Au départ, l'idée de jouer un groupe de gardes, dans une citée et surtout un quartier créé par brainstorming, en s'inspirant vaguement du JDR Arbre, de Thomas Munier (merci à lui, ses jeux m'ont beaucoup appris). Le résultat était très sympa, j'ai eu envie de le partager.
C'est tout d'abord le nom que nous déterminons au hasard dans un Fantasy Name Générator bien pratique ( merci3 à xben pour le lien). Le sobriquet de Neverguard suffit à nous faire démarrer.
NEVERGUARD et le QUARTIER du REMPART
Pour bien comprendre Neverguard, il faut comprendre que cette ville est une girouette, et qu'elle n'a jamais résisté à quelque envahisseur que ce soit. Les rois se succèdent comme les semaines, et les habitants sont prompts à se soumettre, comme ils le sont à cacher leurs économies. Ils ont appris au fil des monarques à ne pas souffrir des multiples invasions, voire même à leur trouver une fin commerciale. A peine les premières violences esquissées et déjà passées, les bourdeaux refleurissent, les tavernes se remplissent et les médicastres vendent leur lot de remèdes et de gris gris en tout genre à la soldatesque repue...
Un dernier tirage aléatoire sur ce site béni des muses, et nous voilà avec le roi actuel Derrik le Persistant... Le souvenir d'après midi chez nos grand mères, face à des feuilletons dont l'intrigue avance en déambulateur, suffit à tous nous faire entrevoir le profil fatigué de l'actuel souverain.
Il est temps de donner corps à la ville.
Les joueurs décident que leurs gardes patrouilleront "le quartier du Rempart" ou seul demeure un pan de muraille symbolique d'une dizaine de mètres. Chacun notre tour nous lançons une idée en l'air, comme un os divinatoire que nous mâchonnons en groupe, pour décider de la destinée du quartier et de nos futures aventures. Ces éléments, je les range sous plusieurs catégories.
MEMOIRE
Elle est l'histoire et les reliques de la cité, son passé, et ce qu'il en reste, au fil des rues ou dans les caboches.
Le Musée des Rois Défunts - ici l'on consigne et on entretient les vestiges des trop nombreux monarques. Recueils et statistiques, armures et armoiries, records en tout genre, comme celui du règne le plus court, détenu par Childéric le Précoce, qui ne porta la couronne que 16 secondes et 4 centièmes, pour finir poignardé par son frère cadet. Le badaud pourrait croire que Neverguard est une cité millénaire en contemplant tant de reliques, mais la ville est bien plus jeune qu'il n'y paraît, c'est juste qu'elle a une histoire aussi tourmentée que celle des amourettes entrecroisées qu'inventent les bardes, le soir juste avant la veillée, pour faire vibrer les mégères de plus 40 ans...
"Méfiez vous des vieilles" - La moindre ancienne un peu voutée pourrait bien être un des vétérantes amazones qui prirent la cité avec fougue, il y a une trentaine de printemps.
CRANE
Voilà les ressources intellectuelles du quartier, les habitudes aussi, gravées dans les cervelles.
Les Lois - Les gens du cru ne sont jamais sûrs des lois, elles changent trop vite, avec chaque nouveau seigneur. Aussi le bon peuple joue volontiers les imbéciles. On doute toujours de l'application de tel ou tel interdit, on trouve toujours un monarque qui aurait édité un règlement contraire et puis on s'étonne que le dit amendement ne soit plus en vigueur.
Les Deux Écoles - Autour du pauvre lambeau de rempart qui a donné son nom au quartier s'affairent deux collèges d'architectes nains : Les compagnons de l’Équerre et les Élus du Nombre d'Or. Le jour ils se querellent pour savoir quelle technique appliquer pour redresser les ridicules restes de fortifications. Et la nuit, ils se battent pour détruire les travaux de l'école adverse.
Les élèves des deux écoles sont de moins en moins des doctes mais bel et bien des brutes, portant lorgnons renforcés et masse à carreler. Les étudiants en architecture ont pris la place qu'occupait jadis les garçons bouchers dans le grand royaume de truanderie. Si vous cherchez une poignée de spadassins sans pitié et sans sentiments, allez les recruter à la porte des écoles.
Le Hobbit Déchaussé est, en bordure du quartier hobbit, un salon de thé littéraire où l'on peut feuilleter les opus et les grimoires divers qui tapissent les murs. On s'y déchausse avant d'entrer, et c'est en vers que l'on commande sa part de tarte aux fruits de saison, ou son thé aux agrumes.
ENTRAILLES
Les tripes de la cité, que ce soit ses souterrains , ses ruelles ou bas instincts bien accrochés.
La Rue du Bon Plaisir - Une rue envahie de bars louches et d’assommoirs, peuplées d'ivrognes beuglants zigzagant entre les flaques de liquides souillés et de fluides organiques... Cette rue est une tradition. Elle fut inauguré par Borrachok le sans tête, au cours d'une beuverie mémorable qui lui coutât la vie, quand ces lieutenants orques et vindicatifs eux aussi se rendirent compte malgré le brouillard éthylique dans lequel ils baignaient, qu'il n'y avait plus un seul tonnelet de bière disponible dans les caves.
Les Tunnels - Sous le quartier serpentent des hordes de tunnels reliant de nombreuses caves, ou des petites salles de garde. Tout ceci est l’œuvre des divers terrassiers qui creusèrent sous la ville pour l'envahir par en dessous, à l'époque où elle avait encore des remparts. Ces réseaux ont encore été entretenus, développés et même complexifiés par les citoyens de Neverguard, bien après la chute des remparts, pour cacher leurs biens lors des nombreuses invasions voire s'y installer eux mêmes, en attendant que cela se tasse en surface.
On leur doit quelques effondrements, quelques nids de bestioles qui n'ont rien d'humain, et qui se nourrissent parfois des clochards qui s'y abritent.
CŒUR
Le cœur du quartier et de la ville, ce qui en est le sang, ou ce que ses habitants aiment ou se réclament d'aimer.
Les Rois - "A Neverguard, on aime nos rois" C'est fou mais c'est véridique. Ils sont au centre de chaque conversation, on parie tendrement sur la durée de leur règne, on conserve leur portrait, souvent inachevé, on se recueille devant leur relique...
La famille Balboni - Une des familles les plus riches de la ville, des drapiers cousus d'or qui ont toujours voulu s'anoblir et marier une de leurs nombreuses filles à un des rois. Hélas le sort s'acharne contre eux. Et d'un, ces demoiselles ont toujours un œil qui louche, une verrue mal placée ou un nez à pouvoir fumer jusqu'au fond de la plus humide des étuves... Et de deux, les rares fois où cela a failli se faire, il s'en est toujours fallu d'une bonne dose de malchance voire de rocambolesque.
Seul garçon de la famille, le jeune et impétueux Rocky Balboni, a l'air bien parti pour faire les quatre cents coups et se retrouver mélé à nombres d'histoires louches, des conséquences desquelles sa famille le préserve à grand frais.
Les Républicains - Un groupuscule clandestin qui rêve de redonner à Neverguard sa sécurité d'avant, de reconstruire ses remparts, et de cesser cette valse ridicule des monarques jetables... A la place, ils voudraient instaurer un "président à vie"...
VIANDE
Tout ce qui touche aux corps ou à leur traffic, ainsi que peut-être les systèmes d'approvisionnement du quartier.
Le Monastère de St Ragonard le Pieu - L'on se pose beaucoup de question quand au sens auquel il faut prendre le mot "Pieu" dans le patronyme de ce vieux roi canonisé il y a des lustres. Et le fait que l'on ait transformé le monastère en maison de passe ne fait qu'envenimer la polémique. En attendant, il est de tradition de bander les yeux du pauvre saint, de peur qu'il ne se choque de pratiques qui n'ont rien de religieuses...
Les Reliques - La foultitude de rois et les élans idolâtres du peuple ont abouti à un véritable commerce de reliques royales. Il n'est pas une échoppe qui n'a pas son "lobe d'oreille de Fulkran le presque ininflammable" ou une demeure un rien fortunée sans son "poumon calcifié de Roakim l'asthmatique". On les suspend bien en vue, pour attiser les jalousies et attirer les bonnes grâces. Certains monarques défunts sont même réputés pour les propriétés médicinales de leurs organes, un peu comme dans la pharmacopée chinoise...
Les Ours - Le port fluvial abrite une communauté d'hommes ours, qui pêchent la truite à grands coup de patte, et vendent de ces fishs and chips bien gras, qui font l'essentiel du régime alimentaire des gardes.
MATERIEL
Tout ce qui s'échange, se transporte, ou ce qu'on fournit aux gardes pour exercer leurs fonctions.
Les Cristaux - Chaque garde reçoit un cristal enchanté, monté en boucle d'oreille, et qui lui permet de communiquer avec ses collègues, pour peu que l'on connaisse les invocations d'appel à 6 runes. Un peu comme des talkiewalkies quoi...
Les Verreries de Burnano - Quelques canaux pour pouvoir circonscrire les incendies dans les ateliers des souffleurs de verre.
L'armurerie Tersini - Le pauvre Tersini souffre d'un mal étrange, la narcolepsie. Il s'endort à tout va pendant que ses clients pillent ses étalages. Ainsi le moindre voyou peut vous brandir une arbalète à répétition sous le nez. Même les marchands d'à coté se servent pour mieux se défendre, et c'est l'escalade...
Faut dire qu'il sait faire venir des merveilles des 4 coins du monde, ce diable de Tersini. Alors comme personne n'a envie qu'il ferme, les commerçants d'à coté lui font des rabais, vante ses mérites auprès des clients fortunés et même les voyous viennent parfois déposer une part de leur butin au fond de ses caisses... Tersini lui, à demi abruti par son affliction, se réveille parfois sans reconnaitre son écriture dans les livres de compte. Il bougonne que les temps sont durs, que ce mal le ronge, mais la boutique tourne toujours...
MICROCOSME
Le matériel qui ne se transporte pas, les infrastructures, les équipements trop lourds pour être déplacés, les peuples...
La Colline - Toute creusée de trous de hobbits, la Colline fut le siège d'un holocauste heureusement inachevé, lors de l'invasion de Gilibert 24 dit "le raccourci". Une prophétie ayant annoncé au monarque qu'il mourrait "occis par plus petit que soi", le roi Gilibert décida d'exécuter tout ceux qui représentaient un danger, à commencer par les hobbits. Hélas pour lui, il s'étouffa avec un petit pois à peine quelques jours après le début des massacres.
Une grande moitié du quartier étant dépeuplée, on décida d'y loger, pour un loyer modique ceux qui voulaient bien vivre toujours pliés en deux. Une populace à petit budget s'installa, ainsi qu'une horde de guérisseurs et de kinésithérapeutes mingols, habitués à soigner les cavaliers fourbus, qui ouvrirent leur cabinet à proximité.
Pont-Aux-Ruines - Le port fluvial s'organise autour des piles du pont fortifié détruit. Les bateaux s'arriment aux piliers et les embouteillages commencent. Il faut toujours une patrouille sautant de barques en barques pour essayer de dégager le passage et d'organiser un semblant de circulation. Mais à peine une coque largue les amarres, qu'elle fait une boucle pour aller s'agglutiner plus loin, à un pan de maçonnerie qui surgit hors de l'onde comme un chicot de pierres taillées, ou à d'autres embarcations qui finissent par former un quartier flottant à la limite de l'ingérable.
On y vend de tout et de n'importe quoi, tandis que d'autres habitent les restes des bâtiments fortifiés, au sommet des ruines, à grand renfort de passerelles et d'échelles de corde.
Les Pontons - A Neverguard on a sa version locale des galères, sauf que les navires ne quittent jamais les quais, et que les prisonniers forcent sur leur avirons pour renforcer le courant du fleuve, qui a la fâcheuse tendance de s'alanguir prés des faubourgs, avec son cortège de miasmes...
Les doctes qui s'occupent du projet, lancé par feu le roi Manaudour le Barboteux, ne s'accorde pas encore sur les structure qui lui donnerait un maximum d'efficacité. Rames ? Roues à aube ? Jambes des condamnés trempant dans le fleuve tandis qu'ils s'usent les cuisses à battre du pied ? Toujours est-il que ceux qui sortent d'un cours séjour dans ces geôles aquatiques ont parfois une sacrè foulée et qu'il faut un vrai travail d'équipe pour leur crocheter le paletot...
La Vue - Le panorama sur le palais royal, jamais achevé, mêlant mille influences et projets contrariés est un ravissement...
[CR] Tranchons et Traquons "Où sont les chats?"
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Re: [CR] Tranchons et Traquons "Où sont les chats?"
Les Joueurs
Ma femme qui joue Némy, une barbare collectionnant les maladies vénériennes et les tatouages commémorant ses nombreuses guérisons.
Mon fils qui joue un homme rat magouilleur, nommé Witherby le Tricheur.
Brice, un ami qui joue Hélios un guérisseur minotaure, qui a fait vœu de silence. (il choisit un joueur pour traduire ses mimes, et tant qu'il est prés de lui le bougre peut parler librement)
Et enfin moi même (oui j'aime bien trimballer un perso quand je maitrise) qui joue Ratiche, un enchanteur celte à la mâchoire défoncée et qui parle en mâchant ses mots... Mais tous nous sommes avant tout des gardes.
Nous jouons le scénarion du kit d'initiation à l'Agence Barbare, disponible à cette adresse.
L'Histoire.
Début du scénar par une scène d'action. Les architectes ivres se tapent dessus dans un bar de la rue du Bon Plaisir, afin de savoir si une solive achopée est plus stable qu' une demi arc cintré. Mes gardes chargent matraque au poing. Une autre patrouille donne un coup de main, Urvard le myope, un nain arbalétrier, Grumorg le sanglimorphe, Parral un petit jeune à cheval sur le règlement et Bouos un colosse nordique. Premier tour, affrontement direct, Némy crie "En tortue!" pour immédiatement se faire piquer son idée par les architectes armés des tables de bar. Le taurin charge dans le tas, Ratiche joue du nef de bœuf et Witerby se prend un carreau perdu dans le croupion. Urvard le myope s"excuse, Witerby essaye de lui confisquer son arbalète (échec au jet de combat, l'homme rat récolte une faiblesse: boiteux ). Deuxième tour c'est une pluie de cocktail molotov qui s'abat sur les gardes. Le taurin arrache une table pour lui servir de bouclier, Ratiche s'abrite derrière, et les deux bouchent une fenêtre, tandis que Némy hurle de laisser les bouteilles tranquilles et tente une percée réussie vers le bar. Witerby cherche une entrée et finit dans les caves, en passant entre deux barreaux d'un soupirail. Et oui un Krisling, ça se faufile, et se comprime comme un rat. Troisième tour, à cause de la fenêtre bouchée, un ou deux cocktails qui ont rebondi déclenchent un incendie dans le bar. Je demande à mes joueurs comment ils vont limiter les dégâts. Némy est prête à tuer tout le monde pour sauver le stock. Elle hurle, distribue des mandales et organise la sauvegarde des litrons depuis l’intérieur du bouge. Witerby organise une évacuation depuis les caves, tandis qu'utilisant une vieille magie païenne, Ratiche en appelle aux nuées et inonde la rue sous l'ondée... Le minotaure nous l'annonce sans ambages" J'ai une idée mais ça passe ou ça casse" (Du moins il nous le mime...) Il prend le plus gros tonneau qu'il peut trouver dans un bouge voisin et essaye d'en épancher les flammes. Pas de chance, utilisant la charte angoumoise il jette un bon vieux d6 pour répondre à la question "Ai-je utilisé le bon tonneau?" Il fait un 2: non. L'incendie redouble. Cut.
Retour au poste de garde. Bureau du prévôt. La bête fulmine et plante ses cornes dans le plafond. Nos héros sont dans leurs petits souliers. Witerby tente le pipeau, et colle l'incendie sur le dos d'Urmgard, le myope. Le jet est convaincant, mais pas assez pour lui épargner une faiblesse (haine des collègues).
L'équipe retourne sur les lieux de son crime, et découvre encore deux ivrognes qui se talochent, en criant "Il est à moi!". Après intervention, il s'avère que les pochtrons se battent pour un chat, un pauvre chat de gouttière efflanqué, qui se cache sous un tas de bois. En les secouant un peu, le Taurin apprend que si les deux boxeurs du dimanche se chicorent, c'est par ce que la mère Balboni a perdu son chat et qu'elle offre une récompense plus que rondouillette à qui le lui rendra. Renseignement pris, le matou recherché est obèse et rouquin, prénommé Garfildeuh. Rien à voir avec le petit gris de sous les fagots...
La patrouille continue sur le port, et se paye quelques fishs and chips bien gras auprès d'un pécheur Ursin. Des gamins font aussi la chasse aux chats, sans succès. L'un d'eux, la morve au nez raconte qu'il n'y en plus beaucoup en ville des chats, et que ça fait plusieurs semaines. Il le sait bien, d'habitude son papa les pèle et leur coupe la queue et les pattes pour les vendre sur les marchés comme des lapins...
A partir de là, la Patrouille se mobilise. Chacun part recueillir les rumeurs de son coté. Witerby suit le Taurin et repasse par la caserne, la queue entre les jambes. Il découvre que les collègues se sont soulagés dans son casier... Le Taurin, templier, devra utiliser son talent Guérisseur pour dissiper le malaise, avec un discours en mime du plus bel effet, il dissipe la faiblesse... (Bravo Brice!)
Réunion des membres de l'équipe, qui mettent en commun les diverses rumeurs:
-Une bande de spadassins rackettent les commerçants des bas quartiers.
-Les chats dans les rues sont devenus une chose très rare
-Il y a un monstre mangeur de chat dans le cimetière.
Enfin Némy, prévoyant la suite du scénario, a déniché un gars qui imite bien les chats, bien connu des services de police: le dénommé Félix, pervers polymorphe, qui traine en pardessus autour des écoles en faisant miaou. "Tu entends, j'ai un petit chat au fond de la poche..." Le bonhomme n'en mène pas large, menotté à la barbare.
Ma femme qui joue Némy, une barbare collectionnant les maladies vénériennes et les tatouages commémorant ses nombreuses guérisons.
Mon fils qui joue un homme rat magouilleur, nommé Witherby le Tricheur.
Brice, un ami qui joue Hélios un guérisseur minotaure, qui a fait vœu de silence. (il choisit un joueur pour traduire ses mimes, et tant qu'il est prés de lui le bougre peut parler librement)
Et enfin moi même (oui j'aime bien trimballer un perso quand je maitrise) qui joue Ratiche, un enchanteur celte à la mâchoire défoncée et qui parle en mâchant ses mots... Mais tous nous sommes avant tout des gardes.
Nous jouons le scénarion du kit d'initiation à l'Agence Barbare, disponible à cette adresse.
L'Histoire.
Début du scénar par une scène d'action. Les architectes ivres se tapent dessus dans un bar de la rue du Bon Plaisir, afin de savoir si une solive achopée est plus stable qu' une demi arc cintré. Mes gardes chargent matraque au poing. Une autre patrouille donne un coup de main, Urvard le myope, un nain arbalétrier, Grumorg le sanglimorphe, Parral un petit jeune à cheval sur le règlement et Bouos un colosse nordique. Premier tour, affrontement direct, Némy crie "En tortue!" pour immédiatement se faire piquer son idée par les architectes armés des tables de bar. Le taurin charge dans le tas, Ratiche joue du nef de bœuf et Witerby se prend un carreau perdu dans le croupion. Urvard le myope s"excuse, Witerby essaye de lui confisquer son arbalète (échec au jet de combat, l'homme rat récolte une faiblesse: boiteux ). Deuxième tour c'est une pluie de cocktail molotov qui s'abat sur les gardes. Le taurin arrache une table pour lui servir de bouclier, Ratiche s'abrite derrière, et les deux bouchent une fenêtre, tandis que Némy hurle de laisser les bouteilles tranquilles et tente une percée réussie vers le bar. Witerby cherche une entrée et finit dans les caves, en passant entre deux barreaux d'un soupirail. Et oui un Krisling, ça se faufile, et se comprime comme un rat. Troisième tour, à cause de la fenêtre bouchée, un ou deux cocktails qui ont rebondi déclenchent un incendie dans le bar. Je demande à mes joueurs comment ils vont limiter les dégâts. Némy est prête à tuer tout le monde pour sauver le stock. Elle hurle, distribue des mandales et organise la sauvegarde des litrons depuis l’intérieur du bouge. Witerby organise une évacuation depuis les caves, tandis qu'utilisant une vieille magie païenne, Ratiche en appelle aux nuées et inonde la rue sous l'ondée... Le minotaure nous l'annonce sans ambages" J'ai une idée mais ça passe ou ça casse" (Du moins il nous le mime...) Il prend le plus gros tonneau qu'il peut trouver dans un bouge voisin et essaye d'en épancher les flammes. Pas de chance, utilisant la charte angoumoise il jette un bon vieux d6 pour répondre à la question "Ai-je utilisé le bon tonneau?" Il fait un 2: non. L'incendie redouble. Cut.
Retour au poste de garde. Bureau du prévôt. La bête fulmine et plante ses cornes dans le plafond. Nos héros sont dans leurs petits souliers. Witerby tente le pipeau, et colle l'incendie sur le dos d'Urmgard, le myope. Le jet est convaincant, mais pas assez pour lui épargner une faiblesse (haine des collègues).
L'équipe retourne sur les lieux de son crime, et découvre encore deux ivrognes qui se talochent, en criant "Il est à moi!". Après intervention, il s'avère que les pochtrons se battent pour un chat, un pauvre chat de gouttière efflanqué, qui se cache sous un tas de bois. En les secouant un peu, le Taurin apprend que si les deux boxeurs du dimanche se chicorent, c'est par ce que la mère Balboni a perdu son chat et qu'elle offre une récompense plus que rondouillette à qui le lui rendra. Renseignement pris, le matou recherché est obèse et rouquin, prénommé Garfildeuh. Rien à voir avec le petit gris de sous les fagots...
La patrouille continue sur le port, et se paye quelques fishs and chips bien gras auprès d'un pécheur Ursin. Des gamins font aussi la chasse aux chats, sans succès. L'un d'eux, la morve au nez raconte qu'il n'y en plus beaucoup en ville des chats, et que ça fait plusieurs semaines. Il le sait bien, d'habitude son papa les pèle et leur coupe la queue et les pattes pour les vendre sur les marchés comme des lapins...
A partir de là, la Patrouille se mobilise. Chacun part recueillir les rumeurs de son coté. Witerby suit le Taurin et repasse par la caserne, la queue entre les jambes. Il découvre que les collègues se sont soulagés dans son casier... Le Taurin, templier, devra utiliser son talent Guérisseur pour dissiper le malaise, avec un discours en mime du plus bel effet, il dissipe la faiblesse... (Bravo Brice!)
Réunion des membres de l'équipe, qui mettent en commun les diverses rumeurs:
-Une bande de spadassins rackettent les commerçants des bas quartiers.
-Les chats dans les rues sont devenus une chose très rare
-Il y a un monstre mangeur de chat dans le cimetière.
Enfin Némy, prévoyant la suite du scénario, a déniché un gars qui imite bien les chats, bien connu des services de police: le dénommé Félix, pervers polymorphe, qui traine en pardessus autour des écoles en faisant miaou. "Tu entends, j'ai un petit chat au fond de la poche..." Le bonhomme n'en mène pas large, menotté à la barbare.
-
- Zelateur
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Re: [CR] Tranchons et Traquons "Où sont les chats?"
Le BG est excellent, beau travail. Merci de le partager avec nous
- Kobayashi
- Dieu des cochons d'Inde samouraï
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Re: [CR] Tranchons et Traquons "Où sont les chats?"
Cool et merci, je suis toujours content de voir un CR Tranchons & Traquons 

Les Livres de l'Ours : jeux de rôles indépendants ou presque
La Boutique des Livres de l'Ours
"Role-playing isn’t storytelling. If the dungeon master is directing it, it’s not a game." Gary Gygax
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- Max le Velu
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Re: [CR] Tranchons et Traquons "Où sont les chats?"
Je t'en prie ô petit père de règles.Kobayashi a écrit :Cool et merci, je suis toujours content de voir un CR Tranchons & Traquons

Dans le cimetière la petite bande laisse Félix miauler, menotté à un calvaire, dans les brumes fétides que nimbent une lune verdâtre. Le pauvre exhibitionniste n'en mène pas large. Les PJs non plus. Les tombes toutes proches, le profil sévère des pleureuses de pierre, et la silhouette tordue qui approche en disant "Petit, petit..." Tout cela fait beaucoup pour nos gardes. "On veut bien bastonner des ivrognes, mais on ne se prend pas pour autant pour Gérald de Riv, marmonne Witerby..." Némy, la barbare, est plus confiante. Surtout quand elle devine un panier d'osier dans la dextre de la créature difforme. (Le meneur de jeu lui se désespère. 24 ans avec la même joueuse, et voilà qu'elle lit en lui comme un livre ouvert...) La Sauvageonne sans peur hèle le monstre: " Bonsoir, pas beaucoup de chat dans le coin ces jours ci , non?" La créature bossue s'interrompt, on dirait une statue morbide, une gargouille prête à dégueuler... La barbare continue: "Il fait un peu frais pour la saison..." C'est une voix rocailleuse qui lui répond, poliment. "Euh, oui, bah on s'habitue, c'est toujours humide par ici, les ombres des caveaux n'arrangent rien.
-M'en parlez pas ma bonne dame, à faire le pied de grue comme ça, on finira par attraper la mort moi et mes collègues.
-Huhu la mort, se goberge la chose... Oh, elle habite comme qui dirait ici...Mais si vous avez froid, peut être une tisane?
-Avec plaisir, c'est fort aimable.
Et voilà mes joueurs escortant la goule, car s'en est une, jusqu'à au tombeau où elle loge. Un gentil petit trou sous le gisant de Timéus le Saumuré, qui mourut noyé dans son armure lors de la bataille de la Grande Crue, sur le Port-aux-Ruines. L’intérieur est coquet, un vieux poêle, une table en bois de cercueil, quelques bouquets de chrysanthèmes accrochés de ci de là aux racines qui percent la terre grasse. La goule passe un tablier mité autour de ses reins boursouflés et commencent à préparer la collation, s'excusant d'utiliser de la farine d'os pour faire ses biscuits. A part Némy, le reste de la patrouille est figé dans un silence gêné. Dehors dans les brumes, Félix appelle timidement: " Les gars, où êtes vous, vous m'avez laissé attaché à une croix... Les gars? Ya comme un truc qui bouge!! " Dans la tombe les civilités s'enchaînent, et Némy apprend de Bernadette la Nécrophage, que et d'un il n'y a plus de chat dans le cimetière et que c'est bien triste surtout quand on veux faire du pâté pour recevoir des invités surprises, et que de deux, même les rats commencent à manquer.
"Des gosses des rues qui viennent les piéger par dizaines... Un gamin tout maigre, avec la morve au nez et un bonnet à pompon qui vient comme ça sans demander, avec sa bande de copains.
Les Pjs sont vifs, c'est le portrait craché du gamin sur les quais...
Ma femme promet à la goule de revenir la voir.
- Max le Velu
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Re: [CR] Tranchons et Traquons "Où sont les chats?"
Le lendemain, retour sur le port, pour faire parler le gamin au bonnet rouge, et au nez qui coule. Contre quelques frites ursines, il déballe la totale. S'ils chassent les rats, lui et sa bande de traine galoche, c'est pour les fourguer à un taxidermiste un peu cinoque: " Le branque, il fait des faux chats empaillés avec, non mais quel malade!!"
Et hop, on se rue chez le boutiquier, un empailleur à la petite semaine, à l'autre bout du patelin Au passage on apprend que le monarque actuel, Derrick le Persistant, est décédé en dérapant sur une savonnette, tout en haut d'un escalier. Chez le taxidermiste, la porte est entrebâillée, et des grognements plaintifs et sinistres sont perçus par ll'officier Witherby. C'est sur qu'avec des feuilles de choux comme les siennes... Les gardoches avancent prudemment, matraque au poing, entre les tentatives malheureuses de l'artiste. Souris chevauchant des couleuvres, Truie naturalisée accouchant de corbeaux aux yeux chassieux... Le bonhomme a du prendre plus d'un coup sur le cigare, pour accoucher d'une telle ménagerie.
D'ailleurs le voilà au sol, qui bave, avec un joli lot de bosses et d'échymoses sur la tête. Professionnel, Hélios le soignent, tandis que Witherby tente de barboter le contenu de la caisse, au cas où personne n'y ait pensé avant lui. En vain. Une fois ses esprits retrouvés, l'empailleur du dimanche raconte une drôle d'histoire. Depuis plusieurs mois, une bande de brutes et de racketteurs prend de l'ampleur, et semble collectionner les matous. N'ayant plus rien dans son tiroir caisse, le taxidermiste a pensé leur fabriquer des faux chats empaillés en fourrure de rat... Apparemment, ça n'a pas plu. Interrogé avec tout la finesse dont notre cheftaine barbare peut faire preuve, le pauvre type avoue finalement, entre deux hoquets, connaître un bar où s'hydrate la bande, ainsi que le nom de leur chef, le méchant Shroedinger.
L'enquête s'accélère. Notre équipe cueille de nouveau Félix à la sortie du catéchisme, et cette fois, c'est derrière les toilettes du bar qu'ils l'attachent, avec la même suggestion qu'à l'habitude: miauler de son mieux. Deux se cachent prés de la baraque malodorante, dans la cour, deux autres guettent de l’intérieur.
La nuit sera musclée.
Poursuite dans les rues, bagarre et coup de crosse, descente "tout en douceur" dans le repaire des malfrats, une série de cavernes et de tunnels datant de l'invasion skaven d'il y a trente ans, et bourre-pifs à nouveau face à Shroedinger et ses sbires. La routine habituelle.
Heureusement Hélios le guérisseur minotaure retape les plus abimés...
Nos héros apprennent enfin le nom de l'instigateur de cet holocauste félin: une baronne de vielle noblesse, lady Quatre Oumane de Windsor qui rachète aux scélérats touts les félins de la cité.
Il est tard IRl, le groupe accélère, et nous gérons à la louche l'entrée dans l’hôtel privé. Ratiche qui fait décamper les portiers dépenaillés violente averse, une Un bon jet de blabla de Witherby, des coups de pompes de la part de la barbare et le minotaure qui coince ses cornes dans les portes, voilà nos gardoches dans l'antre du crime. Les meubles sont tous griffés à outrance, ça sent l'urine rance. Hélas il est trop tard pour Gafildeux, la lady s'en régale en civet. Mettre les menottes à la bougresse ne fut pas une mince affaire, la dame griffe, bondit sur les murs, pour mieux vous retomber dessus à grand coup d'ergot rétractile... Ratiche en fera les frais plus qu'il n'en faut, pour n'être sauvé que par une carte jouée par la cheftaine, notre barbare bien aimée, Nemi la vérolée. Difficile de dire si c'est en bouffant du chaton que la baronne est devenue une furie griffue, ou si c'est pour moins dégénérer qu'elle en mange. Le majordome ne veut pas trahir madame, et de toute façon la hiérarchie nous confisque l'affaire. Sans même nous féliciter.
Ah, dernière péripétie, nous assistons à une chorégraphie pour traitre sur gibet. Le roi Derrick le persistant est tout sauf décédé, il a juste fait courir la rumeur pour se débarrasser de tous ceux qui tenteraient de prendre sa succession... Dure journée de travail, rien de tel qu'une cervoise et le son des vertèbres des nobliaux qui craquent...
Le système est souple, simple et suffisant, même quand j'ai voulu accélerer, tout était prévu pour. Les persos ont été fait rapidement, tout le monde a été séduit par un profil, de la belle mécanique.
Et hop, on se rue chez le boutiquier, un empailleur à la petite semaine, à l'autre bout du patelin Au passage on apprend que le monarque actuel, Derrick le Persistant, est décédé en dérapant sur une savonnette, tout en haut d'un escalier. Chez le taxidermiste, la porte est entrebâillée, et des grognements plaintifs et sinistres sont perçus par ll'officier Witherby. C'est sur qu'avec des feuilles de choux comme les siennes... Les gardoches avancent prudemment, matraque au poing, entre les tentatives malheureuses de l'artiste. Souris chevauchant des couleuvres, Truie naturalisée accouchant de corbeaux aux yeux chassieux... Le bonhomme a du prendre plus d'un coup sur le cigare, pour accoucher d'une telle ménagerie.
D'ailleurs le voilà au sol, qui bave, avec un joli lot de bosses et d'échymoses sur la tête. Professionnel, Hélios le soignent, tandis que Witherby tente de barboter le contenu de la caisse, au cas où personne n'y ait pensé avant lui. En vain. Une fois ses esprits retrouvés, l'empailleur du dimanche raconte une drôle d'histoire. Depuis plusieurs mois, une bande de brutes et de racketteurs prend de l'ampleur, et semble collectionner les matous. N'ayant plus rien dans son tiroir caisse, le taxidermiste a pensé leur fabriquer des faux chats empaillés en fourrure de rat... Apparemment, ça n'a pas plu. Interrogé avec tout la finesse dont notre cheftaine barbare peut faire preuve, le pauvre type avoue finalement, entre deux hoquets, connaître un bar où s'hydrate la bande, ainsi que le nom de leur chef, le méchant Shroedinger.
L'enquête s'accélère. Notre équipe cueille de nouveau Félix à la sortie du catéchisme, et cette fois, c'est derrière les toilettes du bar qu'ils l'attachent, avec la même suggestion qu'à l'habitude: miauler de son mieux. Deux se cachent prés de la baraque malodorante, dans la cour, deux autres guettent de l’intérieur.
La nuit sera musclée.
Poursuite dans les rues, bagarre et coup de crosse, descente "tout en douceur" dans le repaire des malfrats, une série de cavernes et de tunnels datant de l'invasion skaven d'il y a trente ans, et bourre-pifs à nouveau face à Shroedinger et ses sbires. La routine habituelle.
Heureusement Hélios le guérisseur minotaure retape les plus abimés...
Nos héros apprennent enfin le nom de l'instigateur de cet holocauste félin: une baronne de vielle noblesse, lady Quatre Oumane de Windsor qui rachète aux scélérats touts les félins de la cité.
Il est tard IRl, le groupe accélère, et nous gérons à la louche l'entrée dans l’hôtel privé. Ratiche qui fait décamper les portiers dépenaillés violente averse, une Un bon jet de blabla de Witherby, des coups de pompes de la part de la barbare et le minotaure qui coince ses cornes dans les portes, voilà nos gardoches dans l'antre du crime. Les meubles sont tous griffés à outrance, ça sent l'urine rance. Hélas il est trop tard pour Gafildeux, la lady s'en régale en civet. Mettre les menottes à la bougresse ne fut pas une mince affaire, la dame griffe, bondit sur les murs, pour mieux vous retomber dessus à grand coup d'ergot rétractile... Ratiche en fera les frais plus qu'il n'en faut, pour n'être sauvé que par une carte jouée par la cheftaine, notre barbare bien aimée, Nemi la vérolée. Difficile de dire si c'est en bouffant du chaton que la baronne est devenue une furie griffue, ou si c'est pour moins dégénérer qu'elle en mange. Le majordome ne veut pas trahir madame, et de toute façon la hiérarchie nous confisque l'affaire. Sans même nous féliciter.
Ah, dernière péripétie, nous assistons à une chorégraphie pour traitre sur gibet. Le roi Derrick le persistant est tout sauf décédé, il a juste fait courir la rumeur pour se débarrasser de tous ceux qui tenteraient de prendre sa succession... Dure journée de travail, rien de tel qu'une cervoise et le son des vertèbres des nobliaux qui craquent...
Le système est souple, simple et suffisant, même quand j'ai voulu accélerer, tout était prévu pour. Les persos ont été fait rapidement, tout le monde a été séduit par un profil, de la belle mécanique.
