Avec
Conan *super original* le cimmérien qui foule ect. etc.
Cyotuk *le pleutre* qui a vu sa famille dévorée par une bête astrale
Shibi *la mystérieuse* ninja défigurée
La partie a durée 2h, création de perso + explication du système + présentation de l'univers comprises.Ils creusaient sans relâche depuis presque une lune. Avec pour seul répit les heures les plus sombres de la nuit lorsque leurs gardiens remontaient sur la plaine, le regard inquiet, et tentaient d'éloigner de leur torches frêles les ombres les plus froides.
Pour la plupart ils avaient été pris, avec d'autres butins lors des raids estivaux que les hommes bleus de Caledoine menaient contre le Siam, remontant loin sur la route du lotus en quête vivres, d'or et d'esclaves. Les autres étaient des parias, des faibles condamnés à la servitude en attendant leur inévitable sacrifice.
Parmi les forçats se tenait Conan, le cimmérien, au regards envoûtant du chat, rapide comme un tigre, sa crinière noire tombant sur ses larges épaules, arrachant les rochers avec la force et la détermination d'un lion en cage. Les lourdes chaînes de bronze sensées l'entraver n'étaient pour lui que des bijoux de pacotille qu'il semblait pouvoir briser d'une simple contraction de ses muscles de colosse.
Durant une courte pause, durant laquelle Conan avalait son gruau de racine comme s'il s’agissait d'un festin, Cyotuk, un anatolien à la peau cuivré par de trop nombreux voyages demanda à Conan : - Pourquoi cimmérien creuses-tu avec tant d'acharnement ? Tu ne crains pas le fouet qui te menace et tu ne dois rien à ces chiens de caledoines.
L’œil vif du cimmérien s'alluma d'un feu sournois.
- C'est que j'ai déjà parcouru ces terres et je connais leur malédiction. Les hommes bleus se reproduisent trop vite, comme les lièvres fouisseurs qu'ils sont. Ils creusent sans cesse de nouveaux villages pour fuir le froid et la nuit. Mais souvent ils creusent trop profondément et c'est des entrailles de la terre que surgit leur châtiment.
- Certes mais nous ne creusons jamais plus profond que la tombe d'un homme et tu ne penses pas que ce qui se tapit dans les profondeurs est peut être pire que la lame des sacrificateurs de nos maître.
- Je n'en sais rien Cyotuk. Mais il y a toute une armée de guerrier à la surface pour nous empêcher de fuir. S'évader par les profondeurs est peut être plus hasardeux mais peut être aussi plus sûr.
Sur ce, Conan jeta son bol parfaitement vide, saisi sa pioche et se remit au travail.
Les esclaves étaient attachés par trois. Conan minait, sa pioche de bronze se tordant lentement sous la violence des coups qu'il abattait sur la terre glacée. De sa jambe droite partait une chaîne qui le liait à la jambe gauche de Cyotuk qui pelletait les gravas dans de grands sacs de jute. Il était relié de la même manière à une jeune siamoise, qui empilait les sacs en attendant qu'un autre trio vienne les déblayer, et veillait à ce que la petite lampe de bronze noir qu'ils avaient pour tout éclairage ne s’éteigne pas. Elle ne semblait comprendre aucune des langues que Conan et Cyotuk partageaient. Si bien qu'ils ne connaissaient même pas son nom. Les caledoines avaient dû lui arracher le masque que portait habituellement ceux de son peuple. Elle s'en était confectionné un autre avec un bout de tunique noué derrière le crane et elle le recouvrait régulièrement de couches gluantes d’argile. L'anatolien lui témoignait un grand respect. Il l'avait défendu de son mépris et de ses poings lorsque qu'un trio d'esclaves bigarrés avait voulu abuser d'elle. Il s'était justifié auprès du cimmérien en arguant que si la fille était blessé leurs geôliers les tueraient tous les trois. Conan n'avait rien répondu, la jeune femme semblait parfaitement capable de se défendre toute seule, mais il se félicitait d'avoir des compagnons qui ne l'encombreraient pas trop s'il trouvait un moyen de fuir.
Conan donna un coup particulièrement brutal contre un gros rocher blanc qui saillait au niveau du sol du tunnel. Sa pioche se brisa enfin dans un claquement de métal. Il y eu un grondement, une vibration inquiétante remontant des profondeurs de la terre. Le rocher disparu absorbé par un insoupçonnable gouffre souterrain. Conan sourit. Un vent nauséabond s’engouffra par l’ouverture, mélange d'odeur de renfermé, de champignons, de moisissure et de corruption. La siamoise se précipita sur la lampe, mais trop tard. La flamme fut soufflée et les trois esclaves furent recouvert de ténèbres.
- Enfin, annonça Conan.
Et il se dirigea à tâtons vers le trou qu'il savait à un pas.
- Attend Conan, s'inquiéta Cyotuk qui entendait le bruit des chaînes qui le reliait au cimmérien, nous ne connaissons pas la la profondeur de ce gouffre, ni ce qui s'y cache. Il y a des sorts bien pire que la lame du sorcier.
- Peut être. Il n'y a qu'un moyen de le savoir.
Il y eu un bruit de chaîne. Cyotuk inquiet s'accrocha à la parois et gémit. Mais Conan n'avait pas sauter. Quelque battement de cœur plus tard retentit le bruit d'une lourde pierre percutant la surface de l'eau.
- Tu vois, pour la profondeur pas d’inquiétude il doit y avoir un lac souterrain la dessous. Pour le reste nous verrons bien.
- Attends…, répliqua Cyotuk mais il était trop tard. Conan avait sauter dans le vide avec la témérité du guerrier qui se réjouit quand vient l'heure de la mort.
Cyotuk s'accrocha de toutes ses forces à un rocher. La chaîne se tendit brusquement. L'anatolien tomba au sol mais tient bon. Il y eu un moment de silence. Conan suspendu par une jambe au dessus du gouffre eu un rire tonitruant.
- Alors anatolien ! Tu vient ? Je ne t’imaginais pas si trouillard.
Cyotuk forçant du mieux qu'il pouvait pour ne pas être entraîné par le poids du lourd barbare, ne put répondre.
Venant de l'autre bout du tunnel la siamoise aperçut une lumière. C'était des gardes caledoines qui courraient vers eux, brandissant leur cruel poignard de bronze noir. La jeune femme n'hésita pas. Elle plongea la tête la première dans le trou. Cyotuk emporté par le poids conjugué de ses deux compagnons lâcha son rocher et tous trois sombrèrent dans les profondeurs.
Quelque instants plus tard les guerriers caledoines penchèrent leur visages couvert de tatouages au dessus du gouffre. Ils entendirent un violent fracas, de l'eau qui jaillissait du cœur de la terre. Une peur irrationnelle s'empara d'eux et ils fuirent aussi vite qu'ils le purent.
C'était bien un lac, sombre et profond. L'eau était étrangement tiède et avait un goût d'algue poisseuse. Ils nagèrent tant bien que mal, malgré leurs chaînes, vers une direction au hasard. Ils finirent par trouver une paroi. L'air était épais et cendreux. Conan pris les devants et longea le mur de roche. Il finit par trouver une sorte d’appontement. Dans le noir il n'aurait su trop dire mais la pierre semblait taillée. Il repéra du bout des doigts quelques jointures de maçonnerie érodées par le temps.
- Par ici, dit-il et il se sortit du lac de ses bras puissants, bientôt suivit de Cyotuk.
Les deux hommes reprenaient leur souffle lorsqu'il entendirent pour la première fois la voix de la siamoise.
- Shibi, cria-t-elle, avant d'être attirée dans les profondeurs.
Rapides comme la foudre les deux compagnons attrapèrent la chaîne qui reliait l'anatolien à la jeune femme et tirèrent de toute leur force. Ils entendirent la siamoise se débattre dans les flots. Avaler a grande goulée de l'air lorsqu'elle parvenait à en sortir la tête. Ils avaient beau tirer quelque chose tirait la jeune femme vers le fond avec plus de force encore.
Cyotuk cherchait dans l'obscurité une prise pour s'aider. Leurs pieds glissaient sur la surface lisse et humide du ponton. Cyotuk tendit la main, trouva quelque chose, une sorte de piédestal ou d'autel de pierre. Il s'y accrocha et tira plus fort encore. La siamoise jaillit hors de l'eau et vint s’effondrer à leur coté. Elle toussa et cracha un peu d'eau. Au son que faisait son souffle ils surent qu'elle avait perdu son masque.
- il ne faut pas rester là, annonça Conan. L'anatolien ne se fit pas prier.
La jeune femme, toujours silencieuse prit les devants. Elle avait vécu toute sa vie avec un masque lui recouvrant le visage. Elle n'avait pas vraiment besoin de lumière pour se repérer.
La salle qui bordait le lac était assez vaste, irrégulièrement encombrée de lourde statues, certaine effondrées. La siamoise fouillait les lieux de ses quelques sens disponibles. Elle sentit un courant d'air désagréable sur la peau de son visage mise a nue, sûrement un passage, et se dirigea dans sa direction. Les autres se contentaient de suivre. Une galerie semblait avoir été taillée de manière rectiligne jusqu'au bord du lac. Elle n'était pas très large, pas assez pour avoir servi à y transporter les statues. Cyotuk trouvait cela inquiétant. Conan, qui fermait la marche, restait étonnamment silencieux.
Au bout de quelques pas ils entendirent un grand remous dans les flots derrière eux. Comme si une masse gigantesque s’extrayait des flots. Suivit d'un grognement terrible, comme si mille bouche affamées s'était misent à japper à l'odeur de la chair fraîche.
- Shibi, prévint la siamoise et ils se mirent à courir, trébuchant dans leurs chaînes, s'écorchant au parois traîtresses.
Derrière eux la chose approchait. S'engouffrait dans le tunnel avec une fureur démoniaque. Elle raclait les murs, en arrachait des blocs. Les bruits de ses pas semblaient la galopade de centaine de pattes d'insecte articulés de manière inconcevable. Conan sentait son souffle putride sur sa nuque et devinait des appendices d'un autre monde qui tentaient de l'attraper, les entendants claquer avec une force effrayante à quelques centimètres de ses membres.
Puis la jeune femme s'effondra. Ses pieds s'étaient prit dans quelque chose qui traînait au sol. Cyotuk emporté par son élan tomba sur elle. Conan parvint à garder son équilibre et, refusant de se laisser dévorer sans se battre, fit face à la créature. Celle-ci, sûre de son festin, s’arrêta et poussa un hurlement, comme des centaines d'enfants terroriser par l'orage.
La siamoise fouilla les alentours. Sa cheville s'était prisent dans une échelle de bois, sensiblement solide, récente.
L'anatolien voulant se relever s'appuya sur une choses molle, moite et malodorante. Il n’eut aucun mal à reconnaître un cadavre.
Le cimmérien attendait que la créature se décide à attaquer, tous les sens en éveil. Il sentit un mouvement s'approcher avec une vigueur inhumaine. Il se pencha pour esquiver et saisi la chose à deux mains. Elle avait la consistance d'un gros tentacule spongieux, muni de griffes acérées don l'une s’enfonça douloureusement dans la paume de sa main.
La jeune femme conclu à la présence d'une ouverture dans le plafond du tunnel. Une échappatoire. Elle dégagea l'échelle.
Cyotuk fouilla rapidement des mains le cadavre et ses environs. Il lui fallait une arme. Il mit la main sur ce qui semblait être une torche et trouva, à peu de distance, un briquet d'amadou.
Conan tira d'un coup sec sur le tentacule, senti quelque chose craquer. Mais une lourde pince semblable à celle d'un crustacé géant s’abattit sur son crane et il dû lâcher prise.
La femme explorait le plafond du bout de l'échelle. Mais dans ce cadre exigu et le noir complet elle ne parvint pas à trouver l’hypothétique ouverture.
Cyotuk actionna le briquet avec frénésie. Une flamme finit par jaillir.
Conan était mal en point des tentacules surgissaient de toutes part. Ses jambes étaient prises. Il avait beau luter comme un fauve, il sentait les claquements des pinces s'approcher inexorablement de sa gorge.
Cyotuk alluma la torche. La lumière jaillit dans la galerie souterraine comme une explosion. La siamoise vit enfin l'ouverture et y engagea l'échelle. Les deux hommes contemplèrent horrifiés la terrible créature. C'était un amas sans formes de tentacules roses et bleuâtres qui occupait tout l'espace du tunnel. Chacun était muni de griffes d'où suintaient des gouttelettes de poison mordorée, et finit par une puissante pince de crabe jaune pâle. En son centre se trouvait un œil aveugle et malade, répugnant, entouré de dizaines de bouches carnassières aux dents cruelles.
Conan senti son cœur accélérer. Le poison lui brûler les veines.
Alors que la jeune siamoise entamait déjà l’ascension de l'échelle, Cyotuk comprit que cette chose n'était pas de ce monde, que c'était une bête astrale, une des horreur qu'il avait tant redoutée. Il fallait la détruire, pour leur survit, mais aussi pour le bien de l'humanité entière. Une telle chose ne pouvait pas exister. C'était intolérable.
Il tendit la torche à Conan qui comprit instantanément ce qu'il devait faire. Il saisit la torche et la lança comme un poignard dans l’œil de la créature. Celle-ci poussa de toutes ses bouches un cris de douleur terrible, suraigu, qui fit trembler toutes la galerie, et se recula à une vitesse stupéfiante jusqu'aux profondeurs insondables du lac souterrain.
Sans demander leur reste les trois compagnons gravirent l'échelle et s'enfoncèrent dans un étroit boyaux qui les conduisit à la surface.
A l’extérieur l'air était froid. A l'Est les premiers rayons du soleil vinrent rapidement les réconforter, alors qu'à l'Ouest, la lune se couchait d'un air narquois. C'est là que les deux hommes virent pour la premières fois le visage de leur compagne et ils en restèrent quelques instants frappés de stupeur. Il était d'une beauté surnaturelle, d'une perfection divine, si ce n'était le nez, manquant, qui semblait avoir été arraché sauvagement, et avoir cicatrisé avec difficultés. La jeune femme attrapa une poignée de la terre grasse et fertile de l’île bleu et se l’appliqua violemment sur le visage, sortant ainsi ses compagnons de leur stupeur.
Ils prirent ensuite la direction de la côte, Cyotuk aidant Conan à marcher le temps que les effets du poison se dissipent.