[CR Maison] Les Mystères de Paris (MAJ 20/08/20)

[AsgardOdin]

ça devient de pire en pire !

[Sammael99]

Pour info j'avais raté mon copier/coller, j'ai rajouté la journée du 15/07.

[Sammael99]

S02E13.3

20/07/19

- Remis de leurs émotions (et de leurs blessures grâce aux dons thaumaturgiques de Jipé), les officiers du Treize reportent l'opération au lendemain.
- Le divisionnaire Calka propose de faire une diversion en faisant partir un fourgon sous escorte depuis l'entrée de la Galerie Vivienne au petit matin du 20 Juillet. Pendant ce temps, les 5 officiers s'éclipsent par le souterrain de la cave dont ils connaissent l'existence par le récit du fantôme de Trompe la Mort.
- Alors qu'ils font route discrètement vers la rue de la Huchette, Jipé reçoit un message laconique de Calka : "Convoi appât attaqué par multiples véhicules armés comme attendu. Conséquences politiques inévitables. Ton plan à intérêt à marcher sinon je ne serais sans doute plus là dans 10 jours pour défendre le Treize."
- Philippe allume la radio dans la camionnette banalisée qu'ils ont choisi pour aller jusque dans le 6ème. En effet, toutes les chaines sont en direct du 1er arrondissement, décrivant une bataille rangée "apocalyptique", faisant intervenir divers éditorialistes qui déplorent les conséquences d'une "politique laxiste en matière de crime" et donnant la parole à des politiques pressés de tirer avantage de l'attaque.
- Arrivés non loin de la rue de la Huchette, Philippe gare la camionnette, et les cinq officiers retrouvent Rachel qui a été amenée par des hommes de Calka. Les 6 descendent vers l'entrée de la Note Bleue où Renaud fait sauter la serrure en utilisant la thaumaturgie des Solides qu'il a récemment maitrisée.
- Une fois à l'intérieur, Philippe et Jean-Pierre qui vont officier pour le rituel se placent de part et d'autre de Rachel.
- Renaud, Alexandra et Damien gardent l'entrée, armes à la main. A l'extérieur, une escouade de policiers en civil est également en veille.
- Jean-Pierre demande de nouveau à Rachel si elle est d'accord pour aller de l'avant.
- "Vous ne pouvez pas me garantir que je survivrais à votre rituel ?" demande-t'elle.
- "Malheureusement non. Mais nous avons l'espoir que ça puisse être le cas."
- "Dans tous les cas, ce n'est pas grave", répond-elle. "J'aurais eu 50 ans de non-vie, puis 200 d'un semblant de vie, je suppose que c'est déjà pas mal..."
- Philippe entame le rituel, en suivant les principes établis par Anselme Lecaplin. Ce qu'ils tentent de faire est de fait plus simple que ce que Lecaplin avait l'intention de faire: ils essaient simplement d'envelopper Rachel dans une bulle qui annule toute thaumaturgie, dans l'espoir que ça casse le lien avec Cagliostro. Ils se focalisent donc sur le domaine de la Magie, avec l'espoir de parvenir à détruire la Magie latente, ce qu'ils ne sont normalement pas capables de faire à leur niveau de maîtrise. Le rituel devrait leur permettre d'y parvenir.
- Le risque est important : Philippe et Jean-Pierre ne peuvent arrêter le rituel à aucun moment de peur de devoir recommander à zéro. Et ils risquent d'accumuler une nécrose thaumaturgique fort dangereuse pour leur santé physique et mentale... Ils ont fait en sorte d'avoir une bonne nuit de sommeil pour être aussi vierges de nécrose que possible, mais on ne sait jamais.
- Mais leur intense préparation et un peu de chance au bon moment fait que le rituel se déroule essentiellement sans encombre. Après une heure de rituel, Renaud qui utilise le domaine de la Magie pour superviser Rachel sent que sa nature magique s'amenuise. "Elle va mourir", dit-il un brin fataliste.
- Et effectivement, au fur et à mesure que le cordon thaumaturgique qui la lie à Cagliostro se trouve étouffé par le rituel, son corps semble perdre de la substance. Elle retourne à la glaise, littéralement.
- Avant que son corps ne s'affaisse tout à fait dans un tas de poussière argileuse, elle ouvre les yeux et son visage s'illumine d'un léger sourire, comme un soulagement longtemps attendu.
- Le rituel est terminé. Jean-Pierre jubile, mais Philippe est épuisé. Tous les deux ont donné tout ce qu'ils avaient, bien au-delà de n'importe quel acte de thaumaturgie qu'ils aient jamais effectué.
- Ils émergent de la Note Bleue et Jean-Pierre appelle Calka pour l'informer que le rituel a été effectué. "Donc c'est est fini de Polyphème", demande le divisionnaire. "Normalement oui, si notre plan a fonctionné. J'imagine qu'on le saura assez rapidement..."

23/07/2019

- Effectivement, dans les jours qui suivent, des rumeurs parviennent aux différentes brigades de police en charge des activités criminelles que Polyphème avait réunies sous sa coupe que les caïds des différents gangs impliqués se font la guerre, qui pour reprendre le contrôle de l'empire du Cyclope, qui pour reprendre sa liberté et ses aises vis à vis des autres.
- L'attaque du convoi factice de Calka sert cette fois à mobiliser des moyens de police comme rarement, et les arrestations pleuvent maintenant que les pouvoirs de Polyphème ne protègent plus ses hommes. La maire de Paris qui a fait l'objet de critiques virulentes de ses opposants politiques peut maintenant contre-attaquer, se réservant l'annonce que le convoi qui a été attaqué était un leurre destiné à faire sortir du bois une des plus importantes faction criminelle de ces vingt dernières années à Paris.

***

- "Je suis embêté..."

Le divisionnaire Calka a rendu une visite au Treize, la seconde seulement depuis que la DSPJ lui répond hiérarchiquement.

- "Il n'y a aucun doute sur le fait que vous avez fait ce qu'il fallait faire. Mais si j'analyse les choses d'un point de vue de procédure judiciaire, vous avez éliminé un chef de gang en dehors de toute sanction de justice et sans aucune légitime défense qui puisse peser."

- "C'est un peu le souci de nos activités" répond Jipé. "Nous travaillons à suivre au mieux les procédures de la police telles qu'elles existent, mais elle s'appliquent très imparfaitement à nos activités..."

- "Il n'empêche..."

- "Patron, il y a un autre moyen de voir les choses", reprend Jipé. "Polyphème alias Vautour alias Cagliostro n'avais pas d'existence légale. Ou plutôt si, son existence légale s'est éteinte en 1795 à Rome dans une geole de l'inquisition. De ce point de vue là, nous n'avons éliminé personne."

- "Et cette Rachel qui est morte pendant votre tour de magie ?"

- "C'est totalement regrettable. Mais elle comprenait les enjeux, elle savait qu'elle risquait de ne pas survivre. Ce n'est pas différent d'un cas où un civil accepterait de jouer le rôle d'appât pour appréhender un dangereux criminel. Ce sont des cas rares, mais ils existent..."

- "Et là encore", renchérit Philippe qui a commencé à rédiger le dossier de l'affaire, "si on creuse on a du mal à accréditer cette existence légale à Rachel non plus. Il s'avère qu'elle a bénéficié d'une procédure de l'état civil en 1946 réservée pour les survivants des camps d'extermination nazie. Son état civil la donne née en 1915. Elle avait donc, toujours légalement, 104 ans lors de son décès. Aucun témoin n'ira prétendre qu'elle avait 104 ans. C'est donc que son état civil était illégal. D'un point de vue administratif, c'est clairement une usurpation d'identité. On ne sait pas qui a disparu ce soir là."

Calka réfléchit en silence un moment.

- "Bon, c'est bien joli tout ça, mais il va falloir mettre des règles au propre. On ne peut pas continuer à faire comme si vous n'existiez pas, et on ne peut pas non plus prétendre que les cas que vous traitez son couverts par nos modes de fonctionnement habituels. Philippe, je crois comprendre que vous aimez la paperasse ?"

- "Qui vous a dit ça, Patron ?" demande Philippe avec un demi-sourire.

- "Bon, je vous charge de me rédiger des règles de fonctionnement et d'enquête du Treize qui tiennent compte de vos capacités particulières à tous et des cas que vous avez à traiter. Ce sera un parfait, mais je veux pouvoir valider en haut-lieu des procédures qui correspondent aux cas que vous traiter."

- "Volontiers", répond Philippe avec un grand sourire.

- "Vous avez dix jours pour me présenter une première mouture".

Le sourire de Philippe s'éteint.

***

5/10/2019

- "Allo ? C'est bien le lieutenant Louis de la DSPJ ?"
- "Lui-même" répond Philippe.
- "Je suis le propriétaire du Bold Brass à Saint-Germain. Il y a quelques mois vous m'aviez demandé de vous appeler si Little Boy Slim entrait en contact avec nous. Il est programmé pour jouer chez nous demain soir à 22h. Est-ce que je dois annuler ?"
- "Non, faites comme d'habitude."

***

6/10/2019

- Philippe, Damien et Renaud vont au Bold Brass. Ils se font discrètement connaître du patron puis s'assoient autour d'une petite table étroite non loin de la scène.
- Vers 10h un homme d'origine afro-américaine arrive sur scène. Il a une guitare métallique à la main, et parle français avec un fort accent américain. Il a une trentaine d'années.
- A l'instant où il commence à jouer, le public tout entier, y compris nos trois officiers du Treize sont saisis par la musique, comme en transe. Ils n'ont jamais rien entendu de plus beau, puissant, émouvant.
- Philippe a tout de même la présence d'esprit d'utiliser le domaine de la magie pour essayer de comprendre ce qui se passe. Il constate que la musique est en elle-même un effet thaumaturgique liée au domaine des émotions. Mais il constate aussi qu'il y a un flux thaumaturgique dans l'autre sens, des spectateurs vers Little Boy Slim. Ce flux est extrèmement ténu, mais il est bien là.
- A l'entracte, après avoir expliqué à Renaud et Damien ce qu'il a constaté, les trois officiers vont rendre visite à Little Boy Slim dans sa loge. Sans ménagement, Philippe lui annonce le décès de Gisèle Montrichard et lui fait comprendre qu'il le croit coupable.
- L'artiste semble réellement affecté et apeuré qu'on le soupçonne. Damien est saisi d'un doute et fait comprendre à Philippe qu'il ne sait peut-être pas l'effet qu'il a sur son public. Philippe, à contrecoeur, utilise le domaine de la pensée pour lire ce qu'il en est dans l'esprit de Little Boy Slim.
- Effectivement, ce dernier n'est pas conscient que sa musique puisse causer un risque à son public. Par contre, il est conscient de ne pas être "normal".
- Expliquant qu'ils sont des policiers spécialisés dans les affaires surnaturelles, les trois officiers demandent à Little Boy Slim de leur expliquer d'où viennent ses pouvoirs.
- L'homme explique qu'il est né au début du XXème siècle au Mississippi. Il ne sait pas exactement quand. Musicien médiocre, malheureux en amours, alcoolique, il décide de mettre fin à ses jours en se pendant une nuit du haut d'un grand arbre au croisement de deux routes. Alors qu'il se passe la corde au cou, un homme apparaît, semble-t'il de nulle part.
- "Je peux te donner le talent", lui dit l'homme. "Mais quand tu mourras enfin, ton âme sera à moi". Little Boy Slim accepte. Dans les mois qui suivent, il joue seul dans des endroits isolés, souvent des cimetières, et il constate effectivement qu'il est maintenant un musicien exceptionnel.
- Il se produit aux quatre coins du sud des Etats-Unis jusqu'à l'entrée en guerre en 1941. Il décide de s'engager pour voir du pays. Il fait partie des forces du débarquement en France en 1944, puis rentre aux Etats-Unis.
- C'est à peu près à cette époque qu'il se rend compte qu'il ne vieillit pas, ou très peu. Il a maintenant près de 50 ans probablement et se sent aussi jeune que 20 ans auparavant. Pendant les années 50, cela ne lui pose pas de souci sur le circuit, mais vers le début des années 60 certains commencent à remarquer l'éternel jeune homme.
- Il profite de l'engouement pour le blues en Europe et les tournées organisées par des promoteurs Allemands pour revenir en Europe et s'installer en France. Depuis il joue de façon irrégulière, juste assez pour vivre dans une petite ferme Normande qu'il a achetée dans les années 70. Il est conscient qu'il ne peut pas être trop visible, sinon les gens vont remarquer qu'il ne vieillit pas.
- Les trois officiers lui expliquent que même s'ils ne comprennent pas le mécanisme exactement, il leur semble probable qu'à travers sa musique, il se nourrisse de l'essence vitale de ses spectateurs. "Il va falloir arrêter la musique", lui dit Philippe d'un air sévère. "On vous a à l'oeil..."
- Alors qu'ils quittent le club, Renaud secoue la tête. "C'est dingue le nombre d'immortels qu'on croise dans ce taf, quand même... Et puis ses histoires avec le Diable, vous y croyez ?"
- "Non, répond Damien, mais avec tous les trucs bizarres qu'on a vus ces derniers mois, je suis surpris que tu t'étonnes encore..."
- "Moi je m'en fous" dit Philippe. "Tout ce que je sais c'est que je vais enfin pouvoir boucler la paperasse sur ce dossier que je traine depuis mon arrivée au Treize ! Donc c'est une bonne soirée !!!"

FIN DE L’ÉPISODE
FIN DE LA SAISON
FIN (PROBABLE) DE LA CAMPAGNE

[AsgardOdin]