Re: [CR] JdR en Psychiatrie ?
Publié : ven. juin 21, 2019 5:34 pm
Le retour de l'atelier après mes petits congés !
http://d1000etd100.com/jdrpsychiatrie-s ... episode-8/
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Forum avec de vrais morceaux de JDR dedans.
https://www.casusno.fr/
Wenlock a écrit : ↑sam. août 03, 2019 9:55 am Aux MJ en psychiatrie, une question peut-être complètement débile : ça vous arrive de profiter du médium pour aborder justement des questions psychologiques ? Pas vraiment comme une thérapeutique, mais comme une illustration et une base de discussion, une manière de mettre des mots, des mécanismes de jeu ou des intrigues sur des émotions, comme on le fait dans un paquet de média connexes...
GCM a écrit : ↑sam. août 03, 2019 8:23 amJe travaille en IME (Institut Médico-Educatif) avec des jeunes psychotiques, de 10 à 24 ans. Je fais faire du JdR à certains. Avec l'accord des cadres thérapeutiques.
Les parties sont très courtes, genre 15 à 20 minutes. Je me sers d'une version improvisée / simplifiée de Chroniques Oubliées Fantasy. Oui, c'est du médiéval-fantastique, un imaginaire qui, sans être commun, est assez fédérateur et accessible.
Hello,supertimor91 a écrit : ↑sam. août 03, 2019 12:39 pm
Hello !
Il m'est arrivé de travailler indirectement cette question, notamment via des jeux qui ont dans leurs mécaniques l'utilisation de la folie. Je pense à Cthulhu Hack et à Monster of The Week.
Pour ce dernier, un jeune atteint de Schizophrénie, en plein travail sur la question du diagnostic, a choisi d'incarner "l'épouvantail". Il a imaginé une petite fille qui utilise des pouvoirs para psychiques, ces derniers étant personnifiés par l'apparition d'un double maléfique lorsque ça foirait. Il l'a lui même défini avec les mots clefs suivant : Paranoïa, Hallucination et Secret. (Double dans le miroir, ombres,...)
Il n'a eu de cesse d'essayer d’interagir avec se double tout au long des parties, et cela prenait suffisamment de place pour devenir le méta-plot de la mini campagne.
Concernant Cthulhu Hack, c'était assez amusant de les voir décrire les folies qu'ils subissaient. Certains exagéraient un maximum afin de dédramatiser alors que d'autre essayaient de partir de leurs ressentis / vécus pour décrire les situations. En un mot, très intéressant ! J'ai dans l'idée de proposer à l'avenir d'autre sessions autour de ces questions, afin de sortir un peu du carcan médiéval fantastique. J'ai pour projet de repartir sur une campagne de D&D à la rentrée, mais rien n'est encore fixé !
Si tu souhaites plus de détails, n'hésite pas !
Jérémy
Wenlock a écrit : ↑sam. août 03, 2019 3:04 pmHello,supertimor91 a écrit : ↑sam. août 03, 2019 12:39 pm
Hello !
Il m'est arrivé de travailler indirectement cette question, notamment via des jeux qui ont dans leurs mécaniques l'utilisation de la folie. Je pense à Cthulhu Hack et à Monster of The Week.
Pour ce dernier, un jeune atteint de Schizophrénie, en plein travail sur la question du diagnostic, a choisi d'incarner "l'épouvantail". Il a imaginé une petite fille qui utilise des pouvoirs para psychiques, ces derniers étant personnifiés par l'apparition d'un double maléfique lorsque ça foirait. Il l'a lui même défini avec les mots clefs suivant : Paranoïa, Hallucination et Secret. (Double dans le miroir, ombres,...)
Il n'a eu de cesse d'essayer d’interagir avec se double tout au long des parties, et cela prenait suffisamment de place pour devenir le méta-plot de la mini campagne.
Concernant Cthulhu Hack, c'était assez amusant de les voir décrire les folies qu'ils subissaient. Certains exagéraient un maximum afin de dédramatiser alors que d'autre essayaient de partir de leurs ressentis / vécus pour décrire les situations. En un mot, très intéressant ! J'ai dans l'idée de proposer à l'avenir d'autre sessions autour de ces questions, afin de sortir un peu du carcan médiéval fantastique. J'ai pour projet de repartir sur une campagne de D&D à la rentrée, mais rien n'est encore fixé !
Si tu souhaites plus de détails, n'hésite pas !
Jérémy
je ne sais plus si on se connaît ? (C'est un peu le problème des pseudos...)
Je posais la question parce que je m'intéresse d'ordinaire à la psycho en JdR et que j'ai toujours l'espoir d'organiser du JdR en milieu hospitalier mais, à l'inverse, je ne me suis jamais trop penché sur le JdR en psycho...
Pour ma part, je viens du storyboard (donc de la narration par l'image) via notamment le graphisme autant que la comm', et je me reconvertis peu à peu vers le game design. Et, de mon expérience, nommer ou illustrer les sentiments pour les comprendre est une des fonctions les plus zutiles des média en général. (Et probablement de "l'Art", quoique je n'emploie guère cette notion parce qu'elle manque un peu de sens.)
Si j'ai toujours autant d'intérêt pour les autres média que j'ai pu pratiquer, il me semble que l'interactivité, en particulier via les jeux, nous offre d'expérimenter toutes sortes de ressentis dans un environnement à la fois distancié et simulé donc (relativement) sûr, mais surtout actif. Et l'action est un médium très spécifique aux jeux, apparemment très puissant quoique encore mal connu.
On commence en tous cas à savoir qu'en plus d'être instructif par eux-mêmes, l'exercice de la décision et de l'agentivité, la participation et jusqu'à une forme de complicité dans la narration peuvent non seulement susciter des émotions très profondes, mais l'expérience toute particulière de les manipuler, au sens noble et premier du terme : les toucher du doigt et même les tripoter, les secouer un peu, potentiellement les modifier...
Ça implique évidemment quelques risques et donc autant de précautions, mais je m'en sers déjà dans pas mal de jeux avec des résultats variables quoique plutôt intéressants. Et même quand cette expérimentation n'est pas le propos premier du médium, l'agentivité émotionnelle enrichit considérablement les jeux en général et ceux de narration en particulier.
De fait, tous les JdR que je conçois ont une composante psychologique et des enjeux ludiques autour de la conscience ou de l'inconscience de soi, de la perte de contrôle, de la sensibilité, de la canalisation/sublimation des sentiments, etc.
Je me demandais donc d'abord si s'étaient des choses que toi ou les autres MJ-psy pratiquiez en JdR et si ça vous intéresseraient d'en causer plus avant (quoique pas forcément ici). Et, ensuite, j'étais assez curieux de vos opinions "professionnelles" sur l'agentivité émotionnelle, quoiqu'il faudra peut-être que je commence par mieux expliquer cette notion...