[CR][INS/MV] Fire & Ice - la campagne

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Harfang2
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Re: [CR][INS/MV] Fire & Ice - la campagne

Message par Harfang2 »

Toujours une tuerie. La lecture me fait envie et vous devez vous amuser comme des petits fous!
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Altay
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Re: [CR][INS/MV] Fire & Ice - la campagne

Message par Altay »

Je pense qu'on a une bonne dynamique sur la campagne. Je pense qu'on anticipe tous les quatre avec excitation notre imminente arrivée dans le dernier acte ! :D

Spoiler:
Même si j'en ai un peu marre de piéger mes joueurs avec des complots inextricables mais a priori, l'implication d'Aurélie était le dernier gros complot. Reste à révéler l'identité secrète de M. Fabien mais c'est moins « grave ».
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Harfang2
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Re: [CR][INS/MV] Fire & Ice - la campagne

Message par Harfang2 »

Je suis curieux de savoir si tu feras une fin canon ou non.
Spoiler:
Personnellement étant très attaché à Bif et Andréalphus, j'avoue que j'aurais eu du mal à les sortir du grand jeu (alors que flinguer Asmodée, Uphir ou d'autres, ça ne me dérangerait pas). Quand à Beleth le voir renvoyer ailleurs ne me dérangerait pas.
Reste le cas Damien.
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Altay
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Re: [CR][INS/MV] Fire & Ice - la campagne

Message par Altay »

Harfang2 a écrit : mar. avr. 27, 2021 9:17 am Je suis curieux de savoir si tu feras une fin canon ou non.

J'ai déjà évoqué mon opinion sur ce point mais je détaille un peu :
Spoiler:
J'ai peu de scrupules à dégager les anciennes figures tutélaires du jeu.

Chez moi, il est acquis que Andrealphus et Bif' vont disparaître. Il est probable que l'un des PJ (sûrement Tristan) ait une opportunité pour passer Prince-Démon des Drogues en remplacement de feu Nisroch. Lucifer et Gabriel vont eux aussi caner et Damien prendra la place du premier. Beleth devrait rester, Andromalius et Baalberith c'est moins sûr (en fonction de ce que feront les joueurs).

On verra ensuite au moment de l'épilogue ce qui retombera.
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Harfang2
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Re: [CR][INS/MV] Fire & Ice - la campagne

Message par Harfang2 »

Spoiler:
Je comprends, notes que, moi non plus virer des gros PNJ ça me va. C'est juste ceux-là particulièrement ^^
Mais, je te laisse a ton épopée en tant que lecteur intéressé et motivé.
Encouragement a tes joueurs
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Altay
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Session 41 - Only the Good Die Young (première partie)

Message par Altay »

Est-ce que j'ai complètement oublié de poster le CR de la semaine dernière ? Oui. Le voici.

Session 41 - Only the Good Die Young (première partie)



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Prétextant une attaque imminente de la Youyou Power Force, Luc demande à Aurélie et Tristan de revenir en vitesse au Centre de Tri. La secrétaire embarque dans la voiture du Bifrons. Pour parfaire le mensonge, Luc prévient aussi Gilbert tandis que Félix met discrètement Tristan au parfum des preuves découvertes chez Aurélie. Sur le trajet, cette dernière se montre effrayée et tente de tirer les vers du nez de Tristan pour en savoir plus sur « l'attaque ».
Spoiler:
Après avoir lu dans les pensées de Tristan, Aurélie a réalisé que sa couverture était compromise. Elle va toutefois tenter de semer le doute pour sauver sa peau et protéger son patron.

Le Bifrons reste évasif et prétexte ne pas avoir reçu beaucoup plus d'infos. Aurélie, méfiante, suggère qu'il pourrait s'agir d'un piège : après tout, comment vérifier que Félix et Luc n'ont pas été remplacés par des doppelgangers ou forcés de les appeler sous la contrainte ? Pour la rassurer, Tristan envoie donc son fantôme en éclaireur au Centre de Tri et, celui-ci ne voyant rien de dangereux, le duo s'engage donc dans la bâtisse de La Poste. Avant d'entrer, la secrétaire se tourne une dernière fois vers le Démon en lui faisant promettre de la protéger si quoi que ce soit de mauvais risquait de lui arriver.
Spoiler:
Aurélie a tenté un pouvoir de Charme auquel Tristan a résisté in extremis, sans même s'en rendre compte.

Une fois rentrée, Aurélie se jette apeurée au cou de Félix, qu'elle supplie de la protéger. L'Asmodée et ses petits camarades escortent la secrétaire au sous-sol… avant de la paralyser, de la menotter et de lui bander les yeux. La panique d'Aurélie explose: elle alterne entre les appels à l'aide et les supplications. L'équipe se contente de l'enfermer dans les archives, sans un mot. Démarre une attente de plusieurs heures, orchestrée par M. Fabien pour affaiblir Aurélie et faciliter son interrogatoire. Mais la secrétaire est tenace et ses cris filtrent par le monte-charge. Elle semble ne pas comprendre ce qui lui arrive et envoie même un message mental à Félix (« à l'aide, des gens ont pris votre apparence et m'ont kidnappée dans le CdT ! »), puis à Gilbert, qui débarque au CdT l'arme au poing avant que Tristan ne lui explique la situation.

Les heures s'égrènent et Félix commence à douter : si Aurélie est une traîtresse, elle joue très bien sa couverture. Mais Tristan et Luc le rassurrent et finalement, à 5h du matin, M. Fabien descend enfin au sous-sol mener seul l'interrogatoire. Lorsqu'il remonte peu avant 8h, il se contente de demander aux Démons d'exécuter la sycophante. En bas, alors que la secrétaire encore groggy les implore une nouvelle fois, Tristan dégaine une hachette de lancer qu'il lui envoie en pleine tête. Pop.

Spoiler:
Aurélie aura tenté jusqu'au bout de conserver sa couverture. À court de PP, elle n'avait plus beaucoup d'options et a préféré mourir que de subir un interrogatoire plus prolongé qui mettrait en danger ses collègues du Dæmonis Malificum.

M. Fabien/Beleth en a toutefois appris bien assez : il sait désormais que Baalberith/Kiel est à la tête de la conspiration, qu'il a renversé Andromalius et qu'il reste au moins un membre de la cabale encore en vie près de Paris. Malheureusement, il ne peut pour l'instant pas faire grand chose de ces informations.

Une fois le sale boulot exécuté, M. Fabien confirme la culpabilité d'Aurélie. Le crime semble surtout profiter à Baalberith, qui serait donc possiblement le chef d'orchestre du complot Denver et de leur mission suisse(ide). Mais le chef papou préfère garder le silence sur cette affaire dans l'immédiat. De un, Baalberith est immensément puissant à l'heure actuelle et a la mainmise sur l'administration. Toute action hostile envers le Prince des Messagers entraînerait un sévère retour de bâton. De deux, la situation géopolitique n'est pas favorable à un nouveau scandale aux Enfers, qui pourrait définitivement briser l'unité vacillante des forces infernales. M. Fabien achète le silence des PJ, qui ne se rebiffent pas trop, avec un pouvoir non officiel (Dialogue mental) et une semaine de congés. Luc et Tristan profitent de ce repos bien mérité pour clôturer leur production d'amphét' à destination de Dionysos, tandis que Félix s'évade aux Maldives pour un séjour de couple avec Ignace.

---

8 jours plus tard, c'est Gilbert qui convoque l'équipe au CdT. Une mission pressante vient de tomber dans l'escarcelle de M. Fabien, qui souhaite s'en débarasser au plus vite. Une douzaine de musiciens et producteurs affiliés de près ou de loin aux Enfers (via Furfur ou Morax) sont morts ou portés disparus depuis le mois dernier, un peu partout en Europe. Le dernier incident en date a vu disparaître Diane, une productrice de chez Morax, lors du concert inaugural de son nouveau label (INRI). Les quatre membres du groupe de trash metal Hired Icon qui donnait le concert ont été retrouvés morts dans leur loge des suites d'une intoxication au CO2. Fait étonnant: Hired Icon est un des premiers groupe de trash metal… chrétien, ce qui détonne un peu pour une production estampillée « Morax ».

Bref, les services soupçonnent une intervention angélique et une fois n'est pas coutume, la hiérarchie a un suspect : Clarice Caron, une journaliste musique à la Croix et aux Inrocks. Elle a couvert le concert et est soupçonnée depuis des lustres de travailler pour Jules-de-chez-Smith-d'en-face. L'équipe d'intervention est chargée d'enquêter.

Sans attendre, Tristan prend contact avec Sabbath, le Furfur rencontré lors de la Nuit Bleue. S'il est bien sûr au courant des disparitions dans le milieu du hard, il n'est pas plus avancé que les PJ. Il connaît de nom Clarice sans plus de détails. Grâce à une habile fouille des réseaux sociaux de la journaliste, Félix parvient à la localiser le soir-même dans un bar du 11ème arrondissement où un groupe punk amateur peine à sortir une poignée de riffs éraillés.

Clarice est accompagnée d'un trentenaire hipster, assis à une table proche devant la scène. La détection du Bien de Félix confirme la présence d'un serviteur divin dans les parages. L'Asmodée taille donc le bout de gras avec Clarice et son interlocuteur (rédac' chef adjoint des Inrocks) prétextant être fan de leurs critiques. Pendant qu'il les distrait, Luc fait mine de trébucher et largue un traceur GPS et un micro dans le sac de la journaliste.

Après une ennuyeuse filature de 36 heures (la vie de Clarice est plutôt banale), les choses se débloquent. La journaliste programme un rendez-vous suspect qui s'avère être un débriefing à l'église Notre-Dame de la Croix, dans le 20ème arrondissement. Grâce au micro espion, les PJ apprennent que Clarice était bien au concert mais qu'elle n'a rien à voir avec la mort du groupe Hired Icon. Au contraire même, le groupe ayant sorti son premier album inspiré par des versets de la Bible. À son interlocutrice, Clarice indique soupçonner une démone de Furfur nommée Nikki Stringfield, justement présente sur place le soir du drame, qu'elle soupçonne d'avoir voulu éliminer la concurrence.

Avec l'aval de ses compagnons, Félix décide de jouer franc-jeu et intercepte Clarice à l'entrée du métro. Il lui explique n'avoir pas été très honnête la veille et lui propose de discuter Chez Régis. La journaliste accepte et l'Ange et le Démon tapent la discute autour d'un café. Malheureusement, Clarice semble n'avoir pas grand chose à faire des disparitions des Démons, même si elle déplore les victimes collatérales humaines. Selon l'Ange, tous les groupes visés s'étaient mis dans un courant de style chrétien, ce qui a probablement déplu à Furfur ou à ses ouaïlles. Félix lui propose une alliance de circonstances et affirme que lui aussi veut la peau de ceux qui ont tué les artistes. Mais Clarice se fiche bien des dissensions internes entre Démons. Elle indique à Félix que la coupable est probablement Nikki Stringfield (confirmant ainsi ses propos précédents) et qu'il n'a qu'à aller la voir, avant de le laisser seul Chez Régis.
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Session 42 - Only the Good Die Young (suite et fin)

Message par Altay »

Session 42 - Only the Good Die Young (suite et fin)

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En filigrane de ce scénario, une petite addiction à la cocaïne commence à pointer son nez chez les Démons de l'équipe d'intervention. Rien de grave sûrement.

Il faut un peu d'huile de coude pour remonter le trace de Nikki Stringfield. La guitariste fait partie « Three Horned Samyaza, Lord of Suffocation », un obscur groupe de black metal underground qui se produit une fois par mois au Ohio Bar, près de Châtelet. Luc parvient à obtenir son numéro auprès de Sabbath, qui la connaît bien. Au téléphone, Nikki prétexte ne pas être sur Paris et ne pas savoir grand chose sur l'intoxication de Hired Icon. Ses réponses évasives mettent la puce à l'oreille des Démons qui décident de ne pas lâcher l'affaire.

Félix contacte l'informaticienne de la police technique qu'il fait chanter pour obtenir les bornages téléphoniques de Nikki : bingo, elle a menti et n'a pas quitté la région parisienne. Afin d'en savoir plus sur les victimes, les Démons décident de se rendre au bureau de la maison de disques INRI, géré par feu Diane, la Démone de Morax disparue. Les bureaux flambants neufs ont cependant été vidés et le bail cédé à M. Francis Bernard, gérant gominé et mielleux d'une société d'investissements immobiliers. Prenant les PJ pour des déménageurs, il leur confie deux ficcus en pot (appelés Véronique et Nathalie) que les précédents locataires ont oublié. Les locaux ont été vidés et d'après le nouveau locataire, le label est en train de mettre la clé sous la porte suite à la disparition de la gérante.

L'équipe d'intervention commence à désespérer mais une piste renaît : les déménageurs de la veille ont collé sur les pots des ficcus une étiquette indiquant l'adresse de destination, un vieil immeuble résidentiel de la banlieue de Pantin. Le groupe s'y rend et, avant même d'avoir eu le temps de se garer, remarquent Nikki pénétrer dans l'immeuble. Félix et Luc décident de la suivre en emportant les plantes en pot, endossant pleinement leur couverture de coursiers. Ils trouvent au premier étage les nouveaux « locaux » du label et y sonnent. Nikki leur ouvre et les deux Démons prétextent donc être des déménageurs envoyés déposer les plantes oubliées la veille par leurs collègues. Leur couverture est fragile et, ne connaissant même pas le nom de la société de déménagement, est rapidement éventée.

Un jeune quadra barbu sort du salon fusil à pompe à la main et cigare en bouche, avant de demander poliment aux deux étrangers de venir s'assoir dans le salon. Les auras flashent et tout ce petit monde dans un petit salon au milieu des cartons, où une télé enchaîne les spots de pub. L'homme au pompeux remarque assez vite les oreillettes portées par les Démons et Tristan rejoint donc le groupe pour quelques explications entre gens de bonne compagnie. Les occupants de l'appartement sont au nombre de trois :
  • Mikhail Khomenkov, ex-Andromalius temporairement accueilli chez Furfur, quadra barbu, affable et sarcastique.
  • Nathalie Wörm, brune au physique sculpté et aux épaules saillantes, Furfur et chanteuse du groupe de death Silent Scream, porté disparu deux semaines plus tôt.
  • et bien sûr Nikki Stringfield.

C'est Tristan qui recolle les morceaux en premier : Mikhail Khomenkov est probablement Mike K., un autre Démon de Furfur membre d'un groupe réputé mort. En discutant, le puzzle se résout petit à petit : plusieurs Démons de Morax, musiciens ou affiliés, ont viré leur cuti et embrassé la mode de l'art chrétien. Bien sûr, dans le milieu de la musique, ces retournements de veste ont fait tiquer les Furfur qui ont pris les devants et ont commencé à éliminer les brebis galeuses, d'autant que même leur milieu de prédilection (le métal) a commencé à être touché. D'après Nathalie et Mikhail, le problème remonte même tout en haut, jusqu'à Morax lui-même. Leur enquête indique que le Prince des Dons Artistiques s'apprête à virer casaque et a d'ores et déjà commencé à convertir ses serviteurs les plus loyaux pour montrer patte blanche au camp d'En Face. Le problème est que jusqu'ici, Morax leur échappe. Le Prince s'est incarné sur Terre il y a un mois et n'est pas redescendu aux Enfers depuis. Or, Furfur aimerait pouvoir déposer le dossier à charge devant la Cour pour que ce sale traître de Morax soit puni comme il se doit.

Mais l'arrivée de l'équipe d'intervention du CdT change la donne. Nathalie et Mikhail connaissent les Démons de réputation : relativement intègres, loyaux aux principes des forces du Mal, avec les yeux plus gros que le ventre mais une audace qui paye et aucune hésitation à se salir les mains. Nathalie leur expose donc son plan : trouver un Morax, le forcer à invoquer son patron et éclater la tête du Prince-Démon avant même qu'il ne comprenne ce qui se passe. Avec la collaboration des Démons, ils sont six et cela devrait être suffisant. Les PJ hésitent. Si Tristan et Luc sont plutôt pour fesser Morax, Félix estime que ce n'est pas à eux de punir le Prince. L'Asmodée considère même que puisque le Mal est le camp de la liberté, ils n'ont pas vraiment à interdire à qui que ce soit de changer de camp. L'argument tombe plutôt à plat pour les Furfur qui n'en ont pas grand chose à secouer : Morax est un Prince, il connaît trop de secrets et la loyauté à Lucifer, c'est indispensable, point final.

L'équipe accepte donc. Rendez-vous est donné dans un entrepôt des quais de Seine à minuit, Nathalie et Mikhail se chargent de capturer un Démon de Morax pour l'invocation. À peine sorti, Félix appelle Ignace et demande à le voir en urgence. Les deux amants se retrouvent dans un resto basque et l'Asmodée déballe tout. Il demande à Ignace d'intercéder auprès de Ange pour que cette dernière refuse la conversion de Morax. Si Morax ne peut pas se convertir, alors il n'y a plus de raison de le punir ou de se déchirer entre Démons. Mais Ignace le rassure : tout est prévu, il assure même personnellement la sécurité du Prince. Averti de l'imminence de l'attaque, il quitte néanmoins le restaurant en vitesse.

L'équipe se prépare et mobilise son équipement : gilets pare-balles, armes, Félix passe même au cimetière récupérer la tête coupée de Léonard, ravi de pouvoir participer à l'action. Les PJ rejoignent Mikhail, Nathalie et Nikki dans l'entrepôt désert où un pauvre type à la dégaine d'étudiant en art qui s'est visiblement fait passer à tabac est ligoté à un poteau. La tension est présente. Mikhail fait apparaître un Berretta maudit, Nathalie sort les griffes, Nikki fait pousser une queue blindée, Félix poppe sa hache, Tristan affûte ses hachettes, Luc prépare le jet de glace le plus bourrin de sa vie. Sous l'impulsion de Tristan, l'équipe d'intervention et Mikhail se shootent au speed pour être encore plus au taquet. Une fois tout le monde prêt, Mikhail explose à bout touchant la rotule du malheureux Morax, lui pointe le flingue sur la tête et lui ordonne d'invoquer son patron. Une psalmodie plus tard, un éclair rougêatre traverse le hangar et le Prince du Cool se matérialise devant eux.

Les pouvoirs mentaux fusent : sommeil, paralysie, le Prince n'a le temps de rien voir venir. Protégé des flammes et de la glace, ni le jet de glace de Luc ni le jet de flammes de Léonard n'atteignent Morax mais les attaques physiques elles font bel et bien mal. Le Prince est tour à tour éventré, abattu d'une balle dans la nuque, planté d'une hachette de lancer dans les poumons et a le crâne brisé par un coup de hache maudite. Pouf. Même quand on divise, même quand on a une protection top quali, 48 points de dommages, ça calme quand on est le moins combattant de tous les Princes.

Les Démons s'observent, encore incrédules. Mikhail abat le Morax toujours attaché sans sommation et Nathalie explose de joie avant d'invoquer Furfur lui-même pour lui annoncer la bonne nouvelle. Le Prince du Métal est ravi : il va enfin pouvoir régler ses comptes avec Morax et le balancer dans les geôles de Dis pendant quelques millénaires pour lui faire passer le goût de la trahison. Il claque un body slam et des high fives à qui mieux mieux et offre un pouvoir à tous les Démons présents avant de disparaître pour annoncer la bonne nouvelle à Baal.

Le petit groupe finit la soirée dans un rade de métalleux à fêter leur victoire. Mais dans leur euphorie, personne ne prête attention à Félix, l'air morne, à fixer son téléphone. Ignace ne répond plus…
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Session 43 - Interlude sans musique

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Session 43 - Interlude sans musique

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Une séance pour gérer les dossiers en souffrance avant d'entamer le dernier acte de la campagne.

Ignace semble bien décidé à ignorer Félix et l'Asmodée décide de lui laisser quelques jours pour réfléchir. Pendant ce temps, la fine équipe décide de réinvestir le million d'euros obtenu de Dionysos contre leur livraison d'amphétamines dans un nouveau labo. Passant par Francis Bernard, le gestionnaire de parc immobilier rencontré précédemment, Tristan organise l'achat d'un grand entrepôt à 50km au sud-est de Paris et, avec l'aide de Luc et Félix, conçoit et commande une chaîne de production flambant neuve. L'objectif est à terme de délocaliser la production légale dans le nouveau labo et de conserver le précédent pour la production de MDMA. En attendant, le Bifrons déclare aux salariés que le labo actuel est insalubre. Payer les salaires et les pénalités de retard aux clients légaux engloutit une bonne partie des profits mais c'est le prix à payer pour maintenir le rythme de la production d'amphét', imposé par un Dionysos exigeant mais qui paie rubis sur l'ongle.

Il faut tout de même quelques semaines pour que les nouveaux locaux soient installés et en attendant, les Démons ne se tournent pas les pouces. Après avoir recruté une poignée d'étudiants en pharma et en chimie avec l'aide de leur chef de labo clandestin Bassem, la production de MDMA se poursuit 7j/7. En parallèle, Tristan reprend contact avec Sabine et renouvelle son souhait de participer à une invocation. En guise de bonne foi, il fournit les composantes d'invocation dont Sabine et son groupe avait besoin : un semi-remorque de vivres, des sacs de farine et des pains de campagne artisanaux. La sorcière est ravie et rendez-vous est pris quelques jours plus tard pour le rituel.

L'invocation se déroule dans un bois à quelques kilomètres d'un golf. Sabine présente à Tristan sa petite cabale, constituée de cinq sorciers menés par Jacky, un septagénaire moustachu et bedonnant. Pendant que les sorciers déchargent les marchandises amenées par Tristan, Luc et Félix s'installent au restaurant du golf, au cas où le Bifrons aurait besoin de renforts. Durant le repas, le Malphas remarque que l'Asmodée est fort morose. Il décide d'appeller lui-même Ignace, qui décroche, ne reconnaissant pas le numéro. Passant le combiné à Félix, les deux amants ont donc une conversation difficile : l'Ange d'Ange reproche au Démon de ne pas lui avoir suffisamment donné de détails. À vrai dire, Ignace considère que Félix s'est donné bonne conscience en venant lui parler de l'attentat contre Morax, se déchargeant ainsi sur lui de sa propre responsabilité dans cette affaire. L'Asmodée rétorque qu'il avait les pieds et les poings liés, étant en présence d'autres Démons qui auraient agi de toute façon. Les deux restent fâchés et la conversation s'arrête quand Ignace raccroche, affirmant que décidément, parfois ils ne se comprennent pas.

Dans les bois, Tristan termine de décharger les boîtes de conserve juste à temps pour voir Sabine mettre le coup de craie final à un grand pentacle de trois mètres de rayon tracé sur le sol terreux de la clairière, éclairé à la lampe de camping. Le Bifrons pose innocemment quelques questions pour parfaire sa couverture de jeune sorcier enthousiaste, puis est invité à s'écarter du cercle tandis que les cinq sorciers se placent chacun à une pointe du pentacle. Les invocateurs entament une longue litanie latine sous l'œil intrigué de Tristan, puis Jacky s'avance de quelques pas et somme « Sichael, créature divine qui fait le pain, sert le Très Haut et rend fertiles les hommes et la terre » de se manifester.

Un flash lumineux traverse la clairière et Tristan remarque alors que les sorciers ont placé un cadavre fraîchement égorgé au centre du pentacle, qui se relève avec difficulté en poussant un râle. Satisfait, Jacky le chef-sorcier tente de contrôler l'Ange ainsi invoqué mais celui-ci sort du pentacle. Tristan s'interpose et utilise son pouvoir de Dialogue Mental pour bluffer l'Ange en lui faisant croire qu'il est en train d'infiltrer un cercle de sorciers et qu'il doit jouer le jeu. Sichael retourne donc s'assoir au centre du pentacle. Les sorciers se pensant en sécurité pour quelques heures, Jacky en profite pour tancer Sabine de ne pas avoir réalisé un pentacle correct. Une dispute éclate parmi la cabale pour savoir quoi faire de l'Ange : si le pentacle est raté et que Jacky ne parvient pas à le contrôler, il pourrait très bien tous les tuer.

Une mesure radicale est donc prise : Jacky colle un fusil de chasse dans les mains de Tristan avec pour consigne de flinguer l'Ange sans hésiter si jamais il bouge. Les sorciers recommencent un rituel et Sichael regarde le Bifrons avec inquiétude. Convaincu (à raison) qu'il est en train de se faire piéger, l'Ange d'Alain cesse de jouer la comédie et se précipite dans les bois. Tristan parvient à l'endormir in extremis via Sommeil avant qu'il ne s'échappe, puis le fait disparaître de deux balles dans la nuque. Les sorciers pestent mais Jacky et Sabine se montrent assez soupçonneux vis-à-vis de l'étrange comportement de l'Ange. Il devient assez clair que le fiasco est provoqué par un manque d'expérience des sorciers, qui semblent n'avoir que peu d'expérience avec les Anges, mais qui trouvent aussi l'invocation de Démons assez périlleuse, ces derniers étant en général plus violents que les serviteurs divins. Tandis que la cabale remballe, Luc et Félix décident de quitter le restaurant pour s'approcher discrètement du sous-bois à pied, au cas où.

Tristan décide quant à lui de jouer le tout pour le tout. Il raccompagne Sabine à sa voiture et tandis qu'ils marchent seuls sur le sentier, il lui avoue tout : il sert Bifrons et il a besoin d'aide pour invoquer Zeadkiel, le Prince des Morts. En échange de son aide, le Prince pourrait lui servir sur un plateau de nombreux Vrais Noms, l'aide de ses légions de morts-vivants, des informations rares sur les Enfers, etc. Félix et Luc sortent de leur cachette pour appuyer Tristan, sous-entendant que Sabine n'a de toute façon qu'un choix assez simple : coopérer ou mourir. La sorcière ne se laisse pas trop démonter, bien trop consciente de la position précaire dans laquelle doit se trouver Bifrons s'il en est réduit à demander l'aide de sorciers. Par ailleurs, elle prouve aux Démons qu'elle ne les craint pas tant que ça et parvient à deviner sous leurs yeux le véritable nom de Tristan grâce à la magie. Les Démons et la sorcière passent donc les dernières heures de la nuit jusqu'à l'aube à négocier les termes de leur collaboration avec Sabine. Celle-ci estime difficile l'invocation de Bifrons mais pas infaisable avec les bonnes informations (et la collaboration active d'un de ses serviteurs).

Satisfaits, les Démons sont sur la route pour leurs pénates quand Bassem appelle Tristan avec une bien mauvaise nouvelle : le laboratoire est en flammes. Les pompiers sont sur place et une femme souhaite parler au propriétaire. Au téléphone, Tristan reconnaît la voix de Nikita Kolar, l'ex-bras droit d'Uphir, qui lui promet une vengeance prompte et violente. Paniqués, les PJ s'éparpillent :
  • Tristan appelle Dionysos pour lui annoncer un retard important sur la production. Le dieu est furieux et refuse d'entendre la moindre excuse. Le Bifrons, à court d'idées, lui propose de venir lui-même en Colombie pour terminer le boulot. Dionysos est perplexe mais accepte, en avertissant tout de même Tristan que les coûts de contrebande pour envoyer ensuite les amphét' en Europe seront déduits de ses bénéfices.
  • Félix fonce à son cimetière où trois loubards de chez Uphir l'attendent et le rossent à coups de pieds et de poings à peine arrivé. L'Asmodée se défend à coups de hache maudite en pleine rue et parvient à éliminer ses assaillants, non sans s'être fait recouvert d'acide. Conscient d'avoir été aperçu par au moins un témoin (une voisine qui promenait son caniche), il embarque Léonard la tête coupée avant d'abandonner le cimetière sans se retourner.
  • Luc se précipite chez Tristan mais il arrive trop tard : les sbires d'Uphir sont déjà passés. L'appartement a été retourné et il ne reste plus que le corps criblé de balles d'Archibald le fantôme, se décomposant lentement en poussière.

L'équipe d'intervention se regroupe et décide d'appeler Koch, le nouveau Prince de la Toxicité pour lui expliquer la situation. Après de longs palabres avec l'administration, ils finissent par joindre le Prince qui ne comprend pas bien en quoi leurs problèmes le regardent : après tout, quand on participe à un putch, il faut bien s'attendre à se faire des ennemis. Tout ce qu'il peut leur dire, c'est que Uphir est redevenu grade 3 de son ex-patron Malthus et que c'est donc à lui qu'il faut s'adresser pour recadrer ses serviteurs. En retour de bâton pour leur aide dans l'affaire SuperPhénix, Koch trouve néanmoins aux Démons une usine en Picardie où se planquer le temps que les choses se tassent.

Dépités, le trio décide toutefois de passer au CdT prévenir M. Fabien. Là, ils trouvent un Gilbert particulièrement morose (il vit très mal la rumeur comme quoi son patron, Morax, serait un traître). Luc sympathise avec lui (Crocell a vécu quasiment la même chose) et tente de le rassurer un peu sur son futur au sein des forces du mal. Les PJ apprennent au passage que Morax n'a pour l'instant pas été puni publiquement, Baal souhaitant éviter un nouveau scandale qui fracturerait encore plus les forces du Mal. Côté M. Fabien, celui-ci prend très à cœur le bien-être des Démons et affirme qu'il fera un rapport d'incident très ferme à l'administration pour demander à Malthus de châtier Uphir et Nikita. Espérant que cela suffise, Luc et Félix filent dans la safehouse de Koch pour se terrer quelques jours, tandis que Tristan prend le premier vol pour Bogota afin de rejoindre les laboratoires dionysiens…

Finalement, les menaces de vengeance d'Uphir et de Nikita semblent faire pschit. Après quelques jours d'angoisse, les PJ finissent par conclure que l'ex-Prince de la Pollution a abandonné. Peut-être grâce au mot glissé par M. Fabien à la hiérarchie, qui pour une fois aurait décidé de sévir ? Ou peut-être que Koch a agi ? Difficile à dire. En tout cas, l'orage à l'horizon s'est dissipé et ils peuvent retrouver une activité presque normale. Les planifications du nouveau labo continuent, supervisées de loin par Tristan qui se retrouve donc les deux pieds dans la methamphétamine dans une banlieue sordide de la capitale colombienne. Enfin, de son côté Luc décide de rompre le pacte passé avec M. Fabien et contacte Mikhail, le Furfur ex-Andromalius, pour le mettre au courant des machinations de Baalberith. En échange des informations, le Malphas négocie la possibilité d'une réhabilitation de Crocell…

Spoiler:
M. Fabien/Beleth est descendu en personne demander à Malthus de faire cesser ces imbécilités. Beleth est dépité et cherche désespérement une piste pour faire revenir Lucifer et remettre les forces du Mal en selle. Il a donc crucialement besoin de son équipe d'intervention et n'a aucune envie de laisser des idiots comme Uphir jouer les chiens fous dans un jeu de quille. Le tour est joué : Nikita Kolar et ses petits copains sont rapatriés aux Enfers à la demande de leur Prince. Les PJ peuvent souffler.
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Harfang2
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Re: [CR][INS/MV] Fire & Ice - la campagne

Message par Harfang2 »

Je suis terriblement fan.
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Altay
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Session 44 - La Stratégie du Pourtour (première partie)

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Session 44 - La Stratégie du Pourtour (première partie)



C'est la veille du 1er avril que l'équipe d'intervention reprend du service. L'épée de Damoclès matérialisée par Uphir et Nikita Kolar s'est évanouie aussi rapidement qu'elle était apparue, la construction du nouveau labo est presque terminée et Tristan est revenu de son long séjour à Bogota, les valises pleines d'amphétamines. C'est donc par un petit matin fort gris que les PJ sont convoqués par M. Fabien, qui leur colle sous le nez un article découpé dans le Ouest-France du matin (cf. spoiler pour les détails).

Spoiler:
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En résumé, Nathalie Hémon, 20 ans et nouvellement élue Miss Bretagne a été retrouvée morte sur un sentier de Douarnenez trois jours après sa disparition, sans trace de violence apparente. Le chef papou du centre est convaincu que cette affaire a un lien avec Andrealphus, dont le modus operandi pendant sa grossesse semble être de chasser et tuer des humains beaux et/ou innocents (Hakim Izmet, les bébés de la maternité, le baronnet de Spa…). Il envoie donc l'équipe sur place avec une double mission. Non seulement M. Fabien désire confirmer l'implication de la Prince du Sexe, mais leur supérieur souhaite aussi que les PJ fassent porter le chapeau à un bouc émissaire local histoire d'éviter que la police et la YouYou Power Force vienne mettre son nez dans les affaires démoniaques.

Ni une, ni deux, voilà la fine équipe dans un TGV en route pour Quimper. Ils arrivent en fin de journée à Douarnenez après avoir loué une voiture et sont accueillis dans leur hôtel sur la bien nommée place de l'Enfer. Le petit hôtel est tenu par Anne Edec et son fils Erwan, deux bretons purs jus et les Démons sont installés dans de vieillottes (mais confortables) chambres d'hôte style Pompidou. Le trio prend ses quartiers et commence à réfléchir à un plan d'attaque, Tristan suggérant de commencer par examiner le cadavre de Nathalie avant toute chose. Les Démons s'imprègent de l'ambiance de la petite ville côtière, dînent dans une crêperie et, au beau milieu de la nuit, filent en direction du centre hospitalier le plus proche.

Après avoir volé des blouses dans un bac de linge sale, le trio s'infiltre dans la morgue où un interne exténué assure la permanence, les yeux rivés sur des bouquins d'anatomie. Tristan vient tchatcher un peu, faisant diversion tandis que Luc et Félix se glissent dans la salle où sont entreposés les corps. Utilisant le pouvoir de grade offert par Bifrons*, l'Asmodée et le Malphas tentent de diagnostiquer les causes du décès de Nathalie. Étrangement, le pouvoir ne semble pas fonctionner correctement : la jeune femme serait… « juste morte ». Étonné et soupçonnant que ses petits camarades ne sont pas très doués, Tristan endort l'interne avec Sommeil et vient constater les choses par lui-même. Même réalisation : c'est comme si l'âme de Nathalie avait simplement quitté son corps.


* ou plutôt offert par Nabil en échange de leur silence concernant la mission égyptienne et la dualité Seth/Bif'.

L'équipe est perplexe mais n'a pas le loisir de beaucoup réfléchir. Tristan, remarquant que l'autopsie n'a pas encore eu lieu, injecte des drogues dans l'estomac de la victime de sorte à ce qu'elles apparaissent à l'analyse toxicologique. Il suffira de déposer les mêmes drogues chez un bouc émissaire pour que le couperet de la justice fasse son travail. Félix jette un coup d'œil rapide au dossier pour trouver l'adresse des parents de Nathalie afin de pouvoir les interroger le lendemain. Les PJ rentrent donc à l'hôtel, ces informations en poche, et appellent M. Fabien. Celui-ci n'a pas beaucoup plus d'idées mais confirme qu'une âme ne quitte pas un corps vivant aussi facilement… à part peut-être dans le cas d'une incarnation.

Le lendemain matin, Félix décide d'aller faire un tour sur le sentier des Plomarc'h, où le corps de Nathalie a été retrouvé. Chou blanc : comme il s'agit d'un chemin de balade plutôt fréquenté, la police a rapidement évacué le cadavre et l'Asmodée n'y trouve aucun indice matériel. Les Démons décident donc de faire le tour des proches de la reine de beauté. Félix et Luc commencent donc par se présenter chez Guy et Marie Hémon, les parents de Nathalie, en expliquant être des employés du concours Miss France qui préparent une séquence hommage à la défunte Miss Bretagne. Le père Guy, est un quinqagénaire réac', fier de sa famille qu'il imaginait déjà comme une Marianne porteuse des valeurs traditionnelles celtiques et chrétiennes de la Bretagne blanche. Il est remonté comme la société, la police et surtout les immigrés. La mère, Marie, est une femme aimable mais inconsolable, tentant d'enfouir sa peine sous les tâches ménagères et le point de croix. Le couple décrit Nathalie comme une jeune fille studieuse, gentille, très différente des « traînées basanées » qui gangrènent les concours de beauté modernes. Félix demande à jeter un œil à sa chambre, ce que Guy accepte volontiers : il est fier de montrer une chambre aux murs impersonnelle aux murs blancs. Seule trace d'un hobby de la jeune femme : quelques dessins au fusain sur le bureau, que l'Asmodée prend en photo. De son côté, Luc interroge avec douceux Marie, qui indique sa famille préparait un BTS « action commerciale » et avait un cercle d'amis plutôt restreint. À part sa meilleure amie Marion, elle fréquentait de loin le groupe de « jeunes imbéciles » dont fait partie son cousin Bertrand, des rôlistes nerds métalleux et boutonneux. Après avoir collecté les coordonnées de tout de ce petit monde, Félix et Luc laissent les parents faire le deuil.

En examinant les photos des dessins de Nathalie, un des crayonnés met la puce à l'oreille des Démons. Si la jeune femme dessinnait généralement des vagues paysages marins, l'un d'entre eux sort du lot : il représente une femme de dos, à la peau noire, se baignant dans un fleuve sous le regard de deux hommes. L'un porte un pendentif représentant un « B », tandis que l'autre porte un « C ». Luc fait le lien avec l'histoire de cœur évoquée par Crocell qui semblait être à l'origine de sa dispute avec son frère. Les PJ transmettent le dessin à M. Fabien, qui n'en sait pas plus mais semble tout de même curieux. Luc appelle Crocell pour le prévenir. Le Prince du Froid est survolté : après avoir arraché de Luc l'endroit où il a trouvé le dessin, son supérieur se contente de crier « J'arrive ! » avant de raccrocher.

Le reste de la journée est consacré à la longue enquête de voisinage. Le cousin Bertrand fait en effet partie d'un petit groupe de rôlistes, adeptes d'un jeu débile (In Nomine Satanis, qui consiste à imaginer des viols d'Archanges, à se faire peur en jouant dans les cimetières et à courir dans la forêt avec des épées en mousse). Ses camarades de jeu, Ludovic, Tristan et Grégoire, sont des jeunes entre 19 et 25 ans, fans d'Iron Maiden, de Linkin Park et qui ont tous visiblement plus ou moins tenté de draguer Nathalie à un moment ou à un autre, comme en attestent leurs commentaires lourdingues laissés sur l'Instagram et le Facebook de la jeune femme. La piste de Marion, la meilleure amie est un peu plus fructueuse : elle décrit en Nathalie une amie généreuse, travailleuse, qui n'hésitait pas à donner au SDF kurde de la grande place. Elle semblait en outre avoir passé du temps avec Henri Petitbois, le responsable du comité Miss Bretagne, dont le nom avait été évoqué par les parents de Nathalie.

Les Démons envisagent donc de creuser de ce côté, mais la journée étant déjà bien avancée, décident de retourner à l'hôtel faire une petite pause. Quand ils arrivent, Anne, la tenancière, les informe qu'un visiteur les attend au bar de l'hôtel. Le trio s'y rend donc, pensant y trouver Crocell. À la place, c'est un vieux monsieur grisonnant, propre sur lui et une écharpe rouge vif autour du coup qui les attend. L'inconnu se présente sous le nom de Monsieur Drummond et ne cache ni son appartenance aux forces du mal, ni même celle aux troupes d'élite de Belial. Drummond se montre courtois avec les PJ et leur propose de s'arranger pour éviter de se marcher sur les pieds. Après que Tristan ait expliqué les raisons de leur venue à Douarnenez, Drummond confirme les soupçons de M. Fabien. D'après les informations de la Garde Carmine, Andrealphus est venue à la bibliothèque de Douarnenez il y a quelques jours pour se renseigner sur la cité d'Ys (la fameuse « Atlantide bretonne », engloutie par les eaux suite à un pacte conclu la fille du roi et un démon). Elle aurait loué un bateau il y a deux jours, pile au moment où la police a retrouvé le corps de Nathalie. Sur insistance de Tristan et Félix, Drummond indique qu'il se fiche éperduement d'Andrealphus et laissera les PJ tranquilles si eux-mêmes ne viennent pas leur chercher des poux. Sa priorité est de retrouver l'entité qui a possédé le corps de Nathalie avant sa mort, confirmant de fait les soupçons de l'équipe. Une fois un accord de principe conclu pour ne pas entrer en conflit, Drummond quitte l'hôtel. Par la fenêtre, les PJ le voient monter dans un van noir, accompagné par Julie Delahaye, la Crocell renégate d'Avignon

Spoiler:
Est-ce du lard du cochon ? Bien sûr, Drummond mène les PJ en bateau et la présence de Julie devrait mettre la puce à l'oreille des joueurs. Andrealphus n'a rien à voir avec la choucroute : Drummond cherche simplement à gagner du temps pour pouvoir enquêter sans avoir l'équipe du CdT dans les pattes. Car Nathalie a bien été possédée par la fameuse humaine convoîtée il y a des temps immémoriaux par Belial et Crocell. Et le Prince du Feu, obsédé par son désir de triompher de son frère, souhaite la faire revenir sur Terre, quoi qu'il en coûte. Comment ? C'est que les PJ ne vont pas tarder à découvrir.
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Altay
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Session 45 - La Stratégie du Pourtour (deuxième partie)

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Session 45 - La Stratégie du Pourtour (deuxième partie)

Drummond vient de repartir et le groupe a à peine eu le temps de discuter cinq minutes que la maréchaussée débarque dans le restaurant de l'hôtel. L'inspectrice de police Ascoët se présente à la table des Démons, flanquée de deux gardiens de la paix. La conversation est cordiale mais Ascoët ne perd pas son temps : elle sait que le trio est en train de fourrer son nez dans le meurtre de Nathalie Hémon et aimerait savoir ce que trois guignols pareils viennent faire à Douarnenez.

Les Démons improvisent à la volée une drôle d'histoire (merci le dialogue mental) et se font passer pour des « enquêteurs secrets du paranormal » convaincus que la disparition de Nathalie est en lien avec QAnon, les réseaux pédophiles, les Illuminatis, les petits gris et le suicide d'Elvis (ok, ça c'est moi qui paraphrase). Après leur avoir demandé s'ils connaissent une certaine Émilie Duchez et s'ils s'y connaissaient en botanique, les poulets finissent donc par lâcher l'affaire, les prenant pour des doux-dingue un peu perchés. Les Démons n'échappent tout de même pas à un contrôle d'identité (sauf Luc, qui prétend être mineur sous tutelle) et à une petite perquisition de leurs chambres. Le Malphas parvient in extremis à se liquéfier et à planquer sa hache dans la voiture avant que les bleus ne fouillent sa chambre.

L'inspectrice lâche donc l'affaire mais les avertit tout de même les Démons de ne plus perturber l'enquête et de laisser l'entourage des victimes faire son deuil s'ils ne veulent pas finir au trou. Des victimes ? Oups. Félix parie à l'inspectrice qu'elle n'oserait pas lui raconter les derniers développements de l'enquête. Bingo, le Pari Stupide fonctionne et Ascoët dévoile qu'une nouvelle victime, du nmo d'Émilie Duchez, a été retrouvée ce matin. En outre, le légiste qui a fini par autopsier Nathalie semble avoir identifié la cause du décès : empoisonnement à un cocktail de champignons mortels, probablement récoltés dans la région. Surprise d'avoir révélé autant d'informations, l'inspectrice quitte les lieux et les deux gardiens de la paix ne tardent pas non plus. Bien que la possession de gilets pare-balles est légale, les nuggets saisissent néanmoins les hachettes de lancer de Tristan, il ne faut pas pousser.

Le cerveau en vrac, les Démons se dispersent durant la soirée. Tristan cherche à louer un bateau afin de poursuivre Andrealphus mais revient broucouille : les loueurs sont fermés et il ignore où se trouve la cité d'Ys de toute façon. Luc et Félix quadrillent quant à eux la ville à la recherche des Belial, espérant repérer le van noir sur le parking d'un hôtel, sans plus de succès. Après une bonne nuit de sommeil, Félix reprend les choses dans l'ordre et se rend à la bibliothèque pour se renseigner, comme Andrealphus avant lui, sur la cité d'Ys. Interrogée, la bibliothécaire ne se souvient pourtant pas du tout de la visite récente d'une femme enceinte, ce qui commence à faire douter les Démons des informations de Drummond. Tristan et Luc se rendent quant à eux à Quimper pour rendre visite à l'inspectrice Ascoët. Tristan la rencontre dans son bureau où il dépose discrètement un mouchard, histoire d'être informé des potentielles futures victimes. Il en profite pour la mettre sur la piste des Belial, qu'il décrit comme une bande de types louches circulant dans un van noir. L'inspectrice semble en avoir ras la casquette des délires conspis du Bifrons mais reste courtoise et l'écoute quelques minutes avant de poliment le raccompagner à l'entrée du comico.

C'est à ce moment là que Crocell débarque, passablement agité. Quand il apprend que Luc ignore où se trouve Drummond, il est même franchement hystérique, oscillant entre la colère impuissante face à des serviteurs indisciplinés (sic) et la crainte que Belial ne « la » trouve avant lui. Car entre deux éclats de voix, l'ex-Prince du Froid confirme la théorie esquissée la veille par les Démons : la baigneuse dessinée par Nathalie représente bel et bien une humaine convoîtée il y a des temps immémoriaux par Belial et Crocell. Ce désaccord amoureux semble d'ailleurs être l'étincelle qui a embrasé le conflit entre les deux frères ennemis. Et d'après le Prince exilé, Belial serait prêt à tout pour « gagner ». Histoire de canaliser un peu Crocell, les Démons se regroupent à Douarnenez et cherchent un moyen de localiser la Garde Carmine. Le Prince du Froid étant prêt à défoncer une à par une les portes de toutes les bicoques dans un rayon de 10km, il est urgent de trouver une autre solution.

C'est Félix qui a l'idée de génie. Puisque Julie est avec les Belial, pourquoi ne pas simplement essayer de l'appeler ? Après tout, il avait obtenu son numéro à Avignon. Ô miracle, la Démone décroche. L'Asmodée se présente de but en blanc et son coup de fil est accueilli par un silence surpris. Crocell arrache alors le téléphone des mains de Félix hurle à la « poufiasse » qu'elle a intérêt à lui dire très vite où elle se trouve si elle compte se racheter avant qu'il ne vienne en personne étriper les petits « connards » de Belial. Et ainsi, le groupe obtient l'adresse de la Maison Terremer, une villa de location à quelques kilomètres à l'ouest de Douarnenez.

L'équipe d'intervention se demande tout de même ce qui empêche Julie de les attirer dans un piège. Crocell, qui visiblement n'avait pas trop considéré cette option, se dit finalement qu'il ne va peut-être pas y aller lui-même (ce n'est pas le moment de retourner en Enfer…). Heureusement, les PJ vont se dévouer pour s'y rendre à sa place (comme ils sont sympas !). L'équipe d'intervention se rend donc (armée et gilet-pare-ballée) à l'entrée du village où sied le gîte touristique. Ils reconnaissent le van noir de location de Drummond garé dans l'allée. Luc et Félix, hache maudite à la main, vont sonner à la porte tandis que Tristan reste en arrière dans la voiture, au cas où.

L'Asmodée et le Malphas sont accueillis par un Drummond toujours aussi courtois qui leur présente sa petite famille : Madame Drummond, sa femme, Virginia, sa fille aînée, Arnold et Willy ses deux fils ainsi que Julie, sa nièce. De son côté, Tristan remarque une drôle de Renault 4L verte s'engager dans la rue, blastant des chants celtiques à fond par les vitres ouvertes. Dans le petit salon, Drummond comprend assez vite de ses invités que Crocell ne viendra pas. Tant pis, Belial se contentera de ses émissaires : la Garde Carmine instille une peur panique de l'esprit de Félix et Luc avant de les arroser copieusement de jets de flamme. pop, pop
scratch de vinyl
C'est sans compter la capacité de Tristan à revenir quelques secondes dans le temps. Il avertit donc ses petits camarades que Drummond & co leur a tendu un piège. Félix paralyse Drummond puis et Luc et lui se jettent par la fenêtre du salon avant d'atterir dans les pétunias, poursuivis par la Garde Carmine.

Pendant ce temps là, la 4L verte s'est arrêtée le long du mur de la maison. Trois mastodontes à l'air irlandais (deux roux, un blond) et en sont descendus en toute décontraction.

Dans le jardin, le combat s'engage. Félix se planque derrière l'abri de jardin tandis que Luc et deux des enfants Drummond s'échangent jet de glace et de flammes.

De l'autre côté, les irlandais posent un pain de C4 sur le mur de la maison. Blam. La Garde Carmine, prise au dépourvue, se scinde en deux à l'initiative de Julie qui ordonne à ses comparses d'aller « exfiltrer les prisonniers ».

Profitant du désordre ambiant, Luc et Félix lancent la contre-attaque tandis que Tristan se faufile vers l'entrée de la maison. Il colle un traqueur GPS sur le van des Drummond avant de s'approcher de la 4L. Repéré par un des irlandais, ce dernier lui suggère de descendre s'occuper des prisonniers avant que les Démons ne fassent des grosses bêtises. Un combat triparti et assez confus s'ensuit entre la douzaine de protagonistes. Un irlandais déphase à travers le plancher et disparaît dans la cave, Tristan tente d'attirer Madame Drummond à l'étage tandis que Luc et Félix parviennent à capturer, baillonner et bander les yeux de Julie qu'ils balancent sans cérémonie dans le coffre de leur voiture.

Les irlandais exfiltrent deux prisonniers, un couple de poissonniers quinquagénaires qu'ils entassent à l'arrière de leur 4L. De son côté, Félix paralyse et élimine le jeune Willy d'un grand coup de hache avant d'être alpagué par un troisième prisonnier laissé derrière. Ce dernier, prénommé Henry, lui promet de tout lui raconter s'il le libère. Banco, l'Asmodée ouvre sa geôle et l'attrape par le bras, bien décidé à lui faire cracher tout ce qu'il sait.

Au rez-de-chaussée, la situation commence à être maîtrisée. La maison est ravagée mais avec l'aide des irlandais, Tristan et Luc parviennent à se débarasser des derniers membres de la famille Drummond. Leurs alliés de circonstances n'ont toutefois pas l'air de vouloir rester discuter, d'autant que la poissonnière est sortie de la voiture et s'est mise à courir dans le jardin en hurlant. Le grand roux se précipite pour l'aider mais la malheureuse femme se contente de prendre feu et, après quelques secondes de combustion spontanée, ne laisse qu'un petit tas de cendres derrière elle. Après quelques regards surpris échangés, les deux groupes décident de se séparer, d'autant qu'il s'avère qu'ils ne sont pas franchement du même bord… Les irlandais repartent avec le poissonnier dans leur 4L tandis que les Démons embarquent Julie et Henry.

Spoiler:
Et on remercie Saint Patrick et ses petits camarades Pure Malt et Stout, membres de la Tierce Irlandaise de chez Yves pour le coup de main. Yves, qui sait tout (mais pas l'avenir) est bien curieux des capacités prophétiques des incarnations de « la femme ». La Tierce avait donc pour mission de récupérer Joséphine la poissonnière et de l'amener au grand manitou. Bon, pour le coup, c'est râpé, mais vu que 1. l'Archange des Sources finit toujours par tout savoir, il n'est pas pressé, 2. il se doute bien que le Vieux a un Plan™, il n'est pas particulièrement stressé.

Dans la voiture, l'équipe d'intervention tire les vers du nez d'Henry, qui ne cache pas grand chose, étant bien content d'avoir échappé à la mort. Il leur explique donc être un sorcier-pisteur et avoir été embauché il y a quelques mois par Drummond pour le compte de Belial. Car le Prince du Feu tente désespérement d'invoquer sur Terre l'âme d'une humaine. Mais l'invocation d'âme est très difficile (voire quasi-impossible) et même les sorciers de la Rose contactés par Belial n'y sont pas parvenus. En revanche, les tentatives successives d'invocation ont fini par avoir pour effet de bloquer l'âme en question dans les ley lines. Elle oscille donc dans les Marches entre le Paradis et la Terre, s'incarnant dans un corps inconnu pendant quelques jours avant de disparaître dans une combustion spontanée. Histoire d'effacer les traces, Belial a envoyé Drummond et Henry, ce dernier disposant de rituels pour localiser l'âme lorsqu'elle s'incarne.

Et c'est ainsi que la situation de Nathalie s'éclaire. L'âme de la « meuf » (sic) de Belial s'est incarnée involontairement dans Nathalie. Drummond et sa fine équipe sont donc venus à Douarnenez effacés les traces… sauf qu'une fois arrivés sur place, Nathalie était déjà morte. L'âme a donc quitté le corps inhabitable pour se trouver une autre maison temporaire : la poissonnière. Henry ne sait rien concernant l'autre victime. D'après lui, Drummond soupçonnait l'intervention d'une autre équipe, et d'ailleurs Henry pensait qu'il s'agissait des PJ.

Toutes ces informations sont déjà bien lourdes à digérer pour les Démons. Mais Henry n'en n'a pas terminé. S'il n'a jamais pu interroger lui-même les incarnations de l'âme (Drummond refusait), il a entendu deux trois choses. Notamment, il semblerait que l'âme ne chasse pas entièrement sa précédente occupante. Les malheureuses victimes se retrouvent avec le cerveau complètement en vrac ce qui leur a donné… des capacités prophétiques. Une précédente incarnation aurait d'ailleurs parlé de « trône » et de « fin du monde », ce qui semblait pas mal inquiéter les Belial. Drummond semblait particulièrement intéressé par l'avenir, essayant de savoir quand Belial monterait sur le trône, et par extension quand lui-même pourrait succéder au Prince du Feu.

Reste à expliquer deux choses :
  • comment Drummond savait-il que l'équipe du CdT était à la recherche d'Andrealphus ?
  • qui a réellement tué Nathalie ?

Les réponses, peut-être, au prochain épisode…
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Altay
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Session 46 - Interzone (première partie)

Message par Altay »

Session 46 - Interzone (première partie)

Sur la route les ramenant à Douarnenez, les Démons se demandent si leur nouveau copain sorcier ne pourrait pas localiser Andrealphus. Pour les remercier de l'avoir sauvé, Henry peut localiser qui ils veulent, il a seulement besoin de 24 heures et d'un Vrai Nom. Mais aucun des PJ ne connaît celui de la Prince du Sexe…
L'équipe fait donc un rapport téléphonique à M. Fabien pour le mettre au courant. Le chef les encourage à continuer à cuisiner les témoins pour en savoir plus sur ces histoires d'invocation. Il leur transmet également le Vrai Nom d'Andrealphus : Anahel.

Après avoir déposé Henry à Douarnenez, les Démons filent dans un bois pour interroger Julie, toujours bâillonnée et ligotée dans le coffre de leur berline de location. Luc invoque Crocell, qui se matérialise dans un nuage de givre. Les Démons se mettent à filmer puis arrachent le bâillon de Julie. Immédiatement, celle-ci invoque les pourparlers : elle est prête à tout déballer en échange de l'immunité. Félix et Tristan protestent, soupçonnant un énième retournement de veste, mais Luc et Crocell lui intiment de tout raconter. Dans le désordre, Julie explique que Belial a complètement pété les plombs : il veut prendre le trône laissé vacant par Satan, manipule en sous-main les nazillons de la Terre Creuse pour accomplir ses basses œuvres, pactise avec les sorciers de la Rose pour invoquer des Démons et se constituer une armée de fidèles au nez et à la barbe de l'administration et tue tous ses sous-fifres qui protestent… ou qui échouent à exécuter ses ordres. Il déploie en outre d'énormes ressources pour tenter d'invoquer une humaine et les échecs répétés l'ont mis dans un état de rage incroyable. Bref, la Démone veut une porte de sortie et est prête à exposer au grand jour le linge sale de son taré de patron.

Tristan veut de son côté savoir comment Drummond a eu vent de leur présence sur place et pourquoi la Garde Carmine tourne autour d'Andrealphus. Julie indique que Belial dispose de contacts parmi un groupe de Démons assez obscur qui s'est infiltré au sein du CdT et y a placé des micros dans le bureau de M. Fabien (vraisemblablement Aurélie et la Dæmonis Malificum). Le Prince de Feu est en effet très intéressé par le fœtus que porte Andrealphus. La Démone ignore précisément pourquoi mais Tristan suppose qu'il espère peut-être pouvoir enrôler l'enfant qui va naître dans son armée s'il est présent à la naissance.

Son témoignage en poche, il est décidé que Julie vivra. Elle repart avec Crocell qui la traîne, toujours ligotée, jusqu'au village voisin, laissant le trio démoniaque en plan, avec même pas un mot de remerciement (l'ingrat). Les Démons décident de fermer cette parenthèse et reprendre l'enquête bon an, mal an. Un nouveau passage à la morgue confirme que la nouvelle victime a bien été empoisonnée aux champignons. Tristan émet l'hypothèse que la présence des deux âmes (l'invocation et celle de Miss Bretagne) dans le corps de Nathalie a pu perturber son pouvoir de diagnostic du décès. Les deux victimes pourraient simplement être l'œuvre d'un serial killer local. En conséquence de quoi, les Démons considèrent qu'il vaut mieux ne plus interférer et laisser la police humaine travailler.

M. Fabien est d'ailleurs également de cet avis. Prévenu via Gilbert de la présence des mouchards dans son bureau, il confirme avoir trouvé un micro d'espionnage. Mais maintenant que Belial sait qu'ils savent, le chef papou a un mauvais pressentiment quant à l'avenir du centre de tri. L'équipe d'intervention se dépêche de rassembler ses affaires pour rentrer à Paris. Félix constate qu'Henry le sorcier a filé à l'anglaise. Il s'en excuse par téléphone mais, après tout, il ne vient pas d'échapper à des tarés sanguinaires pour signer avec d'autres… L'équipe d'intervention attrape de justesse le dernier train de la soirée et débarque à Paris à minuit passé. Un orage plane sur la gare Montparnasse et Tristan est alpagué par un clochard en haillons qui lui chuchote des mots prophétiques (« il vous attend, le cancer, le cancer qui nous ronge tous. Faites-le partir, les rues n'aiment pas les intrus. Il n'existe pas de rue Lucifer ! ») avant d'être embarqué pour mendicité agressive par les agents de la sûreté des transports.

Les Démons l'ignorent et prennent le dernier RER en direction du CdT tandis qu'un orage de grêle s'abat sur la rame. Le trio court vers le centre se mettre à l'abri… Mais une fois dans la rue, le spectacle leur coupe le souffle. Des flammes lèchent le toit de Notre-Dame des PTT, virevoltant dans la nuit d'orage. Deux camions de pompiers sont garés devant la bâtisse et une quinzaine de sapeurs arrosent copieusement le centre à travers les fenêtres. Enfin. Arrosent à l'arme automatique ses occupants. À l'étage, Gilbert en est réduit à balancer le mobilier sur ses assaillants, riposant à coups de chaises de bureau face à la Garde Carmine. Même avec l'aide de l'équipe d'intervention, la situation semble désespérée. Félix contacte Gilbert par dialogue mental et celui-ci leur conseille de sauver leur peau et d'aller chercher du renfort.

Toujours à bonne distance du combat, Luc décroche son téléphone et commence à faire le tour de son répertoire de contacts parisiens, en commençant par Sabbath et les bourrins de chez Furfur, mais en dépit de leur bonne volonté, ils n'arriveront pas avant plusieurs dizaines de minutes. C'est bien plus que l'espérance de vie du centre… Félix, désespéré, implore Asmodée de venir à son aide. Et ça marche : le Prince du Jeu arrive, rigolard, et écoute patiemment les explications confuses de son serviteur. Enfin, sortis de nulle part débarquent deux corbeaux gigantesques suivis d'une Volkswagen New Beetle rouge brillante d'où sortent Marie-Jolie et Thomas Hobbes, armes en mains. Revigorés par l'arrivée soudaine de cette cavalerie, l'équipe se jette dans la bagarre.

La présence d'Asmodée, qui force les Belial à se battre les uns contre les autres tout en prenant les paris, et des grade 3 de Baal qui tranchent dans le tas, fait bien vite changer la peur de camp. L'opposition est ramollie en deux coups de cuillères à pot. Asmodée encaisse ses gains avant de s'en aller, puis Félix et Tristan sortent les lances à incendie pour éteindre les flammes qui grignotent le toit tandis que Luc entre dans le centre et utilise son pouvoir de Froid pour faire baisser la température ambiante. Des sirènes se rapprochent, signalant l'arrivée imminente de la police sur les lieux.

Gilbert descend remercier l'équipe, couvert de cendres, suivi par M. Fabien, d'un calme olympien. Arrivé sur le perron de la porte, Marie-Jolie et Thomas se mettent à genoux : « Salut à toi, Beleth, prince des cauchemars. » La maréchaussée déboule, fusils à pompe en mains. D'un geste de la main, M. Fabien/Beleth les renvoie chez eux chercher les bons droïdes, avant d'inviter tout le monde à discuter autour d'un thé citron. Les lieutenants de Baal expliquent venir avec une demande d'alliance : le prince de la Guerre souhaite prendre la régence en attendant que les choses se calment. Le temps est à l'unité et il est nécessaire de faire du ménage parmi la Cour et Baal requiert donc le soutien de Beleth. Marie-Jolie informe en outre Beleth que son prince est sûrement le père de l'enfant d'Andrealphus.

M. Fabien/Beleth demande à l'équipe d'intervention de récapituler toutes leurs aventures, depuis le début, aux émissaires de Baal. Le prince des Cauchemars semble être pour l'unité des forces du Mal, en revanche la multiplication des prophéties apocalyptiques l'inquiète : la situation cosmico-magique chaotique n'est pas vraiment propice aux bouleversements radicaux. Pour cette raison, Beleth demande donc aux PJ d'aller interroger Nathalie Hémon et la poissonnière à propos des visions que l'âme de la femme convoîtée par Crocell et Belial leur a montrées. Pas si facile puisqu'elles sont mortes. Mais le prince a un atout dans sa manche : un accès dérobé au Purgatoire passant par la marche des rêves et des cauchemars.

Pas le temps de traîner donc. Beleth plonge l'équipe d'intervention dans le sommeil et les projette dans la MRC avec une seule consigne : « chercher la gare dans les limbes ». Les PJ se retrouvent dans une version onirique du CdT. Un tour dans le RER leur fait trouver la station « Limbes » (après Saint-Rémy-lès-Chevreuse, si si) où ils arrivent dans une grande gare vide au milieu du rien. Seul un panneau indiquant une correspondance « Direction : Grande Ceinture » est planté devant la station. Quelques minutes de marche plus tard les amènent à une autre gare en briques rouges où les Niel les attend. Il leur colle dans les mains des billets (« première classe ! »), une petite clé, ainsi que les instructions pour accéder au Purgatoire : descendre à la station Pâle, aller aux objets trouvés, ouvrir la porte grise avec la clé, descendre un étage et prendre la porte 000. Le train arrive, assemblage hétéroclites de wagons de tous lieux et toutes époques. Les PJ montent dans ce qui semble être un wagon TGV 1ère classe. Bien décidés à ne pas faire de vagues, les Démons décident de prendre leur mal en patience et de rester à leur place (sauf Félix qui s'éclipse 5 minutes acheter des sandwichs au wagon-bar). Après de longues heures de trajet dans des paysages oniriques oscillant entre l'époustouflant et l'abstrait et trois arrêt dans de drôles de gares imaginaires, l'équipe finit par descendre à la station Pâle.

Les Démons trouvent sans difficulté les objets trouvés dans la gare type révolution industrielle. Luc force la porte du local et, en dépit de leur curiosité, les PJ décident de ne pas farfouiller et se dirigent vers la porte grise mentionnée par Niel. La clé y tourne sans difficulté en dépit de la vétusté du verrou. Les trois Démons se trouvent alors dans une cage d'escalier bien entretenue. Ils descendent un palier et font face à deux portes (V41 et 000). Prenant la seconde, les Démons ont la sensation de traverser de la mélasse et débarquent dans une immensité grise, tout droit tirée des délires suprématistes de Malevitch. Bienvenue au Purgatoire, terre d'accueil de 10 milliards d'âmes en attente, d'une bureaucratie lente et consciencieuse… et désormais de trois rêves de Démons en visite.

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Session 47 - Interzone (suite et fin)

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Session 47 - Interzone (suite et fin)

Les Démons découvrent l'infinie immensité grise qui occupe la Marche recevant les âmes décédées : le Purgatoire. Ils s'enfoncent au hasard dans une foule d'hommes et de femmes en toges, de tous horizons, ayant l'air de patienter dans des files d'attente s'étendant à perte de vue. Les interroger est fastidieux : les humains sont apathiques et se content de mollement attendre leur tour depuis plusieurs années, voir plusieurs décennies. Une poignée d'anges et de démons en uniformes gris semblent organiser les files d'attente et le groupe décide de filer un de ces gentils organisateurs qui pousse un chariot de toges neuves.

Le groupe finit ainsi par tomber sur les préfabriqués d'accueil où s'entassent des dizaines de milliers d'humains, nus comme des vers. Tristan abandonne ses vêtements en échange de quelques informations et l'équipe comprend assez rapidement qu'il s'agit des arrivées récents (les deux derniers jours). Le mécontentement règne, provoqué par d'atroces délais d'attente. Félix se glisse donc auprès d'une Ange assaillie de questions par des humains anxieux, inquiets, agacés et paniqués. Il subtilise le grimoire qui semble faire office de registre avant de s'éclipser dans la foule.

Sur le papier parcheminé qui indique pour chaque humain son « centre de dispatch », les Démons finissent laborieusement par trouver le nom de Nathalie Hémon. Contrairement aux autres, il est barré de rouge. Félix et Luc font ainsi minent d'escorter Tristan, désormais nu, en direction du centre de dispatch où a été envoyé Nathalie. Peu de gens semblent néanmoins prêter attention à eux. En effet, il semblerait qu'une partie de l'administration du Purgatoire se soit mise en grève, semant une pagaille, ralentissant le traitement des âmes et provoquant un chaos monstre au niveau des arrivées. La plupart des centres de dispatch sont fermés et une foule compacte est amassée devant chacun d'entre eux, s'étendant à perte de vue dans les limbes grises. Au détour d'une conversation, les Démons entendent parler d'un bar où de nombreuses âmes iraient tuer le temps et décident d'y faire un tour eux-mêmes.

L'Entremonde est effectivement facile à trouver. Dans un style typique des troquets parisiens, l'Entremonde est un bar doté d'une terrasse exceptionnelle où sont servies des millions d'âmes à la fois. Au centre, le patron, un quadra au teint mat, aux yeux empreints de sagesse et à la barbe en pointe accueille les clients derrière un grand comptoir circulaire entourant un pillier massif qui s'élève dans le ciel argenté. Les Démons prennent un canon et demandent au barman s'il n'a pas entendu parler de Nathalie, Tristan se faisant passer pour l'oncle de celle-ci. Le barman est compréhensif mais n'a aucune idée d'où est ladite jeune femme. Un groupe de grévistes qui passait dans le coin alpague les Démons et leur indique que le regroupement familial est justement une des revendications du mouvement (avec les 37h et demi pour tous, la fin des contrôles des heures de service et des vêtements moins pourris pour les décédés).

Après avoir signé la pétition des contestataires, les Démons les interrogent sur la signification d'un nom barré en rouge. Les grévistes leur apprenent qu'il s'agit d'une réclamation : une âme protestant son décès. Si elle a été indiquée en rouge, c'est que la demande a été jugée recevable et la personne renvoyée vers le services des contentieux. Le groupe vide donc leurs verres avant de filer au service des réclamations… lui aussi en grève. Une vingtaine d'Anges et Démons manifestent sur une estrade devant le bâtiment, encerclés par un service d'ordre façon CRS. Entre les deux, des humains en toge visiblement sympathisants font tampon, tandis que d'autres injurent les grévistes. Félix se fait passer pour un coursier amenant un message concernant les négociations et les CRS le laissent passer. Il se faufile jusqu'à la meneuse des grévistes et lui explique avoir besoin de retrouver une jeune décédée (toujours sous le prétexte de faire se retrouver la nièce et son oncle). La syndicaliste sympathise mais est adamante sur le fait de ne pas casser la grève. Seul Henri, le meneur du mouvement pourrait ordonner une exception. Il se trouve au QG des grévistes au centre de dispatch 12 484.

Nouvelle exploration du Purgatoire et l'équipe débarque au dispatch. Henri, le leader, est à leur grande surprise un humain. Celui-ci refuse catégoriquement de lever la grève mais pourrait faire une exception… si les Démons parviennent à lui décrocher une entrevue avec un représentant de l'administration, l'Archange Yves, par exemple. Dépités, le trio retourne à l'Entremonde quémander quelques infos au barman, espérant peut-être qu'il connaîtra un Ange d'Yves sympathique. Après les avoir resservi, le patron promet de les aider s'ils lui racontent leur histoire. Tristan, Luc et Félix racontent donc leurs aventures au barman, qui écoute avec fascination et émerveillement. En remerciement, il leur suggère d'aller voir Jack, un Démon qui travaille comme théologien à la machine numéro 11. On raconte en effet que si Henri est la figure publique du mouvement, c'est Jack qui lui aurait soufflé l'idée. D'ailleurs, les Démons ont justement surpris avant de quitter le QG des grévistes une discussion entre Henri et son assistant préparant la visite d'un certain Jacques… Avant de partir, les Démons cuisinent un peu le barman pour comprendre qui il est. Tout ce qu'ils découvrent, c'est qu'il s'agit d'un humain, proche de Jésus et qui visiblement ne serait jamais mort…

Revigorés, les Démons foncent à la machine de théologie où Jack, un jeune Démon fin et élancé, débat avec Francine, une Ange sexagénaire et empâtée, sur l'âme d'un pauvre pécheur. Paradoxalement, Jack semble interpréter la Bible de façon plus littérale qu'un jésuite tandis que Francine se fait la défenseuse de mœurs libérés à en faire baver les hippies de Woodstock. Ben oui, le but de Grand Jeu est d'avoir le plus d'âmes possibles alors… Toujours est-il que les Démons alpaguent Jack, qui s'éclipse pour voir ce qu'ils veulent. Le Démon nie toute implication dans la grève et commence à se montre méfiant, quoique courtois et mielleux, vis à vis de l'étrange trio. Il utilise un pouvoir mental sur Félix et se montre encore plus suspicieux de voir des « rêves » au Purgatoire. L'équipe crache le morceau et l'attitude de Jack change de tout au tout. Il explique que Malphas en personne lui a demandé de mettre le zbeul au Purgatoire sur demande de Beleth, qui souhaitait faire passer discrètement quelque chose sur la Marche. De fait, il n'y est pas allé de main morte mais il admet s'amuser comme un petit fou. Comprenant que tout le monde est du même bord, il promet aux PJ d'ordonner la levée de la grève au service des contentieux pour faciliter leur enquête.

Quelques heures plus tard, les Démons finissent ainsi par localiser Nathalie, parquée au centre d'attente 142 en attendant les résultats de l'enquête. Sur place, Félix et Tristan se font passer pour des investigateurs et lui demandent d'expliquer son histoire. Nathalie raconte donc comment elle s'est retrouvée possédée par une autre âme et était régulièrement reléguée au range de spectatrice dans son propre cerveau. Elle a toutefois pu partager ses souvenirs, qu'elle a tenté d'évacuer dans ses dessins :
Nathalie a écrit : Ça a commencé par des flashs. Des images d’un pays lointain. Et puis les sensations ont commencé. La chaleur du soleil sur ma peau. Le vent dans mes cheveux. Alors j'ai vu cette belle jeune fille se baigner dans la rivière et j'étais elle en même temps, je sentais l'eau glacée sur mon corps. Et l’ange est venu, il était grand, fort et fier. Il m'a convaincue de la suivre de l'autre côté du fleuve. Ma mère pleurait, elle disiat que c'était des sorciers. Elle
avait raison mais ils n'étaient pas mauvais.

Les anges venaient pour nous aider et nous libérer de la peur. Ils nous aimaient. Nous étions tout pour eux. Et je l’aimais. Mais il à dû partir quelque temps. Il m’a confié à son frère. Lui était plus doux, moins fier. Et nous avons parlé pendant des heures, pendant toute la nuit. Quand mon ange est revenu, son frère lui a avoué qu’il m’aimait. Jamais je n'avais vu tant de colère, son visage était un masque haine. Il l'a frappé et je lui ai dit d'arrêter. Je lui ai dit que j'aimais son frère à ma manière aussi. Il a arrêté mais rien n’était plus comme avant. Chaque jour, je sentais sa haine grandir et moi je l’aimais mais j'avais peur. Un jour, ils sont partis et je ne les ai jamais revus, jusqu’à ce qu’il m’appelle par-delà la mort pour être sa promise et régner avec lui. Mais ça n’a pas marché… Désolé, je parle comme si c’était moi mais tout ça c’était à elle que c'est arrivé mais j'avais l’impression que c’était à moi.

Les PJ poursuivent alors l'interrogatoire. Ils comprennent que « Balqis » possédait Nathalie et prenait le contrôle par intermittence. Elle a été séduite par André, le pharmacien, qu'il l'a invitée à boire un verre et… elle s'est retrouvée au Purgatoire. D'où la réclamation : Nathalie s'estime lesée. Félix la rassure et l'interroge sur les visions prophétiques de Nathalie, qui confirme avoir eu des « visions » :
Nathalie a écrit : Il y avait un trône vide. Une meute de loups qui se battent pour s'en emparer. Le sang qui coule. Un rire d’enfant. Et un homme très seul qui ne veut plus du trône. Qui ne veut plus rien. Qui ne veut plus être. Et j'ai vu ce qui se passerait s'il disparaissait. J'ai vu le monde s'arrêter et exploser et se figer et mourir et tourbillonner et hurler, Si le trône est vide alors, c’est la fin du monde…

Sur ces paroles rassurantes, les PJ laissent Nathalie et se demandent comment pouvoir rentrer. Et comment se réveille-t-on d'un rêve ? En mourrant pardi. Luc tue Félix d'un jet de glace et l'image onirique de l'Asmodée traverse brutalement les Marches (et bim, perte temporaire d'1d6 points de Volonté). Il se réveille en sueur au centre de tri sous l'œil inquiet de Marie-Jolie, qui signale son réveil à Monsieur Fabien. À la demande de Félix, Beleth réveille magiquement les deux autres (même tarif). Le retour sur Terre étant difficile, seul Luc se réveille, Tristan restant dans un coma le temps que son esprit retrouve des forces après avoir traversé les Marches. Après avoir rassuré les PJ sur l'état de leur collègue, Beleth demande à savoir le résultat de leur investigation. Mis au courant de la prophétie, le Prince des Cauchemars récompense les Démons (+1PP, 2 niveaux dans des pouvoirs sur sa table) et conclue qu'il y a désormais urgence : il faut retrouver Satan…
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Session 48 - De l'Œuvre d'Art à l'Époque de sa Reproductibilité Technique (première partie)

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Session 48 - De l'Œuvre d'Art à l'Époque de sa Reproductibilité Technique (première partie)



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Retrouver Satan, en voilà une tâche pas piquée de hannetons. Les récompenses ont permis à l'équipe d'intervention de prendre du galon (les Démons sont désormais grade 2) mais la mission n'est pas plus facile pour autant. Beleth n'a pas une seconde à leur accorder. En effet, investi par une dizaine de sbires de Baal, le Centre de Tri est devenu le dernier rempart contre l'apocalypse. Leur patron s'affaire à rallier ce qu'il reste des forces infernales parisiennes. Tristan dans le coma, Luc et Félix se retrouvent fort dépourvus.

Luc espère trouver un peu de soutien de la part des services de Malphas et s'entretient avec Jézabel au IKEA. Il essuie une sévère déconvenue: non seulement la baronne de la mesquinerie a elle aussi d'autres chats à fouetter, elle l'informe par ailleurs que son emploi au service du Prince de la Discorde touche à sa fin. La longévité du Démon a dépassé son utilité : embauché pour les infos croustillantes dont il disposait sur certaines affaires chaudes, Luc s'est finalement révélé plus encombrant qu'informatif. Il est poliment invité à remplir une demande de transfert lorsqu'il aura trouvé un autre Prince à servir.

Dépité, Luc zone au Centre de Tri où il trouve un peu de réconfort auprès de Gilbert, mais pas beaucoup d'aide. Pendant ce temps, Félix a tout laissé en plan. Interprétant à sa façon les dernières strophes de la prophétie de Nostradamus, il prend quelques jours de vacances en cure thermale à la Bourboule, convaincu que si Dieu y est, alors pourquoi pas Satan. Il lance de temps en temps Détection du Bien « pour l'enquête ». C'est finalement un coup de fil à Ignace qui le pousse à rentrer sur Paris. L'Ange, toujours fâché suite à l'affaire Morax, lui reproche de se servir de lui comme informateur. Il tourne en dérision la démarche de Félix (« comme si le Tout-Puissant te laisserait l'approcher à moins de 100 mètres ! ») mais suggère à demi-mots que les rumeurs concernant Samaël vont bon train Chez Régis.

Les deux Démons passent donc boire un canon et tailler le bout de gras avec les habitués. Il s'avère en effet que plusieurs personnes, Démons comme Anges, semblent persuadées que Lucifer est à Paris, pour des raisons en apparence plus bidons les unes que les autres (« moi j'ai vu un tag "Le Prince des Ténèbres ronge Paris comme un cancer », « et moi la cabine téléphonique devant chez moi a sonné et quand j'ai décroché, une fois a dit "Le Mal est en ville.", et 2 heures plus tard les services techniques venaient démanteler la cabine ! »).

À leur sortie du rade, Tristan se réveille enfin. Mis au parfum, le Bifrons ne voit qu'une seule personne suffisamment dingue pour relier les fils de cet étrange faisceau : Conrad Sèchepine. Le vieux Kobal a bien sûr de nombreuses théories (« d'ailleurs, je vous ai dit que ma nouvelle voisine du dessus était une Ange de Khalid ? Regardez-la on voit bien qu'elle discute avec Mme. Bonfour de son prochain djihad, c'est évident, poil au gland ! »). Après une petite demi-heure, le groupe s'éclipse poliment avant de devoir s'impliquer dans de nouvelles enquêtes farfelues.

Au pied du H.L.M., Félix a le sentiment d'être épié par une douzaine de pigeons éclopés. Il tente d'en attraper un et la vermine s'envole hors de leur portée avant de leur chier copieusement au visage. La veste de cuir de Félix est maculée de fientes. Il paralyse un des pigeons et lui place un canif sous la gorge, lui hurlant de leur expliquer ce qu'il veut. Tristan tente un Dialogue mental avec l'oiseau, ce qui n'est pas très concluant. Félix égorge donc le pigeon et les autres s'envolent d'un seul bloc en direction du nord-ouest. Le groupe décide de les pourchasser, les oiseaux ayant définitivement gagné leur attention.

Les Démons traversent Paris de la Place d'Italie jusqu'à Montmartre en courant derrière les pigeons (qui font eux le trajet à vol d'oiseaux) et finissent par les perdre de vue square du Tertre. Là, au milieu des touristes et caricaturistes, un homme entre deux âges, en costume élimé à col Mao, fait un discours mêlant paroles de chansons populaires (le temps des ceriiiiiises) et annonces prophético-apocalyptiques sur la présence du Diable à Paris. Luc remarque parmi la foule un jeune artiste malingre dont le chevalet est visiblement boudé par les touristes. À raison d'ailleurs : la demi-douzaine de portraits accrochée derrière lui est dénuée de qualité artistique et est même dérangeante à regarder. Le Crocell observe quelques instants le croquis sur lequel le jeune homme s'affaire et remarque que son modèle (un flic qui fait la circulation) est représenté les mains fermement posées sur le pommeau d'une épée, une paire d'ailes dans le dos.

Il fait signe à ses deux comparses de venir, qui sont eux aussi surpris par le « réalisme » du dessin. L'artiste, un scandinave avec un accent à couper au couteau, ne se l'explique pas non plus, assurant « représenter ce qu'il ressent ». Pour un bifton, les Démons se font eux aussi tirer le portrait. En quelques minutes, ils se retrouvent avec un fusain grossier les représentant cornus, entourés d'une aura scintillante. Félix tient des jetons et des dés dans sa main droite, l'avant-bras de Luc est recouvert d'une fine couche de glace brillante tandis que Tristan tient une fine poussière qui s'échappe de sa main putréfiée et arbore discrètement un symbole séthite sous sa chemise. Le Bifrons distingue en outre une sorte de plan que l'on devine sous les lignes grasses du crayonné. Les Démons le suivent jusqu'à une impasse entre Château Rouge et Montmartre. Ils remarquent des tags rougeâtres sous les couches successives d'affiches électorales, qu'ils arrachent. Outre les graffitis signatures habituels, ils repèrent un vers des centuries (« Et verront que Lumière point ne veut briller ») ainsi que plusieurs tags « Rue Lucifer » surmontés d'une flèche pointant vers le mur au fond du cul-de-sac.

Spoiler:
Paris, comme de nombreuses autres villes, est devenu une idée à part entière et dispose presque d'une forme de conscience organique. La présence de Lucifer en son sein est comme une plaie purulente au centre de la ville dont elle cherche à se débarrasser. La capitale elle-même a donc guidé le groupe jusqu'à Satan, espérant qu'ils sauront trouver les mots pour le faire partir.

Après une laborieuse escalade, les Démons se retrouvent de l'autre côté. Le soleil printanier a laissé place à une nuit sans étoile. Une lune rousse colore de reflets rouges les pavés irréguliers d'une étroite rue en pente. Leurs montres indiquent 20h30 et des flocons tombent lentement sur le trottoir. Des affiches à la typographie ancienne font la retape pour les exceptionnelles représentations du Santa Claws Circus, tous les soirs à minuit.

Le groupe descend la rue, qui débouche sur une petite place parisienne ceinte de grands murs en briques rouges. Un chapiteau et ses roulottes sont installés en plein milieu. Ils achètent trois tickets à un élégant et souriant caissier qui tapote les prix sur sa calculatrice rouge, puis traînent dans les commerces encore ouverts en attendant minuit. Les Démons achètent d'abord quelques tranches de jambon salé à la boucherie Durand, puis du beurre, du fromage, du pain et des glaces à l'épicerie Hadot où ils assistent au triste spectacle du maladroit Jamel se faisant sermonner par son patron pour avoir renversé un bocal de cornichons.

Tout en mangeant, ils visitent à pas lent la minuscule et déserte galerie d'art Fire & Ice. Le petit hall expose corps en putréfactions, des carcasses de voiture accidentées (et bon appétit bien sûr). Dans une petite pièce à l'écart sont entassés magnétoscopes poussiéreux, écrans d'ordinateur antédiluviens et télés noirs et blancs. Sur les écrans, les Démons reconnaissent des scènes de leurs aventures, mêlant aussi bien les événements tels qu'ils se sont déroulés à des issues alternatives. Pensifs, le groupe tue ensuite le temps Chez Régis, un bar breton tenu par un rocker fan de Johnny et sa fille.

À minuit, tout le quartier s'est visiblement donné rendez-vous au cirque. Tristan se fait tirer la bonne aventure par un quinquagénaire en costume sobre et montre Swatch fluo qui se contente de réfléchir quelques minutes les yeux fermés. Il note ensuite quelque chose dans un carnet avant de conclure : « vous aurez une vie intéressante ». Les Démons remarquent sous la table un autre homme couvert de poussière qui ronfle copieusement. Supposant que cela fait partie du spectacle, ils s'avancent vers l'entrée où un grand et mince responsable de la sécurité à l'air de garde du corps présidentiel contrôle leurs tickets. Puis ils sont accompagnés aux gradins par un petit bonhomme dégarni au chapeau melon, qui maugrée dans sa barbe qu'il était là le premier et qu'il n'a pas fait tout ce travail pour devenir ouvreuse. L'équipe s'installe au premier rang, près de la sortie, au cas où. Le chapiteau ressemble à n'importe quel cirque, bien que l'intérieur soit couvert de peintures rappelant les inspirations de Jérôme Bosch.

Un drôle de spectacle commence, introduit par un M. Loyal gominé et coquet. La lumière pointe ensuite vers un trône où sied un pantin de bois décrépi, deux cornes rouges pointant sous son bonnet de Père Noël miteux. À ses pieds, un homme à lunettes et à l'allure de professeur d'histoire astique consciencieusement le trône d'un chiffon sale. Puis se succèdent des numéros aussi dérangeants qu'étranges, durant lesquels les Démons se font le plus petit possible pour ne pas être pris à parti.

Le premier numéro est un homme les cheveux frisés qui entame une étrange liste de courses (« œuf, lait, eau minérale ») reprise en chœur par le public qui devient de plus en plus énigmatique (« un avocat, un foie fraîchement découpé, trois douzaines d'huîtres, de la cervelle »). Tout en déclamant son texte avec un regard dément, il enfile une camisole de force qu'un volontaire du public est prié d'attacher. Il se débat ensuite plusieurs minutes comme un diable avant de disloquer les os pour s'en défaire, laissant une traînée de sang alors que son corps désarticulé quitte la scène en claudiquant sous les applaudissements tonitruants du public.

Un couple entre. La femme est d'une beauté à tomber, la peau pâle dévoilée aux regards concupiscents du public sous un body en dentelle rouge et noire. Son partenaire est un mastodonte en costume à queue de pie et cravate Mickey, qui l'attache à un disque de bois. Il dévoile alors un chariot contenant de nombreuses armes blanches qu'il lance les unes après les autres sur sa partenaire. Chaque jet l'effleure de justesse et sa comparse laisse échapper des feulements de douleur tandis qu'un filet de sang s'écoule.

Vient ensuite un cracheur de feu, nu jusqu'à la taille, la peau bronzée sous son borsalino et ses grosses lunettes de soudeur, qui dessine des figures de flammes dans les airs avant de faire fondre des structures de glace à l'effigie d'un jeune homme. Il est remplacé par un adolescent moqueur vêtu d'un simple maillot de bain qui raille le précédent bateleur avant de se plonger dans une baignoire d'azote liquide. Le balayeur du cirque brise la baignoire au pic à glace et dévoile le baigneur pris dans la glace, seules sa tête et ses mains en sortant. Il fait apparaître de nulle part quelques fleurs de glace avant que le balayeur ne le pousse dans un coin de la piste, où il restera à fondre tranquillement jusqu'à la fin du spectacle. Chaque numéro provoque chez le public une hystérie palpable et les spectateurs couvrent d'applaudissements les artistes.

Vient ensuite une dompteuse qui martyrise des animaux faméliques peinant à réaliser leurs acrobaties (et vas-y que je te fais du vélo, et que je tiens en équilibre à une patte sur un tabouret); un imitateur d'Elvis gras et suant qui reprend mollement les tubes du King en réalisant des tours de force (brisage de parpaings, cassage de chaînes, lever d'énormes haltères…); un égoûtier binoclard qui creuse des trous façon taupe puis qui fait s'écrouler plusieurs gradins en faisant trembler la terre (un infirmier évacue les cinq morts sur une civière, ce qui laisse le public parfaitement indifférent); puis arrivent trois authentiques clowns. Le premier ressemble à un clown blanc sans maquillage. Vêtu d'une blouse, il entame diverses expériences avec son matériel de chimie et commence à faire de la fumée et des explosions colorées qui ravissent les enfants. Deux petits clowns joufflus identiques viennent ensuite le tourmenter (retirer sa chaise, casser son oscilloscope, etc.) puis font venir un enfant sur la piste à qui ils arrachent les bras. L'un des clowns commence à dévorer un membre pendant que l'autre vole les concoctions du savant et les jette à un quatrième clown, qui entre en scène à ce moment. Il porte un épais passe-montagne dont seule une grosse barbe dépasse et crie quelques mots en hommage à Al Qaeda avant de lancer les cocktails explosifs sur la scène, provoquant de nouveaux morts dans l'hilarité générale.

Alors que les clowns dégagent la piste, un bonhomme à la figure de bon père de famille provincial entre en scène. Il démarre un numéro de mentalisme assez banal (deviner le numéro de sécurité sociale, le signe astrologique) il dévoile petit à petit des secrets de plus en obscènes (alors Djamel, qu'est-ce que tu as dans ton dos ? Des brûlures de cigarettes ? Et bien M. Hadot, vous fumez quelle marque ?). Plutôt que d'être outré, le public est amusé par la mise en scène de ses petites et grosses perversions.

Vient alors un aristocrate, visage pâle, chemise à jabot et cape noire doublée de velours, qui s'exprime avec un fort accent venu de l'est. Il démarre un numéro d'hypnose classique qui vire au dégradant (uriner en public, se déshabiller sur scène) puis fait entrer en claquant des mains un homme d'une laideur répugnante, défiguré et le corps couturé de cicatrices et plaies purulentes. L'hypnotiseur ordonne au malheureux volontaire de se scarifier et de verser son sang dans une coupe, dont il se délecte avant de lui intimer d'embrasser le monstre. Il s'exécute et le duo salue le public en liesse avant de faire sa sortie.

Une prestidigitatrice en costume bicolore noir et blanc entre en piste et entame un numéro léger et agréable (pièces, cartes, faire apparaître des bonbons derrières les oreilles des enfants) qui dérive ensuite en tours d'évasions à la Houdini. Au beau milieu de son numéro, elle s'interrompt en sanglotant avant de regarder le public d'un sourire mauvais. Elle fait venir un volontaire en piste qu'elle enferme dans une vierge de fer. La victime pousse de terribles hurlements pendant quelques secondes, puis plus rien. Lorsque la magicienne ouvre la boîte, le volontaire a disparu bien qu'on constate aisément les gouttes de sang perler des piques. Elle se dissimule ensuite derrière un rideau. Lorsque celui-ci se rouvre, la prestidigitatrice a disparu : à sa place se trouve le volontaire qui tient en équilibre quelques instants avant de s'effondre, le corps ensanglanté.

Le balayeur amène ensuite un aquarium. Un plongeur entre en piste et s'arrête quelques instants devant le pantin en soupirant. Il le salue puis se jette dans l'aquarium où il reste en apnée de longues minutes sous les encouragements du public. L'artiste attrape ensuite deux volontaires qu'il entraîne avec lui au fond de l'eau. Le balayeur referme solidement l'aquarium et les victimes se noient lentement, tandis que le plongeur sourit amicalement au public.

À la fin du numéro, un vieil homme assis à la rangée derrière les Démons se penche vers eux en bourrant sa pipe. Il leur indique que c'est généralement « à ce moment là que ça part en couilles » mais qu'il ne voudrait pas influencer leur vote. Il précise par ailleurs qu'il faudra peut-être « travailler à contre-emploi » et aider la population et les forains s'ils veulent comprendre la logique des lieux, si tordue soit-elle, et espérer changer l'issue de la soirée. Il conclut qu' « il est de bon ton que vos joueurs prennent des notes » puis s'apprête à raconter une anecdote lui étant arrivée en Laponie dans les années 80, mais s'interrompt alors que le spectacle reprend.

On a avancé le trône au milieu de la piste et une sémillante présentatrice s'approche en tirant une roue de lotterie sur roulettes. M. Loyal est revenu et l'on fait tourner la roue pour désigner un chanceux parmi l'audience. C'est un petit garçon prénommé Gabriel qui est tiré au sort et qui s'approche timidement du trône. Le nettoyeur du trône tire de dessous celui-ci une valise en bois et l'ouvre, dévoilant une épée ancienne à la lame effilée. M. Loyal annonce qu'après avoir vu le spectacle, il est l'heure de juger le responsable de tout ce cirque. « Qui est pour le pardon ? » lance-t-il à la cantonade. Seuls Félix, Luc et Tristan lèvent la main, le public huant le pantin. M. Loyal secoue la tête tandis que l'on referme la valise d'un coup sec. D'un seul coup, la troupe monstrueuse du cirque se jette sur le public et mettent le chapiteau et la ruelle à feu et à sang. Les Démons tentent de s'enfuir mais sont rapidement réduits en charpie par les griffes, les cornes, les crocs, les explosifs et les sortilèges.

Tout est noir. Quelques secondes s'écoulent. Ou peut-être quelques millénaires. Le trio émerge dans une ruelle, sous une nuit sans étoile, éclairés par une lune rousse dont les reflets colorent de rose les pavés irréguliers. Leurs montres indiquent huit heures trente.

Spoiler:
Voilà donc les Démons dans la psyché de Satan. Lucifer rumine depuis plusieurs mois sa décision : il sait ce qu'il a faire mais n'a pas encore accepté son rôle à jouer dans la suite des événements. À la façon de la Méthode du Docteur Chestel, ils vont devoir le guider vers l'acceptation de sa destinée.
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Altay
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Re: [CR][INS/MV] Fire & Ice - la campagne

Message par Altay »

Pas de compte-rendu cette semaine (la partie a été écourtée et je préfère vous faire un CR complet plutôt qu'un pauvre paragraphe tout seul). Il y en aura un gros la semaine prochaine pour compenser.
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