[CR D&D5] Phandelver dans "Greyhawk"

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Silenttimo
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[CR D&D5] Phandelver dans "Greyhawk"

Message par Silenttimo »

Le groupe d'un point de vue technique :

- Nain des montagnes, guerrier 1, artisan de guilde, alignement flou (ou à déterminer, hésite, selon mes suppositions, entre NB, N, CB, voire CN) ;
- Nain des collines, prêtre 1 de Clangeddin Barbedargent, noble, LN ;
- Gnome des forêts, mage 1, sage, NB ;
- Elfe sylvain, rôdeur 1, étranger, CB ;

J'ai décidé de faire jouer dans le monde de Greyhawk (le Flanaess) qui me manquait (j'ai beaucoup joué avec des MD-joueurs fans des RO), mais je suis un peu rouillé (pas beaucoup lu les différents fascicules de BG depuis un moment).
Je pense utiliser l'ambiance post-guerres (i.e. l'atmosphère de la boîte "From the ashes" de Carl Sargent), mais en dehors de situer le scénario dans GH, j'irai sur un saupoudrage. C'est pour le moment le côté géographique que je privilégie (et les panthéons), pas le côté contextuel ou historique.
Deux joueurs sont à fond RO (mais l'un possède l'atlas de GH D&D3 et en a lu des petits bouts).
Un joueur s'en fout comme de sa première chemise.
Un joueur avait la boîte GH de 1983, mais a fait un très long break de sa pratique rôlistique (plus de 12 ans).

[ATTENTION, A PARTIR D'ICI, SPOILERS]

(mise en place et présentation des personnages)

Quatre voyageurs, quatre histoires, quatre personnalités, quatre destinées peut-être...

Quatre personnes qui, venant de loin parfois, se sont retrouvées sans se connaître à Dyvers, sur l'orée de la mer intérieur du Nyr Dyv, s'engageant à conduire un chariot chargé de métaux et cuirs, ainsi que des outils, jusqu'à l'échoppe "Chez Barthen" dans un village nommé Phandalin, au cœur de la forêt de Gnarley, là où les racines des Kron Hills rendent le terrain boisé quelque peu accidenté.

Durant trois jours, sous les caprices de la météorologie d'un printemps qui se cherche, ils ont longé l'embouchure de la rivière Velverdyva, sur la route très fréquentée qui mène à Verbobonc, croisant de nombreux marchands, voyageurs, pèlerins, artisans ou agriculteurs.

Des patrouilles aux abords de la forêt de Gnarley, aperçues au loin, conféraient une atmosphère de tranquillité.

Mais qui sont ces quatre voyageurs.


Il y a Belgrak, rugueux combattant nain, venu des montagnes Abbor-Alz, aux confins du domaine de la cité de Greyhawk, porteur d'une hache presque aussi grande que lui mais qui n'hésite pas à tirer à l'arbalète. Ou bien est-ce Belgrak le nain, l'artisan bijoutier en quête de connaissances supplémentaires dans son art ?

Il y a Fëanorië (le "petit" Fëanor), elfe des bois aux habits certes discrets mais usés sur les routes, les chemins et les sentes, qui manie l'arc long comme le virtuose manierait l'archet, et dont la témérité, ou l'inconscience, n'ont d'égales que sa méfiance envers l'élément aqueux ou sa probité langagière.

Il y a Grymnir au pas lourd mais assuré, fils de (j'ai pas mes notes oubliées chez Louis), du clan des Orvanguer, venu des collines de Cairn armé d'un marteau de guerre et vêtu d'une lourde armure, arborant fièrement et sa fidélité au dogme de Clangeddin Barbedargent le père des batailles, seigneur des haches jumelles, tueur de géants, massacreur de goblinoïdes, pourfendeur des grands vers, et la haute naissance dont il est issu, la finesse de ses vêtements, la qualité des fils d'argent de ses tresses de barbe et des cheveux, et ses bonnes manières affichant la noblesse qui en a façonné le caractère.

Il y a Wyzzimon Chagall enfin, mage et sage gnome des forêts aux habits chamarrés et aux cauchemars ténébreux, un urbain malgré lui, mais urbain par l'éducation, curieux, prudent, sautillant, enjoué, volubile, en pleine voie de perfectionnement des fluides étranges et capricieux de la magie.

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(début du scénario en dur)

Le quatrième jour, accompagnés d'une météo plus clémente, leur chemin, qui avait commencé à obliquer vers le sud, a pris les voies moins pratiquées qui s'enfoncent dans les tréfonds de la forêt de Gnarley, aux confins des terres de Dyvers, près de la frontière avec la vicomté de Verbobonc, en direction du mystérieux royaume elfique de Célène gouverné par l'intransigeante reine Yolande.

Au détour d'un passage plus clairsemé, alors qu'ils avançaient bon pas, un cheval de bât tirant le chariot dirigé par Wyzzimon, ils aperçoivent tous, caché derrière un rocher, guettant la route, une "peau-verte".
Le gobelin a à peine le temps d'alerter ses complices embusqués qu'un flèches lui transperce la gorge.
Trois autres gobelins surgissent alors, deux au sommet du rocher, armés d'arc, le troisième fonçant à leur rencontre, armé d'un cimeterre.

Belgrak qui tenait son arbalète chargé avait anticipé un tel mouvement, et tire sur l'un des gobelins au sommet du rocher. Son carreau traverse le gobelin, certainement en une zone vitale, celui-ci s'écroulant immédiatement.
Mais le second archer, habile, envoie une flèche qui vient méchamment entailler le flanc de l'elfe taciturne.

Grymnir invoque alors le feu de Moradin, lui qui octroie une parcelle de sa puissance à Clangeddin, et une flamme sacrée s'abat sur le gobelin arrivé jusqu'au combattant nain, armé d'un cimeterre, et qui menace ce dernier.

Mais il n'aura pas le temps de tenter de couper la barbe de son adversaire, car Wyzzimon marmonne alors une formule que seul lui connaît et aussitôt, trois projectiles s'élancent du bout de ses doigts, deux vers l'archer vivant, le troisième vers le gobelin qui a chargé. Tour à tour, les deux s'écroulent morts, avant d'avoir seulement pu être frappés de stupeur par la résistance de leurs adversaires.

Grymnir s'approche de Fëanorië pour examiner la blessure, et si celui esquisse un frisson de recul, il laisse examiner la plaie.
D'un commun accord, les compagnons, en ce milieu de matinée, décident de s'octroyer une petite pause que l'elfe panse ses plaies et le mage feuillette son grimoire, tandis que les deux autres ramassent les cimeterres des peaux-vertes et fouillent les alentours.

Une nuée de corbeau les alerte. Sous un arbre, à quelque mètre de la cachette des gobelins, deux cadavres récents, d'un jour probablement, deux au maximum, aux joues et aux yeux entamés par les volatiles, et dépouillés de leurs atours et possessions, gisent.
Les deux corps sont placés sont des pierres afin de les protéger des rapaces.
Suite à une inspection plus approfondie, les compagnons découvrent un sentier sur lequel les traces ont été effacées, s'enfonce dans la forêt en s'éloignant de la voie principale.

Il y a tout juste le passage pour le chariot, et l'elfe se porte à l'avant, ses sens aux aguets, furetant pour détecter tout danger. Visiblement, ce sentier un peu caché à la vue des regards accueille du passage régulier mais discret.

Et il fait bien. Quelques centaines de mètres plus loin, un fil fin barre le passage, et actionne un filet censé s'abattre sur des curieux, puis remonter, à l'aide d'un mécanisme astucieux, les audacieux qui auraient été pris.
Le chariot passe sur le côté après avoir écarté des buissons qui découvrent un passage.
Quelques palabres s'ensuivent pour savoir s'il faut actionner le piège, et rameuter une patrouille ennemie pour la neutraliser au risque d'éveiller l'attention, ou bien l'ignorer et poursuivre.
Finalement, tout est laissé en l'état.

Quelques centaines de mètres plus loin, le rôdeur s'étonne de l'absence d'herbacées et d'une grande présence de feuillages au milieu du chemin. Une fosse habilement dissimulée n'a pas échappée à sa sagacité d'elfe sylvain.
Pas de tergiversation cette fois ci, les compagnons évitent le piège et poursuivent la remontée de la piste.
Les sens de l'elfe lui permettent de repérer, parmi quelques traces de pieds de gobelins, la trace plus profonde d'un pas de gobelours, et à côté, une trace laissée par un chien-loup goblinoïde : les compagnons se montrent un peu plus circonspect dans leur progression...

Quelques instants plus tard, ils arrivent à l'orée d'une clairière qui se termine, à l'opposé, par une falaise issue d'une cassure très ancienne de type karstique, d'une hauteur de l'ordre d'une quarantaine de mètres. Un ruisseau coule en son milieu, et sort d'une ouverture dans la falaise. Ce filet assez ténu d'une largeur d'environ 1m50 et d'une profondeur de deux pieds bénéficie d'un débit assez rapide qui laisse à penser qu'une source sur le plateau coule en son cœur et ressort au pied de la falaise.
Des buissons et ronciers épais forment un abri naturel à droite de l'ouverture, et l'observation précise de Grynmir et Wyzzimon leur laisse supposer que cette végétation pourrait constituer aussi bien une cachette qu'un poste d'observation vers l'ouverture dans la falaise, d'autant qu'un passage dans cet amas de végétation semble se dessiner à quelques mètres de cette ouverture.

L'elfe part en reconnaissance, et s'avance jusqu'aux ronciers, fougères et arbrisseaux qui constituent une muraille végétale. Il marque un léger temps d'hésitation avant de sauter le ruisseau, puis poursuit ses investigations. Le mur de végétation court jusqu'au pied de la falaise, mais après que son ouïe se soit habituée au bruissement des feuilles alentour et au son continu du ruisseau, il finit par percevoir un son ténu de voix. S'il n'en comprend pas les paroles, le son étant trop faible, il reconnaît des intonations gobelines. Et les peaux-vertes ne soliloquent pas !

Il expose la situation à ses camarades, et propose de passer à revers par les buissons et mûriers, tandis que ses camarades vont longer le ruisseau pour être aperçus le plus tard possible.
Le plan est adopté.

Le combattant nain armé de son arbalète, suivi du mage gnome et du prêtre nain, s'avancent discrètement en longeant le ruisseau.
Las, une pierre branlante glisse sous le pas lourd de Belgrak, qui chute bruyamment dans l'eau, tente de choir avec dignité, mais se retrouve le fondement plongé dans l'eau fraîche.
Le prêtre avait commencé lui aussi à percevoir quelques mots gobelins, mais la voix se tait.
Wyzzimon invoque le bruit d'un cochon sauvage, mais un gobelin a déjà passé une tête discrète pour voir de quoi il en retourne, et il donne l'alerte à son ou ses propres compagnons.

(session I, partie 1)
"Mieux est de ris que de larmes écrire, pour ce que rire est le propre de l'homme" (Rabelais)

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