Voyez donc le présent sujet comme une sorte de tribut au forum.
La partie a été jouée avec les règles d'Hexagon, à peine aménagées. Les protagonistes sont donc des super-héros. Ils évoluent dans un univers que je me suis amusé à bricoler depuis des années. Un pastiche des super-héros mainstream, sans grande originalité mais avec quelques petites particularités pittoresques et méta-textuelles.
Afin de rendre le compte rendu à peu près compréhensible, je vais esquisser le cadre du jeu, à grands traits.
J'ai fait beaucoup de recherches.Copier sur un seul, c'est du plagiat. Copier sur deux, c'est de la recherche.
Wilson Mizner
Je me suis inspiré du jeu de rôle Aberrant, le premier système de règles super-héroïques que j'ai utilisé, pour l'origine cosmique des pouvoirs. J'ai rajouté un aspect cyclique, très classique en fantasy. J'ai ensuite repris à mon compte, sans aucune vergogne, la belle idée d'Alan Moore sur Supreme : l'histoire des super-héros dans cet univers suit celle des comics dans le monde réel. Le premier super-héros se manifeste donc en avril 1938, date de la parution du premier épisode de Superman. Mes pastiches mélangent les personnages issus des deux grandes maisons d'édition, DC et Marvel, comme dans les comics Amalgam. J'ai choisi de m'arrêter au début du Bronze Age des comics, période qui me semblait adaptée aux goûts de mon groupe de joueurs, notamment moi : mature, mais pas trop. Retenir le milieu des années 70 avait d'autres avantages... et cela coïncidait avec ma date de naissance.
Suite à mes campagnes précédentes, je me suis imposé certaines limites pour ne pas indisposer mes joueurs avec une exubérance excessive. L'univers est donc légèrement plus réaliste que dans les comics mainstream. Les super-héros ont une influence mesurée mais réelle sur l'histoire de l'humanité. Il n'y a qu'une seule source de pouvoir, une sorte de vent stellaire. Plus généralement, j'applique la règle du "un seul gros truc" : un seul peuple extra-terrestre (un mélange entre les skrulls de Marvel et les martiens de DC), un seul royaume oublié (les Atlantes, qui commencent à peine à apparaître dans ma campagne), un seul panthéon extra-dimensionnel (évidemment inspiré par le quatrième monde de Jack Kirby).
Pour peupler tout ça, comme je ne sais pas dessiner je m'amuse beaucoup avec le site Heromachine.
J'ai essayé de présenter le background en trois planches, une par âge, présentant de fausses couvertures de comics. C'est du travail amateur, ne soyez pas trop sévères. Il faut cliquer pour agrandir.
Les personnages des joueurs font parti de l'équipe de super-héros (de "guards" selon la terminologie officielle) chargés de protéger Tristan da Cunha, une île de l'Atlantique Sud, minuscule colonie britannique squattée par une bande de savants fous amnistiés après la guerre contre les extra-terrestres. Là encore, j'ai pioché l'idée dans des comics, le cross-over 52 de DC paru au milieu des années 2000, pendant lequel tous les savants fous se retrouvaient sur la même île.
J'ai rajouté deux planches pour présenter les personnages des joueurs et l'île de Tristan.
Vous l'aurez compris, je bidouille de fausses planches de comics avec les moyens du bord. Comme Heromachine ne permet de réaliser facilement que des portraits de super-héros assez statiques... ça peut faire penser à un tic de Bendis - un célèbre scénariste, excellent dialoguiste, qui abuse parfois un peu trop des "têtes parlantes" - en beaucoup moins bien, bien sûr. Bref, ça parle beaucoup. Avec un humour assez déplorable, le mien.
Désolé !
Les photos sont issues du site Wikimedia Commons ou du website de Tristan da Cunha.
J'ai essayé de mettre au propre la première séance où j'ai appliqué certains principes du Grümph, issus du Froid métal des anneaux de Cerbère. Ou de la série La croisière s'amuse. Je ne copie que sur les meilleurs ! Bref, unité de lieu (une île plutôt qu'une base spatiale ou un navire de croisière) volontairement vague (le repaire des SQUATers n'est jamais décrit avec précision, sauf les parties utiles à l'histoire) et arcs narratifs qui s'entrecroisent. Avec le recul, ça ressemble aussi à Une Nuit Agitée aux Trois Plumes qui ne finirait jamais, mais je vous assure que c'est le Grümph que je voulais copier.
Le compte-rendu proprement dit peut enfin commencer !
