[CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

[XO de Vorcen]

Je ne me vois pas jouer dans ce registre mais je trouve cela très plaisant à lire. Merci d'avoir pris le temps de nous lécher un CR aussi agréable.

[chaviro]

Je ne me vois pas jouer dans ce registre mais je trouve cela très plaisant à lire. Merci d'avoir pris le temps de nous lécher un CR aussi agréable.

Merci pour ces compliments. En ce qui concerne le registre, il se trouve que c'est bien la première fois que je maîtrise un truc « sale » comme ça. Ni le Yaourt ni moi ne sommes très attirés par le torture porn, cinématographiquement comme rôlistiquement, sans doute faute de penchant sadique latent chez lui comme chez moi. Mais il n'y a pas vraiment ça dans ce module, c'est plutôt une ambiance « weird et hémoglobine » ; un truc étrange et pas sympathique est en train de se passer et tu te retrouves dedans, mais tu n'es pas une victime, un cible ou une proie, ce n'est pas un jeu de massacre.
Et finalement, ça s'est bien passé

[Sammael99]

Ah ouaitch...

[chaviro]

La couronne du roi
William ne sait combien de temps s'est écoulé tandis qu'il errait dans les bois, mais le voilà franchissant les ultimes broussailles, face à la morne lande de Pendle. Il y fait étonnamment plus sombre, comme si l'on était dans un éternel crépuscule (ça, je l'ai complètement oublié en cours de partie), à moins que nous ne soyons déjà en fin de journée.
Devant lui, au loin, il peut apercevoir un point rouge lumineux, comme la lampe asphyxiée d'un phare ou les derniers instants d'une étoile agonisante. Les paroles de la défunte Mertysa lui reviennent alors en mémoire : chemin faisant, elle lui avait raconté comment, durant la funeste nuit qui précéda la mort des animaux, certains villageois qui ne parvenaient pas à trouver le sommeil avait pu voir trois lueurs rouges monter au ciel du côté du Prieuré. Arrivées à une certaine hauteur, chacune était partie dans une direction différente. L'une à l'Ouest, l'autre au Sud et, pour la troisième, directement vers Edington. Tous s'étaient alors empressés de rentrer chez eux et, au matin, au milieu du désarroi général face à l'hécatombe des volailles, des bœufs et de tous les autres espèces d'animaux dont Dieu a peuplé sa Création, ils avaient découvert la sphère écarlate flottant sur un toit de grange comme l'œil de Satan venu se repaître du spectacle.
William s'estime largement au-dessus de ces pouilleux calfeutrés dans leurs misérables cahutes. À cet instant, il enrage contre l'humanité toute entière, la terre sous ses pieds et les cieux sur sa tête. Sa longue marche solitaire lui a suffisamment permis de ruminer les événements de ces dernières heures. La pensée lui est tout sauf agréable, mais il ne parvient pas à s'en défaire : tout porte à croire que l'Apocalypse de ces foutus apôtres a commencé. Le temps n'est plus à l'accablement, parce qu'il n'y a plus beaucoup de temps tout court. D'un pas résolu, il se dirige vers l'infernale lueur. S'il doit mourir aujourd'hui avec le reste de ses semblables, ce ne sera pas comme un chien. Et pourvu qu'en Enfer il y trouve des succubes aussi bien faites que dans les carnets de l'abbé.

Une petite demi-heure plus tard, William arrive à proximité de la sphère rougeoyante de la lande. Comme son homologue d'Edington, elle flotte nonchalamment dans l'air, semblant narguer les hommes, presque à portée de main. Il y a autre chose qui attire l'attention de William : une sorte de pyramide tronquée luit d'une aura verte dans la pénombre sous la sphère. Sur son toi gît un coussin de soie violette sur lequel repose une couronne d'or surmontée d'un cobra stylisé. William hésite à s'approcher de l'édifice incongru, mais la cupidité est la plus forte. Il se hisse prestement sur le haut du mastaba et s'empare du trésor. Ainsi juché, il peut aussi examiner la sphère de près. Lorsqu'il la touche, celle-ci tombe brutalement sur le sol mais sans bruit, comme si le contact avec un être vivant lui avait soudainement rappelé la nécessité de se soumetttre aux lois de la gravitation en vigueur.
Pour s'en saisir, William pose la couronne sur sa tête. Un étrange vertige s'empare de son esprit. Un mot imprononcable s'impose à ses pensées. Il sait que s'il invoque en présence d'un être vivant, homme, animal ou démon, alors celui-ci mourra (Death Spell). Hum… voilà qui peut toujours être utile, se dit-il pragmatiquement. [il se passe aussi autre chose mais, comme nombre d'événements du module, cet autre chose n'a aucun impact direct sur le déroulement de l'aventure… bref, exactement ce qu'il ne faut pas faire AMHA]
La sphère écarlate sous le bras, le soudard couronné dirige ensuite ses pas vers le village de Forsgreave avec l'espoir d'y trouver un meilleur accueil qu'à Edington, voire un minimum de réconfort. L'espoir… n'est-ce pas cette chose qui, paraît-il, fait vivre ?
(à suivre)

[chaviro]

Les chats de Forsgreave
Après une bonne heure de marche, notre soudard couronné arrive en vue de Forsgreave. Cette fois-ci, impossible de mettre le calme des lieux au compte de l'heure matinale ; nous sommes en plein milieu d'après-midi. Pourtant, c'est un silence total qui accompagne les pas de William sur le chemin. Lassé par ses précédentes tribulations, William appelle pour ne pas avoir à fouiller chaque masure et, peut-être aussi, par crainte de ce qu'il pourrait y trouver. Personne ne lui répond, mais son appel a attiré l'attention d'un groupe de chats, plus loin sur la route.
À leur vue, William se fige : les chats sont des créatures démoniaques, pensée confirmée par le souvenir que tous les animaux qu'il a jusqu'à présent croisés étaient morts depuis longtemps, sans compter les chevaux de l'attelage… Les félins semblent eux aussi intrigués par sa présence et restent à distance respectueuse.
Un bourdonnement de mouche se fait entendre. Mon Dieu, pense William, encore une créature infernale, il n'y a qu'elles qui ont survécu ? Une autre mouche se joint à la première, puis une autre, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'une dizaine de ces satanés insectes tourbillonne autour du malheureux. Serait-ce le sang qui macule ses vêtements qui les a attirées ? Ah ! Mais voilà que l'une d'entre-elles vient de le mordre (ou le piquer ?) ! William l'écrase de sa main, mais l'essaim continue de le harceler. Les chats, eux, observent à distance l'homme qui agite vainement ses bras au milieu du chemin.
Deux d'entre-eux commencent à s'approcher, adoptant la démarche de félins en chasse. C'est au tour de William d'être étonné de leur attitude. Il commence à reculer devant l'avance des menaçants matous. Une autre piqûre de mouche lui brûle la cuisse. Au bout de quelques pas, il sent un étrange engourdissement remonter le long des jambes. Sa marche devient difficile, il a l'impression de s'enfoncer dans une mare de boue qui alourdit ses mollets, puis ses cuisses. Bientôt, il lui est impossible de faire un pas. Tous les chats, maintenant, se rapprochent.
William, de plus en plus incapable de maîtriser ses membres engourdis, a un dernier sursaut pour s'éloigner, mais il ne fait que chuter. Le voilà rampant sur le sol pour s'éloigner des félins, mais ses bras eux-mêmes commencent à fourmiller. Assis parterre, les deux jambes allongées comme deux poutres de bois inutiles, William s'empare de son arquebuse et entreprend de la charger. Il tire une première fois sur le chat le plus proche, mais la poudre fait long feu (« 1 naturel », la chance proverbiale du Yaourt) ! Une courte flamme jaillit du canon de l'arme en dégageant un gros nuage noir et inutile. Devant ce phénomène inconnu, tous les chats se sont figés, hésitants.
Fébrile, William commence à recharger son arme en essayant de ne pas trembler sous le regard inquisiteur de ses assaillants. Lorsque William tire une seconde fois, obligé de s'y prendre à deux mains pour appuyer sur la gachette tant ses bras sont lourds et faibles, la balle envoie une bête voler sous l'impact dans un affreux miaulement. La détonation résonne longtemps dans la campagne alors que le corps de la victime retombe mollement sur le chemin comme une outre flasque. Le reste de la troupe s'est éparpillée sans demander son reste.
Puis, le torse de William échappe à son contrôle et tombe lourdement sur le sol. Paraplégique, il ne peut que regarder le ciel tandis que l'engourdissement remonte le long de son cou, puis l'engloutit complètement.
(à suivre)

[Sammael99]

Aaaaaaaaah! The suspens is killing me!!!

[chaviro]

Aaaaaaaaah! The suspens is killing me!!!

[Dokkalfar]

Vraiment très très bon!

[chaviro]

Nouveaux rescapés, nouveaux morts
William ouvre les yeux et découvre, penché sur lui, deux visages inconnus, une homme et une femme. Ce matin, Jocelyn, couturière de son état, s'est réveillée unique survivante de Forsgreave. Les sept familles du village avaient toutes été étripées par quelque chose d’inhumain. Terrorisée, elle tenta de fuir les lieux mais trébucha et perdit connaissance en heurtant une pierre de la tête. C'est là qu'elle fut découverte par Barteleigh, le mire qui revenait du chevet de quelques malheureux d’Edington. Depuis, tous deux sont restés cachés dans l'âtre d'une maison voisine pour échapper aux chats qui rodent dans le village. Lorsque William a appelé, ils n'ont pas osé sortir, mais les coups de feu les ont rassurés, et ils sont naturellement venus lui porter secours lorsqu'il est tombé.
Quelque peu soigné par Barteleigh, William s'interroge sur la marche à suivre. Barteleigh est ravi de voir que William est porteur d'une sphère écarlate : il pense qu'elle recèle un grand pouvoir et que l'abbé du Prieuré saura l'exploiter.
À ces mots, William en déduit immédiatement que Barteleigh est un crétin diplômé dont le crâne est plein de merde, mais il a l'habileté de cacher cette opinion à son interlocuteur derrière un sourire et un hochement de tête qui peut passer, il l'espère, pour approbateur. La bonne nouvelle, c'est que son corps lui obéit à nouveau. Jocelyn et son compagnon, eux, sont ravis de trouver un protecteur fonctionnel en la personne de William. Quelqu'un qui sait effrayer des chats et qui porte une couronne bizarre sur la tête ne peut pas être une poule mouillée.
Les deux villageois enjoignent William de quitter Forsgreave au plus tôt pour trouver refuge au Prieuré, mais William a d'autres projets. D'abord, il lui faut un armement plus conséquent que sa rapière tordue et une arquebuse qui pête au lieu de tirer. Apercevant une grange en retrait du hameau, il laisse les deux froussards sur place et s'y rend avec la ferme intention d'y trouver de quoi semer la mort de manière plus efficace.
Chemin faisant, il croise les traces de la tragédie qui a frappé le hameau. Une traînée de sang l'accompagne le long de son chemin vers la grange. Traversant un champ en jachère, il croise trois charognes, trois hommes qui ont été castrés, empalés et rôtis sur des broches en bois (toujours dans cet ordre, aurait fait remarquer Justinius s'il avait été présent). L'odeur de chair grillée lui rappelle un instant qu'il a l'estomac vide, mais le mets proposé lui coupe aussitôt l'appétit. La grange abrite quant à elle les corps flasques et livides de trois enfants pendus aux poutres par les pieds. Leurs visages ont été entièrement rongés et quelque chose doté d’une trompe ou d’un long appendice semble avoir aspiré les entrailles des cadavres à travers leur gorge. Heureusement pour lui, William restera jusqu'au bout de l'aventure dans l'ignorance la plus totale que la responsable de tout cela est Jocelyn… pour l'heure, évitant de trop regarder autour de lui, il s'empare de tout ce qui lui paraît utile pour trucider son prochain : une faux, deux fourches et quelques épieux (vierges, ceux-là, de tout empalé).
Puis, accompagné de Barteleigh et de Jocelyn nouvellement dotés d'une fourche chacun, notre personnage s'en retourne vers ce qui est pour lui le nœud de tout ceci, le bouton rose caché au cœur des bois touffus de la Vierge Marie de Caversdale d'où l'explosion finale doit submerger le monde, ou ce qu'il en reste…
(à suivre)

[Whimpering Vote]

le nœud de tout ceci, le bouton rose caché au cœur des bois touffus de la Vierge Marie

J'en déduit donc que la Vierge Marie est un transexuel ...

[chaviro]

le nœud de tout ceci, le bouton rose caché au cœur des bois touffus de la Vierge Marie

J'en déduit donc que la Vierge Marie est un transexuel ...

Les interprétations perverses des personnes absentes et jalouses n'engagent que leurs auteurs

[Whimpering Vote]

C'est clair ... "Le bouton rose caché au coeur des bois touffus" ... j'ai l'esprit mal tourné !

Spoiler:

[chaviro]

C'est clair ... "Le bouton rose caché au coeur des bois touffus" ... j'ai l'esprit mal tourné !

Notre seul désaccord d'interprétation est sur la transexualité que tu avances (dis moi, tu es au courant que ce n'est pas un tableau de la Vierge Marie ? )

[Whimpering Vote]

Si j'osais, je dirais que c'est le "noeud" du problème

[Sammael99]

Heureusement pour lui, William restera jusqu'au bout de l'aventure dans l'ignorance la plus totale que la responsable de tout cela est Jocelyn.

Gn ???

Enfin, je veux dire GN ????