Mugen a écrit : ↑mar. juil. 17, 2018 8:19 amIl n'en reste pas moins que jouer à D&D, toutes éditions confondues, c'est jouer avec un jeu qui est entièrement articulé autour du principe de Zero-to-Hero. Même si l'on ne joue pas de façon bourrine, celà va très fortement influencer le jeu.
Et si tous les jeux de rôle ont plus ou moins cet aspect, peu proposent un tel écart entre le personnage de niveau 1 et celui de niveau 20.
J'entends que les personnages "non-martiaux" de AiME ne lancent pas de sorts de souhait, et j'entends aussi que la bounded accuracy est censée réduire l'écart entre des personnages de niveau très différents. Mais rien ne changera le fait qu'un personnage avec 100 points de vie verra très différemment la possibilité d'un affrontement à l'arme blanche qu'un autre avec 15 points de vie...
Bordel mais c'est ce que j'essaie de dire !
Je n'ai jamais dit que les joueurs de D&D étaient des bourrins pilleurs/violeurs ! Je dis que le système, dans ses fondements, incite à un type de jeu.
Et que si on fait ce qu'on veut des règles j'attends de ces dernières, plus que de montrer la voie, d'accompagner le plus possible pour bien cerner le ton de l'univers et comme utiliser ses règles.
Si je prends un exemple, peut-être... Les caractéristiques.
À
D&D on a une dissection du personnage, froide, chiffrée via ses 6 caractéristiques. Elles n'ont rien à voir l'une avec l'autre et sont sensées représenter chacune un pan du personnage. Augmenter ces caractéristiques fait partie de la progression, si bien qu'on est dans une recherche de puissance. La répartition de départ est très libre et les "races" n'influent que peu. On est dans une vision très libre, justement, très individuelle et le joueur aura quand même tendance à en tenir compte je pense, même inconsciemment.
À
LAU, ces 6 caractéristiques sont combinées en 3, de manière disons... plus "littéraire". Elles me font penser à des expressions comme "corps et âme" par exemple. Elles sont immuables et ne sont donc pas du tout à la base de la progression du personnage. Elles servent plus à le définir dans l'ensemble de son parcours, qu'être vecteur de progression. Le personnage est de fait, juste avec une feuille de personnage et des chiffres, beaucoup plus orienté dès le départ et étroitement lié à son univers.
Donc, ça ne raconte quand même pas la même chose sur le personnage d'un jeu à l'autre. Dans l'un on a un personnage de départ qui va devenir petit à petit un surhomme, de l'autre on a un personnage ordinaire qui gardera cette forme d'ordinaire tout au long de sa vie (ordinaire, parce qu'il partage des répartitions de caractéristiques semblables au reste de son peuple).
Alors AiME change sûrement certaines choses pour atténuer "l'effet" D&D. Mais puisqu'il en utilisera les fondements, ne risque-t-il pas de rester une empreinte du jeu et donc un style légèrement différent quand même ?
Disons... là où LAU se rapproche des livres (à mon avis), AiME ne risque-t-il pas d'être une adaptation (un peu) plus proche des films (sur certains aspects) ?