[CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

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RING3R
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par RING3R »

III.1 – RETOUR À LA RÉALITÉ (par Okramania)

Spoiler:
Notes du MJ :
A la fin du précédent tome, on apprenait que Orkamania avait été secouru par Klavak et Légato. Malheureusement, cela avait coûté la vie de ce dernier. Le joueur reprend donc le contrôle d’Orkamania après ce bref changement de personnage !

Cette partie était une séance de mise en place tranquille du nouveau chapitre, pour se remettre tranquillement des derniers événements et préparer les changements techniques qui s’opéraient dans le jeu (passage sous système D&D5).

La joueuse d'Hécate était absente pour cette partie, son personnage vaque à ses occupations pendant ce temps...
Je me réveillais enfin de ce cauchemar que fut mon combat contre Kluly : il me tendait la main, que j'attrapai avec grand plaisir. Il trouvait que j'ai grandi, il était vrai que je faisais presque une tête de plus que lui alors, et presque le double de son poids. Il désignait un cadavre, ou plutôt ce qu'il en restait, et me dit que pour devenir un vrai croisé, il fallait que je m'équipe en tant que tel. J’espérais intérieurement ne pas me retrouver dans le même état que cet amas de chair que j’avais devant les yeux. Il continuait en m’expliquant que le port de l’armure et du bouclier était obligatoire pour un chevalier de l’ordre du Dragon, que la rapière était finalement semblable à une mini pique, et que j’étais tout à fait à même de la contrôler. Il me rassurait néanmoins : en cas de la moindre difficulté, il guiderait ma main. Je me résignais donc à abandonner ma chère pique : l'arme qui m’avait protégé jusqu'à ce jour, pour vivre ce moment où j’avais retrouvé Kluly.
Une fois équipé, je suis redescendu de la tour et, malgré la fatigue, je gardais le sourire aux lèvres car je n’étais plus seul : Kluly serait toujours à mes côtés dorénavant. Il m’avait cependant prévenu que les autres n’allaient probablement pas être capables de le voir, car il n'était visible qu’à ceux qui l'aimaient vraiment.
Spoiler:
Notes du MJ :
Pour rappel, Legato est bien mort : c’est lui le "cadavre, ou plutôt ce qu’il en reste". Pour éviter de péter un plomb face à cette vérité, le cerveau d’Orkamania fait comme il peut pour se défendre : il voit maintenant Kluly comme s’il était vivant, à côté de lui.
Le passage en D&D5 a eu pour conséquence qu’Orkamania ne se battra plus à la pique, mais avec un bouclier et une rapière. "En hommage à Legato" pour la justification ! Il sera la justification aussi de la "Main du Mage", capacité iconique du roublard arcanique. Au final, impossible de savoir si ce Kluly qui est avec Orkamania est une simple hallucination, ou une sorte d’esprit plus ou moins réel…
Peu de temps après être sorti de la tour, je rejoignais Sorana qui était très heureuse de me voir, et était visiblement partie seule à ma rencontre. Elle m’a demandé où se trouvait Legato, et lui répondis qu'il était juste à côté. Elle semblait le chercher un instant puis, les yeux humides, elle m’a serré dans les bras pour me dire qu'elle comprenait. J'avais beau être un génie je ne saisissais pas le sens de sa remarque, mais en regardant Kluly qui me faisait signe de la tête de laisser tomber, j’avais compris qu'elle ne le voyait pas.
Accompagné par Sorana, je rejoignais les autres commandants. Torkemada me demanda de lui raconter tout ce qu’il s’était passé depuis le jour de ma disparition, et j’entamais mon récit en commençant par l’arrivée de Nurah dans ma tente. Elle était venue m’expliquer que pour revoir Kluly, je devais d’abord ingérer la potion qu'elle avait emmené avec elle, suite à quoi elle partit mais aussitôt fût remplacée par Kluly lui-même, le même qu’à l’époque à la seule différence de ses yeux, alors rouges. Il m’avait demandé si je voulais le retrouver et, après avoir répondu par l’affirmative, ce dernier tomba au ralenti, laissant sa place à une ombre qui se précipita sur moi. Quelques minutes plus tard je me retrouvais dehors avec mon paquetage et ma pique ! Je me déplaçais alors malgré moi, comme possédé. En voulant quitter le camp, cette furie de Selka m’avait sauté dessus pour mettre fin à mes jours en hurlant que Nurah et moi étions en train de trahir tout le monde ici. Encaissant difficilement ses coups, je tombais dans l’inconscience, mais c’est alors que je vis une nouvelle fois l’ombre quitter mon propre corps. Je me réveillais quelques instant plus tard, déjà debout et contemplais Selka au sol couverte de marques de griffe. Un coup de pied pour m'assurer de sa mort et je n'ai plus réussi à contrôler mes gestes jusqu'au moment où Kluly m’a tendu la main dans la tour du dragon.
Après toutes mes explications, l’inquisiteur a eu l'air étrangement convaincu. Je lui dis que j'avais désormais retrouvé Kluly et il m’a répondu avoir eu tort et, en passant a côtés de moi, tapait sur mon épaule comme pour me souhaiter la bienvenue. Ce geste d’une symbolique incommensurable fut gravé dans mon cœur à jamais. Les autres étaient aussi présents : Kaptra, équipée de l'Épée du Courage, avait l'air décidé d'aller rendre visite un certain Joran Vhane dans les geôles. De son côté, Kluly me rappelait que Lann m’avait fait une promesse, et je m'empressais donc d'aller le voir.

Spoiler:
Notes du MJ :
Un peu dans un esprit Mass Effect pour ceux qui connaissent ce jeu vidéo, j’ai essayé d’incorporer des mini "quêtes annexes" pour agrémenter ce troisième chapitre assez ouvert (et pour motiver l’exploration). Ces sortes de quêtes de loyauté auraient permis de se lier davantage avec un PNJ, et d’en apprendre plus sur lui (pour les joueurs intéressés).
Lann était heureux de me retrouver sain et sauf et me raconta que son beau-frère Kirell avait enlevé sa sœur Nala il y avait plusieurs mois de ça, suite à l'arrivée des fanatiques dans les souterrains de Kénabres. Il les pensait ici en Plaie du Monde.
Après avoir recueilli le plus d'informations possible auprès de Lann, je partais à la recherche de Narwenn, la seule personne ayant vécu en Plaie du Monde, afin de savoir si elle connaissait des lieux d’intérêts dans les environs. Kluly me conseillait de me faire accompagner du spécialiste des investigations, mon ami Torkemada. Sur le chemin, il m’a raconté tout ce qu'il s’était passé pendant mon absence. Il me proposa d'aller plutôt voir les tieffelins dans un premier temps car ils avaient peut-être croisé les deux tourtereaux en se rendant à Kénabres. Longue Ombre, comme à son habitude, se jeta au sol à notre rencontre afin de nous montrer son meilleur profil. Il a avoué avec déception ne pas être passé par cette route pour attaquer Kénabres. En le voyant, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’avec Drézen libéré, lui est ses congénères l’étaient aussi physiquement, mais pour une raison qui m’échappait, il restait à nos côtés et considérait Hécate comme sa "Maîtresse". Nous avions profité de l'occasion pour lui demander s'il avait des informations sur le transfert, ou capture, d'âme. Tout ce qu’il pouvait nous apprendre sur le sujet restait que les âmes de tous les tieffelins stationnés ici avaient été capturés par de puissants démons, afin sans doute de les rendre plus dociles. Il acceptait cependant avec joie de chercher plus d’informations sur ce sujet dans les archives de Drézen, que nous n’avions pas eu le temps de consulter jusqu’à présent.
Notre discussion avec Narwenn nous fournissait aussi quelques informations sur les environs : nous étions déjà au courant de l’existence d’une chapelle de Desna à l’est, mais apprenions qu’il existerait un ancien temple sarkarien désormais profané et dédié au culte de Baphomet, à environ 50 km à l’ouest de notre position. En passant, je n’avais pu m’empêcher de remarquer son changement de style de combat : si elle arborait toujours fièrement un arc long, elle semblait désormais se concentrer plus précisément sur le combat au corps à corps. Ma fesse gauche l’en remerciait.

Quand je recroisais Kaptra et Sorana, elles m’ont informé être à la recherche d'Aravashnial afin de purifier la "forge de corruption". Le but de la naine était de transformer l’épée de Yaniel en marteau qu’elle pourrait manier plus aisément. Cette forge m’intriguait au plus haut point, il fallait que j’aille voir cela de plus près. Irabeth quant à elle nous conseilla de retirer les cadavres qui jonchaient Drézen. Pour plaisanter je proposais de les manger mais la paladine s’en offusqua et m’enjoignit de ne pas propager ce genre de rumeurs, enclines à faire penser aux autres races que les orcs n’étaient que des sauvages ! Sorana de partir consacrer le cimetière avec l’aide de quelques prêtres et paladins, puis de faire le tour des différentes ethnies présentes ici pour déterminer quoi faire de leurs défunts, en fonction des croyances de chacun.
Au final, les tieffelins avaient rappelé que leur peau était naturellement résistante au feu, et que l’inhumation semblait une meilleure solution pour eux, alors que les sarkariens prétendaient que le feu purificateurs leurs permettrait un accès direct à l’autre monde. Le peuple de Lann rappelait quant à lui avoir vécu des générations sous terre, et par principe souhaitait quitter ce monde depuis la surface…
Après plusieurs jours passés à consacrer le cimetière et enterrer et ou incinérer les défunts, Torkemada a été demandé afin de participer lui-même à la purification de la forge. A en croire le mage elfe, il s’agissait d’une tâche qui aurait pu lui prendre plusieurs jours mais, par miracle, mon ami s’en était acquitté en un jour seulement.
Pendant ce temps-là j'avais réparé les tourelles des tours de garde qui avaient été sabotées par Kluly, et commencé à emménager un laboratoire d’alchimie dans une petite pièce des sous-sols de la citadelle dans laquelle un cercueil avait été abandonné, afin de faire quelques potions en attendant.
Spoiler:
Notes du MJ :
Petite séance purement RP ou chacun s’est acquitté de tâches qui lui tenait à cœur pour remettre Drézen à flot avant de poursuivre l’aventure.
Peu après notre sortie de la citadelle, Volgar avait transmis à la reine Galfrey un message par magie et une réponse lui était parvenu : la reine nous félicitait de notre succès, et nous demandait de tenir jusqu'à l'arrivée des renforts et de ne surtout pas nous aventurer dans les Terres Blessées à cause du danger. Cela m'embêtait de ne pas partir à la recherche de Nala, mais Lann de son côté m'expliquait que sans nous, Drézen allait rester sans défense. De toute façon, nous avions fort à faire à l’intérieur de la cité en ruine : Irabeth nous avait avertis qu'Il restait encore des dangers ici. D’une part, des nids de goules rescapées avaient été mis à jour dans les égouts, et d’une autre un guerrier terré au cœur de la citadelle tuait à vue quiconque tentait de le déloger des anciens baraquements des Sentinelles de l’Aube.
Spoiler:
Notes du MJ :
Après concertation avec mes joueurs, j’ai ajouté ces deux scènes de combat (dont l’une était prévue par le module dans la citadelle, mais les PJ ne se sont jamais rendu dans ce coin du bâtiment. J’ai changé le PNJ pour ne faire un guerrier, plutôt qu’un barbare. Il y aura assez de barbares comme ça dans la suite du chapitre !) pour tester les règles DD5 en live, afin de se familiariser en douceur avec les différences techniques.
Torkemada, Sorana, Kaptra, Kluly et moi avons décidé de régler ce problème de guerrier imbattable. A notre arrivée, Sorana engagea une discussion avec lui : il s’était présenté comme Orik Vancaskerkin et semblait de plus n’avoir rien à perdre. Il prétendait que tout ce qui lui restait est l’espoir de nous châtier pour être récompensé par les Seigneurs Démons… mais c’était mal connaitre le nouvel Ordre du Dragon dirigé par Kluly !
L’inquisiteur s'élançait déjà et décocha une flèche de diversion sur le guerrier pendant que je crachai un mollard d'acide qui atteignit sa cible de plein fouet. Je plaçais mon bouclier pour protéger mon ami archer, mais c'est Kaptra qui s’est avancée sans réfléchir pour en fin de compte devenir la cible du courroux vengeur d’Orik. Sorana tendit sa main et des flammes jaillirent de sa paume. Le bouclier du guerrier le protégeait partiellement, mais une flèche de Torkemada le transperça juste au moment où j'arrivais dans son dos. Kluly, qui m’avait suivi, me montrait où attaquer et malgré l’armure lourde de mon adversaire, je perforai sa défense comme une lame chaude dans du beurre. Ce dernier n'avait pas apprécié mon assaut, et après avoir repris son souffle, il m'attaqua à de nombreuses reprises. Sa première tentative me toucha, et il en profitait même pour tenter de m'intimider par une grimace sanguinaire. Il n’avait pas fait attention à mon visage d'une laideur sans nom ? Je croyais son attaque terminée mais, comme pour un baroud d'honneur, il me délivra un dernier coup que j’ai pu éviter de justesse grâce à l'intervention de Kluly, qui avait déplacé mon bouclier au bon endroit en m'hurlant de ne pas sous-estimer mon adversaire.
Torkemada tendait la main en incantant quelques paroles obscures, et je pu lire dans les yeux du guerrier qu'il était désormais incapable de bouger. Kluly, comme pour me signaler où frapper, avait posé son doigt sur le guerrier et me hurlait « Ici ! ». Je plongeai ma rapière centimètre par centimètre dans le corps de l’homme immobilisé : sa vie s'échappait au moment où la pointe atteignit son cerveau.

Sans perdre de temps nous nous sommes ensuite dirigés vers un des nids de goules au fin fond des égouts. Étrangement, aucun de nous n'était incommodé par le manque de lumière, Kluly mis à part, qui précisa que sa vue allait s'habituer à l'obscurité. Je ne perdais pas de temps et ingurgitai une potion capable de me rendre invisible. J’ai descendu quatre à quatre les marches devant moi pour finalement apercevoir plusieurs goules qui se cachaient à ma droite. Pendant ce temps, mes coéquipiers arrivaient eux aussi. Kaptra s’est positionnée au milieu de la salle centrale alors que Torkemada et Sorana attaquaient à distance les goules. De mon côté j'essayais de contourner ces créatures putrides et, arrivé dans leur dos, j’attaquai l’une d’elle pour me retrouver rapidement submergé par leurs assauts. Malgré le nombre, j’étais parvenu à esquiver la totalité de leurs tentatives sans grande difficulté. Torkemada vit que les goules étaient toutes regroupées autour de moi et n'hésita pas à décocher une flèche qui explosa sur tous mes adversaires. Kluly avait deviné ses intentions et me prévint juste à temps pour que je me mette à couvert. J’ai dû réitérer cet exploit lorsque l'énorme boule de feu qu’avait invoqué Sorana explosa à quelques pas de moi. Avaient-ils une confiance aveugle en mes réflexes ? Ou plutôt ne m’avaient-ils pas vu ? Quoi qu'il en était, je m'en étais sorti sans une égratignure, tandis que la pièce dégageait alors une puissante odeur de goule brûlée.
J'entendais au loin Kaptra se faire assaillir par plusieurs morts-vivants ! Je me précipitai pour l'aider mais deux d’entre elles m'en ont empêché pendant que deux autres traînaient la naine au sol vers leur tanière : elle semblait totalement paralysée. Après avoir supprimé la faible opposition, nous retrouvions Kaptra au sol, deux goules occupées à lui grignoter les membres. Torkemada élimina l'une d'elle pendant que je me jetai sur l'autre pour la transpercer de ma rapière. Nous sommes ressortis après ce succès, avec malgré tout un blessé. J’aurais dû suivre le plan de Kluly : le laisser appâter les cadavres ambulants pour les prendre en embuscade...

Quelques jours de repos plus tard, j’apprenais que Longue Ombre avait offert une "pierre d'âme" à sa maîtresse Hécate pour lui prouver sa loyauté : si un jour son âme se retrouvait libérée, celle-ci aurait dû selon les propos du tieffelin être attirée par cette pierre. C’était une magnifique preuve d'amour, je ne le pensais pas si poète. J’envisageais de profiter des jours ici pour discuter avec lui et je comptais probablement en faire de même avec le nain de la forge afin d'en apprendre plus sur ce qui l’avait motivé à suivre son frère à Drézen. Pendant ce laps de temps, Aravashnial en avait appris d’avantage au sujet du "Ver-qui-marche" qu’il recherchait : il serait un fidèle de Baphomet et se nommerait Xanthir Vang. L’elfe pensait qu’il s’agissait probablement d’un des chefs des Templiers du Labyrinthe d’Ivoire.

Spoiler:
Notes du MJ :
Première séance du nouveau chapitre assez tranquille donc, et sous le signe du RP majoritairement. L’action recommencera dès le début du prochain CR via un twist qui en a surpris plus d’un !
D’un point de vue technique, les joueurs ont apprécié la simplification de leur personnage. Il a fallu trouver quelques justification RP aux changements les plus visibles, mais dans l’ensemble, tout le monde a retrouvé son personnage comme il l’entendait, et était satisfait (moi le premier !)
La suite, bientôt !
RING3R
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par RING3R »

III.2 – FESTIVITÉS GÂCHÉES (par Sorana)

Spoiler:
Notes du MJ :
Cette séance est placée sous le signe de l’organisation et de la détente. Cependant, je me suis permis un petit twist pour ne pas trop relâcher la pression, et pour continuer la mise en place de mes antagonistes ! Au final, pas super bonne gestion de la part des joueurs d’un incident qui a provoqué le départ prématuré de quelques personnages, qui comptaient bien prendre leur temps… !
Voilà trois semaines maintenant que nous avions récupéré Drézen. Entre les affrontements sur le trajet depuis Kénabres, la prise de la cité, celle de la forteresse et la malédiction qui avait frappé nos hommes, les troupes avaient subi de très lourdes pertes. Nous n’étions plus qu'une centaine, mais tout le monde était en effervescence depuis que nos éclaireurs avaient repéré l’arrivée des renforts que la Reine avait promis. A la louche, deux milliers de personnes étaient en marche pour rejoindre nos rangs ! Nous nous sommes donc préparés à les accueillir comme il se devait, après qu’Irabeth nous ait suggéré d’organiser pour l’occasion une cérémonie de célébration de la reprise de Drézen. Kaptra et Orkamania n’ont pas chômé et ont préparé de la bière pour tous, alors que je m’attelais à rédiger le discours d’ouverture de la cérémonie.

Le 28 rova, comme prévu, un défilé de soldats et de civils faisait son entrée entre les murs de Drézen, devant des hommes épuisés mais en liesse. Ce fut avec une joie non dissimulée que nous avons retrouvé Siegfried, visiblement monté en grade depuis notre dernière rencontre, le Chef Sull et sa femme Opoli ainsi que plusieurs centaines des leurs. Nous avions pu reconnaitre également Horgus Gwerm dans la foule, et même s'il m'avait laissé une mauvaise impression, je restais contente de le voir. Il semblait accompagné de tout son personnel et acheminait une importante quantité de matériel pour la reconstruction de la cité. Derrière eux, on pouvait deviner plusieurs centaines de soldats et deux fois plus de civils, ouvriers, artisans ou simples citoyens, alors que Kaptra et Orkamania échangeaient des regards anxieux à l’idée de manquer de boisson…
C’était le tout nouveau lieutenant Drake qui semblait mener le groupe : « Mes amis ! Quelle joie de vous revoir sains et saufs, et surtout de constater que votre terrible mission s’est révélée un franc succès ! J’aurais aimé vous accompagner ici, mais Kénabres avait besoin de défenses tant que ce côté de la frontière restait un danger. Suite à votre prise de Drézen, la Reine Galfrey nous a demandé de quitter Kénabres pour nous établir ici. C’est un première depuis des décennies, nous avons repoussé notre ligne de défense à l’intérieure même du territoire de l’ennemi. D’autre part, la Reine a envoyé depuis Nérosyan une partie de ses soldats ainsi que de nombreux ouvriers et artisans afin de reconstruire la cité et d’en faire notre tête de pont. Nous avons pris la liberté de faire de même avec les survivants de Kénabres, mais c’est sans compter sur l’initiative des premiers descendants qui ont totalement déserté les sous-sols de Kénabres pour se joindre à nous. Au total, ce ne sont pas moins de 2100 hommes qui me suivent ! Mais avant tout autre chose, la Reine vous fait parvenir ceci. » Siegfried déplie alors un parchemin signé de la main de la Reine Galfrey, nous indiquant la marche à suivre pour ces prochaines semaines.
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Notes du MJ :
Voici le document que j’ai donné aux joueurs, sur la base de celui proposé par le module d’origine, mais remanié :
Image
En plus des têtes connues, deux autres silhouettes s'avançaient vers nous pour se présenter. Ameiko Kaijitsu, une barde membre de la Société des Éclaireurs qui nous informait être là en tant que "chroniqueuse de la cinquième et dernière croisade", ainsi qu'un clerc mandaté par la Reine, appelé Sosiel Vaenic. Forcément, après la mésaventure de Nurah, nous étions méfiants, malgré ses explications révélant que la Reine avait "choisi de faire confiance à l’humanité", et ne pouvait pas se permettre de douter de tous ceux qui l’accompagnaient. De mon côté, je me disais qu'il ne pouvait pas y avoir deux traîtres si haut placés dans les rangs de nos alliés, et j’étais prête à lui accorder ma confiance. De toute façon, j’étais persuadée que mes compagnons allaient le surveiller pour moi.

Après avoir indiqué aux nouveaux arrivants où s'installer, nous avons décidé de nous réunir entre responsables et conseillers pour décider de la marche à suivre, à présent que les renforts étaient là. Et le soir, nous avions prévu un banquet précédé d'une cérémonie en l'honneur de notre victoire et de l’arrivée des renforts. Pour l'occasion, j'avais été désignée pour écrire le discours d’ouverture, et pour l’adresser devant l'assemblée. C'était un honneur qui m’avait été fait, mais j'avais conscience d'avoir eu ce privilège parce que je m'exprimais mieux que la plupart de mes camarades.
Irabeth présidait la réunion et menait les discussions, rôle lui allait comme un gant, car elle avait véritablement l'étoffe d'un leader. Étaient présents parmi les participants Kaptra – et son marteau fraîchement reforgé depuis l’épée de Yaniel, Karma –, Volgar, Hécate, Torkemada, Orkamania – et son ami imaginaire Legato –, Klavak, et moi-même. Nous avions convié aussi Narwenn – pour ses connaissances de la Plaie du Monde –, Qulin "Longue-Ombre", Siegfried Drake, Lann – qui avait été désigné Chef des Premiers Descendants par son peuple, en succession à Sull –, Aravashnial, Ameiko Kaijitsu – pour les connaissances qu'elle était susceptible d'avoir en tant que membre de la Société des Éclaireurs –, et enfin Sosiel Vaenic – puisqu'il était l'envoyé de la Reine.
Cette "réunion au sommet" a durée quatre bonnes heures, pendant lesquelles de nombreux points furent abordés, plus ou moins en profondeurs selon les sujets. Il en était sorti de nombreuses informations susceptibles de guider nos prochaines actions à mener ici, dans la région des Terres Blessées.
En premier lieu, nous avons longuement discuté de la reconstruction de Drézen, qui était une place aussi stratégique que dangereuse. Horgus avait apporté des fournitures et amené des hommes afin de s'occuper de la reconstruction, nous devions donc passer par lui pour les projets de rénovation. J'avais émis l'hypothèse qu'il serait bon de commencer par réparer les fortifications de la citadelle, ce que mes alliés ont accepté. Après tout, à quoi bon réparer la cabine d'un bateau à la coque trouée ?
Spoiler:
Notes du MJ :
J’ai proposé à mes joueurs de jouer la reconstruction avec des règles de royaumes, mais peu d’entre eux étaient intéressés. Les seuls qui ont accepté ne s’en sont jamais occupé, ce ne sera que du RP donc.
Nous devions aussi sécuriser la route de Kénabres jusqu'à Drézen. En effet, Siegfried nous a informé de plusieurs attaques de barbares qui avaient eu lieu pendant leur convoi. Effectivement, si nous espérions bénéficier de ravitaillements réguliers, il fallait leur permettre un trajet sûr, et c’était une des priorités à mes yeux.
A titre plus personnel, Siegfried nous a confié que quand il était enfant, son clan – dont son père et ses frères aînés – était parti chasser une créature qu’il appelait le "Dragon de la Plaie" dans la région. Qulin confirma qu'il y avait bien un dragon dans les Terres Blessées, et qu’il aurait passé une sorte de pacte de non-agression avec Aponavicius, alors dirigeante de Drézen. J'en déduisais que le dragon savait se montrer raisonnable, et qu'il était probablement possible de négocier avec lui comme il l'avait fait avec la marilith. J'ai proposé de ne pas parler du dragon aux civils et soldats présents à Drézen afin de ne pas risquer de provoquer la panique dans les rangs.
D'autre part, d’après le message de la reine, nous devions trouver un moyen d’affaiblir les forces de Deskari. Pour cela, il nous fallait notamment débusquer les différents temples sarkariens occupés par les fanatiques afin de les purifier, ainsi que réinvestir la chapelle de Desna que nous avions visité lors de notre périple jusqu'à Drézen.
Torkemada a rappelé que la succube Arueshalae, traîtresse à son peuple, pouvait détenir des informations sur les moyens de contrer les démons, et qu'il était dans notre intérêt de la retrouver afin de s'allier avec elle... ou de lui soutirer les informations. Il a proposé de faire circuler l'information de la libération de Drézen afin de l'appâter pour la faire venir à nous, mais je n’étais pas certaine que ce fut la meilleure solution. Après tout, elle pouvait très bien venir, oui, mais cette information pouvait aussi déclencher une vague d'attaques des démons sur nous dans le but de récupérer la ville.
Aravashnial nous informa des résultats de ses recherches sur Xanthir Vang, le Ver-qui-Marche, dont nous avions trouvé un résidu dans l'Aile Noire, à Kénabres. Grâce aux documents trouvés à Drézen, notamment le journal de Staunton et d’autres archives d’Aponavicius, il pensait plausible que Vang soit en fait le leader d’un groupe appelé les Templiers du Labyrinthe d’Ivoire, dont le repère serait le "Sanctuaire d’Ivoire" sans aucun doute caché dans les environs. Il était primordial que nous trouvions des informations sur sa localisation précise. Il nous fallait au plus vite éradiquer ces templiers pour purger nos rangs des fanatiques qui y étaient encore infiltrés.
Enfin, nous avons rassemblé nos informations concernant l'expédition non officielle partie en Plaie du Monde il y a vingt ans en quête du Lexique des Paradoxes. Celui-ci aurait permis à Vorlesh d'ouvrir la Plaie du Monde, il y a une centaine d'années. Il était donc plausible qu'il puisse nous aider à la refermer. C’était très certainement notre objectif ultime. Malheureusement, nous n’avions pas d’autres pistes que de trouver les ruines sarkariennes dans lesquelles le campement avait jadis été établi…

Après ce long conseil de guerre, nous hôtes sont allés se rafraîchir pendant que nous avons fini de mettre en place les derniers éléments pour le banquet du soir. Finalement, tous les généraux et les invités de marque ont pris place à la table principale, face à l'estrade sur laquelle je suis montée, une fois tout le monde installé.
Peu à peu, le brouhaha fut remplacé par des chuchotements, puis finalement, un silence quasi religieux s'imposa. Tous attendaient mon discours. Après quelques secondes durant lesquelles je me remémorais les mots que j'avais appris par cœur plus tôt dans la journée, je parlais enfin, d'une voix douce et posée, mais que chacun pouvait entendre toute proche grâce à un sort lancé un peu plus tôt : « Soldats du Mendev, Premiers Descendants, Tieffelins, Barbares, bref ! Camarades, compagnons, amis [...] Que la Lumière de Sarenrae vous éclaire. Et maintenant, place aux festivités ! »
Spoiler:
Notes du MJ :
La joueuse de Sorana avait vraiment écrit son discours mais je ne sais pas où il est passé… Je n’ai donc pas la retranscription !
Mon discours avait fait mouche, j'avais bien vu les regards émus, enthousiasmés, inspirés et fiers des centaines de têtes que j'avais sous les yeux. Je descendais de l'estrade sous les applaudissements et reprenais ma place autour de la table d'honneur, avant qu’une vieille dame vienne nous aborder. Elle nous annonça que, pendant leur trajet jusqu'à Drézen, un groupe d'enfants avait préparé une petite "pièce de théâtre" en notre honneur. Elle nous demandait ainsi l'autorisation de l'interpréter pour nous, ce que bien entendu nous acceptions avec enthousiasme.
Bien vite la petite troupe se mit en place, et au rythme des paroles du conteur, les protagonistes entraient en scène. Je ne pouvais m'empêcher d'éclater de rire en reconnaissant chaque personnage. Tout était caricatural, mais tellement drôle ! Même la mini-moi aveugle était adorable.
Spoiler:
Notes du MJ :
Je m’étais amusé à écrire cette petite pièce de théâtre pour mes joueurs, relatant de manière burlesque les événements du premier chapitre (seuls connus des habitants de Kénabres).
Mon but ici était de détendre l’atmosphère… avant de remettre un coup de pression, juste après !

Si ça vous intéresse, voici le texte tel que je l’ai présenté à mes joueurs :
Spoiler:
Au signal, un apprenti magicien parvient à faire léviter une toile de tente non loin de là, assez grande pour dissimuler ce qu’il se passe derrière. Au bout d’un instant, un enfant se place devant et commence d’une voix tremblante : « Mesdames et Messieurs, laissez-moi vous présenter la grande histoire des Héros de Kénabres telle qu’elle s’est passée pour de vrai ! ».

L’enfant s’écarte alors pour se positionner sur le côté de la scène improvisée, et le rideau se lève. Vous pouvez découvrir cinq enfants déguisés, en train de se relever. Chacun se frotte une partie du corps en gémissant d'une douleur simulée « Ouille ouille ouille ! » ou « Ah ma tête ! » et encore « J'ai mal ! ». La première chose qui vous frappe est la difficulté que semble éprouver un des protagonistes à se relever, son corps semble comme désarticulé à tel point que plusieurs adultes à proximité viennent pour l’aider.
Une fois celui-ci debout, vous comprenez vite le problème : deux enfants, l’un sur les épaules de l’autre, partagent un même déguisement. L’un traîne une gigantesque hache en carton, et l’autre porte une perruque qui lui recouvre les trois quarts du visage. Son haut simule un torse nu couvert de balafres béantes et arbore un collier clouté probablement emprunté à un mastiff hargneux des environs. Le "présentateur" s’approche de lui et hurle : « Voici Volgar, le géant ! ».
A côté de lui se tient une fillette sur le menton de laquelle a été dessiné grossièrement au charbon un bouc noir. Dans son dos est visible un arc trois fois trop grand pour elle, qui racle le sol à chacun de ses pas, et à sa ceinture vous devinez qu’y sont accrochés des sortes de fruits ronds, évidés et découpés comme une citrouille d’halloween afin de représenter des têtes étranges et – théoriquement – effrayantes : « Voici Torkemada, le chasseur de monstre ! ».
Spoiler:
Notes du MJ :
Pour info, Torkemada est joué par une joueuse. Lors de quelques parties, elle s’était dessiné un bouc au bouchon brûlé, d’où la référence !
Le présentateur se rapproche de sa voisine, une fillette pourvue d’une longue perruque grisâtre, d’un haut chapeau pointu et d’un faux nez crochus couvert de pustules. Elle semble marcher à moitié recourbée et se tient constamment le dos avec une de ses mains en marmonnant : « Voici Hécate, la sorcière ! ».
Spoiler:
Notes du MJ :
Hécate n’est pas du tout une vieille sorcière, d’ailleurs en tant qu’ensorceleuse, son score de charisme laisserait plutôt supposer l’inverse. C’est une jeune fille mais son surnom de "sorcière" laisse l’imagination des enfants vagabonder…
Le prochain à être présenté est recouvert de peinture verte. Deux fausses défenses sont collées sur les coins de sa bouche, mais donnent l’impression de pointer vers des directions aléatoires, et son crâne est coiffé d’un filet laissant dépasser uniquement quelques touffes de cheveux. Il tient dans une main un balai sans tête dont la pointe est peinte couleur fer rouillé, et dans l’autre une grosse cuisse de cochon enduite de gelée violet foncé, dans laquelle il fait semblant de croquer continuellement : « Orkamania, l’orque affamé ! »
Spoiler:
Notes du MJ :
Orkamania est réputé pour "lécher tout ce qu’il voit", en référence à une scène où j’avais décrit des murs organiques suintants (dans la garnison grise) et où il m’a répondu "je lèche les murs !"
Enfin, le dernier enfant présent porte une longue robe blanche, et magnifiquement coiffée de tresses recherchées. Un diadème brillant orne son front, et une auréole de papier mâché est posé sur sa tête. Mais à ses pieds, un misérable croisement de caniche et d’une autre bête indéterminée renifle le sol, et est tenu par une laisse rigide. La fillette porte un bandeau sur les yeux et fais mine de tâter autour d’elle de sa main libre sans s’arrêter, tout en tournant en rond : « Sorana, la déesse aveugle ! »
Spoiler:
Notes du MJ :
Enfin, Sorana qui avait commencé la partie avec une "malédiction d’oracle" qui l’avait rendu aveugle.
Le présentateur enchaîne un instant : « Nos cinq héros se sont retrouvés piégés dans les égouts de Kénabres, suite à un terrible combat contre des démons géants. Retrouveront-ils le chemin de la surface ? »

Aussitôt le présentateur sorti de scène, les cinq enfants font mine de marcher, l’un d’eux remettant systématiquement la fausse Sorana sur le droit chemin… littéralement. Au bout d’un moment, un nouveau personnage entre en scène. Celui-ci est clairement à cheval sur une chèvre, et porte une longue cape qui cache la moitié arrière de l’animal ainsi que les jambes de l’enfant, ne laissant donc apparaître que sa moitié supérieure à lui, la tête de la chèvre en dessous ainsi que son torse et ses pattes avant : « Halte ! Je suis un bâtard ! On me nomme Lann, l’homme chèvre des égouts ! Etes-vous des humains ? Je hais les humains ! ». La fausse oracle lui répond, tournée du mauvais côté : « Oui mais nous allons sauver le monde, n’est-ce pas important à tes yeux ? ». L’autre réplique : « Tu m’as convaincu, non seulement je vous laisse passer, mais en plus je vais vous aider à sortir de là ! »
Le petit groupe fais à nouveau semblant de marcher, puis mine de monter un escalier vertigineux. Soudain, ce que vous reconnaissez comme un sort de lumière ébloui l’assistance. « Nous voici à la surface ! » dit l’un d’eux. « Par Gorum, tout n’est que débris ! N’y a-t-il plus personne de vivant ici ? » hurlent de concert les deux moitiés de Volgar. « Moi ! » répond une voix en arrière. A cet instant, un gros chien s’avance, sur lequel trône un enfant de quelques années seulement. Un casque de papier le coiffe et une lance de même acabit est solidement attachée à son corps. En entendant parler, vous vous rendez vite compte que la voix ne vient pas de cet enfant, trop jeune, et surtout dont la source n’est pas au même niveau : « Je suis le Capitaine Boram ! Je fais partie de la résistance des gentils, et nous résistons aux méchants ! Etes-vous des héros ? », « Bien sûr ! » répond la jeune Torkemada. « Trop génial ! Venez avec moi, je vais vous présenter à mes copains ! »

Le présentateur reprend en voix-off : « Les cinq compagnons accompagnés d’un nouveau compagnon s’en vont vers le quartier général de la résistance, une auberge où tout le monde boit de l’alcool, même si c’est pas bien ».
L’enfant qui entre alors sur la scène avance très difficilement, et pour cause : il est à genoux. Obèse, le crin de cheval hirsute qui recouvre ses cheveux et son menton ne laisse entrapercevoir qu’un infime partie de son visage. Il traîne un marteau aussi grand que lui et se met à hurler d’une voix tonitruante : « BWAHAHAHA ! Je suis Kaptra le plus puissant des nains ! Je viendrais avec vous détruire ces démons ! ». « Super ! Mais comment faire ? » rétorque la vilaine Hécate. Ce à quoi une nouvelle voix répond « Nous avons un plan ! ». Pour la première fois depuis le début de cette représentation, vous reconnaissez immédiatement le prochain personnage à faire irruption. De la couleur de sa peau à sa coiffure, en passant par son armure et les symboles dessinés sur son bouclier, jusqu’à sa voix ! Tout correspond à Irabeth. « Nous avons besoin de votre aide, héros. Notre plan consiste à tous aller combattre les démons super-forts et tous nous sacrifier pour vous. Pendant ce temps, vous irez tranquillement vous infiltrer dans un vieux bâtiment vide pour détruite un caillou. Qu’en pensez-vous ? ». Orkamania répond : « Seulement si je peux y lécher les murs ! », « Marché conclu ! » reprennent tous les autres en cœur.

Après une nouvelle scène de marche simulée, une porte se déplace jusqu’à arriver devant le groupe initial de cinq. Sorana s’approche et toque à la porte : « C’est ouvert ! » entend-on derrière. Le groupe fait mine d’ouvrir la porte mais personne ne se trouve de l’autre côté. Seuls sont visibles deux gros cailloux posés côte à côte sur une table. Le grand Volgar essaie d’empoigner ces pierres en même temps, de sorte qu’on pense qu’il ne s’agisse que d’un même objet plus gros. Il les brandit au-dessus de sa tête et, en poussant un cri, écarte les mains pour séparer les deux morceaux : « Victoire ! » hurlent en chœur tous les enfants avant que le rideau ne retombe sur la scène.
Nous avons suivi avec amusement les aventures de ces mini-nous jusqu'à la fin du spectacle. Volgar s’est alors dirigé vers la scène pour porter en triomphe les deux enfants costumés qui l’avaient interprété. Mais alors que les applaudissements s'arrêtaient petit à petit, une personne continuait d'applaudir comme ironiquement. Une voix féminine retentit, et quand je me suis tourné vers son origine, je reconnu immédiatement Jerribeth, l'elfe qui avait manipulé Staunton Vhane afin qu'il trahisse notre camp. Cette sale manipulatrice était bien théâtrale dans ses propos, et avant que quiconque n’ait eu le temps de réagir, elle avait déjà ensorcelé Volgar ! Celui-ci laissa tomber au sol les enfants qui couinaient de douleur, avant de se transformer en monstre, laissant apparaître le sang démoniaque qui coulait en lui sous les cris horrifiés de la foule. Et sans que l'on comprenne quoi que ce soit, il avait déjà levé sa hache et tué deux civils innocents !
Spoiler:
Notes du MJ :
J’avais déjà fait comprendre à Volgar que sa transformation en démon ne passerait pas super bien vis-à-vis des croisés. Je voulais voir comment le groupe allait pouvoir gérer ça. Un JS raté a forcé Volgar à se transformer (il semble que Jerribeth exerce un contrôle sur sa transformation) mais un sort d’invisibilité, de brume ou autre aurait pu cacher cet incident à la populace…
C’était la panique autour de l'estrade, les gens s'en éloignaient en courant et en hurlant alors que quelques courageux essayaient d'atteindre les enfants pour les sauver. Ameiko se précipitait vers Volgar, et je décidai de me tourner en direction de Jerribeth pour lui envoyer une puissante boule de feu. Hélas, elle parvint à l'esquiver en partie. Je décelai toutefois la surprise dans ses yeux quand mes flammes vengeresses l’ont atteinte. Il fallait croire qu'elle ne s'y attendait pas, et je ne pouvais m'empêcher de sourire. Sarenrae m'accompagnait dans ma croisade contre les démons et leurs associés, et puisque je pouvais l'atteindre, je n’allais pas me priver pour débarrasser le monde de cette pourriture.
Spoiler:
Notes du MJ :
Jerribeth possède une résistance au feu, mais Sorana est capable de ne pas en tenir compte… Ce qui a surpris son adversaire !
Autour de moi, Orkamania avait disparu, Ameiko chantait en direction de Volgar pour essayer de le calmer, et mes autres camarades étaient en train de se précipiter sur le barbare pour l’arrêter. Jerribeth s'adressa alors à moi, me félicitant d'avoir réussi à la toucher... Avant de me rendre aveugle ! Privée de mon sens principal, je n’étais plus d'aucune utilité. Je n'osais plus bouger. J’avais dû grimper sur la table pour l'atteindre avec ma boule de feu, et à chaque pas que je faisais depuis, je heurtais les assiettes, les plats et autres cruches autour de moi. Je m’immobilisai donc, et j'entendis soudain un grognement bestial non loin de moi. C’était Klavak, qui venait de se métamorphoser lui aussi sous la manipulation mentale de l'elfe traîtresse. Je l'entendais renverser sa chaise et se mettre à courir, avant de comprendre son objectif grâce aux interventions de mes compagnons : il se dirigeait vers l'Epée du Courage.
Après de longues minutes de panique, au milieu de cette folie, Jerribeth disparu subitement, nous laissant avec deux monstres enragés sur les bras. Heureusement, Ameiko a ensuite réussi à calmer Volgar, qui retrouva son apparence humaine. De plus, après le départ de l'elfe, Klavak redevint lui-même aussi. J’étais la seule toujours affectée, ce qui m'ennuyait profondément. J'entendis alors Irabeth et deux autres personnes intercepter le barbare : des épées étaient sorties de leur fourreau, et la demi-orc ordonna à mon compagnon maudit de déposer les armes et de se rendre !

« Attendez... » marmonnais-je en me lançant en avant pour les rejoindre. Mais sans voir où je mettais les pieds, ce fut une très mauvaise idée. Je tombai en avant... droit sur le sol. Je me relevais en me frottant les genoux et les coudes avant de m'avancer en tâtonnant avec mon bâton pour me rapprocher du petit groupe : « Volgar n'est coupable de rien, c'est Jerribeth qui... » Mais la paladine refusait de m'écouter. Volgar tentait de se défendre, mais rien n'y faisait. Alors il déposa les armes, du moins je le supposais au bruit de métal que j’avais entendu, et il fut aussitôt emmené. Orkamania nous avait rejoints, et décida de les suivre. Je posai ma main sur son bras afin qu'il me guide pour les accompagner, je voulais pouvoir défendre mon compagnon si cela s'avérait nécessaire.
Volgar se défendit bien, et il avoua la vérité à Irabeth, ce que celle-ci semblait apprécier. Néanmoins, il avait tué plusieurs personnes, elle ne pouvait le laisser rester à Drézen parmi la population. J’essayais d'intercéder en sa faveur, mais sans plus de succès. Il fut ainsi exilé jusqu'à ce qu'il arrive à éliminer ce côté démoniaque.
Soit, nous pouvions en profiter pour aller nous occuper de ce problème de pillages barbares au Gué de Vilareth. Qui de mieux qu'un barbare pour en gérer d'autres ? Orkamania et moi avons accompagné notre ami, suivis par Ameiko, que l'alchimiste a réussi à convaincre de venir car elle était pour le moment la seule capable de calmer Volgar s'il se trouvait de nouveau manipulé.

Nous avons ainsi décidé de passer la nuit dans une grotte à l'extérieur de la ville. Pour le voyage, Orkamania avait emporté sur lui un objet étrange que nous avons déniché parmi les trésors cachés que renfermait la citadelle de Drézen : une sorte de maquette miniature d’une forteresse, capable de changer de taille pour en devenir une grandeur nature ! Cela allait nous permettre de dormir sans crainte au beau milieu des terres sauvages de la Plaie du Monde...

Spoiler:
Notes du MJ :
On en arrive donc au début à proprement parlé de cette partie, avec le détachement d’un premier groupe. Les prochains CR se concentreront donc sur une mission précise, jusqu’à ce que tous soient de nouveau réunis.
Grosso modo, les missions proposées sont les mêmes que celles du module, mais les objectifs derrière ne sont plus ne lien avec les "traits de campagne" des personnages, car ceux-ci seront lié à un mission supplémentaire : retrouver le Temple des Paradoxes… En résumé, voici (dans le désordre) les missions qui auront lieu, qui même si elles étaient pour la plupart facultatives, ont été toutes suivis par les joueurs :
  • Régler le problème des pillages des barbares (cf. Hall du Soleilhivernal)
  • Sécuriser et purifier les temples sarkariens (cf. le Temple Profané)
  • Retrouver un PNJ disparu – mission à venir (cf.la Tombe de Delamère)
  • Gérer le Dragon de la Plaie (cf. l’Antre du Dragon de la Plaie)
  • Retrouver Arueshalae (cf. la Redoute du Démon)
  • Retrouver la trace des chefs de l’ancienne expédition (cf. la Crypte Familiale)
  • Retrouver le Temple des Paradoxes (ajout)
  • Retrouver le quartier général des Templiers du Labyrinthe d’Ivoire (cf. le Sanctuaire d’Ivoire)
J’avais enfin l’occasion d’utiliser mes nombreux PNJ puisque les joueurs devront prendre le contrôle de l’un d’entre eux pour participer à une mission où leurs propres personnages ne sont pas.
D’autre part, j’avais prévu une timeline avec des assauts des forces d’Aponavicius pour obliger les joueurs à se bouger, mais en vrai je n’en ai pas eu besoin car ils se sont organisés de manière assez efficace ! D’autres événements devait apparaitre au bout à un jour donné, comme on le verra vite…
Enfin, j’avais agrémenté les déplacements, et certains événements aléatoires qui ont eu lieu se sont révélés assez sympas !

Pour suivre les déplacements des différents groupes, je mettrai en début de CR la carte de la région avec la position (voire le déplacement) du groupe auquel on s’intéresse sur le moment. Pour le moment, tout le monde est à Drézen donc. Voici la carte de base :
Image
Notes : Drézen est en B7 (symbole D), la chapelle de Desna en A8 (symbole C), et les hexagones grisés sont ceux déjà explorés avant le début de cette aventure.
La suite, bientôt !
RING3R
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par RING3R »

III.3a – EXILÉS (par Sorana)

Spoiler:
Notes du MJ :
Premier groupe à être parti donc, composé de Sorana, Orkamnia, Volgar et Ameiko, après le bannissement de Volgar de la cité.
Un court CR aujourd’hui, puisque cette expédition a eu lieu sur deux séances, et que la seconde a été narrée par Orkamania (je ne peux donc les regrouper en une comme je le ferai sans doute pour d’autres).
Dès le lendemain matin, nous avons préparé nos affaires pris la route, direction le Gué de Vilareth. Je comptais commencer par régler ce problème de raids de barbares sur la route qui reliait Kénabres à Drézen pour sécuriser les convois. Nous avions convenu qu'il valait mieux commencer nos investigations au Gué, puisque c'était là qu'avait eu lieu les attaques. Le voyage a duré plusieurs jours, mais puisque nous longions la frontière, nous n’avons pas rencontré de problème particulier, si ce n'est qu'un matin en nous réveillant nous avons vu Volgar déjà debout, ce qui n'est pas vraiment dans ses habitudes. J'ai mis ça sur le compte d'une insomnie, ça arrive même aux meilleurs.
Spoiler:
Notes du MJ :
Sorana n’est pas au courant mais Volgar, pour sa première nuit en Plaie du Monde, à subit une vision. Lors de cette aventure, ce sera le cas pour tous (ou presque), et ce sera la dernière vision visant à comprendre certains événements de leur passé, en lien entre eux. Voici la vision de Volgar :
Spoiler:
Il fait nuit sur le chemin de ronde du village où tu as grandi. Tu encaisses un coup sévère, puis un autre et entends « Aller, montre toi ! Réveille-toi ! » puis, en regardant autour de toi, tu te rends compte que tu n'es pas toi-même. Tu es Skalkhir, et te trouves face à un démon de deux fois ta taille. Mais avec chaque coup reçu, tu sens la rage monter en toi, et vois tes muscles se contracter, ton torse se gonfler, et ressens une douleur atroce comme si des dizaines de couteaux se plantaient dans ta chair. En effet, au bout de quelques secondes, d'innombrables excroissances osseuses se sont mises à pousser à travers ta peau. Tu regardes le démon qui te dit « Enfin. Donc ça a marché ! Ressens-tu la puissance que nous pouvons t'offrir ? Viens avec nous. Tues tes anciens camarades et ramène l'enfant : il a été préparé avant même sa naissance et nous sommes finalement prêts à finir ce que nous avons commencé il y a tant d'années ».

Ton regard se tourne alors vers le village en contrebas, dont les habitants ne se rendent compte de rien au moment où des dizaines de monstres enfoncent les portes pour se déverser sur eux. Tu descends vers les villageois qui ne te reconnaissent pas et les frappes de toutes tes forces, les déchirant avec une aisance inouïe. Un enfant se bat avec eux, pas plus de 13 ans : c'est Volgar. Tu le vois et sais que tu dois le capturer, en vie, mais au moment où tu t'en approches, tu ressens une empathie terrible. Tu te contentes de l’assommer pour te diriger vers un autre enfant à proximité : Ymirion.
Nous sommes finalement arrivés au Gué de Vilareth après cinq jours de marche. Là, nous avons été accueillis par la Capitaine Kamilo Dann, auprès de qui nous avons pu récupérer toutes les informations nécessaires. Nous avons appris que les barbares attaquaient par petits groupes provenant de l'ouest, et que ça faisait trois semaines environ que le Gué n'avait pas subi de pillage. Après avoir promis de mettre un terme à ces nuisances, nous avons profité du gîte et du couvert gracieusement offerts par la Capitaine et la garnison du Gué, avant de nous remettre en route dès le lendemain.

Nous avons passé deux jours à explorer les environs de ce que les locaux appelaient le "Rocher de l'Aigle" : une formation rocheuse dont la paroi ressemble presque au profil d’un oiseau de proie, surplombée de cinq tours en ruine en forme de doigts géants cassés et dressés vers le ciel. La zone était baignée de nuées d'insectes sans doute d’origine abyssale. Après concertation, nous avons décidé d'un commun accord de ne pas y aller pour le moment, car sans avoir conscience du nombre de forces en présence, il valait mieux être prudents. Et puis, nous étions à la recherche d'êtres humains, pas de démons, même si l'idée d'en éliminer quelques-uns au nom de ma Déesse m'a effleuré l'esprit.
Au lieu de ça, nous avons poursuivi nos recherches au sud-ouest du Rocher de l'Aigle, et avons fini par repérer au milieu d'une forêt un village de fortune, agencé autour d'un fortin. Ameiko est partie en éclaireur afin d'estimer le nombre de nos ennemis, et est revenue avec des nouvelles réjouissantes : la plupart des gens semblaient être de simples villageois, et seuls deux gardes étaient postés devant le bâtiment fortifié. Celui-ci ne comptait aucune fenêtre, et juste avant qu'elle ne revienne vers nous, les deux gardes étaient rentrés dans la bâtisse. Si nous y allions sans faire preuve d'hostilité, nous pourrions certainement approcher du grand bâtiment sans provoquer de problème.
Nous avons donc fini par sortir des bois environnants, et je n'ai pu m'empêcher de remarquer que les villageois nous regardaient avec méfiance, et semblaient en même temps en proie à un profond désespoir. Ils semblaient soucieux, épuisés, mais vaquaient à leurs occupations. Les enfants étaient silencieux et angoissés, aucun ne semblait jouer ni courir. J'ai tenté de parler à un adulte, mais beaucoup ont fui quand je m'approchais d'eux. Tous sauf un homme, qui était en train de remonter son seau du puits. Quand je me suis approchée de lui, il s'est figé, presque de peur, mais cela m’avait permis de lui poser quelques questions. J'ai ainsi appris qu'ils étaient sous le joug d'un barbare tyrannique du nom de Ymirion, et que ce dernier n'avait d'homme que le nom. Volgar a cillé en entendant ce nom, avant de nous expliquer qu'il le connaissait. D'après ce que j'ai compris, il s'agissait de son ami d'enfance. Décidément, cette croisade nous permettait de retrouver les amis de deux personnes ! J'aimerais qu'il en fut de même pour moi, qui étais toujours sans nouvelles de mon cher Yllen. Cela remontait à bien loin, cette terrible journée où le château où nous vivions a été attaqué, et où nous avons été séparés.

Nous avons aussi pu en apprendre davantage sur leur peuple : ils n’étaient visiblement pas originaires du coin, mais avaient fait le voyage depuis leur ancien village loin au nord-ouest, sous l’impulsion de leur chef, peu après une hécatombe qui les décima il y a de nombreuses années.
Spoiler:
Notes du MJ :
Encore une fois, je me suis ici servi du module original pour la base, et ait modifier l’histoire (ainsi que le chef) du village pour l’intégrer à l’histoire d’un de mes PJ. Il aura l’occasion d’en découvrir un peu plus dans ce chapitre. C’était aussi un moyen de faire comprendre à Volgar l’origine de son mal, pour qu’il puisse trouver un moyen de le contrôler et rentrer de son exil…
En tout cas, ces informations nous menaient vers la forteresse où semblait résider cet Ymirion. Nous n’étions pas certains de la meilleure méthode pour y entrer, mais décidions finalement de frapper à la porte. Cette fois-ci, contrairement à ce qui nous attendait à la Garnison Grise quand nous avions pris la même décision, nous avons été accueilli plus calmement. Deux soldats nous ont ouvert, et ils semblaient terrorisés. L’idée même d’amener des étrangers devant leur chef de tribu les faisait trembler, et nous avons vite compris que là résidait la meilleure carte que nous pouvions jouer alors. En quelques arguments, nous avons pu les convaincre de nous laisser les aider à combattre la tyrannie de leur chef. Après une courte discussion et certaines négociations sur leur avenir, il décidaient enfin de nous conduire jusqu'à la porte de l'antre d'Ymirion. Toujours terrifiés, ils se sont contenté d’ouvrir la salle et de nous annoncer avant de s’effacer pour nous laisser entrer seuls.

Là, le chef des pilleurs nous attendait, confortablement installé sur ce qui ressemblait à un trône recouvert de fourrures, tandis qu’un bassin couvert d’une fine couche de glace scintillait à l’autre extrémité de la salle. Mais en effet ce n’était pas vraiment un humain qui nous faisait face : un imposant humanoïde certes, mais dotée d’une paire de cornes ornées, et dont la peau semblait comme perforée en d’innombrables endroits d’excroissances osseuses plus ou moins longues, mais toutes acérées et pointues comme des armes. Il était torse nue et seules quelques pièces de cuir l’habillait, et sa musculature apparente nous faisait véritablement penser à notre ami Volgar. Quand ce dernier est entré, notre hôte s’est relevé sur son trône : « Soyez les bienvenus, pantins de ma maîtresse d’émeraude ! » Son regard se faisait insistant sur notre ami : « Hum, je ressens en toi la même bénédiction qui m’afflige… Maîtresse Jerribeth m’a assuré que son sang coulait aussi dans les veines d’autres gens, même s’il était plus dilué. Je sens un lien puissant qui nous relie, deviens mon bras-droit, et nous nous servirons des pouvoirs que les démons nous ont octroyer pour diriger ce royaume ! ». Volgar ne se laissait pas duper, mais essaya de ramener son ami d’enfance à la raison, qui clamait que cet "Yimirion" était mort il y avait longtemps déjà. Finalement, leurs coutumes barbares ont fini par reprendre le dessus et Volgar défia en combat singulier son opposant ! Celui-ci accepta, sans doute touché dans son orgueil. Mais il ne nous faisait visiblement pas confiance pour ne pas intervenir et comme pour nous occuper, appela une créature qui sortit du bain de glace à proximité ! Un drake du froid nous faisait face, pendant que les deux barbares entamaient leur duel.
Nous avions fort à faire de notre côté, même si ma magie de feu me donnait un avantage certain sur cette créature. Il restait dangereux et le moindre faux pas pouvait nous être fatal. Bien trop concentrée sur mon adversaire, je ne faisais pas vraiment attention à Volgar, mais j'entendais dans mon dos des coups de plus en plus puissants, comme si chacun des deux hommes essayait de trancher l'autre en deux d'un seul coup. De temps à autres, sous la violence des coups, ont aurait dit qu’Ymirion semblait temporairement prendre le pas sur le démon qu’il était devenu… peut-être y avait-il encore une chance de le sauver ? De le ramener ?
De notre côté, nous étions arrivés à défaire la créature, bien qu'elle ait eu le temps de me mordre avant de mourir, m'arrachant presque l'épaule avec ses crocs. Elle n'avait pas apprécié que mon feu rédempteur lui dévore les écailles et m'avait prise pour cible. Il fallait que je reprise ma robe et que je me soigne pour éviter une infection, parce que la gueule de ces bestioles devait être pleine de microbes. Volgar et son adversaire semblaient sur le point d'en finir également. Les deux étaient épuisés, leur combat avait été bref, mais intense. Finalement, Ymirion laissa tomber ses armes et accepta la reddition, pris dans un moment de lucidité. Il nous implora de sauver son peuple, et nous avons convenu de repartir pour Drézen avec lui comme prisonnier - le temps qu'il apprenne à maîtriser sa forme démoniaque aussi bien que Volgar, tout au moins - et avec tous les gens présents dans le village, citoyens comme combattants. Eux seraient traités comme des réfugiés, pas comme des prisonniers. Après tout, nous avions besoin de toute l'aide possible pour défaire les démons.

La nuit passée sur place, nous avons repris la route vers le Gué de Vilareth, où nous avons annoncé la fin des pillages. Là, je passais une nuit plutôt agitée pendant laquelle un rêve étrange me troublait. Je rêvais de... Kyra, ma mère. Je la vois en train de réciter une invocation à l'attention de Sarenrae, au milieu d'autres personnes dans un sous-sol. Là, une créature ailée était apprue, et je savais que je l'avais déjà vue ! C’était le même ange qui accompagnait ma déesse lorsque celle-ci m'avait désignée comme sa Championne. Dans mon rêve, il tenait un bâton. Mon bâton. Est-ce que... Non, c’était impossible... Je chassais cette idée de mon esprit. Le rêve se terminait dans un flash de lumière et je m'éveillai en sursaut. La nuit n’était pas tout à fait terminée, mais je n'arrivais pas à me rendormir.
Spoiler:
Notes du MJ :
Nouvelle vision, pour Sorana cette fois. Dans sa description, elle fait allusion à la première vision qu’elle avait eu, celle qu’avait provoqué la destruction de la Pierre de Garde (je vous y renvoi si vous l’avez oubliée, dans le premier Addendum). Voici la vision complète, au milieu de laquelle elle a dû réussir un test de connaissance pour reconnaître la créature qu’elle voyait :
Spoiler:
Tu te retrouves dans une immense caverne souterraine, où sont rassemblés une bonne trentaine de personnes : croisés pour la plupart. Parmi la foule, tu reconnais un bon nombre de soldats qui étaient déjà présents dans de précédentes visions, dont une femme frappée du blason de Sarenrae et dont tu as entendu le nom : Kyra. Elle est au centre d'un cercle d'invocation, et psalmodie une prière ou une incantation que tu reconnais comme étant dédiée à la Déesse de la Rédemption. Le cercle s'illumine de plus en plus jusqu'à ce qu'un flash de lumière t'éblouisse.
Au milieu du cercle se tient maintenant une nouvelle créature, ailée, splendide, qui dégage une aura bienfaitrice et surpuissante. Une lumière immaculée semble émaner d'elle, et tu crois distinguer autour un halo qui dessine une lame courbe ondulante comme le feu. Quelques cris de surprise et des remarques d’émerveillement ou d'étonnement se font entendre : « Je n'aurais jamais cru voir ça un jour ! » avant que la vision ne se dissipe.

Tu as reconnu une créature céleste, un Exterieur d'alignement Bon : c’est-à-dire un Ange. Plus précisément, tu crois même avoir reconnu un Azata, natif des plans Extérieurs d’alignement Chaotique Bon, certainement une créature des armées de Sarenrae elle-même. Il te semble particulièrement puissant, même pour un ange, et son aura te fait ressentir quelque chose de particulier... une proximité étrange. Tu réalises finalement que tu as déjà vu cette créature dans la vision qui a suivi l'explosion de la Pierre de Garde de Kénabres.
En y regardant de plus près, un détail t'avait échappé : il tient dans une main un bâton... identique à celui que tu portes depuis des années.
Au matin, j’ai raconté mon rêve troublant à mes camarades, puis nous sommes enfin repartis pour Drézen. Nous avons marché toute la journée, accompagnés des barbares, jusqu’au soir où une chose étrange se produisit. Nous avions beau avoir pris le même chemin qu'à l'aller, nous nous sommes retrouvés face à ce qui semblait être un village abandonné pris au milieu d'une brume mystérieuse. Nous décidions de ne pas nous en approcher, ça nous semblait trop suspect, comme un piège grossier laissé là par les hordes démoniaques. Nous montions ainsi le camp pour la nuit.

Mais à notre réveil, c’était la panique. Que s’était-il passé dans la nuit ? Était-ce-ce à cause de cette brume mystérieuse ? Les environs n’étaient plus le même, nos points de repère avaient totalement disparu. Après une rapide vérification, le verdict tomba : nous étions perdus en pleine Plaie du Monde...
Spoiler:
Notes du MJ :
Pour tout ce chapitre, j’avais prévu une table de rencontre aléatoire pour agrémenter les déplacement et exploration au cœur de la Plaie du monde. En fonction de la zone, il y avait plus ou moins de chance qu’il se passe quelque chose : rencontre hostile certes, mais aussi dangers du terrain et événements ou rencontres particulière. Ce fut l’une d’entre elles qui apparue ici : "Un village abandonné est recouvert d'une brume étrange. Enter dans la brume propulse les PJs dans un hexagone aléatoire". Le groupe s’est donc retrouvé à tirer un lieu d’arrivé aléatoire (sans savoir du tout ce que je leur demandais de faire) et devait se débrouiller pour savoir où ils se trouvaient, et rentrer à la maison…
Spoiler:
Notes du MJ :
Il y avait plusieurs règles de déplacement, en fonction notamment du terrain. On pouvait mettre un jour à traverser un hexagone sans chercher à s’y intéresser, mais l’explorer était plus long. Voici (désolé c’est pas très sexy) le déplacement du groupe de leur départ à là où ils en sont à la fin de cette séance : chaque flèche représente un jour de trajet (en bleu l’aller, en vert le retour), et ils ont passé 1 jour de plus en D7 et 3 jours supplémentaires en E7 pour explorer ces zones. Après s’être retrouvé déplacés malgré eux, ils ont du passé 4 jour à explorer les environs pour comprendre où ils avaient atterri. Au total ils ont passé 18 jours hors de Drézen !
Image
Spoiler:
Notes du MJ :
L’exploration du groupe de Volgar, Sorana et Orkamania n’est donc pas terminée. A priori, la suite ne sera pas le prochain compte rendu puisqu’on enchaînera avec le départ d’autres groupe avant de revenir vers eux, car la suite dépend d’autres événements. En effet, ils sont partis plusieurs jours et avait mis en place un réseau de communication à distance grâce au sort éponyme, relayé à Drézen par Sosiel Vaenic. Chaque groupe était plus ou moins au courant de ce qu’il se passait avec les autres, avec un décalage pouvant aller jusqu’à un jour.
La suite, bientôt !
RING3R
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par RING3R »

III.3b – LE TEMPLE PROFANÉ (par Aravashnial)

Spoiler:
Notes du MJ :
Nouvelle mission au départ de Drézen ! Cette fois le groupe est composé de Kaptra et Klavak, accompagnés par Aravashnial et Lann.
Le passage du temple en lui-même a été joué plus ou moins by the book, excepté toute la partie liée aux traits de campagne…

Le style est volontairement pompeux (passé simple) pour tenter de rendre justice au verbe de l’elfe magicien (la joueuse de Sorana l’interprétait lors de la partie, ainsi que pour ce CR).
Au lendemain de ce qui devait être la célébration de la victoire de nos troupes et de la récupération de Drézen, victoire bien amère à cause de l'apparition inopportune de la traîtresse Jerribeth, et après le départ d'un petit groupe composé de l'exilé Volgar, de la commandante Sorana, du Général-Spaghetti Orkamania et de l'éclaireuse Ameiko, nous détachâmes quelques personnes en direction de la zone où nous espérions trouver le Temple de Baphomet dont Narwenn nous avait parlé pendant la réunion.
Nous partîmes à quatre : Kaptra, Klavak, Lann et moi-même. Je me suis porté volontaire pour cette mission dans l'espoir de parvenir à récolter des informations sur cet infâme Xanthir Vang. Nous avions au préalable préparé notre itinéraire, et une fois nos baluchons sur le dos, nous étions partis en direction du Sud-Ouest. La naine a su me surprendre par un sens de la survie dont je ne l'aurais pas dotée aux premiers abords : elle nous a trouvé des abris corrects pour passer la nuit tous les soirs, que ce soit des grottes, des troncs d'arbre, et même une maisonnette en ruine.
Spoiler:
Notes du MJ :
Malgré plusieurs jours passés en Plaie du Monde, les PJ ont eu assez de chance aux jets concernant les dangers de l’exploration (cf. mon précédent CR), ainsi qu'aux tests de survie pour trouver un abri sûr. Cela ne rend pas vraiment justice à la région, mais bon j’imagine que des fois même l’enfer doit être calme !
Après quelques ennuyeux jours de trajet durant lesquels il ne se passa absolument rien de notable, nous arrivâmes dans la zone où nous pensions trouver le temple. Nous ratissâmes le terrain quatre jours durant, sans rien trouver. Les commandants avaient fait de mauvaises déductions, ce qui n'était pas difficile avec les maigres informations dont nous disposions alors. Mais qu'importait ! Nous étions dans les Marches, autant continuer nos investigations. Ainsi notre groupe prit donc la direction de l'Ouest afin de voir si nous trouvions quelque chose en bas de la falaise.
Spoiler:
Notes du MJ :
Les joueurs avaient fait leurs déductions en fonction de quelques indices trouvé en parlant à certains PNJ et en effectuant des recherches à Drézen. Ils se sont trompé d’hexagone, et tellement persuadé qu’il ne pouvait qu’avoir vu juste, on longuement insisté avant de se résoudre à explorer une autre zone.
Lors de notre compte-rendu pour Drézen, au sixième jour, nous reçûmes une réponse inquiétante de leur part : le Dragon de la Plaie était apparu en ville et avait réclamé un tribut, menaçant d'annihiler la population si la ville ne lui offrait pas un présent digne de lui. Voilà qui était fort préoccupant. J'espérais que nous ayons le temps de trouver ce que nous étions venus chercher, puis de retourner à Drézen avant la date butoir imposée par le Dragon, 9 jours plus tard.
Mais pour l'heure, nous étions bien trop éloignés pour pouvoir y faire quoi que ce fût, alors autant poursuivre notre tâche, qui était tout aussi importante, sinon plus. D’autant qu’un message de l’inquisiteur, parti en éclaireur avec l’elfe Narwenn, nous apprit qu’ils avaient découvert le temple que nous cherchions. A deux, ils n’avaient pas souhaité approfondir leurs recherches et nous en laissèrent la primeur alors qu’ils continuaient leur route.
Spoiler:
Notes du MJ :
L’intervention du Dragon à Drézen sera expliquée dans le prochain CR. Pour info, il se trouve que celui-ci a survolé le groupe, auquel j’ai demandé un test de perception. Mais aucun n’a remarqué (ou ne s’est préoccupé de) l’ombre dans le ciel…

Concernant l’aventure de Torkemada et Narwenn, elle sera relatée plus tard aussi. Juste pour dire qu’en bon couple de rôdeur qu’ils étaient, ils avaient un net avantage au niveau des déplacements, et sont partis en éclaireurs. Ils ont ainsi repéré le temple, et ont pu indiquer son emplacement approximatif à ce groupe-ci !
Le septième jour, nous commençâmes notre exploration de la zone, sans rien trouver de probant. Nous étions toujours bredouilles, mais Kaptra parvint toutefois à nous remonter le moral en trouvant une petite maisonnette en ruine dans laquelle nous trouvâmes quatre paillasses. Nous établîmes des tours de garde, comme chaque nuit, et lorsque ce fut à mon tour de veiller sur mes compagnons, je m'installai à l'extérieur de la ruine, sur un tonneau vide. C'était inconfortable, mais cela me permit de rester parfaitement éveillé, sans somnolence. Et ainsi, je pus repérer à distance les lumières vacillantes de plusieurs torches qui approchaient dans notre direction. Aussitôt, je me précipitai dans la cabane et hélai mes comparses : « Debout, quelqu'un vient ! » Seul le tieffelin se réveilla, et je lui expliquai rapidement la situation. Il sortit précipitamment sans prendre la peine de s’équiper, tandis que je m'efforçais de réveiller les deux autres, cette fois-ci en les secouant.
De l'autre côté de la porte, des bribes de conversation me parvenaient. Klavak était en train d'essayer de convaincre les arrivants de nous laisser dormir ici cette nuit, mais ils ne semblaient pas d'accord, prétextant que c'était leur campement. Et à bien y penser, cela expliquait les paillasses. Finalement, j'entendis le guerrier en slip de plaques dire que nous étions onze à l'intérieur, et que déranger notre sommeil nous mettrait de fort mauvaise humeur. Cela fit hésiter les autres, et finalement la ruse fonctionna. Ce combattant me surprenait par son ingéniosité, à l’instar de la naine et de son sens de la survie en milieu hostile. Après moultes palabres, ils acceptèrent finalement de partir, mais nous devions avoir quitté les lieux tout au plus quelques heures plus tard.
Lorsqu'il nous rejoignit, je le félicitai pour la ruse dont il avait su faire preuve, puis nous prîmes un frugal petit déjeuner avant de repartir, cette fois-ci pour explorer le bas de la falaise.
Spoiler:
Notes du MJ :
Cet intermède était un des évènements aléatoires pouvant survenir pendant l’exploration. Pour une fois, le groupe a préféré une résolution à l’amiable (ou presque !) Et ça a très bien marché, tant mieux !
La journée était déjà bien avancée lorsque nous tombâmes enfin sur l'entrée d’une grotte gravée de symboles dont la majorité avaient été effacés par des traces de griffures. Etions-nous au bon endroit ? Aucune idée, mais une inspection s'imposait. Sur le qui-vive, nous entrâmes donc dans la grotte, suivant un long couloir jusqu'à une pièce dans laquelle se trouvait un piédestal atteignable par quelques marches, sur lequel trônait une imposante statue du Démon à Tête de Bouc. Trois serviteurs de Baphomet se trouvaient là, d'après les gestes du Premier Descendant à notre attention, qui était parti en reconnaissance. Nous étions probablement au bon endroit.
Lann sortit sa fronde et tenta de tirer un projectile sur un ennemi, mais le bout de pierre vola pour percuter la statue dans un petit "toc" caractéristique, faisant tomber quelques débris du plafond sur le bovidé de granit. Par miracle, les gardes n'avaient pas été alertés, mais Klavak, en revanche, se précipita dans le tas, pensant le signal donné. Voilà qui était très fâcheux, l’alerte allait être lancée sans tarder. Lann sortit ainsi des ombres et trancha promptement la gorge d'un des hommes, le laissant retomber au sol, mort. Puisqu'il en était ainsi, je décidai de faire rôtir les ennemis dans les flammes : une boule de feu bien placée en calcina deux d'un coup, malheureusement sans les anéantir. La naine se précipita alors dans la mêlée, tuant un des deux hommes que j'avais blessé, et assommant l'autre afin que l'on puisse l'interroger, comme l’avait sagement proposé Klavak. Hélas, pendant que nous affrontions vaillamment ces adversaires à trois contre quatre, des renforts arrivèrent de leur côté. Trois nouveaux templiers de Baphomet rejoignirent leurs comparses. Alors que nous avions presque fini d'en découdre avec tous, un immense bâtard sortit d'une porte dérobée au pied de la statue, qui s’ouvrit dans un fracas tonitruant. Il était suivi d'une femme qui semblait être leur chef. Lann était confus tout à coup, mais peut-être était-ce la moitié ovine de son visage qui laisser penser cela…
Spoiler:
Notes du MJ :
Le bâtard géant est un personnage lié à l’histoire de Lann, mais a fait un peu choux blanc (les habitudes bourrines du groupe sont bien vite revenues !). Lann avait confié plus tôt à Orkamania qu’il recherchait notamment sa sœur, sans doute enlevée par le mari de celle-ci. Voici Kirel, et Nala se trouve dans une pièce secrète que personne n’a découvert ! Aujourd’hui elle n’est sans doute plus qu’un tas d’ossements…
Le géant tomba plus vite que prévu. Il n'avait pas semblé apprécier l'acide que je lui avais lancé, et la magie de Kaptra eut pour effet de l'achever promptement. Mais juste avant que la naine ne l’eût achevé, Lann hurla de l‘épargner ! Trop tardivement malheureusement, il aurait visiblement eu besoin de s’entretenir avec cet étrange monstre. Bientôt, il ne restât que la femme, que ses hommes nommaient Zanèdre. Désormais seule, elle se téléporta dans le but de s'enfuir après que je l'eus blessée, mais la naine sous l'effet d'un sort de hâte parvint à l'approcher suffisamment pour l'entraver. De loin, tandis que je courais vers les deux femmes, je la vis lever son marteau. Je voulus la prévenir, mais trop tard. Le lourd Karma s'abattit sur le crâne de Zanèdre, le réduisant à l'état d'une bouillie informe. Je soupirai, essoufflé, en arrivant à la hauteur de Kaptra : « Nous aurions pu la garder en vie afin de lui soutirer des informations essentielles, elle ne pouvait sans doute pas se téléporter plus d'une fois... »

Enfin, il nous restait toujours le soldat, qui était sous bonne garde aux mains du tieffelin... Pendant que Lann et moi-même fûmes partis explorer les environs, Kaptra et Klavak s’occupèrent de soutirer quelques informations à leur captif. Aux hurlements que j’entendais à travers les épais murs de cet antique temple, je ne pouvais qu’espérer qu’il parle au plus vite, au risque qu’il ne puisse rapidement plus rien dire. Et en effet, les tortures qu’il s’était vu infligées eurent promptement raison de sa maigre constitution.
De notre côté, nous finîmes par dénicher de trop cryptiques informations. D’une part, il était question d’une "prime" mise sur la tête d’une succube traîtresse soupçonnée d’espionnage, promise par cette fameuse Jerribeth dont nous venions de faire la connaissance quelques jours plus tôt. Étrange chose qu’un démon espion, je ne sus qu’en penser. Mais d’autre part, nous apprîmes que le temple que je supposai être le repère des Templiers d’Ivoire se trouvait "au sein des vestiges des Portes vertes, derrière le mur illusoire de Vang". Il me fallut quelques recherches pour apprendre bien assez tôt que ces "portes Vertes" faisaient référence à une ancienne forêt que je pu situer, bien que vaguement. Rien d’extrêmement précis certes, mais nous nous rapprochions de Xanthir Vang…
Spoiler:
Notes du MJ :
Selon les mêmes règles qu’expliquées à la fin du précédent CR, je détaille le cheminement de ce groupe. Celui-ci est bien plus simple que le premier d’ailleurs !
Ils sont partis le même jour que le premier, et ont mis 7 jour pour atteindre leur objectif (C6). Ils ont passé 4 jours à explorer cette zone avant de comprendre qu’ils s’étaient trompés, et sont repartis à l’ouest (C5). Après 2 nouveaux jours d’exploration (et grâce à des informations externes), ils ont fini par trouver le temple. Ils sont ensuite repartis vers Drézen (par un autre chemin, "au cas où"), qu’ils ont atteint 6 jours plus tard. Au total, ils sont ainsi partis 14 jours !
Image
La suite, bientôt !
Dernière modification par RING3R le jeu. nov. 07, 2019 5:20 pm, modifié 1 fois.
Antharius
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par Antharius »

Salut, un petit message pour te remercier du travail abattu sur ce CR, je rattrape mon retard (je suis qu'au II.2 - RÊVE ÉVEILLÉ (par Orkamania)).

J'avais fait cette campagne en tant que joueur et nous avions abandonné cette AP au moment du siège de l cité naine (courant deuxième fascicule de mémoire): des combats et des combats à en mourir d'ennui... ^^ Et combat sur lesquels nous roulions sur l'opposition (magicien avec archimage grade 3 et les "bons" choix et mon perso faisait le café comme dise les vieux).

Spoiler:
notre MJ nous a avoué à voir boosté certaines rencontres comme la chimère mythique en lui ajoutant une 50taine de PV.

Là je vois qu'il y a vraiment bien plus de RP et que le système d'armée n'est pas trop envahissant (de mémoire les règles de cet "ajout" faisait une dizaine de page de manœuvre ^^).

Bref, encore merci et je retourne à ma lecture
RING3R
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par RING3R »

Salut et merci pour ton commentaire :)
Je commençais a désespérer d'avoir encore des lecteurs :p
C'est d'ailleurs un bon moment pour rattraper le retard car de mon côté j'ai un peu plus de mal à tenir mon rythme, les nouveaux CR arrivent de moins en moins vite...

Dommage que tu ne sois allé plus loin que (effectivement) la 3ème partie du 2ème module, car ça m'aurait bien plu d'entendre l'avis de quelqu'un ayant joué cette campagne "by the book" (ou juste menée différemment). Mais les plus gros changements commencent là où tu en es, mais prennent de l'ampleur dès la fin du tome 2, tu ne pourras pas comparer bien longtemps les deux versions.

En tout cas, content que ça te plaise et j'espère que tu pourras/auras l'envie de lire ça jusqu'au bout !
Antharius
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par Antharius »

C'est avec plaisir que je continue à rattraper mon retard.

C'est un boulot de dingue d'avoir rédigé les CR et bravo à tes joueurs pour le travail d'écriture.
Ravortel
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par Ravortel »

RING3R a écrit : mer. nov. 06, 2019 4:46 pm Je commençais a désespérer d'avoir encore des lecteurs :p
Tu as des lecteurs, si, si !
C'est juste que c'est mal élevé de parler pendant le spectacle. :)
Dieu du Vrai, Ultime et Tant Envié Foie Gras Véritable
RING3R
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par RING3R »

III.3c – LE DRAGON DE LA PLAIE (par Hécate)

Spoiler:
Notes du MJ :
Troisième groupe à être parti (4ème en fait, mais le dernier a été joué après) : celui d’Hécate, seule PJ accompagnée d’Irabeth, Siegried Drake et Qulin "Longue-Ombre". En vrai, une bonne partie s’est déroulée à Drézen, mais en tout cas le focus est cette fois sur ce groupe !
Il s’agit ici principalement d’un "réarrangement" d’événements proposés dans le module, pour en faire une aventure un peu plus (selon moi) sympa… En revanche, un évènement aléatoire s’est produit et a fait grandement avancer le schmilblick ! (ça aurait pu être d’avantage le cas d’ailleurs)
Cette fois, il s’agit d’un des rares CR de la joueuse qui incarne Hécate… profitez-en :p
Après la réunion au sommet du 28 rova, différents groupes partirent explorer les Terres Blessées. Volgar – exilé de Drézen, Sorana et Orkamania, accompagnés d'Ameiko, décidèrent d'investiguer sur les pillages barbares qui saignaient le Gué de Vilareth. Klavak, Kaptra, Aravashnial et Lann s'intéressèrent pendant ce temps à un ancien temple croisé désormais profané à la gloire de Baphomet. Enfin, Torkemada et Narwenn partirent en éclaireurs, demeurant discrets quant à leurs destinations. Je restais quant à moi à Drézen, passant des heures dans les livres, parchemins et autres archives à la recherche d'informations sur les Terres Blessées.
Après cinq jours sans nouvelle des différentes expéditions, je fus arrachée à l'ambiance mortifère de la bibliothèque par un soldat. Le souffle court, il m'annonça qu'une ombre volait en direction de la cité. Troquant très volontiers l'ennui contre un peu d'animation, je lui emboîtais le pas. Un cri déchira alors l'air, faisant vibrer la citadelle entière. Le cœur irrigué par l'adrénaline, je rejoignis les remparts de la forteresse pour voir arriver sur nous l'imposante ombre d'un dragon. Mes recherches des derniers jours m'avaient appris qu'un "Dragon de la Plaie" habitait les environs : un certain Scorizscar dont nous avions à redouter la puissance. Notre arrivée sur "ses" terres était indésirable et le dragon venait réclamer de quoi monnayer un loyer.
Spoiler:
Notes du MJ :
J’avais prévu cet événement selon un timer : 5 jours après que les renforts arrivent de Nérosyan/Kénabres à Drézen, le Dragon de la Plaie (ayant remarqué l’arrivée massive d’humains) passe dire bonjour à ses nouveaux voisins…

En passant : j’avais prévu tout un tas d’événements, de ce type ou simplement des infos glanées par des PNJ pour aiguiller des PJ en mal de pistes. Mais les joueurs m’ont à chaque fois devancé et je n’ai que très peu eu besoin de faire intervenir un PNJ pour donner une piste : les questions RP ont la plupart du temps suffit ! (ou carrément, les joueurs ont terminé l’aventure avant que certains événements de "mise sous pression" ne soient déclenchés.)
Perché sur les hautes murailles de l’enceinte, hors de portée de nos soldats, le puissant ver exigea de nous un tribut digne de lui, encouragé par nos flatteries infiltrées de peur et de respect forcé. Nous réussîmes, avec Irabeth, à négocier avec le dragon dix jours afin de trouver un présent à la hauteur de son orgueil. Scorizscar nous mit alors en garde : notre tribut devait être au moins aussi unique et exceptionnel que "le fils qu'Aponavicius lui avait façonné", en vue de conclure un pacte de non-agression. Satisfait, le dragon repartit en direction du sud-ouest, jetant à nouveau son ombre sur la cité naine.
Quelque peu sidérées, nous tentâmes avec Irabeth d'établir un plan efficace afin de délivrer Drézen de la menace d'anéantissement qui pesait sur elle. Nous décidâmes alors de prendre dès le lendemain la route de la tanière du dragon avec l'espoir naïf de le prendre au dépourvu. Nous avions dix jours, et pas un de plus, pour traverser du nord au sud les Terres Blessées et retrouver la trace de Scorizscar.

La même journée du 3 lamashan, des soldats me rapportèrent que la chapelle des barbares, installée récemment à l’extérieur de l’enceinte de la forteresse, avait été profanée, et que la folie guettait désormais quiconque tentait d’y pénétrer.
Spoiler:
Notes du MJ :
Nouvel évènement aléatoire bien que tiré du module, qui tombe de concert avec l’arrivée du dragon… pas de chance ?
De plus, ils nous apprirent que le porte-parole des barbares sarkariens et Prêtre de la Foi Verte, Jesker Holten, était porté disparu. Nous décidâmes d’enquêter sur ce phénomène étrange, redoutant qu’un nouvelle trahison – ou infiltration des forces du Mal – nous ait une nouvelle fois touchés. Sur place, nous découvrîmes d'étranges inscriptions et blasphèmes qui maculaient l'autel et les murs du lieu de culte. Il était fait allusion à la prêtresse sarkarienne Delamère dont les théories fumeuses reposaient avec son cadavre dans un tombeau aux confins des Collines Larmoyantes. Pendant ce temps, Irabeth tentait de glaner quelques informations concernant ce fameux prêtre : des témoignages nous décrivaient un homme au visage marqué par la mélancolie et aux idées confuses depuis qu'il avait perdu une alliance... De concert avec la demi-orque, j'envisageais alors un bref détour par le Tombeau de Delamère, dont nous avions pu localiser l’emplacement approximatif. Nous formâmes une quatrième expédition avec le Capitaine Siegfried Drake et Qulin Longue-Ombre – qui ne m’aurait jamais laisser partir vers de tels périls sans sa "protection rapprochée", confiant Drézen à Sosiel Vaenic avec l'ordre d'abandonner la cité en cas de non-retour de notre groupe d'ici dix jours.
Spoiler:
Notes du MJ :
Je ne sais pas si on s’en rend compte via les différents CR qui en parlent, mais Qulin – pour rappel le "chef" de l’armée des tieffelins capturés suite à l’attaque sur Kénabres – s’est mis à… "vénérer" Hécate, et l’appelle "sa maîtresse" tout en se prosternant au moindre de ses gestes. Ici, c’est un joueur qui l’incarnait, et c’est toujours sympa à voir ^_^
Le voyage fut long, jonché de nuits trop brèves et agitées pour trouver le repos. Cependant, une nuit ne se déroula pas de commune manière, et nous avons fait une expérience étrange que je pouvais oublier. Réveillée par du bruit, l’inquiétude d’une attaque surprise me poussa à me lever aussitôt, mais, alors que je contournais notre camp de fortune, une lumière vacillante – trop intense pour provenir de torches – me guida vers un canyon en contrebas. Perchée sur les hauteurs, je découvrais avec stupeur une scène peu commune : une créature unique en son genre rôdait au fond d’un canyon dont les parois étaient recouvertes d’inscriptions runiques luminescentes incompréhensibles. Il allait et venait d’une à l’autre en grommelant dans une langue elle aussi inconnue.
Spoiler:
Notes du MJ :
J’ai demandé un jet à mes joueurs pour "se réveiller" car il s’agissait là d’un bruit lointain. Seule Hécate a réussi, et n’a pas jugé bon de réveiller ses compagnons !
Je jugeai vite que cette créature ne représentait pas un danger que je n’aurais su gérer, et la curiosité me poussa à lui révéler ma présence. « Créature ! Que fais-tu ici ? Ce pays n’est pas lieu de rencontres amicales, à quel point nous seras-tu hostile ? ». Mon interlocuteur se tourna vers moi et après une courte réflexion, répondit dans ma propre langue : « Hum quoi ? Que veux-tu ? Je suis occupé » ou encore « Que ne comprends-tu pas ? Je suis un ermite solitaire ! Comme dans "je ne veux voir personne" ! Ceci est mon lieu d’ermitage… va-t’en ! » rétorqua-t-il d’un ton déjà excédé en retournant à ses affaires étranges. J’insistai mais me retrouvais confrontée aux mêmes réponses. Après une négociation difficile, il finit par me poser une question des plus étranges « Quel est ce monde ? Où suis-je ? ». Malgré mon étonnement, je lui répondis la vérité, nouvelle qui semblait l’ennuyer profondément. « Encore ce monde ? Je connais déjà, rien de nouveau pour mes archives ». Non sans mal, il finit par répondre à quelques-unes de mes questions : il se présenta comme Grishka, un "archiviste d’entre les mondes". A en croire ses dires, il serait à la recherche d’histoires sur les mondes qu’il visite, afin de compléter la bibliothèque que représentaient en réalité ces étranges runes lumineuses.
Je lui indiquais alors que je connaissais sans doute des histoires absentes de sa collection, ce qui l’intéressa au plus haut point ! Il me proposa alors un marché : une histoire contre une histoire. Je lui narrai ainsi la chute et le sauvetage de Kénabres dans un premier temps, puis la prise de Drézen en second lieu. Les yeux de la créature pétillaient à chaque phrase, et elle m’encourageait à entrer dans les détails les plus épiques de nos aventures, suite à quoi il me proposa deux histories en échange. Je lui indiquai les thématiques qui m’intéressaient particulièrement, et il me proposa de choisir : "L’histoire du fils du dragon", "l’histoire du livre et de l’arbre", "l’histoire du livre perdu, retrouvé, et perdu à nouveau" et enfin "l’histoire du père des hommes-taureaux".
Spoiler:
Notes du MJ :
J’ai voulu en profiter pour forcer mes joueurs à se faire un auto-rappel des évènements. Mais il a fallu insister pour qu’ils intègrent assez de détails pour satisfaire la curiosité de leur nouvel ami. Ce qu’il proposait en échange devait se mériter !
Je choisis la première et troisième histoire, et les révélations qui m’attendais furent à la hauteur de mes espoirs les plus fous ! L’archiviste m'apprit que Scorizscar était profondément attaché à une créature mi-homme mi-dragon qu'il considérait comme son fils : un homme venu du Nord transformé en monstre qu'il avait aliéné à lui. D’autre part, j'en apprenais également plus sur l’expédition sur les traces de laquelle nous étions. Elle eut bien lieu entre la Deuxième et la Troisième Croisade et fut motivée par la quête d'un livre dont la magie reposait dans un ancien sanctuaire au cœur d'un campement sarkarien. Je comprenais bien vite de quel "livre" il s’agissait, et la localisation du Lexique des Paradoxes s'affinait : au confluent de la "Voie Grise" et du "Lac sans soleil".
Spoiler:
Notes du MJ :
Nouvel événement aléatoire donc, que j’avais prévu pour donner de sérieuses pistes (et/ou des éléments du lore) à mes joueurs (s’ils avaient la chance de tomber dessus, et avait géré la situation comme il fallait). Au final, les joueurs pouvaient en apprendre bcp sur "le fils qu’Aponavicius avait offert à Scorizscar" (histoire 1), "la genèse du Lexique des Paradoxes" (histoire 2), "la disparition du Lexique des Paradoxes" (histoire 3) et enfin "l’histoire de Baphomet" (histoire 4).

La scène a été assez sympa au final, même si les joueurs auraient pu raconter d’autres histoires de leur invention (mensonges ou vérités du point de vue des personnages, mais qui n’ont pas été jouées pendant cette campagne) pour gratter d’autres infos. Ils n’y ont même pas pensé ! Ah ces héros…
Nous nous séparâmes de notre étrange nouvel ami pour continuer notre route – et notre nuit en premier lieu. Notre prochain objectif était le Tombeau de Delamère dont nous avions finalement découvert l’entrée au creux d’une faille à proximité d’une rivière de lave. A l’intérieur, Jesker était bien là, les traits tirés, blafard, livide… Quelque chose n’allait visiblement pas. Il était assis sur un cercueil de glace et dès qu’il nous vit, il se leva pour s’approcher d’une fissure au fond de laquelle la lave ruisselait. Nous comprîmes très vite son but morbide et décidâmes de l’en empêcher, et c’est alors que s’extirpa de lui un démon à deux têtes qui nous fit face ! Il nous expliqua que son objectif était d’attirer quelques héros à part et les exterminer un à un afin de saper le moral des troupes. Mais son orgueil de démon avait précipité sa fin tant l’écart de puissance entre nous était grand, nous n’en fîmes qu’une bouchée, sauvant ainsi le Prêtre.
Spoiler:
Notes du MJ :
Combat un peu misérable en l’état et à 4 contre 1, je n’ai rien pu faire pour rendre ce combat intéressant, et mes joueurs s’en sont bien moqué ^_^. En vrai, le seul "risque" était de laisser Jesker se suicider en se jetant dans la lave… L’avenir montrera aux PJs que le sauver s’est avéré utile !
Nous continuâmes notre route vers le sud désormais à cinq, espérant atteindre l’antre du dragon avant la fin du délai imparti. Cela faisait sept jours que nous avions quitté Drézen quand nous découvrîmes une grotte creusée dans un îlot au cœur d’un lac de lave. Avant d’avancer davantage et anticipant un potentiel échec dans notre mission visant à intercepter Scorizscar, nous envoyâmes un message à Drézen leur indiquant de céder la bannière de l’Épée du Courage au Dragon. Nous étions certains qu’une telle offrande calmerait la bête, alors que nous, campés à sa tanière, serions là pour les accueillir, lui et son tribut, terrassant le monstre et récupérant l’artefact par la même occasion.

Préférant finalement gagner du temps, et malgré la fatigue, nous rejoignîmes l'entrée de la caverne le soir même grâce au druide qui, transformé en aigle géant, nous permit de traverser le lac de lave. La grotte était plongée dans le noir, et notre brève investigation fut interrompue par la rencontre avec une créature mi-homme mi-dragon qui se dénommait Baran. Siegfried reconnut rapidement son frère supposé mort, et compris qu’il était le tribut offert par Aponavicius et considéré depuis lors comme le "fils du dragon". Habité par une puissante envie de vengeance, le guerrier du Nord rallia Baran à notre cause, d'autant que tuer Scorizscar revenait à le libérer. Nous fomentâmes un plan dont l'efficacité dépendait grandement des connaissances du "prisonnier du dragon" : selon ses dires, affronter un dragon dans son antre revenait à combattre une araignée pris dans sa toile. Il fallait le surprendre à l’extérieur pour garder la moindre chance de victoire.
Spoiler:
Notes du MJ :
Tout comme Lann dans le CR précédent, Siegfried avait sa petite "quête annexe". Il avait révélé que son clan été jadis parti "chasser un dragon" (ce sont normalement des chasseurs de Linnorms mais qui voulaient faire dans l’originalité). Baran fut capturé vif, et Aponavicius utilisa sa magie pour en faire une semi-dragon et l’offrir à Scorizscar en tribut !
Il fallait ici que les joueurs comprennent que Baran n’était pas un simple sbire du dragon, et s’en fasse un allié. Sans ça, ils aurait du non seulement affronter le dragon dans son antre (qui dans DD5, rend un ennemi bien plus dangereux) mais en plus affronter 2 ennemis au lieu d’un ! Heureusmeent que l’histoire de l’ermite extraplanaire avait mis les PJ sur la piste…
Attiré par Irabeth, Scorizscar - qui avait envoyé Baran chasser - sortit de sa tanière et s'imposa rapidement comme un ennemi de taille. Le combat débuta douloureusement, donnant l'avantage au dragon. Qulin, avec une bravoure qui me surprit, fut lourdement blessé. Jesker, Siegfried et Baran luttaient péniblement contre un Scorizscar dont la puissance semblait décuplée par la colère et le sentiment de trahison. L'angoisse nouait mes tripes, et je me rendais compte, avec amertume, que nous avions été bien trop prétentieux. Que notre orgueil risquait de causer notre perte, et celle de Drézen tout entière. De cette imminence naquit alors une magie à l'intensité encore jamais égalée. La chair du dragon se décomposa sous l'effet d'un sort de flétrissement dont l'ampleur suscite encore aujourd'hui en moi autant de fierté que d'effroi !
Spoiler:
Notes du MJ :
Combat extremement intense, et même si les PJ étaient alors 6, un dragon dans DD5 avec ses sauvegardes et actions légendaires fait le taf ! Au final, c’est sur une erreur du MJ que la bête à rendu son dernier souffle : j’ai autorisé sur un 20 sur un sort à JS (à ma table je ne lance pas les JS des monstres, les joueurs lancent tous les dés : attaque, défense et "maitrise magique") un succès critique ! Les dégâts d’un sort de "flétrissement" ont été doublés, et ça a fait fondre bien la moitié du pool de PV du dragon… Tant pis, c’était tout de même épique !
Ragaillardis par ces blessures dont le dragon souffrait visiblement, nous réussîmes à l'achever. Nous venions d'éliminer notre ennemi, libérant ainsi Drézen de sa menace. Cependant, l'esprit encore échauffé par le combat qui venait de se dérouler et peu loquace, je perdis le trésor du dragon au fond de la lave, son butin aspiré par une trappe piégée.
Spoiler:
Notes du MJ :
Au départ je n’avais pas prévu que les PJ osent aller chercher le dragon dans sa tanière. Mais quand je me suis rendu compte que c’était bien le cas, j’ai préparé une belle antre bien mortelle (mais les PJ ont heureusement combattu à l’extérieur) mais aussi un trésor digne d’un dragon ! Bien sûr, j’avais pris soin de piéger le tout, et une trappe donnait sur le lac de lave… Pour cette fois pas très subtile, Hécate s’est laissé avoir et le fabuleux trésor a fini fondu !
Nous proposâmes à Baran de se joindre à nous et de s'allier à nos forces. Le "fils du dragon" accepta et emporta avec lui l'arme avec laquelle il avait défait son Maître : une épée tueuse de dragons. Forts de cette victoire, nous retrouvâmes le chemin de Drézen.
Spoiler:
Notes du MJ :
Baran, nouveau PNJ à rejoindre la cinquième croisade ! J’ai voulu ajouter ce personnage (référence au manga Fly/Dai no Daiboken pour ceux qui suivent) car après tout, aucun PNJ n’avait de pouvoir mythique. Son sang de dragon justifiait bien ça, et pourrait aider les PJ pour ce qui les attend dans l’avenir !
Spoiler:
Notes du MJ :
Voici le détail de l’expédition du groupe d’Hécate.
Ils sont restés 6 jours à Drézen après le départ des autres groupes, et le 7ème jour sont partis vers le sud pendant 2 jours. Il leur a fallu 2 jours de plus pour débusquer le Tombeau de Delamère (D6), après quoi il a fallu encore 2 jours pour atteindre les abords de l’antre de Scorizscar (F5). Après avoir tué le dragon, il ont pris le chemin inverse pour 8 jours supplémentaires avant de revenir à Drézen 15 jours après leur départ, 20 jours après le départ du premier groupe !
Image
La suite, bientôt !
Dernière modification par RING3R le mer. nov. 13, 2019 10:47 pm, modifié 1 fois.
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par RING3R »

Je me suis rendu compte que j'ai oublié d'intégrer dans le CR ci-dessus le "rêve/vision" qu'a eu Hécate - à l'instar de ses compagnons - lors de sa première nuit en Plaie du Monde. En fait, la joueuse d'Hécate est restée très discrète sur tous les événements qui la touchaient personnellement, donc elle n'en a pas parlé dans son CR de partie - lisible par tous les PJ.

Le voici donc pour vous, comme d'habitude tel que je l'ai présenté à la joueuse :
Spoiler:
Tu es en train de courir dans un couloir malsain, regardant derrière toi, d'où tu perçois aisément des bruits de combat. Tu te sens paniquée, en sueur, à bout de souffle. Tu traverses quelques salles, un long couloir, et atterries dans un sanctuaire qui préserve un livre sur un piédestal. L'épais tome semble étrange, magique, mystique. Il est fait de pages de type divers : parchemins, cuir, argile, ivoire, écorce entre autres choses. Tu en arraches une page en lançant à haute voix « Plus le temps pour la prudence » avant de te téléporter.

Tu réapparais dans une maison, devant tes propres parents adoptifs et une enfant. Cette enfant, tu la reconnais immédiatement : c'est toi-même il y a de nombreuses années. Ce n'est donc pas dans ton corps que tu te vois, mais probablement celui de ta mère biologique. Tu serres les bras contre le petite fille puis après un flash d’énergie, celle-ci hurle et tombe inconsciente. Te reconnais sans mal cette scène : ta mère adoptive t'en avait déjà parlé, la Pierre de Garde te l'a plus tard montrée en vision, et tu te souviens désormais l'avoir vécue jadis, mais du point de vue de cette enfant.

Pour la première fois, tu découvres la suite : la personne à travers de laquelle tu vis cette scène se téléporte à nouveau, cette fois devant une autre femme que tu reconnais instinctivement : Térendelev sous forme humaine. D'une voix toujours paniquée, tu l'interpelles « La mission est en danger, nous aideras-tu ? », puis déclenches une nouvelle téléportation pour atterrir dans une salle où se déroule un combat épique. Tu y reconnais les leaders de l'expédition dans laquelle vous aviez fait un bref passage en rêve : Akiron, Yaniel et Andrew Drogaloth sont en train de se battre. En face, se tient Jerribeth, telle que l'as vu il y a quelques jours à peine, accompagnée de la succube Arueshalae sans nul doute. Le plus surprenant pour toi est de découvrir les autres protagonistes : à proximité de l'entrée gît comme sans vie Legato aux pieds du vieux magicien, alors que tu assistes impassible à la mort d'Anartii, ton père biologique, sous les coups de la Paladine Yaniel. Une prêtresse de bat aussi, et la mémoire de ton hôte t'informe que son nom est Kyra Zemius, mais à ses côtés se tient une créature angélique dont l'aura t’aveugle presque. Tu te tiens prête à rejoindre le combat toi aussi quand Térendelev apparaît finalement, mais c'est au moment où le dernier protagoniste rejoint la scène que la vision s'estompe : Minagho.
La suite devrait arriver cette semaine, si tout va bien !
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par RING3R »

III.3d – LA CROISÉE DES CHEMINS (par Narwenn & Ameiko)

Spoiler:
Notes du MJ :
Dernier compte-rendu avant les retrouvailles du groupe ! Celui-ci sera un peu particulier, car il s’agit en fait de deux CR pour le prix d’un :
- le premier retrace le parcours de Torkemada (qui n’a pas fait l’objet d’une séance de jeu comme les autres), du point de vue de celle qui l’accompagnait
- le second clôture l’expédition du premier groupe parti (celui de Sorana, Orkamania, Volgar et Ameiko) suite au phénomène qui les a transportés dans un endroit inconnu…

Exceptionnellement, c‘est donc moi qui ai rédigé ces compte-rendus, et vu qu’ils sont assez courts (une fois n'est pas coutume ^_^), je les poste tous deux ici.
En patrouille (par Narwenn)

Dès le lendemain de la dramatique cérémonie, nous étions partis de la Citadelle, cette place forte construite par des nains, ce monde grouillant entre les murs de pierre… cela commençait à me donner le tournis ! Mais je pouvais m’estimer veinarde puisque je partais seule avec l’inquisiteur. Non pas que sa présence me mettait particulièrement en joie, mais je préférais un groupe réduit à une expédition comme ils en avaient l’habitude. Et puis au moins lui ne risquait pas de me ralentir ! Nous pouvions explorer ces contrées aussi vite que le vent, sans perdre de temps à cause d’un soldat en armure incapable d’escalader efficacement une vulgaire colline. De plus, nos sens particulièrement affûtés à l’un comme à l’autre nous permettaient de détecter la présence de nos ennemis à des lieues à la ronde, rendant notre exploration bien plus efficace pour concentrer nos recherches aux lieux les plus propices. Nous formions une équipe parfaite !
Spoiler:
Notes du MJ :
Pour rappel, les rôdeurs ont la faculté de sentir leurs ennemis jurés dans les environs. Si Narwenn ressent la présence des démons, Torkemada ressent celle des humains. C’est bien pour ça qu’il a voulu d’elle comme équipière pour cette mission de reconnaissance !
Nous voulions simplement explorer les environs directs, et laisser les investigations poussées au groupes armées. Le sud était notre premier objectif, mais nous n’avions rien trouvé de notable. Mes sens m’indiquaient bien la présence de quelques démons mais je ne ressentais aucun regroupement significatif. Il ne fallait pas s’attendre ici à ne croiser que des animaux, mais je pensais qu’un seul individu ne pouvait pas nous aider dans nos recherches. L’ouest ne semblait pas beaucoup plus intéressant, mais Torkemada a pourtant souhaité poursuivre dans cette direction. Était-ce un pressentiment ? Il était étrange depuis le second matin, et j’avais pu remarquer qu’il avait passé une nuit agitée. Quelle sorte de rêve pouvait bien faire les humains dans ce pays maudit ?
Spoiler:
Notes du MJ :
Comme pour les autres, Torkemada a eu droit à ses "rêves" lors de sa première nuit en Plaie du Monde. Ceci dit, les siens diffèrent un peu puisqu’il en aura plusieurs, en lien étroit et plus… concrets. Voici donc le premier :
Spoiler:
Dans ton rêve, tu te retrouves au milieu d'une salle, un sanctuaire. Une imposante cloche tinte en hauteur, et une créature est agenouillée face à un autel en piteux état : tu devines la silhouette d’une succube, mais à mesure que tu t’approches, une sensation familière ne fait que grandir au fond de toi, son aura… est présente en toi. Elle est en train de prier : « Desna, Musique des Sphères. J’ai été retrouvée ! J’ai pu m’occuper de certains, mais la guenaude, Jaruunicka, est puissante. De grâce, je sais que j’ai trompé de nombreuses fois par le passé » – tu ressens par empathie une immense douleur, des doutes, du tourment – « mais suis-je condamnée... à rester seule ? »

Soudain, la succube semble sentir ta présence et détourne le regard pour croiser le tien. Elle semble à la fois surprise et terrifiée, puis répète : « Suis-je condamnée à rester seule ? »
Mon but ici était de rendre ce "rêve" plus ou moins interactif, en tout cas d’engager un dialogue entre Arueshalae et Torkemada, de les faire se connaitre et idéalement se comprendre. Mais la joueuse de ce dernier n’a pas trop su comment réagir, et finalement n’a guère joué le jeu malgré mes tentatives pour la pousser à répondre aux questions de la succube.
L’objectif principal était tout de même de faire comprendre qu’elle n’était pas un danger, voire pouvait devenir une précieuse alliée. Cet objectif a été assez vite atteint, c’est déjà ça.
Au cinquième jour, nous étions descendus du plateau et le paysage que nous contemplions alors me rappelait des souvenirs : c’était bien par ici que j’étais jadis tombée par hasard sur ce temple converti au culte de Baphomet. L’inquisiteur avait remarqué des traces qui ne le trompaient pas : un groupe d’humains résidaient au nord, cela nous paraissait suffisamment suspect pour que nous allions voir de plus prêt.
Nous avons finalement pu retrouver la trace de ce temple en quelques jours, creusé à même la falaise. Il semblait clair qu’il était occupé. Torkemada a prévenu ses compagnons qui étaient partis dans cette direction, et qui se trouvaient alors à quelques dizaines de kilomètres à l’est de notre position, en haut du plateau. Grâce à nos indications, ils étaient désormais capables de retrouver aisément ce lieu. Nous avons décidé de ne pas les attendre et de nous diriger vers le nord.
Après deux jours de marche, nous tombions sur une sorte de "village fantôme". Étrangement, celui-ci ne ressemblait pas aux constructions traditionnelles sarkariennes, et plus surprenant encore, nous avions pu y découvrir un ancien mausolée dont le nom de la famille à laquelle il devait être destiné avait été barré… un autre nom était gravé à la place : Drogaloth ! Le nom du paladin qui nous accompagnait depuis le tout début de cette histoire… Je ne pouvais croire à une coïncidence. Quoiqu’il en était, nous étions trop peu nombreux pour aller voir de plus près de quoi il en retournait, mais j’avais marqué l‘emplacement sur ma carte, afin de pouvoir revenir ici si le besoin s’en faisait sentir. Une nouvelle fois, la nuit fut dure pour mon compagnon, lui qui n’avait pas autant l’habitude que moi d’arpenter ces territoires hostiles.
Spoiler:
Notes du MJ :
Second rêve de Torkemada :
Spoiler:
Tu rêves à nouveau de la succube, mais en extérieur cette fois. Vous êtes au bord d’une falaise, et en regardant autour de toi, tu devines le château de Sume loin en arrière-plan, là où tu as grandi.
Plus précisément, il s’agit du lieu où une mystérieuse archère t’a sauvé enfant, mais tu te trouves dans ton corps d’adulte. La succube est là, elle aussi et s'adresse cette fois directement à toi : « Je me souviens de toi, nous nous sommes déjà rencontrés, n'est-ce pas ?… Je t’observais alors, t’extirpant de ta cachette pour braver le danger, t’aventurer là où se trouvaient encore les démons qui avaient détruit ta maison, fuyant pour les attirer loin de ceux qu’ils n’avaient pas encore égorgés. Tu étais courageux, téméraire mais inconscient, alors que de mon côté je restais prudente, cachée, prenant mon mal en patience. Tu agissais et j’ai appris. Je me suis exposée aux démons, les ai confrontés pour te sauver. Pour toi, j’ai franchi le premier pas sur le chemin le plus difficile. Je suis heureuse de voir que ça en a valu la peine ! »

Tu remarques un sourire délicat se dessiner sur son visage à mesure qu’elle parle : « Tu as tant grandi Yllen. Si nous sommes ici, c’est que nous nous battons tous deux pour ce en quoi nous croyons. Mais toi, en quoi crois-tu ? »
Le lendemain, une fois les environs directs sécurisés, Torkemada a souhaité repasser par Drézen. Il semblait qu’il s’y était passé de graves événements pendant notre absence : le Dragon de la Plaie qu’avait mentionné Siegfried leur avait rendu une petite visite. Il semblait tolérer notre présence du moment que les humains se soumettaient à lui. Et comme preuve, il réclamait un "tribut digne de la magnificence", qu’il devait venir récupérer deux jours plus tard. Tout le monde était inquiets mais nous apprenions qu’un groupe composé d’Hécate, Irabeth, Siegfried et du tieffelin Qulin était parti en direction de son antre… pensaient-ils pouvoir le vaincre ? Où allaient-ils tenter de négocier ? En tout cas ils avaient laissé comme consigne de déserter la Citadelle s’ils n’avaient pas donné de nouvelle d’ici le lendemain… une course contre le temps, et contre un dragon…
Étrangement, l’inquisiteur semblait faire totalement confiance à cette sorcière puisqu’il m’a alors demandé de repartir avec lui aussitôt. J’espérais malgré tout que tout se passe bien pendant notre absence.

Alors que nous venions de repartir, Torkemada reçut un message magique de Sorana : elle et son groupe avaient pu gérer le problème des pillages barbares et, à l’en croire, ils avaient pu découvrir une nouvelle piste. Elle nous demandait d’investiguer sur un supposé campement barbare à quelques jours à l’ouest de notre position. Nous nous sommes donc dirigés par là et effectivement j’ai pu y ressentir une forte présence démoniaque. Torkemada a quant à lui repéré des traces humaines, sans doute des fanatiques : en les suivant, nous sommes finalement tombés sur un ancien village sarkarien organisé autour d’un gigantesque arbre Thane : ces fameux monstres végétaux, si grands qu'on pouvait y construire des bâtiments entiers. J'avais appris qu'ils servaient jadis de prison aux arcanistes sarkariens, dont le peuple était particulièrement superstitieux. Cette découverte s'avérait très intéressante, mais bien trop dangereuse pour nous deux.
Cela faisait déjà une demi-douzaine de jours que nous étions repartis de Drézen, et la nuit de l’humain a encore été particulièrement agitée. A son réveil, sans en expliquer la raison, Torkemada insista pour que se rendre, seul, vers un fort abandonné à deux jours à l’ouest. Comment pouvait-il être au courant de la présence d’un tel endroit si loin ? Quoi qu’il en était, il avait pu contacter Sorana et son groupe qui devaient le rejoindre sur place.
Spoiler:
Notes du MJ :
Troisième et dernier rêve de Torkemada :
Spoiler:
De nouveau, tu partages un rêve éveillé avec la succube Arueshalae. Cette fois, la scène change à mesure que la discussion avance et si vous restez les deux seuls personnages présents, vous vous trouvez tantôt dans la chapelle de Desna en haut de la falaise du nord de la Plaie du Monde, tantôt dans une cellule de Drézen sur les murs de laquelle des prières à Desna sont gravées.

« Les morts possèdent un réel pouvoir. Ils peuvent nous libérer, ou encore nous montrer le chemin » murmure la succube alors que sa main caresse les inscriptions gravées sur le mur de sa prison d'un temps. Elle te regarde de ses yeux rouges : « Dans mes prières, je t’ai entendu prononcer, non sans mal, ces mots à ton tour, guider certaines âmes perdues, permettre la rédemption à d’autres. Qu’as-tu vu en eux ? »
Je n’ai pas noté les dialogues qui s’en sont suivis (au bout d’un moment ça a plus ou moins marché, un peu au second rêve et davantage au dernier) mais j’ai pu avoir finalement l’occasion d’indiquer les raisons de ce "contact onirique" initié par la succube : elle était en danger, et voulait savoir si elle pouvait faire confiance à Torkamada (qui, elle ne l’expliquait pas, était le seul qu’elle pouvait contacter). Elle lui a finalement demandé de l’aide, et a indiqué le lieu de sa retraite…
Quant à moi, j’étais chargée de retrouver cette Éclaireur humaine avec un groupe de réfugiés dans le temple que nous avons croisé il y a quelques jours, pour ensuite les guider jusqu'à Drézen… Quant aux événements qui y ont eu lieu concernant ce Dragon, je n’avais toujours aucune nouvelle…

Spoiler:
Notes du MJ :
Voici le détail du trajet du "groupe" de Torkemada. Il n’y a pas eu beaucoup de haltes, et sa capacité de se déplacer dans la nature sans être gêné par l’environnement a grandement facilité ses déplacements. Pour cette fois, le bleu représente la "première partie" de leur exploration jusqu’à leur premier retour vers Drézen, et le vert la seconde partie, jusqu’à la séparation de Torkemada et Narwenn :
Ils sont donc partis de Drézen comme les deux premiers groupes, le lendemain de la cérémonie, ont voyagé 2 jours vers le sud, puis 1 jour vers l’ouest. Ils se sont attardés ici pour repérer les traces du "Temple profané", ce qui leur a pris 2 jours pour se rendre compte qu’il fallait s’intéresser à la zone plus au nord, qu’ils ont explorée en 2 jours supplémentaires. Ils ont ensuite continué 1 jour vers le nord pour explorer pendant 2 jours la zone du "village abandonné" où ils ont trouvé un tombeau étrange. Le retour vers Drézen a pris ensuite 4 jours.
Ils ont ainsi repris la route 14 jours après leur premier départ, voyagé 3 jours durant plein ouest pour explorer la zone d’un mystérieux "village sarkarien" pendant 2 jours. Ils se sont ainsi séparés 18 jours après la cérémonie.
Image


Perdus (par Ameiko)

C’était la panique dans le camp depuis le matin qui avait suivi notre départ du Gué de Vilareth : en nous réveillant, la brume qui s’était levée pendant la nuit nous empêchait de distinguer notre environnement, nous avions même cru nous être retrouvés dans un village abandonné mais cela devait être quelques mirages provoqués par ce phénomène climatique. En quittant la zone de brouillard, le paysage avait changé du tout au tout, nous devions nous rendre à l’évidence : nous nous étions retrouvés malgré nous déplacés quelque part dans la région !
Nous étions alors en compagnie des réfugiés barbares qui ne comprenaient pas davantage la situation que nous, et qui ne reconnaissaient pas non plus le terrain. Nous devions donc commencer par explorer la région pour tout d’abord retrouver notre localisation. Cela ne devait pas être trop compliqué, mais nous a au final fait perdre un temps précieux.
Spoiler:
Notes du MJ :
J’ai proposé à mes joueurs une sorte de mini-jeu à base de tests de perception, de survie et de nature, et avec la carte de la région comme support. Ils devaient explorer la zone, découvrir des lieux d’intérêt reconnaissables et en déduire leur position. S’ils se trompaient, ils auraient pu errer (marcher dans une mauvaise direction) pendant des jours, ce qui les aurait empêcher de poursuivre l’aventure avec les autres groupes !
Le premier indice que nous avons découvert était le lit de ce fleuve asséché depuis longtemps qui traversait la zone, et que nous voyions continuer à serpenter au loin. D’après ma carte, cela nous laissait trois possibilités : soit nous nous étions rapprochés de Drézen au nord-est, soit nous nous en étions éloignés au contraire, à l’opposé au sud-ouest, soit nous avions été déplacés de l’autre côté du lac de lave au centre de la région des Marches. Il fallait continuer à explorer.
Cela nous a pris deux jours supplémentaires pour comprendre que nous nous trouvions au milieu d’un canyon large d’une vingtaine de kilomètres : notre position ne laissait alors plus aucun doute : nous errions à l’extrême nord-ouest du lac de lave. Nous devions donc poursuivre vers le nord pour rejoindre la route de la citadelle, mais il fallait atteindre le sommet du plateau ce qui, avec notre groupe actuel composé de femmes, d’enfants et de vieillards réfugiés, n’allait pas être une mince affaire.

Dès le lendemain matin, l’oracle a prévenu son ami Torkemada que nous avions retrouvé notre route, et ce qu’il nous a alors répondu bouleversa nos plans : il semblait avoir découvert quelque chose de capital au nord-ouest de notre position et nous y donnait rendez-vous. Nous avons donc décidé de nous séparer, et j’avais pour mission d’escorter le groupe de barbares. Comme nous n’avions pour le moment pas eu de nouvelles de la situation à Drézen concernant la demande du Dragon de la Plaie, il semblait plus sage de faire une halte en lieu sûr. Un groupe d’exploration avait déjà sécurisé un ancien temple à deux jours de marches d’ici : c’est donc là où nous devions retrouver l'elfe Narwenn qui serait notre guide jusqu'à Drézen.

Spoiler:
Notes du MJ :
Ce double compte-rendu clôture donc la partie des explorations multiples, et dès le prochain, tous les PJ seront de nouveaux réunis ! Enfin pas vraiment, car Hécate ; Kaptra et Klavak sont restés à Drézen pour laisser aux autres la prochaine partie de l’aventure. ils les rejoindront juste après (eux ne feront rien pendant ce temps, en tout cas pas de partie annexe).
J’en profite pour mettre ici une dernière carte pour représenter le parcours global des différents groupes, histoire de mieux comprendre les 4 cheminements. Bon désolé c’est pas si clair que ça, d’autant qu’indiquer le jour de chaque déplacement foutrait encore plus le bordel, et comme certains groupes marchaient plus vite que d’autres, on comprend pas trop qui s’est croisé et quand. Il faudra pour cela se fier à mes descriptifs de chaque exploration !
Image
La légende : en jaune "le groupe d’Hécate", en vert "le groupe de Kaptra et Klavak", en bleu "le groupe de Sorana, Volgar et Orkamania" (qui laissent Ameiko en cours de route) et enfin en orange "Torkemada" qui lui aussi lâche Narwenn en chemin.
Si les cheminements sont pas assez clairs, hésitez pas à demander des précisions :p
La suite, bientôt !
Antharius
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par Antharius »

Je suis enfin à jour et du coup je réitère mes compliment pour avoir tenu ce CR ^^

Vivement la suite
RING3R
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par RING3R »

III.4 – LA REDOUTE DU DÉMON (par Orkamania)

Spoiler:
Notes du MJ :
Séance en petit comité cette fois, puisque Klavak, Kaptra et Hécate n’étaient pas de la partie. Le groupe composé de Sorana, Orkamania et Volgar est donc rejoint par Torkemada pour cette séance, placée sous le signe du combat et des révélations !
Cela faisait plusieurs jours que nous étions perdus. Les villageois qui nous accompagnaient s’avéraient de moins en moins confiants quant à leurs chances de survie. Je les comprenais : il suffisait de penser aux deux barbares et anciens amis capables d’entrer dans une rage inconditionnée, sans raison, et en pleine Plaie du Monde aussi ! Ameiko étant la seule capable de les calmer sans violence, il fallait tout faire pour la garder avec nous. Je m’étais souvent fait la réflexion qu’ajouter de l'herbe de loup dans la nourriture de l'ami de Volgar aurait permis de le neutraliser partiellement, mais Kluly m'en empêchait. Il pensait que le barbare était capable de se contenir.
Spoiler:
Notes du MJ :
Pour rappel, Kluly n’est plus de ce monde… Seul Orkamania "le voit", et pour lui, c’est son ancien ami qui agit quand il utilise par exemple la "main du mage/manipulation à distance".
Nous avions finalement réussi par retrouver notre chemin et avons pu prévenir Torkemada immédiatement. Celui-ci nous demanda de le rejoindre à quelques jours de marche au nord-ouest, dans la direction opposée à Drézen, où il semblait avoir besoin d'aide. Nous devions accepter, et pour ne pas perdre de temps, nous avions décidé de séparer notre groupe en deux : Volgar, Sorana, Kluly et moi allions rejoindre l’inquisiteur tandis que Ymirion et ses réfugiés seraient conduits par Ameiko vers le temple de Baphomet non loin et à présent sécurisé. Ils devaient être rejoints par Narwenn dans les jours à venir afin de les aider à rentrer au plus vite à Drézen.
Concernant la citadelle d’ailleurs, nous n'avions aucune nouvelle de notre côté depuis plusieurs jours. J'espérais juste que Joran avait pu terminer la confection de l’arme que je lui avais commandée...
Spoiler:
Notes du MJ :
Avant de partir, Orkamania a commandé une "javeline de foudre" à Joran le forgeron… on en entendra reparler bientôt ^_^
Il nous a fallu plusieurs jours de marche pour arriver au lieu de rendez-vous, où nous avons bien retrouvé Torkemada, sur place depuis deux jours déjà. L’inquisiteur avait pu explorer les environs et trouver ce qu’il été venu chercher : il nous guida ainsi vers ce qui s'apparentait à un petit fortin délabré. D’après ses repérages, quelques démons occupaient les lieux, bien qu’il semblait n’y avoir aucun signe de présence humanoïde dans la zone, à part nous bien sûr : je n’allais pas proposer d’utiliser du poison dans ce cas-là. Nous n’avions pas remarqué de torche, les occupants des lieux étaient probablement capables de voir dans la nuit comme moi, ce qui dénue d’intérêt toute attaque nocturne. En revanche nous entendions clairement le retentissement d’une cloche sans doute massive, à un rythme constant et sans discontinuer : cela me rappelait la vision que nous avions eu dans la chapelle de Desna.
Torkemada nous indiqua enfin la raison de notre présence en ces lieux : nous devions sauver une personne importante, qui lui avait transmis des visions ces derniers jours. Cette mystérieuse personne était selon lui Arueshalae, la succube ancienne prisonnière de Drézen, susceptible de nous fournir des informations primordiales pour contrer, espérions-nous, l’invasion des démons.
Spoiler:
Notes du MJ :
Par rapport au module original, tout ne s’est pas déroulé comme prévu puisque les joueurs avaient opéré une reconnaissance assez poussée pour trouver une entrée alternative qui leur évitait une grosse partie du "donjon". Pour ceux qui n’ont pas lu la campagne, voici la map de la zone, avec le cheminement des joueurs : on voit bien le gros morceau qui a été évité !
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Pour nous préparer, j’ai remis à Torkemada deux potions : la première afin qu'il se déplace plus vite et la seconde capable de le rendre invisible aux yeux de tous, pour une dernière reconnaissance à haut risque. Quelques minutes plus tard il revint vers nous en nous expliquant qu’une créature géante pourvue d’écailles était positionnée en haut des escaliers, sur le dos de laquelle se trouvait une autre créature aillée. Je prenais note d’éviter à l’avenir de mélanger certaines de mes potions car Torkemada ne me semblait plus capable d’identifier un drake quand il avait trop bu !
Nous lui avons laissé quelques secondes d’avance et, alors que nous le suivions à petite distance, nous remarquions effectivement une créature aillée chevauchée par une autre plus petite. A ce moment Torkemada apparut dans un cri : il hurla le nom de la succube en se jetant dans un mouvement des plus acrobatique des escaliers !
A peine l'avait-il vu que Volgar s'élança comme un dératé à sa rescousse. De mon côté je lançai une potion à Kluly afin qu'il la verse sur les jambes de Sorana, ce qui devait lui permettre à elle aussi de démultiplier sa vitesse de course. D’ailleurs, à la seconde où l’oracle s'arrêta, une boule de feu jaillit de sa main libre. Malheureusement nous étions arrivés trop tard, le drake était déjà sur Torkemada, et la lance de son cavalier transperça de part en part mon ami inquisiteur ! Lorsque la bête cracha une gerbe d'acide, Torkemada bien malgré lui me servit de bouclier. Kluly me prévenait que mon compagnon pourrait difficilement encaisser un coup de plus.
J'eu tout juste le temps de regarder le barbare dans les yeux quand, de rage, il se transforma en gigantesque démon. L’attaque qu'il infligea au simili-dragon était d'une force Volgarienne ! Ma rapière le transperça tandis mon bouclier venait protéger Torkemada en attendant qu'il se désengage. Sorana avait l'air d'attendre ça aussi car aussitôt la voie libre, une boule de feu gigantesque nous frappa moi et mon adversaire. D’une manœuvre d’esquive parfaite, je parvins à protéger mes points vitaux.
A présent que notre duo était reformé, le drake n'avait aucune chance. Volgar privilégiait visiblement l’attaque à la défense, mais pouvait compter sur moi pour le couvrir de mon bouclier. Je profitais de chacune des ouvertures qu'il m'offrait dans la défense adverse pour y insérer ma rapière, mais ce fut finalement une flèche, venue d’on ne savait où, qui vint à bout de la créature draconique. Cela faisait deux fois que mes proies avaient été tuées juste avant que je puisse les achever... Kluly me dit que le plus important était que nos ennemis soient morts, pas de savoir par quelle main. Je comptais cependant sur plus de réussite avec l'incube qui venait de perdre sa monture.
Ce démon ne semblait guère souffrir des impacts de ma rapière, et je crus le voir presque sourire à chaque touche, comme pour me signaler sa supériorité sur ce point. Son expression se fit soudain tout autre quand Volgar lui entailla la chair avec la hache dont il a hérité de son ami Ymirion, mais ce qui l’avait le plus surpris furent les flammes de Sorana qui l’ont brûlé comme si son corps n’était que du gibier à la broche... sa Déesse lui prodiguait des pouvoirs ignés sans limite !
L'archère qui a achevé le drake se révéla finalement, au pied d’une tour qui surplombait la cour en haut des escaliers où nous nous battions. Elle nous hurlait de nous presser afin de la rejoindre et de se mettre à l'abri dans la clocher. Torkemada, toujours mal en point, ne se fit pas prier et gravit quatre à quatre les marches. Juste avant que l’on puisse en finir avec l’incube, celui-ci parvint à atteindre Volgar. A ce moment précis, les yeux du barbare sont devenus encore plus rouges que d'habitude, il me rappelait les yeux fous de son ami... Kluly me souffla que ça venait probablement de l'arme ! Il fallait que nous l’étudions, mais je gardais ça pour plus tard. Toujours était-il que, quand Sorana est passé devant lui, ce dernier l'attaqua sans hésiter ! Tel un véritable berserker, il ne savait plus différencier ses alliés de ses ennemis
L’heure du grand combat était-elle arrivée ? L'heure de tuer avant de se faire tuer ? Je n’étais pas encore prêt pour cette bataille : je n’avais pas eu l’occasion de l’empoisonner avec des potions perfides afin d'attendrir sa chair et amoindrir ses réflexes. Kluly pressentait une autre solution : si nous ne nous trouvions plus dans son champ de vision, il ne s'attaquerait plus à nous et se calmerait rapidement de lui-même. !
Spoiler:
Notes du MJ :
Après son combat contre Ymirion, Volgar a hérité d’une hache magique…. Ou plutôt, maudite ! Voici un morceau de sa description : »À chaque fois qu'une créature hostile vous inflige des dégâts alors que la hache est en votre possession, vous devez réussir un jet de sauvegarde de Sagesse sous peine de devenir fou furieux. Tant que vous êtes fou furieux, vous devez utiliser votre action à chaque tour pour attaquer avec la hache la créature la plus proche de vous. Si vous pouvez effectuer des attaques supplémentaires avec votre action Attaquer, vous utilisez ses attaques supplémentaires, vous déplaçant pour attaquer la créature suivante la plus proche une fois que votre première cible est tombée au combat. Si vous avez plusieurs cibles potentielles, vous en attaquez une au hasard. Vous êtes fou furieux jusqu'à ce que votre tour ne commence et qu'aucune créature que vous pouvez voir ou entendre ne se trouve dans un rayon de 18 mètres autour de vous. »
Sans perdre de temps je m'élançai donc moi aussi dans les escaliers et, au sommet, découvris une créature ressemblant à un scorpion géant pourvu d’ailes, ou plus précisément un derakni. Une succube se battait contre lui. Grâce à son arc dans une main j'en déduisis rapidement qu'il s'agissait de l'archère qui nous avait aidé il y a quelques instants. Elle était dotée d’ailes et me semblait particulièrement agile, aussi je me demandait pourquoi elle restait si statique… Kluly me répondit du tac-o-tac : « Elle cherche à couvrir notre avancée.... Cours ! Ne perds pas de temps, nous avons besoin d'elle vivante ! »
J'entendis alors une voix aigrelette pendant que je courrais jusqu'à la tour : il s'agissait d'une guenaude, une sorcière géante qui menaçait le succube de mort, mais Sorana réduisit rapidement son champ de vision à l’aide d'un mur de flammes qui s’élevait alors autour d’elle. Volgar fut le dernier à rentrer dans le bâtiment, et en le voyant sous forme normale, je me décidai à rengainer ma rapière et claquais la porte derrière lui.

Ici, nous avions quelques temps de répit. La succube se présenta comme étant bien Arueshalae et nous révéla que cela faisait plusieurs jours qu'elle se cachait là, protégée par la cloche qui n'arrêtait pas de sonner à un rythme soutenu, dont la puissance magique empêchait les créatures démoniaques d'entrer. Elle nous prévenait que nous n’avions guère le temps de panser nos blessures, car la guenaude allait finir par trouver un moyen de contrer la puissance de la cloche et, désormais que nous étions arrivés jusqu’à elle, risquait d’aller trouver du renfort.
Il était vrai que nous avions à ce moment l'avantage du nombre, mais blessés comme nous l’étions, nous ne pouvions pas tenir bien longtemps face au deux créatures qui nous attendaient dehors. Pendant que nous pansions nos blessures, nous en avons profité pour partager nos connaissances sur les créatures qui nous obligeaient à nous retrancher à l'intérieur.
Plusieurs plans furent proposés mais certains rapidement écartés : foncer sans se retourner ne semblait pas une bonne solution compte tenu du derakni capable de nous rattraper bien trop rapidement en volant. Se déguiser tous en succube pouvait se révéler un bon plan pour perturber nos ennemis qui ne sauraient plus qui cibler, mais nos compétences en la matière ne nous permettaient pas de faire quelque chose de très crédible… Pourquoi Klavak n'était-il pas là ?!
Le plan que je proposais était de créer une illusion d'Arueshalae afin qu’elle soit prise pour cible à la place de l'originale, ce qui nous pouvait nous permettre de profiter d’un certain avantage tactique et nous concentrer sur une cible à la fois. Kluly et tous les autres approuvèrent, tandis la succube semblait étonnée qu'un peau-verte se révèle être aussi malin.
Nous nous sommes lancés : Volgar franchissait le premier la porte puis sauta par-dessus les escaliers d’en face et, à peine en bas, hurla à notre intention que le drake fraichement occis était visiblement de retour ! Le temps qui nous avait permis de nous reposer avait été profitable à nos ennemis aussi… L'illusion d’Arueshalae quittait la pièce peu de temps avant moi, l'arc à la main simulant une attaque afin de paraître plus crédible. Sorana nous rejoignit pour invoquer un nouveau mur de feu autour de la guenaude, mais malheureusement celle-ci pu passer au travers des flammes pour réciter quelques incantations censées nous convertir à sa cause. Notre volonté trop forte l'emporta, à sa grande déception.
Torkemada dévalait les escaliers pour prendre l'avantage de la distance mais le drake réussit malgré tout à l’atteindre. Comme on pouvait s'y attendre, le derakni se ruait sur la succube illusoire et n'eut pas le temps de réagir quand l'originale le transforma en hérisson. Cependant nous n’avions pas pris en compte le drake dans nos calculs, et alors que nous étions massés à quatre dans l’étroit escalier qui descendait de la tour, celui-ci en profita pour lâcher son acide contre nous, et le souffle caustique nous brula quasiment tous.
C’est à ce moment que Volgar et Sorana furent subitement perturbés par le vrombissement des ailles du derakni : ils semblaient comme incapables de faire le moindre mouvement, mais Torkemada avait su assimiler suffisamment vite la situation pour, d’un mot, provoquer la fuite du démon insectoïde. Volgar se reprit assez rapidement et notre duo acheva aussitôt le drake.
Nous n'avions plus qu'un adversaire : la guenaude anis Jaruunicka. Nous nous attendions tous à la voir fuir, mais elle préféra à nouveau tenter de corrompre nos esprits et subit un nouvel échec. Nous ne pouvions pas perdre, notre volonté était trop forte ! Chaque flèche qu’elle reçut la rapprochait de la tombe, chaque coup d’estoc de ma rapière aussi jusqu’au moment où elle tenta d’agripper notre barbare pour l'écraser par la force de ses bras… pour se faire Volgariser ! Le bras de la guenaude se retrouva arraché par le dégagement en puissance de son opposant, et le coup de hache qui s’ensuivit la trancha en deux parts, inégalement réparties sur le sol. Il ne fallait pas que je le provoque au bras de fer sous cette forme...
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Notes du MJ :
Les joueurs avaient (pour une fois ?) fomenter un plan assez chiadé, que j’ai trouvé plutôt bon, surtout que les personnages étaient pour certains vraiment mal en point avant de sortir de la tour. Tout ne s’est pas déroulé exactement comme prévu, mais dans l’ensemble cet instant de réflexion s’est avéré payant !
Le sauvetage terminé, nous sommes retournés de nouveau dans la tour afin de nous mettre à couvert : après tout, le derakni en fuite rôdait toujours, et nous ne savions pas si des renforts étaient en route. Une fois posés, nous avons pu discuter plus au calme : Torkemada ne nous avait pas menti quand il avait dit que la succube pouvait s’avérer une source d’information capable de déjouer les plans des seigneurs démons et de leurs séides, notamment l’elfe Jerribeth. Au gré de la discussion, Arueshalae nous révéla avoir fait partie, bien qu’en tant qu’espionne infiltrée à la solde des Abysses, dans l’expédition en quête du Lexiques des Paradoxes, dirigée par mon maître Akiron il y a deux décennies. Elle avait beaucoup à nous apprendre sur le sujet, notamment à propos de Kluly qu’elle avait côtoyé, ainsi que sur les lieux où s’était installée l’expédition. Mais d’autre part, elle nous avoua avoir découvert récemment le lieu où était caché le Sanctuaire d’Ivoire, où se terraient Xanthir Vang et ses Templiers. Nous venions de faire un gigantesque bond dans nos recherches !
Pour ma part, je mourrais envie qu’elle me parle du passé de Kluly car lui ne m’en parlait jamais, mais de la manière dont elle semblait le décrire, il n’avait sans doute été qu’un pion parmi tant d’autres pour atteindre le Lexique. Mais j’étais le seul intéressé par le sujet, et mes camarades insistaient pour en savoir plus sur le Sanctuaire d’Ivoire et son dirigeant. A en croire notre nouvelle alliée, c’est précisément ce genre d’informations qui lui valut de se faire traquer par ses anciens alliés, jusqu’à devoir se retrancher ici. Outre la localisation du Sanctuaire et le moyen d’y pénétrer, elle connaissait notamment la véritable identité du Ver-qui-marche : cette créature avait autrefois été un humain, et pas n’importe lequel, un homme venu de Kénabres pour prendre part à la fameuse expédition. Il était nul autre qu’un Gardien des Failles, autrement dit, un élève de mon ancien maître ! Arueshalae nous avoua l’avoir piégé avec Jerribeth, son ancienne compagne, et l’avoir manipulé afin qu’il leur ouvre l’accès au Lexique que lui et ses pairs étudiaient. La grande surprise venait du nom de ce traitre : Anartii, le père biologique de notre Hécate ! Nous allions devoir lui annoncer ça, en douceur si possible, dès notre retour à Drézen… L’ancien Gardien des Failles avait pourtant perdu la vie lors de l’affrontement qui éclata dans le Temple du Paradoxe, mais Arueshalae était persuadée que Deskari lui-même – Seigneur des Nuées, lui avait rendu la vie sous cette forme immonde de Ver-qui-marche afin de poursuivre son œuvre…
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Notes du MJ :
Ici, j’ai utilisé le personnage de Xanthir Vang à mon profit : plutôt qu’une créature lambda qu’on croise pour la première fois dans le Sanctuaire à la fin de ce module, et qu’on tue sans se demander qui s’était, j’en ai fait un lien étroit avec un de mes PJ. Le coup du père devenu méchant, bon c’est un classique mais dans le contexte c’est passé plutôt pas mal :p Cela explique notamment pourquoi le bâtiment de "l’Aile Noire Brisée" – QG des Gardiens des Failles de Kénabres" – avait été détruit en laissant l’impression d’avoir été ciblé spécifiquement. C’est donc un ancien gardien des failles qui était là, ce jour-là, sous sa nouvelle forme.
Mon principal regret était l’absence de la joueuse d’Hécate lors de cette partie, mais je ne pouvais garder cette révélation pour plus tard alors que le sujet avait été lancé…
PS : pour ceux au premier rang qui suivent, Hécate a été élevée finalement par une famille d’adoption (ami de ses parents biologique) et dans le début du module (au Hall des Héros), elle avait déjà perdu son père adoptif en n’étant pas assez rapide à s’occuper des otages humains… Son destin tragique lui en réserve encore, je peux vous le dire !
Sorana enchaina en demandant d’en savoir plus à propos de sa mère, et du mystérieux ange qu’elle avait vu en vision à ses côtés. Ce fut là que le récit de notre oratrice devint insensé : cet ange n’était autre que le Héraut de Sarenrae lui-même, et avait été invoqué par une prêtresse – la mère de Sorana – pour leur venir en aide, mais alors que les deux camps s’affrontaient, Arueshalae avait tenté de le corrompre grâce à ses pouvoirs démoniaques. Mais en ces lieux mystiques lourdement influencés par la magie obscure du Lexiques des Paradoxes, un phénomène invraisemblable se produisit, que la succube peinait à décrire. Tout ce qu’elle put dire était qu’une partie de son esprit se trouva mêlée d’une part à l’aura de la créature céleste, et d’autre part à celle de la prêtresse. En fait les trois auras s’étaient entremêlées puis s’étaient retrouvés en chacun des trois protagonistes. Ce qu’elle avait appris plus tard, était que la prêtresse était alors enceinte, et que c’est une partie de son engeance qui se trouva mêlée en elle… Arueshalae nous avoua que ce phénomène avait eu d’étranges conséquences : depuis ce jour elle avait pris conscience de sa nature intrinsèquement mauvaise, ce qui s’était mué en une véritable quête de rédemption à partir du jour où elle sauva un enfant des griffes de démons il y a une dizaine d’années. Elle raconta que ce jour-là elle se trouvait à la recherche d’une "partie d’elle-même", en fait de l’enfant de la prêtresse qui portait sa propre aura, mais c’est sur un autre enfant qu’elle était tombée : un qui se serait trouvé presque au même endroit, au même moment…
Toutes les pièces s’emboitaient peu à peu sous nos yeux : Arueshalae sauva un jeune garçon des griffes de démons qui venaient de détruire le château où il vivait. Cet enfant venait de s’enfuir de sa demeure en flamme, où il avait été recueilli jadis et où il vivait alors avec la fillette que cherchait véritablement Arueshalae. Les deux enfants s’étaient perdus de vue depuis, chacun persuadé que l’autre était mort suite à l’attaque : le garçon se nommait Yllen, la fillette Shaelyn, mais nous ne les connaissions alors que sous les noms de Torkemada et Sorana ! Cela faisait des semaines et des semaines qu’ils marchaient et combattaient côte à côte, mais aucun d’eux n’avait fait le rapprochement, voilà une preuve de plus qu’il fallait partager ce que l’on savait, ce que l’on vivait, et ne rien cacher à ses coéquipiers !
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Notes du MJ :
Pfiouh ! Voila un gros morceau de "mystère" révélé, ce qui ne fut pas super simple ni à expliquer en live (de la bouche d’un protagoniste), ni à expliquer ici. Tout est clair pour vous ??
Bon à l’origine j’avais imaginé qu’à ce stade, pour les joueurs, ça ne devait être qu’une confirmation ou éventuellement l’occasion de compléter quelques pièces du puzzle. J’avais disséminé tout un tas d’indice depuis le début de la campagne pour qu’ils en arrivent à cette conclusion, ou tout du moins sur sa piste. De l’origine de Sorana en passant par la trahison du père d’Hécate, jusqu’au lien entre Arueshalae, Sorana et Torkemada….
Bien entendu, ce n’est pas la fin du mystère et pour certains je réserve encore plein de surprises !
Je les observais s’enlacer l’un l’autre comme s’ils ne s’étaient pas vu depuis leur enfance… Cela me touchait profondément de voir Torkemada sourire et retenir des larmes d’émotion, et me rappelait mes retrouvailles avec Kluly… La seconde fois, pas la première lors de laquelle le démon des ombres a quitté son corps pour pénétrer le mien ! Ils avaient visiblement énormément à partager ensemble et malgré mon envie d’en savoir plus, je les laissais discuter tranquillement. J’en profitait néanmoins pour demander à la succube ce qui se cachait aux Griffes de l’Aigle, région de l’est par laquelle nous étions passé avant d’atteindre le camp d’Ymirion et, sans me faire perdre plus de temps, Arueshalae me répondit que cet ancien fort n’abritait que quelques démons sans grand intérêt. Le seul que je pouvais y trouver était du poison à extraire des insectes qui infestaient les lieux.

Après cette conversation riche en informations et en émotions, Arueshalae nous demanda quelle devait être la prochaine étape : retourner à Drézen bien sûr ! Mais quand nous lui avons annoncé ne plus avoir de nouvelle depuis plusieurs jours, elle ne nous rassura pas en admettant que cela était mauvais signe…

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Notes du MJ :
Une séance riche en combat et en révélation donc, plutôt appréciée. C’est fou comme ce qu’on imagine depuis si longtemps (cela faisait presque 2 ans que la campagne avait commencé à ce moment) est parfois confus à expliquer selon le contexte ! J’espérais que les joueurs aient pu dénoué pas mal de chose tout seul à ce stade, mais je crois qu’à part quelques supposition, cela n’a pas vraiment été le cas. Indices trop subtiles ? Liens trop complexes ? Ou PJ mal voyant ? Le problème était que ce n’était pas fini :p

Un petit mot concernant la temporalité : à ce stade, le groupe d'Hécate n'avait pas encore joué, et l'avenir de Drézen sous la menace du Dragon de la Plaie n'avait pas encore été décidé... D'où ce suspens à la fin des 2 (3) derniers CR ! En vérité, je me rend compte qu'il aurait été mieux de le garder pour la suite afin de garder le suspens entier, mais ça allait cassé ma numérotation... trop tard de toute façon, tant pis !

Pour la suite, on retrouvera l’ensemble du groupe a priori, mais pour une partie un peu spéciale… stay tuned !
La suite, bientôt !
Antharius
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par Antharius »

D'expérience, il n'y a pas plus aveugle et sourd qu'un joueur à Pathfinder ^^

Le système prend parfois tellement de place qu'on peut oublier de jouer son perso et de recoller les indices entre eux ^^
RING3R
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Re: [CR] La Colère des Justes - Journal de campagne

Message par RING3R »

III.5 – DIRECTION LE PASSÉ (par Orkamania)

Spoiler:
Notes du MJ :
Court CR, qui sera rapidement suivi de sa suite aussi courte, avant le gros morceau.
Cette séance était placée sous le signe du RP et des prises de décisions avec un unique combat en milieu de séance, pour garder le sang chaud.

Les plus attentifs remarqueront que Volgar est autorisé à revenir dans la cité : Okramania n'en fait pas mention dans son CR, mais les infos glanées auprès des barbares indiquent clairement que Jerribeth est la cause de ses transformations incontrôlées. "Sans elle, pas de risque" les PJ ont réussi à convaincre Irabeth !
Après plusieurs semaines en dehors de Drézen, j’étais enfin de retour, toujours accompagné de Sorana, Volgar et Kluly, mais désormais rejoint par mon ami Torkemada et la succube Arueshalae.
Pendant notre absence, il semblait que des "élections" aient été organisées afin de déterminer les personnalités les plus populaires aux yeux du peuple et des armées. Kluly de son côté voulait me faire comprendre qu’il n’était nullement question de "popularité" mais d’installer un leadership officiel à Drézen, maintenant qu’elle était redevenue une cité à part entière. Hécate est évidement arrivée en tête de la plupart des suffrages, à croire que leur sauver la vie du Dragon de la Plaie a énormément joué sur l’esprit des gens du peuple. La jeune recrue des Gardiens des Failles est donc devenue officiellement la Chancelière de Drézen, et Sorana la Vice-Chancelière, responsables civiles de la cité. Les armées quant à elles étaient désormais sous les ordres du Général Irabeth Tirabade, suppléée par ce voleur de Shakh !
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Notes du MJ :
Je voulais un peu détendre l’atmosphère et j’avais préparé une élection des dirigeants de Drézen (il lui en fallait selon moi, pour officialiser le hiérarchie). Mon but n’était pas forcément de mettre les PJ en haut de la chaîne, mais de montrer que leur "style de jeu" pouvait avoir des répercussions sur leur monde.

Ainsi, Hécate qui s’était attachée à prendre soins des armées de Tieffelins, avait su rassembler des troupes humaines et avait surtout choisi de "rester défendre Drézen" quand tous les autres groupes étaient partis en exploration, pour finalement contrer cette menace, a logiquement remporté les suffrages. Ensuite venait Sorana, qui avait pris à cœur de "reconstruire la foi" dans la cité, s’était occupé de consacrer le cimetière et fait de nombreux alliés dont notamment les habitants de Neathholm et leur congénères.

Du côté militaire, aucun PJ, car seul Orkamania parlait un peu avec "le peuple" et son côté orc et antipathique lui rendait la tâche difficile. Irabeth fut donc consacrée après avoir mené la résistance de Kénabres, et en tant que première conseillère des PJ, suivi par Shakh, dont le nom résonnait plus fort que la personne.
Étonné et partiellement déçu par ces résultats, je suis pour ma part allé à la rencontre de Lann duquel j'ai appris que, durant leurs explorations avec Klavak, Kaptra et Aravashnial, ils avaient retrouvé la trace de son maudit beau-frère. Lann m’annonçait qu’ils n’avaient pu faire autre chose que le tuer, sans pouvoir – ou penser à – le faire parler. J’espérais que nous allions avoir l’occasion de retrouver sa sœur disparue, même si Lann semblait penser qu'elle était déjà morte, sans doute dévorée par son ancien mari…
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Notes du MJ :
Comme je l’avais mentionné, cette "quête secondaire" a été totalement oubliée par les joueurs lors de la partie qui y était dédiée. La sœur de Lann est donc morte piégée dans une prison sous le Temple Profané….
En rencontrant Siegfried, j'avais pu remarquer qu'il était accompagné d'une créature mi-homme mi-dragon ! D'après ses explications, il s'agissait de Baran, son frère jadis porté disparu, tué puis invraisemblablement transformé en cette abomination et réduit en esclavage. Voilà à quoi ressemblait un marché passé entre démons et dragons : un fils en échange d’un pacte de non-agression. Je constatais cependant qu'il possédait une pique, ce qui me laissait penser que les armes d'hast étaient vraiment la spécialité de la famille Drake.
Je poursuivais mon chemin en direction de la Citadelle cette fois, afin de prendre des nouvelles de la transformation de ma pique en javeline de foudre par Joran, le forgeron de Drézen. Ce voleur de nain m’annonça d’emblée la couleur : ses frais s’étaient révélés bien supérieurs à ses prévisions préalables ! Kluly me rétorqua que ce n’était pas grave, mais avec tous les poisons en ma possession, je me disais pour ma part que quelques coliques pouvaient soulager ce sale arnaqueur !
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Notes du MJ :
Il y a la théorie, et la pratique. Selon les règles de création d’objet, chaque test raté coûte de l’argent : on en est arrivé à 150% de la sommes annoncée… il aurait fallu faire signer un devis !
Après Shakh, Orka a un autre PNJ dans le collimateur...
Dès le lendemain de notre retour, et après une brève réunion, nous sommes repartis à onze en direction du lieu supposé du Temple du Paradoxe. Un nombre important, mais nécessaire pour une mission aussi cruciale et périlleuse. S’il n’en avait tenu qu’à moi, nous serions partis à quatre cents afin de raser toute défense adverse ! Mais c’était d’une part prendre le risque de vider Drézen de ses défenses, et d’autre part de tomber tous sur un hypothétique piège à notre intention… Nous prenions donc la route de l’ouest avec mes alliés Sorana, Hécate, Torkemada, Volgar, Kaptra, Klavak, et bien entendu Kluly, mais nous étions cette fois aussi accompagnés du frère de Siegfried, le demi-dragon Baran, de la succube Arueshalae ainsi que de ce sale voleur de Shakh !
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Notes du MJ :
On y reviendra, mais le plans était de composer 2 groupes de 5 personnages (+ "Kluly"). L’occasion pour moi de voir quels PNJ marchaient le mieux auprès de mes joueurs :-p
Sur la route, après plusieurs jours de marche, Torkemada se rappela avoir découvert dans les environs un lieu somme toute étrange, un village fantôme dont le cimetière abritait – selon lui – le père de Shakh. Malgré mon avis, la majorité décida d’opérer un détour pour voir de quoi il pouvait retourner… Une fois sur les lieux, Sorana reconnu cet endroit comme étant le Goulet de Sesker : une ancienne ville fondée par les croisés et abandonnée après la Deuxième Croisade. A peine arrivés nous avons remarqué un esprit qui rôdait autour d’un mausolée, mais ne le voyant pas agressif nous avons divisé notre groupe en deux afin de ne pas être pris en embuscade. Nous sommes parvenus finalement à en apprendre plus de la "bouche" de l’esprit lui-même : il se disait ancien guerrier de la Deuxième Croisade qui ne trouvait plus de repos depuis qu'une créature avait envahi son caveau. Sans autre forme de procès, Sorana lui proposa son aide : nettoyer le mausolée de toute menace.
J'eus juste le temps de fournir à Kaptra une potion lui permettant de décupler sa vitesse de course que Sorana se trouvait déjà en bas. Le voleur entrait aussi, surement pour fouiner à la recherche de sacs à s’approprier ! En bas des quelques marches je remarquais des statues et, comme par réflexe depuis mon combat contre des gargouilles de Drézen, je lançai mon couteau dans leur direction. Une statue fut endommagée par la lame et le bruit résonnait tellement que nos assaillants cachés pour nous tendre une embuscade se jetèrent aussitôt sur nous !
Shakh se retrouva rapidement submergé, mais pour ma part je n'avais que faire de ce voleur : je m'élançais plutôt à la rescousse de Kaptra qui se trouvait encerclée par deux goules. Elles ne firent pas long feu grâce à un Torkemada qui décochait flèche sur flèche à une cadence infernale. Sorana nous demanda d'aller prêter main forte à Shakh et nous prévint qu’elle se chargeait des dernières goules. Cela me rappelait aussi la Chapelle de Desna où plus d'une demi-douzaine de goules nous attendaient afin de festoyer de nos entrailles. Sorana n'en avait fait qu'une bouchée à l'aide de son énergie positive procurée par sa foi inébranlable en Sarenrae ! Deux créatures s'éloignaient de Shakh en voyant arriver la fureur de Kaptra suivie par la rage de l'orc que j’étais. Cette rage aveuglait mon bon sens car j’étais de fait tombé dans une embuscade : je reçu quelques coups d’une créature que je reconnu finalement comme un Nabasu, encore un souvenir de la Chapelle de Desna. Nous avions depuis gagné en expérience et j’étais cette fois accompagné de Kluly : ce combat ne devint qu'une formalité pour notre groupe.
Une fois le calme revenu, j'imaginais que Shakh allait se jeter sur le caveau de son père afin de pleurer sur sa dépouille – et voler quelques artefacts au passage – mais contre toute attente, il avait su rester très humble. Kluly a prié sur le corps de son ancien supérieur et, d'après les informations que nous venions de trouver sur sa sépulture, son âme était restée prisonnière près du Lexique des Paradoxes où il avait jadis combattu au côté de mon maître. D’après les inscriptions que nous avions pu trouver, ce n’était autre que Yaniel elle-même qui éloigna la dépouille du croisé pour l’inhumer ici, aux côtés de certains de ses pairs, et elle avait pris soins d’indiquer la direction du lieu de sa mort, vers l’ouest.
Spoiler:
Notes du MJ :
J’ai repris cette partie du module de base pour lier un peu Shakh à la trame, et pour donner une dernière fois un indice sur la localisation du Temple du Paradoxe. Ma hantise était que les PJ ne trouvent pas cet élément indispensable à la suite de ma version de l’histoire, car après tout, chacune des explorations que j’avais prévu était facultative (et l’ordre interchangeable), il aurait été vite fait de passer à côté "du bon indice". J’avais donc prévu plusieurs façons de leur faire déduire la position du temple : un indice dans le Temple Profané (pas trouvé), un dans le village des barbares (trouvé), un ici, et enfin le dernier (le plus évident et précis mais j’avais envisagé que cette partie puisse être joué en dernier) via Arueshalae.
Après avoir tenu notre promesse faite au revenant du cimetière, nous ne nous sommes pas attardés dans les environs. Notre prochain objectif ne faisait pas de doute et nous prenions la direction du fameux Temple du Paradoxe. Notre plan était simple : nous séparer en deux groupes sitôt arrivés là-bas. Le premier, constitué de Sorana, Hécate, Torkemada, Baran et Arueshalae, devait trouver un ancien passage sous un arbre gigantesque qui servait de prison pour les anciens utilisateurs de magie des clans Barbares. Nous savions de Kluly ainsi que d’Arueshalae que le Lexique était, à leur époque, situé dans un temple dans ces profondeurs. Leur objectif était donc de récupérer le fameux tome.
A la réflexion, je me demandais quand même s’il était ingénieux de laisser partir Sorana et Hécate dans une ancienne "prison pour mages", un lieu où leur magie n’allait peut-être pas fonctionner ? Kluly me coupa dans mes pensées en me rappelant que le combat titanesque entre notre maître et Jerribeth avait bien eu lieu là-bas. La magie n’allait pas forcément être entravée, mais pire encore il existait forcément une raison pour laquelle le Lexique se trouvait là et pas dans le Temple du Labyrinthe d’Ivoire ! Peut-être nos ennemis n'avaient-ils pas réussi à l’en sortir, et peut-être se servaient-ils de nous pour cela ? Je me posais sans doute trop de questions... de toute manière je n’allais pas descendre moi-même. Par précaution, j'imbibais les jambes de Sorana, d'Hécate et de mon ami Torkemada d'une décoction leur permettant de se déplacer plus vite, pour peut-être fuir une mort certaine.
Le second groupe s’avérait plus patibulaire, de vrais monstres de muscles et d'armure. Un mur de chair et d'acier qui avait pour but de protéger le premier groupe de toute intervention extérieure, dont la confiance était le ciment invisible qui conduisait une équipe à gagner... cette confiance je l’avais en Volgar, Klavak, Kaptra et Kluly mais, en présence également de Shakh, j’allais devoir tout de même surveiller mes arrières. Pourquoi n'était-il pas descendu avec les autres ? Sorana nous narra un discours chaleureux, et je me sentis plus vivant que jamais : nous étions prêts. J'eus juste le temps de boire mon mutagène avant de courir auprès de mes alliés pour ne pas les abandonner à leur sort, en tant que leur protecteur...

Spoiler:
Notes du MJ :
A ce stade, les PJ sont arrivés au niveau du Temple du Paradoxe, où le groupe va se re-séparer le temps de l'explorer. Dans le prochain post, on suivra le groupe resté à la surface pour un court "CR fictif" (j'y reviendrais) – qui arrivera rapidement – pour ensuite s’intéresser aux événements qui se déroulent dans le temple.
La suite, bientôt !
 
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