[CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

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chaviro
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[CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Suite à une cascade de trahisons et de désistements ludiques en série, le Yaourt s'est retrouvé pris dans une partie de Litanie Onaniste à Tendance Fantastico-Priapique (LOTFP pour les connaisseurs). Un joueur, un meneur, une nuit.
Le scénario, si on peut dire, était Point de salut pour les sorcières, la version traduite maison de No Salvation for Witches, de Chandler.

Accident à l'aube
Nous sommes dans le Kent, en février 1626, deux jour après la chandeleur (présentation du Seigneur), sous le règne du roi Charles Ier, qui vient d'être couronné à Westminster.

Il y a plus de quinze ans qu'Henri IV a été assassiné par Ravaillac, à peine plus que la première impression de la bible du Roi James. En 1612, 4 femmes et 1 homme sont pendus pour sorcellerie et cannibalisme à Northampton, tandis qu'à Pendle, 9 femmes et 2 hommes sont jugés ; un seul sera acquitté.
Depuis 1604, le Witchcraft Act condamne à mort et à la privation des derniers sacrement tout pratiquant de sorcellerie.
En 1616 paraissent Les Noces Chymiques de Christian Rozenkreutz, tandis que Katharina Kepler, la mère du réputé astronome, est emprisonnée pour sorcellerie avant d'être relachée. Cette même année, le comte de Sommerset, favori du Roi, est emprisonné pour assassinat avec la complicité de sa femme et Rebecca Rolfe, princesse de Pocahontas, est reçue à la cour. Elle succombera d'un mal inconnu en 1617 à Gravesend alors qu'elle s'apprêtait à rentrer en Nouvelle-Angleterre.
En 1620 paraît le Novum Organum de Francis Bacon, qui insiste sur le recours à l'induction et l'observation dans la philosophie. Katharina Kepler est à nouveau emprisonnée pour sorcellerie durant plus d'un an. Elle mourra peu après sa libération, alors que le Mayflower rentre de Virginie, Nouvelle-Angleterre, qui deviendra une colonie de la couronne anglaise en 1624. Entre-temps, en mars 1622, un quart des 350 colons de Jamestown est massacrée par les indiens.

La nuit dernière, Sir Charles de Fowlsbury a quitté sa fiancée, Lianne Dayton, avec laquelle il voyageait, pour se recueilir au Prieuré de la Vierge Marie (et, en vérité, profiter une dernière fois en toute vertu de Gwendolyn, femme de peu de vertu qui y travaille, mais ça, personne ne le sait… encore). Le carosse de sa promise doit le rejoindre à Edington mais a été surpris par une sévère ondée et l'attelage est resté embourbé plusieurs heures ; il tente donc de rattraper son retard durant la nuit.
L'aube point alors que l'on atteint Caversdale. Isaac, le cocher, somnole tandis qu'à ses côtés, un soudard chargé de la protection de Lianne, William Corey [le Yaourt], a bien du mal à garder les yeux ouverts sous la bruine glacée qui scintille dans la lueur vacillante des lanternes. Voilà que d'un coup, parmi les cahots, l'ondée cesse et c'est comme une vapeur douce qui vient remplacer l'air glacé. La chaleur aidant, les corps transis se relâchent, et la vessie de William avec. Tirant doucement sur les rênes sans troubler le sommeil d'Isaac, Corey arrête les chevaux et descend prestement du coche.
Quelques instants plus tard, il peut se soulager à l'abri des branches d'un chêne. Il profite de cet instant lorsqu'une voix retentit à ses pieds. « Le diable si j'ai connu des réveils bien pires mais, excusez mon interruption, messire, car je crois que vous m'urinez sur la figure. » William a à peine le temps de revenir de sa surprise, de reprendre ses esprits et sa mentule que, derrière lui, les chevaux s'écroulent dans le fossé, précipitant dans leur chute l'attelage dont les grincements résonnent dans le silence matinal.

(générique)

« Permettez, d'ailleurs, de faire remarquer que votre aqua vitae est quelque peu alcaline pour un homme de votre âge. Prenez ce conseil pro bono : afin de ré-harmoniser votre humeur blanche, employez de la poudre de fémur broyé ; laquelle rétablit aussi les fonctions priapiques naturelles, si vous deviez éprouver quelque besoin de ce côté. Seulement 1 shilling la prise. » Ainsi parle le docteur Hans Justinius von Höllewurtz, de l'université de Prague, rondouillard, barbu et chevelu, dont l'occupation principale consiste à vendre des composantes de sortilèges, lorsqu'il ne les prélève pas sur des cadavres (lui, c'est le magicien du groupe… enfin, s'il y avait eu un groupe), alors qu'il entreprend de s'essuyer la figure.
Définitivement réveillé, William a dégainé sa dague devant cette somme d'événements rocambolesques. Il juge rapidement que l'empuanti universitaire est inoffensif et tourne son attention sur la suite dont il avait la responsabilité : le fidèle et ancestral cocher s'est brisé la nuque, laissant pour tout héritage deux pistolets, une arquebuse et quelques pièces qui finissent dans les poches de William. Avec l'aide de Justinius, les deux hommes extraient Lianne et sa servante, Jennet Law, de la diligence renversée. Cette dernière refuse tout net la main que lui tend William, se hissant avec souplesse hors du véhicule. Depuis qu'il l'a culbutée un soir dans les cuisines sans y prêter depuis plus d'attention que les autres catins qu'il fréquente, celle-ci semble avoir gardé quelque rancune à son encontre (troisième personnage-joueur putatif, le spécialiste).
Personne ne parvient à expliquer la mort des deux chevaux mais une chose est sûre, il va falloir marcher. Lianne ne veut pas abandonner ses affaires et exige que l'on attende que quelqu'un passe. William, lui, craint que cet événement ne soit la prémisse d'une embuscade. Lianne est bien obligée de céder. Tandis que Jennet confectionne un baluchon avec les affaires les plus précieuses, Justinius brosse une carte de la région à William. Ils ont bien 2-3 heures de marche avant d'arriver à Edington, qui est le hameau le plus proche. C'est sous le soleil naissant du matin que la noble troupe se met en chemin.

(à suivre)
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Whimpering Vote »

je crierai bien au fake, mais les 2 minutes de jeu effectif rendent l'histoire crédible ! :escrime
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chaviro
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Whimpering Vote a écrit :je crierai bien au fake, mais les 2 minutes de jeu effectif rendent l'histoire crédible ! :escrime
Eh oui, j'ai réellement joué avec le Yaourt :ange:
La partie aurait dû se dérouler fin décembre, mais il a fallu attendre plus d'un mois et une conjonction astrale pour que ça se fasse. Réunir plus de deux joueurs, c'est impossible. Un joueur, il me faut une quarantaine de jours… Heureusement, je ne prévois que des coups d'un soir, et il a quand même fini par dormir à la maison :mrgreen:
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Un renard sur la route
Au bout d'une demi-heure, nos vaillants randonneurs arrivent à un carrefour. La route sur laquelle ils cheminent continue tout droit à travers la lande de Pendle alors qu'un sentier bifurque au nord vers Edington. Sortant des bois pour la première fois, ils peuvent remarquer, sur l'horizon, deux halos rougeâtres, comme si l'aube avait laissé une trace au firmament. L'un est au sud, l'autre, en direction d'Edington. Seraient-ce des incendies ? Impossible, aucune fumée ne vient troubler la voute céleste, à croire que les nuages lourds de pluie qui n'ont cessé de les arroser la route durant ont subitement disparus.
Autre détail troublant, c'est comme si la terre irradiait la chaleur ambiante qui les réchauffe de toutes parts, les rayons du soleil ne se faisant absolument pas sentir. Enfin, pas un chant d'oiseau, nul cri gallinacé ne vient distraire les oreilles de nos amis du bruit de leur pas et du cliquetis des fioles du docteur qui tressaillent dans l'établi à pharmacie ambulante qu'il porte sur le dos ; à croire qu'ils sont les seuls êtres vivants à la ronde. Tout ça n'est pas fait pour rassurer William qui, diplomatiquement, garde pour lui ces indices que quelque chose ne tourne pas rond aujourd'hui. Déjà qu'il ne sait pas ce qu'il va pouvoir raconter à Sir Fowlsbury à propos de ses chevaux et de son attelage, il ne manquerait plus qu'il arrive malheur à sa pouliche de fiancée…
À propos de chevaux, William ne peut s'empêcher de penser à son frère, ce broutte-mitre qui a dégoté une place aux écuries du Roi, lui qui est certainement bien au chaud à cette heure, qui s'est hissé là-haut rien qu'à force de torcher le cul des génisses tandis que le pauvre William, lui, traîne ses bottes sur les chemins de la campagne anglaise affublé d'un huluberlu teutonique qui sent la pisse et deux femmes dont les mercantoufles lui sont inaccessibles. Non, William n'est pas vraiment le gendre idéal. Certains racontent même qu'il aurait noyé une femme et son enfant, parce qu'elle disait qu'il en était le père, mais n'allez pas le répéter ; d'ailleurs, il le vit bien.
Au détour de ses pensées, l'attention de William est accrochée par la présence d'un animal sur le chemin. Il arrête ses compagnons et s'approche prudemment, arquebuse à la main. L'animal ne bouge pas. Petit à petit, William se rend à l'évidence : c'est un renard, et il est mort. Justinius confirme quelques instants plus tard que sa fourrure est intacte et s'empresse de le dépecer, stoppé juste à temps par William qui ne souhaite pas infliger un tel spectacle à ces dames suffisamment bouleversées par la proximité d'une bête sauvage. Maugréant, Justinius jette la précieuse carcasse sur ses épaule et tous se remettent en chemin.
Le temps passe et voici la troupe qui arrive en vue d'Edington, un hameau comme tant d'autres, dans la campagne anglaise, entouré de ces champs et pâturages où divaguent d'ordinaire bétail et paysans. Ce matin, toutefois, le décor s'agrémente de quelque originalité : si la poignée de bovins observe les nouveaux arrivants, c'est d'un œil vitreux, couchés sur les flancs, voire sur le dos pour les plus grotesques et ballonnées d'entre eux. La pestilence a remplacé la piquante fragrance de la bouse, qu'aucun des quatres marcheurs n'aurait imaginé regretter un jour.

(à suivre)
Dernière modification par chaviro le mar. févr. 24, 2015 4:37 pm, modifié 1 fois.
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Avant toutes choses, voici un petit plan de la région, parce que je sens que vous êtes un peu perdu.
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Les étranges positions de l'abbé
Arrivent les premières maisons, toujours sans aucun signe de vie. Pire encore, à l'entrée d'Edington, un sinistre gibet offre un macabre accueil aux arrivants. Quatre corps calcinés sont suspendus, quatre femmes qui ont été sciées en deux dans le sens de la longueur. Avant d'être brûlées, précise Justinius.
Jennet et Lianne éprouvent quelque difficulté à apprécier le spectacle et demandent à s'asseoir.
William s'avance jusqu'à la porte de la maison qui borde la route et cogne dessus comme un sourd au nom de tous les saints. Quelqu'un lui répond de passer son chemin mais, à force d'insistance et de menaces, la porte s'entrouvre et un dénommé Caleb Phips les fait entrer, non sans réticence.
Les femmes se réchauffent auprès du feu, un peu d'eau à boire. Caleb, comme le reste du village, se terre chez lui. Il n'a pas de lait à offrir, vu l'état des bêtes. William apprend qu'aucun Sir Fowlsbury ne s'est présenté à Edington et que la population du village est juste terrorisée par ce qui arrive : la mort des bêtes, et l'impossibilité de quitter la région. En effet, une sorte de barrière empêche quiconque d'atteindre Pendle, plus au Nord.
Quant au gibet, Caleb explique que ce sont des sorcières, certainement responsables de la mort du bétail. Elles ont eu ce qu'elles méritaient, mais il s'agissait tout de même de femmes du village. Du coup, tout le monde se demande si Kyrkwode, le type qui a pris les choses en mains, a bien tué toutes les sorcières ou bien s'il en reste d'autres. Enfin, d'autres que celle qui reste à supplicier aujourd'hui, Mertysa, la sage-femme qui attend son châtiment sur la place du village.
Dans le fond, William est plutôt d'accord avec Caleb ; lui aussi redoute les sorcières. C'est pourquoi il n'est pas du tout d'accord avec Justinius lorsque celui-ci propose d'aller voir de plus près la drôlesse. La curiosité de Justinius en devient même suspecte… ne serait-il pas, lui aussi, un sorcier ? Justinius s'en défend, arguant qu'il est un esprit éclairé, qu'il suit les préceptes philosophico-observationnistes du Nouvel Orgue de Francis Bacon (non, William, pas celui qui a inventé le lard fumé), selon lesquels il faut examiner le monde pour le connaître, ou quelque chose du genre.
Bon gré, mal gré, William et Justinius ressortent pour aller voir la malheureuse. Celle-ci gît à côté du puits, les pieds coincés entre deux fortes poutres. Non loin de là, au-dessus d'une grange, luit une étrange boule écarlate, à l'origine du rougeoiment précedemment observé. Peut-être que cette femme n'est pas une sorcière mais, une chose est sûre, il y a de la sorcellerie là-dessous.
Après quelques minutes d'interrogatoire, pendant lesquelles William scrute les alentours avec angoisse, craignant que les villageois ne sortent à leur tour et les ne surprennent à parler à la chevaucheuse de balai, il faut se rendre à l'évidence. Mertysa s'y connaît certainement en nombre de choses féminines qui répugnent et effraient les hommes, mais ce n'est sans doute pas une menace pour le village.
Accusée de sorcellerie par un voisin, elle tenta de fuir dans les bois, mais les hommes de Kyrkwode la rattrapèrent et la rapportèrent au village. Ensuite, Kyrkwode lui a montré un treuil à poulie tout en devisant sur les tourments de Saint Érasme dont les boyaux furent enroulés par les Romains sur un appareil similaire. Depuis, Mertysa est juste morte de peur et désespère de s’en sortir. Elle propose un marché aux deux hommes : qu'ils la libère, et elle leur dit où trouver un fabuleux trésor.
C'est le type de discours qui va droit au cœur de William. Ni une, ni deux, faisant levier avec des outils dénichés à proximité, il libère les jambes endolories de la malheureuse, qui file comme une dératée vers les bois. Surpris, William se lance à sa poursuite. L'énergie du désespoir n'est pas un vain mot, parce qu'il manque d'être semé par la sage-femme. Justinius, lui, n'essaie même pas. Heureusement, une fois suffisamment loin d'Edington, celle-ci s'arrête au pied d'un arbre pour reprendre son souffle. William s'assied à ses côtés pour faire de même. Et cette histoire de trésor, alors ?
Mertysa a écrit :« Dans les combles, aussi vrai que je suis devant vous. Sous l’toit de l’église du prieuré, y a des combles. Cherchez une trappe au plafond, dessus qu’est marqué Problema, c’est du latin qui veut dire prob’ème. Et des prob’èmes, pour sûr, c’est ce que vous z’en trouverez, parce que c’est là que l’abbé y cache ses collections de positions. Vous pourrez bien me mettre des pincettes, mais j’n’en dirais pas p’us. Je préfère encore lécher le cul du diable du plus haut d’la croupe jusqu’au bas des bourses, que d’en dire plus.
Alors maintenant, c’est bouche cousue.
Mais si vous montez vot’ tête dans ce grenier à problèmes, vous feriez mieux d’avoir quelque acier avec vous, ou un mousquet, et de rien n’toucher d’autre que ces trésors. Par ma vie, je ne sais pas à qui vous pouvez les vendre, mais vous autres vagabonds, vous avez certainement vu et fait maintes choses dégoûtantes, j’en suis sûre devant le Christ.
Et aussi, ne vous faites pas attraper par l’abbé, ce sont ces affaires, mais il serait mieux sans, si vous voulez mon avis, pour le salut de son âme, parce que je crois qu’il existe encore un espoir de rédemption. »
« Ses collections de positions, mais qu'est-ce que c'est que ça ? » s'enquiert William, qui ne comprend pas de quoi on parle. Mertysa lui explique alors que l'abbé est quelque peu agité du braque et consulte d'autres ouvrages autrement illustrés que la Bible du Roi James. Ça vaut de l'argent, ces bouquins-là, pour les gens comme vous, qu'il paraît, dit-elle en se signant à nouveau.
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Sammael99 »

Yay! J'adore cette ambiance poisseuse!
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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chaviro
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Merci, m'sieur. Je manque de temps pour écrire la suite, mais on arrivera au bout.
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Selpoivre »

Pareil que Sam, j'adore l'ambiance qui s'en dégage :)

Le scénario est naturellement comme ça ? Ou est-ce que tu as été obligé de réécrire des passages ?
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Le scénario, c'est du Chandler à la base : tout ce qui est sanglant vient de lui et (presque) tout ce qui est sexuel aussi. J'ai en revanche pas mal étoffé les aspects historiques et contextuels, parce que le module ne propose qu'une situation, et rien sur le pourquoi où le comment des PJ pourraient s'y trouver impliqués, au-delà du fait d'être au mauvais endroit au mauvais moment.
Toute l'introduction (« accident à l'aube ») est par conséquent entièrement sortie de mon cerveau, y compris les personnages. J'avais prévu plusieurs pré-tirés (William, Justinius, Jennet et Lianne), mais ils sont devenus des PNJ faute de candidats.
J'aurais pas mal à dire sur ce module, cela viendra en temps et en heure…
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Dans la peau du lapin qui chante
William souhaite rentrer à Edington, mais Mertysa préfère encore qu'il la tue plutôt que d'y remettre les pieds ; selon elle, il n'y a qu'au prieuré qu'elle trouvera refuge désormais. Finalement, William dit « m… » à Lianne, Jennet et Justinius, et ils se mettent en chemin à travers les bois.
En route, les deux marcheurs ont confirmation que quelque chose ne tourne pas rond : des cadavres d'oiseaux gisent comme des fruits pourris au pied des arbres, pas un bruit autre que celui de leurs pas. C'est pour ça que William se fige lorsqu'il entend comme un chant d'enfant au détour d'une clairière.
S'approchant avec précaution de la source du chant, il découvre une fillette terrifiée recroquevillée contre le tronc d'un chêne. William parvient à l'amadouer mais, hormis son nom, Anna, il est difficile d'en savoir plus : son accoutrement n'est pas anglais (Justinius, s'il avait été là, aurait pu lui en dire plus), pas plus que la langue qu'elle parle (mais c'est une langue humaine, rassurons-nous).
Ces entrefaits sont interrompus par des aboiements en provenance du village [Ah, une belle erreur de ma part, puisque les chiens devraient être morts, comme tous les autres animaux… personne n'a tiqué durant la partie, ouf!], rappelant à Mertysa comment elle fut traquée dans les bois il y a quelques jours à peine. Tous deux se mettent à courir, William à la suite de Mertysa, puisqu'elle connaît le chemin.
Maintenant qu'ils sont pourchassés, et au vu de la vitesse de pointe qu'ils sont capable d'atteindre (une vieille, une gamine et un tueur fatigué), tous les trois se dirigent vers la route. Leur seul espoir est d'atteindre le prieuré avant d'être rattrapés.
William constate avec étonnement qu'Anna trotte à leurs côtés sans difficulté apparente, mais il n'est pas temps de s'en plaindre. Lui, il enrage quelque peu de devoir avancer au rythme de la paysanne alors qu'il a des dogues aux trousses.
Arrivés sur le chemin, la fuite est plus facile et leur permet de prendre un peu de distance vis-à-vis de leurs poursuivants encore engoncés dans les bois. Un carrefour, Mertysa bifurque vers le sud sans hésitation. William et Anna la suivent. La meute se rapproche.
C'est avec un grand soulagement que le trio arrive sur les terres qui entourent le prieuré, mais non sans surprise. À l'endroit où devrait se trouver l'enclos des religieux, un énorme dome rose vif, surnaturel, incongru, surplombe les terres au repos.
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Whimpering Vote »

La suite, la suite !!!
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Pas avant ce w.-e., désolé. Il y a quand même une espèce de masochisme à passer presque plus de temps à rédiger un C.-R. qu'à jouer, non ?
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Whimpering Vote »

chaviro a écrit :Pas avant ce w.-e., désolé. Il y a quand même une espèce de masochisme à passer presque plus de temps à rédiger un C.-R. qu'à jouer, non ?
pas pour ceux qui le lisent :P
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Les femmes et les enfants d'abord (première partie)

Message par chaviro »

Les femmes et les enfants d'abord (première partie)
Les premiers instants de surprise passés, les trois fuyards continuent leur course sur le chemin, en direction du dôme. Arrivés au pied de l'étrange phénomène, ils doivent se rendre à l'évidence : la sphère englobe l'ensemble des bâtiments et est solide. William, essoufflé, ne sait ni quoi penser ni que faire. Mertysa, se met à sangloter, à genoux devant la muraille rose, sous les regards interrogateurs d'Anna. Venant du chemin, la meute se fait entendre…
Mertysa pleure les dernières larmes de son vieux corps et en appelle à la Sainte Vierge pour qu'on la laisse entrer. Elle appuie de toutes ses forces contre la paroi quelque peu molle, ses doigts s'enfoncent légèrement dans cette sorte de chair gélatineuse, en vain. Soudain, elle se fige un instant, les deux mains enfouies à l'intérieur du dôme. Puis, elle se met à hurler. D'étranges palpitations agitent la peau flasque ses bras, remontant lentement vers ses épaules. Mertysa pousse des cris déchirants, appelle William et Anna à l'aide en frappant le sol de ses pieds spasmodiquement, qu'on l'arrache de là,, qu'on lui enlève ça, par pitié ! À ses cris répondent les aboiements redoublés des chiens qui ne sont manifestement plus très loin.
C'en est trop pour les yeux et les oreilles de William. Désireux aussi, semble-t-il, de protéger Anna des horreurs qui s'annoncent, mais aussi de leur éviter d'être déchirés par des chiens, il attrappe la fillette par le bras et s'enfuit en courant vers le Sud en contournant le dôme. Il n'est pas arrivé de l'autre côté que les hurlements de la vieille femme cessent d'un seul coup, après un dernier cri qui résonne longtemps aux oreilles des fuyards.
William et Anna quittent les terres du Prieuré et trouvent refuge à nouveau dans les bois. Au bout de quelques minutes, William constate avec soulagement qu'ils ne sont pas suivis. Sans doute leurs poursuivants se sont-ils contentés du cadavre de la sage-femme, la sorcière qu'ils traquaient ; ou bien n'ont-ils pas imaginé qu'elle était accompagnée. William se dit de plus en plus que ce n'est pas sa journée. Il n'a rien mangé depuis hier soir, et quasiment rien bu. Difficile, dans ces conditions, de courir un marathon.
Il n'est pas le seul à éprouver l'aiguillon de la faim : le ventre d'Anna gargouille à son tour. William se tourne vers la fillette et prend un air désolé. Il n'a rien à lui offrir… enfin, c'est ce qu'il pense. Anna, elle, attrape sa machoire inférieure d'une main et, alors que ses yeux se révulsent, l'ouvre dans un craquement de tendons qui n'a rien de naturel pour une enfant de cet âge. De sa gorge écarlate maintenant exposée à l'air libre sort une créature luisante et ensanglantée, croisement infernal entre un ver gros comme un avant-bras et une araignée, à la gueule garnie de dents jaunies et effilées. L'hôte d'Anna a faim, la chair noueuse et goûtue de William saura le réconforter.
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William, horrifié, tente de saisir son arquebuse mais n'a pas le temps de l'armer que la créature lui bondit dessus. Ses mâchoires se referment sur le fût de l'arme que l'homme a brandit des deux mains devant lui dans un réflexe salvateur. Il jette le lourd fusil loin de lui, lequel entraîne un instant le monstre dans sa chute, lui laissant le temps de dégainer sa rapière. L'homme et l'horrible bestiole tournent quelques instants autour du corps inanimé de la fillette ; à chaque fois que la créature tente de le mordre, William l'écarte de la pointe de son arme. À plusieurs reprises, le monstre s'embroche sur la lame avant de reculer, éclaboussant à chaque fois William de fluides infects mais heureusement inoffensifs [en pratique, voilà quelques échanges lénifiants d'« initiative, je rate, tu rates », agrémentés de passionnants « tu touches, 2 points de dégâts, au suivant », sachant que la bestiole en a suffisamment pour que ça dure longtemps à ce rythme ; excédé, je décide que la créature l'est autant que moi.]. Une dernier sursaut, la bête se jette soudainement sur William et le mord à l'avant-bras. De surprise, il lâche sa rapière alors qu'une myriade de petites dents s'enfoncent dans ses muscles. Saisissant l'arme de sa main libre, il transperce le corps longiligne comme une vulgaire saucisse alémanique. De douleur, la créature glapit et libère l'avant-bras de William, laissant pour témoignage de son passage une vilaine plaie maculée de bave tiède.
L'abjection entreprend de rentrer dans le corps d'Anna pour y trouver refuge, mais la rapière en travers de son corps l'empêche d'y pénétrer entièrement. À moitié enfoncée dans la bouche de l'enfant, seule la croupe du monstre embroché reste au-dehors, frétillant grotesquement en tous sens. William s'arqueboute sur le manche de son arme pour tenter de l'extirper, mais aucun des deux ne l'emporte. Bientôt, le souffle d'Anna, qui est toujours sans conscience, se fait plus haletant à travers ses narines. Des goutelettes de sang en sortent à chaque expiration, de plus en plus faiblement au fur et à mesure qu'elle suffoque. William se démène, mais a l'atroce sensation que chaque centimètre qu'il gagne en tirant ne fait que déchirer encore plus les entrailles de la malheureuse.
L'horrible lutte se termine enfin. Ni Anna ni la créature qui obstrue sa bouche affreusement distendue ne bougent plus. William, lui, reste assis, hagard et reniflant piteusement, tenant machinalement son arme humide restée enfichée dans l'amas de chairs sanglantes que le cadavre la fillette semble vomir dans une horrible grimace. Plusieurs minutes passent.
Puis, sans un mot, sans un regard, William se lève en titubant. D'un pas mal assuré, il s'enfonce dans les bois. Les yeux vitreux d'Anna fixent le ciel en silence.
(à suivre)
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Whimpering Vote
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Whimpering Vote »

C'est bon ça Coco ! (c'est crade, mais c'est bon)
Coming out : je ne suis pas féministe militant ! (et pourtant je respecte les femmes en général, et j'aime ma femme et mes filles en particulier)
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