Nous avons donc entamé la campagne Curse of Strahd qui est la réédition augmenté de la campagne mythique pour DD5. Nous la jouons avec les règles de Heros et Dragons (en tout cas la version du PDF provisoire du manuel des joueurs), bien que mon meujeu doive utiliser le manuel du MD ainsi que le manuel des monstres de DD5 puisque les versions H&D de ces manuels ne sont pas disponibles pour le moment.
Je dois dire que j'ai toujours eu un à priori négatif sur D&D et ses semblables. Et je suis agréablement surpris; moi qui croyais qu'on ne pouvait pas jouer "ambiance" et "roôoleplay" avec ce type de jeu. Je m'explique:
Le système de jeu est fait pour le combat. A ce niveau là, il remplit parfaitement son office à partir du moment où tous les joueurs s'investissent suffisamment pour avoir connaissance des règles; ce qui est nécessaire pour garder une certaine fluidité malgré un système un peu technique. On pousse même le délire pour la première fois de notre vie jusqu'à jouer les combats avec des figs et un tableau quadrillé lorsque c'est nécessaire. Pour le coup, le système donne des options aux joueurs pour faire des choix en matière de tactique et de gestion de ressources. Y compris en dehors des séances de jeu puisque le système de progression permet un "deckbuilding de groupe" qui se révèle assez prenant une fois passé le complexe d'être pris pour un optimiseur (après tout quoi de plus normal, c'est le jeu qui veut ça et le MD nous répète suffisamment que la campagne est dangereuse).
Mais ce n'est pas parce que le système est dédié au combat qu'on ne parvient pas à mettre un peu d'ambiance et de roleplay dans la sauce. Finalement, le roleplay, c'est justement quand on ne fait pas intervenir le système de jeu. On parvient donc à alterner des phases de baston / exploration très ludiques et des phases de découvertes et d'interactions sociales très immersives. Ca a pas mal remis en question ce que je pensais des systèmes de JdR: je croyais être de plus en plus en phase avec la vision "moderne" du jdr, system matters et compagnie. Mais finalement, ce qu'on demande au système, c'est d'être ludique quand on fait appel à lui; pour les phases d'ambiance et de roleplay, y'a pas besoin de système.
De plus, après trois grosses séances de jeu de Curse of Strahd (scénar d'intro compris), l'environnement semble très ouvert. On a vraiment l'impression d'être plongé dans un univers qu'on peut explorer à sa guise. Un peu comme dans un jeu vidéo, certes.
Bref, c'est que du bonheur. Même si j'ai un peu le sentiment de redécouvrir l'eau chaude, ça m'a remis les idées à l'endroit sur des considérations très théoriques du JdR...
Pour ceux qui sont intéressés, le lien vers le CR est sous la balise spoiler. C'est un fichier PDF avec une belle mise en page. Je doit préciser que j'ai pioché les illustrations sur le net, que je n'ai aucun droit pour celles-ci, mais que je m'en sers uniquement pour une utilisation amateure et non-lucrative. Si ça dérange quelqu'un, qu'il le dise et je retirerai le fichier.
Le but premier de ce CR est d'avoir un suivi des informations de la campagne au propre. Ce n'est donc pas un texte à vocation littéraire.
Sachez enfin que si vous êtes joueurs, ça risque de vous spoiler la campagne.