[La Lune et Douze Lotus] - Laissez venir à moi les petits enfants

[Steve J]

Hier soir j'ai fait jouer 4 joueurs à La Lune et 12 Lotus en utilisant un des très court scénario de Cédric Ferrand.
Comme je le disais sur un autre sujet j'ai décidé de proposer aux joueurs une version plus létale des règles amenant les PJs à pouvoir mourir une fois arrivé à 0 PVs. Ils étaient tous d'accord.

Création de perso

La création des personnages fut rapide mais les joueurs ont eu du mal à trouver quoi écrire sur la ligne de vie (malgré les quelques exemples que j'avais cité).
Je leur ai conseillé de répondre à certaines de ces questions :
*Pourquoi ton personnage a choisi une vie nomade et dangereuse plutôt qu'une existence plus contrainte mais plus sûre ?
*Qu'est ce qui frappe quand on regarde ton personnage ? Quand il se déplace et agit (notamment en combat) ?
*Quelle est sa spécialité ?

Pour donner des exemples de ce que cela a donné, deux lignes de vie que j'ai encore en tête :
"Sira a fuit un mariage arrangé avec un ami d'enfance.
Chasseuse de bêtes sauvages elle n'hésite jamais au moment de donner le coup fatal"
"Un assassin siamois qui sait ou frapper pour faire couler le sang"

Le début du scénario
J'ai commencé le scénario en décrivant les PJs séparés.
Sira, la seule aventurière du groupe, était dans "la hutte des femmes" entourée d'une dizaine de femmes habillées soit pour quelques unes, entièrement en noire. L'une d'elle s'approche d'elle et lui demande si elle a eu des difficultés sur le trajet.
Les trois aventuriers hommes étaient eux dans la hutte des hommes. Entouré d'une vingtaine d'homme faiblement armés. L'un d'eux sort un gros couteau et le plante sur la table à côté de la viande. Il demande aux PJs de raconter le voyage.

Flashback : une journée plus tôt
Les PJs sont en train de descendre le flanc d'une montagne. Il pleut à verses et le tonnerre gronde, la pente est bouse. J'explique qu'ils transportent un colis de Lotus venu d'une cité cimmérienne. La paye promise devrait leur permettre de vivre confortablement pendant deux semaines.
Je leur demande s'ils ont cherché à connaître le contenu du colis : "Non."

Sira la chasseuse du groupe se rend compte de la présence de bêtes sauvages qui les suivent. Trois ours. Les déplacements des bêtes lui rappellent les siens quand elle chasse la gazelle, sauf que maintenant ce sont les PJs les proies. Les PJs descendent un peu et se rendent comptent que, quelques mètres plus bas, ils atteignent une zone plus rocailleuse. Dans laquelle il serait potentiellement plus facile de se déplacer mais où il serait plus dangereux de chuter (les roches sont pointues).
Les PJs décident d'attendre les ours avant les rochers, ils sortent leurs armes, seuls deux ours descendent maintenant vers eux, où est passé le troisième.

Premier tour
Un des PJs, un voïvoche, balance une bombe de fumée qui vient désorienter les deux ours. Sira lance sa javeline (je décide qu'elle fait des dommages d'arme à distance si lancée mais qu'il fait la récupérer par la suite) et la plante dans l'épaule d'une des bête.
L'ours blessé mugit, frappe d'une patte le bout de bois planté dans sa chair, il croise le regard d'un autre PJ, Chonio, et l'attaque. Décontenancé par l'arme il est légèrement dévié vers la gauche ce qui permet à Chonio de n'être qu'éraflé par les griffes de l'animal.
L'assassin siamois pante sa dague dans le pelage de l'autre ours qui riposte d'un coup de patte. Le siamois est projeté en arrière et fait une mauvaise chute dans les pierres. Il atterrit sur le dos.

Deuxième tour
Le troisième ours a en fait contourné le groupe. Il surgit derrière un tas de pierre et s'attaque à l'assassin qui, toujours sur le dos, se rend compte que la bête n'est pas un ours, sa gueule est gigantesque et tapissée de crocs acérés.
Le voïvoche achève l'ours blessé d'un coup d'épée.
Sira récupère sa javeline dans la carcasse de l'animal et décide de plonger vers le pierrier, sur la bête qui attaque l'assassin, javeline en avant. Elle parvient à planter son arme sur la bête et à s'y maintenir accrochée. L'assassin se relève, se jette lui aussi sur la javeline histoire de faire pression. Le monstre est éventré mais la javeline se casse.

Reste toujours un ours en hauteur. Il s'attaque à Chonio qui décide de se jeter en contrebas. Il se fait mal à la cheville mais l'ours saute pour le suivre et retombe sur sa pâte. On entend un craquement d'os.
L'ours s'est de plus blessé sur des pierres pointues et laisse désormais un sillon de sang rapidement lavé par la pluie. Il s'éloigne du groupe.

Troisième tour
Sans pitié le voïvoche décide de le suivre pour l'achever.
Il y parviendra me se prendra un méchant coup de griffe au torse, même avant de mourir la bête sera restée combative.

Conclusion sur le combat
Un bien bel affrontement même si numériquement j'ai sous-calibrée la puissance des ours (je suis le seul à m'en être rendu compte je pense).
Gérer l'initiative (ce que je n'ai presque jamais fait en JDR) et séparer les ennemis marchait bien. Même pour un premier test c'était déjà d'un bon niveau de fluidité.

J'ai un peu modifié la logique des Réussites Mineures et des Réussites Majeures : pour une réussite Majeure je laissait les joueurs décrire ce qui se passait suite à leur action, avec une Réussite Mineure on décrivait ensemble (j’autorisai spécifiquement à décrire la mort des PNJs qu'après qu'ils aient perdu tous leurs PVs).
Les descriptions restaient fluides et personne ne s'est plaint de mon choix.

J'étais assez content de mon idée d'un espace de bataille à l'intersection entre une pente boueuse et glissante et une zones rocailleuses. Cela a amené une dynamique qui fonctionnait bien même une fois que l'affrontement a fini par se dérouler sur deux niveaux.


L'arrivée au village

Les aventuriers finissent par arriver dans le (très petit) village. Ils y découvrent une croix à deux barres, devant elle plusieurs petites croix ont été plantées dans le seul et sur chacune d'elle on trouve une poupée représentant une femme.
Les PJs reconnaissent les symboles que l'on utilise pour éloigner les sorcières voïvoches.

Les aventuriers sont accueillies par les villageois. Le village est clairement séparés entre les hommes et les femmes.
Ces dernières amènent Sira dans la hutte des femmes (et des enfants), les autres PJs sont amenés dans les quartiers des hommes. On leur sert un repas et on rempli leurs verres.

S'en suit deux scènes croisées puisque j'alterne entre les discussions chez les femmes et celles chez les hommes (sans aparté).

*Sira comprend rapidement que cela fait 7 lunes qu'un enfant de sexe masculin disparait (évidemment ce soir c'est pleine lune). Les femmes aux habits noirs sont en deuil et l'une d'elle accuse dans un sanglot la voïvoche. La sorcière.
*Les hommes semblent plus intéressés par le fait d'écouter les histoires des PJs et de leur verser de l'alcool qu'à leur parler de sorcières voïvoche ("un truc de bonnes femmes"). L'ambiance se tend quand le siamois et le voïvoche refusent de boire. Des mains se posent sur des couteaux, des regards insistants sont échangés, et tous les PJs finissent le gosier un peu plus plein (mais tous réussissent leur jet de sauvegarde !!!).
*Sira ne semble pas très convaincue par l'histoire de la sorcière. Elle demande si le chef du village, Alstor, a un fils. Il n'a qu'une fille. Elle le fait remarquer à table à la femme du chef, Salomé, qui devient livide et quitte la hutte.
*Salomé vient frapper à la hutte des hommes. Elle entre, vient parler à l'oreille de son mari. Il faut signe à trois homme de la raccompagner. Il donne le paquet de lotus (livré par les PJs) à l'un d'eux.
Ils sortent de la pièce et tirant un peu brutalement Salomé. Après leur départ un des hommes met une planche qui bloque la porte de la hutte.
*Salomé et ramenée dans ménagement dans la hutte ou se trouve Sira. Quelques secondes plus tard, de la fumée entre dans la pièce et Sira commence à se sentir somnolente. Elle a la présence d'esprit de ramper vers la porte, qui est bloquée un homme.
Fatiguée elle force la porte, aspire un bol d'air venant de l’extérieur avant qu'un homme lui claque la porte dans le tibias. Elle pousse un cri, que les autres PJs entendes.

Un nouveau combat
Un affrontement un peu plus difficile à mettre en scène. Les PJs hommes étant dans une pièce avec beaucoup adversaire et le combat se déroulant entre l'intérieur et l'extérieur (Mira y affronte trois hommes).
En tant que meneur je suis un peu embêté pour jouer les actions de 20 adversaires. Un de mes PNJs calme la situation en mettant une dague sous la gorge de mon assassin.

Sira fera diversion en cassant la fenêtre ce qui permettra au siamois de s'en tirer (avec une blessure quand même). Le voïcoche prendra en otage le chef Alstor et les PJs essayeront de convaincre les villageois qu'il s'agit sans doute d'un sorcier.
Sentant la lame du PJ sur sa gorge, Alstor se démasquera en utilisant une attaque magique pour se débarrasser de l'arme du PJ.

S'en suit un court combat contre le sorcier. Ses hommes restent tétanisés devant la révélation de la vilénie de leur chef. Ils comprennent alors qu'ils ont aidé un sorcier à sacrifier des enfants du village et prenne conscience de l'horreur de leurs actes.
Un silence se fait dans la salle commune.

La porte de la hutte des femmes étant restée ouverte, beaucoup se réveillent. Elles viennent confronter leurs maris qui resteront muets jusqu'à la fin, incapable de supporter les regards de leurs épouses.
Le PJ voïvoche suspectera alors Salomé, la femme du chef, d'être une sorcière. Ne supportant pas l'accusation elle plongera sur son épée pour s'y empaler.
Le lendemain les PJs répartiront en emportant leur payement pour la livraison de Lotus.

Fin de cette tragique aventure. Fin aussi de cette très sympathique partie.

[Cédric Ferrand]

Merci beaucoup pour le CR, Steve, c'est toujours aussi agréable de voir qu'un scénario a été joué.

[Lares]

Bonjour,
je fais parti du groupe qui a joué ce scénario. J'étais Sira.
J'ai beaucoup aimé joué ce scénario qui a mélangé un peu d'enquête et des combats et qui nous a permis d'apprendre les règles du jeu petit à petit.

[Sammael99]

Le tragique du scénario est superbement mis en scène.

En même temps, vu le MJ je ne suis pas surpris.

Pour l'instant je n'ai maîtrisé que du "léger" à L12L, mais ça se prête clairement au lourd aussi...