[CR] Warhammer V3->V2 - Balades en Reikland
- Lotin
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Merci pour ton intérêt Antharius. Le compte-rendu de la dernière séance est déjà là, tout chaud car nous reprenons demain soir. C'est encore une lettre de la sorcière de feu Hannah von Baumer de Nuln à son père qui lui décrit les évènements de la seconde moitié du troisième jour ainsi que le quatrième. La lettre est rédigée au soir de celui-ci.
À Herrn Magnus Van Baumer
Handelbezirk
Nuln
Averheim, le 21 Sigmarzeit 2521
Mon très cher papa,
J’espérais dans ma dernière lettre pouvoir bientôt t’envoyer de bonnes nouvelles, hélas, je n’en ai que de bien tristes.
Depuis mon arrivée, je n’ai réussi à obtenir aucun renseignement sur le brave Herbert. Il semblait que personne ici ne l’avait remarqué et nulle part je n’avais pu trouver un indice sur son sort. Cela m’inquiétait de plus en plus et je redoutais une issue fatale à cette histoire. Malheureusement, mes craintes ont fini par se vérifier et j’ai découvert ce matin l’épilogue de cette disparition.
Je crois bien t’avoir parlé d’Adolphus Stark, ce marchand de tissus que nous avons aidé lors de l’incendie criminel de sa péniche. Il se trouve qu’il attendait une livraison de rouleaux de soie pour repartir de la ville. C’est la Compagnie de la Flèche Rouge qui devait acheminer cette marchandise par la route ; or, le chariot qui la transportait avait plusieurs jours de retard et on était sans nouvelle depuis son passage, quatre jours auparavant, dans le dernier relais sur la route avant Averheim.
Adolphus s’était enquit plusieurs fois de l’arrivée de sa marchandise. Lorsque la direction de la Compagnie, en la personne de Curd Weiss (que tu connais peut-être) lui dit qu’ils allaient engager des personnes pour enquêter sur le chariot, notre ami proposa nos noms. Ainsi, Curd Weiss vint nous offrir ce travail et nous avons accepté immédiatement car nous avions bien besoin de changer d’air, nos autres enquêtes n’avançant pas et l’atmosphère générale des docks se tendant de plus en plus. Mais c’est un autre sujet et j’y reviendrai plus tard.
Ce matin, à huit heures précises, nous voici donc devant le dépôt de la Compagnie de la Flèche rouge ; Curd Weiss nous explique que le dernier relais se trouve à 4 heures de cheval d’Averheim et que donc nous devons remonter la route à la recherche du moindre indice. L’équipage comprenait un cocher et un garde. Le chariot avait forcément eu un problème sur ce tronçon, avant de disparaître.
Aux portes de la cité, nous nous sommes retrouvés face à un grand flux de marchands, de maraîchers et d’agriculteurs et autres petits artisans arrivant en ville pour y vendre leurs productions ou leurs talents. Nous en avons profité pour en interroger quelques-uns, au cas où ils auraient remarqué quelque chose d’inhabituel. Un des commerçants nous dit avoir vu des traces de roues quittant la route pour s’enfoncer dans la forêt à une courte distance de la ville. Moins d’une demi-heure plus tard nous pouvions effectivement observer des ornières sur le bas-côté de la voie. Elles n’étaient pas très fraiches mais tout de même récentes. L’écartement des roues pouvait bien correspondre à un chariot. Nous avons donc suivi cette piste à travers les bois et jusqu’à une petite clairière au centre de laquelle plusieurs personnes avaient installé un campement. Nous sommes restés un instant à observer à la lisière. Un peu à l’écart des tentes, on voyait les restes de plusieurs charrettes éventrées et ce qui ressemblait à des corps étendus au sol.
Lars ou Klueber – je ne sais plus – reconnut des hommes-bêtes, ces sales créatures du chaos ! Ils étaient six, assis ou debout autour d’un feu, certains avec des lambeaux de vêtements et d’autres nus, laissant paraître leurs peaux grisâtres ou sombres.
Il était évident que nous avions trouvé nos bandits de grand chemin et il était peu probable que nous puissions entamer un quelconque dialogue avec cette engeance. Il nous parut plus judicieux de profiter de l’avantage que nous conférait l’effet de surprise. Klueber arma son arbalète, Lars chargea son pistolet et je me mis à focaliser mon énergie ; c’est un carreau, des balles et la plus grosse boule de feu que je sois capable de former qui s’abattirent presque simultanément sur le campement, alors que Grunilda commençait à charger, le marteau en avant. Je t’épargne les détails, mais la lutte fut rude. Cette horde maudite semblait avoir pour chef un colosse, moitié homme, moitié taureau* qui poussait des hurlements terribles. Grunilda est parvenue à lui tenir tête, elle a même finit par le terrasser mais elle y a gagné quelques blessures. S’il s’en était pris à n’importe lequel de nous autre dans le groupe, il nous aurait certainement massacrés. Les autres se montrèrent moins coriaces et nous en vînmes à bout sans trop y laisser de plumes. De mon côté, j’ai usé de sorts aussi puissants que possible et cela m’a complètement épuisées. A la fin, je tremblai comme une feuille et j’ai mis du temps à retrouver mes esprits.
Une fois débarrassés de ses immondes occupants, nous avons entrepris la fouille du camp. Les tentes étaient vides et puaient le fauve. Du coté des chariots détruits, nous avons trouvé un véhicule aux couleurs de la Compagnie de la Flèche Rouge. Il y avait encore les rouleaux de tissus à l’intérieur, ils n’étaient même pas abîmés, Adolphus a eu de la chance ! Il y avait ensuite plusieurs petits barils de poudre en provenance de Nuln, dont plusieurs à notre nom. J’ai préféré prendre ces derniers avec moi ; dis-moi ce que tu veux que j’en fasse. Enfin, nous avons aussi trouvé deux bouteilles de vin de Bretonnie que nous avons gardé ; cette mission ne devrait nous rapporter que cinq pistoles d’argent chacun, alors, vu les risques que nous avons pris, nous avons bien mérité ce petit bonus.
A côté des chariots, c’est une découverte bien plus macabre qui nous attendait. Il y avait les cadavres du cocher et du garde de la Compagnie. Enfin, un peu à l’écart encore, nous avons aperçu les restes d’un corps en état de décomposition beaucoup plus avancé. L’homme était méconnaissable, mais il avait à peu près la taille et la corpulence d’Herbert. Il portait des vêtements de voyage et une sacoche dans laquelle j’ai trouvé des papiers à ton nom et une lettre de recommandation signée de ta main.
Nous avons enterré les corps, par Morr et Shallyah, puissent ces pauvres âmes trouver la paix, et nous avons brûlé les cadavres de leurs assassins.
A notre retour, nous sommes passés à la Compagnie de la Flèche Rouge. Curd Weiss était absent, mais avait laissé des instructions à notre attention. Nous devrions le voir demain matin.
Nous sommes ensuite allés à l’auberge du Cheval blanc pour manger et nous détendre un peu. Grunilda est immédiatement partie se reposer, tandis que les gars et moi partions à la recherche de maître Mauer, avec une des bouteilles de Bretonnie pour faire la paix. Nous avions en effet besoin de lui parler des derniers évènements survenus sur les docks.
Hier, après que je t’ai envoyé ma lettre, nous avons eu de nouvelles surprises. Tout d’abord, nous avons appris la disparition d’Ute, une petite orpheline qui mendiait en jouant de la vielle devant l’auberge du Cheval Blanc. Tout le petit monde des quais, dockers, commerçants, artisans et mendiants, veillait sur elle et sa disparition certainement au cours de la nuit précédente a provoqué un bel émoi. Évidemment, dans ce genre de situation, on accuse en premier les étrangers, donc autant te dire que nous ne sommes pas très bien vus en ce moment.
Par ailleurs, la guéguerre entre les deux bandes rivales du port, les « Poissons » et les « Rats des quais » est en train de sérieusement s’envenimer. Ils se reprochent mutuellement d’avoir fait du mal à la petite et les bagarres sont de plus en plus sanglantes. Nous avons porté assistance à un « Poisson » qui s’était fait salement amocher par deux « Rats des quais ». Nous l’avons ramené auprès des siens et nous avons pu ainsi discuter un peu avec leur chef. Je crois que nous avons gagné des points, mais notre cote reste très basse ! Nous avons de plus en plus d’ennemis dans ce coin : hommes du nouveau caïd qui doit commencer à entendre un peu trop parler de nous, maintenant les dockers qui ne nous font pas confiance et surtout les « Rats des quais ». Pas plus tard que ce matin, Klueber et moi avons trouvé un de nos chevaux décapité sur le pont de notre péniche.
Un avertissement, c’est sûr... mais de qui ?
Nous avons entrepris d’enquêter sur la disparation d’Ute, un peu pour nous disculper, face aux accusations des dockers et un peu aussi par inquiétude quant au sort de la gamine. Elle n’a plus donné signe de vie depuis la nuit du 19 au 20. C’est une nuit pendant laquelle il a beaucoup plu, comme lors de la disparition de l’oncle Jürgen. C’est également au cours de cette nuit que le second racketteur a été tué ; nous avons immédiatement pensé que la petite avait pu assister à une scène compromettante, au mauvais endroit au mauvais moment !
Nous avons commencé par inspecter sa cabane qui se trouve dans une ruelle derrière l’auberge. Il n’y avait rien de visible, probablement à cause de la pluie et d’autres étaient venus la chercher ici avant nous et avaient piétiné toute la scène.
Pendant mon apprentissage j’ai appris à détecter la magie dans mon environnement, même lorsqu’il ne s’agit pas du vent d’Aqshy, je peux la ressentir. J’ai essayé de vérifier s’il y avait quelque chose d’anormal dans cette rue et au sol, dans les flaques d’eau, j’ai perçu les traces résiduelles d’une magie corrompue. Cela ressemblait fortement à ce que j’avais ressenti chez le nécromancien d’Ubersreik lorsque je m’étais approchée de cette pierre infecte que l’on nomme fort à propos malepierre ; je fus immédiatement saisie de nausées et j’ai eu si mal à la tête que mes yeux me brûlaient. J’ai tenté de suivre la piste de ce maléfice, mais la douleur était trop forte et j’ai dû renoncer.
Afin de continuer notre enquête, nous nous sommes rendus au Porc-Debout. Là nous avons trouvé le pickpocket qui s’en était pris à la bourse de Klueber il y a quelques jours. Comme nous pensions bien avoir un léger ascendant sur lui, nous en avons profité pour l’interroger. Il ne savait rien de précis sur Ute, en revanche, il nous a appris quelques informations sur le nouveau caïd. Celui-ci se ferait appeler la « Cagoule noire » et il serait arrivé quelques semaines auparavant. D’après notre petit voleur, il ne serait certainement pas étranger à la disparition de Ute, car ici tout le monde veillait sur elle et qui d’autre aurait pu lui faire du mal.
Après avoir vu les blessures des deux racketteurs tués sur les docks, nous commencions à soupçonner de plus en plus quelques affaires de sorcellerie derrière tous ces problèmes. Les traces de magie près de la cabane de la gamine tendent à confirmer notre hypothèse. Cette « Cagoule » est certainement un homme très dangereux et il fricote avec une magie malsaine et funeste. C’est pour cette raison que nous sommes retournés voir Maitre Mauer peu après notre retour en ville, car nous ne pouvons guère faire l’économie d’un allié comme lui.
Nous n’avons pas eu trop de difficultés pour trouver sa maison, dans les quartiers prospères du centre-ville. A l’inverse de ce que je craignais, le maître lumineux n’a pas été réticent à nous recevoir. Des excuses et la bouteille de vin ont suffi à le radoucir. Nous lui avons exposé nos dernières découvertes et nos soupçons. Le mage ne semble guère préoccupé par le sort des pauvres gens qui ont disparu, sa splendeur n’a que faire du petit peuple et il a certainement l’habitude d’évoluer dans d’autres sphères. Il nous a écoutés cependant. Le terme de malepierre lui a même fait lever un sourcil ! Je crois qu’il nous a pris un peu plus au sérieux que lors de notre première entrevue. Nous n’avons pas appris grand-chose, mais la conversation a été polie et même, par moment, détendue. Cela pourra toujours nous servir un jour...
Ce soir, nous allons essayer de retourner discuter avec les dockers, il nous faut réussir à regagner un peu de leur confiance. Nous allons aussi essayer de trouver un prêteur nommé Stanislas ; c’est lui qui a repris les affaires de Klaus Keller, le premier rançonneur éliminé par la « Cagoule » et c’est notre seul lien connu avec lui.
Encore une fois, je te conseille d’éviter tout commerce avec cette ville. C’est beaucoup trop dangereux ; il y a des créatures du chaos qui attaquent les péniches sur l’Aver et d’autres s’en prennent aux chariots sur la route. Et le désordre règne autant à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Je suis vraiment désolée du sort de ce pauvre Herbert, mais il ne faudrait pas qu’un tel malheur touche d’autres personnes de notre entourage. Aussi, gardes toi bien d’envoyer qui que ce soit ici. Ne t’inquiète pas pour moi, je fais attention et je ne prends que des risques mesurés. Je m’occupe de te faire parvenir tes carnets dès que je les aurais récupérés et j’attends tes instructions pour les barils de poudre.
Prend bien soin de toi.
Je t’embrasse
Ta fille bien aimée Hannah.
Cette lettre correspond à la séance 13, c'est la 3e session de The Enemy Within. Les joueurs commencent à faire les connexions entre la pluie et les enlèvements. Ils ont quelques pistes fraiches, découvrent des traces de malepierre (ce qui fait tilt avec tout ce qu'ils ont joué jusqu'à présent). C'est à ce moment là que l'un des joueurs a percuté que plein de choses devaient être en connexion : il a même évoqué le schéma discret en filigrane d'une conspiration mettant en jeu les médecins, les mutants, les hospices de Shallyah, des maladreries, etc...
* Nan, ce n'est pas un minotaure...
À Herrn Magnus Van Baumer
Handelbezirk
Nuln
Averheim, le 21 Sigmarzeit 2521
Mon très cher papa,
J’espérais dans ma dernière lettre pouvoir bientôt t’envoyer de bonnes nouvelles, hélas, je n’en ai que de bien tristes.
Depuis mon arrivée, je n’ai réussi à obtenir aucun renseignement sur le brave Herbert. Il semblait que personne ici ne l’avait remarqué et nulle part je n’avais pu trouver un indice sur son sort. Cela m’inquiétait de plus en plus et je redoutais une issue fatale à cette histoire. Malheureusement, mes craintes ont fini par se vérifier et j’ai découvert ce matin l’épilogue de cette disparition.
Je crois bien t’avoir parlé d’Adolphus Stark, ce marchand de tissus que nous avons aidé lors de l’incendie criminel de sa péniche. Il se trouve qu’il attendait une livraison de rouleaux de soie pour repartir de la ville. C’est la Compagnie de la Flèche Rouge qui devait acheminer cette marchandise par la route ; or, le chariot qui la transportait avait plusieurs jours de retard et on était sans nouvelle depuis son passage, quatre jours auparavant, dans le dernier relais sur la route avant Averheim.
Adolphus s’était enquit plusieurs fois de l’arrivée de sa marchandise. Lorsque la direction de la Compagnie, en la personne de Curd Weiss (que tu connais peut-être) lui dit qu’ils allaient engager des personnes pour enquêter sur le chariot, notre ami proposa nos noms. Ainsi, Curd Weiss vint nous offrir ce travail et nous avons accepté immédiatement car nous avions bien besoin de changer d’air, nos autres enquêtes n’avançant pas et l’atmosphère générale des docks se tendant de plus en plus. Mais c’est un autre sujet et j’y reviendrai plus tard.
Ce matin, à huit heures précises, nous voici donc devant le dépôt de la Compagnie de la Flèche rouge ; Curd Weiss nous explique que le dernier relais se trouve à 4 heures de cheval d’Averheim et que donc nous devons remonter la route à la recherche du moindre indice. L’équipage comprenait un cocher et un garde. Le chariot avait forcément eu un problème sur ce tronçon, avant de disparaître.
Aux portes de la cité, nous nous sommes retrouvés face à un grand flux de marchands, de maraîchers et d’agriculteurs et autres petits artisans arrivant en ville pour y vendre leurs productions ou leurs talents. Nous en avons profité pour en interroger quelques-uns, au cas où ils auraient remarqué quelque chose d’inhabituel. Un des commerçants nous dit avoir vu des traces de roues quittant la route pour s’enfoncer dans la forêt à une courte distance de la ville. Moins d’une demi-heure plus tard nous pouvions effectivement observer des ornières sur le bas-côté de la voie. Elles n’étaient pas très fraiches mais tout de même récentes. L’écartement des roues pouvait bien correspondre à un chariot. Nous avons donc suivi cette piste à travers les bois et jusqu’à une petite clairière au centre de laquelle plusieurs personnes avaient installé un campement. Nous sommes restés un instant à observer à la lisière. Un peu à l’écart des tentes, on voyait les restes de plusieurs charrettes éventrées et ce qui ressemblait à des corps étendus au sol.
Lars ou Klueber – je ne sais plus – reconnut des hommes-bêtes, ces sales créatures du chaos ! Ils étaient six, assis ou debout autour d’un feu, certains avec des lambeaux de vêtements et d’autres nus, laissant paraître leurs peaux grisâtres ou sombres.
Il était évident que nous avions trouvé nos bandits de grand chemin et il était peu probable que nous puissions entamer un quelconque dialogue avec cette engeance. Il nous parut plus judicieux de profiter de l’avantage que nous conférait l’effet de surprise. Klueber arma son arbalète, Lars chargea son pistolet et je me mis à focaliser mon énergie ; c’est un carreau, des balles et la plus grosse boule de feu que je sois capable de former qui s’abattirent presque simultanément sur le campement, alors que Grunilda commençait à charger, le marteau en avant. Je t’épargne les détails, mais la lutte fut rude. Cette horde maudite semblait avoir pour chef un colosse, moitié homme, moitié taureau* qui poussait des hurlements terribles. Grunilda est parvenue à lui tenir tête, elle a même finit par le terrasser mais elle y a gagné quelques blessures. S’il s’en était pris à n’importe lequel de nous autre dans le groupe, il nous aurait certainement massacrés. Les autres se montrèrent moins coriaces et nous en vînmes à bout sans trop y laisser de plumes. De mon côté, j’ai usé de sorts aussi puissants que possible et cela m’a complètement épuisées. A la fin, je tremblai comme une feuille et j’ai mis du temps à retrouver mes esprits.
Une fois débarrassés de ses immondes occupants, nous avons entrepris la fouille du camp. Les tentes étaient vides et puaient le fauve. Du coté des chariots détruits, nous avons trouvé un véhicule aux couleurs de la Compagnie de la Flèche Rouge. Il y avait encore les rouleaux de tissus à l’intérieur, ils n’étaient même pas abîmés, Adolphus a eu de la chance ! Il y avait ensuite plusieurs petits barils de poudre en provenance de Nuln, dont plusieurs à notre nom. J’ai préféré prendre ces derniers avec moi ; dis-moi ce que tu veux que j’en fasse. Enfin, nous avons aussi trouvé deux bouteilles de vin de Bretonnie que nous avons gardé ; cette mission ne devrait nous rapporter que cinq pistoles d’argent chacun, alors, vu les risques que nous avons pris, nous avons bien mérité ce petit bonus.
A côté des chariots, c’est une découverte bien plus macabre qui nous attendait. Il y avait les cadavres du cocher et du garde de la Compagnie. Enfin, un peu à l’écart encore, nous avons aperçu les restes d’un corps en état de décomposition beaucoup plus avancé. L’homme était méconnaissable, mais il avait à peu près la taille et la corpulence d’Herbert. Il portait des vêtements de voyage et une sacoche dans laquelle j’ai trouvé des papiers à ton nom et une lettre de recommandation signée de ta main.
Nous avons enterré les corps, par Morr et Shallyah, puissent ces pauvres âmes trouver la paix, et nous avons brûlé les cadavres de leurs assassins.
A notre retour, nous sommes passés à la Compagnie de la Flèche Rouge. Curd Weiss était absent, mais avait laissé des instructions à notre attention. Nous devrions le voir demain matin.
Nous sommes ensuite allés à l’auberge du Cheval blanc pour manger et nous détendre un peu. Grunilda est immédiatement partie se reposer, tandis que les gars et moi partions à la recherche de maître Mauer, avec une des bouteilles de Bretonnie pour faire la paix. Nous avions en effet besoin de lui parler des derniers évènements survenus sur les docks.
Hier, après que je t’ai envoyé ma lettre, nous avons eu de nouvelles surprises. Tout d’abord, nous avons appris la disparition d’Ute, une petite orpheline qui mendiait en jouant de la vielle devant l’auberge du Cheval Blanc. Tout le petit monde des quais, dockers, commerçants, artisans et mendiants, veillait sur elle et sa disparition certainement au cours de la nuit précédente a provoqué un bel émoi. Évidemment, dans ce genre de situation, on accuse en premier les étrangers, donc autant te dire que nous ne sommes pas très bien vus en ce moment.
Par ailleurs, la guéguerre entre les deux bandes rivales du port, les « Poissons » et les « Rats des quais » est en train de sérieusement s’envenimer. Ils se reprochent mutuellement d’avoir fait du mal à la petite et les bagarres sont de plus en plus sanglantes. Nous avons porté assistance à un « Poisson » qui s’était fait salement amocher par deux « Rats des quais ». Nous l’avons ramené auprès des siens et nous avons pu ainsi discuter un peu avec leur chef. Je crois que nous avons gagné des points, mais notre cote reste très basse ! Nous avons de plus en plus d’ennemis dans ce coin : hommes du nouveau caïd qui doit commencer à entendre un peu trop parler de nous, maintenant les dockers qui ne nous font pas confiance et surtout les « Rats des quais ». Pas plus tard que ce matin, Klueber et moi avons trouvé un de nos chevaux décapité sur le pont de notre péniche.
Un avertissement, c’est sûr... mais de qui ?
Nous avons entrepris d’enquêter sur la disparation d’Ute, un peu pour nous disculper, face aux accusations des dockers et un peu aussi par inquiétude quant au sort de la gamine. Elle n’a plus donné signe de vie depuis la nuit du 19 au 20. C’est une nuit pendant laquelle il a beaucoup plu, comme lors de la disparition de l’oncle Jürgen. C’est également au cours de cette nuit que le second racketteur a été tué ; nous avons immédiatement pensé que la petite avait pu assister à une scène compromettante, au mauvais endroit au mauvais moment !
Nous avons commencé par inspecter sa cabane qui se trouve dans une ruelle derrière l’auberge. Il n’y avait rien de visible, probablement à cause de la pluie et d’autres étaient venus la chercher ici avant nous et avaient piétiné toute la scène.
Pendant mon apprentissage j’ai appris à détecter la magie dans mon environnement, même lorsqu’il ne s’agit pas du vent d’Aqshy, je peux la ressentir. J’ai essayé de vérifier s’il y avait quelque chose d’anormal dans cette rue et au sol, dans les flaques d’eau, j’ai perçu les traces résiduelles d’une magie corrompue. Cela ressemblait fortement à ce que j’avais ressenti chez le nécromancien d’Ubersreik lorsque je m’étais approchée de cette pierre infecte que l’on nomme fort à propos malepierre ; je fus immédiatement saisie de nausées et j’ai eu si mal à la tête que mes yeux me brûlaient. J’ai tenté de suivre la piste de ce maléfice, mais la douleur était trop forte et j’ai dû renoncer.
Afin de continuer notre enquête, nous nous sommes rendus au Porc-Debout. Là nous avons trouvé le pickpocket qui s’en était pris à la bourse de Klueber il y a quelques jours. Comme nous pensions bien avoir un léger ascendant sur lui, nous en avons profité pour l’interroger. Il ne savait rien de précis sur Ute, en revanche, il nous a appris quelques informations sur le nouveau caïd. Celui-ci se ferait appeler la « Cagoule noire » et il serait arrivé quelques semaines auparavant. D’après notre petit voleur, il ne serait certainement pas étranger à la disparition de Ute, car ici tout le monde veillait sur elle et qui d’autre aurait pu lui faire du mal.
Après avoir vu les blessures des deux racketteurs tués sur les docks, nous commencions à soupçonner de plus en plus quelques affaires de sorcellerie derrière tous ces problèmes. Les traces de magie près de la cabane de la gamine tendent à confirmer notre hypothèse. Cette « Cagoule » est certainement un homme très dangereux et il fricote avec une magie malsaine et funeste. C’est pour cette raison que nous sommes retournés voir Maitre Mauer peu après notre retour en ville, car nous ne pouvons guère faire l’économie d’un allié comme lui.
Nous n’avons pas eu trop de difficultés pour trouver sa maison, dans les quartiers prospères du centre-ville. A l’inverse de ce que je craignais, le maître lumineux n’a pas été réticent à nous recevoir. Des excuses et la bouteille de vin ont suffi à le radoucir. Nous lui avons exposé nos dernières découvertes et nos soupçons. Le mage ne semble guère préoccupé par le sort des pauvres gens qui ont disparu, sa splendeur n’a que faire du petit peuple et il a certainement l’habitude d’évoluer dans d’autres sphères. Il nous a écoutés cependant. Le terme de malepierre lui a même fait lever un sourcil ! Je crois qu’il nous a pris un peu plus au sérieux que lors de notre première entrevue. Nous n’avons pas appris grand-chose, mais la conversation a été polie et même, par moment, détendue. Cela pourra toujours nous servir un jour...
Ce soir, nous allons essayer de retourner discuter avec les dockers, il nous faut réussir à regagner un peu de leur confiance. Nous allons aussi essayer de trouver un prêteur nommé Stanislas ; c’est lui qui a repris les affaires de Klaus Keller, le premier rançonneur éliminé par la « Cagoule » et c’est notre seul lien connu avec lui.
Encore une fois, je te conseille d’éviter tout commerce avec cette ville. C’est beaucoup trop dangereux ; il y a des créatures du chaos qui attaquent les péniches sur l’Aver et d’autres s’en prennent aux chariots sur la route. Et le désordre règne autant à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Je suis vraiment désolée du sort de ce pauvre Herbert, mais il ne faudrait pas qu’un tel malheur touche d’autres personnes de notre entourage. Aussi, gardes toi bien d’envoyer qui que ce soit ici. Ne t’inquiète pas pour moi, je fais attention et je ne prends que des risques mesurés. Je m’occupe de te faire parvenir tes carnets dès que je les aurais récupérés et j’attends tes instructions pour les barils de poudre.
Prend bien soin de toi.
Je t’embrasse
Ta fille bien aimée Hannah.
Cette lettre correspond à la séance 13, c'est la 3e session de The Enemy Within. Les joueurs commencent à faire les connexions entre la pluie et les enlèvements. Ils ont quelques pistes fraiches, découvrent des traces de malepierre (ce qui fait tilt avec tout ce qu'ils ont joué jusqu'à présent). C'est à ce moment là que l'un des joueurs a percuté que plein de choses devaient être en connexion : il a même évoqué le schéma discret en filigrane d'une conspiration mettant en jeu les médecins, les mutants, les hospices de Shallyah, des maladreries, etc...
* Nan, ce n'est pas un minotaure...
- nergaal
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Question, c'est toi qui rédige les CR ou tes joueurs ?
- Lotin
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
L'une de mes joueuses dans cas présent, celle qui incarne Hannah von Baumer Sorcière du Collège Flamboyant. Comme c'est un c/r rp en plus il manque quelques trucs factuels ce qui est normal. J'hésitais à pondre un cr miroir pour expliquer chaque séance de mon côté de l'écran, mais j'avoue je n'ai guère trop le temps. C'est pas l'envie qui m'en manque pourtant.nergaal a écrit :Question, c'est toi qui rédige les CR ou tes joueurs ?
- nergaal
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Le C/R actuel est très intéressant justement du point de vue joueur. Par contre ton propre C/R serait un plus surtout pour moi en tant que MJ
Mais je comprends que ça prenne du temps, j'ai moi même essayé et ce n'est pas évident.
Mais je comprends que ça prenne du temps, j'ai moi même essayé et ce n'est pas évident.
- Lotin
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Le résumé de l'avant-dernière séance (la quatrième pour ce premier scénario de The Enemy within).
À Herrn Magnus Van Baumer Averheim, le 24 Sigmarzeit 2521
Handelbezirk
à Nuln
Mon très cher papa,
Nous nous sommes octroyé aujourd’hui une petite journée de repos, bien méritée, et j’en profite pour te donner quelques nouvelles de l’évolution de la situation.
Reprenons les évènements dans l’ordre.
Tout d’abord, nous avons poursuivi nos recherches sur la « Cagoule noire » : notre seul lien direct avec cet homme mystérieux étant le prêteur Stanislaus Schlussel, que nous avons vu une seule fois au Porc-Debout, mais jusqu’ici, nos tentatives pour lui parler ont toujours échoué ; nous n’avons même plus réussi à le revoir. Lars et Klueber ont découvert que le sous-sol de la taverne abritait un tripot, mais ils n’ont pas pu y entrer. Leur dernière virée s’est même soldée par quelques vilaines blessures pour Klueber, suite à une nouvelle bagarre entre les dockers. La tension entre les « Poissons » et les « Rats des quais » est à son comble, on commence désormais à compter les morts.
Nous devons également déplorer la mort du nain Kurgan Brakelson, dont l’entrepôt avait été la cible de menaces de la part de la « Cagoule » et de sa bande. Grunilda avait été l’aider à surveiller sa propriété, mais suite à notre rencontre avec les mutants, elle était trop blessée et fatiguée pour y retourner. La nuit même, un incendie a ravagé l’entrepôt et tout ce qu’il contenait. Il n’en reste plus qu’un énorme tas de gravats et de cendres fumantes. Il semblerait que le nain ait péri au cours du sinistre.
Grunilda a été très contrariée, elle se sent coupable de n’avoir pu mieux aider son congénère... Je comprends sa tristesse, les nains sont très solidaires. Pourtant, il n’y a rien qu’elle aurait pu faire dans son état et nous non plus d’ailleurs. Mais, je n’aimerais pas être à la place du pyromane si elle lui met la main dessus !
Non, vraiment, les quais ne sont pas sûrs ! Avant-hier, au matin, quand nous nous sommes absentés pour aller chercher notre paie à la Compagnie de la Flèche rouge, des individus en ont profité pour fouiller notre péniche. Ils ont tout mis sens dessus-dessous, mais il semble qu’ils n’aient rien volé ; au moins pour le moment, nous n’avons rien remarqué. Évidemment, personne n’a rien vu ! Il faut dire qu’il y avait ce matin-là un brouillard à couper au couteau...
Du coup, nous avons décidé d’embaucher un garde pour surveiller le bateau lorsque nous ne sommes pas là. Par chance, nous n’avons pas eu besoin de chercher bien longtemps. Nous avions croisé plusieurs fois, à l’auberge du Cheval Blanc, un mercenaire kislévite, nommé Evgueni Chadowitz, et nous savions qu’il cherchait du travail. C’est un géant, avec une mine peu engageante, armé d’une hache presque aussi grande que moi. Sa seule présence devrait suffire à dissuader tout nouvel intrus.
Nous avons donc poursuivi nos recherches en ville. Nous avons décidé d’enquêter d’abord chez les médecins : nos dernières rencontres avec des gens de cette profession nous ont rendus méfiants. Nous avions de bonne raison d’aller consulter après notre combat contre les mutants, mais nous n’avons rien trouvé de suspect au cabinet du seul médecin que nous avons pu voir.
Nous nous sommes ensuite rendus au temple de Shallya. Le bruit court, par ici, qu’un temple proche de Stormdorf a été « purifié » par les Sigmarites car les prêtres y auraient abrité des mutants.
Nous en avons profité pour nous faire encore soigner par une bonne sœur nommée Henriette. Lorsque nous l’avons interrogée sur les disparitions sur les docks, elle nous a conduits à frère Harkon qui prend soin des pauvres du port, notamment en leur apportant à manger toutes les semaines. Il nous a dit ne rien savoir de ces évènements mais il a remarqué depuis quelques temps l’absence d’un de ses habitués, un mendiant du nom de Franz.
En début de soirée, alors que nous étions retournés nous reposer sur la péniche, nous avons reçu la visite du capitaine Baerfaust. Tu le connais peut-être de réputation car ce vétéran est un héros qui a combattu au col du Feu Noir. Aujourd’hui, il est responsable de la sécurité de la ville. C’est un homme d’un certain âge, mais d’une grande prestance. Il est aussi très autoritaire et on comprend vite qu’il a l’habitude qu’on lui obéisse sans discuter.
Il souhaitait nous poser des questions sur les mutants et nous a invités dans une auberge réputée, L’épée de Sigismond, avec un chef-cuisinier halfelin.
C’est Curd Weiss, de la Flèche Rouge, qui lui aurait raconté nos exploits. Il nous a interrogés de manière très directe et nous avons répondu à toutes ses questions, sans rechigner. Il nous a parlé aussi des barils de poudre, je lui ai expliqué que tu es mon père et que lorsque j’ai vu le nom de notre famille, j’ai préféré les garder pour te demander conseil. Evidemment, puisqu’ils sont destinés à la ville, j’ai promis de les rendre. Nous avons proposé nos services notamment pour le guider jusqu’à l’antre de ces bêtes, mais il a décliné d’un air un peu méprisant.
Il nous a également demandé ce que nous venions faire ici. Nous lui avons parlé de nos enquêtes et des disparitions sur les docks, mais il n’a pas eu l’air de prendre ces histoires au sérieux. J’ai alors essayé de lui expliquer que l’affaire était peut-être plus grave qu’il n’y parait et que nous avions des indices manifestes d’utilisation de magie corrompue. Cette révélation a hélas eu l’effet inverse de celui escompté : le capitaine ne semble guère porter les mages dans son cœur et il a eu des paroles très blessantes. Ce genre d’attitude me dégoûte vraiment et à plus forte raison venant d’un vétéran ! Quand je pense à tous les mages de mon ordre, dévoués à l’Empire et qui sont morts au champ d’honneur ! Quand je pense à mon maître, en route avec un ost et prêt à braver tous les dangers !
Lorsque nous avons fini de satisfaire sa curiosité, il a mis fin à notre entretien sans plus de cérémonie et nous a planté là. Je sais bien qu’un homme comme lui doit être très occupé, mais je l’ai trouvé vraiment hautain et dédaigneux, il peut bien se donner de grands airs, cet homme m’inspire aucune confiance.
Lorsque nous avons rendu visite à Curd Weiss, le 22 au matin, il nous dit combien il appréciait notre service et, sans grande surprise, il nous proposa de revenir le lendemain pour une nouvelle mission. Ainsi, le 23 nous voici de retour à la Compagnie de la Flèche rouge. Notre rôle consistait à escorter la Gavin Clothilde, de la fameuse famille des von Alptraum, afin de piéger une bande de détrousseurs qui pille systématiquement les diligences et les convois de la compagnie. La noble dame s’était portée volontaire et un grand tapage avait été fait autour de son voyage de la ville vers une de ses résidences de campagne ; nous devions protéger la Gavin et, bien entendu, arrêter les bandits. En dépit de la présence du garde du corps de la dame et du meilleur cocher de la Compagnie, ce travail s’annonçait assez périlleux. Mais nous ne pouvions pas vraiment refuser : Curd est en quelque sorte le bras droit du Graf Von Kaufman par conséquent, nous avons tout intérêt à gagner son estime. Je crois aussi que Klueber et Lars ont été passablement émoustillés par l’idée de rencontrer la Gavin Clothilde tant réputée pour sa beauté.
Après un tonitruant tour sur la place centrale, nous voici partis dans la calèche en compagnie de la dame. Elle est effectivement très belle et aussi très avenante pour une personne de son rang.
A une assez faible distance de la ville et à peine l’orée de la forêt franchie, notre attelage est stoppé par un arbre abattu en travers de la route. Lars et moi descendons subrepticement afin d’approcher de l’obstacle en passant par les bois, puis la calèche continue jusqu’à l’arbre. Pendant que notre cocher détache les chevaux pour leur faire évacuer le tronc, Lars me fait signe et me montre une ombre dissimulée dans les buissons et observant la scène. Nous avançons en silence et réussissons à prendre par surprise une jeune fille, encore adolescente. Lorsque nous la questionnons, elle finit par nous dire qu’elle passait par là quand, voyant l’obstacle, elle s’est arrêtée. En fouillant ses affaires nous trouvons une petite corne d’appel. Pour nous, il ne fait pas de doute qu’il s’agit d’une guetteuse et qu’une fois l’arbre ôté du chemin, elle sonnera pour prévenir ses complices de notre arrivée. Nous décidons de l’attacher à un arbre et de lui subtiliser son instrument. Afin de ne pas alarmer ses complices, et donc de les voir puisque c’est bien notre objectif, Lars souffle dans la trompe et nous reprenons notre chemin.
Le résultat ne se fait pas attendre et un peu plus loin, un homme à cheval fait arrêter la calèche sous la menace d’une arme à feu. Il demande que la dame jette par la portière l’une de ses couteuses bagues. Ce qu’elle fait et au moment ou un autre bandit s’avance pour la prendre nous déboulons hors de la voiture, comptant sur l’effet de surprise : celui qui se trouvait le plus près n’avait aucune chance, hélas il n’était pas seul et c’est nous qui avons eu la surprise de recevoir une volée de balles parties des sous-bois. Nos assaillants se révélèrent plus nombreux que nous le pensions, au moins une dizaine d’hommes, et notre équipage est cerné. Très vite, nous sommes tous blessés, même Grunilda se fait malmener par un mage de l’ordre améthyste qui l’a pris pour cible. Je reconnais très vite ses sorts enfumés et leurs effets morbides, mais j’ai déjà fort à faire de mon côté. Et puis, même diminuée, notre naine finit par l’atteindre. Malgré la rudesse de l’assaut, nous parvenons à reprendre le dessus et nous tuons plusieurs attaquants, provoquant la fuite des autres, blessés et apeurés ; leur chef à cheval est l’un des derniers à déguerpir.
Nous n’avons pas eu toute la bande, mais tout de même six d’entre eux, dont le mage qui était certainement une de leur pièce maitresse et il est vraisemblable qu’ils ne recommenceront pas leurs larcins de sitôt.
En fouillant les corps, nous découvrons qu’ils portent des tuniques délavées aux couleurs d’Averheim et des armes marquées du blason de la garde. Des déserteurs ! Nous avons pu observer que les gardes étaient peu nombreux en ville et qu’ils se contentaient de patrouiller à l’intérieur des murs. Je ne serais pas étonnée d’apprendre qu’ils ne perçoivent pas leur solde très régulièrement. Dans cette ville, décidément tout part à vau-l’eau !
Nous retrouvons dans la calèche la pauvre Gavin terrée sous la banquette, traumatisée mais sans la moindre égratignure. Nous la rassurons, lui rendons sa bague et reprenons notre route vers sa résidence. Nous y parvenons quelques heures plus tard et sur le pas de la porte nous sommes accueillis par des serviteurs, un prêtre de Shallya et … la Gavin Clothilde car celle que nous accompagnons n’était qu’une dame de compagnie, dotée d’une très forte ressemblance avec sa maitresse.
Ce dénouement n’est guère étonnant, il aurait été vraiment inconcevable qu’une dame de si haute noblesse accepte de prendre de tels risques ! Mais pour nous, la mission est remplie et elle nous félicite chaudement. On nous offre à manger, à boire et le bon prêtre de Shallya soigne même nos blessures. Toutefois, nous ne nous éternisons pas car il vaut mieux être revenu en ville avant la nuit.
Le retour s’est déroulé sans encombre. Nous avons fait une halte là où nous avions laissé la gamine, mais il n’y avait plus que ses liens coupés et quelques taches de sang. Soit elle s’est enfuie, soit ses complices sont revenus la détacher.
Le cocher de la Flèche rouge nous a déposés sur les quais en fin d’après-midi. Nous avons mangé à l’auberge du Cheval Blanc, où nous avons appris la disparition de deux pêcheurs, probablement la même nuit qu’Ute. Décidément, c’est de pire en pire.
Fatigués après cette journée nous préférons rentrer nous coucher tôt tandis que Grunilda reste dormir à l’auberge afin de mieux récupérer.
Aussi, quelle ne fut pas notre étonnement en la voyant surgir sur le bateau moins de deux heures plus tard. Elle voulait nous annoncer l’arrivée à l’auberge d’une troupe d’une quinzaine de templiers, dirigé par une femme visiblement très impressionnante, en tout cas assez pour troubler notre naine. Elle nous appris également que Kurt, un mendiant qui trainait toujours à l’auberge et qui était souvent avec Ute avait lui aussi disparu. Comme il était encore tôt, nous avons été jetés un coup d’œil dans la ruelle où il squatte, mais nous n’avons rien trouvé et nous étions trop fatigués pour entreprendre des recherches plus approfondies.
Enfin, ce matin, revigorés par une bonne nuit et un solide petit déjeuner, nous nous sommes rendus à la compagnie de la Flèche rouge.
A la porte, nous avons été reçus par un groupe de mercenaires portant un tabard que je n’ai jamais vu. Nous, nous avons donné nos noms et annoncé que nous venions pour voir Curd Weiss. Un des hommes est entré et ressorti presque aussitôt pour nous dire que nous étions attendus. Le directeur de la Flèche Rouge nous a accueillis chaleureusement. Il nous a félicités pour la manière dont nous avions mis en déroute les bandits : le cocher lui avait déjà tout raconté et il était très content de nous. La présence des mercenaires s’expliquait par le rapatriement dans les locaux de la compagnie des trésors ramenés par l’expédition dans les terres du sud, en vue de la vente qui devait avoir lieu le lendemain. A cette occasion, le Graf Von Kaufman organise un diner ce soir, à la taverne de la Fin du Voyage et, en raison des services que nous avons rendus à la Compagnie, il souhaite nous y inviter et nous rencontrer.
Tu penses bien que nous avons accepté avec plaisir : nous allons faire la connaissance d’un des nobles les plus importants de la ville et nous en mettre plein la panse ; j’ai eu l’occasion d’entrer dans cette taverne car c’est le lieu où se rencontrent les membres de la Société du Soleil et il parait qu’on y mange mieux que nul part ailleurs à Averheim !
J’ai été faire les boutiques pour me trouver des nouvelles bottes et une belle ceinture. La cité est réputée pour son artisanat du cuir, autant en profiter. J’ai aussi lavé ma chasuble et raccommodé quelques accrocs, mais pas tous, juste assez pour ne pas paraître pouilleuse tout en montrant bien que je ne passe pas les journées à enfiler des perles... Je compte bien prendre un bon bain à l’auberge et je vais m’atteler à essayer de démêler ma tignasse et à me faire une coiffure digne de ce nom.
Je t’en prie raconte donc à grand-mère Keterlyn que je vais faire la connaissance d’un des meilleurs partis de l’Empire … je suis sûre que cela l’enchantera ! Et qu’elle ne s’inquiète pas, malgré mon état qu’elle juge si déshonorant, je vais m’efforcer de faire bonne figure !
J’essaierais aussi de lui toucher deux mots pour ton carnet de dessins. Je t’enverrai bientôt des nouvelles.
Prends bien soin de toi.
Je t’embrasse
Ta fille bien aimée Hannah.
À Herrn Magnus Van Baumer Averheim, le 24 Sigmarzeit 2521
Handelbezirk
à Nuln
Mon très cher papa,
Nous nous sommes octroyé aujourd’hui une petite journée de repos, bien méritée, et j’en profite pour te donner quelques nouvelles de l’évolution de la situation.
Reprenons les évènements dans l’ordre.
Tout d’abord, nous avons poursuivi nos recherches sur la « Cagoule noire » : notre seul lien direct avec cet homme mystérieux étant le prêteur Stanislaus Schlussel, que nous avons vu une seule fois au Porc-Debout, mais jusqu’ici, nos tentatives pour lui parler ont toujours échoué ; nous n’avons même plus réussi à le revoir. Lars et Klueber ont découvert que le sous-sol de la taverne abritait un tripot, mais ils n’ont pas pu y entrer. Leur dernière virée s’est même soldée par quelques vilaines blessures pour Klueber, suite à une nouvelle bagarre entre les dockers. La tension entre les « Poissons » et les « Rats des quais » est à son comble, on commence désormais à compter les morts.
Nous devons également déplorer la mort du nain Kurgan Brakelson, dont l’entrepôt avait été la cible de menaces de la part de la « Cagoule » et de sa bande. Grunilda avait été l’aider à surveiller sa propriété, mais suite à notre rencontre avec les mutants, elle était trop blessée et fatiguée pour y retourner. La nuit même, un incendie a ravagé l’entrepôt et tout ce qu’il contenait. Il n’en reste plus qu’un énorme tas de gravats et de cendres fumantes. Il semblerait que le nain ait péri au cours du sinistre.
Grunilda a été très contrariée, elle se sent coupable de n’avoir pu mieux aider son congénère... Je comprends sa tristesse, les nains sont très solidaires. Pourtant, il n’y a rien qu’elle aurait pu faire dans son état et nous non plus d’ailleurs. Mais, je n’aimerais pas être à la place du pyromane si elle lui met la main dessus !
Non, vraiment, les quais ne sont pas sûrs ! Avant-hier, au matin, quand nous nous sommes absentés pour aller chercher notre paie à la Compagnie de la Flèche rouge, des individus en ont profité pour fouiller notre péniche. Ils ont tout mis sens dessus-dessous, mais il semble qu’ils n’aient rien volé ; au moins pour le moment, nous n’avons rien remarqué. Évidemment, personne n’a rien vu ! Il faut dire qu’il y avait ce matin-là un brouillard à couper au couteau...
Du coup, nous avons décidé d’embaucher un garde pour surveiller le bateau lorsque nous ne sommes pas là. Par chance, nous n’avons pas eu besoin de chercher bien longtemps. Nous avions croisé plusieurs fois, à l’auberge du Cheval Blanc, un mercenaire kislévite, nommé Evgueni Chadowitz, et nous savions qu’il cherchait du travail. C’est un géant, avec une mine peu engageante, armé d’une hache presque aussi grande que moi. Sa seule présence devrait suffire à dissuader tout nouvel intrus.
Nous avons donc poursuivi nos recherches en ville. Nous avons décidé d’enquêter d’abord chez les médecins : nos dernières rencontres avec des gens de cette profession nous ont rendus méfiants. Nous avions de bonne raison d’aller consulter après notre combat contre les mutants, mais nous n’avons rien trouvé de suspect au cabinet du seul médecin que nous avons pu voir.
Nous nous sommes ensuite rendus au temple de Shallya. Le bruit court, par ici, qu’un temple proche de Stormdorf a été « purifié » par les Sigmarites car les prêtres y auraient abrité des mutants.
Nous en avons profité pour nous faire encore soigner par une bonne sœur nommée Henriette. Lorsque nous l’avons interrogée sur les disparitions sur les docks, elle nous a conduits à frère Harkon qui prend soin des pauvres du port, notamment en leur apportant à manger toutes les semaines. Il nous a dit ne rien savoir de ces évènements mais il a remarqué depuis quelques temps l’absence d’un de ses habitués, un mendiant du nom de Franz.
En début de soirée, alors que nous étions retournés nous reposer sur la péniche, nous avons reçu la visite du capitaine Baerfaust. Tu le connais peut-être de réputation car ce vétéran est un héros qui a combattu au col du Feu Noir. Aujourd’hui, il est responsable de la sécurité de la ville. C’est un homme d’un certain âge, mais d’une grande prestance. Il est aussi très autoritaire et on comprend vite qu’il a l’habitude qu’on lui obéisse sans discuter.
Il souhaitait nous poser des questions sur les mutants et nous a invités dans une auberge réputée, L’épée de Sigismond, avec un chef-cuisinier halfelin.
C’est Curd Weiss, de la Flèche Rouge, qui lui aurait raconté nos exploits. Il nous a interrogés de manière très directe et nous avons répondu à toutes ses questions, sans rechigner. Il nous a parlé aussi des barils de poudre, je lui ai expliqué que tu es mon père et que lorsque j’ai vu le nom de notre famille, j’ai préféré les garder pour te demander conseil. Evidemment, puisqu’ils sont destinés à la ville, j’ai promis de les rendre. Nous avons proposé nos services notamment pour le guider jusqu’à l’antre de ces bêtes, mais il a décliné d’un air un peu méprisant.
Il nous a également demandé ce que nous venions faire ici. Nous lui avons parlé de nos enquêtes et des disparitions sur les docks, mais il n’a pas eu l’air de prendre ces histoires au sérieux. J’ai alors essayé de lui expliquer que l’affaire était peut-être plus grave qu’il n’y parait et que nous avions des indices manifestes d’utilisation de magie corrompue. Cette révélation a hélas eu l’effet inverse de celui escompté : le capitaine ne semble guère porter les mages dans son cœur et il a eu des paroles très blessantes. Ce genre d’attitude me dégoûte vraiment et à plus forte raison venant d’un vétéran ! Quand je pense à tous les mages de mon ordre, dévoués à l’Empire et qui sont morts au champ d’honneur ! Quand je pense à mon maître, en route avec un ost et prêt à braver tous les dangers !
Lorsque nous avons fini de satisfaire sa curiosité, il a mis fin à notre entretien sans plus de cérémonie et nous a planté là. Je sais bien qu’un homme comme lui doit être très occupé, mais je l’ai trouvé vraiment hautain et dédaigneux, il peut bien se donner de grands airs, cet homme m’inspire aucune confiance.
Lorsque nous avons rendu visite à Curd Weiss, le 22 au matin, il nous dit combien il appréciait notre service et, sans grande surprise, il nous proposa de revenir le lendemain pour une nouvelle mission. Ainsi, le 23 nous voici de retour à la Compagnie de la Flèche rouge. Notre rôle consistait à escorter la Gavin Clothilde, de la fameuse famille des von Alptraum, afin de piéger une bande de détrousseurs qui pille systématiquement les diligences et les convois de la compagnie. La noble dame s’était portée volontaire et un grand tapage avait été fait autour de son voyage de la ville vers une de ses résidences de campagne ; nous devions protéger la Gavin et, bien entendu, arrêter les bandits. En dépit de la présence du garde du corps de la dame et du meilleur cocher de la Compagnie, ce travail s’annonçait assez périlleux. Mais nous ne pouvions pas vraiment refuser : Curd est en quelque sorte le bras droit du Graf Von Kaufman par conséquent, nous avons tout intérêt à gagner son estime. Je crois aussi que Klueber et Lars ont été passablement émoustillés par l’idée de rencontrer la Gavin Clothilde tant réputée pour sa beauté.
Après un tonitruant tour sur la place centrale, nous voici partis dans la calèche en compagnie de la dame. Elle est effectivement très belle et aussi très avenante pour une personne de son rang.
A une assez faible distance de la ville et à peine l’orée de la forêt franchie, notre attelage est stoppé par un arbre abattu en travers de la route. Lars et moi descendons subrepticement afin d’approcher de l’obstacle en passant par les bois, puis la calèche continue jusqu’à l’arbre. Pendant que notre cocher détache les chevaux pour leur faire évacuer le tronc, Lars me fait signe et me montre une ombre dissimulée dans les buissons et observant la scène. Nous avançons en silence et réussissons à prendre par surprise une jeune fille, encore adolescente. Lorsque nous la questionnons, elle finit par nous dire qu’elle passait par là quand, voyant l’obstacle, elle s’est arrêtée. En fouillant ses affaires nous trouvons une petite corne d’appel. Pour nous, il ne fait pas de doute qu’il s’agit d’une guetteuse et qu’une fois l’arbre ôté du chemin, elle sonnera pour prévenir ses complices de notre arrivée. Nous décidons de l’attacher à un arbre et de lui subtiliser son instrument. Afin de ne pas alarmer ses complices, et donc de les voir puisque c’est bien notre objectif, Lars souffle dans la trompe et nous reprenons notre chemin.
Le résultat ne se fait pas attendre et un peu plus loin, un homme à cheval fait arrêter la calèche sous la menace d’une arme à feu. Il demande que la dame jette par la portière l’une de ses couteuses bagues. Ce qu’elle fait et au moment ou un autre bandit s’avance pour la prendre nous déboulons hors de la voiture, comptant sur l’effet de surprise : celui qui se trouvait le plus près n’avait aucune chance, hélas il n’était pas seul et c’est nous qui avons eu la surprise de recevoir une volée de balles parties des sous-bois. Nos assaillants se révélèrent plus nombreux que nous le pensions, au moins une dizaine d’hommes, et notre équipage est cerné. Très vite, nous sommes tous blessés, même Grunilda se fait malmener par un mage de l’ordre améthyste qui l’a pris pour cible. Je reconnais très vite ses sorts enfumés et leurs effets morbides, mais j’ai déjà fort à faire de mon côté. Et puis, même diminuée, notre naine finit par l’atteindre. Malgré la rudesse de l’assaut, nous parvenons à reprendre le dessus et nous tuons plusieurs attaquants, provoquant la fuite des autres, blessés et apeurés ; leur chef à cheval est l’un des derniers à déguerpir.
Nous n’avons pas eu toute la bande, mais tout de même six d’entre eux, dont le mage qui était certainement une de leur pièce maitresse et il est vraisemblable qu’ils ne recommenceront pas leurs larcins de sitôt.
En fouillant les corps, nous découvrons qu’ils portent des tuniques délavées aux couleurs d’Averheim et des armes marquées du blason de la garde. Des déserteurs ! Nous avons pu observer que les gardes étaient peu nombreux en ville et qu’ils se contentaient de patrouiller à l’intérieur des murs. Je ne serais pas étonnée d’apprendre qu’ils ne perçoivent pas leur solde très régulièrement. Dans cette ville, décidément tout part à vau-l’eau !
Nous retrouvons dans la calèche la pauvre Gavin terrée sous la banquette, traumatisée mais sans la moindre égratignure. Nous la rassurons, lui rendons sa bague et reprenons notre route vers sa résidence. Nous y parvenons quelques heures plus tard et sur le pas de la porte nous sommes accueillis par des serviteurs, un prêtre de Shallya et … la Gavin Clothilde car celle que nous accompagnons n’était qu’une dame de compagnie, dotée d’une très forte ressemblance avec sa maitresse.
Ce dénouement n’est guère étonnant, il aurait été vraiment inconcevable qu’une dame de si haute noblesse accepte de prendre de tels risques ! Mais pour nous, la mission est remplie et elle nous félicite chaudement. On nous offre à manger, à boire et le bon prêtre de Shallya soigne même nos blessures. Toutefois, nous ne nous éternisons pas car il vaut mieux être revenu en ville avant la nuit.
Le retour s’est déroulé sans encombre. Nous avons fait une halte là où nous avions laissé la gamine, mais il n’y avait plus que ses liens coupés et quelques taches de sang. Soit elle s’est enfuie, soit ses complices sont revenus la détacher.
Le cocher de la Flèche rouge nous a déposés sur les quais en fin d’après-midi. Nous avons mangé à l’auberge du Cheval Blanc, où nous avons appris la disparition de deux pêcheurs, probablement la même nuit qu’Ute. Décidément, c’est de pire en pire.
Fatigués après cette journée nous préférons rentrer nous coucher tôt tandis que Grunilda reste dormir à l’auberge afin de mieux récupérer.
Aussi, quelle ne fut pas notre étonnement en la voyant surgir sur le bateau moins de deux heures plus tard. Elle voulait nous annoncer l’arrivée à l’auberge d’une troupe d’une quinzaine de templiers, dirigé par une femme visiblement très impressionnante, en tout cas assez pour troubler notre naine. Elle nous appris également que Kurt, un mendiant qui trainait toujours à l’auberge et qui était souvent avec Ute avait lui aussi disparu. Comme il était encore tôt, nous avons été jetés un coup d’œil dans la ruelle où il squatte, mais nous n’avons rien trouvé et nous étions trop fatigués pour entreprendre des recherches plus approfondies.
Enfin, ce matin, revigorés par une bonne nuit et un solide petit déjeuner, nous nous sommes rendus à la compagnie de la Flèche rouge.
A la porte, nous avons été reçus par un groupe de mercenaires portant un tabard que je n’ai jamais vu. Nous, nous avons donné nos noms et annoncé que nous venions pour voir Curd Weiss. Un des hommes est entré et ressorti presque aussitôt pour nous dire que nous étions attendus. Le directeur de la Flèche Rouge nous a accueillis chaleureusement. Il nous a félicités pour la manière dont nous avions mis en déroute les bandits : le cocher lui avait déjà tout raconté et il était très content de nous. La présence des mercenaires s’expliquait par le rapatriement dans les locaux de la compagnie des trésors ramenés par l’expédition dans les terres du sud, en vue de la vente qui devait avoir lieu le lendemain. A cette occasion, le Graf Von Kaufman organise un diner ce soir, à la taverne de la Fin du Voyage et, en raison des services que nous avons rendus à la Compagnie, il souhaite nous y inviter et nous rencontrer.
Tu penses bien que nous avons accepté avec plaisir : nous allons faire la connaissance d’un des nobles les plus importants de la ville et nous en mettre plein la panse ; j’ai eu l’occasion d’entrer dans cette taverne car c’est le lieu où se rencontrent les membres de la Société du Soleil et il parait qu’on y mange mieux que nul part ailleurs à Averheim !
J’ai été faire les boutiques pour me trouver des nouvelles bottes et une belle ceinture. La cité est réputée pour son artisanat du cuir, autant en profiter. J’ai aussi lavé ma chasuble et raccommodé quelques accrocs, mais pas tous, juste assez pour ne pas paraître pouilleuse tout en montrant bien que je ne passe pas les journées à enfiler des perles... Je compte bien prendre un bon bain à l’auberge et je vais m’atteler à essayer de démêler ma tignasse et à me faire une coiffure digne de ce nom.
Je t’en prie raconte donc à grand-mère Keterlyn que je vais faire la connaissance d’un des meilleurs partis de l’Empire … je suis sûre que cela l’enchantera ! Et qu’elle ne s’inquiète pas, malgré mon état qu’elle juge si déshonorant, je vais m’efforcer de faire bonne figure !
J’essaierais aussi de lui toucher deux mots pour ton carnet de dessins. Je t’enverrai bientôt des nouvelles.
Prends bien soin de toi.
Je t’embrasse
Ta fille bien aimée Hannah.
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Ce CR donne vraiment envie de repartir sur les routes du Vieux Monde!
- Jicey
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Lotin, ton CR de l'Auberge des Trois Plumes m'a donné envie de faire jouer ce scénar. Je suis en train de le lire, mais je n'ai du jouer que 2-3 fois en v2, et c'était il y a bien longtemps. Comment est-ce que tu convertis les stats ?
Par exemple, pour la force de Bruno le champion de la gavin, le scénar indique 46%. Ce n'est pas beaucoup pour un PNJ avec ce role. Je sais que les stats de la v2 étaient assez basses en général, donc l'échelle utile pour un humain ne monte pas à 100%. Bref c'est quoi le pourcentage moyen (équivalent à 2d de carac dans Warha3) ? Si je met 4d en force à Bruno il peut se faire ridiculiser au bras de fer (un PJ un peu optimisé et avec un peu d'expérience peut avoir facilement une carac à 5d). Si je met 5d pour les 46% de Bruno, ce qui le place sur le haut du panier (logique eu égard à son emploi), qu'est-ce que je vais mettre à quelqu'un avec 60%-70% ? (6d étant le max pour un PJ)
Par exemple, pour la force de Bruno le champion de la gavin, le scénar indique 46%. Ce n'est pas beaucoup pour un PNJ avec ce role. Je sais que les stats de la v2 étaient assez basses en général, donc l'échelle utile pour un humain ne monte pas à 100%. Bref c'est quoi le pourcentage moyen (équivalent à 2d de carac dans Warha3) ? Si je met 4d en force à Bruno il peut se faire ridiculiser au bras de fer (un PJ un peu optimisé et avec un peu d'expérience peut avoir facilement une carac à 5d). Si je met 5d pour les 46% de Bruno, ce qui le place sur le haut du panier (logique eu égard à son emploi), qu'est-ce que je vais mettre à quelqu'un avec 60%-70% ? (6d étant le max pour un PJ)
- Lotin
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Alors, pour les conversions, je m'affranchis un peu d'une simple règle de conversion pure et dure qui me dirait tant de % donne tant de dés. Je fais toujours par rapport à mes personnages. Bruno est fort, bien plus que la plupart des personnages de mon groupe en début de campagne, sauf la Brisefer, j'ai estimé qu'il avait pareil qu'elle : 4 + 1 dé de fortune. Par contre, mes joueurs n'ont pas minimaxé leurs personnages donc je n'ai pas trop de problème d'incohérence où je me retrouverai obligé de lui coller un 6 (simple exemple) pour montrer qu'il est fort. Après, tu peux jouer sur d'autres facteurs, lui inventer une carte d'action particulière (liée au bras de fer par exemple), coller des malus aux personnages qui essayent de le battre (il peut tenter de les intimider ou de les ridiculiser devant une assistance blindée et paf un dé d'infortune en plus, peut-être ont-ils un peu bu avant, ou qu'un des membres de la suite de la Gavin dérange un peu le challenger du champion de justice, etc...).Jicey a écrit :Lotin, ton CR de l'Auberge des Trois Plumes m'a donné envie de faire jouer ce scénar. Je suis en train de le lire, mais je n'ai du jouer que 2-3 fois en v2, et c'était il y a bien longtemps. Comment est-ce que tu convertis les stats ?
Par exemple, pour la force de Bruno le champion de la gavin, le scénar indique 46%. Ce n'est pas beaucoup pour un PNJ avec ce role. Je sais que les stats de la v2 étaient assez basses en général, donc l'échelle utile pour un humain ne monte pas à 100%. Bref c'est quoi le pourcentage moyen (équivalent à 2d de carac dans Warha3) ? Si je met 4d en force à Bruno il peut se faire ridiculiser au bras de fer (un PJ un peu optimisé et avec un peu d'expérience peut avoir facilement une carac à 5d). Si je met 5d pour les 46% de Bruno, ce qui le place sur le haut du panier (logique eu égard à son emploi), qu'est-ce que je vais mettre à quelqu'un avec 60%-70% ? (6d étant le max pour un PJ)
Mais en gros voilà ma règle d'or, je fais toujours en fonction des personnages de mes joueurs. Cela me permet, il me semble, de donner un peu de cohérence et de consistance à ce qui les entoure. Bon je sais pas si j'ai été très clair, n'hésite pas à me le dire si c'est le cas.
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Très clair, merci.Lotin a écrit :Bon je sais pas si j'ai été très clair
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Tu n'as pas ressenti une baisse d'intérêt des joueurs devant cette partie où l'objectif n'est pas clairement annoncé, et où il y a beaucoup d'enquête et peu d'action ? C'est un peu ma crainte.Lotin a écrit :De notre côté, hier soir, 6e séance du premier scénario de The Enemy Within 3e ed.
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Sans vouloir pirater le fil de Lotin, Jicey, je t'ai répondu rapido sur les forums FFG à ce sujet.
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Sable&Soleil en pdf ou sur lulu, Cthulhu Blanc, un lanceur de dés en ligne qui permet de partager les résultats pour Warhammer 3 et Star Wars FFG, tout ça sur mon petit coin d'internet.
Sinon, je peins des figurines.
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
On a joué le premier livre de la campagne en 6 séances, ce qui nous fait environ une quarantaine d'heures pour plier ça. J'ai pas mal densifié tout le contexte, enfin la ville. J'ai ajouté pas mal de pnj pour donner un peu plus de vie à Averheim (cf mon dossier dropbox) et surtout pour rendre cohérent le tout. Ce que j'entends par là c'est que dans le texte de base, tous les pnj rencontrés (ou presque) ont quelque chose à voir avec le plot.Jicey a écrit :Tu n'as pas ressenti une baisse d'intérêt des joueurs devant cette partie où l'objectif n'est pas clairement annoncé, et où il y a beaucoup d'enquête et peu d'action ? C'est un peu ma crainte.Lotin a écrit :De notre côté, hier soir, 6e séance du premier scénario de The Enemy Within 3e ed.
Spoiler:
Mon équipe de joueurs aime beaucoup les enquêtes urbaines, bien plus que les combats, je n'ai donc pas été confronté à ce possible problème. Il y a beaucoup de choses à faire pour eux pendant la semaine.
A mon sens, cette campagne prend plus de corps et de sens si on la joue au milieu d'autres scénarios. Ces mêmes scénarios servent à poser un peu le contexte de cet empire au bord de l'effondrement, crise interne et pressions extérieures. Il faut un peu en dilater la chronologie à mon sens. Dans ma version de la campagne, la Cagoule Noire met plusieurs mois à prendre le contrôle de la pègre d'Averheim. Je compte aussi réutiliser des personnages secondaires dans d'autres scénarios.
Il y a cependant quelques écueils, des trucs facilement améliorables.
Attention gros spoilers :
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Non non, au contraire, ton expérience et tes ajustements sont très utiles pour voir ce qui fonctionne ou pas dans cette campagne (telle que publiée), et quelles mesures prendre. Merci.Lotin a écrit :J'arrête là mon pavé qui ne doit intéresser que moi
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
TOut à fait d'accord avec Jicey, Tes retours sont vraiment intéressant et je suis admiratif du travail que tu fais sur tes scénarios. C'est inspirant
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland
Et hop, c'est tout chaud et ça rattrape un peu le retard accumulé pendant la rentrée. Ce long texte d'une de mes joueuses décrit les événements prenant place à la fin du livre I de The Enemy Within Next Gen avant leur départ pour Grenzstadt. Je mets en spoil, et si jamais vous êtes joueurs, n'allez pas plus avant, ça spoil méchamment. Je rappelle brièvement, l'auteure est la magicienne du collège flamboyant qui doit récupérer un carnet de dessins réalisés par Luis Dalmotti pendant l'expédition de Templemann et financée par von Kaufman dans les Southlands. Elle doit le récupérer lors de l'exposition des plus beaux objets ramenés par l'expédition au Palais de l'Averburgh.
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