[D&D5 - SPOILERS !]CP campagne Curse of strahd sur Roll20

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zuzul
Dieu par accident
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[D&D5 - SPOILERS !]CP campagne Curse of strahd sur Roll20

Message par zuzul »

En attendant les prochaines sessions et que je puisse mettre les vidéos attenantes, je vous propose les debriefs RP d'un de mes joueurs.
Attention : ça spoile énormément, vous êtes prévenus.

La table se compose comme suit. L'idée générale de l'équipe fut des amis d'enfance dont le village fut massacré par des loup-garous, qui se retrouvent une fois devenu adultes pour se venger. En balise spoiler, leurs BGs respectifs.
Jack : humain witch hunter
Spoiler:
Il y avait plu, cette nuit la. Était-ce en été ?... Avec les années, les détails étaient devenus flous... le vent avait soufflé. Attablés en famille, ils avaient réalisés, trop tard, que ce n'était pas le vent qui hurlait au dehors. La fenêtre avait volé en éclat, et l'horreur s'était invitée à diner. Il avait voulu se lever, dire leur nom, tendre la main... Mais il était resté paralysé, impuissant. Le dernier membre de sa famille s'était tut dans la pièce voisine, le silence avait inondé la salle à manger. Il s'était dit que s'il ne bougeait pas, la créature l'oublierait, peut être qu'elle repartirait sans le voir. Il n'avait rien de particulier, c'était juste un bucheron, pas des plus braves en plus. il n'avait jamais rien fait qui justifiait un tel déchainement de violence....il avait voulu faire le mort, en se couchant sur la table, comme les autres...mais lorsque le plancher avait gémi, quelque part derrière lui, l’espoir s'était évanoui. La présence abjecte s'était glissée à son coté, si proche qu'il avait senti son souffle putride sur sa joue. Pourtant, en dépit de tous ses efforts, son esprit se refusait à mettre un visage sur ce cauchemar et seule une ombre subsistait aujourd'hui dans sa mémoire. Le face à face avait duré une éternité, mais la goutte de sueur froide qui avait roulé sur sa joue avait agit comme un signal. L'entrave de terreur qui l'avait cloué à sa chaise s'était brusquement rompu et, retrouvant subitement l'usage de ses membres, il s'était rué vers la sortie, s'attendant à être fauché à chacun de ses pas. La porte s'était ouverte sans mal, et il avait jailli de l'horreur, pour tomber dans l'enfer. Sans s’arrêter, il avait couru droit vers la forêt, comme invisible au massacre qui ravageait le village. Il avait couru longtemps dans les bois, Il avait pleuré, hurlé, rit..., et la, au seuil de la démence qui aurait donné un sens à tout ce qu'il avait vécu, il avait fait demi tour, et était revenu. Au matin, Il avait trouvé d'autres survivants, avec d'autres récits, d'autres blessures, mais sans doute la même incompréhension. Ensemble, Ils s'étaient fait la promesse de trouver les réponses et de devenir assez fort pour combattre et résister. D'autres encore étaient venus des villages voisins pour enquêter et prêter main forte, des guerriers, des prêtres, des pisteurs... Et cet homme taciturne, à l'allure étrange, et aux nombreuses cicatrices. Jack avait trouvé un certain réconfort en sa compagnie, il avait découvert le pouvoir de la magie du sang, accepté d'en payer le prix, et ensemble ils avaient traqué les créatures des ténèbres pendant plusieurs années...
Jack referma la lettre en soupirant. Il détestait remuer la passé, mais cette fois, il n'avait pas le choix. Alors que son cheval s'engageait sur le chemin boueux de son ancien village, Il leva les yeux vers le ciel chargé de nuages noirs. Il tira une longue bouffée sur sa pipe et expira longuement avant de rabattre le capuchon noir de sa pèlerine fatiguée . "il va pleuvoir" pensa t'il , alors que dans son sillage, les volutes de fumée prenaient lentement la forme d'un crane...
Rak : prêtre demi orc, que le joueur a modifié en guerrier mage à la fiun du second scénario
Spoiler:
"Non mais tu l'as vu? Une peau verte même à moitié humaine en ses saints murs ?
- Tais toi, tu ne sais pas. Il est notre frère depuis des années, toi tu n'es qu'un novice. Tu ne sais rien de lui donc commence par être respectueux envers tes ainés et encore plus quand ils ont prononcés leurs vœux.
- Leurs ....vœux?
-Oui. "
Une silhouette massive, agenouillée devant l'autel, priait. Sa prière perturbée par les habituels chuchotements étonnés, son esprit commença à divaguer. A se souvenir.
Son enfance, modeste et heureuse. L'insouciance des jeunes années, son amitié avec ces humains et cette demi portion d'elfe. Les jeux où il prenait le rôle de la bête. Le temps des rires.
Puis vinrent les Ténèbres. Ceux porteurs de mort, de sang, de larmes. Les cris des siens, déchiquetés par les abominations qui avaient envahis le si paisible village. L'horreur qui se lisait sur le visage des survivants. Les traits déformés par la douleur de son ami elfe. Et le Serment. Fait sur l'âme des morts. Fait par ses frères humains, elfe.
Puis vint l'errance. Et une Lumière. Celle du temple. Sa nouvelle demeure. Les prêtres virent l'ombre et se dirent qu'une âme tourmentée pourraient servir leur Dieu.
Rak se releva, une main sur le symbole de Torm, l'autre tenant la missive récemment reçue.
"Il est temps de rejoindre mes frères et de servir mon Dieu. Et d'honorer notre Serment."
Dex : Barde demi elfe, qui est le narrateur de ce compte rendu.
Spoiler:
Le savoir est le pouvoir, cette vieille maxime me trotte dans la tête alors que je mets les pieds pour la première fois depuis des années dans les ruines de mon enfance. Le pouvoir est le pouvoir, il n’y pas de meilleure règle à connaître. La personne qui pense que la plume est plus forte que l’épée remet beaucoup de choses en perspectives quand il a vingt centimètre de fer planté dans le bide. Sachant ce que nous allions devoir affronter, ignorant ce que nous allions découvrir, je ne peux qu’approuver plus que jamais la lucidité des quatre jeunes personnes sous le choc qui ont prêté serment de devenir forts ensemble, en apportant par chacun une pierre complémentaire à poser sur la route de notre destin. Le pouvoir a bien des visages et face à ces monstres, il aura ceux de quatre amis, frères de coeur, déterminés et concentrés.
J’arrête mon cheval à l’entrée de ce qu’il reste de notre passé, les superstitions ayant encore assez la vie dur dans les régions reculées pour que personne n’y reconstruise quoi que ce soit. Un village fantôme, à moitié détruit, probablement hanté pour ce que j’en sais, il mérite de l’être en tout cas. J’attache mon compagnon de route à un arbre non loin et pénètre dans la grande rue, du moins l'appelaient-on comme ça gamins. Je nous revois en train de la descendre en rigolant, poursuivis par un cri colérique bien connu …
“Bande de vauriens ! Revenez ici tout de suite !
_ Désolé M’sieur Cartis ! On vous jure qu’c’était un accident, criais-je sans réussir à contenir un rire bien plus accusateur et sincère que mes propos.
_ P’tit couillon ! Je m’en vais l’dire à ta mère, tu verras la correction que tu vas prendre !
_ Ho ? Quelle correction va prendre mon fils ?”
Je m’arrêtai net face à la femme sortant tout juste d’un coin de maison. Elle portait son arc en bandoulière et tenait plusieurs lapins dans sa main. Elle avait les yeux gris rieurs que son fils avait hérité et affichait toujours une sorte de fierté et assurance sereine.
“Ho ! B’jour mère !
_ Pas de mère avec moi, je connais tes paroles mon fils. Rak, je te croyais plus raisonnable et mûr que mon fils.
_ C’est arrivé vite m’dame, je suis désolé. Rak baissa les yeux, gêné et honteux.
_ Barett, même chose, je vous pensais tous les deux capable de tenir mon fils sur un chemin plus honorable.
_ C’est qu’il parle vite, déclama Barett, et des fois, on s’met à faire des choses avant de réaliser ce qu’on fait.
_ Vous êtes tous les deux de beaux menteurs avides des mêmes bêtises que mon fils.”
Elle soupira et se tourna vers les plus âgés du groupe, faisant un signe à Cartis le boulanger d’attendre un peu avant de parler, renforçant encore plus la rage déjà bouillonnante de celui-ci. Tout le village savait et s’amusait des colères du vieille homme, Dex vit dans le regard bien connu de sa mère une étincelle de malice contenue.
“Jack, Irda, vous êtes sensés être les plus âgés ici, c’est quoi vos excuses ?
_ Aucune, déclama laconiquement Jack, l’ennui peut-être.
_ Désolé m’dame ! On regardait ailleurs. Vous savez ce que c’est, répondit de son côté la petite blonde mignonne et espiègle.
_ Au moins, vous êtes un peu plus convainquant que les autres.”
La bande de jeunes inconscients que nous étions échangea des regards complices et amusés pendant que le vieux boulanger expliqua comment une balle avait pu traverser une fenêtre et tombé précisément dans le sceau de farine rempli…
Tout en avançant, le sourire que j’avais aux lèvres en pensant à ce souvenir disparu aussi sec devant l’entrée d’une maison familière…
Le cri des blessés avaient remplacés celui des monstres. Hagard, j'errais dans les rues, le pendentif ensanglanté de ma mère dans la main. Les murs rougeoyaient d’ombre de flammes sur des traces sanglantes. Personne ne faisait attention à moi, j’avais laissé Rak et Barett aider les rares survivants. C’était peut être de l'égoïsme mais je n’arrivais pas à penser aux autres, mon esprit restant sur la dernière image sordide et irréelle de mes parents. Je réussi pourtant à reprendre une partie de mes pensées en apercevant Jack, assis par terre, pleurant en silence en tenant un corps dans ses bras. Je reconnu de suite la chevelure blonde et m’avança.
“Jack … c’est … c’est Irda ?”
Il tourna la tête, m’offrant un regard plus hanté encore que celui que j’imaginais lui renvoyer. Il caressait la chevelure blonde et sans un mot, confirma d’un geste mes plus sombres pensées.
Soupirant, je continue mon chemin, prenant conscience que ce n’était pas tant le village qui était hanté que ma propre personne. Chaque détour pouvant autant me faire sourire que pleurer mais c’est avec un courage que je ne soupçonnais pas avoir que je fais maintenant face à mon ancienne maison, mon ancien foyer. L’odeur fantomatique de gibier cuit me vint naturellement, ainsi qu’un chant lointain…
J’observais avec affection ma mère préparer le repas pendant que mon père, grand bûcheron au coeur tendre ramenait le bois pour alimenter le feu. Ce que j’aimais le plus, c’était d’entendre ma mère chanter alors qu’elle préparait la cuisine. J’aimais sa voix, elle y faisait vivre chaque mot, chaque rime comme un tableau magnifique, une porte vers un monde qu’elle m’invitait à fouler avec passion. Je m’y réfugiais et mes souvenirs les plus marquants restent encore aujourd’hui les moments où ma mère et moi chantions au coin du feu pendant que mon père écoutait avec tendresse avant de nous applaudir une fois que nous avions terminés. Une belle vie, jusqu’à cette nuit. Tout alla très vite et pourtant, tout paru une éternité en même temps. Les premiers grognements, mon père tombant au sol, lâchant la hache ayant échoué à le défendre, le torse déchiqueté pendant que ma mère décapitait l’horrible créature avec son épée. Ma mère me poussant vers notre petite cave avant d’en cacher et camoufler l’entrée comme elle pouvait. Deux créatures entrant, à peine visible par les interstices du plancher derrière lesquelles je collais mon regard inquiet. Elle, combattant avec rage et détermination, tranchant le bras du premier lycan, hideux, monstrueux, bien loin des contes déjà sensés faire peur aux enfants. Le deuxième en profita et d’un coup de griffe, décapita ma mère avec une facilité horrifiante. Un cri d’horreur à l’extérieur, couvrant de justesse le mien qui venait juste de m’échapper alors que la tête roula au sol avant de me faire face de l’autre côté du bois, m’offrant un regard de surprise et de douleur. Les créatures s’éloignant vers l’autre cri et la paralysie qui m’habitait. Ce ne fut que bien plus tard, à la voix rassurante de Barett hurlant à Rak que j’étais là que mon esprit revint difficilement à la terre ferme et à la réalité de ce qui venait de se passer. Je posai mes yeux sur Barett qui tenait la porte de la cave ouverte et je me mis à pleurer …
Toujours aucune trace des autres, laissant à mon pèlerinage présent le recueillement que je souhaitais lui donner. Un dernier arrêt sur ma liste, je lève les yeux au ciel un moment, remet une mèche noir derrière l’oreille pointue et je me met en route vers l’arbre. Il reste toujours majestueux, ce vieux compagnon de jeu, me dis-je alors que j’avançais en haut de la petite colline centrale au village qu’il surplombait de son âge vénérable. Je souris en mettant la main sur son écorce, saluant un vieil ami, témoin de nombreuses bêtises tout comme celui du serment qui lia notre vie future à celle de notre passé.
L’aube s’approchait, les monstres s’étaient enfuis. Les rares survivants dont nous faisions partie regardèrent le pied de l’arbre avec dégoût et horreur. Je ne me souviens plus si j’avais vomis, probablement, mais je me souviens que d’autre l’ont fait, plusieurs fois. Les monstres avaient déchiquetés plusieurs victimes et pour une raison incompréhensible, avaient posés les membres ensanglantés au pied de l’arbre où ils formaient un décorum étrange, morbide et à la signification que je cherche encore à comprendre aujourd’hui. Nous étions tous les quatre côte à côte, le regard fixe, triste, sévère et colérique. Des mots furent prononcés, des mots scellant le destin de quatre jeunes hommes, destinés à venger la mort de personnes aimés, à trouver l’origine d’un massacre aussi incompréhensible et à s’assurer qu’aucune autre famille, aucun autre village n’ait à subir ça. Une partie de moi savait alors quelle route j’allais prendre pour m’y préparer, pavée d’une curiosité dévorante et d’un besoin de comprendre l’incompréhensible.
“Dex, sale raclure ! Tu pensais quand même pas m’échapper !”
Je me retourne, surpris, pensant avoir à faire à l’un de mes compagnons pour vite prendre conscience que la voix m’est certes familière, mais pas comme je l'espérais. Face à moi se trouve un homme à la forte corpulence et aux habits sobres mais riches, entourée d’une bande de trois malandrins à l’air récemment embauchée pour un quelconque méfait que je soupçonnais être cogner très fort sur ma personne, si je devais m’engager sur le terrain des suppositions.
“Marcus ! Que me vaut le plaisir ? Fâché pour le livre ? Je vais te le rendre tu sais, pour un ouvrage supposé unique et ancien, je n’y ai guère trouvé le bonheur escompté.”
Fouillant dans ma sacoche, j’en sors un vieil ouvrage poussiéreux qui de fait, ne m’avait guère apporté de réponses. Après avoir suivi le mentorat d’un ancien professeur de collège bardique, je m’étais engagé à trouver le plus de savoir possible sur cette race particulière de Lycans, ce qui m’avait amené très récemment sur la piste d’un ouvrage unique, propriété d’un commerçant voulant se faire passer pour le collectionneur cultivé qu’il n’était clairement pas. Le susnommé marchant s’empourpre à mes paroles et avant de le laisser hurler les choses auxquels je m’attends, je l’interromps.
“C’est navrant toute cette histoire. Si tu n’avais pas fais ta fine gueule en m’autorisant à la consulter comme je le souhaitais, je ne me serais pas trouvé contraint de te l’emprunter. Sois honnête avec toi même un peu ! Tu ne l’utilisais pas, dis toi qu’il est passé dans des mains plus à même d’en apprécier sa valeur intrinsèque.
_ QUE … QUOI ! Maudis soit-tu ! Je me contrefous de ce livre ! Tu as couché avec ma femme espèce d’ordure !!!! POURQUOI !!!!!
_ Ha, ça … Disons que tu ne l’utilisais pas beaucoup non plus, donc plus ou moins les mêmes raisons en fait. J’imagine que c’est elle qui t’as dit où me trouver. Je parle décidément beaucoup trop sur l’oreiller moi.”
C’est étonnant le corps humain, il peut prendre des couleurs tellement inattendues. Je n’imaginais en tout cas pas voir un jour quelqu’un dépasser le rouge colère pour atteindre un nouveau palier virant vers le pourpre prune.
“TUEZ MOI CE FILS DE PUTE !!!”
Les trois hommes s’étaient déjà avancés pendant ma diatribe et se mettent maintenant en position d’encerclement. Un petit sourire aux lèvres, la main gauche posée sur ma rapière et la droite commençant à tracer des signes discrets, je sifflote, paisiblement. Intrigués mais trop stupides pour comprendre, les trois assaillants se jettent presque simultanément sur moi. Ils n’avaient pas vu l’aura légèrement blanche qui m’entoure maintenant, ni l’air qui s’était mis à crépiter. Alors que leurs lames s’approchent dangereusement de ma zone de confort, je finis mon sifflement en murmurant avec une joie non retenue.
“Boum”
La vague de choc, accompagnée d’un bruit de tonnerre furieux, repousse les trois hommes en arrière et au vu du sang sortant des oreilles de deux d’entre eux, je viens de diviser les forces en présence par deux, voir trois vu que je doute fortement des capacités martiales du bedonnant marchand. Laissé le troisième homme sonné, je m’avance vers Marcus, reprenant le livre en main et lui tendant dans un geste calme et apaisant.
“On en reste là ? Reprends ton livre et part d’ici, je n’ai aucun plaisir à verser du sang ici alors ne me force pas à y ajouter le tiens.
_ Je … je le reprends (Il m’arrache le livre des mains). Mais ne crois pas que ça soit terminé pour autant !
_ Si ça l’est. Rentre chez toi, occupe toi mieux de ta femme, elle le mérite crois moi, et oublie mon existence.”
Marcus m’observe un moment et c’est trop tard que je prend conscience du petit sourire qu’il arrivait difficilement à contenir. Je me retourne pour voir le troisième homme charger, la pointe commençant à effleurer mon armure et je me dis que mon arrogance vient de me tuer pour de bon cette fois. Pourtant, le bruit sourd d’un carreau transperçant un crâne contredit mes propos et le troisième et dernier malandrin s’effondre à mes pieds, laissant à peine une égratignure. Jack m’observe un moment, abaissant son arme et d’un signe de tête, me demande si ça va. Je lui répond de la même façon et me retourne vers un commerçant aux teintes vertes maintenant.
“Disais-je, avant d’être très peu civilement interrompu. Prends ce livre, rentre chez toi et oublie moi. Nous avons un accord ?
_ … Heu oui oui … (Marcus n’arrivait pas à quitter Jack des yeux.)”
Jack se met à mes côtés alors que le marchand s’enfuit à une vitesse étonnante pour sa condition physique, provoquant un petit éclat de rire de ma part.
“J’ai faillis pas te reconnaître et viser le mauvais, s’amusa l’homme qu’était devenu Jack.
_ Tu as bien changé aussi mon ami. C’est bon de te revoir.
_ Pareillement. Je rêve où c’est un violon qui sort de ta sacoche ? Oublie ça, plus important, j’ai tué quelqu’un qui le méritait rassure moi ?
_ Ha, oui ! Enfin je pense, vu sa gueule. Un certain malentendu qui a faillit me coûter la vie, je t’en dois une.
_ Qu’on soit clair, vu ce qui nous attend, personne ne devra jamais rien à personne. On est ensemble jusqu’au bout.
_ Jusqu’au bout.
_ Bon, maintenant, bouge toi et aide moi à faire disparaître les cadavres avant que nos chers compagnons d’église te posent plus de questions que moi.
_ Cela serait fâcheux en effet.”
Je souris à mon compagnon, mon frère d’arme, de coeur et de deuil et je l’accompagne vers les corps encore fumants de trois mercenaires malchanceux dans leurs choix de contrat…
Barett : paladin humain
Spoiler:
La famille c'est sacré.
Surtout quand celle-ci est respectée et respectable.
Je suis, enfin, j'étais le fils aîné d'un notable de la ville, jusqu'à cette nuit horrible qui s'est abattue sur nous.
Pourquoi ce soir là ?
Tout est si confus que je ne saurais décrire avec détail ce qui s'est passé.
Pourquoi ce soir là ?
Je me souviens d'un bruit sourd, des cris, Les Lumières de la rue s'éteignant soudain,
Pourquoi ce soir là ?
Et comme un ouragan, des monstres hors normes surgissants de part et d'autre de la maison, ravagant tout et tout le monde sur leur passage, oui tout le monde,
Pourquoi ce soir là ?
Pourquoi ce moment si particulier, où, comme le veut la tradition dans cette famille, on se reunit le soir du 10ème anniversaire du jeune cadet, pour célébrer son départ à l'école religieuse.
Frère, soeur, père, mère, oncle, tante,... tous morts.
Comment sommes nous passés de la fête et à la joie au chaos et à la désolation.
Je ne comprends toujours pas comment j'ai pu être épargné par ce massacre.
Je fus projeté en arrière contre le mur, dans un élan de colère et surtout de peur, je saisis le dossier en guise de bouclier, le pied d'une chaise en bois et sans doute motivé par les histoires heroiques que me contais mon père, je fis face à ce lycan terrifiant.
Je ne saurai jamais ce qui l'a retenu de me tuer à cet instant.
Quand j'y repense, c'était du suicide...
Une chose est sûre, j'ai su ce soir là quel était mon destin.
Le temps à passé, ma formation est maintenant terminée. Je reviens sur les ruines de mon passé et répond au rendez-vous qu'on s'étaient fixés, tous déterminés, moi et mes amis, à faire payer cette engeance sortie directement de l'enfer.
L'intro fut comme suit. Je n'ai pas retrouvé le CR de la première partie, désolé.
Spoiler:
Vous avez tous reçu il y a une semaine ce message, indiquant que l’on retrouvait des villages massacrés, et qu’à chaque fois, on entendait juste avant des loups hurler.
Des années que vous attendiez qu’ils reviennent. Des années de patience, de frustration mais aussi d’entraînement. Vous êtes prêt comme jamais, et vous comptez bien prendre votre revanche sur ces abominations.
Vous vous êtes donné rendez-vous sur les restes de votre village. Malgré le temps, revoir ce lieu à jamais maudit rouvre toujours cette plaie dans votre cœur et votre âme, même si vous pensiez l’avoir refermée depuis longtemps. Patiemment, vous vous êtes attendus, pour que votre fratrie se reforme au complet. Malgré la joie de retrouver vos anciens compagnons d’enfance, la vie ne vous a pas fait de cadeaux et certains en portent des stigmates trop bien visibles, leur âme souillée à jamais par les vicissitudes de vos existences.
Ainsi, dans un silence pesant, vous avez chevauchés vers la forêt blanche. On dit qu’elle se recouvre de brumes une fois tous les 10 ans, et que dans ces moment-là, ils attaquent. Instinctivement, vous avez chevauchés dans cette direction.
Encore une nuit sans lune, encore une route sans fin.
Le froid mord vos chairs, malgré les épaisseurs dont vous vous êtes couverts. Cela fait maintenant 2 jours que vous avez commencez votre traque. La forêt est plongée dans une brume opaque, épaisse comme de la poix, qui étouffe les sons et rend l’utilisation de lanterne presque futile. Des arbres sinueux et tordus vous entourent, leur ombre menaçante se reflétant au gré de vos torches, formant des entités spectrales malveillantes, comme s’ils cherchaient à attendre le moment opportun pour vous lacérer dans le dos. La forêt, de plus en plus dense et touffue, vous obligea rapidement à de descendre de cheval. Tenant vos montures par la bride, tenant vainement de les rassurer, vous avancez en ligne, au aguets, à l’affut du moindre indice.
Des traces de griffes s’enfonçant profondément dans l’écorne chitineuse de ces bois sinueux guident votre route ; par moment, vous avez trouvé de fines traces de sang, puis des os, petits et humains, sucés de leurs chairs. L’ambiance oppressante vous assaille, et vous vous sentez épiés, comme jaugés.
Soudain, au loin devant vous, vous entendez clairement le hurlement d’un loup.
Partie 2
… J’ignore ce qui m’agace le plus, que j’en arrive à court d’insultes inspirées ou que j’ai besoin d’en créer des nouvelles pour passer ma frustration rien qu’à y repenser. Ce foutu manoir, maudit manoir, dirais-je presque, mais ça en devient redondant. Où en étais-je ? La chambre des gamins, n’est-ce pas ? Cette sale petite peste m’a hanté ! Sans l’oeil aiguisé de Rak, j’aurais continué à avancer en me comportant comme une gamine capricieuse et colérique ... ce que je ne suis pas, arrête de sourire. Une fois la locataire indésirable évacuée, on a continué notre route, cherchant le moyen de briser la malédiction et je peux te le dire, pour une ville fantôme et un manoir clairement abandonné depuis un moment, on avait là une animation bien trop vivace et répétitive à notre goût ! Fantômes, goules, zombies, et ce n’était que l’apéritif. Heureusement, nous n’étions clairement pas sans défenses et malgré une envie forte de mettre en doute l'impact bénéfique et intellectuel du cursus divin dangereusement frontal de deux de mes frères d’armes, loin de moi l’idée de mettre à défaut leurs capacités en combat ainsi que celles de notre pessimiste mais valeureux Jack. Ce donjon ! Ho, quelques coffres ont prouvé leurs valeurs, dont une perle qui attira particulièrement mon oeil et ma curiosité mais quelle tristesse en ces lieux de tortures et de malédiction. Non, de fait, je ne m’attendais pas à des petites fleurs et à des nymphes, évidemment, mais à part une statue terrifiante représentant visiblement le haut dirigeant de la région où nous étions, rien de bien passionnant. Une certaine paranoïa concernant les entrées cachés, amusante avec le recul si on imagine qu’ils auraient poussé le vice jusqu’aux latrines, mais particulièrement frustrante sur le moment. Surtout que tous les faux murs ne cachaient pas obligatoirement la même surprise. Rien, pas un livre, ça torture, ça tranche des gorges, ça commet des actes innommables mais ça leur briserait les noix de retranscrire deux trois trucs, laisser quelques informations sur le coin ? S’ils vénéraient à ce point Stradh, la moindre des choses aurait été d’avoir sa biographie non ? Avec une petite dédicace “Ma vie, mon oeuvre, à mes larves sans importance, je vous méprise, bisous, Stradh” ?
Tu te marres, mais à ce moment là, on ignorait entièrement dans quoi nous avions réellement mis les pieds. Je voyais bien dans le regard de mes amis le même doute qui m’habitait. Sans renier la détermination enflammant notre quête, nous commencions à prendre la mesure des périls qui se dressaient sur notre route et nous n’étions pas encore prêts, oubliant parfois que nous n’étions plus les gamins déterminés unis et soudés mais des adultes devant réapprendre à se connaître atour d'un même but maintenant. Cette quête qui nous hantait, j’en soupirerais toute ma vie en y pensant. J'espérais un début de réponse dans ce manoir mais nous étions sur le point d’en sortir avec plus de questions encore. Si ce Stradh est le chef de tout ce qui pue le maudit et l’infernal ici, était-il responsable de l’attaque ayant causé la mort de nos familles, nos amis ? Où étions-nous ? Et si ce n’était les gamins qui nous avaient attiré dans ce manoir, ce que les “vrais” fantômes nous ont confirmé, qui alors ? La malédiction ayant court dans ces lieux aurait elle-même tendu ce piège, cherchant de nouveaux sacrifices, ou devions nous déjà nous inquiéter d’un autre joueur dans la partie, voir Stradh lui-même ? Quant à cette forme évasive œuvrant dans ces lieux, qui était-elle, autre monstre indomptable ? Espion des “Forces ténébreuses” ? Nos premiers pas et déjà, rien ne semblait plus aussi simple que nous l'avions espéré.
Ho, et il faut que je te raconte le combat contre le tas de bouse et ses tentacules ! Quel combat cela a été …
Dernière modification par zuzul le mer. oct. 19, 2016 9:58 am, modifié 3 fois.
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zuzul
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Message par zuzul »

Partie 3
… J’en étais où déjà ? Ha oui, le périlleux combat contre le tas de merde tentaculaire. Tu connais mon sens du romanesque mais ce n’est pas ce que je t’ai promis, donc pas de fioritures. On a faillit y passer, méchamment y passer. Je suis tombé inconscient deux fois, je pense que cette créature s’était particulièrement attaché à moi. J’en ai fait un croquis si tu veux te faire une idée. Oui, pas joli joli hein. Heureusement que les compétences de mes compagnons furent plus à propos que les miennes, la créature fut occise, la malédiction levée dont fatalement, le manoir s’est mis à décéder. Non, non, je ne fais aucune allégorie, le manoir a commencé à littéralement agonir, avec nous dedans, l’eau qui monte, les murs qui se couvrent d’une substance hideuse, la conclusion tellement parfaite pour cette visite. *soupir* Presque conclusion, car notre ami Rak, à la curiosité dévorante, a estimé le moment parfait pour s’intéresser de plus près à une orbe entouré d’une aura maléfique dans une salle dégueulasse rempli de squelettes attachés au mur, porté par la statue dérangeante dont je t’ai déjà parlé avant. Un piège s’est enclenché, grosse surprise n’est-ce pas ? De nouvelles créatures, jamais vu un manoir aussi vivant et j’en ai fréquenté pourtant, qui ont failli prendre pour de bon notre infortuné mais provocateur ami. On s’en est sorti de justesse avec Jack pour devoir remercier ensuite l’inattendu sauveur de notre frère d’arme. Le Comte Stradh, en personne, venu saluer de haut les derniers visiteurs de sa contrée. Non, je ne souris pas, je n’en ai guère eu l’envie à ce moment là non plus. Jack était comme moi, partagé entre le soulagement de savoir Rak en vie et la révélation de se trouver face à ce qui semblait être l’ennemi absolu, la source de notre douleur commune, l’origine de tout. Je n’ai pu retenir ma question, il fallait que je sache, plus que tout. Se souvenait-il de l’attaque de notre village, en était-il réellement la cause ? Il a balayé ça d’un geste de la main distrait, ce geste, je ne l’oublierais jamais, et m’a répondu avec la désinvolture d’un noble vaguement intrigué par un paysan lui demandant s’il avait pas vu son pain. Oui, il commande la meute, de cela au moins il a admit, mais si jamais nous étions des victimes, nous n’étions guère importantes pour mériter un souvenir réel. Ce sourire suffisant, ces paroles énigmatiques. Il nous jauge, nous juge et semble attendre quelque chose de nous. Parfait ! Je n’aime pas décevoir les gens et je sentais bien que le sentiment était partagé avec Jack.
Après avoir redonné quelques couleurs à Rak, nous nous sommes abrités dans une maison isolé et sûre, dans le but d’enfin nous reposer et panser nos plaies. Dans une habitude bien rodée, je souhaitais m’isoler un moment pour pratiquer mes sorts et enchantements plus élevés avant d’aller manger. Observant Rak, je lui ai proposé de se joindre à moi, plus pour le plaisir de la compagnie que par réel échange académique, nos liens avec les arcanes ne se manifestent pas de la même façon. Il accepta et je ne pu m’empêcher de sourire à cette échange simple, intelligent, avec un frère de coeur que je n’avais pas vu depuis l’adolescence. On s'accorda à faire de ce moment un rendez-vous régulier et on rejoignit Jack pour le repas. Jack le taciturne sombre, mon autre frère. Je respectais cette attitude qu’il avait, cette prudence allait très souvent nous sauver la vie, et j’aimais nos échanges plus brefs, plus sarcastiques souvent mais la crainte, légère, que j’avais eu au début s’est effacée au moment du face à face avec Stradh. La colère et la frustration s’étaient marqués sur sa peau comme elle l’était de la jeune personne que j’avais quitté il y a 5 ans. La vie nous offre toujours de nouvelles couches d’histoires à porter, parfois des barrières pour ne pas affronter certaines choses, mais le coeur derrière ces couches ne change jamais vraiment.
Après un repos bénéfique, nous nous mîmes en route, grâce à mes nouvelles bottes flamboyantes et volantes, vers un bâtiment massif que j’avais repéré au loin, dans l’espoir qu’il abrite quelques réponses à nos nombreuses questions. Après avoir pris conscience d’un calme bien plus prononcé en journée que la nuit, nouvelle interrogation à ajouter à la liste, nous arrivâmes devant le bâtiment qui annonça sa nature par son architecture ainsi que le son de ses cloches. Un lieu de culte, habité qui plus est. L’espoir de se confronter enfin à une personne saine d’esprit dans ces lieux malsains ne m’avait pas encore quitté à ce moment là. Il y avait quelqu’un en effet, deux personnes pour être exact même si concernant la deuxième, la définition de personne restait relativement vague mais je vais y venir. Le prêtre, si c’est le titre qu’ils s’accordent ici, était le seul visible à l’intérieur, perturbé mais encore lucide et cohérent. Nous apprîmes vite pourquoi quand il nous expliqua que Stradh en personne était venu … changer son fils … ce qui avait fait perdre la foi au pauvre homme. Son fils, Doru, se trouvait enfermé dans la cave, monstre furieux, bruyant et affamé. Son père, en pleurs, nous expliqua qu’il aurait aimé être en mesure de pouvoir l’immobiliser et le faire taire, dans l’attente de trouver mieux, voir de pouvoir lever un jour cette malédiction. A sa grande surprise, nous lui proposèrent de nous occuper de cette tâche, un geste qui semblait avoir perdu de sens pour lui. Il y a quelque chose de profondément triste et révélateur quand la personne sensé incarné l’essence même du partage de la bonté et de la lumière se montre choqué d’un geste bon et sincère chez les autres. Je commençais à me dire que Stradh, maudit soit son nom *crache au sol*, s’amusait de propager cette noirceur dont il était le maître ici. A moins que tout signe de lumière, divine ou humaine, soit une menace pour lui ? Une réflexion pour plus tard, pensais-je alors. La “cave” était en fait une sorte de lieu de recueillement abandonné, vaste, sombre, où les ombres de chaque pilier jouaient avec notre esprit méfiant pendant que les paroles Doru nous firent grincer des dents. La confrontation avec ce qui était au final un rejeton vampirique, comme nous l’expliqua Rak, fut en fait plus simple que prévu grâce, en grande partie et pour changer, à ton serviteur. Tu connais mon affection de la révélation théâtrale. Oui, tu la connais, pas besoin de me regarder de cette façon là. Et bien la veille, quand je m’étais exercé à la maîtrise de nouveaux sorts, je m’étais enfin senti dans le contrôle de plusieurs d’entre eux, information que j’ai gardé pour moi jusqu’au dernier moment. Le plus puissant de ceux-là étant l’immobilisation d’humanoide. Je ne m’attendais sincèrement pas à le mettre en pratique aussitôt et même si j’ai pris grand plaisir à voir la surprise approbatrice dans le regard de mes compagnons, une partie de ma réserve jusqu’au dernier moment était aussi dû à l’inquiétude de ne pas le voir avoir l’effet escompté. Inquiétude désuète car cela marcha bien mieux que ce que j’en espérais et la situation fut vite maîtrisée grâce au talent martial plus prononcé de mes frères d’arme. Une fois enchaîné et bâillonné, nous remontâment annoncer la bonne nouvelle au père, Père, inquiet.
Il nous offrit le gîte, dussions-nous en avoir besoin, ainsi que plusieurs informations importantes. Nous étions à Barovie, Bourg capitale de la région du même nom. Nous avons eu confirmation que le Bourgmestre était bien la personne qui avait écrit la lettre en notre possession et qu’il était peut-être en vie. Il nous surprit sincèrement en nous expliquant qu’il existait encore de la vie dans ce qui était apparu comme des ruines hantées, confirmant notre impression que le danger s’atténuait beaucoup en journée, nous indiquant même l’auberge la plus proche, ainsi qu’un marchand. Nous avons appris aussi la localisation du château de Stradh, celui d’un camp Vistani, non loin sur la route ouest, les gitans locaux, ainsi que celle de la ville de Valachi, bien plus à l’ouest en bordure de lac et le nom du dirigeant de cette autre bourgade, le Baron Vargas Valakovitch. Nous apprîmes, en plus, l’existence de Déités propres à ce lieu, celle de l’Aube et celle de la nuit, qui continue à me faire penser que nous n’étions peut-être plus sur le même plan d'existence. Beaucoup de question que je décidai de laisser à plus tard, car il était temps d’aller dans le lieu d’information par excellence pour les aventuriers perdus que nous étions, l’auberge officielle et étonnement ouverte de Barovie …
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Partie 4
*soupir* Pardonne moi, un peu de lassitude et de fatigue… La taverne donc, où le début de la triste réalisation que nous n’avions même pas gratter la surface du monde qui nous entourait. Nous n’étions alors guère plus importants qu’un essaim de tics curieux, investis mais guère notable. Avec le recul, je me dis que notre rencontre avec Stradh avait justement ce but, nous faire comprendre que pour l’inquiéter, ou pour se complaire à un jeu sordide dont nous ignorions encore les règles, nous allions devoir accomplir de quoi rendre jaloux les héros de légende. Nous étions donc à la taverne, face à l’aubergiste le plus passif de la profession, un alcoolique notoire en manque de couilles et trois gens de bohème confortablement installés dans une vie de sédentaires favorisés.
L’alcoolique, pour commencer, fils du défunt Bourgmestre. Il nous demande d’aider sa soeur en l’amenant dans un endroit plus sûr où Stradh ne pourrait l’atteindre, car la donzelle se voyait fortement courtisé par le prince des ténèbres en personne. Oui, je sais qu’il est comte, c’est une vieille référence à … oublie ça en fait. Bon, le frangin ne l’a pas exprimé aussi bien, ça ressemblait plus à “Pitié, j’suis qu’une merde, aidez ma soeur, j’vous en prie m’ssires !” suivi d’un vomi. Oui, je vois à ton haussement de sourcil que tu as compris, la même fille de la lettre, mordu par le Comte, une perspective hautement alléchante. Je devinais au regard de mes compagnons que l’association s’était vite faite mais j’appréciais avec quelle facilité, sans concertations, on feignait l’ignorance pour obtenir le plus d’informations possible. Loin de moi l’idée de douter de l’intelligence de mes compagnons, dont j’avais déjà le souvenir de jeunes rusés, mais je me sentais juste ravi et rassuré de nous voir agir à nouveau de concert aussi facilement. Comme si le lien passé se reformait petit à petit autour de ce que nous étions devenus à ce moment là. Promettant d’aller la voir, promesse facile car la maison du Bourgmestre était dans nos intentions, nous concentrâmes notre attention sur les Vistanis, le fameux peuple nomade contre qui le prêtre nous avait mit en garde. Ils nous ont fait le numéro, très convaincant bien qu’un peu trop usité, des hôtes accueillants tant qu’on respectait les règles et qu’on se souvenait à qui on devait le respect. Ceci étant dit, ils se sont avérés assez honnêtes pour recouper les informations déjà en notre possession, tout en en divulguant certaines des plus intéressantes. Ils semblaient avoir une sorte de passe-droit pour sortir de la région à leur guise, passe-droit présupposé donné par le Comte lui même. A creuser mais il y a déjà des choses qui ne collent pas, comme le fait que s’il avait ce pouvoir de sortir à sa guise ou de permettre à qui lui plaise de sortir et la puissance qu’on lui attribue, pourquoi n’avait-on jamais entendu parler de lui par chez nous, ou de cette région. Crois moi, j’ai cherché, j’ai longtemps cherché tout ce qui touchait à ce genre de mythe et rien, aucune mention nulle part. Avec la réserve de monstres par habitant, on se serait fait envahir la gueule depuis fort longtemps. Bref, je m’égare, une question de plus à résoudre plus tard.
On s’est dirigé vers la demeure du Bourgmestre, profitant d’une journée encore paisible, vu les circonstances, quand on a assisté à un spectacle déroutant et malsain, plus encore dans ce qu’il impliqua que dans ce à quoi nous avions assisté nous même. Une vieille sorcière, aussi physiquement que magiquement littérale, vendait des tartes, des tartes aux rêves, en allant de porte en porte dans un rire dément et amusé. Des tartes capables de te faire oublier la réalité, au prix fort. Un enfant pour une tarte, une phrase que j’aurais détourné avec humour dans n’importe quel autre contexte que celui-ci mais non, réellement un enfant pour une tarte, un fils, une fille pour oublier. Je n’ose même pas imaginer le fatalisme absolu, l’abandon de toute trace humaine juste pour une dose d’oubli. Cela me fit repenser à ce que nous avait dit les Vestanis. Stradh se nourrirait plus d’âmes que de sang, une pensée justifiant ces actes odieux mais j’avais bien peur d’y voir surtout une belle excuse pour ne pas affronter la réalité de l’être humain à son plus bas. Nous ne nous sentions pas en force, une sorte d’instinct que nous avions tous les trois partagés, vivre, survivre, pour combattre un autre jour. Grâce à Jack, nous pûmes sauver les enfants qu’elle avait actuellement dans son chariot, maigre consolation, tout en se faisant la promesse sombre et silencieuse de lui régler son compte plus tard. Ce monde criait son appel au sang, faisant vibrer l’âme de sombres et nocives pensées. Combien de temps réussirait-on à justifier les actes que nous allions y commettre ? Cette question résonna dans ma tête comme une sorte de pressentiment lugubre mais ô combien perceptible. En attendant, nous avons donc confié les enfants à notre cher prêtre, qui semblait devenir autant notre Salut de facilité que nous avions voulu être le sien, plus spirituel. La fille du Bourgmestre ! Ha ! Ireena... si j’avais su alors le destin qu’elle nous réservait. Une jolie fille, farouche, belle et … cruche. Ne te méprends pas, j’avais pour elle un respect et une admiration sincère qu’elle ait survécu aussi volontairement dans ce monde de gris, mais elle était d’une innocence étonnante et un peu perturbante. Le genre que je me serais employé à fourvoyer avec amusement en fin de soirée de beuverie, avec un petit sentiment coupable bien qu'éphémère au réveil. Mais dans ce monde ci, elle réussissait à être à la fois source d’agacement autant que lueur rafraîchissante de lumière dans des terres cyniques et désabusés. Une courageuse idéaliste, du genre à inspirer la poésie dans les légendes et les dagues d’un coupe gorge dans la réalité… Nous l’avons aidé à porter le cercueil de son père. Exact, il me semblait bien avoir oublié un détail, le Bourgmestre est mort, paix à son âme, fusse-t-elle encore en état d’être sauvée. Sa fille avait conservé son corps comme elle pouvait, incapable, seule, d’envisager d’aller jusqu’au cimetière pour l’enterrer. Bons âmes … après un débat parfaitement argumenté et pertinent avec Jack … nous l’avons aidé. Ce jusqu’à l’enterrement ordonné et consacré par le prêtre qui se devait d’avoir lieu alors que la nuit tombait, dans le but de se débarrasser au plus vite de la chère fille éplorée… fille adoptive éplorée pardon, car quitte à laisser une bonne première impression, on se place toujours là. Non, je ne m’expliquerais pas. Bref, Il semblerait que la chère Ireena n’attire pas les faveurs des gens, ce qui devait être probablement lié au fait qu’elle soit la cible des attentions les plus … mordantes … du Comte Stradh. *Vague sourire, aspire une grande bouffée d’air en regardant le plafond* Enterrement il y a eu, dans les règles, jusqu’à l’animation non désirée car nous nous fîmes attaqués par des loups et surtout, eux … les changelins. Je te passe le combat, il fut douloureux mais bien mené, chacun couvrant un angle, protégeant le prêtre comme la fille en deuil. La deuxième partie étant plus inutile car après une charge aussi valeureuse que suicidaire de sa part, cruche disais-je, le constat fut sans appel, les changelins avaient l’ordre de ne pas toucher à un seul cheveu de la guerrière innocente. Partagé entre le cynisme d’avoir un bouclier vivant aussi performant et l’inquiétude d’avoir tracé une cible encore plus visible sur nous, je décidai de me contenter du positif le plus immédiat, ce que mes camarades firent également. Une fois le combat terminé et les changelins défaits, nous observâmes la malédiction se lever et leurs formes humaines revenir. Je me doutais de ce qui allait arriver, j’avais étudié le sujet, je croyais m’y être préparé mais il y a des vérités qui ne s’apprennent dans aucun livre. Comme voir ces visages humains figés dans le dernier souffle de vie que nous leur avions enlevé. Ils n’étaient plus monstres violents et responsables de nos pires cauchemars mais ce n’était même pas le pire. L’un des changelins venait de notre propre passé, de notre propre village. Le fils aîné du forgeron, que j’ai connu aussi loin que mes souvenirs remontent. Plus vieux que nous, il ne traînait pas dans notre petit groupe d’insolents mais avait toujours fait office d’un grand frère amusé qui avait souvent veillé sur moi quand mes parents étaient trop occupés. Je tombai à genoux, choqué et attristé du spectacle dont je me sentais moi-même responsable. Je le croyais mort, nous les avons tous cru morts quand dans notre stupidité, notre idiotie la plus absolue nous n’avions même pas envisagé que l’attaque avait pu avoir un autre but que le massacre gratuit et sanglant !!!! Pauvres fous que nous fûmes et que nous sommes encore mais surtout, combien d’âmes, de monstres allions nous croiser dont les regards changés cachaient la parcelle même du passé que nous voulions venger. Mmmm, de quoi commencer une belle ballade mélancolique n’est-ce pas ? *Soupir à nouveau* Mes compagnons compatirent et me soutinrent dans ce moment pénible et cette réalisation commune que notre quête n’aurait jamais la simplicité que nous y espérions.
Après un repos mérité, nous priment donc la route vers Vallaki, cité supposé plus vivante, animé et riche d’informations. Sur le chemin, nous hésitâmes. Les Vistanis nous avaient plus que conseiller d’aller rendre hommage à Madame Eva, doyenne et tireuse de cartes du clan, ou quelque chose dans le goût là. Nous hésitâmes car Ireena était avec nous, mon humeur morbide et en deuil ne m’aidant au passage pas à être des plus agréables avec elle. Or, si les rumeurs de voir dans les Vistanis les yeux et oreilles de Stradh s’avéraient aussi vrais que nous le pensions, l’idée de s’afficher aussi vite en sa compagnie ne nous emballait pas plus que ça. Pourtant, comme poussé par une force mystérieuse et insistante, la destinée probablement, nous décidâmes de faire ce détour et nous invitâmes dans le camp des Vistanis. Madame Eva se trouvait dans sa tente, aussi mystérieuse et cryptique que ce que tu peux attendre de toute diseuse de bonne aventure, ce qui en était presque rassurant et apaisant de part ce côté prévisible. Une denrée rare ici. Ce sentiment fut cependant de courte durée car son tirage de carte nous laissa à tous un arrière goût étrange, comme si nous venions d’être marqué d’un sceau, d’un contrat imbrisable dont nous ignorions tout des clauses. Le sentiment grandissant, à chaque carte retourné, à chaque phrase prononcé, qu’à partir de cet instant, cet instant précis, nous serions les sauveurs d’un monde en perdition où les bâtisseurs de notre propre damnation. Silencieusement, pensifs, nous saluâmes notre hôtesse et d’un pas plus incertain, repartîmes sur le chemin d’une bien étrange et sordide destinée.


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Le tirage de tarot de la table
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Partie 5
… ha … non, j’savais pas qu’elle était mariée !!! … ho … pardon, je m’étais assoupi. Tu es toujours là ? Tu es vraiment mon auditoire le plus fidèle et attentif que je n’ai jamais eu. On en était où ? Ha, la vieille folle, exact. Donc, nous voilà maintenant réceptacles d’une divination plus marquante et dérangeante que nous l’aurions voulu. Alors que nous sortions de sa tente, perplexe, notre surprise fut grande de voir s’avancer dans le campement deux figures familières, deux survivants de plus à notre tragédie passée. Mon coeur fut comblé mais mon esprit ne pu s’empêcher une méfiance immédiate, il faut croire que je commençais alors à m’habituer aux coutumes locales. La dernière personne survivante de ce passé ayant péri par ma lame dans sa forme maudite par le maître des lieux, je ne pouvais m’empêcher de regarder les deux nouveaux arrivants en même demandant ce que ces lieux avaient déjà pu faire d’eux. Pavel, guerrier sombre et mystérieux à l'intérêt curieux de ce qui nous entoure, ce qui n’est pas sans me rappeler, dans un sourire amusé, Rak, les deux comparses partageant cette curiosité maladive depuis l’enfance. Elena, arcaniste intrigante, beauté froide mystérieuse qui cachait tant bien que mal les blessures d’un passé qui l’avait amené jusqu'ici. Je ne pouvais guère blâmer ça mais j’ai vite noté que Pavel paraissait relativement honnête et direct sur son passé quand Elena semblait plus fuyante sur ses questions, montrant envers le maître de cette région une haine plus forte encore que la nôtre. Le fait qu’elle connaisse déjà son identité alors que nous venions juste de l’apprendre récemment ne m’a pas échappé également. Une curiosité qui ne trouvera des réponses que bien plus tard, en attendant, nous nous sentions sincèrement heureux de trouver des alliés, des survivants et des compagnons pour une quête toujours commune. Nous nous sommes donc mis en chemin, Ireena ayant enfin une attitude plus calme, au point que sa présence en devint même étrangement transparente, j’imagine que le deuil de son père l’avait enfin rattrapé.
Le chemin fut agité, d’une façon que ça en devenait presque prévisible dans ces lieux. Une attaque de morts-vivants bien vite repoussée, un pont étrange aux motifs religieux que Rak a noté sur le moment, sans comprendre leurs sens. Barett allait probablement pouvoir aider à ce sujet plus tard. Nous nous sentions plus en confiance dans cette force renforcée jusqu’à l’arrivée devant une nouvelle porte massive, la même construction qui marquait l’entrée dans Barovie. Ce qui m’a beaucoup intrigué, était-ce une division assumée de ces lieux, un choix esthétique facilement contournable, y avait-il un sens profond, voir une magie arcanique importante dans cette ouvrage ? Comme beaucoup de choses ici, une question pour plus tard car observant notre avancée, le Comte en personne sur une monture démoniaque s’afficha en haut d’une colline alors que son carrosse se trouvait à côté des portes. Carrosse que nous n’avons pas fouillé, une erreur probablement mais bien compréhensible devant l’envie d’être loin de cette créature au sens théâtral exagérément douteux et sur-joué, si on me demandait mon avis. Sa présence m’intriguait également. Pour Ireena peut-être, pour nous faire passer un message ou autre chose ? A mon inquiétude grandissante, Elena sembla la plus touchée par cette apparition, montrant dans sa haine un lien puissant qui pouvait s’expliquer par son désir de vengeance mais était-ce vraiment que ça ? Une autre idée allait grandir au repos suivant, les portes … étaient-elles un vestige des dieux bénéfiques passés ? Empêchait-elles Stradh de physiquement se déplacer au delà d’elles ? Étaient-elles la raison pour laquelle ils envoyaient ses sbires dans notre montre plutôt que de se déplacer lui-même ? Je le saurais vite à Vallaki en interrogeant les habitants à ce sujet, pensais-je alors.
Le moulin, cette saloperie de vieux moulin ! Tu te souviens de la vieille aux tourtes ? Bah elles étaient plusieurs en fait, une vraie petite famille de guenaudes cinglées et elles habitaient là, dans ce moulin que nous aperçûmes en chemin. L’hésitation perlait sur le visage de Rak, je pouvais difficilement lui en vouloir mais comme je lui ai dis alors, si nous ne pouvions sauver de simples enfants, quelle chance aurions nous face à Stradh ? Une autre pensée commençait alors à se former en moi, dont je réussi à ne verbaliser correctement que plus tard. Nous étions maintenant certains, par les témoignages des habitants du premier bourg et notre propre observation, que Stradh semblait utiliser la corruption d’âme comme arme favorite. Ce qui pourrait aussi expliquer son intérêt pour l’âme pure d’Ireena, mais en attendant, si c’est l’arme de mon ennemi, ne devrions nous pas profiter de chaque occasion donnée de lutter contre cette corruption ? Il devenait évident que ce monde allait nous confronter à la part la plus obscure de notre personne, comme tu le sais, et nous allions devoir faire des choix qui allaient nous changer, en profondeur. Pour paraphraser la vieille, la vengeance est un poison qui en consomme sa cible comme son porteur. Je comptais donc m’accrocher le plus longtemps possible à tout ce qui pouvait être source de lumière pour nos âmes. Ne te méprends pas, je ne suis pas devenu vertueux, je ne l’ai jamais vraiment été et je n’ai aucun cas de conscience à utiliser des méthodes douteuses si le résultat est bénéfique. Cependant, la corruption des lieux me montrait une limite que je ne voulais pas franchir. Les vieilles maintenant ! Je m’égare. On a trucidé les soeurettes, ne t’attend pas à du romanesque, je notais juste la puissance que nous devenions où chacun usait de son rôle à la perfection. La présence bienveillante et protectrice de Barett me rassura énormément, j’avais senti les lieux peser sur lui à nos débuts mais je voyais maintenant en lui une assurance retrouvée, en lui et en sa foi. Bref, les soeurettes, démontées, deux gamins, sorties de la cage, tout semblait aller pour le mieux jusqu’à ce qu’on entende la porte s’ouvrir et une voix forte hurler “Les fiiiiilles, maman est rentrée” …
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Partie 6
… Tiens, te voilà de nouveau. Je commençais à penser que tu en avais assez de mon histoire, ce dont je ne t’en aurais pas voulu crois moi. Pour tout te dire, avoir un auditoire est agréable, cela me permet de penser à autre chose. Soit, où en étions-nous dans les aventures des dingues vengeurs chez tonton Stradh ? …
On venait d’envoyer les filles guenaudes à trépas quand Môman fut de retour à la maison. Je pourrais te conter le combat en détail mais il fut … triste et putain de miraculeux en même temps. La vieille folle était tellement enragée qu’elle ne fut pas foutu de viser correctement … Pas … une … seule … fois ! Un putain de miracle je te dis ! Pourtant, pour avoir senti de prêt son attaque d’éclair, on avait moyen de cramer en beauté. Une fois môman aussi raide que ses filles, enfin l’une de ses filles, Elena avait fait flamber un des deux cadavres pour rendre encore folle la vieille, à succès, on a ressenti quelque chose d’étrange. Non, autre chose que l’odeur de poulet grillé… Oui la guenaude grillé sent le poulet, m’en demande pas plus. On a ressenti comme un léger poids qui s’ôtait de nos épaules fatigués. Comme si nous venions de faire quelque chose de … sensé ? Je ne sais pas, à ce moment là, je cherchais encore les mots et celui de destiné m’échappait, les paroles de la vieille Vistani … fou le nombre de vieilles folles dans cette région quand j’y repense… ses mots ne résonnaient pas encore comme ils étaient amenés à le faire plus tard. On se sentait juste un peu mieux, sentiment léger mais présent que nous allions dans le bon sens. Je ne sais plus si je l’avais précisé mais les guenaudes avaient deux gamins prisonniers que nous avons embarqués avec nous pour arriver plus tard aux portes de Vallaki…
Vallaki, première vraie cité de ce plan dépressif, lieu de nombreuses étrangetés comme nous allions le découvrir. J’ai déjà exprimé mon sentiment grandissant que l’arme de Stradh sur ces lieux était la corruption, pure et simple, de tout ce qui était positif et bon. Le maître des lieux semblait partager mon raisonnement mais l’avait poussé dans une direction que je trouvais particulièrement vicieuse et malsaine. Il forçait ses habitants à des festivités incessantes. Soyez heureux et souriants, tel était le crédo des lieux, ce qui revenait à corrompre le sentiment même de joie que de le rendre aussi faux pour des habitants forcés et épuisés. Ceci étant dit, nous n’étions pas là pour ça et notre première étape était de confier les enfants à quelqu’un apte à les protéger. Le temple nous fut vite indiqué comme le lieu parfait pour ça et nous nous mirent en route. Sur le chemin, la curiosité du groupe, assez déroutante par son intensité mais en y étant participant actif, je ne pouvais guère juger, juste me faire la réflexion aujourd’hui que ce trait commun à plus de la moitié de notre petit groupe était clairement un vice dangereux mais reprenons. Sur le chemin donc, la curiosité du groupe fut attiré par une étrange roulotte et son contenu aussi énigmatique qu’énergique. Nous fûmes cordialement, mais fermement, invité à ne pas nous y intéresser de trop prêt par deux mercenaires affables mais insistants. Tout au plus, je pu distinguer un texte sur la roulotte “Je vous amenerais des ténèbres à la lumière.” ce qui sembla faire tiquer Pavel, mais ce sujet ne sera amené qu’à avoir son importance plus tard. En attendant, nous reprîment la direction du temple local où nous confiâme les enfants au prêtre, bien heureux d’aider mais à une condition. Les reliques saintes des lieux avaient disparus, bouclier divin contre les attaques de Stradh et évidemment, quoi de mieux que des aventuriers de passage pour faire le sale boulot. Je m’autorise ce léger ton sarcastique car nous trouvâmes une piste très rapidement dans un enfant de coeur qui fut … convaincu d’être loquace. Un gamin qui se trouvait … à une dizaine de mètre du prêtre dans le temple, du grand travail d’enquêteur que nous seuls pouvions accomplir n’est-ce pas ? Bref, le mioche, Milivoj, avait revendu les reliques au croque-mort pour nourrir sa famille, geste aussi stupide que compréhensible, clairement pas une flèche le garçon. Nous allions donc en direction du notable funeste en question quand nous remarquâmes que nous avions l’attention constante d’un étrange individu, bien décidé à suivre nos faits et gestes. On avait beau se faire à l’idée que nous attirions les regards, surtout Rak pour être honnête, la peau verte n’était pas courante en ce lieux, ce petit fouineur semblait plus invasif qu’à l’accoutumée et nous aimions beaucoup nous entretenir avec les personnes invasives. Il fut facile à attraper, tout autant à interroger. Il travaillait pour Lady Watcher, qui semblait s’intêresser de très près à nous. Bien décidé à lui rendre visite plus tard, nous relachâmes son laquais et continuâmes sur notre tâche en cours. Le croque-morts s’était isolé chez lui, refusant de nous ouvrir dans une impolitesse pour laquelle j’ai pris ombrage. Cela et le fait que j’avais besoin de me dénouer les doigts sur une serrure avant de commencer à perdre la main. Une fois à l’intérieur, l’homme, paniqué, nous enjoignit encore plus prestement à partir de ces lieux, regardant nerveusement vers une porte en particulier. Au risque de me répéter, nous étions un groupe trop curieux et quand nous entrâmes dans la grande pièce en question, emplie d’une douzaine de cercueils gigotants, je ne pu m’empêcher de penser que la curiosité pouvait vraiment tuer le chat mais aussi lui sucer le sang juste avant … Ho, et le soleil qui s’apprêtait à se coucher … Merde !
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Message par zuzul »

Voici (enfin) une vidéo côté joueur de la partie. J'ai enregistré des parties côté MJ, mais elles ne sont pas encore disponibles sur Youtube.

 
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