[CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

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Whimpering Vote
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Whimpering Vote »

Oh My God !!!

C'est trop dark LotFP
Coming out : je ne suis pas féministe militant ! (et pourtant je respecte les femmes en général, et j'aime ma femme et mes filles en particulier)
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Tholgren
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Tholgren »

Whimpering Vote a écrit :Oh My God !!!

C'est trop dark LotFP
Muhahahaha, j'adore !!! :bravo:
Comme disait Trotsky* : "Quand le prolétariat se remonte les manches, la bourgeoisie serre fort les fesses !". (* source Tonton Pogo)
 
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chaviro
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

N'est-ce pas ? La maîtrise ne saurait être tenue responsable ni du contenu du scénario, ni des actions des joueurs.
Rassurez-vous, c'est bientôt fini.
L'OSR est le véganisme du JDR
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Tholgren
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Tholgren »

Je ne donne pas cher de la peau de William... ça a représenté combien d'heures de jeu ?
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chaviro
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Pas tant que ça. Une bonne nuit (19h-4h, un truc comme ça).
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Tholgren
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Tholgren »

9 heures de jeu, c'est pas si mal, non ?
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chaviro
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Conciliabule
Lorsqu'un coup de feu a retenti non loin du cloître, bientôt suivi par des cris et des appels au secours, l'incident n'a pas manqué de jeter le trouble parmi les personnes assemblées. Quelques instants plus tard, alertées par des rescapées en pleurs, trois femmes de remarquable allure sortent du cloître et se dirigent vers l'hospice où se déroulent, semble-t-il, de terribles événements.
Image
(évidemment, sur l'image, je me suis trompé, j'ai interverti Ouadjet et Nekhbet…)
En tête vient Ouadjet, calme mais résolue, philosophe, et même tempérée. Ses années passées dans la rue l’ont laissée avec une cicatrice sur la lèvre supérieure, six dents en moins, et une forte endurance à la douleur. Comme on n'est jamais trop prudent, elle porte à cette occasion une arbalète lourde, armée.
Dans ses pas marche Duna, une ancienne prostituée aux cheveux blonds et souples, encadrant deux yeux bruns et étroits. Malgré son air de petite fille, Duna porte la haine dans son cœur comme une charbon incandescent et solitaire oublié dans un poêle noir de suie. Elle est colérique, hostile et enthousiaste, ne vivant que par la volonté de protéger sa petite troupe contre toute menace. Une épée lui suffit en général pour se faire respecter.
La dénommée Nekhbet ferme la marche. Fine et rapide, Nekhbet piétine, s’agite et jongle quand il n’y a rien à faire. Les conversations l’ennuient, autant que les études, la contemplation, les repas, la gentillesse, et tout ce qui prend plus de deux minutes en général. Ses avant-bras et son cou sont couverts de cicatrices de coups de couteaux hérités de bagarres de quai qui ont mal tourné. Elle a la démarche chaloupée d’un marin, et ses membres affutés laissent voir de solides muscles. Ses lèvres sont ornées d'un rouge vif sanglant qui a fait succomber, dans tous les sens du terme, plus d'un homme ici-bas (un poison mortel, en fait).
Toutes trois se présentent au seuil de l'hospice et, après avoir enjambé le corps d'une nonne dont le visage n'est plus qu'une plaie, y découvrent une inquiétante scène. Toute femme, disons… normale, aurait tôt fait de s'évanouir devant le spectacle qu'elles peuvent contempler. La pièce est jonchée de cadavres d'enfants difformes, au pied de lits où gisent, le plus souvent, leurs mères égorgées. Cà et là d'autres victimes vivent leurs derniers instants sur cette terre, religieuses et paysannes. Nulle n'a été épargnée.
Au fond de l'allée centrale, un homme de dos achève, c'est le cas de le dire, sa triste besogne.
Ouadjet s'avance et heurte du pied une tête qui roule maladroitement sur le sol. Elle reconnaît le visage de Sir Latimer, figé la bouche ouverte par la rigor mortis. Elle interpèle William par ces mots fleuris : « Mais qu'est-ce donc que ce foutoir ? »
William se retourne et sourit d'une façon un peu niaise. « N'allez pas en tirer des conclusions, hein. J'aime bien les femmes… mais, vous voyez, c'est vraiment une journée de merde. » (paroles authentiques) De là où il est, il peut voir l'arme de Ouadjet pointée sur lui, prête à le clouer au mur comme une vieille chouette sur une porte de grange. Il préfère donc discuter un peu, d'autant qu'il sent bien qu'on va enfin peut-être pouvoir lui expliquer de quoi il retourne à la fin.
Les trois femmes, elles, examinent l'individu. Il est sale (c'est un homme) mais a décapité Latimer, dont il porte le ruban au bras. Un redoutable combattant, donc. Sa couronne plaît tout de suite à Ouadjet et le lui rend sympathique. Le fait qu'il a massacré des nouveaux-nés monstrueux ne prête pas à conséquence dans leur esprit, mais elle veulent comprendre pourquoi il a tué toutes ces femmes et, surtout, ce qu'il est venu faire ici. Si c'est un foutu phallocrate, elles le tueront. S'il est venu prendre la place de Latimer, après tout, pourquoi pas…
« N'avez-vous donc aucun cœur ? Quel besoin aviez-vous de tuer toutes ces personnes ? »
« Un cœur, c'est pour planter une épée dedans », rétorque William (paroles authentiques, bis), avant de raconter un peu sa longue journée. Il explique, plus ou moins adroitement, que, vraiment, là, il n'en peut plus de toutes ces horreurs. Ouadjet se montre compréhensive. Dans le fond, elle comprend bien le désarroi qui doit saisir ce pauvre mâle qui se découvre plus si dominant que ça.
William essaie bien d'expliquer aux trois femmes que, quoi qu'elles soient en train de faire, parce qu'il en est sûr, tout ce bazar, c'est leur faute, elles ont tué et massacré bien plus que lui en ces lieux. Ce sont elles les monstres, pas lui. Z'avez qu'à regarder autour de vous, tous ces bébés monstrueux, les animaux morts, et Charles et Gwendolyn, et tout ça, dit-il en agitant les bras (mais pas trop quand même, il ne faudrait pas que l'autre appuie sur la détente par erreur). Ouadjet rétorque que tous ces incidents ne comptent guère devant la grande œuvre qui est en cours.
« Nous sommes plus qu’une alliance de sorcières, plus qu’une troupe de danseurs, plus que des paysans en révolte contre leurs soi-disant supérieurs. Nous romprons toutes les chaînes, et brûleront tous les maîtres sur un bûcher de jougs enflammés. »
À ce moment de la conversation, des aboiements se font entendre à l'extérieur. Il ne manquait plus que l'autre bande de pouilleux, se dit William en son for intérieur. Duna va jeter un œil et revient annoncer l'arrivée d'une troupe de paysans, visiblement remontés.
William, lui, ne demande qu'à rentrer chez lui. Ouadjet réfléchi quelques instants puis lui ordonne de suivre sa sœur, Nekhbet. William ne veut pas, d'abord, mais Ouadjet lui rétorque que, pour ce qui est de tirer des coups, l'arbalète qui pend entre ses jambes ne vaut pas celle qu'elle tient dans ses mains, alors, cette fois, c'est les femmes qui décident. Devant un tel argument, William obéit. Nekhbet a l'air ravie que ces parlottes s'achèvent enfin et, sautillante et souriante, envoyant des bisous-bisous de ses lèvres incarnates à un William étonné mais docile, elle s'accroche à son bras et l'emmène vers le cloître. L'insouciance apparente de sa jeune guide, aussi proprement désarmée que figurément désarmante, n'est pas sans l'inquiéter.
Comme elle le lui explique en chemin, « Je peux soit me mettre en colère, soit tuer. Donc, le plus souvent, je tue. Là, je suis en colère parce que ce que vous avez fait à l'hospice, c'est pas bien. Non, vraiment. » William, pour toute réponse, acquiesce en souriant comme il peut.
Ouadjet et Duna, l'air sévère, vont s'occuper des paysans. Lorsqu'elles s'approchent du groupe, les chiens cessent brusquement d'aboyer, ce qui ne manque pas de surprendre les hommes présents. Les deux femmes n'auront aucun mal à disperser les chasseurs de sorcière un peu trop rapidement proclamés.
(à suivre)
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batronoban
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par batronoban »

chaviro a écrit :Le scénario, c'est du Chandler à la base : tout ce qui est sanglant vient de lui et (presque) tout ce qui est sexuel aussi. J'ai en revanche pas mal étoffé les aspects historiques et contextuels, parce que le module ne propose qu'une situation, et rien sur le pourquoi où le comment des PJ pourraient s'y trouver impliqués, au-delà du fait d'être au mauvais endroit au mauvais moment.
Toute l'introduction (« accident à l'aube ») est par conséquent entièrement sortie de mon cerveau, y compris les personnages. J'avais prévu plusieurs pré-tirés (William, Justinius, Jennet et Lianne), mais ils sont devenus des PNJ faute de candidats.
J'aurais pas mal à dire sur ce module, cela viendra en temps et en heure…
c'est en effet la grosse faiblesse que j'ai repéré à la lecture et qui m'a laissé perdu...et un peu déçu.
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chaviro
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Enfin la fin…

Message par chaviro »

Le sceptre du roi
William, au bras de Nekhbet qui le guide, pénètre dans l'église du Prieuré. Là, c'est un autre monde qui l'attend. L'endroit évoque une fourmillère baignée par le rire des religieuses et le va-et-vient des paysannes affairées, apportant çà et là de la nourriture, de l’eau ou des bas et des costumes propres. Plus loin, la nef a été vidée de tous ses bancs, qui ont été démontés et réutilisés pour bâtir une grande plate-forme qui remplit l’essentiel de l’église.
Et sur cette scène, des danseuses tourbillonnent sans fin. Des dizaines de femmes y dansent sur une musique provenant d’une source indiscernable. Leurs mouvements sont difficiles à cerner, leurs corps semblant s’estomper et se répercuter comme autant d’ondes sur la scène. Elles dansent sans cesse, tournant aux airs de gavotte, sautant au rythme d’une volte, traversant gaillardement la pièce en tous sens.
Telle une cerise sur ce fantasque gâteau, lévitant nue au-dessus des danses, dans la lumière du chœur, flotte Orélia Woolcot.
Image
Yeah! Full frontal nudity!
Plus prosaïquement, derrière la nef encadrée par deux silhouettes encapuchonnées et immobiles, William peut apercevoir l’autel, recouvert de victuailles : ragoût de mouton, pain, harengs et maquereaux, figues, sans compter le vin et la bière. Les deux silhouettes ne sont en fait plus que des épouvantails de chair animés : Orélia a traqué et tué deux chasseurs de sorcières, puis les a écorchés avant d’animer leurs peaux, jetant muscles, os et organes alentours. Heureusement pour la paix de son esprit, William ignore tout de ces macabres détails relatifs à la façon dont ces dames traitent les hommes.
Non, William reste pour l'instant abasourdi devant ce spectacle, saturé de sons et de lumière, et peut-être aussi d'hormones… Après un temps indéterminé, Nekhbet le sort de sa transe d'une petite traction amicale du bras. William la suit, docile, comme hypnotisé, jusqu'à l'autel.
Là, Nekhbet lui présente deux autres « Évêques » : Astarté et Déméter. La première est grande et a les épaules si larges et robustes qu'elle en impose à William, sans parler de son armure de métal qui rebondit sur ses formes. Déméter est plus ronde mais ses tresses rouges et le regard sévère de l'unique œil qui lui reste suffisent aussi notre soudard, qui ne peut que déglutir en silence une seconde fois en guise de salut. William se sent d'un coup bien seul homme en ces lieux pleins de vie.
Son estomac, aguiché par les victuailles de l'autel, se fait entendre à sa place, ce qui arrache un sourire à ces dames. Toujours prévenante, Nekhbet lui prépare une assiette et du vin. Quelques gorgées plus tard, la langue de William se délie enfin. Une fois de plus, le voilà qui tente de comprendre et de raisonner ces sorcières qui, il est en sûr, sont à l'origine de tous ses malheurs, et de ceux d'un bon nombre de personnes alentours. Mais que veulent-elles, à la fin ?
Impassible devant l'agitation et les poustillons du bonhomme, Déméter, avec son ancien aplomb de religieuse, lui fournit quelques détails sur leur projet. Guidées par Orélia, la jeune femme qui flotte aux alentours vers laquelle William évite de jeter des coups d'œils par crainte que ces formes rebondies et offertes à tous les regards ne réveillent sa concupiscence, la dernière chose dont il ait besoin en ces lieux et dans ces circonstances, cette jeune femme, donc, leur a permis de contacter Terpsichore, la muse grecque de la danse et du chant, dont la présence les entoure en ce moment même.
William ne sait pas ce qu'est une muse, mais il a déjà entendu parler des grecs dans certaines expressions peu châtiées. Tout cela n'augure rien de bon, pense-t-il en mâchant de plus belle. C'est par la danse, continue Déméter, que toutes ces femmes sont en train de châtrer la Création. Bientôt, une nouvelle ère s'ouvrira, où chacun mangera à sa faim, où il n'y aura plus ni noble ni roturier, où tous ces foutus phallocrates fermenteront finalement dans leur foutre fienteux tandis que les femmes seront enfin à l'égal des hommes. William se dit que les femmes sont déjà le régal des hommes et que ça marche très bien comme ça, mais garde cette judicieuse pensée pour lui en avalant un nouveau godet. Bref, elles sont complètement folles, celles-là, mais il opine du chef à ces billevesées, parce que ça n'est pas tous les jours qu'on peut se rincer le gosier et l'œil aux frais de la princesse.
Les minutes passent et, voyant les velléités de meurtre et de massacre du soudard lentement se dissoudre dans le vin et la bonne chère, les Évêques se détendent. Nekhbet vient s'asseoir à ses côtés, et c'est au son des ritournelles, une jeune femme au bras, un verre dans l'autre, au milieu des rires et des chants, comme calife dans son harem, que William s'en va lentement rejoindre d'Hypnos.

Épilogue
À son réveil, il est seul dans l'église. Autour de lui, des restes de la cérémonie jonchent le sol comme autant de témoignages que cet horrible rêve n'en était pas un. Il a toujours une couronne sur la tête et, en guise de souvenir, Nekhbet a entouré son cou d'une parure d'émeraudes d'un vert profond et lui a glissé dans la main un redoutable sceptre royal qui vient compléter le tableau : un splendide godemichet en or massif…
Musique

Cet année, le 9 avril 1626, Francis Bacon succombe à une pneumonie en étudiant la conservation de la viande par le froid. La Tamise gèlera durant plusieurs jours. L'année suivante, à titre posthume, paraît La Nouvelle Atlantide (Bensalem) tandis qu'une épidémie de peste bubonique à Londres fait 40 000 victimes et force le Parlement à l'exil.
L'année 1629 voit plus de 300 navires remplis de puritains partir pour Salem. On raconte qu'une certaine Orélia Woolcot, accompagnée d'une cohorte de femmes à l'accoutrement coloré et contrastant avec le sombre habit des colons, aurait embarqué dans l'un des vaisseaux.
En 1631, une édition de la Bible énonce le commandement « Thou fhalt commit aldultery ».
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Tholgren
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Tholgren »

Excellent de bout en... bout (si j'ose dire) ! :mrgreen: :bravo:

Et monsieur Chaviro sait (très bien) écrire et rendre tout ça palpitant, surtout. Un des meilleurs CR qui m'ait été donné de lire.
Comme disait Trotsky* : "Quand le prolétariat se remonte les manches, la bourgeoisie serre fort les fesses !". (* source Tonton Pogo)
 
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chaviro
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Bon, en guise d'épilogue, quelques réflexions sur LOTFP et sur ce scénario.

Sur LOTFP
« Rulings, not rules », ça ne doit pas être un prétexte pour justifier l'absence de règles. Il suffit simplement de sortir d'une mentalité légaliste anglo-saxonne ; le meneur est n'est pas un juge-arbitre chargé d'appliquer des règles édictées par Saint Gygax ou le Damné Raggi IV. Les règles ont pour vocation de fournir, primo, des solutions et, secundo, d'aider le meneur quand il ne sait pas ou ne veut pas décider tout seul ; pas de l'emm… comme le peuvent parfois les dés. Gygax a peut-être dit qu'ils ne servent qu'à faire du bruit, mais il n'a jamais produit de jeu diceless. Les règles, c'est l'un des points qui distingue le jidéhère des playmobils, n'en déplaise à certains.
Un jeu comme LOTFP, et comme la plupart des cloneries, ce sont des p… de bouquins de règles, pas des suppléments de contexte ou d'univers, ni des romans, ni des guides touristiques ou géographiques de je ne sais quel monde. Ce sont des milliers de signes de règles, en dizaines de pages pour les plus chétifs, et proches du millier pour les plus obèses. Se payer le luxe, dans ces conditions, de ne pas traiter de situations de jeu potentiellement aussi litigieuses et récurrentes que le combat (je pense notamment à la perception/discrétion, les affrontements verbaux, etc.), c'est se moquer du monde.
Concrètement, ce n'est pas du Ruling not rules que j'ai dû faire en jouant, mais du Ruling against rules, et à plusieurs reprises. Tout d'abord, le combat : un type avec une épée (1d6) qui affronte une bestiole comme Anna (CA 14, HP 26) fait 1.05 points de dégâts en moyenne par round. Autant dire que l'affrontement s'éternise forcément. Avec tous les combats, dans le cadre de cette aventure, j'ai dû trancher au bout d'une poignée de rounds, parce que la litanie initiative-toucher-dégâts devenait soporiphique, quel que soit le degré de description et d'ambiance qu'on veuille ou puisse y mettre.
Pareillement, les saving throw sont des tue-l'ambiance assurés : rien de pire que de préparer et lancer un sort redoutable (dans mon cas, un Death Spell, censé foudroyer une créature) ou utiliser un objet magique pour s'entendre dire « ben non, il ne se passe rien », parce que le jet de protection de la cible est réussi. Et là, difficile de blâmer autre chose que la description du sort lui-même.
Je ne crois pas avoir eu à utiliser les compétences de LOTFP (1 chance sur 6 de réussir un truc), mais il n'est pas besoin d'être sorcier pour y retrouver le même défaut : 5 fois sur 6, le personnage « échoue » et « il ne se passe rien ». Si une telle approche pouvait se comprendre il y a 40 ans, prétendre y trouver un retour aux « sources ludiques bénéfique », décidément, je ne comprends pas.
Bref, le principe avancé selon lequel les règles doivent se faire oublier au profit de l'ambiance n'a pas résisté à l'épreuve du feu, parce que les rares fois où les règles sont intervenues, elles ont plutôt plombé l'ambiance. Leur simplicité n'a rien changé.
LOTFP = L'Ouvrage Termine Fatalement à la Poubelle

Sur No Salvation for Witches
C'est simple, ça commence de façon un peu raide : pas d'introduction, pas de fin. Que font les personnages dans ce pétrin ? Rien, pas un mot.
Pareillement, on notera l'absence de niveau. Cela n'a rien de catastrophique, mais j'aurais aimé qu'on me dise ce qui a été imaginé par l'auteur : un cauchemar pour des personnages de niveau 1-3 ? Une aventure risquée pour des niveaux 4-7 ? Une mission de nettoyage pour niveaux 8-10 ?
Toutes les critiques que je puis faire sur cet ouvrage se résument simplement : tout transpire le texte « de commande », qui n'a pas été rédigé en pensant à la manière dont il serait utilisé, qui n'a pas été testé.
Ainsi, ce n'est ni un coup d'un soir (one-shot), ni une campagne (car trop court), et l'intrigue est totalement bouleversante pour une campagne pseudo-historique.
Le style d'écriture est à la limite des idées jetées sur un papier sans relecture : ainsi, le chapitre consacré à Edington ne parle guère du village lui-même. Très vite, l'auteur évoque un PNJ, ne parle plus que de lui et termine sur les objets magiques qu'il possède et tout ce qui peut se passer avec. Le village, les villageois, le fait qu'il y a tout de même une sphère rouge en lévitation quelque part au-dessus du village (c'est écrit dans un autre chapitre, le comble!), rien de cela n'est décrit. La plupart des chapitres consacrés aux lieux souffrent du même défaut. Ce qui sauve le tout, c'est que nombre de ces descriptions sont pleines d'imagination, mais il faudra un petit talent de prestidigitateur du meneur pour faire oublier les « trous » aux joueurs.
Ensuite, il y a pas mal de références historiques obscures (du moins pour un français), ça n'aurait pas été un luxe d'ajouter quelques notes de bas de page sur la dissolution des monastères ou les lois somptuaires. Ne parlons pas des lois sur la sorcellerie en Angleterre au XVIIe siècle.
Toujours dans l'idée que nous avons là un ouvrage à lire plus qu'une aventure : aucun des plans ne peut être montré aux joueurs, car ils sont jolis et annotés avec tout ce qu'ils doivent ignorer. Ce n'est pas par hasard que j'ai redessiné moi-même un plan.
Enfin, je trouve que beaucoup trop de choses sont censées passer au-dessus de la tête des joueurs. Dans mon cas, par exemple, lorsque le personnage coiffe la couronne trouvée dans la lande, le meneur est censé jeter un dé pour déterminer une bénéfice, et un dé pour un événement moins bénéfique. J'ai tiré le cas suivant (souligné par moi)
3. Un lieu est choisi aléatoirement (par exemple, lancez un d4 sur une carte du royaume). À l’insu du joueur et de son personnage, un dopplegänger du porteur apparaît à cet endroit. Ce double a les mêmes compétences et souvenirs que le personnage, mais des valeurs opposées. Le dopplegänger, lui, sait que le personnage est à Caversdale, et se met en chemin immédiatement. Quand et dans quelles conditions il rejoindra le personnage est à la libre appréciation du meneur. S’il le peut, ce double cherche à tuer le personnage, poussé en cela par un irrépressible désir.
C'est une idée sympathique, mais qui n'a aucun impact sur le scénario. Des trucs comme ça, sympathiques à lire mais inexploitables concrètement en cours de jeu, il y en a beaucoup trop à mon goût. L'introduction elle-même prend le soin de préciser que l'intrigue principale peut totalement échapper aux joueurs comme à leurs personnages, mais que c'est comme ça. Globalement, cela nuit à la qualité de l'aventure, et c'est bien regrettable vu son potentiel.
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Tholgren »

A noter que suite à cet exceptionnel CR j'ai acheté le fameux ouvrage, que j'ai bien aimé, mais effectivement il souffre de tous les défauts énumérés par Monsieur Chaviro (oui, respect monsieur).

C'est très très foutraque et ça me rappelle "Better than any man", qui doit être aussi assez jouissif à maîtriser mais moins bordélique.

Mention spéciale à "l'explication" de tout ça que je trouve assez formidable. Je me demande si on ne pourrait pas la relier au Mythe de qui vous savez d'ailleurs, mais on y perdrait une part d'originalité je suppose.

En tout cas Mr Chaviro, des CR comme ça, on en redemande ! :yes:


EDIT : quant à LOTFP, ça fait un moment que je l'ai revendu, pas que le jeu soit mauvais en soit mais pour faire du Weird... bof. Je me demande si un truc comme Brigandyne n'irait pas mieux.
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par Orlov »

chaviro a écrit :Bon, en guise d'épilogue, quelques réflexions sur LOTFP et sur ce scénario.

LOTFP = L'Ouvrage Termine Fatalement à la Poubelle
Bon, ben comme ça c'est clair, bravo pour cette magnifique synecdoque et cet excellent compte-rendu ! :bierre:
Cryoban a écrit : lun. juin 26, 2023 7:56 am Le vrai problème c'est les gens.

Mildendo aka Capitaine Caverne a écrit : Faire du Jdr c'est prendre une voix bizarre et lancer des dés en racontant qu'on tue des gobs.
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chaviro
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par chaviro »

Merci, messieurs, pour vos louanges agréables en ces temps difficiles.
Sinon, mes ouvrages LOTFP, je les conserve malgré moi, parce qu'ils sont jolis et ont le bon goût d'être petits et discrets.
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tauther
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Re: [CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières

Message par tauther »

chaviro a écrit :Merci, messieurs, pour vos louanges agréables en ces temps difficiles.
Sinon, mes ouvrages LOTFP, je les conserve malgré moi, parce qu'ils sont jolis et ont le bon goût d'être petits et discrets.
discrets, discrets, c'est vite dit... Il n'est pas tres discret ce bandeau sur la couverture....
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