
En fait, on a fait un grandeur nature sans le vouloir.
Au moment de partir de chez lui, Le Yaourt entend un feulement hululant dans sa salle de bain : son évier est au prise avec un esprit maléfique et lui crache de l'eau sur les pieds en maugréant des imprécations en bas araméen. Le temps de consulter Le Roi Merlin, de fouiller dans la poubelle de son immeuble pour retrouver des joints que le Roi a oublié d'inclure dans son kit de plomberie occulte, de les découper pour les ajuster, il est 21h30 passée. Le Yaourt ne pourra pas se joindre à nous…
De son côté, confiant et revêtu d'un t-shirt des jeunesses socialistes rien que pour refiler une colique à WhiVo, Le Chaviro arrive à la gare Saint-Lazare à 18h29… pour constater qu'il n'y a plus AUCUN train depuis 45 minutes. Ni à l'arrivée, ni au départ. Une annonce guillerette signale le retour progressif du trafic. Comme le rock du même nom, le morceau tournera en boucle un certain temps sans qu'on en voie la fin.
À 18h45, tous les trains en attente pour la destination voulue disparaissent du tableau d'affichage ; tous les autres trains demeurent annoncés, avec des retards s'allongeant au rythme du temps qui passe (1h45, 1h50, etc.). Puis, une banderole s'inquiétant pour la santé d'Öcalan en turquie est déployée et des slogans fusent. Au moins, cela permet de passer le temps.
À 19h35, Le Chaviro rentre chez lui sans avoir vu ses amis ni le moindre dé polyhédrique. Heure à laquelle toujours aucun train ne circule.
Franz et WhiVo, qui sont voisins, ont fait semblant de les attendre en grignotant des particules salées de graisse hydrogénées.
Voilà comment se déroulent mes parties de JDR mensuelles.
