rallier Deathwatch par voie fluviale, ce qui me laisse le temps de reprendre des forces. Pour mes compagnons de voyage, ce trajet est un supplice ; pour moi, c'est un délice. Le simple fait d'admirer le paysage suffit à mon bonheur. J'observe tout de même du coin de l'œil Volken et Lyanna qui, décidément, ont beaucoup de choses à se dire. Je conserverai sans doute longtemps un souvenir ému de ce voyage. Je ne partage pas l'inquiétude des autres et, l'espace de quelques jours, ma vengeance et mes autres projets me paraissent pouvoir attendre, peut-être indéfiniment…

Hélas, la réalité ne tarde pas à nous rattraper. Edrick me demande de l'accompagner avec quelques hommes. À ma grande surprise, il s'est fait construire un passage secret souterrain qui lui permet de rentrer au château en évitant le siège. J'avais le souvenir d'un gamin timide et effacé ; je retrouve un seigneur madré et impitoyable. Il tient davantage de son père que je ne le pensais.

Le siège se déroule de manière classique : les Fer-nés, qui sont effectivement très nombreux, ont encerclé la ville de façon à moduler leurs attaques. Toutefois, les forces de Deathwatch semblent avoir bien résisté à l'assaut. Le retour d'Edrick suscite une certaine surprise (le mien passe totalement inaperçu, à l'exception de quelques servants qui ont la courtoisie de me saluer), ce qui confirme le caractère secret du passage.

Malgré sa belle assurance, il semble bien pressé de s'entretenir avec une certaine Illirya. Il s'agit apparemment d'une prêtresse mais d'un genre qui m'est inconnue. Elle se montre courtoise à mon égard mais il y a chez elle quelque chose de vaguement dérangeant. Il faudra que je me renseigne à son sujet. L'heure n'est toutefois pas aux intrigues de couloirs ; Edrick a certes ramené un petit détachement de cavalerie, mais pas de quoi desserrer l'étau qui enserre Deathwatch. On nous apprend cependant qu'un certain nombre de Fer-nés ont déserté la nuit précédente pour des raisons mystérieuses.

Edrick continue à ignorer tous les conseils. Une seule chose l'intéresse, tuer tous les Fer-nés qui se trouvent à ses portes. Pour ce faire, il entend mener une charge de cavalerie en pleine nuit. Je n'ai pas encore retrouvé mon adresse d'antan, mais il me reste encore pour moi l'expérience. Cette guerre est menée par des gamins.

- Si je puis me permettre, peut-être devrions-nous attaquer directement leurs réserves ? Si leur attaque est simple affaire d'opportunité, ils n'ont sans doute pas pris grand-chose avec eux. Privés de nourriture, ils seront vite désorganisés.
- Ben oui mais… comment on sait où sont leurs provisions ?

Dans toutes les réunions, il y a toujours quelqu'un pour venir ruiner les bonnes idées par une question malvenue (mais non dénuée de bon sens). Curieusement, Edrick ne semble pas troublé outre mesure.

- Oh, ça, c'est facile. J'ai lu un jour dans un vieux parchemin que les Fer-nés cachent toujours leurs réserves au même endroit. Hein, n'est-ce pas Illirya ?
- Oui… oui, oui, ça doit être ça, en effet.
- Tiens donc, voilà qui est curieux, s'étonne le capitaine de la garde. Et où se trouve-t-il se parchemin ? Nous pourrions vérifier.
- Euh… je crois qu'il est tombé en poussière quand je l'ai lu la dernière fois. Mais je vais aller vérifier ça avec Illirya. Attendez-nous.

Nous ne connaîtrons pas le fin mot de cette histoire. Voilà encore un mystère qu'il me faudra élucider. Quelques minutes plus tard, les deux reviennent avec une réponse et une explication invraisemblable, que personne n'aura l'audace de remettre en cause. Il faut que j'en sache plus sur cette histoire. De toute évidence, cette femme a accès à d'innombrables secrets mais, s'il y a bien une chose que j'ai apprise dans ma vie, c'est que tout a un prix. Je me demande si Edrick est prêt à payer la facture qui l'attend.

Toujours est-il que notre raid nous attend. Une fois de plus, le seigneur me propose de l'accompagner et je ne peux faire moins qu'accepter. C'est toutefois une circonstance fâcheuse, car je n'ai jamais eu l'occasion de fréquenter une quelconque cavalerie. J'ai horreur de ces imbéciles de chevaux. Enfin, de quoi aurais-je l'air si je me désistais maintenant ? En revanche, on ne peut pas dire que l'Immortel fasse grand cas de ma santé. M'imposer toutes ces épreuves après quatre ans de captivité…

L'attaque se déroule sans incident et, conformément à ce que la sorc… Illirya nous avait annoncé, le ravitaillement se trouve bien dans la tente indiquée. L'opération n'est toutefois pas sans coût pour Edrick : pour sortir de la ville et y rentrer, nous avons dû emprunter à nouveau son fameux passage. Mais au retour, nos ennemis nous ont poursuivis jusqu'aux portes de son palais. Ne pouvant prendre le risque d'ouvrir un nouveau front, il s'est résolu à faire condamner cette issue, en utilisant du feu grégeois. Un spectacle impressionnant, quoi qu'on en dise.

Comme on pouvait s'y attendre, Edrick a été le premier à minimiser la chose. Son attitude en dit pourtant plus long qu'il ne veut bien le croire. De tels travaux (surtout réalisés dans le secret et en si peu de temps) ont dû réclamer beaucoup d'efforts. Il était pourtant prêt à sacrifier tout ça uniquement pour tuer quelques Fer-nés de plus. Il y a dans cette haine quelque chose qui dépasse largement la raison et il ne fait aucun doute dans mon esprit qu'il n'hésiterait pas à sacrifier bien plus que quelques pierres pour étancher sa soif de sang.

- Bof, j'en ferais construire un autre, répond-il froidement lorsque je l'interroge à ce sujet.

Où est passé l'enfant qui n'osait pas prendre la parole devant son père ? Quoi qu'il en soit, la nuit s'achève dans l'optimisme. Nous savons que, le lendemain, les forces conduites par Volken et Lyanna arriveront pour prendre nos adversaires en tenaille. Les renforts ne vont pas tarder à arriver.

Effectivement, à l'aube, des Fer-nés totalement désorganisés entendent les trompettes résonner comme un glas. Ils entament immédiatement une retraite vers Moat Cailin. Comme un loup ayant flairé l'odeur du sang, Edrick ne ressent plus la fatigue.

- Alors, vous venez Wyatt ? On ne va quand même pas les laisser partir comme ça ? On peut encore les harceler pour les empêcher de se terrer dans leur trou !
- Vous êtes certain que ça en vaut la peine, insiste Volken. À quoi bon risquer d'autres pertes ?
- Un bon Fer-né est un Fer-né mort.

À ce stade, il serait contre-productif de contester sa décision. Je me contente donc de flatter sa décision et j'accompagne le mouvement, même si je suis désormais plus soucieux d'empêcher cet imbécile de canasson de me rompre le cou. Ce serait tout de même dommage, après tous ces efforts. Nous harcelons donc la colonne de fuyards, mais les enjeux sont désormais ailleurs. Je constate au passage que Volken semble entretenir une étrange rivalité avec un individu que l'on n'a pas jugé bon de me présenter. Il faudra aussi que je me renseigne à ce sujet.

L'armée des Fer-nés ne tarde pas à perdre toute cohésion. Certains s'égayent dans les campagnes alentours, en quête d'un abri ou de nourriture. Ils sont rapidement passés par le fil de l'épée. Des combats sporadiques ont lieu ici et là mais, malgré la fatigue, les troupes de Deathwatch sont trop nombreuses et trop organisés pour que l'issue fasse le moindre doute. L'avant de la colonne parvient malgré tout à rejoindre Moat Cailin.

Sur ordre d'Edrick, les cadavres sont rassemblés et brûlés sans autre forme de procès. Il insiste curieusement pour que l'on conserve toutes les armes, les armures et les équipements susceptibles d'être réutilisés ou revendus. Une telle rapacité ne lui fait guère honneur, mais peut-être son geste a-t-il une autre explication que son étrange rancune à l'égard de ces pirates. Quoi qu'il en soit, c'est en héros vainqueurs que nous rentrons à Deathwatch le lendemain. Sur la route, Volken nous dit avoir obtenu de l'un de ses prisonniers l'assurance que cette attaque n'était motivée que par les circonstances et n'était donc pas le fruit d'une machination complexe, comme nous l'avions imaginé.

Dans l'euphorie de la victoire, chacun règle ses petites affaires. Le sieur Volken me paraît très occupé à courir d'un appartement à l'autre, mais j'ai moi-même de nombreuses choses à régler. À ma grande surprise, Edrick se montre assez généreux à mon égard. Il m'invite à prendre possession de ses anciens appartements, qui, me confie-t-il, ont été entièrement refaits. Il me propose également de lui décrire mes anciennes fonctions dans un document officiel, afin de lui permettre de m'en attribuer de nouvelles en rapport avec mes compétences. Si j'en crois une conversation captée du coin de l'oreille entre deux portes, il compte me confier une position que Volken occupe ou convoite.

Ma foi, je serais bien sot de refuser. Je ne suis visiblement pas le seul à faire l'objet de remerciements car cette Illirya (qui, semble-t-il, a joué un rôle important pendant le siège de la ville) a hérité d'un poste au titre pompeux et incompréhensible. Il ne fait cependant aucun doute que son astre brille sur cette maison avec un éclat de plus en plus vif. Comment une personne seule peut-elle gagner tant d'influence en si peu de temps ? Là encore, il faudra que je me renseigne.

C'est d'ailleurs à cette activité que je compte consacrer les prochaines semaines. Beaucoup de choses ont changé ici en l'espace de quelques années. Il faut que je redécouvre cette ville et ses habitants, que je renoue avec de vieilles connaissances. J'ai perdu tellement de temps… Mais désormais, la vie me doit une revanche. Et ceux qui sont responsables de mes tourments peuvent s'attendre à perdre bien plus que quelques années.
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pelon
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par pelon »

beau nouveau personnage et beau CR
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

yep j'ai beaucoup aimé aussi. Ca promet de nouvelles intrigues...
bon en tout cas, là, entre Ash Harbour, Torrhen's square et Deathwatch, on va pas tarder à mériter notre titre macabre de génocideurs de Fer-nés. Mais bon, faut dire qu'ils nous cherchent assez souvent!
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Yoi »

Il faudra cependant qu'il se renseigne
:google
(je en sais pas combien de fois il a dit ça j'ai trouvé le comique de répétition excellent)

j'ai aimé ce nouveau joueur :)
il va apporté un peu de fraîcheur et d'intrigue à notre joyeuse compagnie,
et en plus il semble avoir un faible pour Illyria et une position convoité par Volken (l'extravagant, glouton de pouvoir et un tantiné possessif sur le poulailler de Deathwatch ^^ )
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

allez voici le dernier CR tout frais écrit par Lady Lyanna, plus enceinte que jamais...

Y'a des spoils sur la situation politique au Nord, mais c'est léger, ça rentre pas encore dans les détails et les événements des livres 9,13,14,15 (en vf)

Chapitre 36

Pendant que Deathwatch panse ses plaies fer-nées, je profite du répit qui m’est accordé pour prendre un peu de repos. Le mestre a en effet été très ferme à ce sujet : à cinq mois de grossesse, les petites sorties guerrières façon Torrhen’s Square sont à proscrire à tout prix. Il voudrait même me contraindre à rester alitée jusqu’à mon accouchement… Mais il rêve ! Il ne sera pas dit que lady Lyanna Blacksword est restée impotente aussi longtemps.
D’autant plus que tous les tracas fer-nés qui ont envahi nos esprits ces derniers temps n’ont pas chassé du mien un élément essentiel : nous ne sommes toujours pas certains d’avoir châtié les vrais coupables pour le meurtre d’Astreïa, et nous courons potentiellement toujours une grande menace à ne pas considérer les Ryswell restants, soit Roose et Andre, comme des ennemis.

Ma décision est donc prise : avant que mon état ne m’empêche complètement tout voyage, j’irai passer quelques semaines à Blazetower, pour tenter d’y « prendre la température ». Lorsque j’évoque mon projet auprès d’Edrick, ce dernier tente aussitôt de m’en dissuader, arguant que cela pourrait mettre en danger la santé de son futur frère et qu’il est hors de question que je prenne des risques inconsidérés. Je lui rétorque que, si nous laissons courir l’assassin de sa femme, de bien plus grands dangers sont à redouter pour notre famille. L’argument ne fait absolument pas mouche : dans son incommensurable naïveté, je crois Edrick persuadé d’une part que le gentil Roose est incapable de faire du mal, et d’autre part que les liens qui l’unissent désormais à Andre sont trop forts pour que l’ancien bâtard puisse en vouloir aux Blacksword. Quel bougre d’ingénu ! De toute façon, il n’a jamais pu m’interdire quoi que ce soit, et cette fois-ci ne fera pas exception à la règle : je partirai, qu’Edrick le veuille ou non.
Lorsque j’informe ensuite son cousin de mon projet, je ne rencontre pas la réticence à laquelle je m’attendais. Lui qui était toujours le premier à vouloir me materner et me cloîtrer dans ma chambre au moindre signe de danger, surtout depuis ma grossesse, le voilà qui me pousse au contraire à me rendre illico presto chez nos voisins. Je comprends vite la raison de ce volte-face : avec son arrogance habituelle, il m’affirme sans rougir que, plus je serai loin de lui, et plus il me manquera, ce qui me poussera à revenir au triple galop. Je suis à deux doigts de lui éclater de rire au nez, mais me contente de lui faire remarquer l’inepte assurance avec laquelle il présume de son irrésistible pouvoir d’attraction.

Il me suggère cependant tout de suite de profiter de l’occasion pour aller consulter l’espion que lui-même a installé à Blazetower. Après m’avoir indiqué son nom, il me fait part du mot de passe convenu : « L’ourse resplendit dans mon lit ». Là, ce n’est plus le rire qui me vient naturellement, mais un profond agacement. Mais bref, passons… Volken me conseille également d’emmener avec moi l’ancien prisonnier de Torrhen’s Square : Wyndom Wyatt, qui remplissait, si j’ai bien compris, la fonction de maître-espion auprès de feu mon mari, et à qui Edrick Junior compte redonner cette place de choix. Il est vrai que nous manquons cruellement d’informateurs souterrains.
La conversation s’achève sur un tour qui m’est désormais familier : invoquant le besoin que mes enfants auront de grandir avec deux parents plutôt qu’une mère seule, Volken remet sur le tapis notre éventuel mariage. Je ne peux pas dire que cet argument n’ait jamais effleuré mes pensées : je m’interroge souvent, en ce moment, sur l’avenir que je pourrai offrir à mes petits, et sur les bienfaits que pourrait leur apporter une union, surtout au vu des circonstances. Mais je suis une ourse avant tout, et je n’ai moi-même jamais eu besoin de père pour grandir. À l’idée de perdre ma liberté à peine retrouvée, je sens mon âme qui se rebelle. Si mariage il doit y avoir, il se fera selon mes règles et avec un homme qui pourra m’apporter autre chose qu’une simple figure paternelle pour mes enfants.
Volken insiste tout de même en arguant qu’il a déjà repoussé Illirya par trois fois, pour me prouver à quel point son amour pour moi lui est plus cher que tout. Grand bien lui fasse ! Un peu d’abstinence de temps à autre, voilà de quoi lui faire les pieds ! Je clos rapidement la discussion pour aller au plus vite demander à Edrick d’envoyer Wyndom à Blazetower avec moi.

C’est chose faite, et nous voici rapidement dans la cité des Ryswell. L’accueil d’Andre est on ne peut plus amical : depuis que nous avons combattu côte-à-côte, il me traite comme un « frère » d’armes, peut-être même de façon encore plus virile que celle avec laquelle il considère Edrick. Je constate vite que l’état du vieux Rodrick n’a guère changé depuis son départ de Deathwatch, après la mort de sa fille : il erre dans le château comme un fantôme, marmonnant des paroles sans queue ni tête, tout entier enfermé en lui-même.

Laissant Wyndom aller à la pêche aux renseignements dans les bas-fonds et chez les petites gens de la ville, je m’installe pour ma part dans les quartiers nobles et profite de mon statut pour tisser des liens avec les courtisans les plus proches de la famille Ryswell, mais également avec leurs serviteurs. Il semblerait que la plupart des domestiques éprouvent encore une certaine crainte à l’égard de leur nouveau seigneur, conséquence sans doute de la triste réputation qu’il traînait du temps où il était encore un bâtard.

Je découvre d’ailleurs que sa mère et sa demi-sœur, qui vivaient auparavant dans un petit village au nord de la capitale ¬– le même petit village, d’ailleurs, où s’était achevée dans de pitoyables conditions le pistage d’Andre par Volken, feu Merrick et feu Harren, il y a des mois de cela… – ont été installées au château. Andre lui-même semble faire grand cas du petit peuple : avec le ravissement et l’enthousiasme d’un enfant à qui on aurait offert un magnifique jouet – et quel jouet plus splendide que le pouvoir ? –, il dépense sans compter pour ses sujets, notamment pour acheter les provisions qui leur serviront à passer l’hiver. Je n’apprends rien de plus de ce côté-là.
Je constate en revanche que Roose passe régulièrement au château : ces visites de courtoisie semblent tenir davantage de son devoir de vassal que d’une quelconque amitié pour Andre. Mais il ne manque jamais d’aller voir Rodrick, pour qui il semble entretenir une véritable affection. La plupart des domestiques et même des nobles tiennent le plus jeune des Ryswell en haute estime, et ne cessent de s’apitoyer sur le terrible sort de « ce pauvre Roose » que l’on a privé en un coup de ses deux frères et de son héritage.

Il faut l’avouer : la piste Blazetower n’est guère fructueuse et rien, dans les confidences que je parviens à obtenir des uns ou des autres, ne semble pointer du doigt le coupable idéal. Retour à la case départ ! Mais j’espère au moins que les jalons d’amitié et d’influence que j’ai placés en territoire Ryswell porteront leurs fruits sous peu.
De retour à Deathwatch, je partage mon temps entre mon fils, le bois sacré et mon lit. Il me tarde désormais de venir à bout de cette grossesse, qui semble ne jamais vouloir finir : je me fais l’impression d’être une baleine obèse, bien plus que lorsque je portais Jeor, et, à quelques jours du terme, j’éprouve de plus en plus de difficultés à me déplacer.

Je constate au passage qu’une nouvelle « œuvre d’art » a fait son apparition à l’une des portes de la ville : une statue de moi-même, en armure, aux côtés d’une ourse. C’est très beau, je ne peux pas le nier, et cela flatte mon ego au plus haut point. Cependant, quand j’apprends que c’est encore Volken l’instigateur de cette… chose, je ne sais pas si je dois m’en offusquer ou en rire. Las ! Il est tenace, l’animal. Enfin… Pas tant que cela, car les rumeurs me rapportent, quelques jours plus tard, qu’il aurait passé la nuit avec la Braavienne. Au temps pour ses belles promesses !
Lors de mes promenades au bois sacré, je croise désormais fréquemment le chemin d’Illirya. Si je ne porte pas la sorcière braavienne dans mon cœur – loin de là ! –, sa présence m’est tout de même moins pénible qu’auparavant. Il faut dire que, depuis que je sais le rôle qu’elle a joué dans le trépas de mon mari, et bien qu’elle ne l’ait pas fait pour moi, j’éprouve quelque reconnaissance à son égard.
Pas assez cependant pour autoriser le geste familier qu’elle tente un jour : me poser la main sur le ventre, tandis que nous parlons de ma grossesse. Dès que sa paume m’effleure, je ne peux m’empêcher d’avoir un mouvement de recul, et un frémissement me parcourt : j’ai toujours en tête, à chaque seconde passée en sa compagnie, la puissance de sa magie, et je n’ose penser à quelle terrible malédiction elle pourrait transmettre à mon enfant, par ce simple contact…

***

Voilà des heures que je souffre le martyr. J’ai beau y mettre toutes mes forces, cet enfant ne veut décidément pas sortir ! Je crois même que j’ai déjà perdu connaissance à plusieurs reprises. J’étouffe dans cette chambre et dans ce lit, je voudrais tellement que ce soit terminé ! Tandis que le mestre s’affaire à essayer par tous les moyens d’accélérer le processus, j’aperçois du coin de l’œil Cerrah, plus blanche qu’un linge, qui semble redouter encore plus que moi l’issue de l’accouchement. Elle n’est présente que parce que je l’ai souhaité, et je sens bien qu’elle ne demanderait qu’à céder sa place.
Par l’entrebâillement de la porte, je vois Stillgar, au comble de l’agitation, jeter des coups d’œil inquiets vers moi, malgré l’interdiction que j’ai faite à quiconque d’entrer. Il me semble également entendre, au-delà de mes propres cris, la voix de Volken qui s’énerve dans le couloir.
Encore un petit effort et… ça y est ! Je tiens ma minuscule fille dans mes bras. Tout à ma joie de mère, j’entends à peine le mestre m’annoncer : « Tenez bon, il y en a un deuxième. ». Tandis que ces paroles se frayent un chemin jusqu’à mon cerveau, une angoisse terrible m’étreint, et je me rappelle les paroles de Ferrego, il y a quelques mois, dans le bois sacré… « Tu vas avoir des bébés. », m’avait-il affirmé de sa candide petite voix, alors même que ma grossesse était encore un secret bien gardé.
À l’époque, j’avais été frappée que ce gamin ait su deviner ce que personne d’autre encore n’avait soupçonné, et m’en étais ouverte immédiatement à Volken. Je m’étais même demandé si le petit n’avait pas hérité des pouvoirs maléfiques de sa mère… avant de me raisonner et de me persuader qu’il était simplement bien plus observateur qu’un adulte lambda, comme peuvent l’être les enfants de son âge.
En cet instant, ces mots me reviennent de plein fouet. « Des bébés »… « Des bébés »… « DES bébés »… Comment aurait-il pu savoir ? Si ce n’est par quelque maléfice de ce dieu rouge dont sa mère est adepte ? Mon sang se glace à cette pensée.
Mais la réalité se rappelle vite à moi, et je dois rassembler mes forces une dernière fois pour la naissance du second, qui s’avère être un garçon. Épuisée, mais comblée, je demande à Cerrah qu’elle fasse immédiatement venir Jeor.
Volken, livide, en profite pour se précipiter dans la chambre, suivi quelques instants plus tard par un Edrick beaucoup plus calme que son cousin. La première question porte bien sûr sur les prénoms que je compte donner à mes enfants. Le choix s’impose de lui-même pour ma fille : en hommage à ma défunte sœur, elle s’appellera Dacey. Pour mon fils, j’hésite encore. Par jeu, je demande à Jeor ce qu’il en pense, et ses réponses – « On n’a qu’à les appeler Bleu et Rouge » – me font rire… Même sa suggestion de l’appeler « Volken », soufflée bien sûr à mon fils par l’intéressé.

Reprenant vite son sérieux, le cousin d’Edrick évoque, comme choix de prénom, celui « d’une personne qui vous a fort bien accueillie, ici, ma Lady, à votre arrivée ». Edrick saute aussitôt sur l’occasion : « Stillgar ? » Je ne sais pas s’il faut y voir de la naïveté ou de la malignité… Je reprends donc :
« L’idée de l’appeler comme votre père, Volken, m’avait déjà effleurée, je dois l’avouer. Après tout, ce petit ne connaîtra jamais ce grand homme qu’était son… oncle… »
Et Edrick de se récrier aussitôt, horrifié que je souhaite donner à mes enfants les prénoms de morts, quand bien même seraient-ils de notre famille. Il ne comprend pas que c’est un honneur et un besoin, que de perpétuer le souvenir des êtres qui nous sont chers à travers ceux qui nous le sont encore plus. Que ces êtres chers soient morts ou simplement loin de nous, comme mon oncle Jeor, ce n’est pas cela, l’important. La réaction d’Edrick suffit à me décider : mes enfants se nommeront Dacey et Jorren, fin de la discussion.


On me laisse finalement me reposer plusieurs heures, avant de solliciter ma présence, ainsi que celle des jumeaux, dans la salle du trône, où l’on a entamé un grand banquet en l’honneur de leur naissance. Edrick est passablement éméché, mais la palme de l’ivrognerie revient sans conteste à Volken, qui a dû arroser cela bieeeen copieusement. Ivre comme un guerrier des clans au soir de ses noces, il vitupère et braille à toutes les oreilles. Tout y passe : les ribauderies les plus infâmes, les toasts en l’honneur de ses… neveux, les lampées de vin en souvenir de toutes les femmes qu’il a connues… Jusqu’à ce qu’Illirya tente de lui venir en aide, mais se fasse violemment repousser.
Cela aurait pu rester drôle. Mais les vociférations se transforment bientôt en crise de larmes au sujet du prénom de ma fille : « Dacey… C’est pour me torturer… » et autres inepties du même genre. Il finit par réclamer celle qu’il repoussait quelques instants plus tôt, et Illirya le reconduit tant bien que mal jusqu’à sa chambre. Vu l’état de Volken, je ne suis pas très inquiète sur ce qu’il s’y passera cette nuit. Pour ma part, je profite de l’agitation pour remonter me coucher avec mes enfants.

***


Une profonde liesse envahit les rues de Deathwatch dans les jours qui suivent. Il est vrai que cela faisait longtemps que nous n’avions pas connu de véritable joie ici. Joie de courte durée, comme toujours : quelques jours plus tard, nous recevons une lettre marquée du sceau de l’écorché.
Edrick Blacksword,
Seigneur des Tertres

Au nom de sa majesté Joffrey de la maison Baratheon, Roi des Andals, de Rhoynar et des Premiers Hommes, Seigneur des Sept Couronnes et Protecteur du Royaume, le seigneur Roose Bolton, seigneur du Dreadfort, a été nommé Gardien du Nord.

À partir de ce jour, vous êtes prié de reconnaître la suzeraineté des Bolton sur votre maison et vos bannerets. Nous attendons un serment d’allégeance par corbeau, et l’envoi d’une délégation représentative des Blacksword qui demeurera au Dreadfort pour entretenir la relation entre nos deux maisons.

scellé & signé par Roose de la maison Bolton
Seigneur du Dreadfort,
Gardien du Nord
Ce n’est ni plus ni moins qu’une demande d’allégeance, doublée d’une demande d’otages. Les avis sont unanimes : hors de question de nous soumettre à cette requête ! Volken veut même se rendre en personne au Dreadfort pour signifier notre refus à Bolton et littéralement lui cracher au visage. Les autres sont plus mesurés, mais Edrick et Illirya appuient l’idée d’une expédition au Dreadfort : il serait, selon eux, « intéressant » d’aller y capturer le fils bâtard de Bolton, Ramsay Snow, pour décapiter l’armée de l’écorché. Du moins, celle qui se trouve dans le nord, car le gros des troupes de Roose Bolton est encore massé au sud, maintenues dans l’impossibilité de rentrer chez elles par les Fer-nés stationnés à Moat Cailin.

Volken, d’abord très enthousiaste, voit ses ardeurs refroidir quand on évoque son devoir de protéger sa famille à Deathwatch, puis de nouveau s’enflammer à l’idée de la gloire qu’il pourrait acquérir si cette mission était menée à bien. Il insiste d’ailleurs pour qu’Illirya accompagne l’expédition. Les pouvoirs de la sorcière sont décidément devenus indispensables à nos redoutables chefs de guerre Blacksword.
Mais le plus motivé est sans doute Wyndom Wyatt, qui montre une exaltation sans bornes à l’idée de participer à cette expédition. Je suis dans un premier temps très étonnée de la réaction ardente de notre maître-espion, habituellement plutôt discret et mesuré. Puis je me rappelle qu’il doit justement à Bolton sa longue captivité à Torrhen’s Square. La vengeance est le plus efficace des aiguillons.
Il est cependant convenu qu’avant de prendre une décision qui pourrait s’avérer fâcheuse, nous attendrons l’arrivée du nouveau meilleur ami d’Edrick : Andre Ryswell, qui nous a informé par corbeau avoir reçu une lettre identique.
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
Elyandel
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Elyandel »

Félicitation à la jeune maman ;)
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pelon
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par pelon »

hé ben voilà,
on attend encore la suite avec impatience :bravo:
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Voici les dernières aventures des Blacksword avant la pause estivale !

Chapitre 37 – Justice !

Andre Ryswell rejoint Deathwatch quelques jours après sa missive. Il est accompagné du jeune Roose Ryswell, désormais seigneur en son propre nom. L’Aigle salue chaleureusement Edrick et le reste de sa cour, mais son cousin demeure plus mesuré. Derrière le jeune homme se tient un chevalier bourru et laid qui inspecte les environs avec les babines retroussées, prêt à aboyer sur quiconque s’approcherait un peu trop de son maître.

Les seigneurs de Blazetower et de Deathwatch débattent immédiatement de la teneur de la lettre de Bolton. Ils sont unanimes : pas question de laisser des otages entre les mains de ce fou sanguinaire. Roose est du même avis et souligne que la liberté est la première des vertus. Quant à l’idée de voir Volken mener une mission secrète d’assassinat pour décapiter l’armée du Dreadfort, cela fait rire Andre à gorge déployée.

« Vous ne vous souvenez pas la dernière fois que vous avez tenté ce genre de mission, Volken ? Moi je me souviens vous avoir eu au bout d’une flèche, et que c’est par pure générosité de ma part que vous êtes encore là pour en parler. »

Volken grommelle que les choses sont différentes désormais, sans pour autant convaincre grand monde de sa capacité à mener à bien une telle tâche. Une mission diplomatique semble bien plus indiquée pour ce jeune aventurier habile de ses mots et il se rabat sur ce projet qui le travaille depuis longtemps. Edrick accepte, mais la destination choisie par son cousin a l’effet d’une cruche d’eau froide en plein visage : Volken se rendra dans les clans pour recruter des mercenaires. Il se souvient bien que c’est là qu’a été envoyée sa mère en punition pour mauvaise conduite, et il doit prendre sur lui pour ne pas se sentir châtié.

Wyndom Wyatt, de son côté, n’abandonne pas son projet d’affaiblir le pouvoir en place chez les Bolton. Il souhaite attiser le feu de la révolte ou simplement payer des mercenaires pour effectuer des opérations de brigandage sur les terres du Dreadfort. Cependant, Edrick n’ayant pas pléthore d’hommes de confiance, il souhaite également envoyer Wyndom le représenter chez les Karstark, afin de négocier une alliance.

La fièvre diplomatique ne s’arrête pas là, puisque même Lyanna, qui vient d’accoucher quelques jours plus tôt, est prise à partie. Son objectif : visiter les marais et contacter les Reed de Greywater Watch pour établir des liens. Le gros des troupes de Bolton campe en ce moment même au sud de Moat Cailin, et Edrick pense qu’un harcèlement permanent par le peuple des marais saperait leur moral. Ce n’est pas pour rien qu’on les surnomme « démons des marécages » : ce genre de guérilla est tout à fait dans leurs cordes.

Lyanna se montre d’abord réticente à l’idée de recruter de nouvelles troupes. La population de Deathwatch est suffisamment à l’étroit sans lui ajouter des soldats par centaines venus des quatre coins du monde. Elle voit l’intérêt d’encourager les Reed à prendre position, mais de là à ramener des mercenaires et des soldats alliés, de Karhold et des Clans, ce serait du gâchis d’argent et de nourriture. Après tout, l’hiver approche. Mais Edrick ne se laisse pas démonter. Il rêve sans doute d’assembler la plus grande armée du nord, quel que soit le coût.

Cependant, Lyanna refuse catégoriquement de laisser ses enfants à Deathwatch. Edrick s’y oppose mais, après une discussion virulente, c’est Lyanna qui, une fois de plus, a le dernier mot. Elle concède tout de même de laisser Jeor auprès de son frère et emmènera les deux derniers avec elle.

Andre s’amuse un peu de tous ces débats, arguant que sa politique à lui est simple : acheter de la nourriture, survivre à l’hiver, défendre ses terres. Au moins là-dessus, il est en accord avec son cousin Roose.


Peu après la réunion, Volken se rend dans les appartements de Lady Lyanna. Le ton est très solennel :
« Lady Lyanna, la situation ne peut plus durer. Il est temps d’officialiser les choses, si ce n’est pour nous, au moins pour nos enfants qui viennent de naître. Je vous aime, vous le savez. Depuis bien longtemps, et je sais qu’il y a eu un temps où ces sentiments étaient partagés. Je vous demande votre main. Nos enfants ont besoin de quelqu’un, d’une figure paternelle. Vous craignez peut-être de vous retrouver enfermée dans une cage à nouveau, vous qui en êtes sortie il y a si peu de temps. Vous me connaissez mieux que ça. Au contraire, vous auriez à mes côtés une liberté que personne d’autre ne pourrait vous offrir. »

Lyanna le laisse s’essouffler avant de répondre :
« Vous devez savoir que l’idée m’a effleuré l’esprit. Cependant, je dois rester réaliste. Que m’apporterait un mariage avec un allié proche, déjà membre de ma maison ? Rien que nous n’ayons déjà.
— Au contraire, réplique-t-il, cela consoliderait notre alliance. Nous apparaîtrions plus forts encore face à nos alliés comme nos ennemis.
— Je ne suis pas de cet avis, Volken. Et je ne peux pas vous donner de réponse pour l’instant. »

Au même moment, Edrick et Illirya devisent sur les meilleurs moyens de préserver la nourriture à l’approche de l’hiver. Cela accapare beaucoup leurs pensées, même lors du banquet donné ce soir-là en l’honneur d’Andre et de Roose. Lord Andrew Estermont est également présent, ainsi que Lady Selene Florent. Lady Cerrah Lannister se tient comme à l’accoutumée derrière Lady Lyanna, armée et vigilante.
Pendant le repas, Volken et Andre se provoquent amicalement, jusqu’à ce qu’on leur présente des armes d’entraînement pour un duel à la touche. L’Aigle domine les échanges, mais reconnaît que Volken a beaucoup progressé.

Le lendemain, la ville s’agite après que des malandrins ont dessiné et gravé des graffitis injurieux sur les murs de deux bâtiments. L’orphelinat, établi par Lady Astreïa pendant ses fiançailles avec Lord Edrick, s’est vu décoré de scènes pornographiques, et sur la façade, on peut lire « Bordel ». La maison d’accueil du prêtre rouge Rauros, ouverte par Edrick en collaboration avec Estermont, arbore elle des scènes de violence et des insultes racistes.

Ces deux établissements sont très respectés par le peuple, malgré leurs penchants religieux qui, pour certains, pourraient paraître douteux. Le mécontentement est fort parmi la populace, et Edrick, prenant la mesure du problème, montre tout de suite son intérêt pour l’affaire, arpentant les rues avec sa garde afin de rassurer les badauds.

Illirya, à travers les flammes, aperçoit les coupables de ces graffitis : une femme et un jeune adolescent, sans doute son fils, dont elle ignore les noms mais qui semblent être des locaux. Elle fait part de ces informations à Wyndom qui, par une investigation efficace, retrouve les coupables, leurs lieux de travail et de résidence.
Cependant, ils n’agissent pas pour le moment, préférant surveiller en cas de récidive.

Ce jour-là, Lyanna tombe sur Roose Ryswell dans le Godswood. Il est penché sur une feuille de parchemin, rédigeant les derniers vers d’un poème, sans doute une ode à cette liberté qui lui importe tant. Non loin de là, son homme de main, Ser Egbert Highstaff, vaque calmement parmi les arbres ancestraux.

« Seigneur Roose, lui dit-elle, après des salutations de rigueur, vous êtes de la vieille foi, comme moi, n’est-ce pas ? »
Le jeune homme acquiesce.
« Pourtant, toute votre famille vénère les Sept. Comment en êtes vous arrivé à cette situation ?
— Vous venez ici chaque jour, vous devez le savoir. Je suis un artiste, je cherche la spiritualité en toute chose. Auprès des Sept, je n’ai jamais rien ressenti. Ici c’est différent. Il y a une telle présence au milieu de ces arbres sacrés. Jamais les Sept ne pourraient rivaliser avec cela.
— Mais c’est vous-même qui vous êtes converti, si je puis dire ?
— Oui… J’ai bien dû rencontrer quelques personnes qui m’ont inspiré, m’ont aidé à rompre ainsi avec les traditions familiales, mais dans l’ensemble, ça a été un choix personnel. Et je ne l’ai jamais regretté.
L’après-midi même, Roose et Andre quittent les lieux pour s’en retourner à leurs charges administratives respectives.

Les jours qui suivent sont monopolisés par la préparation des missions diplomatiques. Mais un nouveau fait divers vient freiner le processus. Le pauvre Rauros, de retour de la taverne du Bras de fer, a été agressé par deux hommes cagoulés qui l’ont roué de coups. Le visage tuméfié et plusieurs côtes cassées, il témoigne devant les autorités, un gros morceau de viande froide sur son arcade enflée :
« J’étais même pas ivre ! assure-t-il. J’avais bu un verre ou deux, joué aux dés avec des camarades. J’étais à moins de cinquante pas de chez moi quand ils me sont tombés dessus. Et ils m’ont pas loupé ! »

Une fois de plus, Edrick et la garde font une démonstration de force en patrouillant la ville. Le seigneur des lieux, suivi par Baldwin Brand qui porte la Noire-Épée, arpente les rues pour rassurer le peuple, qui semble heureux de voir le jeune Blacksword et de pouvoir lui parler.
« Vous nous rendez moins visite qu’avant, mon seigneur ! » disent-ils.

Encouragées par Illirya, les veuves de Deathwatch, auprès desquelles elle s’est engagée, organisent une marche pacifique pour Rauros et contre les actes de violence perpétrés récemment. La manifestation se passe dans le calme et rassemble une bonne centaine de personnes.

Ce soir-là, Illirya et Lyanna ont un débat houleux à propos de la religion. Lyanna a du mal à condamner les réactions des partisans de la vieille foi. La multiplication de cultes nouveaux peut être perçue comme une invasion pour les locaux. Illirya s’insurge devant cette intolérance. Au milieu de cette polémique, Volken se fait tout petit et finit par filer. Il trouve à s’occuper en faisant le planton devant l’orphelinat, caché dans la demeure des voisins d’en face. Mais souhaite-t-il s’assurer de la sécurité des septa ou juste échapper aux deux dragons qui se battent au château ?
Quoi qu’il en soit, il revient au château exténué et bredouille, et il n’a rien raté, car les deux femmes se sont quittées sans avoir changé d’avis.

C’est vers midi que le scandale a lieu. En plein marché, l’une des deux septa est enlevée alors qu’elle achetait des provisions avec quelques-uns des pensionnaires. Les enfants affolés témoignent de la scène : la jeune femme s’est éloignée en les laissant s’amuser sur un stand, puis elle a disparu et les enfants sont donc retournés en panique à l’orphelinat.

Une fois mise au courant, Illirya regarde dans les flammes où retrouver la pauvre femme. Pendant ce temps, Wyndom prend quelques gardes pour arrêter les responsables des graffitis et peut-être leur faire avouer ce qu’ils savent sur les autres actes de haine perpétrés récemment. Il rentre au château et croise Volken, Lyanna et Illirya. Cette dernière a retrouvé la septa et sait qu’il faut agir au plus vite. Ils se mettent en route avec un groupe de soldats et se rendent au sud de la ville, dans une petite bicoque dont ils défoncent la porte et une fenêtre. Ils trouvent les deux hommes, le pantalon sur les chevilles, et les neutralisent. La septa est sauve mais pas indemne. Ils découvrent également un adolescent inconscient qui déclare habiter là et avoir été attaqué par les deux malandrins qui cherchaient un lieu où se cacher. Ils embarquent les coupables, mais derrière le convoi de gardes et les seigneurs des lieux, la foule grossit à chaque rue pour réclamer justice. Des légumes pourris fusent vers les deux larrons, et touchent parfois des soldats ou même des nobles.

Les deux hommes sont traînés jusqu’au cachot où les attendent également la mère et l’adolescent responsables des graffitis. Edrick embarque ces deux-là dans la salle d’audience pendant que Volken et Wyndom se chargent des violeurs. Leurs témoignages sont assez similaires, ponctués de montées de colère et de propos haineux à l’encontre des prêtres rouges et des septons. Aussi habiles que soient les interrogateurs à déceler le mensonge, ils ne trouvent pas trace d’un complot organisé. Leurs actes semblent être des manifestations spontanées de colère et d’intolérance sans personne derrière pour tirer les ficelles.

Alors que les interrogatoires touchent à leur fin, sans aucun résultat probant, les cris de la foule devant le château se font de plus en plus violents. Ils hurlent en cœur :
« Justice ! Justice ! Justice ! »
Ravortel
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Ravortel »

Toujours passionnant, et tous les conflits ne se règlent pas à la pointe de l'épée ! :escrime

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pelon
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par pelon »

l'hérésie ça se traite par le bucher, l'un des cultes est fortement avantagé :twisted:
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Arkady
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Arkady »

Bon, c'est bien beau tout ça, mais les vacances sont finies, on voudrait notre dose svp !!!

(Et là, j'imagine la tête de tous ceux qui se sont précipités en croyant que la suite du CR était là... :twisted: )
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

Il y a eu une grosse coupure d'été certes, et d'ailleurs je vous livre un scoop, dans un avenir de plus en plus proche, le rythme va sérieusement ralentir, au moins pour une des PJ hin hin...

Sinon on joue (normalement) mardi prochain
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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