[CR] Ars Magica 3eED (campagne et blog complet)

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Thibor
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Note de lecture: Le loup-garou Arthus fut joué par un guest sur cette partie et la suivante qui disparut dans les limbes d'une mémoire incertaine et embrumée par une eau de source vivifiante...

D'une expédition en terres Troll d'Estaniol (printemps 1156):

Suite à la disparition d'Atlas de Calebaïs, puis de celle de Gilbert de Montpallier de sa châtellenie d'Acqs, une expédition fut organisée en direction d'Estaniol. Il n'est pas clair, encore aujourd'hui, quand aux raisons du départ vers cette montagne éloignée, mais il semble que ma maîtresse ait induit en erreur ses compagnons pour dissimuler quelque action de sa part. N'étant pas dans le secret des dieux, je ne peux que me perdre en conjectures. Néanmoins, je sais qu'un jeune guerrier maudit sous le regard de la Lune, Arthus, accompagnait l'expédition. Âgé d'une quinzaine d'années, mais d'une taille et d'une force peu commune, il était le fils de Yann, le seigneur des loups. Ma maîtresse en parle encore avec une grande affection dans la voix, et je crois qu'il a su toucher son cœur inhumain ...

Au printemps 1156, donc, la neige recouvrait encore l'ensemble du paysage autour de Calebaïs. Albert, le serviteur de Gilles de Jerbiton, venait d'apporter la nouvelle de la disparition du chevalier de Montpallier à l'Alliance. A la demande de Nathanaël, une enquête magique et profane fut menée. Spyridon, le marin grec récemment arrivé, se révéla d'une aide précieuse en interrogeant les serviteurs du château, et en révélant quelques incohérences dans les discours. Néanmoins la disparition d'Atlas quelques temps auparavant dans la même zone, et l'ardeur de Mélisandre de Merinita à mener l'expédition, convainquit les plus réticents.

Mélisandre, satisfaite, demanda à Altaïr de dresser un petit feu dans le jardin glacial de la seigneurie, afin de se réchauffer. Avant qu'il ne puisse s'exécuter, un puissant hurlement de loup retentit, dans les murs. Ma Maîtresse, peu rassurée, partit chercher Nathanaël de Tytalus et rencontra sur sa route une monstrueuse créature de fourrure et de crocs. Malgré la monstruosité écumante face à elle, Mélisandre parvint à s'attirer la sympathie de la bête et lorsque surgirent les autres membres de la Troupe, elle accepta avec plaisir la demande du loup-garou d'être une sorte de garantie quant à son intégrité... Le Père Blaise, rassuré par le miracle encore tout frais dans son esprit, s'engagea dans une joute verbale avec Arthus, revenu sous sa forme mortelle.

Un coursier essoufflé annonça que le hameau de La Garde avait été englouti sous une avalanche, et les deux hommes durent briser là. Le village se trouvant dans la direction d'Estaniol, la Troupe décida de hâter son départ et d'aider les survivants s'ils s'en trouvaient sur place. Peut-être pourraient-ils les guider ou leur donner un indice précieux quand aux disparitions. Mélisandre de Merinita voyagea sur l'épaule de la créature, ouvrant un chemin aux chevaux de la troupe dans une colline de neige. L'air était encore empli de poudreuse. Ma Maîtresse questionna les sapins sur tout évènement inhabituel mais rien ne semblait troubler la quiétude de la végétation. Motivant les chevaux, elle permit à la troupe de progresser deux heures durant dans la saignée tracée par Arthus, officiant en chasse-neige.

Alors qu'ils pensaient à s'en retourner vers Acqs, une nouvelle avalanche les surprit et engloutit Mélisandre. Arthus la découvrit ensevelie sous une épaisse couche de neige, assommée, et les Magi supputèrent une puissante illusion féérique, eux-mêmes ayant été épargnés. Avant qu'ils ne puissent débattre plus avant de leur théorie, de terribles boules de neige, de la grosseur d'une tête de bœuf, commencèrent à s'abattre parmi eux. Sur les conseils de Mélisandre, Arthus riposta par ses propres projectiles, entraînant la fuite de la créature responsable de l'attaque. Des tambours et des cornes résonnèrent alors dans la montagne tandis que le froid se faisait plus perçant, le vent plus cruel. La grêle se mit à frapper leurs épaules et leurs têtes non protégées. Ma Maîtresse, peu coutumière d'un tel climat, se sépara du loup-garou et utilisant son Art fit d'un sapin un refuge de bois dans lequel elle s'endormit. Les autres, préférèrent continuer dans le blizzard, tandis que Wülfgar, son brave protecteur, s'étendit à ses côtés pour la protéger du froid.

Le reste de la troupe parvint jusqu'à un titanesque mur de glace, percé d'une caverne emplie d'une forêt de stalagmites. De nombreuses traces au sol indiquaient le passage régulier d'humanoïdes imposants. Les Magi et leurs compagnons parvinrent jusqu'à une troupe de trolls, à l'épaisse peau bleuâtre couverte de verrues et d'excroissances. L'un d'entre eux, leur chef de par sa prestance et sa taille, portait de splendides armure et épée de cristal. Nathanaël entama une discussion animée avec l'être féérique, mais, des cris provoquèrent l'effondrement de dizaines de stalactites. Ma Maîtresse, bien en peine de m'expliquer sa présence puisqu'elle dormait profondément dans le creux de son arbre, tenta d'échapper aux pics mortels. Nathanaël de Tytalus parvint néanmoins à traverser la caverne sans encombre, et rencontra le Roi des Trolls. Atlas avait un engagement auprès de son peuple jusqu'à la prochaine éclipse et se devait donc de rester au cœur de la montagne. Quant à Montpallier, si les Trolls montrèrent ouvertement leur peur du chevalier, ils nièrent toute implication dans sa disparition. Ma Maîtresse tenta de détourner discrètement la conversation mais elle attira la suspicion de Nathanaël, et ce dernier ne put seulement apprendre des Trolls que le seigneur d'Acqs était en vie, mais en un autre lieu.

Mélisandre de Merinita, essayant de se faire oublier, négocia un contrat entre les Trolls et l'Alliance, portant sur la fabrication d'épées de glace en échange d'Atlas et d'ossements riches en Virtus découverts par Orion. L'affaire semblait rondement menée, et le peu d'intelligence des Trolls lié à la roublardise de Mélisandre quand aux contrats féeriques, faisait saliver d'avance les Magi. Lestés de lourds traîneaux fabriqués par magie pour le voyage, ils cheminèrent difficilement en direction de Calebaïs. De retour à l'Alliance, les servants furent mis à contribution pour transporter les ossements au bas de la colline. Malheureusement, Arthus prit en chasse les Furetons venus aux nouvelles, et les poursuivit dans le puits, déclenchant l'alerte générale. Le loup-garou continua sa progression jusqu'aux profondeurs, où il rencontra Luc qui partit en catimini chercher Dame Mélisandre. Arthus, sans prendre en compte les avertissements thaumaturgiques, pénétra au cœur du Laboratoire de Gilles de Jerbiton, où seule l'apparition d'Albert évita une catastrophe. Ma Maîtresse, enfin prévenue, conduisit le loup-garou dans le Sanctum de Nathanaël, afin de le soustraire aux questions de la Turbula et aux risques d'accident. Le Magus de Tytalus prit ma Dame à partie, lui reprochant la disparition de Gilbert de Montpallier. Poussée dans ses retranchements, Mélisandre lui expliqua la situation mortelle dans laquelle se trouvait Gilles, et la nécessité d'offrir un homme noble en sacrifice. Cela ne suffit pas à apaiser la colère de Nathanaël et seul le puissant son de la cloche d'Ibyn arrêta la dispute. Mélisandre se déroba rapidement, en possession du contrat signé avec les Trolls, retournant à la surface avec Arthus pour découvrir la cause de l'alerte.

Peu après que la cloche ait commencé à sonner, Igack, portant sur son dos Efflama, revînt à Calebaïs. Nathanaël décida d'organiser un grand banquet pour fêter le retour du printemps et les dernières bonnes nouvelles, et apaiser la situation au sein des suivants et des compagnons. Malheureusement les réserves étaient au plus bas, et Mélisandre et Arthus décidèrent de partir en chasse, afin de ramener du gibier à l'Alliance. Lorsqu'ils revinrent, étrangement bredouilles, la triste fête était terminée depuis longtemps. Malgré le bruit puissant et répété de la cloche, tous parvinrent à s'endormir, nerveux à l'idée du danger annoncé par la plus puissante protection de Calebaïs...

Au petit matin, le jour se leva sur la glace de la grotte des Trolls. Le souffle glacial s'échappa de leur corps gelé et le rire mauvais d'Iltor retentit à leurs oreilles. Nathanaël rappela à voix basse à Mélisandre que le Prince Fae était corrompu par des démons et que nul ne devait lui faire confiance. La confrontation semblait évidente avec le puissant seigneur de la Cour de l'Ombre avant qu'Arthus n'intervienne. D'après lui les Diedne, dont son peuple garde le souvenir depuis leur disparition, pouvaient chasser et combattre les créatures démoniaques. Il proposa à la troupe une alliance entre Iltor et les siens, pour chasser toute influence chrétienne de la région. Il amena l'idée d'épouser la fille encore au berceau de Montpallier, afin de ramener au sein de sa famille la seigneurie d'Acqs et lorsque le domaine serait entre les mains puissantes et griffues des loups-garous, de lui organiser un accident pour sceller par un mariage avec la fille d'Iltor une inaltérable alliance. Si la proposition agréa tout particulièrement à Mélisandre, Nathanaël s'y opposa tout net et il fallut des trésors de persuasion à la Troupe pour quitter la montagne. Sans les ossements, victimes d'une puissante illusion et divisés sur la conduite à suivre pour s'assurer sécurité et appuis sur les territoires dépendants de Calebaïs, les Magi rentrèrent la tête basse sur leurs terres... Ils se rendirent bien compte que les contrats étaient par contre bien réels, et à terme, devraient être mis en place.


Mariage, crise politique et assassinats religieux (été 1158):

Le mariage d'Esclarmonde de Mirepoix, sœur de Gilles de Jerbiton, et de Paul Guevare, Baron de Blancastel.

Scénario politique, avec pas mal de PNJ joués par des guests pour l'occasion. Démon majeur, illusions, corruption et sort mentaux à gogo. Mais pas ou plus de notes.
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Thibor
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Du départ du derniers des enfants de Mélisandre (printemps 1159):

Mélisandre de Merinita, Nathanaël de Tytalus et Estrella de Bonisagus décidèrent d'accompagner Maenwenn jusqu'à sa nouvelle demeure de Crintera. Altaïr et Syndarion se proposèrent tandis qu'une demi-douzaine de suivants, dont Wulfgär et Gros-Tom, étaient désignés pour assurer la logistique. Frêne de la Branche Cassée, de passage à Calebaïs, décida de partir à leurs côtés pour présenter et renouer le contact avec la Domus Magnus Bjornaër. Les deux hippogriffes récemment adoptés par l'Alliance permirent d'envisager un voyage relativement rapide. Ma Maîtresse jeta des sorts sur ses compagnons pour réduire leur taille et les plaça dans des paniers de transport spécialement conçus pour l'occasion. Selon ses dires, ses allusions au fait d'offrir en pâture aux Furetons quelques suivants pour les entraîner à combattre des monstres de grande taille ne firent rire que moyennement les soldats de la Turbula...

Le premier jour de voyage passa sans difficultés. La troupe s'arrêta dans les Alpes, au-dessus d'un hameau du nom de Curala. Une tempête de neige effraya les hippogriffes, que seule la magie de Mélisandre permit de rassurer. Pendant trois jours et trois nuits ils furent bloqués par le vent glacial et la neige qui s'accumulaient. Altaïr et Syndarion s'essayèrent à améliorer les conditions de bivouac grâce à leurs talents respectifs, mais sans grand succès. Au troisième jour, ce fut une dévastatrice avalanche qui causa grande peur aux Magi mais une combinaison de pouvoirs bien employés permit à tous d'en sortir en vie. Elle permit également de mettre la main sur du gibier et d'améliorer l'ordinaire mis à mal par l'escale forcée dans la montagne.

Lorsque enfin ils purent reprendre la route des airs, ils décidèrent d'éviter tout arrêt inopportun. Ils arrivèrent ainsi en vue de la forêt noire sans autre incident. Un océan d'arbres sombres et lugubres dissimulait la Domus Magnus des Bjornaër. Après plusieurs explorations infructueuses, ils découvrirent l'Alliance accrochée à une falaise. Agencée aux abords d'une immense cascade dévalant un à-pic de 100 pas, la plate-forme d'accueil se trouvait au sommet du plateau, arboré en une sorte d'épais maquis. Quelques escaliers végétaux descendaient chaotiquement vers des alcôves et anfractuosités de la paroi, laquelle abritait nombre de grottes et galeries. En contrebas, la forêt dense d'arbres multi-centenaires aux racines gigantesques semblaient abriter une vie nombreuse et variée. Un impressionnant vol de chauve-souris, suivi d'un gros hibou, indiquèrent aux deux hippogriffes la voie à suivre. A moitié dissimulées, de nombreuses constructions bâties de manière anarchique se disputaient la palme de l'étrange : tanières, grottes, maisons, arbres sculptés, cabanes... Les Magi se présentèrent au hibou et patientèrent quelques instants avant de voir surgir un comité d’accueil : un blaireau, un loup, un renard et un lapin.

Le blaireau se transforma en un vieil homme vêtu de peaux, un grand bâton à la main lui servant d'appui. Son visage semblait marqué par de nombreuses marques animales, comme si de trop nombreuses transformations avaient laissé leurs traces sur son corps. D'après ma Maîtresse, des êtres Fae étaient présents, et elle se saisit de deux d'entre eux, un crapaud et un hérisson. Elle embrassa le premier et le posa sur sa tête, fière de son nouveau couvre-chef invisible pour le reste de la troupe. Caressant le hérisson lové contre sa poitrine, elle rejoignit la conversation qui s'était engagée, notamment par l'entremise de Frêne et du renard qui semblaient se connaître et s'apprécier mutuellement. La discussion tournait autour du contrat d'apprentissage de Maenwenn, et de la résurrection de Calebaïs. La troupe suivit le vieil homme le long d'un étroit escalier de pierre creusé dans la falaise, avant de pénétrer dans une anfractuosité où dormaient plusieurs autres animaux. Le renard prit le relais à la tête de la petite colonne jusqu'au sol de la forêt d'arbres aux formes étranges sans nul doute modifiés par magie. La terre était criblée de trous et de galeries qui expiraient un étrange ronflement.

Levant la tête, les membres de la troupe découvrirent avec stupeur la falaise sculptée qu'ils avaient traversée sans la voir. Un temple romain d'une grande beauté était creusé dans la roche et pour ceux disposant du don de double-vue, dissimulait un véritable complexe de temples. Estrella murmurait et suggéra à ses compagnons qu'il devait s'agir d'un puissant centre de rituel. Nathanaël, frustré de ne pas voir derrière les illusions s'en ouvrit à ma Maîtresse, qui lui offrit le crapaud, toujours invisible à ses yeux, et lui conseilla de l'embrasser pour gagner pendant quelques instants son don. Méfiant, le Magus de Tytalus demanda à l'être féerique de lui offrir son concours, mais il ne récolta qu'un coup de langue visqueux et l’irrépressible fou-rire de Mélisandre. Finalement il se résolut à se laisser aller à rêver pour franchir le Regio et pénétrer dans l'étrange sanctuaire.

Un homme en toge engagea la conversation avec Nathanaël et Estrella, tandis que Mélisandre, assise non loin, boudeuse, lui jetait de petits cailloux. Un fantôme. De nouveau intéressée, ma Maîtresse ignora l'excitation de la Maga de Bonisagus et explora les environs pour réaliser une farce au revenant. Elle se dissimula derrière une statue et enchanta sa voix pour beugler un tonitruant « Mercure est en colère ! Danse pour moi infidèle ! ». Subjugué, le fantôme demanda à Estrella de danser avec lui pour apaiser le dieu. Mélisandre battit la mesure en riant sous le regard courroucé de Nathanaël. L'agitation attira l'attention de nombreux animaux et de Spyridon, qui, prit d'une soudaine inspiration, se mit à jouer comme jamais. Peu à peu une ombre pâle apparut à ses côtés et un silence d'outre-tombe remplaça la musique tandis que le barde laissait peu à peu ses bras retomber, les yeux hagards. « Eurydice ? » demanda-t-il à l'apparition avant d'entamer une longue et passionnée discussion avec elle. Grommelant et pestant contre le silence pesant, Mélisandre s'éloigna en direction d'une nouvelle horde d'animaux menée par un furet. Nathanaël se présenta, lui et l’objet de notre visite. Le furet acquiesça et demanda selon l'ancienne coutume à voir les capacités de Maenwenn. Un cercle d'animaux se forma à l'extérieur et l'enfant prodigue des Magi se montra particulièrement espiègle et joueuse avec les bêtes rassemblées. Adulf, le furet, tapa du pied et l'enfant lycanthrope se transforma en loup sous l’œil appréciateur des Bjornaër présents.

Un loup sortit du cercle et se présenta devant l'enfant métamorphosé. Un ours en fit de même et gronda, tentant d'intimider son adversaire. Nathanaël profita de la situation pour glisser quelques invitations orales pour les jeux de Calebaïs, une idée lui tenant à cœur de défis de créatures magiques. Les deux Magi s’affrontèrent dans un Certamen utilisant les Arts Creo et Imagonem que les spectateurs décrivirent comme un étrange labyrinthe illusoire dont Maenwenn était la porte. Hermann, le Magus ursidé, en fut le vainqueur. Le contrat étant déjà détaillé, et les contractants en acceptant les clauses, la troupe en profita pour négocier des accords commerciaux, et proposer certaines des productions les plus rares de Calebaïs, notamment son vélin, ses plumes et son encre. Joseph, un sanglier se proposa pour guider la troupe vers le nord et les marécages inexplorés s'y trouvant dont les Magi avaient trouvé l'existence dans de vieux registres récemment restaurés de Calebaïs. Selon ces écrits, une puissante magie et sans nul doute une grande récompense reviendrait à ceux qui oseraient s'y aventurer.

Le contrat entre Crintera et Calebaïs:

Établi le quatrième jour de la cinquième Lune de l'an de grâce onze cent cinquante neuf.

Établi à Crintera sous le contrôle et l'égide de la Maison Bjornaër.

Par la présente, sous le regard de Mercure et de la Sainte Trinité, les Magi de la Nouvelle-Calebaïs s'engagent à offrir à Crintera du vélin de qualité, des plumes d'oie et de l'encre de poulpes contre la somme de 5.500 deniers d'argent. Cet échange aura lieu chaque saison à partir du printemps 1160 et ce pour dix années. A la fin de cette période, et si le Conseil d'une des Alliances en fait la demande, une des deux parties peut rompre le présent contrat, qui dans le cas contraire sera tacitement reconduit.

Endéans cette période, les Magi de la Nouvelle-Calebaïs auront accès aux Bibliothèques de Crintera, nonobstant les ouvrages mis à l'index par le bibliothécaire. Les Magi de Calebaïs s'engagent à envoyer le Maître relieur Salbatore de Gasteiz et Malores la scribe seconder le bibliothécaire de Crintera. En retour et pour chaque saison passée à prêter leurs talents à Crintera, les deux Consortis passeront le même temps à copier les traités parmi ceux autorisés.

Les deux parties, reconnaissant la nécessité pour l'Ordre de développer et d'enrichir nos connaissances du Virtus, source de notre pouvoir, s'engagent à échanger du Virtus des sources suivantes, afin d'acquérir la méthode pour déplacer et implanter de nouvelles sources. Les deux Conseils s'engagent à transmettre à l'autre parti toute information ou découverte allant en ce sens.

Les sources concernées sont :

Les champignons vénéneux offrant du Virtus Perdo (Crintera)

Les ronciers aux fruits de sang offrant du Virtus Corporem (Crintera)

Les oiseaux magiques de Calebaïs offrant du Virtus Creo et Auram (Calebaïs)

Les rhizomes de Drininkeana offrant du Virtus Corporem (Calebaïs)

Les deux Conseils reconnaissent par le présent contrat la décision du Certamen ayant opposé les Magi de Crintera pour l'apprenti Maenwenn. Il est dit que de ce jour et ce pour la durée de sa formation soit quinze années, dont les obligations afférentes sont réglementées par le Code, Crintera est responsable de tout ce qui pourrait advenir à cette apprentie durant cette période, et s'engage, le cas échéant, à le réparer, par une année de service à Calebaïs ou deux années si l'apprentie venait à périr. Une fois l'épreuve de son Gant réalisée avec succès, l'apprentie devenu Maga choisira l'Alliance à qui elle prêtera serment selon le Code. Hermann, le vainqueur du Certamen s'engage de plus à offrir à Calebaïs six pions de Virtus Muto et un ouvrage contenant 180 niveaux de sort d'une amplitude maximale de 30.

Il est conclu la vente annuelle par la Nouvelle-Calebaïs à Crintera de :

-10 fioles encre de poulpes phosphorescents à Crintera pour un prix total de 10 livres soit 2.400 deniers,

-100 plumes d'aile droite pour un prix total de 100 deniers,

-30 vélins utérins pour un prix total de 3.000 deniers,

Lesquels seront livrés par hippogriffe à la charge de la Nouvelle-Calebaïs au plus tard au solstice d'hiver de chaque année.

Les Quaesitori présents notifient que devant l'Ordre tout entier et son dépositaire : le Tribunal du Rhin, les deux Alliances sus-nommées sont prêtes à s'engager, à respecter le présent pacte.

Pour Crintera, Adulf de Bjonaer, Pontifex Maximus

Pour la Nouvelle-Calebaïs, Gilles de Jerbiton, Pontifex Maximus ad hoc

Les dires de la présente sont ici rapportés par Corvus de Quaesitor, Greffier du Tribunal du Rhin

Selon les règles du Code de Bonisagus, pour la gloire de l'Ordre d'Hermès, nous ratifions ce contractus par notre sang et notre esprit.

Sont ci-après apposés les sceaux des co-signataires

Demeure annexée à la présente un addendum portant apposition des sceaux de tous les mages présents ou représentés des deux Alliances concernées, ayant donné mandat à leur Pontifex au motif des présentes.
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Thibor
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Message par Thibor »

D'anciens secrets disparus et de la mortalité des Magi (printemps 1159):

Laissant Maenwenn sur place en quête de nouveaux repères, espérant qu'elle découvrit rapidement sa place au sein d'une Alliance vieillissante, la Troupe partit pour les lointains marécages maudits. Ma Maîtresse, faisant preuve de son habituel humour, ne cessa durant le trajet de parler des diverses méthodes de cuisiner le porc avec son cuisinier, Gros-Tom. Le Magus Bjornaer, transformé pour l'occasion en oiseau, ne releva pas les provocations gratuites et les deux hippogriffes purent faire escale non loin de la cité fortifiée de Luxembourg. L'immense promontoire rocheux entouré par une rivière protège une ville prospère, où de nombreuses auberges permirent à une partie des Magi et de leurs servants de se détendre quelque peu. Malheureusement, et ma Dame n'en fut le témoin qu'indirect, les choses dégénèrent rapidement et Altaïr dut amener Mélisandre tenter de ramener le calme dans un lieu de débauche où le stupre se disputait à l'ivresse et à la violence. Nathanaël de Tytalus, souhaitant que fut tu sa participation dans cette orgie bien éloignée de la retenue habituelle des Magi, effaça l'esprit des servants quand aux évènements de la nuit et menaça Altaïr et Spyridon de représailles en cas de paroles inconsidérées. Les quolibets de ma Maîtresse le poussèrent à s'éloigner du campement et à assister à la toute puissance de la tempête qui s'abattait sur la région. Un immense chêne qui avait sans doute assisté à la défaite des peuples celtes face aux romains fut frappé par la foudre, et trois branches brisées recueillies par le chasseur de Démons.

Après une deuxième journée de vol, la Troupe parvint en vue d'une gigantesque tourbière, à l'odeur pestilentielle. Des cloques de gaz mortifère crevaient la surface de l'eau croupie tandis que des esprits en peine revivaient pour l'éternité leur mort souvent affreuse. Des feux follets et d'autres lucioles difformes naissaient, erraient et mourraient sous les yeux abasourdis des Magi discernant la vérité au-delà des illusions. Nathanël de Tytalus, souhaitant sans doute rattraper ses erreurs, découvrit cinq sources potentielles de magie dans les environs, et en informa ses compagnons, et notamment Mélisandre qui se désintéressait de la scène, agitant son épée féerique sous les yeux des fantômes ou proposant des voies à suivre à travers les marais. Finalement la Troupe décida d'explorer minutieusement les lieux repérés par Nathanël, et se rendit près d'un arbre mort entouré d'amoncellements d'ossements. Estrella de Bonisagus, faisant fi des avertissements, commença à fouiller parmi les os, découvrant notamment une ancienne fibule et les os magiquement conservés d'un squelette.

Le second lieu repéré par Nathanël se trouvait être un étang jonché de cadavres putrescents flottant à sa surface verglacée. Les deux hippogriffes, stressés par la bise hivernale bien incongrue, se firent difficiles à contrôler. Ma Maîtresse, souhaitant apercevoir ce que dissimulait les flots obscurs, utilisa sa magie pour dégager la pellicule de glace à la surface. Bien mal lui en prit. Les éclats de glace se condensèrent, se concentrèrent en tourbillons de plus en plus imposants. Les cliquetis pétrifiant sonnaient tels un carillon qui glaçait le sang. Avec difficulté car bien différent des élémentaires dont il avait le contrôle à Calebaïs, Nathanaël contrôla la créature primale et s'en servit pour soulever et écarter l'étendue d'eau, révélant plusieurs objets magiques oubliés depuis des siècles ainsi que du Virtus. Encouragés par deux succès plutôt aisés, la Troupe se rendit sans grande précaution au milieu d'une immense plaine balayée par le vent.

Deux titanesques armées de fantômes s'y affrontaient depuis des siècles et des siècles, inconscientes de leur funeste destin. Estrella, fidèle à ses habitudes face à des morts, rejoignit les combats en pénétrant dans le Regio. Elle discuta longuement avec l'ancien prêtre de Mars et finit par le convaincre, accédant ainsi au reste de l'état-major. De son côté Mélisandre tentait de se faire comprendre des germains, imitant un général au combat en suivant les charges barbares. Nathanaël et Spyridon, comprenant ce qu'essayait de faire la Maga Bonisagus, s'efforcèrent eux-aussi de convaincre les fantômes de la vacuité de leur combat. Peu à peu les émanations disparaissent tandis que ma Maîtresse entama une dernière danse avec les sauvages prêtres païens. Déçue de leur disparition, elle ignora Estrella et le prêtre de Mars qui discutèrent longuement avant qu'il ne rejoigne les Abysses... Pendant ce temps le reste de la troupe explorait l'ancien champ de batailles, y découvrant de nombreuses ressources magiques oubliées depuis des siècles.

De retour à l'étang, ils décidèrent de monter un campement lourdement protégé magiquement, l'atmosphère des lieux, sombre et désespérée, ne poussant pas à l'enthousiasme une fois la nuit tombée. Bien leur en prit. Au petit matin, un grand flash lumineux et le tonnerre réveillèrent la Troupe endormie. Une créature titanesque, une pieuvre démoniaque aux longs tentacules plus long que le cou du plus grand des dragons, terminés par des becs terrifiants, testait leurs défenses. Joseph tenta de se faufiler mais manquant de se faire happer, revint à l'abri des cercles de protection. D'après Nathanaël, la monstruosité infernale était au service de quelqu'un, ou de quelque chose. Alors pendant de longues heures il se concentra pour activer son pouvoir le plus puissant et brûler d'une froide flamme bleutée le démon. Et midi advint. Le soleil traversa les nuages, un ange descendit des cieux dans le flot de lumière. Le sol à ses pieds prit vie, fleurs et insectes se rependant à la suite du feu divin. Estrella de Bonisagus, terrifiée, s'éloigna le plus possible de l'apparition tandis que Mélisandre entonnait une antique prière Diedne de la manière la plus tonitruante possible. L'ange ramassa quelque chose, sans nul doute le cœur de la bête, et le plaça dans le rayon de lumière. Les membres de la Troupe regardèrent l'ange se rapprocher et Wulfgär dut prendre ma Maîtresse à bras le corps pour la faire reculer. Elle essayait en effet de toucher le séraphin en lui jetant des cailloux qui se transformèrent un à un en papillon. Les cercles de protection autour d'eux disparurent dans un jet de lumière et la créature divine posa la main sur la tête de Nathanaël, blanchissant en un instant ses cheveux. A la demande de ce dernier, l'Archange, car il s'agissait de Michel, purifia le Virtus, en divisant les quantités par deux sous les insultes de Mélisandre. Il se tourna alors vers elle et lui apposa une malédiction qui la fait vomir encore aujourd'hui, ne plus pouvoir parler lorsqu'elle se trouve en présence d'une église ou d'un puissant symbole religieux. Avant de reprendre son envol vers le ciel, Michel le Pourfendeur du Démon remit son épée, un gigantesque estramaçon, au Magus Tytalus. Et ainsi débuta la seconde crise qui mit en péril l'Alliance de Calebaïs.
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Thibor
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Message par Thibor »

De la plus habile diplomatie aux plus patents échecs (printemps 1159):

Le retour à Crintera se passa dans un silence pesant. Mélisandre de Merinita ignora ouvertement Nathanaël de Tylalus et le message laissé par Orion n'entraîna que quelques commentaires. Pour mémoire, il est reporté ici:

"Il se passe des évènements étranges et incompréhensibles autour de l'Alliance. La Cloche a sonné. Rentrez au plus tôt. Post-scriptum : n'oubliez pas le Virtus!"

Ignorant l'avertissement, les Magi racontèrent avec l'appui impressionné de Joseph leur réussite dans le Nord. Profitant de l'attention, ils demandèrent à être menés au responsable des sources et réserves de Virtus, espérant négocier au mieux un contrat avantageux pour Calebaïs. Malheureusement l'échoppe où ils furent conduits semblait abandonnée depuis des éons, et seuls les cris de ma Maîtresse firent réagir certains des Magi de Crintera. Après une pénible discussion avec d'anciens Bjornaer perdus dans leurs recherches ésotériques et bien loin des réalités de ce monde, les deux Alliances convinrent de s'échanger certains de leurs biens les plus précieux. Calebaïs apporterait quelques couples des oiseaux magiques peuplant la colline des Illusions, ainsi que des champignons rouges turgescents. En retour, ils recevraient des champignons vénéneux et quelques plants des si étranges ronciers des bois entourant Crintera. Satisfaits, les Magi se séparèrent sans un regard. Estrella partit en quête des fantômes romains entraperçus précédemment, Nathanaël de Tytalus s'en fut à la recherche d'un Magus Salamandre, Gauthier, et Mélisandre s'enquit de sa fille, Maenwenn.

Perdue dans ses pensées et morigénant mentalement Nathanaël pour sa folie de vouloir faire de l'Église une alliée, elle découvrit la bibliothèque de Crintera. Un gigantesque arbre creux, si torturé qu'il lui était impossible de reconnaître son espèce et son origine, abritait des milliers et des milliers de rouleaux de parchemin. Elle y découvrit un gros Magus volubile une fois amadoué, et un livre parlant, à la fois index, gardien et guide de ce lieu étrange. Ma Maîtresse fit parler et boire le pauvre bibliothécaire, qui se plaignit de ses pauvres rayonnages abandonnés du reste de l'Alliance, et de son incapacité à mener son travail à bien. L'encourageant en ce sens, elle réalisa un court contrat entre lui et Calebaïs. Pour dix livres d'or par saison, la Bibliothèque serait fournie en vélin de qualité, en plumes d'oie et en encre de poulpes. De plus le Maître relieur Salbatore de Gasteiz et Malores, la scribe muette, rejoindraient Crintera pour quelques saisons et pourraient en échange recopier les ouvrages qui plairaient aux Magi de Calebaïs, nonobstant qu'ils ne soient mis à l'index par le bibliothécaire.

Arrivant alors à la bibliothèque Gauthier, un Maître dans l'Art Ignem qui venait à la demande de Nathanaël ramener des ouvrages empruntés bien des années auparavant, et notamment d'antiques parchemins traitant des phénix, une des passions du Tytalus. Mélisandre lui raconta, pleine d'amertume, les derniers exploits du Tytalus avec les démons et les anges, et Gauthier s'en fut en s'éclipsant, sans nul doute stressé d'avoir laissé un tel être non loin de son Sanctum. Mélisandre, heureuse d'avoir embarrassé son compagnon, se mit à chercher avec l'aide du codex pensant des références quant aux Diedne, et notamment à leur traque. Elle se mit à lire tout ce qu'elle pouvait, référençant un maximum de textes pour permettre à Malores de recopier les bons papyrus ultérieurement. Le retour de Nathanaël la surprit dans ses lectures, et une dispute tonitruante retentit, où les "noms d'oiseaux" alternèrent avec des accusations qu'ils auraient mieux fait de garder cachées : rapports avec l'Église et le Malin, enquête sur la Maison maudite, ... Finalement, Mélisandre avoua à Nathanaël sa responsabilité dans la disparition du chevalier Gilbert de Montpallier, ô combien satisfaite de clouer le bec au trop fier Tytalus. Ce dernier agita alors son épée sainte, et trois fois maudites pour ma Maîtresse, la forçant à reculer puis à fuir sous sa forme lupine vers les hippogriffes. Annonçant au reste de la Troupe que Nathanaël s'occuperait de leur retour, elle franchit en s'acquittant du prix en Virtus le portail pour Doïsseteppe. Menaçant les gardes de l'autre côté du tunnel enchanté, elle lança sa monture dans les cieux sous les imprécations de la Turbula Tremere et des sorts de vision. Criant sa colère, elle se dirigea sans se presser vers Calebaïs.

Nathanaël, de son côté, prit le temps de saluer les Magi de Crintera, embrasser son enfant avant de suivre Mélisandre à travers le portail. Malheureusement l'attitude de la Maga avait envenimé la situation et il fut arrêté par les gardes, tentant de négocier jusqu'à l'arrivée d'un hautain capitaine qui lui remit une convocation pour le prochain Tribunal, convocation concernant l'ensemble de l'Alliance. Soupçonnant que la situation fut plus grave que prévue, il utilisa une potion de Retour au Foyer pour rejoindre Calebaïs. Un silence d'outre-tombe l'accueillit tandis qu'il parcourait les étages abandonnés. Des faibles vagissements l'attirent vers la nurserie où il découvrit certaines des femmes de l'Alliance et les plus jeunes habitants, calfeutrés et le regard terrifié. Fatima put en reprenant son calme expliquer que toutes les forces de l'Alliance s'étaient déployées sans que ni Orion, ni Gilles, appelé en renfort, ne puissent rien y faire. Une véritable armée de squelettes avait suivi la tribu de Furetons au grand complet, avant que la statue du dragon elle-même ne prenne l'air, menée par Igack. L'ensemble de la Turbula se rangea alors derrière les Magi restant, et avaient quitté le puits au milieu des battements assourdissants de la cloche d'Ibyn. Abasourdi, Nathanaël employa son Art et sa réserve de Virtus pour s'envoler et dominer la colline, cherchant désespérément où se livrait une si terrible bataille qu'elle réveillât d'antiques sortilèges oubliés. Une tranchée à travers les jardins si admirables plantés jadis par Drininkeana et entretenus par Mélisandre lui indiqua la direction à suivre: Blancastel. Rugissant de défi il se projeta en direction de ses compagnons.

Mélisandre de Merinita, de son côté, survola de nombreux villages où des processions encerclaient les églises dont les cloches résonnaient dans l'air printanier. Courroucée mais sentant un danger palpable, elle accéléra le vol de sa monture pour apercevoir les habitants de Blancastel, munis de torches, guidés par un prêtre, se diriger vers une masse sombre même au cœur de la nuit. Étonnée, elle se rendit compte qu'il s'agissait de la créature qu'ils avaient vaincus quelques heures seulement auparavant dans les marécages au nord de Crintera. Sur la falaise dominant la forteresse, un dôme de feu abritait tout ce que l'Alliance comptait de combattants. Ma Maîtresse, n'écoutant que son courage, se jeta dans la bataille en franchissant le Regio, esquivant adroitement les tentacules de ténèbres. Plus elle remontait à travers l'aura féerique et plus la Bête semblait matérielle, de chair et de sang. Lançant son épée dansante et chantante, elle la guida vers le cœur du puissant démon. Laissant son hippogriffe échapper aux coups du monstre, elle se concentra sur ses sorts, tentant d'empaler la créature contre la falaise, remarquant que les prières des fidèles du Dieu Crucifié repoussaient le démon dans cette direction. De son côté Nathanaël apprit de la bouche d'Orion épuisé les derniers événements, et il se plaça non loin du cercle de flammes magiques, appelant à lui tout son pouvoir pour frapper le démon, hurlant son nom en le frappant de sa magie.

Enfin l'épée féerique trouva le cœur de la monstruosité et l'énergie concentrée par le Tytalus frappa ce qui lui servait d'esprit. Telle une baudruche de la taille de la forteresse du Comte de Toulouse, le démon sembla se vider de sa substance, et peu à peu se résorba dans cette réalité vulgaire, comme dans celle parcourue par Mélisandre au cœur du Regio féerique. Criant de joie celle-ci s'empressa de survoler la procession de Blancastel, et invisible dans la nuit leur apprit la victoire de la Déesse et des Anciens esprits de la Terre sur le démon invoqué par les hommes, les exhortant à ne plus oublier les offrandes au Petit Peuple et les prières ancestrales. Pendant que Gilles s'occupait des blessés de Blancastel et Estrella de ceux de l'Alliance (paix à l'âme de Cristol, féroce guerrier, dévoré par la Bête...), Nathanaël s'en fut trouver leurs alliés féeriques et métamorphes, Iltor, Doria et Arthus, pour les inviter à un banquet de la victoire. Ma Maîtresse se contenta d'embrasser tendrement le Prince Fae sous le regard courroucé de sa Dame. De retour à Calebaïs elle découvrit ses enfants Furetons surexcités, en armes et très loquaces sur leurs actions de la nuit. Malheureusement pour ma Dame, quinze d'entre eux étaient tombés, dont un de leurs puissants héros, mais les chamans lui apprirent qu'un rituel avait précédé l'arrivée du démon. Réconfortant ses fidèles compagnons, elle se résolut à enquêter sur place avec les autres Magi une fois le banquet terminé, et la situation revenue au calme.

Le festin fut organisé sur les falaises dominant Blancastel, haut lieu de victoire et d'alliance désormais. Mélisandre fit de nombreux efforts pour séduire le puissant Iltor, malgré l'attention haineuse que lui prêta Doria. Animant la fête, Hybachus et Syndarion débutèrent un set magistral et orgiaque, poussant nombre des invités à tous les excès. Iltor et Doria s'en furent avec Mélisandre, et nul n'osa questionner ma maîtresse sur ce qui se passa entre eux. Néanmoins il semblerait que les tensions entre la Cour de l'Ombre et l'Alliance s'apaisèrent. Quand aux fées et aux loups-garous, des naissances étranges et imprévues suivirent cette nuit de débauche. L'Alliance en sortait renforcée.
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Thibor
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Message par Thibor »

De la nuit des longs kryss (été 1159):

Grâce au témoignage des chamans Furetons, les Magi concentrèrent leurs recherches sur un tumulus situé non loin de la falaise aux loups. Alliant enquête matérielle et sortilèges ils purent reconstituer la venue de plusieurs groupes d'individus, et le sacrifice d'une demi-douzaine de ces personnes même si le rituel dans son ensemble leur resta dissimulé. La première bande était composée de marchands et de colporteurs, dont certains se rendaient plusieurs fois l'année à Lacombe pour commercer avec Calebaïs indirectement. La seconde troupe, des miliciens de Blancastel, se révéla être après une brève enquête des soldats du Comte de Foix. Le troisième groupe, une noble Dame et sa suite, dévoila une des filles du Baron de Pamiers, démonologiste convaincu d'après le Conseil des Magi. Gilles apprit sans mal qu'elle devait sous peu épouser un des fils cadets du Vicomte de Carcassonne, neveu de l'évêque, répandant ainsi la peste corruptrice. Un quatrième groupe était composé de membres de la délégation papale arrivée dans la région suite aux déprédations du Grand Dragon Sigusen. Enfin le dernier groupe fut sans doute celui qui interloqua le plus ma Dame et ses compagnons. Des paysans de la région dissimulaient des loups-garous parmi les plus importants de la tribu vivant sur les terres de Blancastel. L'Alliance même entre Calebaïs et les créatures magiques était en danger.

Le Conseil se réunit en urgence et décida de rassembler un maximum d'informations sur les divers groupes ayant invoqué le démon qui venait de ravager la région. Spyridon et le chevalier Radoslav furent envoyés à Pamiers enquêter. Altaïr, utilisant ses nombreux talents, devait retrouver les faux miliciens à Foix. Gilles se proposa de mettre sa famille dans la confidence quant à des pratiques étranges dans la délégation du légat papal, utilisant ainsi son réseau pour garder les religieux à l'œil. Mélisandre de Merinita convainquit Sylvia, la Princesse de la Cour de Lumière, de mander certains de ses farfadets pour qu'ils veillent sur les loups-garous. Un plan est également mis au point pour se saisir ou abattre tous les membres du sabbat le même jour, afin que pas un ne puisse aller reconstruire une église démoniaque en un autre lieu.

Hélas tout ne se passa pas comme l'avaient prévu les Magi. Radoslav, peu au fait des vicieuses procédures politiques de Pamiers, ne put se rapprocher de la noblesse locale, et s'en fut dépité rejoindre la cour de Foix et sa promise. Spyridon eut lui plus de succès, mais pas beaucoup plus de chance. S'il fut introduit dans les recoins les plus obscurs de la baronnie, qu'il put assister et même participer à certaines messes noires, il fut également découvert et échappa de peu à la mort des mains d'une des filles du Baron le soir où il devait disposer d'elle. Poussé par son sang féerique il s'enfuit dans la bonne direction, rejoignant une forêt fréquentée par les Fae où il put avertir les Magi de l'échec de leur plan et du risque qu'ils encouraient maintenant qu'il était découvert.

Ne souhaitant prendre le risque de voir les autres membres de la coalition disparaitre, le Conseil ne recula pas et frappa comme le plan l'exigeait. Igack, menant la Turbula avec le renfort d'une vingtaine de guerriers Furetons, s'empara des marchants lorsqu'ils pénétrèrent dans Lacombe. Maitrisés et hors de combat, ils furent enfermés sous haute surveillance dans les profondeurs de Calebaïs. Altaïr frappa de son côté, interrogeant puis assassinant les membres corrompus de la soldatesque de Foix. Enfin le second du légat fut dénoncé aux autorités ecclésiastiques par une lettre, contrefaite, du Baron de Pamiers, l'accusant de simonie, de sorcellerie, d'apostasie et d'alliance avec le démon. De leur côté les Magi décidèrent de s'occuper des loup-garous.

Ils mirent au point un plan visant à pousser les quelques membres corrompus à se dévoiler à eux, où plutôt à l'un d'entre eux qui passerait pour un traître. Nathanaël se résolut à jouer ce rôle, et à porter un objet démoniaque dissimulé dans ses atours. D'un autre côté, Artus, le chef de la tribu et ses guerriers les plus fidèles se dissimulèrent non loin du lieu de rendez-vous entre ses ennemis et ses alliés Magi. Le premier des guides de leur peuple, dont le second menait la coalition, fut également averti d'un sinistre complot contre les siens et amené à se dissimuler non loin, suffisamment prêt pour entendre les conversations à venir. Même les êtres féeriques furent mis à contribution, invités par ma Dame à se tenir prêt à intervenir en cas de bataille rangée pour faire pencher la balance du côté de Calebaïs et des métamorphes innocents.

Hélas rien ne sembla se passer comme le Conseil l'avait envisagé. Des créatures démoniaques s'en prirent à la clairière où se tenait le rendez-vous, les deux camps hurlant à la trahison tandis que les preuves ou éléments de preuve fournis par les Magi n'entrainaient aucune réaction. Le chevalier Radoslav, maudit par un étrange maléfice oriental, et lui-aussi capable de voir son corps grandir et se métamorphoser en bête, défia à la demande de ses compagnons le plus puissant des guerriers ennemis, le vainquant. Les provocations à l'encontre du meneur de la coalition ennemie n'eurent aucun effet. Pire, des bruits de combat résonnaient dans toute la forêt, et les Magi les plus perspicaces se rendirent compte que le Regio était parcouru par un combat titanesque entre les fidèles d'Artus et les traîtres amis du démon.

N'écoutant que son courage, ma Maîtresse s'enfonça dans les profondeurs du Regio, bientôt rejointe par ses compagnons et les autres loups-garous, hélas. Artus y livrait son dernier combat avec un dernier carré de fidèles succombant sous le nombre. Parcourus du désir d'aider leur allié, ils hésitèrent néanmoins, craignant de perdre les bénéfices de leur alliance tripartite. Entreprenant le puissant guide des loups-garous, qui combattaient aux côtés de ses frères corrompus contre le chef légitime, ils comprirent enfin qu'ils avaient été trompés. Artus avait abattu son père pour prendre le pouvoir, mais sans respecter les règles de la tribu, et en défiant ainsi les anciens et les plus traditionalistes. Son comportement tyrannique et agressif avait renforcé la partition des loups-garous de la région en deux clans. Le combat de ce jour n'en était que la conséquence logique. Quand aux métamorphes corrompus ils n'étaient que les victimes collatérales de leur lutte incessante contre les forces divines et infernales pour préserver leur antique mode de vie. Corrompus par la guerre et leur combat incessant, ils étaient venus affronter ceux qui avaient libérer le démon mais avaient dû reculer devant la puissance de leurs ennemis. Devant le fait accompli, et quelque peu honteux de s'être trompés si aisément, les Magi acceptèrent de laisser les loups-garous régler leurs différents selon leurs anciennes lois, et s'engagèrent à ne plus intervenir.

Ils furent conduits dans le plus sacré des territoires métamorphes, où Artus, désormais seul et sans alliés, fut défié lorsque ses actes furent énoncés, et confirmés par l'âme de son père. Un puissant guerrier loup-garou s'avança, mais ne put affronter le chef déchu, n'étant pas de la tribu. Un second, bardé de fétiches et d'amulettes, protégé par les chants de ses frères, fut autorisé à pénétrer le cercle et à cracher son défi à la face d'Artus. Ce dernier, affaibli par le combat précédent, abandonné des siens, ne put que se battre comme un lion avant de tomber, soumis. Le nouveau chef, Rafèu, annonça qu'il gouvernerait en bonne entente avec le conseil des anciens, et qu'il revenait à ce dernier, gardien des traditions, de prononcer la peine d'Artus. Les Magi s'interrogèrent brièvement sur une possible intervention, mais craignant de perdre leurs liens privilégiés avec la tribu pour un allié finalement pas si fiable, décidèrent de laisser les évènements suivre leur cours. Banni de la tribu, ne pouvant y revenir sous peine de mort, Artus s'en fut la tête basse. Mélisandre lui suggéra de ne pas quitter la région, qu'elle allait s'enquérir de lieux et de gens prêts à l’accueillir et lui fournir un foyer et un but.

Elle partit s'excuser auprès du conseil des Anciens au nom de l'Alliance de Calebaïs, pour leur incompréhension de la nature de la corruption de certains des métamorphes, et leur intervention inadéquate. Elle plaida pour que l'entente entre les loups-garous, les Magi et les Fae soit maintenu, malgré le départ dans la honte d'un signataire. Sa contrition, honnête et sans faux-semblant, plut aux anciens et leur guide, Tederic, la rassura sur l'intention de la tribu. Le traité serait respecté car il était plus ancien encore que la fondation de Calebaïs. Étonnée, ma Maîtresse interrogea plus avant le vieux métamorphe et découvrit que des liens antédiluviens liaient les loups-garous à la Maison disparue, les Diedne. Émoustillée, ma Dame découvrit que jadis, lors de l'arrivée des romains venus d'au-delà des montagnes et de leurs sorciers ritualistes, les Diedne combattirent auprès des forces primordiales et des peuples qui les craignaient et respectaient. Hélas ils furent vaincus, soumis et contraints de se plier aux envahisseurs et d'accepter leurs lois. Certains cependant se replièrent dans les forêts les plus profondes, en haut des montagnes les plus élevées, et abandonnant leur antique magie, se tournèrent vers la prêtrise, espérant y trouver une nouvelle force pour vaincre. Mais l'attrait du pouvoir corrompt, et peu à peu certains des Diedne membres de l'Ordre d'Hermes nouvellement formé furent convaincus de traiter avec les démons, et la grande chasse débuta. Seuls les prêtres qui avaient refusé tout lien avec les mages venus de Rome furent épargnés, car leur existence même était légende.

Ma Dame, alléchée par toutes ces informations, plaida sa cause pour en savoir plus, notamment sur la présence d'un de ces anciens prêtres dans la région. Tederic refusa de lui indiquer s'il en connaissait l'existence, craignant que l'Ordre par un moyen ou un autre ne s'en serve contre eux, mais lui révéla la localisation de trois lieux de culte aujourd'hui abandonnés, la clairière de Grand-Père Chêne qui était une porte vers l'Arcadie, que les Lupus appellent l'Umbra, la falaise aux loups qui constitue aujourd'hui le Caern de la tribu des loups-garous et les sources thermales d'Acqs, avant que les romains ne viennent les souiller. Bien entendu, la colline aux deux pics constituait un lieu particulier où le voile est plus fin mais il était gardé par un très puissant esprit aujourd'hui endormi, qu'il ne vaut mieux pas réveiller. Il lui offrit aussi de mettre à sa disposition un antique objet ayant appartenu à un Diedne, afin qu'elle puisse l'étudier. Elle apprit enfin que les Diedne possédaient un ancien rituel pour faire disparaître les traces de corruption démoniaques, protégeant ainsi les créatures magiques qui combattaient à leurs côtés. Craignant que certains de ses compagnons ne comprennent pas son attirance pour la Maison maudite, elle décida de cacher au reste de l'Alliance ses découvertes, et de ne leur rendre des comptes que lorsque ces informations seraient utilisables ou monnayables. Fière d'avoir sauvée l'alliance avec les métamorphes et de sa nouvelle source de renseignements ésotériques, elle rejoignit ses compagnons et les informa que tout était réglé. Habitués au comportement étrange de leur Maga Merinita ils rejoignirent Calebaïs interroger les marchands emprisonnés. Physiquement et magiquement brisés, les marchands révélèrent les noms et activités des autres comploteurs connus, mais malheureusement ne purent que donner de vagues indications sur la personnalité de l'instigateur. Sur les conseils de Nathanaël, ils furent exécutés et enterrés la tête en bas, dans un lieu inconnu de tous.
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Thibor
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Re: [CR] Ars Magica 3eED (campagne et blog complet)

Message par Thibor »

De l'Hispanie catalane et mauresque (printemps 1162):

A la fonte des premières neiges de l'an de grâce 1162, Maenwenn, intègra la nouvelle Calebaïs pour quelques mois ; son maître ayant à faire en Occitanie. Un dispute éclata entre Nasseri, l’intendant fantomatique de l’Alliance, et son fils Altaïr pendant l’entraînement aux armes, au sujet de Kadija la fille d'Altaïr, dont la couleur de cheveux, rousse, ne pouvait être due ni à sa mère ni à Altaïr. Au cours de la dispute, le corps occupé par Nasseri fut blessé et Altaïr quitta le puits sans explication. Une expédition fut rapidement décidée afin de le retrouver et de découvrir les tenants et les aboutissants de son départ.

En passant en Acqs, à sa poursuite, la Troupe apprit que le père réel de Kadija était peut-être feu Gilbert de Montpallier, un pieux chevalier roux. Sa femme, Frénégonde, démentit toute relation entre son défunt mari et Jasmine, la femme d'Altaïr.

Les envoyés de l’Alliance devaient désormais s’éloigner vers le sud, sur les terres des trolls. Ainsi prirent la route Radoslav Angelof, Spyridon, Maenwenn, Picard d'Ex-Miscellanea et le nain Gloïn. Pendant que Picard rentrait à Calebaïs afin d’enquêter sur les derniers agissements d'Altaïr, le reste de la compagnie poursuivit plus loin encore au sud, vers l'Hispanie.

Avec l'aide de Gilles de Jerbiton, Nasseri confia que qu'outre la fille d'Altaïr, la dispute portait aussi sur son héritage. Nasseri étant un marchand très riche avant son entrée au service de l’Alliance, il aurait caché une partie de son trésor (240000 deniers soit 1000 livres d'or) en Hispanie, au sud de Barcelone. Ce trésor était indiqué sur une carte, volée par Altaïr. A la demande de Picard d'Ex-Miscellanea, Nasseri refit une carte de la zone du trésor et ajouta que seul « un juste » pouvait ouvrir le coffre en récitant un texte en arabe.

Le lendemain Picard rejoignit l'expédition, accompagné de deux hippogriffes, de sorte que la compagnie se dirigea dès lors par les airs vers Barcelone. En trois jours la Troupe arriva au sud de ce pays en guerre contre les maures. Grâce aux indications de Nasseri, ils découvrirent rapidement le lieu du trésor, sous une cascade. Picard d'Ex-Miscellanea utilisa ses pouvoirs pour détourner le cours d’eau, mais avant que quiconque ne puisse fouiller les lieux asséchés, des appels à l’aide retentirent. Une jeune fille, poursuivie par des chiens et des maures, semblait sur le point de tomber d’épuisement. Répondant à sa détresse, la Troupe lui fit signe et la jeune fille se précipita vers les aventuriers. Tandis qu'elle se réfugiait en sécurité à leurs côtés, la barrière magique de Picard d'Ex-Miscellanea gela les chiens qui talonnaient la malheureuse.

Surgirent alors les maures et tous se préparèrent au combat. Radoslav, n'écoutant que sa foi, engagea en duel le chef des mécréants sans plus attendre. Fort de ses années d’expérience du combat, il défit sans coup férir le champion du maure. Pourtant, loin de renoncer les maures se ruèrent à l’attaque sans crier gare, plein de fureur. Encerclés, les courageux Sodeles et le Magus se virent contraints de se défendre vaillamment, tuant dans le feu de l’action le fils du capitaine maure. Et de quel mécréant s'agissait-il ! Et quelle heureuse joie que la jeune fille ait été sauvée ! La compagnie était loin de se douter, en suivant son cœur, qu'elle allait non seulement capturer le redoutable Aboubakar mais aussi sauver la femme du fils du Comte de Barcelone. La noble damoiselle ayant été laissée en otage aux Maures, elle avait été capturée par une faction dissidente afin de briser la paix. La Troupe aurait dû se réjouir de cette victoire glorieuse mais une ombre vint assombrir le tableau : Radoslav en vint à décapiter les hérétiques et à planter leur tête sur des pics, consacrant dans le sang cette victoire de nos héros.

La compagnie s'assura aussi que son voyage soit rentable et récupera ainsi :
– 53 dinars d'argent sur le chef
– 3 couronnes d'or sur les autres cadavres (240 deniers*3)
– 10 gemmes pour un montant de 13 dinars
– 2 armures de soldats et une armure de chef
– 2 cimeterres, 4 dagues, un arc composite, un cimeterre ouvragé et une dague ouvragée de pierreries.
– matériel de voyage et de survie (5 personnes)
– une carte de la région
– 5 chevaux dont 1 coursier et 1 ronce, de meilleure qualité que les chevaux des terres chrétienne.

Revenant quelques instants plus tard à l'objet de leur recherche, la Troupe fit appel à un paysan « pur » et découvrit un rouleau contenant des écrits en arabe. Il s'agissait d'une reconnaissance de dettes de l'émir. Alors que tous se reposaient et préparaient la suite de l’expédition, Altaïr arriva. Il expliqua que l'héritage immobilier de son père avait été réparti entre les autres fils de Nasseri. Il ne lui restait que l'héritage financier, autrement dit le fameux trésor. Néanmoins, conscient de la gravité de ses agissements, Altaïr accepta une amende de 6 points de Virtus. Ne pouvant ni payer ni détecter le Virtus, il promit de participer à la récupération de ces points.

En interrogeant la fille du Comte, ils apprirent qu'elle était enceinte de son beau-père, le roi d'Aragon et portait son fils. Picard d'Ex-Miscellanea, après avoir consulté ses compagnons, décida de livrer la fille du Comte au seigneur de Foix. Il souhaitait expliquer qu'ils avaient récupéré la fille lors d'une affaire privée concernant les Magi et qu'ils avaient été attaqués par des Maures poursuivant la fille. La Troupe prit la route du retour vers l'alliance Flambeau de Barcelone où Maenwenn devait rencontrer son mentor.

- - -

L'alliance de Barcelone est située en bord de mer, à flanc de falaise, dans des habitations troglodytes. C'est une alliance de 73 Magi dont environ une dizaine étaient présents. À notre arrivée, dans la lande, la Troupe fut interceptée premier groupe d'hommes en armes. Elle se fit annoncer et rentra dans une première salle de garde éclairée par des braseros.

Au bout d'une heure une femme se présenta aux Magi et à leurs compagnons. Habillée d'une robe bleu azur, richement ornementée et baguée à chaque main, plutôt enveloppée et joviale, elle se présenta sous le nom d’Alicia de Jerbiton.

Ils atteignirent en sa compagnie le toit de la barbacane puis prirent un tapis volant jusqu'au castillet. Bâti de briques rouges, il était ramassé et lourd, de murs épais et sans grâce. Après plusieurs couloirs, arrivés dans une grande salle pourvue d'une immense cheminée flamboyant sans être alimentée en bois, ils poursuivirent vers une salle de banquet éclairée par une série de larges meurtrières au travers desquelles on voyait la mer.

Au cours du repas, Maenwenn prit la fuite ce qui causa grand désordre parmi la soldatesque Flambeau. L'arrivée de son mentor, Hermann de Bjornaer, rétablit le calme. Il questionna Maenwenn sur ses derniers apprentissages et exigea qu'elle rentre à pied à Calebaïs.

Pendant ce temps, Picard affronta dans un Certamen un jeune Flambeau, Carlos de Flambeau, en Perdo Ignem, faisant ainsi valoir auprès d'Alicia de Jerbiton la grandeur de l'enseignement que lui avait fournit Val Negra.

- - - - -

Sur le chemin de retour, la Troupe aperçut tout d'abord un groupe de pénitents rouge et les esquiva précautionneusement.

Un peu plus tard, un groupe de lion attaqua la compagnie. Toutefois, charmés par Spyridon, ils se soumirent et rejoignirent les rangs de la Troupe (6 lions, dont 1 mâle, et 2 petits).

La compagnie passa ensuite à proximité d'une ville, Gérone, qui les réveilla au petit matin dans un carillon de cloches. Survint un groupe de cavaliers catalans qui passa à proximité et explora les environs en passant près de la compagnie. Grâce à un sort de Picard, le groupe se cacha sous terre et continua son chemin vers un groupe de fermes, passant par le col de Panissars puis la ville de Perthus.

Peu après le Perthus, l'aura évolua, révélant un Regio magique habité par des gaulois. Dans un étroit défilé, les compagnons furent arrêtés par un éboulis. Alors que des hommes marchaient vers la Troupe, en armes, une corne de brume retentit et Picard détruisit l’éboulis. Sur ordre du Magus, ils rebroussèrent rapidement chemin, une immense vague déferla sur eux, tandis que les arbres alentour semblaient étrangement bouger.

Quelques instants plus tard, la compagnie fut accueillie par plusieurs dizaines de gaulois dont un homme porté sur un bouclier. Après une courte négociation, à base de chants et de bière, il indiqua que la zone était protégée par des druides. Suivant ses indications, la Troupe atteignit un sommet sur lequel vivant un vieil homme. Sans que quiconque ne le comprenne, il expliqua que le passage se ferait au prix d'un sacrifice.

Picard s’exécuta. Empruntant la dague du vieil homme, il égorgea un cheval pour obtenir le droit de passage et la force magique nécessaire pour détruire l'immense étendue d'eau qui bloquait le défilé. D'autre part Picard donna une de ses mèches de cheveux au druide, qui lui confia en échange un bol couvert de runes ogham.

Ce fut sur cette étrange rencontre que la compagnie rentra à Calebaïs, forte d'un voyage en terre maure, de la découverte d'une nouvelle Alliance et d'un millier de couronnes d'or à valoir auprès de l'émir !
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Re: [CR] Ars Magica 3eED (campagne et blog complet)

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Du cimetière des géants (été 1162):

Des ouvrages restaurés de l'ancienne Calebaïs, les recherches des Magi permirent de faire émerger les minutes des réunions de l'ancien Conseil. L'un d'eux faisait état d'une source de Virtus Corporem ; les géants allaient mourir dans un cimetière, de même que les bâtards ou les anormaux sacrifiés. Leurs corps constituaient une source de Virtus Corporem importante. Depuis la résurgence de Blancastel et la renaissance de Calebaïs cette source s'était tarie.

Les Magi décidèrent de mener une expédition pour trouver les liens avec Blancastel ainsi qu'un moyen de récupérer cette source de Virtus. Les premières observation d'Orion de Verditius permirent de comprendre que la taille des géants dépendait de l'aura de leur lieu de vie. Leur attitude envers les humains variait, de la tolérance et l'ouverture au refus sous prétexte que les humains pillaient les bois. En survolant la zone des géants, il détecta une zone très étendue de Regio magique.

La Troupe partie de Calebaïs voyagea vers le bourg de Vicdessos, dirigé par un jeune chevalier, vassal de Blancastel et fil d'un des consuls de Tarascon, Bernardin d'Auzat. Il ouvrit lui-même la herse et accueillit ses visiteurs. Les Magi se renseignèrent sur les géants de la montagne. Le chevalier revint accompagné d'un géant, Polo et d'un demi-géant, Gontrant. Suite à une discussion animée avec les géants, ils apprirent que le sujet du cimetière était tabou.

Durant la nuit Maenwenn emporta le Fureton Putschina vers le village des géants le plus proche. Putschina se faufila dans une hutte au milieu de géants adolescents maigrelets. Après avoir provoqué les cinq jeunes, ils obtinrent d'être menés au cimetière ; les géants croyant avoir affaire à un esprit du cimetière. Malheureusement la suite est inconnue des Magi, Maenwenn refusant catégoriquement de raconter les événements qui la conduisirent à revenir précipitamment auprès de ses parents. [Note au MJ: les notes ont été perdues.]

Le lendemain Nathanaël enseigna au chevalier Bernardin d'Auzat l'art de gouverner les grands hommes (les géants en l’occurrence) et la Troupe partit vers le cimetière avec la bénédiction du seigneur temporel des lieux. A la tombée de la nuit, le cimetière était empli de tumulus couverts de fleurs. La végétation était splendide. Mélisandre de Merenita et le Fureton cueillirent des fleurs ce qui provoqua sans doute l'apparition des squelettes. D'après les Magi présents, des dizaines de morts-vivants géants s'en prirent à eux et à leurs suivants, et, insuffisamment préparés, ils ne purent que regagner Calebaïs. Le secret du cimetière des géants resta complet pendant de longues années encore.
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Re: [CR] Ars Magica 3eED (campagne et blog complet)

Message par Thibor »

Du passage des marais féeriques (automne 1162):

Trois jours après l'équinoxe de l'automne, les Magi furent réveillés par des servants affolés. Plus d'une dizaine d'entre eux avaient disparu et nul ne pouvait donner de réponses à la Troupe agacée. Finalement Biquette indiqua qu'ils étaient sans doute partis en direction du Sud et de la source de Virtus Perdo, encore inexplorée, trois jours auparavant.

Après de longues tergiversations ma maîtresse obtint de sa plus jeune fille, l'être féerique, qu'elle conduise ses compagnons et elle-même jusqu'à ladite source. Malheureusement, elle réalisa un tour pendable aux autres Magi en faisant pleuvoir une nuée de flèches illusoires lors de leur traversée du Voile, révélant au passage la réaction peu courageuse et inefficace de la Turbula.

Rattrapée au bas de la pente, elle était en grande discussion avec sa fille et révéla aux Magi qu'elle pouvait les conduire au marais interdit, malgré les tentatives malhabiles de Picard et Nathanaël de se venger. Avant qu'ils ne puissent se mettre en route, un des villageois de Lacombe qu'ils découvrirent, au bord de l'agonie, leur murmura avant de sombrer dans l'inconscience que les servants disparus étaient tombés dans une embuscade. Les Magi lancèrent une reconnaissance rapide des lieux mais se replièrent vers l'Alliance en parvenant non loin des menaçantes tourbières.

D'après le survivant épuisé, l'herboriste Luigi di Firenze voulait se rendre auprès de la tribu de loups-garous avec laquelle il entretient des rapports amicaux. Les autres servants devaient l'aider à transporter les nombreux ingrédients qu'il comptait récolter en chemin et sur place. Selon lui, ils se seraient perdus dans les marais que l'herboriste ne reconnaissait plus, et auraient été attaqués par des satyres et des arbres !

Ombrépine, la jeune fée, confirme que Doria avait interdit l'accès au marais, et ce sans raison particulière. Orion demanda à Gilles de se rendre auprès de la Princesse Fae pour demander des explications. Bien peu à l'aise dans une forêt féerique, il fut capturé par des plantes et perdit le contrôle lorsque Nathanaël et Mélisandre, inquiets de ne pas le voir revenir, partirent à sa recherche. Fou de rage d'être ainsi retenu captif des lianes depuis des heures, Gilles essaya de prendre le contrôle des Magi, et parvint à briser la Parma Magica de Nathanaël. Ce dernier dégaina sa maudite épée sainte et s'il libéra Gilles, il réveilla également la colère de la forêt. Ma Maîtresse, fort instruite des risques encourus par la Troupe, se décida pour un rapide repli stratégique.

Revenus entiers mais fort énervés, et blessé dans le cas de Gilles, les Magi eurent des explications houleuses, qui finirent lorsque Gilles provoqua Nathanaël en duel. Mélisandre, frustrée et en colère contre Nathanël, fit apparaître des visages de pierre qui hurlèrent à travers l'Alliance « La mère de Nathanaël est un curé ! ». Finalement le Certamen eut lieu dans les tréfonds de l'Alliance, et Nathanaël victorieux utilisa du Virtus Mentem sur l'esprit de Gilles inconscient pour le pousser à plus de gentillesse vis-à-vis de ses comparses, et ce pendant un an. Gilles, toujours furieux, prévint qu'il ne remettrait plus jamais un pied dans la forêt.

Sans explication de Doria et quelque peu divisés, les Magi décidèrent néanmoins de se rendre dans les profondeurs des marais, portés par les hippogriffes et rapetissés par les talents de Mélisandre. Maenwenn, sa fille naturelle, changée en hibou géant pour l'occasion, n'était pas rassurée par la grande mare sombre qu'elle découvrit. Il s’agissait malheureusmeent du seul endroit où l'expédition pouvait se poser sans risque. Mal leur en prit car des dizaines de tentacules végétales se jetèrent sur eux et peu à peu, les Magi se rendirent compte qu'ils défendaient leur vie contre une créature extrêmement puissante. Dissimulés par les arbres, des centaines de feux follets appellaient la Troupe mais servants, compagnons et Magi craignaient de tomber dans un piège pire encore.

Altaïr, malgré ses talents surhumains, fut happé par des tentacules, la tête écrabouillée par une lyre, avant de disparaître. Nul ne retrouva son corps. Atlas, guerrier puissant et résistant, périt également entre les griffes végétales du monstre. Les sorts de combat des Magi combinés aux illusions de Mélisandre retardaient l'échéance, mais Picard sombra dans la folie furieuse après avoir été blessé par accident par Nathanaël. Il est un puissant Magus Ignem mais il perdit le contrôle de sa magie et un titanesque élémentaire de feu apparut, hors de contrôle. Ma Maîtresse éprouva le besoin irrésistible de sauver Altaïr, et décida de remonter le Regio à sa recherche.

Pendant ce temps Nathanaël tentait de limiter les dégâts, la forêt s'enflammant tout autour de lui. Il arriva finalement à invoquer un puissant orage qui noya l'élémentaire. Épuisé, il rencontra les farfadets qui essayaient de les avertir du danger. Il leur proposa un pacte pour l'aider à ramener les blessés. Orion, égal à lui-même, s'empressa de trouver le Virtus abandonné par la créature végétale et l'élémentaire. Ils s'enfuirent à dos hippogriffe, alors que Doria, alerté par le feu, arrivait sur les lieux et levant la tête apercevait la Troupe s’enfuyant. Elle leur adressa des insultes bien appuyées et une promesse de mort douloureuse s'ils remettaient les pieds ici. Mélisandre élabora alors le projet de rendre visite à Iltor pour la calmer et tirer cette affaire au clair.

D'après les fées, le retour d'une Cour de Lumière dans la région rétablirait l'équilibre. Pour cela ils devaient retrouver un grand cerf blanc que Robin le Vif aurait jadis rencontré et dont il avait ramené des bois qui ornent depuis la salle des banquets au troisième niveau du puits. Ils parlèrent d'une race étrange, les Batrophiens, qui pourraient les aider à trouver un passage vers l'Arcadie.

Une deuxième expédition partit donc cette fois pour découvrir ces mystérieux êtres féeriques. La musique de Spyridon attira à eux d'étranges tritons d'un mètre de long, à la peau verte, aux yeux globuleux et à la langue bifide. Les Batrophiens proposèrent une série d'épreuves à la Troupe, défi relevé immédiatement par les Furetons que Mélisandre aavait envoyés pour la représenter.

Dix épreuves virent s'affronter les diverses équipes :
-celui qui crachait le plus loin
-celui qui ramenait le plus vite 10 feux follets vivants
-celui qui allait le plus vite dans l'eau, épreuve remportés haut la main par les Furetons qui tractèrent l'un des leurs sous l'eau grâce à une corde.
-celui qui maîtrisait les illusions, qui vit Maenwenn montrer sa maîtrise des illusions
-celui qui trouvait la plus belle lentille d'eau où la magie de Maenwenn et la fourberie des Furetons qui volèrent celle de leurs concurrents leur permit de gagner
-celui qui trouvait le plus de vers, remportée une nouvelle fois par les Furetons qui échangèrent un sac de sangsues contre des vers avec les Batrophiens les plus gourmands
-celui qui trouvait de l'eau pure où Spyridon fit pleurer leurs hôtes pour récolter leurs larmes dans une gourde
-celui ramenait la plus belle écaille où la magie de Maenwenn fit encore des miracles
-celui qui créait du feu noir où une véritable bataille rangée vit s'affronter les Furetons, bien décidés à voler le feu aux Batrophiens plus rapides, et malgré les tentatives plus rageuses des êtres fées, les créatures magiques remportèrent une nouvelle fois l'épreuve
-celui qui s'immolait par le feu fut l'épreuve finale. La Troupe se rendit compte que le feu ne brûlait pas vraiment, mais la douleur, elle, était réelle. Spyridon hypnotisa le chaman Fureton pour qu'il ressente du plaisir en se brûlant, impressionnant les Batrophiens. Ces derniers éteignirent le Fureton hurlant avec l'eau pure rassemblée lors d'une précédente épreuve, et remirent un bâton orné du feu noir aux Furetons. D'après Orion consulté à leur retour, en brûlant cent livres de bois féerique avec ce feu, les Magi pouvaient récolter un pion de Virtus Ignem. Picard fut nommé responsable de cette nouvelle source de Virtus. D'après les Furetons on trouve cet étrange feu dans une grotte volcanique dissimulée dans les marais, dont le cœur est constitué d'étranges bâtiments d'obsidienne. En leur centre brûle un immense brasier de ténèbres.

Les Batrophiens vaincus acceptèrent d'aller chercher les servants disparus dans les marais pendant que Maenwenn échangeait une lampe fabriquée à l'aide d'un feu follet et d'une lentille d'eau avec un collier de vers offert par le chaman des Batrophiens. Conduits là où les servants avaient disparu, ils découvrirent une partie de leurs affaires, celles constituées de fer et d'argent. La Troupe intriguée se rendit au Caern des loups-garous pour trouver des explications et découvrit que les métamorphes avaient sauvé leurs gens qui allaient disparaître en Arcadie le jour de l'équinoxe. Malheureusement les Regio magiques et féeriques s’étaient étrangement liés, et les servants étaient bloqués à la lisière des deux mondes. Mélisandre, qui est la preuve vivante de la coexistence de la magie et de la féerie, arriva à ramener les servants, au grand soulagement de ces derniers.

Les Furetons ramenèrent une brassée de feux follets à ma Maîtresse, qui après les avoir longuement observés décida de les remettre en liberté. Elle les conduisit jusqu'aux lisières du marais où l'un d'entre eux lui révéla l'emplacement d'un portail vers leur terre d'origine, l'Arcadie. Devant l'enthousiasme de Mélisandre, une des créatures féeriques décida d'accompagner Ombrépine, et offrit son aide et ses talents à la Maga Merinita. Pleinement satisfaite de son nouveau compagnon, elle regagna l'Alliance rassurée.

Quelques temps plus tard, les Magi, guidés par la magie de détection d'Orion de Verditius et par la connaissance de la féérie de Mélisandre de Merinita, décidèrent de partir à la recherche de leur compagnon Altaïr. L'étrange piste les conduisit jusqu'à une titanesque caverne, où les illusions visuelles et sensorielles étaient légions, les égarant, sans but, au milieu de stalactites et stalagmites innombrables. Finalement Dame Mélisandre se défit du groupe, et par un stratagème connut d'elle seule parvint à quitter l'illusion principale et à parvenir auprès d'Altaïr.

Hélas ce dernier était retenu prisonnier par Doria, prise d'une terrible colère. Elle grandit jusqu'à atteindre la taille d'un titan des anciennes légendes grecques. S'ensuivit un combat inégal où ma maîtresse tenta de survivre en évitant la fée déchaînée. Hélas cette dernière se saisit d'Ombrépine et la dévora d'un seul mouvement, poussant Mélisandre à entrer elle aussi dans une rage folle. Les deux furies finirent par comprendre qu'elles avaient été manipulées pendant de longues années par Iltor. Tandis que Mélisandre se rendait compte stupéfaite que Doria était la réelle puissance féerique de la Cour, et non Iltor, et qu'elle s’était engagée en dissimulant certaines choses à son Alliance avec lui, elle jura de se venger. Doria, entre admiration pour son traître de conjoint et sa haine pour sa duperie amoureuse, reconnut ma maîtresse comme son alliée. Ils ne leur restaient plus qu'à attendre le retour d’Iltor d'Arcadie...

Pendant ce temps, le reste de la Troupe était toujours bloqué par les illusions de la caverne et certains finirent par perdre la raison, comme Gloïn qui s'attaqua à un stalagmite à coups de hache. Arrachant un morceau de pierre, de la jaspe rouge, il arrêta son attaque suivante lorsque Mélisandre apparut non loin de lui, accompagné d'Altaïr. Elle annonça aux autres Magi avec quelle facilité elle avait mis les mains sur leur compagnon, mentant éhontément, et s'étonna de leur incapacité à percer les illusions du Regio. Souriant de sa supériorité, elle les conduisit jusqu'à la forêt, où Nathanaël de Tytalus s'empressa d'acheter à Gloïn son morceau de roche contre une livre d'or. Il s'avèra en effet que la jaspe contenait du Virtus Ignem...
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Re: [CR] Ars Magica 3eED (campagne et blog complet)

Message par Ravortel »

Toujours passionant !
Orion, égal à lui-même, s'empressa de trouver le Virtus abandonné par la créature végétale et l'élémentaire.
Y'a des vieux réflexes qui ne disparaissent pas : LOOT ! ;)

Tu pourrais nous faire un petit résumé de qui joue quoi (genre "le joueur du Mage X joue aussi Le compagnon Y et les membres de la Turbula Y et Z, pour cette séance"), y'a des "façons de jouer" qui percent de temps à autres mais sinon c'est difficile de deviner combien de joueurs sont vraiment là. STP !
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Re: [CR] Ars Magica 3eED (campagne et blog complet)

Message par Thibor »

Alors à ce moment de la campagne il y a trois joueurs et demi:

-moi-même qui joue Mélisandre de Merinita, en compagnon le chevalier bogomile Radoslav (désormais seigneur d'Acqs, un domaine proche de l'Alliance et loup-garou de son état) et un servant-bouclier, Wulfgär (un scandinave recueilli mourant par Doïsseteppe, muet, et qui traite Mélisandre comme sa fille).

-un second joueur qui est là depuis le début de la campagne qui joue Nathanäel de Tytalus. Son compagnon est le semi-fae Spyridon, un barde spécialisé dans la luxure. Et Atlas, son servant, est mort dans le scénario précédent contre l'élémental.

-un troisième joueur, plus récent dans la campagne, joue Picard d'Ex-Miscellanea, élémentaliste Diedne (chut! seule Mélisandre est au courant), Luigi di Firenze, l'herboriste et alchimiste de l'alliance comme compagnon, et principalement Gloïn le nain comme servant.

-ma compagne IRL incarne Maenwenn, fille de Mélisandre et Nathanaël, apprentie maga, quand elle peut jouer (ce qui est rare).

-Altaïr (une sorte d'Assassin's creed blindé d'objets magiques) était interprété par un joueur qui ne voulait pas de mage mais qui a fait quelques parties avec nous

-des trois autres magi: Gilles de Jerbiton et Estrella de Bonisagus ont vu leur deux joueurs partir vivre à l'étranger donc nous les jouons collectivement quand le besoin s'en fait sentir et le MJ développe de temps en temps des intrigues en lien avec leur personnalité / traits de caractère. Le dernier mage est celui du MJ (Orion de Verditius). Il sert un peu de macguffin ou de coup de pouce du MJ (au départ on devait jouer en MJ tournant, mais au final cela ne s'est pas fait donc on a gardé le perso comme homme à tout faire :mrgreen: )

Sauf exception, depuis l'apparition du personnage de Picard d'Ex-Miscellanea il y a donc trois joueurs réguliers et une quatrième lorsque le personnage de Maenwenn apparaît.
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Re: [CR] Ars Magica 3eED (campagne et blog complet)

Message par Thibor »

D'une visite à Val Negra, l'Alliance oubliée (prémices...) (printemps 1160 et saisons suivantes):

(notes reconstituées à partir de minutes de Conseils de l'Alliance et des journaux personnels des Magi)

-Un Archimagus de la Maison Flambeau déposa une réclamation auprès du Tribunal d'Occitanie concernant les ouvrages Ignem que Calebaïs avait échangés auprès de Doïsseteppe. En effet, il invoquait la propriété intellectuelle de ces ouvrages et réfutait le droit aux autres Alliances d'en faire commerce ou échange. L'affaire fut inscrite au rôle de la prochaine session prévue en 1165, sauf à ce qu'un Certamen ne les départagea d'ici là, comme le veulent les usages hermétiques en pareil cas.

[...] Nos contacts à Doïsseteppe nous apprirent les éléments suivants :
La requête était celle de Vancasitum de Flambeau, Pontifex de Val Negra, Doyen des mages de tout le Tribunal d'Occitanie, que l'on avait pas revu depuis des décennies. Il disait avoir été jadis le Parens de Pitsdim, et que ce dernier lui aurait en réalité servi de prête-nom s'agissant de la paternité de ces puissants sortilèges. Bien qu'autrefois il laissa son ancien apprenti s'en octroyer tout le mérite, devant l'usurpation qu'en faisaient les pilleurs de tombe de la prétendue Nouvelle-Calebaïs, il se devait de restaurer la légitimité de ses propres travaux. Outre ces arguments il n'apportait pas de preuve matérielle.

D'après nos connaissances en Droit Hermétique, le système judiciaire est accusatoire (c'est donc à nous de prouver que nous sommes dans notre bon droit) et il se pourrait bien que son statut hermétique suffise à emporter les voix des membres du Tribunal, d'autant que nombre d'entre eux (des jeunes Magi moins chanceux que nous ou de vieux frustrés) avaient pu déjà prendre ombrage de l'essor soudain de la Nouvelle-Calebaïs.

Par ailleurs, en tant que vassal de Doïsseteppe où siège le tribunal, nous pouvions également bénéficier de plusieurs soutiens: ceux qui faisaient passer l'intérêt politique et le statut hermétique de Doïsseteppe au dessus des rivalités individuelles. Pour rappel, Doïsseteppe usurpa à Val Negra voici des décennies la présidence du Siège du Tribunal, et pourrait voir dans notre affaire une opportunité de s'affranchir un peu plus de cette vieille Alliance hivernale. Mais Vancasitum étant de droit le Magisterissimus du Tribunal d'Occitanie, plusieurs membres pourraient être effrayés de réveiller ce vieux dragon et nous condamner pour le rendormir et conserver leur pouvoir.

-Trois pistes furent suivies par les Magi pour en apprendre plus:
1) Nous questionnons Uderzo. Pitsdim est-il l'auteur des ouvrages Ignem? Des livres de sort Ignem? A-t-il souvenir du maître de Pitsdim? Pouvons-nous contacter un Magus ayant traverser le Crépuscule final? S'il ne sait pas, connaît-il une personne qui pourrait nous renseigner?
2) Gilles envoie une lettre à la Rhûne, spécialiste des Crépuscules, pour demander comment nous pourrions contacter un mort.
3) Nous demandons à Malores de relever toutes les occurrences aux sorts de Pitsdim les plus puissants dans les ouvrages Ignem (tomes, pages, que dit le passage) afin d'avoir des arguments si nous devons aller au Tribunal.

-Voilà les résultats de notre enquête:
Nous constatons que les ouvrages Ignem sont en effet d'une écriture différente de celle des sorts (Comète, ...) mais Pitsdim a pu changer d'écriture en plusieurs décennies de vie (à cause des diadèmes par exemple) ou bien cela a pu être mis au propre par un scribe. Il est également possible que Pitsdim ait "emprunté" ce livre à Val Negra, son Alliance mère, en omettant de le leur rendre ! Nous y trouvons d'ailleurs des annotations de sa main lorsqu'il s'y est replongé pour inventé ses sorts.
La Rhune nous répond qu'un Magus ayant connu le Crépuscule final ne laisse pas de fantôme de Magus derrière lui, ce que confirme Uderzo, ce a quoi il ajoute qu'il est peut-être possible de s'en remettre à la mémoire du corps, à condition de mettre la main dessus. Malheureusement Mélisandre de Merinita a fait brûler le cadavre de Pitsdim après l'exploration de Calebaïs. Il est certain que Pitsdim a inventé les sorts, mais concernant les ouvrages il ne se souvient pas.

-A l'instigation de Mélisandre, ce génie incompris, nous interrogeons Igack:
Igack nous confirme que ce sont bien des écrits de Pitsdim, que son Parens avait déjà injustement voulu usurper à l'époque, Mais qu'en est-il de la valeur juridique du témoignage d'un familier, forcément parti pris? A la connaissance d'Uderzo, interrogé, il n'y a pas de précédent sur le sujet, mais le Code Hermétique a pu évoluer depuis son décès.

-Les Magi cherchent des traces d'une précédente réclamation dans les bibliothèques de Doïsseteppe, et tentent de comparer les ouvrages de Pitsdim avec ceux de son Parens:
Il n'y a aucune trace de çela dans les archives du Tribunal. Ils avaient donc sans doute réglé ça par Certamen, et comme plus personne n'en a entendu parler, il y a de bonnes rasons de penser que Pitsdim avait du gagner son duel contre son Parens.
Il n'y a pas d'ouvrage de Pitsdim à Doïsseteppe car il venait de Val Negra ! Il n'y en a pas non plus du plaignant qui lui est toujours à Val Negra.

Finalement, incapables de trouver une solution indirecte, les Magi décident de se rendre à Val Negra à l'aide de Picard, qui en fut le dernier apprenti.
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Message par Thibor »

D'une visite à Val Negra, l'Alliance oubliée (été 1164):

En l'an 1164, alors que les feuilles jaunissaient à l'approche de l'automne, les Magi se décidèrent à aller visiter l'alliance légendaire de Val Negra. Celle-ci, réputée disparue depuis des décennies, présageait de savoirs anciens et de secrets oubliés.... mais elle augurait aussi d'un dénouement aux accusations que Vancasitum de Flambeau avait portées à l'encontre de la nouvelle Alliance de Calebaïs. Estrella de Bonisagus, Nathanaël de Tytalus et Picard d'Ex-Miscellanea, accompagnés de l'apprentie Maenwenn et de quelques servants, chargés en Virtus et en or, se préparèrent à prendre la route.

Ainsi en ce clément mois de Septembre, Maenwenn de Bjornaer métamorphosa le groupe d'aventuriers en louveteaux qui grimpèrent dans un panier d'osier emporté dans les airs par les griffes d'une des créatures fabuleuses de l'alliance : un hippogriffe.

Après quelques heures de vol, guidé par Picard d'Ex Miscellanea, le groupe survola le village de Perdut, petit bourg oublié et blotti entre les montagnes loin de toute route passante, pour finalement arriver au sommet d'une falaise surplombant un corridor rocheux. Picard indiqua alors une caverne proche où résidait la gardien du passage vers Val Negra, Temtisius d'Ex-Miscellanea et s'arrêta quelques instants en sortant de la grotte. Le Magus porta sa main à l'amulette autour de son cou et, récitant quelques mots anciens, se perdit soudain dans la contemplation du passé. Il apprit quelques heures plus tard au groupe que Temtisius, le gardien, avait quitté la grotte à dos de griffon.

Les aventuriers s’engagèrent alors dans le corridor étroit tandis que les hautes falaises de roche nue et balayées par les vents engloutissaient l’horizon. La marche monotone des héros semblait sans fin tant le chemin était austère et tranquille mais finalement Picard désigna une colonne moussue sur laquelle quelques symboles anciens de Val Negra subsistaient encore et le groupe monta le campement. Alors qu'à l’horizon le soleil plongeait dans l’abysse entre les deux falaises rocheuses, ses lueurs fugaces enflammèrent le ciel, projetant sur la roche nues des trainées vives semblables aux flammes de l'enfer. Ce fut sous ces sombres hospices que le groupe s'endormit, pour la première fois sur les terres de Val Negra, la sombre vallée...

Dire que la la première nuit sur les terres de Val Negra fût agitée serait loin de la vérité. Chaque Magus raconterait sans doute une histoire différente mais tous vous diraient que leurs cauchemars les plus secrets prirent corps. Certains se réveillèrent en hurlant, d'autre restèrent prostrés dans un silence douloureux jusqu'aux premières lueurs de l'aube. Et les sept jours qui suivirent éprouvèrent tout autant nos valeureux aventuriers. Si le jour le chemin était morne et fatigant, les nuits étaient loin d'être reposantes. Heureusement, toutefois, alors que les Magi approchaient du Sanctum perdu, les rêves enfiévrés s'évanouirent progressivement jusqu'au jour où les Magi aperçurent les murailles de Val Negra.


~~~~O~~~~


Nichées au cœur du corridor, les murailles de l'Alliance légendaire semblaient littéralement sortir des parois, percées en leur sein d'une unique porte de bois abritant désormais autant de clous que de vers.
Passant rapidement devant un garde somnolent, les Magi demandèrent audience à leurs hôtes, sachant que ceux-ci devaient sans doute déjà avoir senti leur approche. Ce furent deux intendants humains qui accueillirent les Magi, Romulus et Rémus, intendant de l'Intérieur et de l'Extérieur de l'Alliance de Val Negra.

Dès lors les Magi furent escortés et purent visiter à loisir une alliance aussi étrange que vieille et aussi merveilleuse que délabrée. Finalement ils rencontrèrent, au hasard de leurs pérégrinations sans doute autant que par leur demande répétée auprès de leurs hôtes, les Magi résidant dans ce lieu.

Lumistus de de Criamon et Abbadon furent les premiers à apparaitre aux aventuriers. Le premier se montra aimable et clairvoyant mais hélas un peu trop absorbé dans le flot du temps pour percevoir clairement la situation des nouveaux venus. Le second se montra plus prolixe. Il accueillit les visiteurs via l'un des nombreux crâne de l'alliance : soulevé par une force invisible, le crâne s'était présenté aux Magi et les avait entretenu la soirée durant et jusqu’au souper.

Quand enfin les Magi se couchèrent Estrella de Bonisagus fit d'étranges rêve, ce qui n’était pas à son habitude, mais sans doute le Regio hautement magique de l'Alliance avait-il affecté ses pensées...

Toujours est-il que le matin suivant Abbadon s'ouvrit aux Magi : il avait besoin d'eux pour lutter contre les force des enfers, dans le combat éternel qui les oppose aux cieux. Il avait besoin que les Magi volontaires partent pour la cité de Tajelyn. Mais soudain, alors qu'Abbadon leur exposait sa requête, Estrella sembla avoir un mauvais mot et Abbadon en prit ombrage. Accusant la noble Bonissagus d'être envoyée par les démons, il activa l'alerte de l’Alliance, hurlant que les démons arrivaient !

Nathanaël tira son épée, la foi au cœur, se préparant à déchaîner les foudres de Dieu sur le premier démon venu. Il ressentit la présence du Malin, pulsant violemment en ondes chaudes et poisseuses, non loin. Indiquant la direction à Picard, celui-ci creusa au traversa de la pierre un couloir menant les Magi vers la source du mal. Dispersant par ses incantations des tonnes de roche, Picard ouvrit rapidement la voie vers une salle ancienne. Au sein de la falaise, loin de la lueur du jour se trouvait une pièce ornée de runes et d'écritures antiques. Au milieu de cette pièce se tenait, majestueuse, une statue d'Hermès. Celui-ci indiqua Picard, était le sceau qui maintenait fermé la porte des Enfers affleurant sous Val Negra.

Attendant les démons les Magi se préparèrent au combat, et ils attendirent encore, et encore... jusqu'à ce que l'évidence leur saute au yeux : il n'y avait pas d'invasion démoniaque, Abbadon n'était qu'un vieux mage gâteux et paranoïaque qui avait cru son pire cauchemar arrivé suite à quelques mots malencontreux d'Estrella de Bonisagus...

Dépités, les Magi ressortirent de la falaise pour trouver l'Alliance en effervescence. Les 300, les troupes de Val Negra, s'étaient positionnées au sommets des murailles à présent entourées d'un mur de flamme plus redoutable que les feux de l'enfer. Et ces troupes étaient commandées depuis la tour la plus haute de la muraille par un individu entouré lui-même de flammes : Vancasitum de Flambeau, doyen de la maison Flambeau. Les braves aventuriers rejoignirent alors rapidement le haut de la tour pour découvrir quelques instant plus tard le visage véritable de Vancasitum. C'était un vieillard rabougri et un peu hagard mais plus que tout particulièrement déçu que l'attaque des démons ne soit qu'une fausse alerte.

-"C'est la fin ?" dit le vieillard, sans que les Magi sachent s'il s'agissait de la fin de l'alerte ou la fin de leur existence suite à l’attaque des démons.

-"Ou le commencement" répliqua Estrella.

Toutefois, avant même que le vénérable Flambeau ne pose davantage de questions au sujet de l'alerte, Estrella reprit l'initiative :

-"Pourquoi portez-vous de telles accusations ?" demanda-t-elle, brandissant l'acte d'accusation du Magistère Flambeau contre la Nouvelle Calebaïs.

- "De quoi parlez-vous ? Ce n'est pas mon sceau" répondit doucement le vieillard.

Les Magi de la Nouvelle Calebaïs se regardèrent alors intensément, comprenant qu'ils avaient été dupés. Lorsqu'ils analysèrent attentivement la missive à leur retour, ils découvrirent des traces de magie résiduelle d'un puissant sort d'occultation qui empêchait tout Quaesitor trop curieux de se poser des questions. Nul ne saurait dire si c'était la présence d'un magistère Flambeau qui enflamma aussi vivement leurs esprits mais les Magi en virent bientôt à imaginer les tenants et les aboutissants de cette machination. Leurs débat auraient pu durer longtemps mais ils furent abrégé par le feu de Vancasitum : à la demande des Magi de la Nouvelle Calebaïs, il fût signé par son sceau une lettre comprenant les engagements suivants:
1) Val Negra et la Nouvelle Calebaïs se déclarent par la présente alliées
2) Les deux Alliances décrètent une Marche des Mages contre l'auteur de la lettre falsifiée
3) Vancasitum de Flambeau rappelle à tous qu'il est doyen du Tribunal d'Occitanie et énonce que la lettre est bien un faux, notamment son sceau qui ne peut en aucun cas être le sien.

Dès lors Val Negra et la Nouvelle Calabaïs furent unies dans la guerre qui s’annonçait contre leurs ennemis communs : selon toute vraisemblance des Magi de Doïsseteppe.


~~~~O~~~~

Le lendemain les Magi répondirent favorablement à la demande d'Abbadon : ils acceptèrent tous de partir pour Tajelyn lutter contre les forces démoniaques et par quelques passes magiques le puissant nécromant emporta les Magi vers leur destin, non sans les avoir prévenu du danger et de l'éventualité de n'en jamais revenir.

La cité de Tajelyn était assez similaire à ce qu'aurait pu être Val Negra à ses heures de gloire mais les habitant étaient pour le moins étranges. Ils semblaient eux aussi d'un autre âge, sans doute un âge révolu ou un âge impossible n'ayant jamais pu exister. En effet des Diedne côtoyaient les autres Magi comme si jamais ils n'avaient été frappé d'anathème. La Troupe en conclut que les Magi n'étaient pas vivants, mais des rêveurs, des morts, des âmes perdues dans le Crépuscule, ou toute autre situation dont Abaddon aurait pu profiter.

Coupant court aux considérations temporelles, les Magi de la Nouvelle Calebaïs prirent en main la Troupe de mages : combien de démons, quelles étaient leur tactiques et plus encore pourquoi attaquaient-ils Tajelyn ? Et comment fermer le passage des démons ? Faudrait-il bloquer la porte des enfers par un sceau hermétique ? Ou bien une relique serait-elle suffisante pour fermer la porte ?

C'est en commençant un discours enflammé sous l'égide de Nathanael qu'un démon fût démasqué, par le feu même invoqué à cette heure par le Magus. L'engeance du démon fut rapidement réduite au silence éternel tandis qu'une Maga sortit du lot pour s'approcher des Magi : Marie Dieu-le-Fils.

Chevauchant une licorne et armurée de blancheur, Marie Dieu-le-Fils s'avança et présenta son âme comme le sceau éternel qui refermerait la porte des enfer. Et ainsi elle planta son épée en terre, clef d'éternité et prison perpétuelle d'une conscience bénie.

Les Magi réapparurent quelques instant plus tard à Val Negra, leur passage à Tarjelyn disparaissant aussi vite qu'un rêve aux lueurs de l'aube mais en lieu et place de l'aube c'était un halo blanc, immaculé qui baignait à présent leur regard. Par son sacrifice Marie Dieu-le-Fils avait rejoint le rang des saintes et les Magi contemplaient à présent son sépulcre.

Or l'apparition d'un Regio divin au sein d'une alliance de Magi aussi vielle que Val Negra n'allait pas sans gène c'est pourquoi une crypte fut bâtie afin de limiter l'emprise de la sainte sur les environs. Et tandis que certains mages de la Nouvelle Calebaïs scellaient définitivement la porte des Enfers, une autre partie s'intéressa à la bibliothèque. En restaurant le registre, les Magi découvrirent avec plaisir et sans doute aussi avidité les secrets nombreux que recelaient ces antiques archives. Ils se résolurent à les restaurer pour Val Negra en échange du droit de copie de ces ouvrages.

Les premières consultation du registres permirent ainsi la découverte des ouvrages suivants :
- Connaissance des animaux fabuleux (phénix) 0 à 6
- Connaissance des démons 0 à 4
- Connaissance de la magie draconique 0 à 12
- Lier un familier +9
- Connaissance de Doïsseteppe 0 à 12 (lieu et habitants)
- Histoire de l'Ordre de Mercure 0 à 6
- Histoire des Diedne 0 à 6
- Histoire de l'ordre de Mercure 0 à 6
- Histoire de la noblesse Aragonaise 0 à 7
- Marchandage 0 à 7
- Histoire des personnages célèbres de l'Ordre d'Hermes
-1200 niveaux de sorts

Picard restaura par ailleurs immédiatement les ouvrages en arabe traitant de la contrefaçon afin de découvrir autant que possible sur celui ou celle qui avait contrefait le sceau de Vancasitum...

Enfin avant de quitter Val Negra, il récupéra les affaire de son maître Temtisius, parti se reposer définitivement, et scella par la roche la grotte de ce dernier, clôturant par la même son passé et son avenir au sein des deux Alliances.
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Thibor
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D'une fuite face à un Dragon à de nouvelles amitiés (automne 1164):

A l'automne 1164, un groupe de Magi, de Compagnons et de servants décida de suivre la piste d'un dragon féérique dans la forêt de Conflans, en plein cœur du Comté du Couseran. Dame Mélisandre de Merinita, Nathanaël de Tytalus, leur fille, Maenwenn de Bjornaër, accompagnés par Luigi Vasco di Firenze, l'herboriste, Gloïn le nain, Wulfgär le muet et quelques gardes furent déposés par la magie d'Orion de Verditius à quelques encablures de Saint-Girons, une grosse bourgade fortifiée.

Non loin de la Troupe, une étrange forêt, aux feuilles ressemblant à des fleurs, belle et ensorcelante, était dominée par les Pics d'Estats et d'Anetho. Les arbres étaient immenses et anciens, obnubilant ma Dame qui fut guidée par sa fille jusqu'à un oratoire sur une petite colline surplombant la forêt. A l'intérieur, une statue de Saint, le protecteur de la ville toute proche, tira des grimaces à Mélisandre qui s'éloigna en marmonnant.

En descendant de la colline en direction de la forêt, ils rencontrèrent un pâtre, défiguré par une cicatrice impressionnante. S'en suivit une discussion menée à bâtons rompus par Maenwenn qui aperçut de vieilles images dans l'esprit du garçon. Enfant, perdu dans la forêt, il fuyait une créature immense et sauvage quand surgit des buissons une griffe, longue et acérée, qui le défigura à jamais. Sur un baiser de la jeune fille au berger, la Troupe partit en direction de la forêt, tandis que Dame Mélisandre tentait de convaincre Nathanaël de se débarrasser de la statue du Saint pour obtenir audience auprès du Dragon.

La Troupe décida d'attendre la tombée de la nuit pour rejoindre l'oratoire et diminuer, en détruisant l'idole, la puissance de l'aura divine des environs. Dame Mélisandre s'endormit au pied d'un arbre et se mit à rêver de la forêt. Elle entendit de puissants hurlements, suivis du bruits de troncs s'écroulant au milieu des bois. Elle se réveilla la tête emplie d'une belle musique. Pendant ce temps Luigi ramassait des plantes et les autres Magi s'enfoncèrent quelque peu dans la forêt, en quête d'une piste ou d'une sente. La pluie se mit à tomber, violente.

Dame Mélisandre était bercée par le son de la pluie, qui se transformait au fur et à mesure en une étrange musique. Elle écoutait la forêt chanter, enivrée par l'odeur douce de la mousse. Maenwenn essaya de réveiller sa mère qui dansait les yeux fermés au milieu des arbres tandis que la forêt prenait de plus en plus une apparence féérique. Ma Dame récita une ancienne prière Diedne en guettant la réaction des arbres et progressa dans le Regio, suivie par Nathanaël. Gloïn, bien inspiré de ne pas laisser les gardes et le reste des compagnons en arrière, les aida à rejoindre les Magi. Luigi, bien trop rationnel, ne les suivit pas. Les animaux de la forêt s'étaient rassemblés autour des arbres chantants et étrangement certains d'entre eux semblaient effrayés. La musique changea peu à peu tandis que les arbres accélérèrent leurs mouvements. Luigi ne put s'empêcher de ramasser des plantes malgré les regards noirs de certains membres de la Troupe.

Agacée de la lenteur des évènements, Dame Mélisandre s'entailla la main avec sa dague et posant sa paume sanglante sur un des tronc elle anima l'esprit de ce dernier, le questionnant sur le repère du Dragon. Malheureusement l'arbre désormais éveillé ne sut que répondre. Nathanaël essaya de crier une invitation dans l'ancienne langue draconique, mais aucune réponse ne lui parvint.

Découvrant des passerelles dans les arbres, la Troupe s'encorda et abandonna la clairière chantante. Peu après une voix de femme affolée leur cria de fuir tandis que les branches s'écartaient sur le passage de quelque chose de puissant et de lourd. Avant que les Magi ne puissent intervenir, un arbre s'écroula, blessant légèrement Maenwenn qui tentait d'aider les soldats. Ma Maitresse s'empressa de dresser des cercles de protection contre les animaux magiques et les êtres féériques des forêt, espérant arrêter le Dragon. Gloïn se jeta alors sur la femme qui venait d'apparaître, les cheveux en bataille et le visage exprimant la terreur. Persuadé d'avoir trouvé la responsable du chaos ambiant, rendu sourd par un désastre magique de Nathanaël de Tytalus qui tentait de ramener de l'ordre sans succès, le nain s'employa à faire taire la pauvre femme.

Un deuxième arbre s'écroula mais sans faire de dégâts tandis qu'un nuage vert et acide se répandait autour d'eux. Nathanaël s'empressa de créer une bulle d'air autour de ses compagnons, dont la pauvre folle désormais fermement maintenue par Gloïn. Deux dragons verts, dont l'un paraissait particulièrement colérique, tournaient autour de la Troupe. Les Magi essayèrent de parlementer avec eux mais les créatures, qui s'avèrent être un seul et même Dragon à deux têtes et deux personnalités, étaient peu intelligentes et loquaces. Elles exigèrent de leurs prisonniers un tribut de nourriture pour les laisser quitter les lieux mais avant que quiconque ne puisse accepter une des deux têtes entraîna l'explosion du nuage de gaz.

La Troupe se réveilla dans un état extrême de fatigue, le corps recouvert d'emplâtres que Luigi s'efforcaient de réaliser en nombre suffisant. Une fois tout le monde au repos il explora la zone, ramassant des écailles de dragon, de la végétation calcinée et subtilisant même une mèche de cheveux de l'étrange sauvageonne. La femme leur apprit qu'elle se nommait Germonde et qu'elle résidait à l'Alliance de la Crête des Brumes. Après une enfance difficile à Saint-Girons, elle était devenue bergère par défaut et a un jour disparu dans la forêt avant d'être recueillie par des Magi. Depuis, elle ramassait des feuilles dans cette forêt pour ses étranges bienfaiteurs. Orion de Verditius, appelé au secours et intrigué par son récit, analysa le contenu de ses poches et y découvrit des pions de Virtus Herbam (3) sous la forme de feuilles. Décidant de se venger tout en n'énervant pas trop le Dragon, les Magi achetèrent à un berger des environs une dizaine de moutons, puis lui firent perdre la mémoire des derniers évènements. Après avoir nourri les bêtes de champignons hallucinogènes de l'Alliance, ils charmèrent les animaux par la magie pour les conduire au cœur de la forêt.

__________________________________________________________________________________

Une réunion du Conseil des Magi décida de reconduire Germonde à la Crête des Brumes, bonne occasion de rencontrer ses voisins et de comprendre un peu mieux les problèmes rencontrés par ces derniers avec le Carrefour des Vents au sujet de sources de Virtus. Malheureusement la jeune femme semblait peu coopérative et Dame Mélisandre fut obligée de l'intimider pour qu'elle ouvre le chemin. Finalement la Troupe parvint jusqu'à une gigantesque tour rectangle s'élançant en haut d'une affleurement rocheux. Quatre dragons de pierre protégeaient les angles de cette Alliance bâtie en 1067 par Consuella. Après une courte négociation avec des servants, la porte s'ouvrit et les compagnons pénétrèrent dans une grande salle, et furent accueillis par un Magus, Grimgroth.

Confortablement installés à l'étage, ils racontèrent leur aventure avec le Dragon et le retour de Germonde afin d'instaurer des liens amicaux entre les deux Alliances. Tandis que Maenwenn était entrainée dans une dispute familiale après avoir offert un livre de Calebaïs sur les familiers à Grimgroth qui semblait de son côté avoir quelques difficultés avec son corbeau, elle s'en alla bouder avec ce dernier. Les négociations reprirent et trois décisions furent notifiées sur un parchemin:
-des plants de rhizomes qui produisent du Virtus Corporem sont offerts à la Crête des Brumes en échange de l'équivalent en Virtus Herbam (3 pions pour 3 pions)
-des copies des nombreuses cartes dont disposent Calebaïs sont échangées contre des sorts Intellego
-des pions de Virtus Auram sont échangés contre du Virtus Virtum

Radoslav Angueloff, le chevalier bogomile, fut invité à séjourner à la Crête des Brumes pour discuter de catharisme avec Grimgroth. Au retour, la Troupe décida de faire le tour de ses possessions et alliés et s'arrêta quelques jours à Foix, Blancastel et Tarrascon.
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Thibor
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Message par Thibor »

D'un étang maudit à une fontaine sacrée (automne 1164):

Depuis de longues années Nathanaël de Tytalus relançait régulièrement le Conseil des Magi sur la recherche et l'anéantissement d'auras démoniaques notoires dans les environs de Calebaïs. De nombreux plans et cartes avaient permis une localisation plutôt précise de ces derniers, et si les récents affrontements entre l'Alliance et les démonistes s'étaient terminés à l'avantage de ma Maitresse et ses alliés, nombre des Magi restaient quelque peu échauffés. A l'automne 1164, le pourfendeur de démons, comme il aime à se faire appeler, réussit néanmoins à convaincre Dame Mélisandre de se joindre à lui et à une petite expédition lourdement armée. Sa destination était un plan d'eau quasi asséché, connu des vulgaires comme l'étang du Diable.

Ma Maitresse quitta l'Alliance sur le dos d'un hippogriffe, provoquant Nathanaël de Tytalus pour une course aérienne qu'elle remporta aisément. De mauvaises langues racontent encore qu'elle tricha grâce à sa connaissance de la magie Animal, créant puces et tiques qui ralentit l'équipage de son adversaire. Celles et ceux qui connaissent Dame Mélisandre savent bien qu'elle ne s'abaisserait pas à de telles extrémités.

Elle établit un campement au pied de la falaise permettant d'accéder à l'étang du Diable, après un rapide survol des lieux. En effet une dizaine d'hommes d'armes dont son vaillant protecteur le taciturne Wulfgär devaient rejoindre les lieux à pied.

Enfin réunis, les hommes s'encordèrent et commencèrent l'ascension. Ma maitresse usa de son don de Double Vue et prévint ses compagnons que la triste mare à moitié asséchée avait une toute autre apparence dans le Regio. Insectes et cadavres d'animaux en grand nombre y tapissaient le sol totalement sec. Elle essaya de plonger une ligne dans le trou d'eau, pendant que Nathanaël de Tytalus inspectait les lieux sous la protection des soldats. Hélas l'aura des lieux transformait déjà les émotions des Magi comme de leurs Sodales.

Sentant son esprit s'obscurcir, le Tytalus invoqua sa puissante barrière de protection contre le Malin, et invita ses compagnons à le rejoindre. Il était hélas trop tard pour Dame Mélisandre, qui happée par sa haine de Saint-Michel et de la malédiction qui lui avait été apposée, tenta de lancer un sort contre son ami d'enfance. Heureusement pour le Tytalus, il eut le réflexe de brandir sa sainte épée, obligeant ma maitresse à reculer. Jurant qu'on ne la reprendrait plus à aider le Magus, elle rejoignit le bord de la falaise et commença la descente, accompagnée par une partie des hommes d'armes.

Hélas, Nathanaël de Tytalus choisit cet instant pour s'en prendre directement aux créatures démoniaques qui sommeillaient en ce lieu. Douze fumerolles à l'odeur pestilentielle jaillirent du sol maudit et si l'une d'entre elles fut chassée par le Magus, il ne put empêcher une des cordées de chuter de la falaise. Trois hommes s'effondrèrent sur les roches en contrebas, dont l'un à l'article de la mort. Ma Maitresse fit de son mieux pour soigner les blessés, ralentissant grâce à ses talents et quelques potions la venue de la Camarde. Ainsi Estrella de Bonisagus put concentrer ses efforts à leur retour à Calebaïs et sauver le moribond.

Orion de Verditius et Picard d'Ex-Miscellanea, informés, retournèrent en compagnie de Nathanaël de Tytalus sur les lieux, survolant à bonne distance l'étang maudit. La puissante magie élémentaire du Flamen nouvellement arrivé dans l'Alliance fit merveille, et la terre comme la roche furent pulvérisées sur une grande profondeur. Dans le Regio les choses se passaient quelque peu différemment ; le puits nouvellement créé se remplissant d'eau tandis que les squelettes des animaux depuis longtemps retournés à la fange se mettaient à nager!

De houleux débats enflammèrent le Conseil des Magi extraordinaire convoqué peu après. Certains parmi les compagnons de ma Dame souhaitaient enterrer le lieu maudit et l'oublier. D'autres conseillèrent à Nathanaël de Tytalus de se servir de son épée bénie pour fermer le Regio démoniaque mais ce dernier s'y refusa catégoriquement. La situation se sclérosait et semblait inextricable quand ma Maitresse, toujours aussi habile et prompte à chercher une solution à contenter tous les Magi, proposa d'utiliser l'épée du chevalier de Montpallier. Il lui fallut expliquer comment elle avait dissimulé la sainte arme au moment de sa disparition mais quelques pirouettes sémantiques suffirent semble-t-il à convaincre le Conseil de sa bonne foi. Et puis l'Alliance disposait d'une porte de sortie, quelque soit les motivations de Mélisandre de Merinita au départ.

Le lieu où a été enterré l'épée était devenu un lieu de culte pour les nones du couvent de Sainte-Douceline, une fontaine d'eau bénite issue d'un étrange miracle (voir ici pour les détails). D'après Nathanaël de Tytalus, en voulant dissimuler l'emplacement où était dissimulée l'épée, ma maitresse avait choisit un lieu à l'aura divine déjà existant. Ainsi selon elle, les auras féériques et magiques de la région ne seraient pas perturbées. Elle n'avait cependant pas prévu que la sainte relique enchâssée dans le pommeau de l'arme influencerait à ce point le Regio. Les nones, découvrant en pleine sécheresse une nouvelle source d'eau fraiche et pure, y virent l'intervention de la Sainte Vierge et bâtirent un oratoire afin de se recueillir.

Nathanaël de Tytalus et Mélisandre de Merinita, considérés comme responsables à part égale de la situation, furent mandatés par le Conseil pour régler la question définitivement. Bien entendu la rancœur du Magus à l'encontre de ma Maitresse rejaillit une nouvelle fois, et si aucun d'entre eux ne voulut me livrer les détails, l'arrivée à Sainte-Douceline se transforma en catastrophe. Trois sœurs priaient devant la fontaine lorsque les deux Magi arrivèrent sur les lieux. Après leur départ, Mélisandre de Merinita utilisa sa magie pour creuser le sol sous l'oratoire mais l'aura sainte s'en prit à son esprit. Fermant les lieux et criant de dégoût, elle fuit dans la forêt, tentant de se transformer en loup pour s'éloigner prestement. Enragé, sans doute déçu par les cachoteries de Dame Mélisandre ou tout simplement jaloux de la réussite de la Maga, le Tytalus toucha de la sainte lame du chevalier de Montpallier le corps de ma maitresse. Au même instant toutes les cloches du couvent se mirent à sonner à tout rompre, créant un vacarme entendu des lieues à la ronde.

Dame Mélisandre tomba inconsciente, sa forme lupine enfin complète, et aucune des tentatives du Tytalus, bien penaud, ne permit de la ramener à elle. Il revint la tête basse à l'Alliance, une nouvelle épée à la ceinture mais son amie, la mère de ses enfants, comme morte entre ses bras. Estrella de Bonisagus, égale à elle-même, refusa de s'approcher du corps, arguant de son aversion pour les choses divines. Réfugiée dans son Sanctum, elle disparut pendant de nombreux jours à la vue des habitants de l'Alliance. Orion de Verditus, observant le corps inerte et l'épée responsable de ce chaos, affirma alors que l'âme de ma maitresse avait disparu et qu'elle ne se trouvait pas dans la lame. Entendant cela, des dizaines de Furetons entamèrent une plainte funèbre qui endeuilla l'atmosphère durant de longues heures.

Essayant d'en savoir plus et de rattraper sa terrible erreur, Nathanaël de Tytalus, accompagné d'Orion de Verditius et de Malores, ancienne sœur du couvent, revint sur ses pas. Ils découvrirent la source tarie, et Malores expliqua aux Magi que récupérer l'épée avait été un blasphème tel que sans doute la responsable avait été punie par Dieu. Selon elle seule une visite au couvent, tenter de rétablir la sacralité de l'oratoire et se faire pardonner des sœurs, permettrait de ramener Dame Mélisandre à la vie.

Ils se rendirent donc au couvent, mais aucun détail ne fut diffusé au sein de l'Alliance sur les évènements qui se déroulèrent entre les murs trois fois saints du monastère. Le Conseil des Magi entérina cependant la décision de construire un oratoire à Saint-Michel là où l'épée serait plantée, proposition faite à la sœur supérieure par Nathanaël de Tytalus qui lui expliqua les raisons de l'involontaire profanation. Sondant le cœur innocent du Magus, les sœurs acceptèrent de pardonner, et un léger filet d'eau se remit à couler là où quelques heures auparavant se trouvait l'épée de Montpallier. Au même instant l'âme de Dame Mélisandre réintégra son corps, et tous sentirent dans les mois qui suivirent que nul écart ne serait pardonné au Tytalus...

Nathanaël de Tytalus se rendit au cœur de l'étang du Diable, y dressant l'épée de Montpallier pour clore le chapitre et faire disparaître les derniers effluves démoniaques. Un oratoire fut construit sur ce lieu jadis maudit, et désormais un vieil ermite se charge d'entretenir les environs.
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D'une histoire de fantômes, de démons et de dragons, première partie (hiver 1164):

A l'hiver 1164, pendant les préparatifs de Noël, le Conseil des Magi se montra plus houleux qu'à accoutumée. Les cauchemars récurrents au sein de l'Alliance depuis plusieurs années avaient commencé à affecter les Magi, et l'incapacité de tous à trouver la créature démoniaque qui avait survécu à cette sombre période les hantait tous. La situation était suffisamment tendue pour que Nathanaël de Tytalus, se sentant attaqué, se décida à aller prendre l'air à l'extérieur de l'Alliance.

Il fut question lors des échanges qui suivirent du remboursement de la dette de l'Alliance auprès du banquier juif du Comte de Foix. Selon Estrella de Bonisagus, un des clients du banquier était particulièrement intéressé par une forme d'argile jaune très rare, sans doute nécessaire à un rituel. Il fut envisagé par le Conseil qu'un Magus non hermétique utilisait les services du banquier et il fut noté de se renseigner plus avant sur ce mystérieux argile et ses possibilités magiques. Le familier d'Orion de Verditius, un majestueux hibou à l'envergure phénoménale, entra alors à la plus grande joie de la maitresse qui s'empressa de le gaver de morceaux de viande séchée avant qu'il ne quitte à nouveau la pièce aussi étrangement qu'il était arrivé.

Les discussions, d'après les minutes du Conseil rédigées par Sœur Malores, dérivèrent avec l'absence du principal intéressé sur les vulgaires. Une lettre, transmise par un des fidèles du Seigneur d'Acqs, Radoslav, au sujet de l'excommunication des cathares par le Pape lors du Concile de Tours, entraîna un aparté entre Picard d'Ex-Misceallena et ma Dame Mélisandre de Merinita. Les notes sur ce moment sont floues, mais il semblerait qu'ils aient discuté du supposé cannibalisme des chrétiens. Sans nul doute une incompréhension liée au passage du latin et à l'occitan. Je n'ose croire que ma maitresse puisse envisager que les adorateurs du Christ se livrent à de telles hérésies.

Néanmoins Soeur Malores quitta alors la salle pour être remplacée par un jeune homme, copie conforme d'Orion de Verditius jeune, absent lors de ce Conseil comme des précédents. L'absence de leur plus ancien compagnon ne passait cependant pas inaperçue et Dame Mélisandre crut que l'homme, qui, je l'avoue, ressemblait alors trait pour trait à son maitre, était une version rajeunie de lui-même. L'absence de son fameux bourdon, soulevée par Estrella de Bonisagus comme une impossibilité à ce changement d'apparence, ne souleva qu'un haussement d'épaule de ma maitresse. Il avait sans doute vendu son œuvre hermétique pour franchir une des indépassables limites de l'Ordre.

La suite des débats est quelque peu obscure mais fait état d'une conversation au sujet de l'augmentation des auras féeriques dans la région. Ma maitresse, sans doute gênée par ses succès en la matière, s'absenta de la salle du Conseil et donna son apparence à l'un de ses Furetons assurant le service. La discussion semblait tourner en rond lorsque la mention d'un laboratoire marchant déclencha une réaction disproportionnée de ma maitresse, qui tenta de planter son pique à viande dans le bras d'Estrella de Bonisagus, le tordant sur sa peau aussi dure que de la pierre.

Avant qu'elle ne puisse s'expliquer, le jeune Orion prit l'apparence d'un hibou et s'envola, suivi de près par ma maitresse surexcitée. Il n'est pas aisé de reconstituer les faits si longtemps après mais il semblerait que le maitre alchimiste de l'Alliance, Luigi Vasco de Firenze, fut retrouvé inconscient dans son laboratoire. Picard d'Ex-miscellanea et Mélisandre de Merinita, discutant autour du corps immobile, furent surpris lorsque Orion de Verditius, l'ancien, apparut dans la pièce son fameux bâton enchanté à la main. Tellement surpris que ma maitresse lui planta également sa pique à viande dans le bras, faisant couler un sang argenté sur le fer. Le sol se mit à trembler et le jeune Flamen tenta d'interroger Luigi, investissant son esprit de sa magie Mentem, mais tomba lui même inconscient!

Dame Mélisandre, persuadé que la Banshee responsable de leurs cauchemars s'en prenait aux siens l'un après l'autre, se prépara à affronter une créature capable d'échapper à un chasseur de démons de la trempe de Nathanaël de Tytalus. Quelle courage il lui fallut! Mais lorsque la Magus Picard reprit ses esprits, ils comprirent qu'il s'agissait d'une possession par un fantôme, un esprit vengeur, et non par un démon. Il me parait opportun de taire aujourd'hui les mots qui franchirent les lèvres de la maitresse au sujet de son compagnon, le Tytalus et qui résonnèrent dans tout le puits. Hélas il ne s'agissait que de la première scène d'une longue pièce.

L'alerte résonna au sommet du puits, cri des gardes qui ne fut pas suivi de la lourde sonnerie de la Cloche d'Ibyn. Intrigués, les deux Magi se séparèrent et ma Dame descendit au fond du puits vérifier l'ancestral enchantement. Pendant ce temps Picard d'Ex-miscellanea se rendit au sommet, près à déverser sa puissante magie élémentaire sur tout ennemi ayant réussi à franchir les premières protections de l'Alliance. Il ne trouva qu'une jeune femme d'une vingtaine d'années, les vêtements en lambeaux, les jambes ensanglantées par les ronces, qui faisait face en tremblant aux archers de garde. Terrorisée, elle le fut d'autant plus devant la démonstration magique du Magus et si elle se jeta aux pieds de Dame Mélisandre, qui venait de parvenir au sommet du puits, à peine essoufflée malgré sa course sur de nombreux étages, elle finit entourée d'une gangue de glace, permettant aux deux Magi de terminer d'analyser la situation de Luigi avant de se livrer à d'autres mystères.

Le corps pris dans son joyau translucide fut entreposé dans le cellier par une cohorte de Furetons, guidé par Geraldus, leur servant enchanté quelques temps plus tôt par ma maitresse. Arborant fièrement le visage de cette dernière, il avait en moins d'une heure pris l'ascendant sur tous ses frères ou presque. Hélas, trois fois hélas, l'histoire du héros Fureton à la pique ne cessa pas après ces étranges événements et encore aujourd'hui ils sont nombreux à chanter ses hauts faits... Ne devançons pas l'histoire et suivons les deux Magi qui rejoignirent Orion de Verditius dans le laboratoire d'alchimie.

Luigi Vasco de Firenze hurlait comme un damné, toujours inconscient, ce qui eut le don d'énerver ma maitresse. Utilisant sa magie, elle transforma les cris en chant issu d'une langue inconnue. Souriant de contentement, elle fouilla le laboratoire et découvrit une étrange espèce de champignon non loin d'une décoction phosphorescente encore en train de distiller. Intriguée, et toujours à la recherche de nouvelles sensations issues de plantes inconnues, elle avala une rasade de la potion. Malheureusement il s'agissait de la responsable de l'état du pauvre alchimiste, et elle se mit à hurler à tout rompre, se hâtant de rejoindre son Sanctum pour s'y mettre à l'abri. Effrayé, Orion de Verditius utilisa sa magie sur les restes de champignon et son visage pâlit quand il se rendit compte que le fongus s'était répandu sur les murs de tout le laboratoire. Pire, il s'agissait d'un champignon invisible. Pendant ce temps Picard d'Ex-miscellanea, parcourant avec hâte le journal de l'alchimiste, tomba sur des références à la découverte d'un champignon féérique dans un des marais de la Cour de l'Ombre.

Syndarion fut appelé par le Magi pour utiliser ses talents de musicien et calmer l'alchimiste. Pendant ce temps Orion de Verditius débuta l'interrogatoire de la jeune fille, tentant de comprendre comment une simple vulgaire avait pu franchir les pièges du Voile aux Illusions. Elle lui apprit son nom, Germonde, et ses origines, une communauté cathare de Tarascon. Poursuivie par des fantômes, elle avait marché une longue journée éreintante jusqu'à la colline, où les esprits avaient enfin cessé de la suivre. Selon le Magus, elle était dotée du don de Double-vue et avait franchi les mirages de Mormool sans même s'en rendre compte.

Les débats sont quelques peu flous à cet endroit, l'intervention récurrente du tout nouveau héros Fureton Geraldus ne permettant pas aux Magi de comprendre toutes les implications de cette arrivée inopportune. Comprenant néanmoins qu'elle serait plus à l'aise en présence d'un membre de sa communauté, Orion de Verditius se décida à aller chercher grâce à sa magie le seigneur d'Acqs, éminent partisan de l'hérésie. S'en prenant ouvertement à Germonde qui refusait de reconnaître la prééminence de Dame Mélisandre sur la Sainte Vierge, Geraldus tenta de lui enfoncer une pique à viande dans la cuisse. Heureusement le retour de Maître Orion et du chevalier bogomile mit fin à l'esclandre avant que le sang ne coula.

Les Magi décidèrent de garder la jeune fille au secret, en attendant d'en savoir plus sur les fantômes et les raisons de son arrivée, ne croyant pas à une coïncidence. Installée dans une pièce sous surveillance, mais dotée d'un certain confort, elle attendrait le bon vouloir du Conseil. Ce fut une nouvelle nuit de cauchemars pour les habitants de l'Alliance, heureusement adoucie par la certitude d'en avoir trouvé l'origine.
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