Razzor, Akanon, Spankangelo, si vous croisez ça, je vous demanderais de ne pas lire. Va y avoir du spoil

Alors, donc, j'ouvre ce post non pas "juste" pour faire un CR, mais bien pour demander ici des retours, pour poser les questions qui me turlupineront inévitablement, vous parler de mes problèmes, mes impasses, etc. Et avant de commencer tout ça, je tiens à remercier tous ceux qui contribuent au joyeux bordel qu'est Casus NO et (évidemment) aux posts sur Apocalypse World (dont "Apocalypse World pour les nuls - tome 2", qui est super aidant pour un nouveau meneur d'AW comme moi

Ca fait un an au moins que je lorgne fort sur Apocalypse World. Mais faute de trouver les joueurs (dans un premier temps) puis par peur du jeu de rôle en "impro"/créa collective que je n'ai jamais pratiqué (dans un deuxième temps), je n'avais toujours pas lancé de table. C'est fait.
4 joueurs (en m'incluant dans le compte), sachant que je n'ai jamais joué avec aucun des autres. L'un d'eux (celui qui joue Bulle la Battlebabe) a une grosse expérience de Dungeon World, n'a jamais lu AW mais lit beaucoup "autour" (forum, etc.). Les autres ont une petite expérience de JdR (un an ou deux).
A table, nous avons:
- Bulle, une Battlebabe qui doit son surnom au fait qu'elle chique des chewing-gums en permanence (marque évidente d'arrogance, après l'Apocalypse, les Chewing gums, c'est carrément du luxe). Elle a une espèce de relique, une cassette audio avec laquelle elle se balade toujours.
- Spector, un Machiniste qui se taille une réput en remettant "comme neuf" des trucs de l'âge d'or (et comme personne sait trop comment ça marche la plupart du temps, tant que ça fait quelque chose de cool à l'arrivée, ça lui fait de la réput :p )
- Spank, un chien de guerre du genre gueule cassée, couturé de cicatrices et marque diverses (dont des phalanges un peu tordues à la main droite, résultat du tabassage à mort d'un mec qui a essayé de le rouler il y a peu).
La première séance a été très (trop) courte: 3 heures. Sur ce temps-là, on a eu le temps de créer les persos et de poser des bases de l'univers: Horizon.
En résumé, les PJs habitent dans une grande ville: Horizon. Autour, le monde change en permanence (la faute au maelström psychique à ce qu'on dit):
* au Sud, une mer de sable dotée de quelques ilots solides (Bulle et Spank font de temps en temps des expéditions dedans pour cartographier, savoir où passer, tout ça - ils sont d'ailleurs devenus frères d'armes pendant une opération là-bas, des mutants montés sur des bêtes nageant dans le sable sortaient de partout, ils ont tenus bons et Spank est resté même quand Bulle était grave dans la merde).
* Au Nord, des marais tout boueux, où des gars de la ville vont parfois pour avoir de la bouffe plus ou moins fraiche (et des champis hallucinogènes, évidemment).
* Entre les deux, à l'Est et à l'Ouest, une espèce de faille d'où le désert et les marais semblent juste... apparaître.
* Horizon, elle, est entourée d'une sorte de barrière, reste de l'âge d'or qui assure la stabilité de la ville et l'isole de son environnement dans une espèce de dôme. Toutes les castes de la ville filent de l'aide pour la protection de la barrière contre les mutants et autres dangers extérieurs, un peu façon Night Watch.
Et des factions, y'en a!
Elles sont encore très floues, mais la dynamique générale c'est que les riches vivent dans les bâtiments de l'âge d'or et le centre-ville, des tours, de belles baraques au sens de l'apocalypse - des trucs solides souvent transformés en forteresses. Les pauvres, eux, se font des bidonvilles en tôle et en trucs qui s'accrochent plus ou moins à ces baraques-là et s'effondrent souvent. Pour la bouffe, ceux qui ont de la chance peuvent manger des trucs de l'extérieur (et il parait que les riches font pousser des légumes et autres mais les PJ n'ont jamais vu de serre ou quoi). Pour le reste, des distributeurs de nourriture, reliques de l'Âge d'or situées dans les différents quartiers, crachent des barres protéinées dont se nourrissent la plupart des gens.
Du coup, chaque quartier est contrôlé par une bande qui possède le contrôle sur le distributeur de bouffe local et distribue des coupons-repas aux habitants. Chaque bande fait ses propres coupons, pour garder le contrôle de la population locale.
Dans le quartier des PJ (la Tourbière, parce qu'elle est à la limite nord de la ville), c'est la bande des Hauts-Fourneaux qui contrôle. Les PJ sont donc bien potes avec cette bande-là.
Dans les Hauts-Fourneaux y'a Rothschild, un mec qui a un lecteur de cassettes chez lui. Même que Spector l'a remis en marche y'a un moment, depuis on fait des soirées de folie chez lui, tant qu'il y a de l'électricité. Comme Rothschild a un petit générateur, il fait durer le tout jusqu'après le couvre-feu.
*****
En plus de tout ça, on a pu jouer le début de la fameuse première journée. Un mec, Danceny, a piqué le lecteur cassettes de Rothschild et a essayé de le vendre à Spector contre un gros gun à balles perforantes. Spector avait pas de quoi sous la main et le mec avait l'air trop pressé que pour attendre une semaine qu'on lui bricole son flingue, il s'est barré.
En attendant, Spank voit trois mecs des Hauts-Fourneaux débouler, les flingues en main. Spank demande ce qui se passe, ils veulent savoir où se trouve Bulle, faut qu'ils causent.(j'annonce une emmerde à venir) Spank en sait rien mais va avec eux, au cas où.
Deux minutes plus tard, Bulle se fait agresser par les trois gars, menés par La Souris, un gars bête comme ses pieds qui fait ce qu'on lui dit. Et on lui a dit de choper Bulle pour qu'elle rende le lecteur cassettes. Les trois gars braquent Bulle quand elle vient prendre son repas du matin. Ils se retrouvent à se braquer leurs flingues respectifs sous le pif. Spank tente un truc mais se retrouve avec un shotgun sur la nuque. J'autorise un jet de manipuler à Bulle, considérant qu'elle a comme levier sa réput: tout le monde sait qu'elle peut dézinguer les trois gars si elle en a vraiment envie. (A y repenser, je me demande si ce jet était bon? J'ai considéré utile de faire un jet puisque échouer le jet c'était buter trois gars des Hauts-Fourneaux, ça lance la narration dans une autre direction, mais pas sûr de l'action choisie... Manipuler? Comment vous gérez ce genre de situation? Agresser? Juste du RP?)
Ca marche mais ils veulent une preuve tout de suite: elle dépose ses flingues dans la poussière la première, un petit rictus toujours à la gueule. Ils font pareil et on discute solutions. Entretemps, Spector vient au distributeur pour sa bouffe du matin. Il voit tout le monde les flingues à terre, qu'est-ce que c'est que ce bordel? Il a toujours sur lui un petit tazzer de poche qu'il utilise pour s'ouvrir au Maëlstrom par électrocution. Pour lui, le Maëlstrom c'est des couleurs. Tout le monde a la sienne, les objets pareil, ça fout un peu la berlue tellement ça envoie. Comme il a fait un 7, je décris juste une impression: tout le fatras de couleurs qui représente Bulle, Spank et le reste, est lié par un trait vers là d'où vient Spector.
Après une petite discussion, tout le monde est mis au courant que c'est Danceny qui a piqué le lecteur et qu'il essaye de l'échanger contre une grosse arme qui tache. Mais pourquoi putain?
Alors qu'ils s'éloignent du distributeur, direction un vendeur de bric-à-brac au sud du quartier, seul qui pourrait avoir de l'armement à part Spector, ils entendent que ça chahute du côté du distributeur. Apparemment y'a plus de bouffe qui sort et c'est pas normal, les gens commencent à s'énerver (j'annonce une emmerde à venir). Après avoir rapidement fait le point (qui a l'avantage ici? Pour le moment, les gardes, ils contiennent bien la vingtaine de pauvres gars en guenilles. Pour le moment.), les PJ décident d'aller vers le vendeur de bric-à-brac. Si ils ont pas ramener le lecteur ce soir, ça chiera (j'annonce une emmerde à venir).
On en est là. Un peu court à mon goût...
La prochaine séance s'annonce plus longue (genre 4-5 heures). J'ai essayé de créer un front, mais je manque de concret (en gros j'ai comme front "les hauts-fourneaux", qui est dangereux pour les PJ en cas de famine puisqu'ils ne font pas officiellement partie de la bande et qu'on les enverra vite se faire foutre si la bouffe manque, mais je n'ai su dégager qu'une menace: le chef de la bande, un chef de guerre dictateur.).
Est-ce que pour vous, le distributeur de bouffe du quartier entrerait dans ce front? Ou je le mets dans le front domestique? J'ai l'impression qu'il fait partie pour le moment du front mais si le quartier vire la bande des Hauts-Fourneaux, le distributeur reste là (ou alors on considère qu'ils le détruisent en se barrant?)
Je me pose déjà quelques questions:
- que veut Danceny? (il fait partie des Hauts-Fourneaux et sait sans doute qu'il se fout grave dans la merde en piquant le lecteur cassette. Puis pourquoi vouloir l'échanger contre un gros flingue?)
- Comment ça se passe, les relations entre factions dans cette ville? Est-ce qu'il y a une espèce de police? Est-ce que chacun est maitre chez lui?
- Cette bouffe, elle vient d'où? Comment elle est faite? C'est de la distribution automatique ou alors c'est géré "en haut"? Qu'est-ce qui se passerait en cas de pénurie dans la ville, on redistribue en moins grande quantité? On prive des quartiers au risque d'avoir des émeutes?
- Et si la barrière flanchait, qu'est-ce qui se passerait? La ville serait aspirée? Commencerait à bouger comme dehors?
Et du coup, pour vous, je fais jouer la fin de la première journée (qui du coup sera vachement longue)? Ou je bricole une "intrigue", un ou deux coups à placer pour enchainer sur la suite (mais sans front du coup)? J'imagine bien l'histoire de la pénurie de bouffe, que ça manque et qu'on prive du coup les quartiers périphériques de bouffe (donc La Tourbière).
Et autre question: est-ce que, pour assurer la cohérence du récit, ce serait mieux que je réponde à une des questions listées plus haut? Ou je laisse vraiment tout en suspens? (Vu mon expérience de jeu de rôle, mon réflexe est de scripté un minimum, de prévoir des trucs, mais j'ai l'impression que le Maëlstrom psychique me hurle de pas le faire ^^ )
Merci déjà d'avoir pris le temps de tout lire. Et de réagir, de me relancer, de poser des questions, de répondre, tout ça...
Prochaine séance dans deux semaines!