Deuxième session faite, celle là a duré environ 3h, avec quelques soucis techniques (on a du passer de Discord à Messenger pour le vocal, suite à un problème mystérieux de bande passante affectant le premier).
Toujours plein de bonnes surprises y compris pour moi, avec une autre partie dont je n'ai pas pu prévoir le dénouement sans pour autant être pris de court. Quelques éléments de mes front sont bien venus se glisser dans l'histoire, mais tout a très vite dévié de ce que j'avais pu envisager pour partir en territoire inconnu et divertissant.
Sur les 3h, on a eu peu de jets de dés, sauf vers le final (et encore), et beaucoup de RP. Est-ce à dire que nous étions un peu "hors sujet" pour DW quand la narration ne déclenche pas de move, ou est-ce qu'on a juste profité de l'ambiance, je sais pas, mais en tout cas on s'est amusé, donc je verrai bien comment se passera la prochaine pour voir si je suis dans les clous...
Session 2:
A l’orée du campement ennemi établi à quelques centaines de mètres de la muraille nord fendue, le Capitaine Straightbacker est reçu par un homologue cynique est méprisant, le Capitaine Romas, des troupes du Duc. Suspicieux quant à la reddition du prince, il mène néanmoins Straightbacker droit vers la tente du Duc, pour pouvoir en négocier les termes.
Dans la tente de commandement, le Duc n’est pas seul, mais outre ses capitaines, Straightbacker y entrevois trois individus inconnus. Un homme mystérieux, vêtu fastueusement de blanc et de bordeaux, qui reste un mystère, et deux femmes en armure, qu’il identifie comme des émissaires de la Princesse Farja, la grande sœur d’Alisias, écartée de l’héritage royal à cause de ses penchants lesbiens trop assumés qui ont fait douter du fait qu’elle porterait un jour un héritier si elle devait régner. Une alliance entre le Duc Obéron et la princesse est donc à peu près certaine.
Après avoir salué le Duc à la manière des militaires, à la désapprobation du capitaine Romas et de ses hommes, Straightbacker commence à exposer les termes de la reddition du Prince. Celui-ci veut se remettre otage au Duc personne, avec sa sécurité assurée par serment, et que tous les hommes, militaires et civils, présents dans le château assiégé d’Amarnne puissent regagner leurs chaumières sans être poursuivis maintenant que les moissons approchent. Le Duc, après avoir brièvement consulté du regard ses étranges convives, accepte néanmoins ces conditions, et demande à retrouver le Prince ainsi qu’une petite suite au lever du jour devant la grande porte d’Amarnne, dont il promet de lever le siège. Straightbacker est raccompagné par un Romas peu amène, qui le raille sur le ridicule dont il se couvre en acceptant d’être le laquais d’un prince indigne.
De retour auprès du prince, après avoir croisé un Guilder résigné, Straightbacker prend ses dispositions pour organiser la suite, qui sera composée de lui-même, deux soldats, un quartier-maître, et trois domestiques d’Alisias.
Le lendemain matin, aux aurores, les troupes du Duc ont reculé comme promis, et Obéron en personne attend avec une petite délégation le prince à la grande porte. La reddition est signée dans les règles, et un petit chariot est mis à disposition du prince et de sa suite, que ses soldats encadreront. Malgré des doutes visibles chez son étrange compagnie, le Duc semble bien décidé à tenir ses engagements d’hospitalité envers son otage, et l’armée toute entière lève le camp avec les prisonniers dans la foulée.
La marche est longue, et le moral du prince, reclus dans sa roulotte, se met de plus en plus en berne, certain qu’il est d’avoir désormais perdu tout prestige, et doutant du fait qu’à terme, sa sœur laisse le Duc tenir sa promesse concernant sa sécurité. Straightbacker devient ainsi peu à peu son confident, tandis que le prince s’enfonce dans la déprime. Pendant ce temps, l’armée en marche peste de plus en plus contre les rafales de vent froid et la brume occasionnelle qui vient entraver leur progression de façon incongrue en cette fin d’été.
Mais pour Alisias, tout change un soir, lorsque l’étrange homme en rouge demande, en toute discrétion, à rencontrer le prince. Celui-ci le reçoit en compagnie de Straightbacker, et l’homme mystérieux se présente enfin comme un pratiquant des arts occultes, au service du Duc, et responsable du maléfice qui a brisé les murs de Castel Amarnne. Il est venu quérir l’aide, discrète, du prince, car il a besoin de quelqu’un de sang royal pour commander aux esprits du froid dont il a attiré la colère en abusant de leur magie, et il ne veut avouer au Duc qu’il est incapable de les contrôler seul. Encouragé par Straightbacker, qui promet au magicien la mort si la sécurité du Prince n’est pas respectée, le prince accepte, dans l’espoir assumé de commencer à apprendre la sorcellerie, ce qui lui redonnerait un peu de pouvoir dans sa tourmente, en plus du moyen de pression immédiat sur le sorcier. Pour la première fois depuis le départ de Castel Amarnne, le prince accepte de sortir de sa roulotte, et passe le reste de la soirée à se montrer, et se comporter davantage comme un invité cordial avec la garnison du Duc, que comme un prisonnier prostré.
A la minuit, le sorcier use de son autorité au sein de l’armée du Duc pour congédier temporairement les gardes du prince, tandis que les domestiques de celui-ci organisent la mise en scène de son coucher, pour que le petit groupe, accompagné par les soldats de Straigthbacker, se dirige vers un bosquet proche à la limite du campement, où le sorcier a préparé un cercle rituel. La présence de magie sous la forme d’une pierre luminescente que le sorcier utilise pour s’éclairer dans les ténèbres met déjà les soldats mal à l’aise, promettant à Straightbacker de devoir redoubler de discipline pour les garder en rang lors du rituel.
Une fois le prince au centre du cercle, le sorcier lui explique en détail les gestes à accomplir et commence à lui dicter, pas à pas, les imprécations à formuler. Mais si les premiers stades du rituels se passent bien, le prince commence vite à faiblir, bien plus que prévu, et menace bientôt de perdre le contrôle des forces invoquées. Le sorcier et Straightbacker réalisent alors simultanément ce que ça signifie ; si le prince ne trouve pas la force de continuer le rituel, c’est qu’il n’est pas vraiment de sang royal… Alisias n’est pas le fils du roi. Straightbacker arrive néanmoins à exhorter le prince de faire appel à toute l’énergie qui lui reste pour finir l’incantation, ce qu’il parvient à faire dans un ultime effort.
Le vent glacial retombe, et dans le silence sépulcral qui s’en suit, le quartier-maître des troupes de Straightbacker exhale soudain un flot de vapeur glacée ; l’homme est possédé, et les esprits de glace qui le commandent, à défaut d’avoir été assujettis par un ordre royal, sont venus maintenant en quête d’un prix de sang, un sacrifice pour rembourser la dette acquise par le sorcier.
Avec le soutien de Straightbacker, le prince, épuisé, trouve néanmoins la force de répéter les paroles du rituel d’une traite, avec force, pour attirer l’attention de l’entité malveillante, qui raille alors le bâtard, mais suspend son geste d’agression. Un plan fou germe alors dans l’esprit de Straightbacker ; s’ils aident la créature à atteindre la tente du Duc au milieu de la nuit, pour qu’elle aille satisfaire sa soif de sang là bas, auprès du dirigeant et de ses capitaines, le commandement de l’armée sera suffisamment ébranlé pour permettre au prince de reprendre le dessus, et éventuellement même de prendre le commandement… La créature, amusée, accepte le marché, tant qu’elle a la garanti de pouvoir tuer des mortels à loisir jusqu’à être contentée. Les soldats de Straightbacker sont horrifiés, mais disciplinés, et le sorcier y voit là l’opportunité d’échapper à l’ire des forces surnaturelles qu’il a appelées, peu importe qui dirigera l’armée.
Les conspirateurs improvisés se dirigent donc vers le campement, le chemin ouvert par le sorcier dont les sentinelles respectent les ordres. Près de la tente de commandement, le groupe lâche la créature et se pose non loin, avec quelques soldats avec lesquels le prince avait sympathisé lors de sa sortie du soir.
Il ne faut pas longtemps pour que les premiers cris retentissent, et que tout le camp sonne l’alarme autour de la tente de commandement. Straightbacker et les siens se précipitent alors de bon aloi vers le lieu du carnage, et y voient le quartier-maître possédé surgir de la tente, le regard fou, un large sourire, et une épée couverte de sang gelé à la main. Straightbacker se glisse alors dans le tumulte derrière la créature, alors que celle-ci achève le capitaine Romas, et plonge sa lame droit dans la nuque du monstre, qui s’immobilise, le temps d’une promesse de vengeance, avant de s’écrouler, le corps brisé incapable de continuer à supporter la possession.
C’est la panique à l’intérieur du camp, le Duc est mort, ainsi que tout l’état major, et le commandement n’est plus aussi clair. Mais alors que le prince veut saisir l’opportunité, avant qu’on ne questionne le fait que ce soit un de SES hommes qui aient perpétré le carnage, une des émissaires de la princesse Farja surgit, et demande à ce que le prince et sa suite soient mis aux fers.
Une lutte de pouvoir s’engage alors entre le prince et elle, remettant en question l’autorité de la princesse dans le camp du Duc, tandis que l’envoyée accuse maintenant le groupe d’être responsables du désastre. Alors que la situation manque de dégénérer, le prince perdant ses moyens face à la détermination de l’émissaire, Straightbacker fait alors appel au sens du devoir des soldats du Duc, et réussit à mettre de son côté le plus haut gradé encore en vie, qui commande que cesse la dispute ; le prince regagnera sa roulotte avec sa suite, et sera amené aux héritiers du Duc, tandis que les accords avec la princesse seront également renégociés par ces derniers une fois sur place. Le sorcier, quant à lui, promet de tirer cette affaire au clair, car l’efficacité surnaturelle du tueur pose question. Les émissaires de la princesse, résignées, prennent acte de la décision, mais promettent que cela se paiera. L’ordre revient à peu près dans l’armée du Duc.
Dans le plan final, le prince regagne l’abri de sa roulotte, encore sous le choc de tous ces évènements, incrédule d’être toujours en vie et peut-être même dans une situation plus avantageuse qu’avant. Straightbacker, lui, essaie de parer à la suite des évènements, compte les ennemis mortels et surnaturels qu’il s’est fait, et fait des plans pour l’avenir, maintenant qu’il est passé du stade de capitaine à celui de premier conseiller. Beaucoup d’éléments sont également suspendus à la décision du sorcier, dont les troupes attendent les conclusions concernant la tuerie de la nuit. L’avenir est incertain, mais plein de potentiel, pour notre petite compagnie.