Quatrième séance , avec « La Fée Courroucée ». Toujours trois joueurs présents : Rodéric, Johan et Aloïs.
Préparation
J’annonce que nous jouerons en hiver. Je demande aux joueurs ce qu’est devenu l’auberge depuis la mort de Gontran. On décide que son cousin Albin est venu de la ville pour reprendre l’affaire.
Aloïs m’indique qu’il a donné le pendentif à Johan et la couronne du Roi- Sorcier à Rodéric. Ce dernier l’essaye tranquillement chez lui devant son miroir. Il ressent une intense douleur mais parvient à la surmonter. Il remarque que la couronne lui confère une présence indéniable. Il la cache chez lui.
Je n’ai qu’une table à remplir, celle du responsable : la comtesse Ester/ sa fille Iselda/ le Père Abélard/ Gher la sœur de (Johan / Licia / Blanche la palefrenière / Robert le Meunier.
Le hasard désigne le père Abélard.
Comment ? Il a brisé un ancien sceau qui était caché depuis longtemps dans le coin. En longeant la rivière pour accomplir un rite hivernal, il est tombé sur une pierre avec ce qui semblait être le Sceau de Glaumros. Il l’a brisée et jetée à l’eau.
Qui est le Seigneur Fée local ? Une belle et ancienne esprit de l’eau, veuve de son mari humain. Je décide que ce sera Culann, une nymphe qui est l’esprit de la rivière locale, la Coulante.
Sa faiblesse ? Elle ne peut agir directement contre les humains.
Une étrange coutume féerique ? Une Fée peut toujours localiser quelqu’un qui lui doit une faveur.
Je tire tout de suite aussi les premiers événements qui surgiront en début de partie :
- Des vols : les artisans et marchands se plaignent de vols et les esprits s’échauffent à l’auberge. Une des relations des persos est une victime récente (ce sera Blanche).
- Comment la Fée va-t-elle contacter les personnages ? Deux villageois disparaissent dans leur lit, et on y trouve de quoi contacter Culann.
- Les fées demandent le retour d’un artefact caché au fond des bois.
- Un sphinx bloque la route et défie les personnages dans un duel d’énigmes.
- Les arbres sont malades, des essaims d’insectes mordent et piquent les personnages.
- Un puissant monstre (un ogre) se dresse au final devant eux.
- Johan voit d’étranges motifs se dessiner dans sa bière alors qu’il boit à l’auberge. Il les montre à Aloïs qui lui dit simplement « Non, mais t’ es bourré » (échec : les Fées considèrent les deux personnages comme stupides de ne pas avoir déchiffré leur message).
- Rodéric apprend que des couples improbables se forment dans le village. En particulier Dubric son cousin fréquente la belle Licia, qui délaisse Johan…
- Aloïs reçoit la visite nocturne de Gweneth, la nymphe des bois. Elle semble contrariée et annonce que des problèmes vont arriver au village. Elle enchante Aloïs pour qu’il ne soit pas trompé par les illusions féeriques.
La partie « Le Courroux de Culann »
Il fait déjà nuit, et un vent froid souffle sur le village. Quelques flocons se remettent à tomber sur le tapis de neige qui recouvre l’endroit.
Des éclats de voix retentissent depuis l’auberge, où une grande partie des villageois sont assemblés, y compris nos trois héros. Johan se morfond devant une bière sous l’œil maussade de ses compagnons.
Albin fait ce qu’il peut pour assurer le service mais l’ambiance est tendue. Il y a un voleur en ville ! Du petit matériel a disparu chez Ferrand, un beau sac de cuir chez Phildas le bourrelier, une statuette dans le temple des Mille Dieux…
Blanche pousse la porte en maugréant : la sacoche où elle range son matériel pour entretenir les chevaux a été dérobée. Elle l’accroche à un clou, à l’intérieur de l’écurie…Mais pourquoi donc voler tout cela ?
Après avoir discuté avec Blanche, les trois garçons vont à l’écurie. Johan fait le tour du lieu, mais ne découvre aucune trace dans la neige. Rodéric et Aloïs examine l’intérieur avec attention, sans rien remarquer d’anormal.
L’écurie étant toute proche de l’ancien moulin, ils décident d’aller y jeter un œil. Après tout, le bâtiment est toujours traversé de part en part d’un immense arbre à l’origine magique…
En se glissant à l’intérieur, Johan repère des traces de sabots. Tandis que Rodéric et lui s’interroge sur cela, Aloïs fronce les sourcils : il ne voit pas les traces. Quand il en fait mention à ses camarades, de petits rires cristallins s’échappent des branches de l’arbre. Ils distinguent alors de petits êtres ailés et lumineux, constitués de glace et de givre, qui se moquent d’eux. Johan entreprend de grimper pour les rejoindre mais il chute, glisse sur le toit du moulin et tombe dans la neige sous les rires moqueurs des êtres féeriques.
En discutant avec eux, ils apprennent qu’ils ont volé les villageois et jeté le fruit de leurs rapines dans la rivière, pour apaiser leur Dame, Culann, qui est en colère. Les farfadets laisse échapper que les villageois ont fait quelque chose pour mériter cela, mais ils restent évasifs…Lassés par la discussion, ils s’envolent au loin.
Johan revient au Canard et au Sanglier pour expliquer ce qu’il vient de voir, mais il ne recueille que des regards en coin… « Johan, t’es bourré… ».
Le lendemain, Rodéric va voir le Père Aldebert pour lui expliquer la situation. Il sait que l’homme a une pierre en magnétite qui attire le métal. Il veut l’utiliser pour récupérer les objets dans la rivière. Le vieil homme refuse de lui confier son précieux bien. Dépité, il prend une perche et commence à sonder les fonds.
Hélas, les garçons apprennent la disparition de Licia et Dubric. Les deux amoureux semblent avoir disparu chacun dans leur lit, et on y trouve une fiole de glace contenant ce qui paraît être de l’eau. Tante Tiberge, la mère de Dubric est complétement effondrée.
Johan interroge un vieux pêcheur sur les esprits de la rivière. Celui-ci lui révèle une prière dans une langue ancienne qui permet de les apaiser. Aloïs fouille sa cabane et trouve un récit qui raconte l’amour trahi de Culann et d’un pêcheur. Ils comprennent que les flasques sont les Larmes de Culann et qu’elles permettent de la contacter.
Ils se rendent sur l’autre berge, en utilisant le vieux pont de pierre en bordure du village et accomplissent le rituel pour invoquer la Dame de la Rivière. Alors qu’ils versent la dernière goutte d’eau dans les flots, Culann prend forme et émerge de l’eau. Elle reconnaît avoir enlevé Licia et Dubric, et dans un reflet de l’eau montre qu’ils sont en lieu sûr, toujours en vie. Elle explique qu’un vieil homme a brisé le Sceau de Glaumros, une pierre sacrée qui marque l’alliance de Culann avec le Dieu des Bois Sombres. Elle accepte de rendre les jeunes gens si la pierre est remplacée. Il faut se rendre au cœur de la forêt, au Creux de Glaumros pour la trouver.
Les trois héros s’équipent et se mettent en route dans la forêt. Le froid est terrible et malgré les épaisseurs, Aloïs s’écroule de fatigue et de froid (Ok, j’ai eu la main un peu lourde sur les dégâts des engelures : 1D6…).
Son visage bleuit et il semble aux portes de la mort. Johan trouve des baies sur le sorcier et les utilise pour le ramener à la vie. Ils ne sont pas très loin de la clairière de la nymphe Gweneth et Rodéric va la supplier de les aider. D’autres baies apparaissent sur l’arbre de la nymphe.
Ils passent ainsi une première nuit sous la surveillance bienveillante de Gweneth. Quand ils reprennent leur chemin, une grande nuée de corbeaux les suit.
A la mi journée, les corbeaux se posent sur un arbre dénudé et le plus gros prend la parole :
« Je suis vague en bord de mer.
Je descends des montagnes en hiver.
Sans moi vous n'aurez plus une larme.
- L’eau ! » répondent les garçons.
En fin de journée, les trois garçons arrivent au Creux de Glaumros, une large dépression où les racines des arbres baignent dans une eau sale et puante. Tandis qu’ils y progressent, des essaims d’insectes viennent les mordre et les piquer, se glissant sans relâche sous leur vêtements. A l’aide de leurs torches, ils s’en débarrassent, non sans fatigue…
Ils entendent des grognements et des soliloques venant d’un îlot au centre du Creux. Perché sur un arbre, ils distinguent la silhouette colossale d’un orge aux dents proéminentes et acérées. Aloïs bénit ses camarades, Johan décoche des flèches depuis son perchoir et Rodéric se jette sur la créature en brandissant sa masse. Après un combat acharné, l’ogre s’écroule. Johan récupère ses canines. Au centre de l’îlot, une étrange stèle couverte de mousse et de lichens porte la marque de Glaumros. Rapidement, ils la dégagent et repartent vers le village.
Là, ils la remettent en place au bord de l’eau et invoquent Culann. Elle semble apaisée et accepte de rendre tout ce qui a été pris au village.
Un peu plus tard, une barque descend la rivière. A l’intérieur, on y trouve Licia et Dubric endormis, au milieu des objets volés. La sacoche de cuir contient de véritables pièces d’or, ajoutées par les fées…