Séance 2 :
L’image du nain s’immolant comme par magie gravée dans la mémoire de toute la caravne et deux jours se passent dans un silence de mort. La nuit, Sariel Lame de Lune décide de poser des collets dans la foret. Un mercenaire attaché à la protection d’un autre chariot décide de faire équipe avec elle. Il se prénomme Wulgrin Asgeir, Il a l’allure d’un homme qui prends soin de son apparence mais son regard et ses manières ne trompent pas sur ses qualités martiales. Attiré par le cri d’une femme qui appelle à l’aide, les deux mercenaires s’enfoncent dans le petit foret à lisière du camp. La nuit est sur le point de tomber. En quelques minutes, les deux coureurs d’orages sont perdu, séparés. Wulgrin se retrouve encerclé par Husakr (sorte de créature à corps de loup et à la tête de corbeaux possédant plusieurs yeux rougeoyant). Sven, le marchand qu’ils protège les avait pourtant prévenus des dangers de ces créatures qui pullulent dans la région du Val des Corbeaux. Maynard et le Dragor, alerté par les cris excités de la meute qui coasse, allument une torche et s’enfonce dans la forêt. Ils parviennent à retrouver Sariel qui s’était réfugiée dans un arbre et Wulgrin qui par un coup de chance à fuit dans la bonne direction. Ensemble ils mettent en déroute la meute qui préfère se replier dans sa tanière plutôt que de risquer d’autres pertes. La rodeuse rapporte la carcasse d’une de ces bêtes pour la vider près du camp et gouter sa chair qui s’avère être parfaitement comestible.
Le lendemain le convoi la route. Durant la journée, les mercenaires réalisent que depuis Bourg Najac, le terrain semble descendre en pente douce mais continue. La végétation s’est changée, comme si en quelques heures, l’écosystème du Val avait complètement changé. La végétation, la nature du sol. Les forêts denses aux pieds des Monts Cendreux ont laissé place à des sortes de coraux blanchit par le soleil. Une odeur de varech pourri flotte dans l’air de façon persistante. Leurs pensées sont interrompues en fin de journée car la route pavée s’enfonce progressivement dans un large marais. La végétation est comme morte. De nombreux arbres sont plantés dans la vase, sans feuilles. Tout est noir ou gris. Sven tire les rennes pour faire bifurquer le convoi vers l’ouest. Personne n’emprunte la route qui traverse le marais. On le dit hanté et aucun n’est revenu pour dire ce qu’il contenait. Une piste assez large contourne le marais par l’Est, se rapprochant des Monts Cendreux. Tout n’est que silence. Soudain, les yeux des coureurs d’orages s’arrêtent sur un nénuphar d’une beauté époustouflante. Il flotte, paresseusement. Son bulbe est replié sur lui-même mais laisse entrevoir des couleurs chaudes et éclatantes. Voici l’entrée du marais de « Ile Baith », la tour maudite. Depuis les hauteurs de la Dent du Troll on peut voir qu’au centre du marais se trouve planté dans la vase, les ruines d’une tour blanche ternie par l’érosion. Elle est coupée et ses morceaux jonchent le sol du marais en plusieurs endroits en descendant vers le Sud. Nos vaillants mercenaire ont la désagréable sensation que le nénuphar se rapproche ou suit leur regard. Pourtant il semble immobile. « Il faudra plus d’une semaine pour contourner le marais annonce Sven » et le convoi passe une nuit sans sommeil avant de repartir au petit matin.
Après une semaine de voyage, le marais à l’ouest laisse la place à une petite chaine de montagne, le Mont Akhazar, qui ferme le Val des Corbeau et ne laisse qu’une large piste entre elle et les Monts Cendreux. La caravane pénètre la région de la Côte Affamée. Après avoir passé le défilé rocheux, la caravane croise une patrouille de miliciens à cheval portant un équipement simple mais parfaitement ajusté. Sur le bouclier, une chasuble dans lequel brille deux étoiles. Vous êtes questionnés pacifiquement par le sergent de la patrouille dont le phrasé dénote clairement avec les autochtones que vous aviez l’habitude de fréquenter jusque-là. Ils semblent tous les quatre êtres lettrés. Ils vous invitent cordialement à faire bonne route dans la région dépendant de Bourg Moera, dirigé par le Seigneur Robert 5eme de Argemur.
Dursang est encore à une semaine de marche. La région semble plus paisible, les habitants plus cordiaux mais aussi plus réfractaires aux étrangers. Nos coureurs d’orages en apprennent plus de Sven. Bourg Moera vie en paix avec plusieurs tribus orcs du Monts Akhazar. Les uns offrant des biens et des services contre la protection de l’autre contre les incursions trolls et gobelines de l’autre côté du Bois Venimeux à l’Est. Le Bois Venimeux est gardé par des araignées géantes mais pacifiques. Les habitants peuvent y récolter du bois et chasser à certains endroits du bois. Le seigneur Argemur officie depuis Château Argemur, un magnifique château tout de blanc, dont les murs extérieurs sont recouverts de coraux séchés mais tombant malheureusement en ruine au fil des années. La légende raconte que le dernier chevalier de Dame Völva, la patronne des arts magiques, aurait pacifié la région des monstres errants et des criminels de tout poils avec une suite de fidèles et des rescapés de la Chute. Il aurait fait construire Château Argemur et transmit à ses descendant. Depuis les Argemur maintiennent la paix dans la région. On raconte que les Argemurs seraient doté d’une longévité exceptionnelle.
Sur la route de nombreux villageois et marchands se rendent à Dursang car il semble qu’une fête se prépare. En effet, la Fête Aux Œufs va avoir lieu. Elle est donné tous les ans à l’occasion de la plus grande marée de l’année. La mer se retire, laissant les cocons d’araignées quitter la mangrove du Bois Venimeux et éclore sur le fond de la mer. Ensuite, la mer remonte et emporte les araignées dans la mangrove à l’Est du village. A cette occasion, les villageois récoltent les cocons de soie des araignées qui sont ensuite soit vendu brut pendant la fête, soit manufacturés chez le seul tisserand de la région pour ensuite être vendu vers le Nord.
Apparemment, au détour d’une conversation avec des habitants, il semble également qu’un deuxième évènement ait lieu cette année : La Chasse fleurie. Un habitant explique aux mercenaires qu’à l’aube de ses seize ans, l’ainée des Argemur est promise à celui qui trouvera la Belladone Irisée, une fleur magnifique qui pousse sur l’arbre féérique du Roi du Lac qui trône au milieu du lac aux pieds du Mont Akhazar. La fleur tombe dans le lac pour être ensuite emportée dans la mangrove du Bois Venimeux. A celui qui la trouve, la main de l’ainée des Argemur est offerte.
A un carrefour, les deux dernières caravanes à faire marche avec celle de sven bifurquent pour se rendre à la Saline, un village voisin. Wulgrin décide d’en terminer avec son contrat et de suivre les autres mercenaires « pour voir » comme il dit. Ils arrivent au village du Dursang, un petit village de pêcheur d’une trentaine d’habitants en temps normal. Les préparatifs de la fête battent leur plein. Des tonnelles et des stands sont montées, des bardes jouent à ceux qui veulent écouter. Deux cent à trois cent personnes sont attendues chaque jour dans le village. Sven paie les mercenaires et les quitte pour vaquer à ses affaires. Il leur promet de les réembaucher si d’aventure ils sont toujours disponibles à la fin de la fête aux œufs.
Les coureurs d’orages profitent de la fête pour se détendre, gouter aux plaisirs simples de la vie, lustrer leur équipement et se renseigner un peu sur la région. Quelque chose tracasse Sariel. Est-ce la paranoïa d’une vie passée sur le fil, ou son sixième sens essaie de lui dire quelque chose ? Quel lien existe-t-il entre les villageois et le Bois Venimeux ? Comment une bourgade peut-elle être à ce point paisible aux vues des dangers qui parsèment le monde qu’elle a foulé ? Le lendemain sous l’impulsion de Sariel et de Wulfgrin, les mercenaires décident de se rendre à une chapelle de Völva tenue par un prêtre du nom de Baferth à quelques heures du village. La chapelle est faite de pierre de taille et d’un toit en paille. Elle est modeste malgré son statut de seul temple dédié aux dieux dans la région. La chapelle est tenue par un homme bien conscient de la place étrange que possède Bourg Moera et sa région. Il raconte qu’historiquement la milice de Bourg Moera et les tribus orcs du Mont Akhazar ont toujours su repousser ou régler les problèmes de la région avant qu’ils ne deviennent ingérable. Il consent à raconter l’histoire originelle de la région : L’arrivée du dernier chevalier de Völva qui pacifia les terres et s’installa au château Argemur. Il révèle que ce château était là bien avant la Chute et qu’il appartenait au Seigneur Vannlys, Roi de la Cour de Nacre, Cour Féérique du Sud. Il fut donné au chevalier afin de perpétré l’union entre Völva et Vannlys, car tous deux étaient amants avant la Chute. Le Roi offrit sa fille, une fée du nom de Amaranthe au chevalier Ancelm et tous deux eurent des héritiers. En signe d’allégeance au Roi fée, Ancelm prit le nom d’Argemur et instaura la Chasse Fleurie. Quand l’arbre féérique appelée Roi du Lac abandonnerait à la mangrove une belladone irisée à l’aube des 16 ans de l’aînée d’Ancelm, alors tout habitant de Bourg Moera pourrait se mettre en quête de la fleur et obtenir la main de l’Aînée.
Il révèle que ce rituel fut instauré voilà cinq cents ans et que depuis il s’accomplit sans fautes. Le gagnant de la Chasse épouse l’Aînée endossant le rôle de Vannlys sans le savoir, la belladone est jetée dans la mer lors de la Fête aux Œufs. Puis la mer emporte la fleur dans la mangrove pour bénir le Bois Venimeux. Car les araignées du Bois Venimeux sont la manifestation physique du mandat terrestre de Völva. Ainsi se perpétue la tradition, rejouant l’union de Völva et de Vannlys à travers les générations pour que personne n’oublie. Pendant la Chasse fleurie, les araignées autorisent les hommes à entrer dans le Bois Venimeux pour trouver la Belladone Irisée
Il dispense la lecture et l’écriture aux villageois. Le Baron Robert Argemur semble de tout temps avoir été quelqu’un qui dispense la justice de façon éclairée et gère son domaine avec précaution. Ainsi les habitant de Bourg Moera parle la langue originelle de l’Empire.
Les mercenaires cherchent des renseignements sur les choses un peu particulières à voir dans la région et il leur indique que la milice serait ravie d’avoir de l’aide contre les Marcheurs Rouges, des énormes crabes qui s’enfonce dans les marécages nombreux de la région en attendant une proie. A ce moment-là, des villageois frappent à la porte de la chapelle, essoufflés. Ils ont peur. Ils racontent que trois enfants ont disparus depuis la veille en s’enfonçant dans le Bois venimeux. Les coureurs d’orages proposent d’aller les chercher. Le prêtre leur confie une amulette qui servira de laisser passer auprès des araignées et deux parchemins de soins mineur. Ils partent immédiatement et pendant toute une journée ils s’enfoncent dans le Bois Venimeux. Peu à peu il se sentent épiés. Le danger semble partout. A des moments des choses bougent dans les feuillages, mais reste invisible ou hors de portée de vue. Ils pataugent dans la mangrove jusqu’à la tombée de la nuit quand ils repèrent la fumée d’un feu de camp au milieu d’un ilot de terre humide. Ils trouvent une dizaine de gobelins se disputant pour savoir quand manger leurs proies. Les gobelins désireux de les manger tout de suite arguent que de toute façon ils risquent de se faire manger plus tard. Mais par quoi ? Sans réfléchir, les coureurs d’orages foncent dans le tas. L’embuscade est sommaire mais efficace. Ils tuent rapidement les gobelins un à un. Un shaman gobelins lance une malédiction et de puissants projectiles magiques. Tandis que le shaman s’apprête à lancer un énième tour de magie et qu’un gobelin arrive à prendre la fuite, l’eau de la mangrove et les feuillages des arbres se mettent à bruisser fortement. Trois araignées géantes dont l’abdomen fait près de 3m de haut s’immisce dans le combat. Le gobelin qui avait tenté de se sauver est découpé en deux et le chaman transpercé de dards chitineux. Alors que le sang des mercenaires se glace ils peuvent voir les araignées dans toute leur beauté dans un silence de mort. Elles sont énormes, massives mais d’une terrible agilité. A la place de la tête se trouve sur chacune d’elles un buste de femme nu. Leurs cheveux sont noirs de jais et tombe tous le long de leur buste masquant une partie de leur visage. Entre les cheveux, point de visage. Dans un murmure, elle les somme de se rendre et se mettent en garde. L’une d’elle remarque l’amulette prêtée par le prêtre au coup de Dragor. Comprenant de qui vous venez, elle les somme de les suivre et de ne pas faire de magie en ces lieux sous peine de mort. Un épais fil de soie les guide à travers le bois venimeux. Les mercenaires détachent les enfants et les emmènes avec eux. Ils fouillent le cadavre du shaman et trouvent 2 parchemins. La nuit est parfaitement noire dans ces lieux. Mais des myriades de fils de soies s’illuminent dans la pénombre jetant une ambiance lunaire à ces lieux, les rendant moins menaçant et beaucoup plus triste. Sariel s’arrête un instant pour contempler le spectacle et discerne quelque chose… comme une structure à quelques mètres du fil d’ariane. Elle s’approche et découvre une statue d’une grande beauté représentant une femme en robe de mage portant dans chaque main une étoile de pierre. La statue est entourée de milliers de fils de soies tissées à la façon d’une grille en fer forgée d’une grande finesse et riche en détails. Elle remarque également cinq fleurs magnifiques incrustées dans la structure de fils de soie. Elle rejoint le groupe et après une nuit de marche les coureurs d’orages sortent du Bois Venimeux, le soleil dardant ses rayons derrière eux.
Ils retournent à la chapelle ou le prêtre les accueille encore endormis. Les enfants sont reconduits par l’apprenti du prêtre. Il leur explique qu’ils ont croisé les filles de Völva, des formes évoluées des araignées du Bois Venimeux et considère cet événement d’un œil nouveau. Il leur révèle que rare sont les personnes à pouvoir se vanter d’avoir vue une des filles de Völva. Il leur révèle quelles garde le lieu du pouvoir de Völva sur le monde (l’autel avec la statue de la femme en robe de mage). Les mercenaires confient les parchemins récupérés sur le shaman gobelin pour qu’il les identifie. Il les remercie et ils retournent au village, épuisés. Ils passent la journée à Dursang à se reposer de la nuit blanche qu’ils viennent d’endurer. La fête bat son plein. Durig, un orc des Monts Akhazars arrive avec sa cohorte. C’est lui qui a trouvé la Belladone Irisée et il est traité comme un champion au village. Il rince tout le monde, chante et hurle des odes à sa promise. Personne ne semble choqué hormis un jeune noble qui ne quitte pas sa garde rapprochée de « harpie » et qui ne quitte pas des yeux le champion du jour. En fin d’après-midi, dame Jeanne Argemur, aînée du seigneur Robert 5eme Argemur arrive escortée par des miliciens. Les coureurs d’orages découvrent une jeune fille noble vêtue simplement, apparemment consciente des événements qui vont se jouer et heureuse de porter la tradition jusqu’à son terme. Toute la journée, la mer se retire et les coureurs d’orages profitent de la fête. Toute la journée, les cocons d’araignées tombent sur le sable humide et éclosent. Des dizaines de villageois récoltent les cocons en évitant les araignées. Dans l’après-midi, la mer remonte lentement et les araignées flottent à sa surface pour être emportées dans la mangrove.
La nuit tombe, le prêtre Baferth arrive et commence le rituel d’union. Durig et Jeanne sont porté sur un autel. Durig révèle la Belladone Irisée qu’un de ses compagnons porte depuis qu’ils sont arrivés au village. Soudain, une flèche se plante dans le cou de Durig qui tombe à la renverse, mort. La Belladone irisée est arrachée par le cou et tombe en miette dans l’eau. Deux silhouettes encapuchonnées émergent de la foule et monte sur l’estrade où se joue le rituel. L’une d’elle fait tomber le prêtre à l’eau, la deuxième prend en otage la jeune femme une lame sous sa gorge. Les coureurs d’orages remarquent à une centaine de mètres, un archer qui bande son arc pour une deuxième salve. Tous reconnaissent des mercenaires de la Dame Funèbre. Sur l’estrade, l’un des hommes sort un objet métallique et sphérique et l’active d’un éclair d’énergie. Un portail magique s’ouvre et les deux mercenaires et la princesse font un pas dans le portail pour disparaitre. Le portail se referme et un éclair magique s’envole vers le Nord-Ouest.
Maynard et Dragor après un sprint effréné se battent contre le mercenaire. Manquant de cohésion, leurs épées s’entrechoquent et l’épée du chevalier se brise en mille morceaux. Une dague fil mais Dragor touche Maynard. Le mercenaire de la Dame Funèbre tourne autour d’eux comme un chat au milieu de sourie, faisant virevolter sa lame à la façon des épéistes de Vakt. Finalement il succombe à un coup bien placé d’une attaque combinée, une dague dans le ventre et une lame dans l’épaule. Wulgrin récupère l’arc du mercenaire, fait d’engrenage et qui à permit au mercenaire de tirer un trait de lumière à chaque fois qu’il encochait une flèche normal (Loot, reste 2df, permet de viser deux cibles en même temps)
Sariel et Wulgrin repêchent le prêtre qui hurle à qui veux l’entendre qu’il faut sauver à tout prix la princesse. Sous son injonction, les miliciens donnent des chevaux aux coureurs d’orages et partent en direction du Nord-Ouest. Sariel et Wulgrin suivent les témoignages des paysans et tombe sur des traces de chevaux qui devaient être postés non loin du village. Après plus d’une heure de galop, ils arrivent au Meunier, un petit village aux pieds des Monts Cendreux et d’un lac dons lequel se jette une cascade d’eau puissante et large. Une énorme roue à aube tourne lentement sous l’action du courant. Des corps de villageois jonchent le sol. Apparemment ils sont morts depuis quelques heures voire un jours ou deux. Ils découvrent stationnés de l’autre côté du lac, les deux chariots qui avaient quitté la caravane avant d’entrer dans le Val des Corbeaux et qui était escortés par des mercenaires de la Dame Funèbre. S’approchant discrètement par le sentier qui fait le tour du lac, les coureurs d’orages découvrent sous les bâches deux cages métalliques hermétiques serties d’un matériau fait de rouille. Les portes sécurisées par un mécanisme sont ouvertes. A l’intérieur, des excréments, de sang et de bile. Ils décident de suivre le sentier qui mène à la cascade et découvrent que derrière se trouve un énorme visage hurlant gravé dans la roche. A la place de la bouche, un tunnel s’enfonce dans les ténèbres. Ils allument une torche et commencent leur progression dans le tunnel qui ressemble à une caverne sous-marine. Le calcaire recouvre toute les surfaces, des stalactites et stalagmites épais parsème le chemin. Des trous profonds et sombres sont creusés dans le sol, les murs et le plafond. Parfois des trous du plafond sont plein d’eau comme retenue par magie. Maynard plante son épée dans un « trou d’eau » et découvre un tentacule qui s’enroule autour de sa lame. Il retire sa lame d’un coup sec et sectionne un puissant appendice rosâtre qui se tortille quelques secondes sur lui-même. Tous décident de ne pas traîner et de faire très attention aux trous. Après plusieurs minutes de progression ils trouvent les jambes d’un mercenaire de la Dame Funèbre glisser lentement dans le plafond dans l’un des « trous d’eau ». Les os craquent sous la pression tandis que la chose tire sur le cadavre. Le corps est trop gros pour rentrer… Ils tombent sur une bifurcation. Prennent le chemin qui tourne à droite et qui monte. Une énorme porte de métal incrusté de coraux termine le couloir. Les portes sont ouvertes. Sariel devine une sorte de mécanisme d’ouverture qui est incrusté dans la porte. Elle remarque des traces. La porte a été ouverte récemment. Ils calent un énorme coquillage mort dans les gonds des portes pour les empêcher de se refermer. De l’autre côté des portes, une salle en demie sphère avec un puits d’eau très large au milieu les attend. Dans la pénombre de la torche, ils entrevoient des scaphandres usagés accrochés aux murs et un énorme panneau de cuivre fait de leviers et de bouton qui semblent aussi avoir été manipulés récemment aussi. De l’autre côté de la salle ils trouvent une porte plus petite, ouverte elle aussi, au pied de laquelle un cadavre jonche le sol. Il est secoué de soubresauts et des bruits de mastication s’élèvent de lui. Tandis que certains gardent un œil sur le puis d’eau noire, d’autres s’approchent du corps. Sur le corps des vers blancs dotés de tentacules fins et d’une bouche garnie de dents tranchantes s’enfoncent dans les chairs encore fraiches. Ils trouvent un peu plus loin un deuxième corps et tous deux portent les stigmates de griffes tranchantes qui les ont traversés de part en part.
De l’autre côté de la porte un chemin en arc de cercle continue sur plusieurs mètres. Le sol est pavé sur la partie droite du couloir. A gauche c’est de l’eau noire et calme. Au bout du chemin qui se révèle être une impasse. Une sorte de mue de serpent fixées au mur sous laquelle se trouvent des coquillages encore vivants plonge dans l’eau. La mue fait environ deux mètres de diamètre et pend mollement en plongeant dans l’eau. Leurs comparses restés dans la grande pièce les alertent que de la lumière vient de jaillir du fond de l’eau. Ils distinguent des gens dessous comme s’il y a avait sous eux une autre pièce. Ils décident de rebrousser chemin et de retourner à la bifurcation pour prendre le chemin du milieu. Ils découvrent une porte identique à celle du haut. Ils l’ouvrent. De l’autre côté, semble se trouver une pièce d’une taille à peu près similaire à celle d’en haut. Un dôme de verre formant une demie sphère retient une eau noire, saumâtre. Un squelette flotte contre la paroi.
Les coureurs d’orages découvrent baignée d’une lumière éclatante une arche crépitant d’énergie. Des hommes plongent dans la lumière et disparaissent. Deux hommes restent en retrait et égorgent des créatures affreuses se tordant de douleur au sol. Elles sont quatre, ferrées aux pieds et aux mains par des menottes fait du même métal que les chariots. Elles sont rachitiques, les muscles et les tendons du corps roulent sur eux même, prennent des formes et des aspects bizarres. Tantôt chair, tantôt écorce, tantôt métal… Chacune des têtes sont recouvertes d’un masque en bois aux ramures coupées. Tandis que les mercenaires les égorges un râle monte à glacer le sang d’une des créatures « la horde se souviendra de vous ! »
Sariel et Wulgrin tuent un des hommes et blessent l’autre. Ce dernier à le temps de sauter dans le puits d’énergie et l’arche s’éteint les laissant seul dans la pièce qui s’obscurcit d’un coup. En évitant les créatures, les coureurs d’orages fouillent le cadavre du mercenaire et trouvent une carte qui représente l’ensemble des Terres Fracturées, de l’or et une épée courte sertie de lignes de métal rouillé (Loot). Ils récupèrent quelques menottes dans le même métal rouillé en évitant soigneusement de toucher les créatures. En soit cette carte est déjà une relique inestimable. Sur elle figure des marqueurs disséminés dessus. Tous ont été rajouté à la carte. Certains sont barrés. Dans un silence de mort, les coureurs d’orages peuvent distinguer plus calmement la pièce. Sur l’arche, des runes courent sur toute sa surface ainsi qu’une sorte de sertissage vide sous chacune d’elles. Dans l’une d’elle, une pierre est incrustée. Ils découvrent également que le dôme est gravé de la même carte trouvée sur le corps du mercenaire. Et c’est ainsi se termine la traque. Ils comprennent que cette salle devait à une époque lointaine être plongée dans l’eau tout comme toute la région bien avant la Chute. Tous les signes le prouvent : la nature, les coraux séchés, les créatures de la côte et tous l’écosystème dans son ensemble. Des personnes capables de respirer sous l’eau et d’autres non se servaient de cette salle pour se téléporter à des distances prodigieuses en un instant. D’après la carte la rpierre est crustée sur la rune symbolisant la Cité de Vakt. Ils découvrent que Froid Marteau possédait également sa rune. Peut-être y-a-t-il un téléporteur là-bas ? Mais ont-ils seulement les ressrouces pour activer une arche ? Le cadavre des quatre Fae sur le sol leur prouve sans conteste que non. Ils repartent dépités à Dursang. En chemin ils longent la puissante rivière qui coule depuis le Roi du Lac au nord de Bourg Moera et qui se jette dans le village de Dursang. A mesure qu’ils progressent ils remarquent que la rivière gonfle de plus en plus. L’eau gonfle, sort de son lit et se répand en vagues puissante dans les champs. Un grondement sourd bourdonne dans les oreilles des mercenaires. Alors qu’ils arrivent en vue du village, le prêtre est debout sur un promontoire rocheux et exhorte les villageois à quitter le village et s’enfuir dans les terres. Les villageois crient et courent dans tous les sens. Soudain une vague de vingt mètres de haut surgit des terres depuis la rivière que les coureurs d’orages ont remontée et s’enfonce dans la mer, détruisant tout sur son passage, emportant des centaines de personnes. Une créature d’une puissance phénoménale en sort. Quatre pattes, une tête d’épaulard et des membranes épaisses semblables à des ailes au niveau des pattes supérieures. La créature fait quinze mètres de haut ! D’un puissant crie, elle déchire le ciel et des trombes d’eau s’abattent sur la région en une pluie torrentielle. Sur sa tête un homme fait d’écailles au port altier, doté de tentacules de pieuvres à la place des jambes et armé d’une lance symbole de son pouvoir se redresse. Il porte des vêtements nobles. Une écharpe ceint son cou et tombe à hauteur de ce qui devraient être ses pieds. Une étoile sur chacun des pans. Et Vannlys, Seigneur de la Cour de Nacre, Roi de la Cour féérique du Sud s’adresse à tous d’une voix qui porte jusqu’aux contreforts des montagnes :
Prenez gardes mortels
Car vos Héros ne sont plus.
Et dès lors nous non plus,
Bien qu'immortels
Vous avez sali
Leur sacrifice sans remords.
Vous avez trahi
Leur héritage dans la mort
Aujourd'hui Moi VannLys
Prince de la Cour de Nacre
Je condamne vos fils
A l'éternel Massacre
Que le sceau de ma Promise
Soit brisé en cet instant
Que la Harde vous Instruise
De sa Faim Gracieusement
Tant que vivront
Les odieux profanateurs,
Les Sonnailles vous suivront
Jusque dans vos demeures
Et tant que Ma Promise
Ne sera pas de retour
Ma sentence fera emprise
Sur vos cœurs comme des vautours
A chaque couplet de sa sentence, il frappe de sa lance et un craquement sinistre monte depuis le Bois Venimeux. A la fin, Le prêtre se retourne et ordonne aux coureurs d’orages de s’enfuir. Il les exhorte à fuir et retrouver la princesse qui n’est autre que la réincarnation de Völva. Il se retourne tandis qu’un murmure monte dans l’air. Les arbres du Bois Venimeux se couche comme plaqué au sol par un vent d’une puissance phénoménale. Mais il n’y a point de vent. Des araignées géantes émergent de la mangrove. Elles ont peur ! Des filles de Völva apparaissent aussi, ainsi que des animaux sauvages. Et le murmure monte dans l’air. Mais ce n’est pas un murmure, c’est le bruit de créatures qui dévorent tout sur leur passage. Et de la foret, des créatures chimériques, bâtardes en sortent dévorant le bois, les araignées et les animaux sauvages. C’est une horde de créatures prédatrices et d’une sauvagerie sans limites qui s’abat sur le village. Et derrière elles, des silhouettes humanoïdes vêtues d’un masque de bois aux ramures de cerfs prodigieuses. Paralysés par ce spectacle macabre, les coureurs d’orages sentent la horde fondre sur eux. Et dans un éclair assourdissant, deux colonnes de feux apparaissent devant eux et se rejoignent pour former un mur de feu. « Partez » hurle le prêtre sortant de leur torpeur les mercenaires. Ils montent sur leurs chevaux et se mettent à galoper aussi vite qu’ils le peuvent. Les gerbes de flammes coupent le passage aux créatures faeriques. Le Roi de la Cour Féérique disparait dans la mer. Et des créatures, des bulbes de végétaux s’ouvrent et explosent en myriades de spores. Tel un être éthéré doué de conscience, les spores se mêlent et fonde sur le prêtre. Un hurlement monte dans le ciel tandis que le prêtre est mis au supplice. Sa peau se nécrose, bourgeonne. Son squelette se transforme en pierre et fait éclater la peau partout sur son corps. Ses yeux brûlent, son sang se fige comme de la résine et le mur de feu se transforme en mur végétale fleurie qui explose dans une gerbe incandescente de pollen multicolore.
Nos vaillants coureurs d’orages vont galoper pendant des heures, jusqu’à ce que la première monture flanche et s’écrase au sol morte de fatigue.