[CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration (début de l'Acte III)

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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

Le retour de Shosuro Tokujitsu dans les colonies
 
Bayushi Nitoshi profite de leur absence et du confinement avec l’Impératrice, pour accuser les Tokujitsu de tous les maux :
- Ils ont abusé de son jeune âge.
- Ils ont fomenté cette pseudo-indépendance depuis des lustres (le seppuku au lieu de procès par exemple).
- Ils sont indignes de confiance et incapables d’obéir.
Etc. 
Il veut un casus belli officiel afin de forcer Shosuro Tokujitsu à faire Seppuku en signe d'excuse. Il souhaite en faire un exemple. Et si la famille Tokujitsu garde son indépendance, il exige d’être remboursé sur l’investissement perdu. 
 
En temps normal il aurait eu tout ça, mais il est jeune et le Masque du Changement est le "samuraï préféré de l’Impératrice" (et un peu son amant mais chut...). Iweko 1er, que son règne dure mille générations, veut tenter la voie diplomatique avant d'accorder le droit au Clan du Scorpion de déclencher une guerre qui serait la première de son règne.
 
Elle charge donc le Clan du Dragon d’être médiateur et donne un délais de 3 ans pour trouver une solution pacifique.
 
Leur retour dans les colonies est bien plus compliqué que prévu. Déjà, la neige leur casse bien les getas. Puis il y a des escarmouches, des assaillants « rônins », sans mon, mais avec des techniques Bayushi/Shosuro/Soshi/Yogo. A l'approche des terres Licorne, ils apprennent que ceux ci ce sont rangés à l'avis de Bayushi Nitoshi, à moins qu’ils n'aiment pas beaucoup les indépendantistes à Rokugan… Aucune chance d'emprunter le chemin de la Ki-Rin pour rentrer.
 
Il y a bien le passage par l'Outremonde mais Daigotsu Hadashi, le Grillon, a grillé ses cartouches diplomatiques. Ce sera à leurs risques et périls. Il faut donc s'attendre à des rencontre désagréables et aux résultats imprévisibles.
 
Il reste la voie maritime. Le Crabe pourrait les y emmener, mais ils sont alliés au Scorpion. Il ne reste que les Mantes. Nul doute que les Yoritomo ne seront pas fermés à un accord, mais à quel prix ? Ces pirates malpolis profiteront forcement de la situation.
 
Enfin ils peuvent errer sans suivre de route. Mais le voyage sera plus long et les chances de se perdre élevées.
 
Zankoku partant seul par l’Outremonde, le reste de la troupe, à l'exception de Haruko qui semble préférer rejoindre son Royaume Spirituel, se dirige vers la côte et les Mantes.
 
Afin de semer les assassins « rônins », ils évitent les grands axes. C'est l'un des pires hivers qu’ils aient connu. Les intempéries sont rudes, mais c'est surtout la première fois qu’ils passent cette saison sur les routes. Shosuro Tokujitsu ressent les premiers signes de vieillesse. Ses articulations sont douloureuses. Sa peau est sèche et tire. Ses lèvres et le contour de ses yeux sont gercés. Avec son masque, on dirait un mort vivant. Cependant le plus désagréable reste les fourmis qu’il ressent dans dans son bras amputé. Impossible de les soulager. Plusieurs fois, il se surprend à vouloir gratter ce membre manquant.
 
Ils arrivent finalement dans un port Mante. Après avoir fait sa demande, Tokujitsu attend deux jours avant d'obtenir une réponse. Ils sont exposés : s’ils restent plus longtemps, les shinobis vont vous retrouver. Finalement, ils embarquent sur un navire. Sur le pont, ils regardent Rokugan disparaître derrière l'horizon. C'est la fin de l'hiver, le voile de neige laisse la place au vert naissant des bourgeons. Rokugan, terre de leurs ancêtres… La reverront-ils un jour ?
 
Le navire les dépose sur les îles de la soie. Ils sont traités comme des invités de marque. Ou des prisonniers dans une cage dorée... Un îlot entier leur est dédié, les meilleurs mets leurs sont servi. Enfin après quelques semaines d'attente dans ce paradis, Yoritomo Hiromi et son hatamoto, Yoritomo Tomio, leur rendent visite.
 
Il n'y a aucune excuse pour l'attente et le jeune daimyo a toujours son franc parler. Cependant, son hatamoto n'hésite pas à le reprendre comme on reprendrait un gamin mal dégrossi. Il va même jusqu'à lui claquer la tête lorsqu'il est trop crû. Mais pourtant c'est clairement l'enfant qui prend des décisions.
 
Le Clan de la Mante est intéressé par le pillage de l'intérieur des royaumes en ruine mais pour l'instant c'est l'exclusivité du Clan de l'Araignée. Alors leur idée est que les Tokujitsu les soutiennent dans leurs actes de pirateries, en étant suffisamment impliqués pour pas être en capacité de les dénoncer. Leur s gains seraient juste suffisants pour couvrir les frais, ce qui les obligerait, pour faire quelque profit, piller à leurs côtés et donc commettre un délit plus grave. Bien sûr cet accord renforcerait leurs liens. Et il n'inclut pas leur retour dans les colonies. Le retour est gratuit. Entre daimyos, dit Yoritomo Hiromi en souriant, il faut se soutenir.
 
Pendant le trajet vers les colonies, Shosuro Tokujitsu l’interroge sur le Maharajah et les derniers royaumes indépendants Ivinda. Il n'ose pas trop s’étendre, mais face à un courtisan comme Tokujitsu, il finit par cracher le morceau. Le Maharaja est allié au Clan de la Mante, mais ce n'est pas officiel à Rokugan. Après, cela reste une alliance assez tendue. Quand aux autres peuples, il y aurait une île peuplé de cannibales, et des navires à plusieurs voiles carrées aperçus à l'extrême ouest. Il y a aussi un monstre particulièrement dangereux sur la route qu’ils viennent d'emprunter. Elle pourrait engloutir une île... Elle empêche le déplacement de leurs flottes les plus puissantes.
 
Alors que port Kalani est en vue, Yoritomo Hiromi annonce à Shosuro Tokujitsu qu’il débarquera en premier pour aller aux nouvelles. Il revient à bord avec une mine sombre. Le Daimyo lui explique que d'après ses informateurs et le bureau des renseignements coloniaux, il y a la guerre sur ses terres. Il n'a pas de détails. Cependant il lui confie une unité de samouraïs de sa maison, qui sera à son service jusqu'à la fin de l'année. Avec elle, suffisamment de bateaux pour remonter rapidement Dai-Shinano.
Dernière modification par Thibor le lun. avr. 26, 2021 4:55 pm, modifié 2 fois.
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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

La Voie de l'Outremonde: le départ de Zankoku...
 
... et la naissance de Mujitsu (無実)
 
Passer le mur Kaiu n'est pas une chose aisée, que ce soit dans un sens comme dans l'autre. Des rituels protègent le mur et empêchent le shugenja désormais sans Clan de passer en utilisant le sort Accolade de Kenro-Ji-Jin. L'existence du Clan de l'Araignée ne semble pas avoir changé la situation sur la muraille, ses défenseurs y sont toujours régulièrement attaqués par les forces de Jigoku. Son statut de shugenja n'arrange pas les affaires de Mujitsu : il est compliqué de se faire ouvrir les portes de l'enfer lorsqu'on a le don précieux de parler aux Miko-Kami. Contourner le mur serait une perte de temps, il ne peut emprunter que les petites routes, n'ayant pas de droit de passage. Il envisage alors de mentir, de falsifier des papiers, mais il fait une rencontre.
 
Un shugenja Kuni, Marodai, recrute des samuraï téméraires pour une mission personnelle. Il veut retrouver un Maho-Tsukai pour se venger de lui. Il est prêt à accepter Mujitsu dans le groupe à condition que celui-ci n'essaie pas de savoir pourquoi il veut se venger. Ils sont déjà trois :
  • Kuni Marodai (麿代), un grand homme rongé par son passé ;
  • Michiai (道愛), un ronin qui a perdu tout son otokodate durant un hivers des 20 gobelins. Il suit le Kuni mais espère retrouver une trace de ses frères d'armes ;
  • Mirumoto Kameko (亀小), un dandy dragon à la recherche de défis. Son caractère téméraire est pire qu'un guetteur de mort Lion.
 
Le Kuni obtient l'autorisation de passer le mur sans problème. Dans l'Outremonde, le shugenja semble savoir ou aller mais la direction qu'il emprunte n'augure absolument rien de bon : il avance dans une terre hostile, dont le relief est propice aux embuscades. Le voyage est difficile. Si la Souillure ne se répand plus comme avant, depuis le pacte entre Daigotsu et Iweko I, loué soit son nom pour des siècles et des siècles, le jade est toujours nécessaire pour purifier l'eau et la nourriture. La nuit, les samuraïs montent la garde à tour de rôle. Ça ne fait que deux jours qu'il sont partis. Un soir, alors que Mujitsu « médite », il a l'occasion d'explorer les rêves agités de Kuni Marodai.
 
Compréhension 
 
Le shugenja sans Clan brave l'interdit et explore les rêves du shugenja du Crabe. Il a besoin de ces informations pour être perspicace, on ne sait jamais, après tout.
 
Le Kuni rêve. L'histoire de deux jeunes samuraï qui durant la Guerre des Destructeurs doivent protéger un village dans lequel se trouve un obi sacré. La peste est déjà en train de grignoter les habitants et l'armée de Kali-Ma est en approche. Un ronin de l'otokodate de l'Araignée arrive et propose en secret une alternative à Marodai : prendre l'obi sacré, rejoindre l'Araignée et laisser à leur sort les villageois. Le shugenja du Crabe hésite, il refuse d'abandonner son compagnon et demande un délai de réflexion. Il en parle alors à son pair qui lui rappelle l'importance du devoir, de la loyauté et de l'honneur. Cependant, le lendemain, son compagnon, le nemuranai et le ronin ont disparu. Marodai rumine sa vengeance les jours suivants, tuant les villageois chaque fois que la maladie est trop avancée. L'armée de Kali-Ma n'arrive jamais. Dans le village désert, le shugenja est seul avec son honneur. Le rêve/souvenir se transforme alors en fantasme de vengeance.
 
Au matin, Michiai réveille ses compatriotes. Une troupe de trolls est en approche. Les samuraïs lèvent le camp et reprennent discrètement la route, Kuni Marodai expliquant qu'ils approchent de l'objectif. Il parle à ses alliés de fortune d'un obi sacré qui donne des pouvoirs. « Nous n'aurons », dit-il, « qu'une seule chance de le récupérer ou son porteur disparaîtra avec. » D'où la discrétion. Les samuraïs approchent du territoire troll. Ils ont une dernière occasion de renoncer.
 
Volonté 
 
Au milieu du territoire troll, les samuraïs arrivent en vue d'une maison rokugani. Certaines poutres, remarquent-ils immédiatement, ne sont pas en bois mais en os. La cible est parfaitement visible, tout occupée qu'elle est dans son potager. Celui-ci est verdoyant et tranche radicalement avec le paysage dévasté de crevasses et canyons. Sûrement l'effet de l'obi sacré qu'il a autour de la taille. Celui ci est un nemuranai si puissant que Mujitsu devine sa puissance à l'œil nu.
 
En une fraction de seconde, le calme morbide laisse place au tumulte d'une bataille. La mousse grisâtre des pierres se met à hurler à l'approche des samuraïs. Des trolls surgissent de nul part, surpassant bien vite les quatre hommes. Le Maho-Tsukai, encore loin de l'escarmouche, en profite pour prendre la fuite. Les compagnons de son otokodate provisoire sont trop occupés pour s'en rendre compte et intervenir. Mujitsu pourrait rester aux côtés de ses compagnons d'infortune, ou il pourrait pourchasser - et, il en est certain, rattraper - le Maho-Tsukai.
 
Détermination 
 
Le shugenja anciennement connu sous le nom de Zankoku abandonne ses compagnons à leur bataille épique. Nul doute que tous n'en sortiront pas, après tout ils ne sont pas lui. Mujitsu est surpris par la facilité qu'il a à retrouver et rattraper le Maho-Tsukai. Lorsqu'après quelques jets de dés il se retrouve face à lui, il comprend : ses yeux sont obscurcis par la Souillure, le coût d'une vie à se nourrir de légumes plantés dans la terre viciée de l'Outremonde sans doute, à moins que ça ne soit le prix de sa sorcellerie maléfique. Sa vue doit être en tous les cas bien mauvaise, il ne doit pas voir à plus de quelques mètres. Au terme d'un bref échange de prises de jiujitsu, le Maho-Tsukai est maîtrisé, les genoux de Mujitsu reposant sur sa nuque. Ils sont tous deux au fond d'une crevasse, il y a peu de chances qu'on les dérange ou les entende. Le traître semble prêt à tout raconter, de ses regrets à ses supplications en passant par toute son histoire. Il pue la peur de mourir. Il cherche quelque minutes de répit à parler. Mujitsu ici à un choix, l'écouter et apprendre de ses connaissances, ou le tuer, tout simplement.
 
Connaissance
 
L'obi sacré est celui du premier Kineo Yadokari. Une famille vassale des Hiruma qui fut abandonnée dans l'outre-monde et parvint à y survivre durant des siècles. Leur détermination a éveillé le pouvoir du nemuranai. Quiconque le porte peut cultiver n'importe quelle terre, même Souillée ou infertile. Lorsque la famille est revenue à Rokugan avec Ayame Hiruma en 1107, ils ont laissé leur obi sacré dans un village sous haute surveillance. Cet artefact n'est finalement utile qu'aux fous qui veulent vivre dans des lieux dangereux. Le Maho-Tsukai et le Kuni étaient chargés de protéger le village durant la Guerre des Destructeurs, mais cette partie de l'histoire est déjà connue du shugenja ayant un genou sur la gorge de celui qui raconte. Depuis que le traître a rejoint l'araignée, il n'a connu que des malheurs. Il a été forcé, pour survivre, d'utiliser la Maho. Cependant il affirme n'avoir jamais voulu rejoindre les force de Daigotsu. Il a développé un sort pour obtenir l'amitié des trolls et il s'est installé dans cette région que la plupart des autres, Déchus et Araignée, évite. Il n'aspire qu'à une vie de repentir et d’étude. Il se dit prêt à abandonner le nemuranai à Mujitsu, en lui précisant que pour certains il aurait beaucoup de valeur. Puis il supplie son assaillant de le laisser vivre. A ce moment-là, Mujitsu remarque qu'avec sa main il est en train de discrètement se gratter la cuisse jusqu'au sang. Il le tue avant qu'il ne puisse prononcer la moindre syllabe,
 
Mujitsu rejoint son otokodate. Marodai est mort. Les deux autres sont prêts a prendre la route du retour, mais ce n'est pas là l'objectif du shugenja sans Clan. Il faut d'abord quitter le territoire des troll. Seul, cette partie du périple s’avérera compliquée, voir impossible. Les autres le suivent aveuglement, ils n'ont aucun moyen de se repérer et lui font confiance pour les ramener hors de l'Outremonde. Deux chemins s'offre alors au shugenja : soit retourner sur leurs pas, ce qui lui ferait perdre un temps considérable mais lui permettrait de déposer ses deux compagnons au mur Kaiu. Il repartirait ensuite depuis son point de départ, seul ; soit quitter le territoire en passant par le sud, écourtant considérablement son trajet retour vers les Colonies. Mais il devra pour cela mentir ou persuader ses compagnons, sans qui la route est impossible.
 
Contrôle
 
Mujitsu choisit de mentir à Michiai, qui souhaite rentrer à Rokugan. Kameko, étrangement, se révèle particulièrement compliant et aide même à persuader le ronin, en lui mentant sur la nécessitant de passer par le sud et de suivre le shugenja.
 
La sortie du territoire troll ne se passe pas sans heurts. Michiai, le ronin, est blessé. La magie de Mujitsu ne peut pas le soigner. Une plante pousse à l’intérieur de lui. Il est condamné, quelques jours, sans magie, peut-être un mois avec des soins fréquents prodigués par les Kami. Mirumoto Kameko se porte bien lui, mais sa cruauté et sa détermination aveugle ne font aucun doute, il a le profil "Araignée". Finalement, les trois samuraïs s'éloignent de la région infestée de trolls pour en rejoindre une bien plus désertique. Ils croisent même un convoi de l'Araignée. Comme ils manquent de tout, ils ne peuvent éviter la rencontre. Heureusement, celle-ci est amicale. Ce sont pour la plupart de jeunes recrues qui vont rejoindre les Conquérant d'Iweko dans les Colonies. Plusieurs suivent même la voie de la Rédemption. Les trois survivants de l'otokodate provisoire font donc un bout de chemin avec les membres de l'Araignées. Leur chef est un bon courtisan, qui sait obtenir des informations avec un simple sourire. En ce sens, il rappelle à Mujitsu son petit frère. Lorsque le courtisan Araignée apprend que Mujitsu est familier de l'otokodate du Grillon, il fait leur éloge. Il a bien sûr remarqué l'obi sacré et l’état des camarades de voyage de Mujitsu. Il lui explique que, sous peu, ils vont passer par un relais, une tour gardée par un puissant sorcier. Il sera, dit-il, très intéressé par le nemuranai et ne le prendra pas de force si Mujitsu propose de le lui vendre. Il termine en lui précisant que s'il ne veut pas vendre l'objet il ferait mieux d’éviter le relais.
 
Force
 
En fait de « relais », Mujitsu et ses compagnons arrivent en vue d'un véritable bastion. L’hôte est un ancien Scorpion, sur son épaule il a un babouin fait de ténèbres. Le shugenja sait de qui il s'agit. Il a déjà entendu parler de Takasho, le Champion d'Onyx. Le titre est sensé avoir disparu avec l'élévation du Clan de l'Araignée au statut de Clan Majeur, mais il est encore détenu par le plus grand shugenja de l'Outremonde. Il sourit derrière son masque alors qu'il interroge les Kansen qui accompagnent l'otokodate depuis leur traversée du Mur. « Tu n'a pas renoncé a la mission de Marodai et fait preuve de Volonté. Tu a exploré ses rêves, bravant la courtoisie au nom de la Compréhension. Tu as abandonné tes compagnons pour pourchasser le renégat avec une Détermination sans faille. Tu as laissé le Maho-Tsukai te transmettre sa Connaissance. Tu as manipulé ton otokodate pour prendre le Contrôle. Tu as choisi d’échanger l'obi pour plus de Force. »
 
« Volonté, Compréhension, Détermination, Connaissance, Contrôle, Force » énumère-t-il, « six des sept vertu du Shourido. J'ai face à moi un digne Parangon de la Voie de la Victoire. Il manque cependant la dernière vertu, la plus importante. Perfection. Que dirais-tu de la mettre à l’épreuve maintenant ? Je t'échange l'obi contre un Babouin de ténèbres. En plus d’être un allié qui pourra t'éviter la mort il sera un symbole du respect que je te porte. Les relations avec l'Araignée s'en verront facilitées. Tu pourrais même convaincre quelques disciples de te suivre. Et afin de renforcer cet accord et m'assister dans la création de cette créature, tu vas sacrifier ton compagnon mourant. Ainsi la transaction sera parfaite. »
 
Perfection
 
Tout en suivant les indications du Champion d'Onyx, Mujitsu sacrifie rituellement Michiai. Le Babouin se matérialise alors et prend sa place sur son épaule, dont il ne descendra plus. Il a une différence avec celui de Takasho : le sien a des défenses d'éléphant.
 
Avec cette créature perchée sur son épaule, Mujitsu n'a aucune difficulté à traverser l'Outremonde. Arrivé à l'orée de la jungle maléfique, aussi appelée forêt de Shiva, il rejoint un groupe de samuraïs de l'Araignée et termine son retour vers les Colonies en sécurité. Plus tard, il retrouvera Saburo dans Monzenjakurawoharu, le désert de rocailles, et fera avec lui le voyage jusqu'à Shiro Uragi.
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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

Suite à des événements prenant place en Rokugan lors de la Cour d’hiver impériale de Kyuden Bayushi, la famille Tokujitsu fait sécession du Clan du Scorpion. Si le récit de la cour d’hiver n’est pas encore parvenu dans les détails dans les colonies, certains faits d’armes ont circulé dans les Royaumes d’Ivoire, et éclairent sous un jour héroïque ce que certains appellent déjà “la dernière guerre civile du Scorpion”. J'ai réussi à mettre une image!!! :rock  Vous avez devant vous la carte des provinces du Masque d'Ivoire, les territoires de la Famille Tokujitsu, en 1184, soit après 11 ans en jeu.
 
Image

 
Récit 1 - La mort d’Asahina Yukiyo 
 
En 1184, Asahina Yukiyo, la femme de Shosuro Tokujitsu, s’attache à développer la première école artistique des colonies. Quelle joie d'envisager une retraite aussi agréable, Sensei. L’école devra être à la hauteur de son talent, même au-delà. La somme du raffinement des mille ans de Rokugan et des Royaumes d'Ivoire. Le bâtiment en lui-même sera le plus bel avatar de l'Art. Une merveille qui rendra envieux tous les monuments de la terre. Yukiyo ne fait pas ce travail seul, elle consulte les meilleurs artistes, que ce soit en personne ou par correspondance. Elle compte bien inviter les dignitaires des colonies à l'inauguration afin d’améliorer leurs rapports diplomatiques. Mais au-delà de ces conseils, elle sent la présence des Kamis et de ses ancêtres. Tengoku soutient son projet. L'année s’annonce mémorable.

Mais le destin est cruel et se moque bien de nos rêves.…

Au début de l'année, deux mois après le départ de son époux pour Rokugan, la guerre civile éclate. Les bushi du Clan du Scorpion attaquent la famille de Tokujitsu. Le palais de Miyako Seishi tombe rapidement entre leurs mains. Yukiyo est retenue prisonnière dans ses appartements. Heureusement, la prêtresse Pachali avait anticipé cette situation, et elle prend en otage les familles des bushi et ne les libère qu'en échange de la cité sacrée.

L’échange se passe mal, et des combats éclatent dans l’enceinte même du palais. Des courtisans pacifistes, des conjoints innocents et de jeunes enfants sont massacrés par les deux camps lors de cette rixe que l'on retiendra comme la bataille des "couloirs hurlants". Le Yojimbo de Yukiyo, Asahina Yemon, se sacrifie pour tenter de la protéger, cependant c'est Ourmila qui tuera les assaillants de dame Asahina, dévoilant ses compétences martiales et le secret qu'elle garde depuis toute ces années (qui ne sera pas dévoilé ici).

Finalement les troupes Scorpion se retranchent au col du plateau brillant. Les conflits directs s’arrêtent et la guerre prend une autre tournure. Les vivres se font rares sur le plateau. Les campagnes ont été brûlées afin qu'aucun des deux camps ne puisse se ravitailler. Le peu de ressources est livré par le peuple Todas. Les Shugenja Scorpion ont tari la source de Seinara Kawa. La ville est assoiffée et rationnée. La volonté et la raison des habitants s'érodent aussi vite qu'un château de sable sous la pluie. Les communications semblent coupées. Pachali prend le commandement de la famille de Tokujitsu et met à l'écart Yukiyo.

Kunihime, la fille et héritière de Tokujitsu, est mise à l’abri à Youtonjou, ou peut-être ailleurs. Yukiyo entend parler d'un rassemblement des forces militaires de la colonie. Le fait d’être mise à l'écart l’angoisse. Elle aimerait reprendre sa place, mais ne sait pas comment renverser la tendance et craint de ne pas être assez compétente dans l'art de la guerre.

Une nuit, Akabashi lui rend visite en secret. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas vu ce samouraï. Elle ne le connaissait que de vue avant de partir vers les colonies. Depuis, il a toujours fait preuve d'une dévotion sans faille. On raconte même qu'il a du sacrifier la femme qui portait son enfant pour protéger les intérêts des Tokujitsu. Elle sait qu'il place sa loyauté bien au-dessus de l'honneur.

Il lui propose de l’aider à s’échapper, ce qu’elle refuse. Il lui offre une unité de Shinobi, elle refuse également. Alors il lui demande de quoi elle aurait besoin. Elle veut des informations et un ami riche en conseils, il accepte. Ensemble, ils analysent la situation. Il est impossible que son époux ait trahi le Clan du Scorpion. Pas sans être manipulé. Shosuro Tokujitsu aurait tout fait pour protéger sa famille. Jamais il ne l'aurait laisser, elle et ses enfants, prendre le risque de se faire tuer. Pas sans être manipulé. C'est un homme droit qui, malgré ses fourberies et ses intrigues, a toujours été le parangon de la loyauté. Il n'aurait jamais commis l'acte de trahison. Pas sans être manipulé.

Après sa conversation avec Akabashi, Yukiyo n'a aucun doute, l'homme qu'elle a aimé n'existe plus. Un manipulateur malin et mesquin l'a détourné de son devoir, de ses convictions et de son amour pour elle. Elle doit débusquer le loup dans la bergerie, réparer les torts qui ont été commis et récupérer l'homme qu'elle aime. Alors durant les nuits suivantes elle réfléchit. De toute façon, la faim, la soif et l’anxiété l’empêchent de dormir.

Elle commence à entendre des voix. Elle s'imagine que c'est celle d'un de ses ancêtres, ou simplement une hallucination liée aux conditions difficiles. Ces voix sont bonnes, elles l'aident à se concentrer, à structurer ses réflexions. Elle est moins seule. Quelques nuits blanches et elle trouve un moyen de mettre fin au siège du plateau. Elle en parle avec Pachali et la convainc d'essayer.
 
Elle se rend en personne avec une petite escorte auprès de l'armée Scorpion. Une fois en présence des généraux ennemis, elle leur explique que malgré son nom et sa naissance, elle est du Clan du Scorpion. A l'instar de la Championne du Clan, Bayushi Miyako, en épousant un Shosuro, elle est devenue une Shosuro.

"- Mais si vous êtes Scorpion, où est votre masque ?

- Mon nom est mon masque."

Elle parvient à convaincre son auditoire. Maintenant qu'ils sont convaincus, ils seront plus facile à berner. Elle leur révèle que Zankoku est un Khadi, un sans cœur, et qu'il a corrompu l'esprit de son frère, son époux. Le siège de la ville et la sanglante bataille des couloirs hurlants a permis à ses informateurs d'apprendre l'emplacement du cœur du Shugenja corrompu. Il se trouve à Watashi no Mura, la cité soit-disant indépendante. Là où personne n'irait le chercher. Elle persuade les généraux de se mettre officiellement en route vers Mizube no Mura, mais de s’arrêter à Watashi pour détruire la cité.

Elle ment. Bien que son beau-frère ne soit pas innocent, il a toujours son cœur. Mais si ce subterfuge fonctionne, la ville de Miyako Seichi et des milliers de vies seront sauvées. Mais à quel prix ? Bien qu'elle soit moins peuplée, Watashi, et ses habitants ne méritent pas ce triste sort. Les voix la rassurent. "C'est ainsi que se déroule la guerre, il faut sacrifier des pions pour en sauver d'autres, et remporter la bataille."

Elle a fini son plaidoyer. Elle attend que les généraux se concertent. Elle n'a jamais menti aussi délibérément. Elle a conscience qu'elle vient de sacrifier son honneur. Finalement, les Scorpions sont d'accord. Ses informations semblent exactes, et la stratégie qu'elle propose est efficace. De toute façon, ils n'ont pas le ravitaillement nécessaire pour maintenir leur position dans le col, et l'absence d'ordre venant de Rokugan les incitent à prendre des initiatives.

Puis l'un des généraux ajoute un argument qui résonne dans l'esprit de Yukiyo.

"- Depuis le début de la guerre civile, en dehors des Gaijin, la famille Tokujitsu ne s'est pas comportée en ennemi. L'acte de bravoure de Tokujitsu Saiki en est l'illustration."

Sur le chemin du retour vers Miyako Seichi, Yukiyo chasse la culpabilité en repensant à cette phrase. "Saiki... le frère d'arme de Nendo." Tout devient clair. Elle a trouvé le traître ! Derrière ses allures de Junshin et son apparente noblesse, Nendo est le seul qui puisse être le traître et le responsable de tous ces malheurs. Les voix lui confirment ses conclusions.

Elle écrit alors une longue lettre à son époux. Elle lui raconte les horreurs des couloirs hurlants, lui explique les sacrifices qu'elle a dû faire, et surtout elle lui donne ses conclusions et partage sa haine de Nendo. Elle finit son courrier par ses mots

" Tant que Nendo vivra, mon âme n'aura pas de repos".

Puis elle range le document dans les affaires de son mari. Elle n’y parle ni de sa discussion avec Akabashi ni des voix. Elle parle de Ourmila mais ne donne pas de détails.

Deux jours après son mensonge, de bonnes nouvelles arrivent. La guerre est finie. Tokujitsu Hiresh a pris à revers l'armée Scorpion et fait prévenir Kumar, qui les a pris en tenaille avec les Kshatriya de Watashi. Aucun civil n'a été tué. Asahina Yukiyo a du mal à réaliser. Cette nouvelle lui fait l'effet d'un choc. Elle a sacrifié son honneur mais a sauvé tant de gens. Elle fait alors la fête avec la cour. Les Ivinda sont beaucoup moins sobres que les samurais de la vieille Rokugan. L'alcool coule à flots, on crie à s'arracher la poitrine, on danse frénétiquement, on pleure en remerciant les dieux. Lorsque tard dans la nuit, la fête prend des allures plus torrides et charnelles, Yukiyo se rend dans ses appartements.

Elle découvre alors ses gens assassinés, baignant dans leur sang. Avec horreur, elle se précipite dans la salle où dort son enfant, Yukiko. L'enfant de sept ans est toujours dans ses couvertures, à l’exception de sa tête, qui est accrochée au mur par un ninja-to enfoncé dans sa bouche. Elle se jette au sol et serre contre elle le corps décapité, sa propre chair. L’émotion est trop forte, elle ne parvient pas à crier, pourtant elle ouvre grand la bouche. Ses yeux plissés par la détresse fixent le message écrit au-dessus de la tête de son bébé.

" C'est ainsi que se déroule la guerre. "

Elle attrape le tanto dissimulé dans son kimono et avec une détermination exempte de tout doute, se fait Jigai (suicide par égorgement). Elle se vide de son sang, alors que les voix continuent de lui répéter en riant :

" C'est Nendo, c'est Nendo, c'est Nendo..."
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

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Récit 2 - La naissance d’un Ancêtre
 
Tokujitsu Saiki est le compagnon d’armes de Bayushi Nendo. Ancien rônin, forgeron émérite et combattant respecté, il a récemment prêté serment et rejoint la famille Tokujitsu après près de dix années dans les colonies à servir au mieux son daimyo.
 
Saiki n'a jamais été très enthousiaste à participer aux cours, mais sa fonction l'oblige à faire acte de présence. En début d'année, il assiste donc à la cour d'hiver des colonies à Miyako Seichi. Depuis le passage à Aiborï Masuku de l'Impératrice, que son règne dure, le nombre de courtisans locaux n'a cessé de s'accroître. Ambassadeurs, suivants, pique-assiettes, à tout cela s'ajoutent les dignitaires étrangers, rokugani ou gaijin.
 
Saiki ne se sent pas à sa place et passerait un mauvais moment s' il n'était pas en bonne compagnie. Il ne se sépare jamais de son compagnon de filiation.
 
La famille Tokujitsu à une tradition, chaque rokugani qui jure fidélité à la toute jeune famille doit le faire en même temps qu'un Gaijin, et vice versa. Saiki n'a pas choisi son partenaire, mais il ne regrette pas, il n'aurait pas pu mieux tomber. Tokujitsu Hiresh, le général, l’héroïque tueur de Nagah. Hiresh est un peu mieux habitué aux cours, même s' il n'aime pas ça. Avec Saiki, ils passent beaucoup de temps à discuter, échanger des anecdotes, partager leur expérience.
 
Cette année, Shosuro Tokujitsu et d'autres acteurs importants des colonies, comme Isawa Okibin, sont à Rokugan. C'est, depuis la création de la Cour de Miyako Seichi, la cour d'hiver avec le moins d'intrigues. Aucun débat houleux n'est au programme. Les enjeux politiques sont faibles. L'année s'annonce reposante. Aiborï Masuku et ses habitants en ont besoin.
 
Mais le destin est cruel et se moque bien de nos besoins...
 
La relative tranquillité est brisée par l’agitation des généraux. Étrangement, Saiki et Hiresh ne sont pas concernés. La nuit est bien avancée, et les autres courtisans vont au lit. Pachali, la prêtresse, les convoque d'urgence dans un jardin privé. Elle est accompagnée de Saburo dont l'air grave se confond avec son On.
 
“ - Les nouvelles sont très mauvaises. Shosuro Tokujitsu a fait sécession avec le Clan du Scorpion. La majorité des forces militaires de la colonie étant fidèles au Clan plutôt qu'à la famille, Masaku Aiborï est au seuil d'une guerre civile. Il faut agir dès à présent, avant d'être arrêté ou assassiné.”
 
Pachali les rassure, elle a toujours envisagé cette possibilité et pense être en mesure de préserver la famille Tokujitsu. Par contre, il y aura des affrontements. Elle a besoin que l'armée coloniale soit rassemblée.
 
Hiresh et Saiki avec un petit contingent quittent en pleine nuit la capitale. La vitesse est leur alliée. Comme prévu, ils sont pris en chasse par des soldats Scorpion.
 
Au petit matin, ils arrivent au col du plateau brillant. Les chevaux sont épuisés et leurs poursuivants ne tarderont pas à les rattraper. Il faut les retenir.
 
Saiki et Hiresh rejoignent la structure défensive du col. Les gardes se sont rassemblés pour les accueillir. Avant même de les saluer, Saiki surprend tout le monde :
 
" - Hohei et samouraïs fidèles à Tokujitsu, mettez aux arrêts ceux qui préfèrent le Scorpion. Maintenant !"
 
Soutenue par l'effet de surprise, la stratégie fonctionne. Le sang ne coule pas. Les prisonniers sont désarmés. Saiki refuse qu'ils ne soient tués, et les laisse rejoindre la capitale.
 
" - Pourquoi ne pas les avoir exécutés ? ils sont nos ennemis." demande Hiresh.
 
- Ce n'est pas cinq soldats de plus qui changeront les conflits à venir, et le temps qu'ils fassent leur rapport nous gagneront quelques précieuses minutes. Maintenant prend les bushi restants et accomplit notre mission, rejoint les colonies et gagne cette guerre. Je reste ici et je les retiens."
 
Bien qu'ils soient dans l'urgence, Hiresh prend quelques secondes de réflexion. Saiki est en train d'enfiler en vitesse une armure.
 
" - Saiki-San, c'est à moi de me sacrifier. Je suis né Kshatriya et je mourrai en samouraï. Les samouraïs sont prêts à se sacrifier. Laisse moi prouver que comme Tokujitsu Alisha, je suis digne d'appartenir à cette caste.
 
- Justement, idiot ! répond Saiki qui enfile sa cuirasse.
 
- Samurai signifie serviteur, réfléchit un peu ! À l'aube d'une guerre, quel est le meilleur moyen de servir notre famille ? Sacrifier le général, ou l'artisan ?
 
Il enfile son casque. Se retourne vers son ami et prend un ton plus solennel.
 
" - Hiresh-San, ne perds pas de temps, je vais les retenir le plus longtemps possible. Prends mon sabre et remets-le à Nendo. Dis lui que ce fut un honneur de servir à ses côtés."
 
Hiresh prend le sabre de son compagnon.
 
" - Compte sur moi. Et je dirais à Tokujitsu-sama que tu t'es sacrifié en héros.
 
- Non ! Tu ne lui diras pas ça. Je fais mon devoir, rien de plus. Tu feras ton rapport, c'est tout. "
 
Hiresh retient ses émotions, se retourne et hurle ses ordres.
 
"- En avant Bushi ! Nous rejoignons Ishigaki. Pour Tokujitsu !"
 
Saiki se retrouve seul. Il se prépare au combat. Il ouvre toutes les portes et vérifie que chaque scellé est à portée de main.
 
Il remplit ses flèches perçantes de terre. Et dégaine son mythique boken, un sabre de bois de grande qualité. Cette histoire de trahison de Tokujitsu ne peut pas être vraie. Toute cette histoire n'est qu'un vaste complot. Les soldats qui arrivent sont comme lui, de simples pions dans les machinations de mesquins manipulateurs. Et ils sont de son Clan. Il refuse de les tuer. De toute façon, il est condamné et n'arrivera jamais à tous les vaincre. Autant rester noble jusqu'à la fin.
 
Lorsque les poursuivants arrivent, ils sont accueillis par les flèches contondantes du samurai. La structure défensive est pensée pour bloquer le passage des troupes avec un minimum de soldats. Les samouraïs vont avoir du mal à passer s' ils ne prennent pas le temps de le débusquer.
 
Le contingent de soldats se précipite sur la porte. Une fois celle-ci défoncée avec un bélier improvisé, ils se retrouvent face à Saiki et son arme de bois.
 
Le samouraï a aménagé la pièce pour réduire le désavantage du nombre. Il échange plusieurs passes d'armes avant de se retirer dans la salle suivante.
 
Il répète ce stratagème deux fois sans difficulté, ce qui agace ses adversaires. Ils sont en colère, et comme tout bon bushi le sait, les sentiments sont un désavantage non négligeable au combat.
 
La pièce suivante, un des guerriers parvient à le déstabiliser en lui arrachant le wakisashi à sa ceinture. Il est blessé à la jambe. Le coup de katana a été assez franc pour lui sectionner la veine fémorale. Il se prend un deuxième coup de sabre, au visage, plus superficiel, avant de s'enfermer dans la pièce suivante.
 
C'est fini. Il n'a pas le temps de se soigner. Rapidement, il se fait un garrot. Et se dirige vers la fenêtre. Depuis cette position il peut tirer sur les chevaux. "Quel bande d'idiot !". Cette fois-ci, il utilise des feuilles de saule et abat les montures attachées.
 
Ses ennemis s'en rendent compte, leur colère qui avait déjà pris le pas sur leur raisonnement, atteint son paroxysme. Saiki change de pièce avant qu'ils n'entrent. Il n'est clairement plus en mesure de se battre, la quantité de sang au sol en est la preuve.
 
Alors que les bushi martèlent la porte en rythme, l'un d'eux s'adresse à Saiki.
 
" - Vous n'êtes qu'un idiot. Vous auriez pu tuer plusieurs d'entre nous. Tokujitsu est un traître. On est en guerre."
 
Saiki a du mal à respirer, il commence à enlever son armure en prenant le soin de répondre sans laisser percevoir sa douleur.
 
" - Tout ça n'est qu'une machination. Je me refuse à vous croire. Nous ne sommes que des pions. Vous avez reçu l'ordre de tuer des membres de votre Clan, alors OBÉISSEZ ! "
 
Le général est troublé. Il n'a pas reçu de tels ordres. À l'annonce de la trahison, les généraux Scorpion se sont réunis. Le renversement de la famille Tokujitsu est une initiative. Saiki continue de parler, mais il a récupéré son ton calme.
 
" - Moi, je n'ai pas reçu de tels ordres. Alors je ne tuerai pas les membres de mon Clan. "
 
Les gonds de la porte sont en train de céder.
 
" - C'est tout à ton honneur samurai, répond le Scorpion amusé, tu auras une mort rapide."
 
" - Non, samurai. Je ne laisserai pas un membre de mon Clan entacher son honneur en me tuant alors que tout ça n'est qu'une vaste fumisterie."
 
La porte tombe. Les bushi découvrent Saiki, à genoux, le torse nu et le boken enfoncé dans son ventre. Il est trop affaibli et l'arme en bois n'est pas assez aiguisée pour poursuivre le seppuku.
 
Le général Scorpion dégaine son katana, prenant le rôle de second homme, et décapite Saiki. Un petit temps de silence puis un des soldats lance en riant.
 
" - Idiot ! Encore un qui s'est trompé de Clan"
 
Le général l'assassine du regard.
 
" - Il avait peut-être l'honneur d'un Lion, mais il avait la loyauté d'un Scorpion."
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Récit 3 - Les errements d’un espion
 
En reconnaissance de ses années de service comme doshin, Saburo obtint le poste de chef des gardes ashigarus de la maisonnée de Shosuro Tokujitsu et le statut de ji-samouraï. Brave, loyal, aussi silencieux qu’une tombe quant aux secrets de son maître, il devient officiellement Shosuro Saburo à la demande de son seigneur Tokujitsu. Au fil des années, celui qui est considéré par beaucoup comme le bras droit de son daimyo, se retrouva à la tête d’un tentaculaire réseau d’espionnage. Il fut l’un des premiers à rejoindre la famille Tokujitsu à sa création.
 
Lorsque la crise débute Saburo se met en tête que c'est à lui qu'il revient de diriger provisoirement la famille. Il se rend rapidement compte qu'il a tort. La prêtresse Pachali use de son autorité naturelle, et personne, Saburo compris, ne conteste ses décisions. Il ne se sépare plus d'elle, de facto, il devient un conseiller et un yojimbo. Elle a pris en otage les proches des loyalistes et les échange contre la libération de la ville. Mais lors de la "transaction" particulièrement tendue, un des Scorpions passe à l'attaque, et cela déclenche une violente émeute. Elle sera connue comme la bataille des couloirs hurlants. 
 
Saburo remarque que l'homme à l'origine du conflit n'y participe pas et en profite pour s'enfuir. La situation et la nécessité de protéger Pachali l’empêche de le prendre en chasse, mais Saburo compte bien le retrouver et l'interroger.
 
Après la libération douloureuse de la ville, la ville subit un siège. Saburo en profite pour mener son enquête. Il retrouve le Scorpion à l'origine de la bataille des couloirs hurlants. Mais il le retrouve exsangue dans un fossé. Sa mort est antérieure au conflit. Une créature a usurpé son identité et mis le feu aux poudres. Bien sûr, Saburo transmet immédiatement ces informations préoccupantes à Pachali. Elle lui donne carte blanche pour retrouver le métamorphe.
 
Il est encore très tôt, la plupart des nobles, Samurai et Kshatriya, sont encore occupés aux toilettes matinales et rites religieux quotidiens. Saburo, lui, est en train de patrouiller dans les rues endormies de Miyako Seichi, lorsqu'un samurai en armure sort d'une ruelle et se jette à ses pieds.
 
" - Maître-espion-sama ! Je suis l'assassin de Asahina Yukiyo et son enfant. Je vous en prie, arrêtez-moi, torturez-moi, et exécutez-moi en place publique."
 
Des fous, ce n'est pas ce qu'il manque à la capitale. En temps normal, Saburo aurait ignoré ce genre d'illuminé, mais il l'a appelé maître espion...
 
" - Hai ! Qu'est-ce que vous racontez ? Qui êtes-vous ?
 
Le suspect reste face contre terre et rampe jusqu’à ses pieds. Sa voix tremble. Il sanglote de manière exagérée. Presque surjouée.
 
" - Êtes vous sourd ou complétement idiot ? Je vous dis que je suis l'assassin que vous cherchez. La culpabilité me ronge, je ne peux plus le supporter, je veux récupérer ma place dans l'ordre céleste. Faites votre travail, je vous en prie."
 
Face à tant d'impertinence, Saburo ne parvient pas à retenir ses coups. Il bat de son pied le corps de l’étrange personnage. Puis il l'interroge, ponctuant ses questions de violence physique. Il est nerveux. Ça sent le piège... pourtant pas une âme aux alentours. L'assassin ne peut pas être un simple imposteur, il révèle plusieurs information connues que des haut dignitaires de la ville. C'est clairement un espion, ou quelqu'un en relation avec une taupe.
 
Alerté par les cris, les curieux commencent à affluer. Il saisit alors l'homme meurtri par ses coups afin de l'amener en cellule. Lorsqu'il le relève, il découvre son visage. Ce n'est pas un Rokugani, il a l'air vieux ; sur le front il a une cicatrice récente, trois marques verticales parallèles. Saburo n'a jamais vu cet homme, pourtant ses yeux lui semblent familiers. Cela coïncide avec un espion infiltré.
 
En retournant au palais, le diable hurle à tue-tête qu'il est responsable de la mort de dame Yukiyo. Cela ameute une foule considérable. Dame Yukiyo était très populaire. Rapidement le peuple se met à hurler "À mort", "Mort à l'assassin de Yukiyo", "Tuez-le", etc... Heureusement, Saburo atteint l'enceinte du château avant les jets de pierres et les initiatives de vengeance.
 
Le prisonnier est enfermé. Saburo compte le laisser "mûrir" une bonne semaine avant de l'interroger. C'est sa méthode habituelle. Puis il monte rassurer la noblesse et expliquer la situation. C'est sans précédent. Les dignitaires débattent sur la véracité des aveux. Saburo ne se prononce pas. Dans une semaine, il aura ses réponses. Il faut être patient.
 
A la tombée de la nuit, Tokujitsu Ji-Zeni, qui était en déplacement, arrive affolé en plein repas. Il ne respecte aucune étiquette, se précipite devant Kunihime et Pachali, et raconte.
 
" - Kunihime-sama, Pachali-sama, j'ai été victime d'une attaque ! Hier en pleine nuit, un samurai Ivinda a maîtrisé sans difficulté mes trois yojimbo ! Il était seul ! Il a brisé leur os. C'est un Maho-Tsukai ! Il y avait du sang partout ! Il a dit qu'il allait faire exploser le palais avec de l’épice gaijin. C'est ce qui l'a dit, mais il devait parler de poivre. Il m'a épargné en disant que je suis trop gros pour venir vous prévenir à temps...."
 
Il prend quelques secondes pour reprendre son souffle.
 
" - Mais j'ai réussi, je suis là et le palais aussi. Vite vous devez l’arrêter, il a trois cicatrices sur le front..."
 
Ji-Zeni continue de parler. Kunihime tente de le calmer. Saburo, efficace, ne perd pas de temps. Trois cicatrices sur le front, c'est l’étrange samouraï de ce matin. Si il y a vraiment une explosion de prévue, il n'y a pas de temps à perdre. Il doit l’interroger.
 
En arrivant dans les cellules, les deux gardes sont surpris. Ils étaient un petit peu trop relâchés, occupés à jouer. Visiblement la nuit s’annonce calme. Il n'y a pas de bruit. Derrière les barreaux, on aperçoit le prisonnier qui dort déjà. Saburo, avec une célérité remarquable, passe la clef dans la serrure et entre... C'est alors que l'illusion s’évapore.
 
Dans la cellule un monstre, un tigre humanoïde, est penché sur le corps exsangue du prisonnier. Lorsque le voile magique est levé, le Rakshasa se retourne, surpris. Une bourrasque de vent propulse Saburo et les gardes. A peine le temps de se relever que leurs esprits s'embrument. Ils reviennent à eux avec le bruit de la porte de la cellule. Leur ennemi vient de les enfermer et en quittant la pièce se transforme pour prendre l'apparence de Saburo.
 
Rien n'est plus désagréable pour un Bushi que d’être victime de la magie. Pendant que les gardes tentent vainement de donner l'alerte, Saburo va examiner le corps mort du prisonnier. Son visage est serein. Ses yeux ouverts. Cette expression... Saburo le reconnaît maintenant. Il n'a plus sa chevelure et sa pilosité caractéristique, mais aucun doute. L’étrange samurai qui avait confessé l'assassinat de Yukiyo n'est autre que Rama, le brahmane de Seimei. Pourquoi ?
 
Les semaines suivantes, Saburo ne trouve ni réponse à ses questions, ni trace du Rakshasa. Il finit par se résoudre à passer à autre chose...
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Récit 4 - La bataille des couloirs hurlants 
 
Née Mirumoto Iwako, Tokujitsu Ondori est une des premières samouraï-ko extérieures au Clan du Scorpion à avoir rejoint Tokujitsu dans sa mission coloniale pour son Clan. Devenue gouverneur d’une, si ce n’est de la province, la plus riche des Royaumes d’Ivoire, c’est désormais une politicienne et une gestionnaire émérite, férocement fidèle à son daimyo. Elle porte son nom, et a épousé Bayushi Nendo quelques années auparavant.

Cette Cour d'hiver s’annonçait calme. Shosuro Tokujitsu, son Daymio, Nendo, son époux, et Zankoku, son heu... enfin, heu... Zankoku quoi, sont à Rokugan. Les invités seront moins nombreux.
 
 Puis, la guerre éclate.
 
En plein repas, des Scorpions armés font irruption. L'un d'entre eux prend la parole.
 
" - Votre Daymio, Shosuro Tokujitsu, vient de trahir le Clan du Scorpion. Vous êtes tous pris en otage le temps que cette histoire soit éclaircie."
 
Ni Saburo, ni la Prêtresse Pachali ne sont présents à ce repas. Cela n'est pas un hasard. Ondori les connaît. Ils préparent la contre-attaque. Les courtisans se soutiennent les uns les autres. Il n'y a pas que des gens de la maison, les visiteurs des autres colonies subissent le même traitement. Cette situation ne dure pas. Pachali met en branle son plan de secours. A son tour, elle prit en otage les proches des Loyalistes. La négociation commence.
 
Pachali réunit les plus haut dignitaires TokuJitsu et les met enfin dans la confidence. Ondori en fait bien évidemment partie. Étrangement, Asahina Yukiyo est exclue du conventicule.
 
La prêtresse va négocier la libération de la ville. En absence d'ordre, les Scorpions ne sauront comment réagir. Et s' ils acceptent, il est évident qu'ils ne vont pas laisser tomber. Cependant un siège vaut mieux qu'une occupation. Cela permettra d'exfiltrer Dame Ondori, Yukiyo et Kunihime qui sont des symboles forts auprès du peuple.
 
Ondori prend alors la parole.
 
" - Je dois rester. Ma libération servira de motivation à la province dans l'engagement dans cette guerre civile.

- Vous avez raison Brahmane."
 
Pachali lance alors un regard fier à l'ancienne Mirumoto. Intelligence et sens du sacrifice, elle n'a pas hésité à l'appeler Brahmane malgré son origine Rokugani. Profitant de cette courte interruption, Kunihime prend la parole.
 
" - Vous ne devriez pas. C'est Yukiyo-sama, ma mère qui devrait rester. C'est une Asahina, une pacifiste convaincue. En temps de guerre, le rôle de martyr est celui qui lui sierra le mieux."
 
Un silence gêné s'installe. La fille de Tokujitsu a raison. Tout le monde le sait. Mais subir un siège est une épreuve que l'on ne peut souhaiter à personne. Gaiinbu prend une voix douce. [c'est fausse Gaiinbu, mais cela, seule Kunihime et peut être, la prêtresse, le savent]
 
" - Kunihime-san, êtes vous prête à voir votre mère risquer sa vie ?
 
- Vous pensez que passer les défense des Scorpions pour une extraction risquée est moins dangereux ? Sachez, chère Gaiinbu, que je suis prete à tout pour gagner, et si ce n'est pas votre cas, vous n'avez peut-être pas votre place ici."
 
Le malaise s’alourdit encore. Pachali finit par reprendre la parole.
 
" - Bien, c'est dame Yukiyo qui restera. Mais pour l'instant nous devons procéder à l’échange des otages. Je veux que vous soyez toutes à l'abri. J'ai un mauvais pressentiment…"
 
Durant l’échange, Ondori est avec Gaiinbu, quelques danseuses et plusieurs courtisans d'autres colonies. Ils sont dans un des nombreux salons du palais. Des musiciens jouent une musique relaxante. Soudain, un hurlement retentit dans les couloirs. Puis un deuxième. Et encore beaucoup d'autres plus ou moins lointains. Les musiciens arrêtent de jouer. Quelqu'un passe devant le couloir en courant. L'un des serviteurs se lève pour se rapprocher de la porte. Ondori prend un ton froid, calme et autoritaire.
 
" - Rasseyez vous."
 
L'ambiance est lourde. Aucune des personnes présente ne sait se battre. Ondori et Gaiinbu sont les seules à être armées, en dehors des yojimbo postés à l’extérieur de la pièce, mais ceux-ci ne semblent plus en poste. Surement sont-ils partis rejoindre les combats. La samurai pose la main sur son saya. Trois Scorpions entrent et font irruption dans le salon. Ils sont en tenue de combat, armure légère et katana à la main. Ils jettent un œil à l'assemblée.
 
" - Ils ne sont pas là ! Continuons.
 
- Attends !"
 
L'un deux dévisage Ondori.
 
“- Elle ! C'est la gouverneure de la province du centre."
 
Ondori se lève et dégaine son sabre. Ses vieilles mains sont trop rapprochées sur sa garde, trahissant son inexpérience du combat. Les loyalistes le savent. Confiant, l'un d'entre eux s'approche menaçant. Le sang de la samurai se glace, elle conserve un On inflexible, mais intérieurement elle sait qu'elle va mourir. Lorsqu'une petite voix fluette lui murmure. "Demandez au musicien de reprendre la musique." C'est l'une des danseuses à moitié nue, frêle, fine et fragile qui se lève lentement. La scène est surréaliste. Ondori fait un mouvement de tête aux musiciens qui reprennent hésitants leur office. Ondori de sa voix la plus sûre, malgré la terreur qui l'habite, parle lentement. Alors que la danseuse se trémousse lentement pour accompagner ses mots. 
 
" - Je suis Tokujitsu Ondori, née Mirumoto Iwako, devenue samurai, épouse puis veuve Mirumoto. J'ai découvert ici la sagesse de Vishnu. J'ai juré fidélité à Shosuro Tukujitsu-sama. J'ai gouverné Youtonjou, puis la province du centre. Je suis l’épouse du rônin Nendo-san. Le peuple et les sâdhu m'ont fait Brahmane. J'ai porté le nom de Shosuro. Maintenant je suis Tokujitsu Ondori, le coq de Aiborï Masuku."
 
Les Scorpions ne l'ont pas interrompu, pas plus qu'ils se sont laissés distraire par la danseuse. Pourtant celle-ci, sur le rythme de la musique et des paroles de Ondori, a libéré ses cheveux, laissant ses mèches retomber entre ses seins. Elle se plie, se forme et se déforme sur les vagues formées par les phrases. Langoureusement elle effleure l'un des des loyalistes en prenant à son tour la parole. "Et le coq a des ergots." Le samurai effleuré se retourne vers ses camarades, un large sourire ensanglanté se dessine sur son cou. Les Bushi n'ont pas le temps de réaliser que leur compagnon vient de se faire égorger par un peigne à cheveux que la musique s’emporte. Les notes de plus en plus rapides semblent propulser la danseuse vers eux. Elle virevolte autour d'eux. Le spectacle serait gracieux si les loyalistes ne saignaient pas autant. Les gerbes de sang accompagnent les mouvements sensuels de la danseuse. Un tableau macabre, morbide et sublime à la fois. Leurs corps s'effondrent sur la note finale.
 
" - Je suis danseuse de l’école Haru Nemuri. Mon senseï, Tokujitsu Kali-Chhota-sama ne tarit jamais d’éloge pour vous. Aujourd'hui, je passe mon gempukku. C'est un immense honneur d’être à vos côtés." 
 
Ondori encore intérieurement nerveuse ne brise pas son On pour exprimer sa gratitude et se contente d'un hochement de tête. 
 
" - Nul doute que vous aurez votre gempukku si on survit à ce massacre. D'autres vont venir, nous devons quitter le palais. A l’extérieur le peuple nous protégera." 
 
La troupe part sur le pas de course. La danseuse tue "gracieusement" quelques bushi qui font obstacle. Les couloirs sont le théâtre d'une horreur sanglante. Dans le feu de l'action Ondori est amenée à donner des coups. Plusieurs courtisans profitent de leur protection et se joignent à elle. Finalement le groupe parvient à rejoindre la sortie. Il ne manque plus que la traversée de la grande cour pour être à l'abri. Plusieurs flèches fusent. Dernier sprint.
 
Ondori arrive finalement dans le groupe des gardes impuissants, hors de tout danger. Elle se retourne pour vérifier que ses camarades sont sauf. Il le sont, mis à part Gaiinbu, qu'une feuille de saule traverse de part en part. Le sang qui commence à s'échapper de sa bouche trahit la fatalité de la blessure. La samurai-ko recueille dans ses bras l'enfant qui s'effondre condamné. 
 
" - Ho, non, Gaiinbu, ma chère enfant." 
 
Le On de la vieille samurai-ko se fissure et une larme s’échappe de ses yeux. La jeune Shugenja trouve la force de parler. 
 
" - Jundo. Appelez moi Jundo, et retirez mon masque, que je sois moi, juste une fois". 
 
Sans discuter elle obéit et regarde l’innocente ingénue agoniser. 
 
"- A bientôt Jundo, à bientôt".
 
La mort l'emporte en quelques secondes.
 
Ondori se relève, son On est redevenu inflexible. Elle foudroie du regard les gardes alentour. 
 
" - Qu'est-ce que vous faites ici ? C'est l’enfer à l'intérieur, alors dépêchez vous d'intervenir ou je vous exécute moi même. 
 
- Mais si on quitte notre poste les loyalistes vont sortir. 
 
- Justement, bande d'idiots, laissez leur une porte de sortie où ils vont continuer leur carnage, avant de venir vous trancher la gorge." 
 
Ondori prend le commandement. Sans elle, le bilan de la bataille des couloirs hurlants aurait été bien plus lourd.
 
Les jours suivants, bien que fatigants, ne seront pas aussi éprouvants. Elle apprendra que la Gaiinbu qui est morte dans ses bras était une doublure. Elle sera exfiltrée de la ville sur le plus étrange des véhicules. Elle devra débloquer en un temps record les ressources nécessaires à une armée. Elle devra encore une fois porter le deuil d'une amie. Une chose est sûre, ce n'est pas dans le Clan du Dragon qu'elle aurait vécu ça, pourtant elle ne regrette rien. Elle est Tokujitsu Ondori, le coq de Aiborï Masuku.
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Récit 5 - La Shosuro des colonies est une Tokujitsu 

Tokujitsu Gaiinbu est une des jeunes filles d'Okibin Isawa. Elle a un goût prononcé pour l'aventure. Elle a raté son gempukku de l’école de Shugenja Isawa et était censée profiter de son séjour dans les colonies pour s’entraîner. Hélas, elle se rêve plutôt espionne, bushi, ou héroïne d’un des nombreux contes dont elle est une lectrice assidue. Elle a rejoint presque par accident la famille Tokujitsu, liant son destin à celui de son seigneur, mais également de son neveu, Yogo Hao, le fils de Zankoku, qu’elle a épousé.

Les informations sont quelque chose qui a du mal à circuler dans les colonies. Le bureau des informations coloniales est une solution un peu lente. Le Clan du Phénix a développé un sort qui permet de communiquer avec les colonies. Mais l'utilisation en est proscrite tant que le Conseil des Cinq ne l'a pas validé.

Durant l'hiver 1184, la cour d'hiver de Kyuden Bayushi a accepté le sort. La première communication officielle est entre l'Impératrice et son fils cadet qui vit dans les colonies, au sud des territoires Tokujitsu.

À Shiro Hara, le daimyo, le jeune prince et leurs suites sont réunis autour du Shugenja chargés de faire le relais.
 
Si l'organisation de ce moment est en branle depuis l'année précédente, personne en dehors du shugenja Phénix et quelque membres de son Clan n'étaient au courant.
 
C'est une bonne surprise qui console le jeune Iweko de son absence à la cour d'hiver coloniale qui a lieu au même moment dans la province voisine.
 
Même si c'est la voie du shugenja, tout le monde reconnaît le ton impérieux de Iweko 1ère, que son règne dure mille générations. L'assemblée se prosterne. Elle échange quelques mots doux, sans familiarité déplacée, puis résume les grandes lignes de la cour d'hiver de Kyuden Bayushi.
 
La Championne du clan de la Licorne à trouvé l'amour. Cet événement romantique a inspiré les artistes qui ont rendu ce moment inoubliable en jouant les plus belles pièces de théâtre de Rokugan.
 
Le Dragon de l'Ombre a tenté de perturbé la cour d'hiver. Il avait remplacé Bayushi Hisoka, le chancelier impérial, par l'un de ces agents. Tokujitsu Nendo et les forces impériales ont déjoué le complot.
 
Après moults débats, la banane est officiellement reconnue comme un légume, bien que l'on ne puisse le cuisiner en soupe.
 
Le début de la cour a été perturbé par un litige entre la famille Tokujitsu et son Clan, le Scorpion. Rien de très particulier, une médiation permettra de remettre de l'ordre.
 
À ce moment-là, une des samurai-ko se lève, salue et s'en va. Il s'agit du maître d'arme de Daigotsu Kanpeki.
 
Le jeune prince semble choqué.
 
" - Mais que fait elle ? N'est-elle pas censée rester, et quand bien même demander l'autorisation ?"
 
Mirumoto Ichizo, le daimyo, répond d'un ton blasé.
 
" - Si elle avait appartenu à n'importe quel autre Clan que celui de l'Araignée, certainement. Mais..."
 
Son regard fait le tour de l'assemblée.
 
" - Mais sommes-nous véritablement un Clan ?
 
- La ferez-vous exécuter si elle revient ?
 
- Certainement pas. Elle travaille bien, elle récupèrera son poste. Ainsi est faite la voie des Daigotsu."
 
Le maître d'arme ne prend pas le temps de rassembler ses affaires. Elle rejoint le village de pêcheurs où elle cache sa barque, et des vêtements de heimin Ivinda. Il ne lui faut que quelques jours pour rejoindre Miyako Seichi. Mais c'est déjà trop tard.
 
La région est infestée de loyalistes. En ville, les bûchers funéraires parfument les rues. La kshatriya va-nu-pied, c'est le rôle qu'elle s'est improvisé en trouvant l'arme sur un cadavre, interroge un passant. Elle apprend alors son décès, Yogo Gaiinbu est morte. Elle a tout de suite une pensée pour son amour, Hao. Elle doit rejoindre son amie, Kunihime, au palais.
 
Dans les appartements privés de la prêtresse, Pachali est en train de planifier l'extraction de Tokujitsu Ondori et Tokujitsu Kunihime.
 
" - Je ne peux pas vous confier plus de 8 Yojimbos. Au-delà, vous risquez d'être trop suspect. Il peut y avoir des espions, il est donc important de partir au plus vite..."
 
Elle est interrompue par l'apparition d'un intrus sur le balcon. La Shinobi Ivinda prend la parole...
 
" - Alors partons dès à présent, ne prenez rien avec vous. J'ai su entrer, je saurais vous faire sortir."
 
La prêtresse surprise s'apprête à réagir, Ondori met la main sur son sabre. C'est Kunihime qui réagit la première en se jetant dans les bras de l'intrus.
 
" - Gaiinbu ! Tu es venue !"
 
- Gaiinbu est morte. Pauvre fille, elle a dû jouer le rôle d'une greluche tout ce temps. Prêtresse-sama, prenez soin de mon enfant, je me charge d'escorter ces dames. Allez en route."
 
Sans d'autres forme d'adieu ou de préparation, les trois femmes se retrouvent sur le balcon devant une large carpette flottante. Kunihime retient un rire.
 
" - Un tapis volant ! Sérieux ? Tu ne pouvais pas trouver plus romanesque !
 
- J'ai été inspirée par les légendes que l'on aime tant et j'ai convaincu un esprit de l'air. Ça m' a demandé pas mal de temps, mais je suis shugenja après tout."
 
Pendant le trajet, avec son ami et Ondori, elles orchestrent la suite des événements. Une nouvelle identité s'accompagne de nouvelles responsabilités. Elle va devenir une héroïne du peuple. Un symbole fort pour les Ivinda en ces temps troublés. Puis elle jurera fidélité à la famille Tokujitsu et épousera Hao, encore.
 
Kunihime et Ondori s'endorment durant le reste du voyage. Gaiinbu, ou peu importe son nom, celle qui a juré un jour fidélité au Clan de Bayushi, est heureuse. Elle est exactement là où elle aimerait être.
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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

Récit 6 - Le retour du fils prodigue
 
A dix ans il quitte les colonies pour entrer en apprentissage à Rokugan. Car Yogo Hao est un shugenja, comme son père Zankoku. Il est revenu trois ans plus tard, avant de passer son gempukku, afin de prévenir son oncle d’un complot le visant. Il continue sa formation auprès d’Isawa Okibin, l’allié Phénix de Tokujitsu, auprès duquel il rencontrera Gaiinbu, sa fille, qu’il épousera. Ils ont eu un fils, et désormais Hao porte le nom d’Isawa, comme le veut l’accord passé entre sa famille et celle de son beau-père, dont il est devenu l’héritier putatif.
 
Chapitre 1 Mizube no Mura
 
Au port de Mizube no Mura, des centaines d'ashigarus et de ji-samurai descendent en rang des navires Phénix, sous l’œil fièr et confiant de leur commandant Shugenja. Voilà des années qu'il rêve de cet instant, il est enfin de retour à la maison. Son temps au service des Isawa est fini ; il leur restera fidèle, mais il est enfin là où il devrait être. Auprès de sa famille, auprès de son âme. Fini pour lui son temps de formation, Tori no Machi lui a dit adieu avec les hommages. "Adieu Hao, on ne t'oubliera jamais"
 
La famille Tokujitsu a fait sécession avec le Clan du Scorpion, peut-être à la suite du procès de Zankoku: les informations sont rares. La guerre civile a éclaté à Aiborï Masuku. Isawa Chikotsu a envoyé des renforts pour soutenir les séparatistes. Il était naturel que ces troupes soient dirigées par Hao. D'autant qu'il compte bien rester dans la province et prendre le nom de Tokujitsu. Le jeune homme a des projets qui sont approuvés par sa belle-famille.
 
En plus de devenir une figure religieuse importante, il compte créer sa petite cellule familiale et persuader Rama, l'un des derniers Brahmane, qui a de plus reçu une formation de guru, de le prendre comme élève.
 
Mais le destin est cruel et se moque bien de nos projets…
 
D'après les renseignements, Miyako Seichi et Atarashi no Mura sont tombées entre les mains des forces Scorpions. Mizube est en proie à des affrontements quotidiens. Youtonjou et Ishigaki sont aux mains des séparatistes. Il n'y a pas d'autres informations sur les autres villes de la province. Hao manque d'éléments, il ne peut pas se permettre de prendre des initiatives. Il doit rencontrer un responsable. Avant tout il s'agit d'afficher clairement ses intentions, il va nettoyer Mizube.
 
En une journée, avec ses soldats Hao prend possession de la partie ouest de la ville. Les Scorpions se réunissent sur la rive Est. Un pont les sépare. Il ne reste plus qu'à les écraser. Malheureusement la partie Est est plus facile à défendre. Si Hao l'avait su avant, il n'aurait pas fait ce choix. Une journée seulement et le jeune homme regrette déjà ses décisions militaires.
 
Durant la nuit, alors que tranquillement installé dans une pièce du Lotus Noir, alors qu’il se concerte avec ses Nikutai, on vient lui apporter un message "d'un ami". Le parchemin n'est pas écrit en Rokugani mais dans un Ivinda commun parsemé de fautes et de maladresse. Il n'est pas signé. On l' invite à contacter un certain Tokujitsu Nahil et lui propose de lui faire traverser la rivière afin qu'il puisse attaquer dès à présent et récupérer la ville.
 
Alors que le jour est encore loin, un gaijin de Medinaat-al-Salaam se présente à l'auberge comme étant Tokujitsu Nahil. Hao le fait venir pour une conversation privée dans le jardin.
 
" - Hai ! Je suis Tokujitsu Nahil, vous avez dû recevoir le message. Si vous êtes vraiment allié à la famille Tokujitsu, alors faites moi traverser Shinano, par un procédé magique et l'Est de la ville tombera.
 
-Non. Je ne sait pas qui vous êtes, je ne sais pas qui a envoyé ce message, et je n'aime pas vos méthodes."
 
Le Gaijin sourrit.
 
- J'ai été l'élève particulier de Nendo-Sama. Je fais partie des plus fervents partisans de votre famille. Celui qui vous a envoyé ce message est un médecin, tout aussi fidèle que moi, Tokujitsu Manolo. Ensemble nous menons depuis plusieurs jours des opérations de guérilla contre nos ennemis. Votre intervention nous a séparés. Maintenant que les forces Scorpion sont rassemblées, Manola-san a une solution pour mettre fin au conflit, mais il a besoin de moi. Connaissant vos intentions et vos origines, nous espérons que vous nous soutiendrez dans notre entreprise.
 
Hao réfléchit. Le Gaijin est sincère. Mais comment en être sûr ?
 
- Admettons que je vous crois, quelle est cette "solution" ?
 
- Les commandants Scorpions sont actuellement dans l'enseigne de Manolo. C'est la première fois depuis le début du conflit que cette occasion se présente. Je compte les affronter de front. Je vous confesse que ce ne sera pas l'un des combats honorables auquel votre peuple est accoutumé. Mais qu'importe, tant que le résultat est bon. Sans dirigeant, les forces ennemies accepteront la reddition, leur moral est déjà au plus bas.
 
- Bien. Mais je viens avec vous.
 
- Sans vous manquer de respect, Isawa-sama, votre honneur risquerait d'en pâtir.
 
-Ne vous préoccupez pas de mon honneur. Je sais ou je vais."
 
Hao ne pensait pas regretter cette phrase. Pourtant, il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait.
 
Après avoir convaincu quelques kamis, les deux hommes passent la rivière. Puis, discrètement, alors que le ciel commence tout juste à s'éclaircir, il arrive à la maison de bien-être de Manolo. Le Ra’shari les fait entrer puis scelle les portes de son établissement. Hao et Nahil vont se cacher dans une salle adjacente aux bains.
 
Quelques dizaines de minutes plus tard, trois Scorpions, conviés par leur hôte, viennent profiter d'un repas dans les bains. Ils sont tout de même méfiants, ils gardent leur sabre à portée de main et demandent à Manolo de goûter les plats. Il y a une bonne odeur d'encens et l'atmosphère est apaisante, ils se laissent séduire et plongent dans l'eau chaude.
 
Deux minutes après s'être immergé, l'un d'entre eux se met à hurler, il se relève, son corps est couvert de rougeurs. Nahil fait alors son entrée. Il n'a aucune difficulté à exécuter les trois bushis que l'empoisonnement a rendu débiles. Hao observe la scène.
 
En essuyant la lame, Nahil vient s'excuser auprès du jeune homme.
 
"- En tuant trois hommes, nous venons de remporter la bataille de Mizube. Aucun autre soldat n'a besoin de mourir. Je sais que cet acte était dégradant et indigne...
- Ne vous excusez pas, samurai. Ils étaient du Clan du Scorpion, ils auraient fait la même chose."
 
 

 
Chapitre 2 La princesse
 
Finalement la bataille de Mizube est une franche réussite. Les soldats loyalistes restant sont arrêtés, d'autres ont déserté.
 
Hao se met en marche vers Youtonjou. Lorsque la guerre civile a éclaté, il n'y avait que Tokujitsu Ninmei comme dirigeante fidèle à la famille Tokujitsu. Mais ces poussins ont immédiatement mis en défaut les Scorpions.
 
Les informateurs rapportent que dame Ondori Tokujitsu et Dame Kunihime Tokujitsu ont rejoint Youtonjou. La capitale, Miyako Seichi, ou elles étaient faite prisonnières, a été libérée des forces intra muros mais subit un siège.
 
Hao met ses vêtements les plus prestigieux pour se présenter à sa cousine à Kyuden Ondori. Après les convenances publiques, il lui expose ses projets. Représenter Isawa Okibin en dirigeant les renforts Phénix, jurer allégeance à la famille Tokujitsu, se rapprocher de son épouse et prendre Rama comme sensei.
 
Kunihime est très surprise qu'il parle de tout ça en public.
 
" - Vos projets sont louables, mais une instance publique est-elle appropriée ? Vous auriez peut-être dû prendre le temps de m'en parler en privé."
 
Quelle petite prétentieuse. Son aura d'autosuffisance agace Hao.
 
- Mes intentions sont sans ambiguïté. Je sais où je vais. Et j'ai l'approbation de mes supérieurs.
 
Les yeux de Kunihime pétillent de malice. Elle chuchote des ordres à un yojimbo qui quitte la pièce. Ondori, bien que ce soit son palais, a laissé la place assise, sur le trône, à la fille de Shosuro Tokujitsu.
 
- Bien. Alors si vous êtes, mon cher cousin, si sûr de vous, alors procédons dès à présent à votre adoption. Notre Daimyo n'y verrait aucune objection. Et puis, vous êtes déjà de la famille. Par contre, nous avons une tradition. Chaque Rokugani qui prend le nom de Tokujitsu doit le faire en même temps qu'un gaijin. Mais rassurez vous, j'ai sous la main une bushi Ivinda qui mérite d'être faite, comme vous, samurai de notre nom. Elle a ramené, au péril de sa vie, des informations capitales. Elle a également joué un rôle important dans notre extraction de Miyako Seichi. Elle est une figure chaque jour plus influente au sein de son peuple. Je souhaite d'ailleurs sceller avec elle une alliance immuable en la mariant avec vous. "
 
Hao a du mal à contenir sa surprise. Sa cousine est-elle vexée par ses propos, au point de vouloir briser son On et l'humilier avec des propos absurdes ?
 
- Excuse-moi, Tokujitsu-sama, vous avez été mal renseignée, je suis déjà marié.
 
- Excusez-moi, cher cousin, mais c'est vous qui êtes mal renseigné. Votre épouse, Yogo Gaiinbu, a été tuée durant la bataille des couloirs hurlants. C'est un fait regrettable, mais qui pourrait nous être profitable, un maigre bien dans drame tragique... "
 
Kunihime continue de parler, mais Hao n'écoute plus. Son visage est impassible, mais son esprit se brise. Gaiinbu. Sa tendre Gaiinbu. Ce n'est pas possible. Kunihime doit être mal renseignée, elle parle forcément de la fausse Gaiinbu. Le sang du jeune homme se glace. Il a besoin de hurler. Il est en train de perdre la raison. Adieu Hao.
 
Pendant ce temps Kunihime continue nonchalante, son monologue.
 
- ... Je suis par conséquent véritablement ravie de vous offrir l'opportunité de servir votre famille en ces temps douloureux. Mais trêve de bavardages, voici votre compagnon de vassalité et votre fiancée, Vulava.
 
Hao n'avait pas remarqué que la jeune fille l'avait déjà rejoint. Elle se tient à côté de lui et se retourne lentement pour lui faire face. Elle murmure suffisamment bas, pour que personne n'entende.
 
- Haï, Hao-Kun.
 
Cette voix ! C'est celle de Gaiinbu. Ces yeux, ce nez, ce front même si elle est grimée, il n'y a aucun doute, c'est Gaiinbu ! Hao est en pleine tornade émotionnelle. Il a envie de la serrer contre lui. De lui crier à quel point il l'aime. Gaiinbu, sa Gaiinbu, la mère de leur bébé, son cœur. Son On est plus difficile que jamais à conserver et une larme s'échappe de ses yeux humides pour glisser lentement le long de sa joue. Kunihime ne loupe pas l'occasion de torturer son cousin.
 
- Mais vous pleurez, cher cousin ! Sommes nous donc les témoins d'un amour foudroyant ? Si ce premier regard vous a subjugué, cela ne peut être que le signe d'un lien karmique, et le début d'une histoire romantique digne des plus doux contes. Mais... Peut-être auriez-vous préféré que cette rencontre soit moins... publique ? "
 
La garce !
 
Hao et Vulava sont faits Tokujitsu. Puis les amants se retrouvent en privé. Hao pose alors toutes les questions qui le turlupine. Que devient la fausse Gaiinbu ? Okibin sera-t-il mit dans la confidence ? Que devient l'alliance entre la famille Isawa et Tokujitsu ? Tant de questions, mais peu de réponses. Pourtant Gaiinbu répond dès qu'elle le peut.
 
Après une nuit blanche à parler et faire l'amour, Hao plaisante.
 
"- En tout cas, Kunihime et toi, n'avez pas beaucoup de considération pour ma santé mentale !
 
- Non Hao, c'est toi qui n'a aucune considération pour ta santé mentale... C'est toi qui veux prendre Rama comme sensei !
 
- Il a été guru, et c'est un des derniers Brahmane, puis je l'ai déjà rencontré. Je ne crois pas qu'il puisse faire pire que vous deux.
 
- Tu ne sais pas où tu vas Hao-Kun. "
 
Chapitre 3 Le brahmane
 
Hao ne parvient pas à retrouver le Brahmane. Il est pourtant assisté par les magistrats locaux. Personne ne semble savoir où il se trouve. Hao ne peut pas se permettre de perdre une journée de plus.
 
Des séparatistes arrivent de Atarashi no Mura. La ville a été libérée par Akabashi. Le samouraï ronin ne donne aucun détail sur la manière dont il a procédé. Cependant plusieurs de ses hommes, à la suite de cette exploit, se sont donnés la mort, ou ont demandé à se retirer dans un temple.
 
Le ronin ne cherche aucune gloire et l'exploit est attribué publiquement à un certain Raki qui est resté sur place.
 
La dernière menace, et pas des moindres, se trouve maintenant au col du plateau brillant. Ils ont investi l'une des défenses les plus imprenables de la région et depuis cette position, ils empêchent le ravitaillement de la capitale.
 
Hao et ses troupes partent pour Ichigaki, rejoindre l'armée des Tokujitsu dirigée par Hiresh Tokujitsu. En route, après avoir passé Watashi, ils s'arrêtent à un relais, comme de nombreuses fois. Les ji-samurai sont troublés par la présence d'un homme qui mange et boit avec excès sans aucune retenue. Un des bushis s'est rendu à sa table et lui a demandé de faire preuve de respect pour les gens qui souffraient de la disette à la capitale. L'étrange personnage lui aurait alors brisé le poignet dans une prise d'art martial parfaitement maîtrisée. Les Phénix revanchards sont sur le point d'aller le tuer, lorsque Hao les dissuade et va rencontrer l'épicurien.
 
Quelle surprise de se rendre compte qu'il s'agit de Rama! Le Brahmanes est pourtant réputé pour son ascétisme. Pourtant son orgie d'aliment pourrait dégoûter un bon vivant.
 
" - Hai, Rama, je suis Tokujitsu Hao...
 
- Mais je sais très bien qui tu es. Petit garçon de Zankoku.
 
- Je ne suis plus un petit...
 
- Si ! Je te le dis, alors écoute ton senseï.
 
- Vous voulez dire que vous acceptez d'être mon sensei ?
 
- Tu es vraiment idiot.
 
- Mais Sensei, je...
 
- Tu parles trop. D'abord tu écoutes, ensuite tu réfléchis. Si tu me poses une question, tu n'auras pas ta réponse, mais la mienne. On n'apprend rien avec la réponse des autres.
 
- D'accord.
 
- D'accord ? Vraiment ! Je peux dire n'importe quelle bêtises et tu es d'accord! Tu ne vas pas suffisamment à la pêche toi. Ça se voit, tu ne sais pas où tu vas.
 
Hao est vexé. Cette conversation n'a ni queue ni tête. Le Brahmanes soit disant ascète est en train de se moquer de lui en s'empiffrant comme un porc.
 
- Ça suffit ! J'espérais que vous alliez m'enseigner la voie des brahmanes, et vous passez votre temps à me rabaisser. Je ne suis plus un enfant que l'on malmène. Je ferai mieux d'apprendre seul.
 
Rama repose la mangue qu'il s'apprêtait à croquer et prend un air solennel.
 
- Je suis fier de toi. De toutes les bêtises que tu dis, tu viens enfin de faire preuve de sagesse. Les brahmanes appartiennent au passé. Kali-Ma la divine, les a englouti comme on engloutit un mauvais Kave. Tu n'a rien à apprendre en écoutant leur survivants. Tu apprendras mieux seul. C'est une certitude.
 
- Mais ils étaient les piliers de votre civilisation ? N'y a t'il pas de leçon à sauvegarder ?
 
- Je ne réponds pas aux questions. Et puis tu me déranges durant mon dernier repas. Je vais mourir avant le mois suivant. Écoute-moi bien,voilà deux conseils et une vérité qui te seront utiles. Arrête de demander les réponses des autres, et cherche tes réponses. Impose-toi un code. Peu importe le quel. Si tu n'a pas de règles, ton esprit sera inconstant et incapable de s'élever. C'est un conseil que ton père devrait suivre. La rigueur est la voie. Et maintenant écoute bien cette vérité. Ensuite tu me laisseras une armure de samurai et nous nous quitterons pour cette vie. Plus de questions. Le pouvoir est un sabre. Voilà. Au revoir. "
 
Sur ce, Rama se lève et écarte les bras. Hao met quelques secondes à comprendre ce qu'il fait. Puis il ordonne à un ji-samurai de prendre ses mesures et lui donne une armure à sa taille. Le Brahmane la prend puis salue Hao. Il lui tend une pièce frappée, une monnaie gaijin inconnue du shugenja.
 
" - Gardez cette pièce, elle détruira ce que j'ai bâti. C'est l'heure maintenant d'affronter la mort. Ça a été un honneur d'être votre sensei. Vous êtes ma fierté. N'oubliez pas, le pouvoir est un sabre. Méditez dessus et vous serez le meilleur des dirigeants.
 
- Mais Sensei, ou all... 
 
Hao réalise qu'il allait poser une question. Alors il change de ton et devient plus ferme.
 
- Rama je vous ordonne de me dire ce que vous comptez faire.
 
Le visage du Brahmanes se fend d'un large sourire de fierté.
 
- Les sabres ne se mangent pas. Notre ennemi l'ignore. Je vais exploiter cette faiblesse et gagner cette guerre.
 
Hao reste coi. Il n'est pas plus avancé, mais au moins il a eu une réponse. Rama en profite pour s'éclipser. Avant de quitter la pièce, il regarde une dernière fois l'agent du renouveau. 
 
- Adieu Hao"
 

 
Chapitre 4 Le Général
 
Hao rejoint Tokujitsu Hiresh. C'est un très bon commandant mais il n'a aucun soutien magique. Hao trouve rapidement sa place. Il restaure la communication avec Miyako Seichi. Puis avec le soutien de Hiresh, il met en place plusieurs fausses rumeurs pour débusquer les traîtres et les loyalistes de l'armée. Il met de côté tout l'enseignement du Clan du Phénix pour se concentrer sur ce que l’école Soshi lui a appris.
 
Plusieurs pièges sont tendus. Des ordres de mission factices permettent d"attraper les informateurs ennemis. Il sait reconnaître toutes les techniques que ses adversaires utilisent dans ce genre de situation. Il a toujours un coup d'avance.
 
C'est une bataille immobile. Hao pourrait passer à l'attaque mais cela risquerait d'entraîner la destruction du col. Il va attendre le dernier moment et espérer une opportunité. Et l'opportunité se présente. La prêtresse Pachali les informe que Dame Asahina Yukiyo va tenter de déloger l'armée ennemie. Il faudrait que la résistance de Ishigaki soit moins imposante. 
 
Hiresh et Hao sont sur le mur en train de discuter. Ici ils sont à l'abri des oreilles indiscrètes. Hiresh sait déjà quoi faire. Il sort une petit carte et énumère sur les doigts ses décision et leurs arguments :
 
Image
 
" - Nous devons rejoindre Watashi. Kumar est en relation avec nous, il veut nous soutenir dans cette guerre. C'est l'occasion de lui donner ce qu'il veut. Ensuite on aménage rapidement la ville pour favoriser un assaut de l'intérieur. Comme ca, si nos ennemis prennent Ishigaki, nous pourrons reprendre plus facilement la ville. Enfin, à Watashi nous prenons l'avantage de la flotte fluviale. On a besoin de tes dons pour demander le rapatriement le plus rapide de nos navires a Watashi. Voila, qu'en dis-tu, Hao-San ?
 
Hao réfléchit. C'est un bon plan mais trop prévisible. Les armées Scorpion ont toujours une unité de saboteurs. Une ville cosmopolite avec du relief comme Watashi est du pain béni pour des shinobi. Ils pourraient infiltrer l'intérieur des murs durant la bataille pour exécuter les commandants. Hiresh ne s'est jamais battu contre des Scorpions.
 
- Oui Hiresh-San, c'est un bon plan, mais permet moi de te soumettre celui-ci. Nous restons à Ishigaki. Publiquement, on se sépare. On annonce que les Phenix et moi-même nous retirons à Tori no Machi, en accusant la durée du conflit. Avec mon armée, on ne va pas très loin. On passe le mur et on attend dans la forêt. Pendant ce temps, on réunit la caste des heimin qui nous est le plus fidèle, les forgerons. On les équipe et on les fait passer pour ton armée qui se retire à Watashi. Pendant ce temps, tes soldats se cachent dans le quartier des forges. Il est important que tu accompagnes les forgerons, pour la crédibilité. Lorsque nos ennemis quittent le col, on donne l'ordre à Kumar d'attaquer. Avec cette stratégie, quelle que soit leur décision, nous les prenons en tenaille.
 
Hiresh hoche la tête.
 
- Je dois admettre que c'est efficace. Mais utiliser de telles tromperies n'est-il pas contraire à votre, heu.. notre bushido ?
 
- Le Bushido est le code du Bushi, pas un traité d'art de la guerre."
 
La stratégie fonctionne. Aucune information n'a été transmise à l'armée, preuve que la purge des traitres a été efficace. Les forces de Watashi, celle de Hiresh et celle des Phénix prennent en tenaille les loyalistes. C'est la fin de la guerre civile. Hao a changé, il n'est plus l'enfant élevé par des Isawa, il est redevenu le Shugenja Soshi. L'ancien Hao est mort. Un autre renaît. 
 
" - Adieu Hao".
 
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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration (fin de l'Acte II)

Message par Thibor »

Récit 7 - La guerre a un goût de cendres
 
Akabashi est un ancien rônin du Clan du Lion, arrivé dans les colonies avec Matsu Musashi, le beau-frère de Shosuro Tokujitsu, depuis rappelé à Rokugan. Il est resté dans les Royaumes d’Ivoire pour servir son nouveau seigneur, développant ses talents pour l’assassinat et les missions impossibles. Les rumeurs courent depuis des années sur le développement d’une force spéciale de shinobis spécialisés dans les opérations dans la jungle, surnommés les serpents inébranlables...
 
Le corps marqué par les sévisses du lynchage et de l’interrogatoire, le rônin reste debout, impassible. Le général vient d'entrer, il s’évente avec son éventail décoré d'un mon Bayushi. Cela fait maintenant deux heures que le passage à tabac de Akabashi est fini, depuis il attend dans la chaleur étouffante de la tente des loyalistes.

 " - Alors, rônin, qui t'envoie ?
 
- La réponse est dans la question. Je suis rônin. Un homme de la vague. Je n'ai pas de maître, à part moi même.
 
- Pfff, comment en être sur ? Ne pas prendre le nom Tokujitsu ne veut pas dire que tu ne sers pas cette famille de traîtres. Que fais-tu là ?
 
- Je viens vous vendre mon sabre. Dans toute cette merde, je ne sais pas qui va me payer mon riz et ma courtisane."
 
Le Scorpion pouffe de rire. On devine facilement son sourire derrière son masque. Il agite la main et les samouraïs font entrer la prostituée. Elle n'est pas particulièrement belle, et les coups qu'elle a reçus n'arrangent rien.
 
- Ça fait un peu plus de deux ans que tu passes la voir régulièrement. Tu l'as toujours payée et traitée avec respect. Mais tu n'as jamais eu de rapport intime avec elle. Si tu voulais une dame de compagnie, tu aurais pu courtiser une geisha. Il y en a de très bien en ville.
 
- J'aime les femmes simples. Mais je ne vois pas ce que mes vices ont à voir avec ma proposition. Vous voulez mon sabre, ou vous allez enfin mettre fin à cette interminable parlote. Je suis un homme d'action, pas un courtisan.
 
- Amusant ! On ne torture pas les courtisans. J'ai souvent dû engager des mercenaires. Des heimin et des repris de justice. Je n'ai jamais eu a faire a une tel impertinence. Tu es un rônin de clan ?
 
- Lion.
 
- Lion !? Et tu n'es pas devenu Quêteur de mort, ton ventre n'a pas non plus les marque d'une tentative de seppuku. Serais-tu un lâche ? Que t'est-il arrivé ?
 
- Je suis devenu Rônin pour ne pas avoir à répondre à ce genre de question. Si j'étais lâche, serai-je ici à me faire chier avec vos questions et vos coups ?"
 
Face à la grossièreté de Akabashi, un des samouraïs dans son dos le frappe violemment avec le bo (bâton) qui s'est déjà abattu tant de fois sur lui depuis ce matin. Le coup est assez puissant pour mettre le rônin au sol. Le visage impassible, il se relève.
 
- J'ai dit coup ? Je voulais dire caresse.
 
Le Samurai lève son arme de bois, son mouvement est arrêté par un signe du général.
 
- Ça suffit. Cette mascarade a trop duré. Tu te moques de nous rônin. On a trouvé les équipements que tu t’apprêtais à voler. Un navire plein d'armes, de tissus et d'alcool. Tu n'es là que pour gagner du temps. Mais on n'apprend pas au singe à faire la grimace. Quand tu as été aperçu en ville, et que tu as osé demander un entretien, j'ai tout de suite subodoré une fourberie. On est le clan qui avons inventé ces stratégies. Tu pensais vraiment que nous allions tomber dans ce piège grossier ? Alors on t'a rossé, on t'a traité comme on aurait traité un mercenaire qui change de camp. Ton plan s'est retourné contre toi. C'est nous qui avons gagné du temps, suffisamment de temps pour dénicher ton butin et tes hommes. Ils sont tous prisonniers. Maintenant nous savons tous les deux comment ça va se passer. Je vais les torturer. Tes gars finiront par parler. Et vu le personnage que tu es, ils le feront plus facilement si tu es mort. Cependant, je sens que tu ne veux pas mourir. Quoique tu penses, tu es un lâche. Tu été Lion, tu te serais donné la mort si tu n’étais pas un lâche. Tu aurais pris le nom de Tokujitsu, si tu avais des convictions. Je vais te laisser une chance. Pour qui travailles-tu ?
 
- Quelle merde. Et après ? Tu me tueras.
 
- Effectivement tu n'es pas dupe. Et bien, tu vas faire un tour en cellule et réfléchir à ce que tu pourrais me proposer. J'ai tout mon temps, Atarashi est a nous."
 
Les samurais, un peu déçus, viennent ligoter le rônin puis le ramènent de l'autre côté du fleuve dans la grande demeure adossée à la caserne qu'ils ont réquisitionnée. Akabashi est alors suspendu par les mains dans la pièce où sont retenus les autres prisonniers, ses hommes et Raki, le heimin responsable de la ville. Tout ça pour lui. Akabashi a bien cru qu'il devrait renoncer à le sauver et exécuter le loyaliste.
 
Akabashi attend la nuit avant d'expliquer son plan à Raki. Puis après le changement de garde, ses hommes tuent les sentinelles pendant qu'il se détache. Ils se séparent en deux groupes. Un groupe escorte Raki à l'extérieur afin qu'il exécute sa part du plan. Akabashi et son jeune apprenti rejoignent Shi'lak'tichek qui, comme prévu, les attend au sous-sol. Ils ne croisent aucun habitant, le général a offert à ses hommes l'alcool réquisitionné. Il y avait peu de chance qu'ils le fassent, mais ça valait le coup d'y diluer du somnifère. La fortune sourit aux séparatistes.
 
Les deux hommes et le rat sont en train de préparer le bûcher. Le bâtiment est neuf, il brûlera bien. Avant de mettre le feu et emprunter le tunnel fraîchement creusé, le jeune apprenti interrompt Akabashi.
 
" - Nous devrions profiter qu'ils dorment pour tuer leur chef. Il faut être sûr qu'il ne s'en sortira pas vivant.
 
Akabashi regarde avec fierté son élève.
 
- Tu ferais un très bon samouraï.
 
- Mais ça n'a rien d'honorable, répond le fils d'eta.
 
- Tu sais ce que les bons samouraïs aiment plus que l'honneur ? La victoire."

Le général est mort, et toute la demeure, et la caserne brûlent. Des hohei s'en échappent, tordus et rendus débiles par la douleur du sang qui boue littéralement dans leur crâne. C'est un spectacle d'une rare cruauté, peu on le courage de l'observer, aucun ne peut soutenir cette vision sans difficulté. Aucun, sauf Akabashi. Il n'en tire aucun plaisir, il veut juste être sûr qu'il n'y aura pas de survivant. Etre sûr qu'il a la victoire.
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Récit 9 - Tranches de vie 
 
Saki
 Saki est dans la ville de Miyako Seichi au début du conflit. La cité est d'abord entre les mains des loyalistes. Pachali, qui détient en otage les familles des généraux Scorpion, négocie la libération de la capitale. L’échange se passe mal et le palais devient la scène d'un affrontement sanglant. Saki a eu la chance de ne pas participer à la bataille des couloirs hurlant. Dans les rues, il y a eu beaucoup d'émeutes et de vols. Elle a tout fait pour protéger son établissement.
 Ensuite la ville a été assiégée. Saki s'est arrangée avec des Todas pour être régulièrement approvisionnée en ressources de première nécessité. Les Scorpions ont utilisé la magie pour assécher la ville. Les temps étaient durs, mais l'eta les a surmontés sans grande difficulté.
  
Tokujitsu Yoru
Alors que la ville prend forme, les ravitaillements s'interrompent. En relation avec Akabashi, Yoru le prévient du problème. Le ronin prend en charge toute la situation. Rapidement des eta, que Yoru n'avait jamais vu, assurent l'approvisionnement. Des nouvelles inquiétantes du reste de Aibori Masuku créent un vent de panique dans les colonies. Le soir même le village subit une attaque de l’extérieur. Les attaquant ne semblent viser que les loyalistes. Personne n'arrive à les identifier, ils emportent leur corps. Des témoignages troublants rapportent qu'ils ne seraient pas humains.

Le lendemain, on peut apercevoir des signes de cette mystérieuse armée. Ils rôdent encore autour du village. La peur unit les habitants, le débat loyaliste ou séparatiste est complètement gommé. Pourtant Ganki no mura ne subit pas d'autre assaut et les réapprovisionnements se font sans problème. Après plusieurs semaines, toute trace de conflit a disparu. La guerre civile est terminée.
  
Tokujitsu Tetsuko
Tetsuko est au courant de la trahison de Tokujitsu peu avant que la nouvelle n'arrive à Aïbori Masuku. Ses alliés ailés lui ont soufflé les messages portés par les courtisans. Elle profite de cette avance pour charger les Shugenja potentiellement loyalistes d'un projet qui les distraira suffisamment pour qu'ils n'aient pas vent de cette histoire avant au moins plusieurs mois. Elle les charge de créer des glyphes uniques et complexes au fond du complexe du dojo souterrain. Ceux-ci permettront de stopper l'influence des Royaumes des Déchets, et d'avoir dans la montagne de l'observatoire, une expression de la magie similaire à l'Empire d'Emeraude.

Puis en prenant grand soins d'éviter toute suspicion, elle charge les Hsigo de porter un message à ses alliés. Malheureusement, les esprits qu'elle a sous la main sont faibles et leur capacité cognitive trop peu développée pour retranscrire ses mots. Elle prend alors les papiers les plus légers qu'elle ait, y note l'avertissement à l'attention, de Saki, de Yoru et de trois ou quatre autres. Puis elle charge les faibles Hsigo de porter leur message. Elle a bien conscience que cela a peu de chance de fonctionner. Mais elle ne peut pas procéder autrement sans prendre le risque d'impliquer les Shugenja sensei loyalistes. La guerre civile qui s'annonce ne laissera aucune chance aux séparatiste si la magie s'en mêle.

Quelques jours plus tard, elle apprend que ses messagers ont échoué. Aucun d'entre eux n'a réussi à porter son message. Aucun... à l'exception d'un seul. Akabashi a pu être mis au courant. Tetsuko sourit. Si Akabashi sait... la guerre sera gagnée. Plus confiante que jamais, elle retourne dans les profondeurs du dojo, non sans envisager de développer un jour la technique de messagerie utilisée désormais par les Phénix.
  
Shi’lak’tichek 
Samurai toujours triste (Akabashi) venu expliquer situation. Peau rose ami en guerre contre peau rose en casque. Nezumi aider ami. Attaquer village pour tuer peau rose en casque. Rester caché. Prendre le manteau de la nuit. Mais peau rose ami met casque. Idée ! Idée ! Quand Demain attaquer, tribu Nezumi oublier bisbilles. Faire tribu unique. Alors si Nezumi être Demain de peau rose, alors tribu peau rose oublier bisbilles. Nezumi faire très peur à Ganki no mura. Peau rose trembler ensemble ! Bisbilles oublier. Nezumi perdre guerre mais gagner guerre. Maintenant Nezumi aider Samurai toujours triste à gagner autre guerre
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Miyako Seichi, la cité sacrée, capitale de Aïbori Masuku

 ImageImage
 
Miyako Seichi est une très belle ville, située sur le plateau des Brillants, l’ancienne maison régnante Ivinda. Les quartiers sont séparés par des canaux dont l’eau toujours fraîche arrive d’une rivière prenant sa source dans les montagnes au nord. Le plateau est très bien défendu et la cité est fortifiée. Ancienne capitale d’un des Royaumes d’Ivoire, c’est aujourd’hui la capitale de Aïbori Masuku, les provinces du Masque d’Ivoire.
 
Guide touristique édité par le Ministère des Affaires économiques et du Commerce,
 diffusion autorisée par Ji-Zeni, haut magistrat
 
I : Quartier des Kshatriya
 
Ancien quartier de la noblesse de la cité au temps de la gloire des Royaumes d’Ivoire, il est aujourd’hui habité par la noblesse venu de Rokugan comme par les survivants de celle des Ivinda. Principalement composée de belles maisons et d’immeubles agréables, il abrite également dojos et lieux martiaux.
 
II : Quartier des Shudra

Le plus éloigné du palais, le quartier des serviteurs abritent les shudra, la caste des serviteurs Ivinda, et les hinins. Les maisons y sont plus petites, moins bien entretenues, bien qu’un effort de réhabilitation important soit mené depuis des années à l’initiative de Shosuro Tokujitsu.

III : Quartier du Joyau
Le quartier des ambassades abritait un palais, celui de l’ambassadeur de Medinaat al-Salaam, déjà à l’époque du Rajah. La famille Tokujitsu a encouragé l’installation des dignitaires dans le quartier, ce qui fait que les visiteurs les plus réguliers, qui ne logent pas au palais mais souhaitent disposer d’une demeure à l’année, y ont installé un pied à terre.
 
IV : Quartier des Brahmanes
 
Du temps de l’apogée des Royaumes d’Ivoire, le quartier abritaient des centaines de religieux. Aujourd’hui ils ne sont plus qu’une poignée, et le quartier est devenu cosmopolite, un des plus vivants de la cité sacrée. On y trouve de nombreux restaurants et salons de thé, dont les locaux ont rapidement adoptés l’usage.
 
V : Quartier du Marché
 
Un des quartiers les plus animés de la ville. On y trouve en permanence un gigantesque marché couvert, dont les bruits et senteurs débordent largement des frontières du quartier. Les visiteurs s’étonnent la première fois d’y trouver aussi bien du saké venu de Rokugan, des fromages Todas, des bijoux Ivinda que des tissus précieux de Medinaat al-Salaam. Incongruité des lieux, en plein cœur du quartier, une place disposant d’un seul accès par-dessus les canaux l’encerclant, faisait office de tribunal. Selon les anciennes coutumes, totalement abolies aujourd’hui, les condamnés y étaient écrasés par un éléphant sacré ! C’est là que Shosuro Tokujitsu, son auguste frère et le héros de l’Empire Nendo ont défait le sinistre piège tendu par les anciens dirigeants de la cité, et ont permis à Miyako Seichi d’être à nouveau admirée à travers le monde connu.
 
VI : Quartier des Temples
 
Les Ivinda ont des centaines de dieux, et la cité sacrée se doit de disposer de centaines de temples. Certains sont récents, importés par les Rokugani qui dirigent désormais la région. Un gigantesque temple des Mille Fortunes domine désormais le quartier, et on peut également y trouver un bâtiment intriguant pour les étrangers à la province, le siège de Seimei, la Voie du Renouveau, la religion syncrétique née à Miyako Seichi et qui se développe désormais dans les Royaumes d’Ivoire.

VII : Quartier de Kali
 
Depuis la Guerre contre les Destructeurs, le quartier est maudit, et encore aujourd’hui personne n’y habite. Les Tokujitsu ont fait raser les bâtiments, et entrepris la création d'une grande académie d'art syncrétique sous l'égide d'Asahina Yukiyo.
 
VIII : Quartier des Loisirs, ou Ikebukuro
 
Shosuro Tojujitsu a beaucoup investi pour redonner son lustre d’antan à la cité sacrée de Miyako Seichi, et le quartier des loisirs en est le parfait exemple. Pièces de théâtre Rokugani côtoient spectacles Ivinda ou Ra’Shari tandis que camelots et vendeurs ambulants parcourent les rues qui ne dorment jamais. La Dernière Étoile, la maison de thé la plus renommée des colonies, où l’on peut déguster les meilleurs thés de Rokugan, importés spécialement depuis Ryoko Owari Toshi, peuvent y être dégustés, pour un prix prohibitif bien entendu…
 
IX : Quartier de la Garde :
 
Comme son nom l’indique, ce quartier abrite les casernes des troupes défendant la province de Kitanokuni. On y trouve notamment le dojo de la garde personnelle du daimyo, composée uniquement de femmes, mais plus étonnant, à part égale entre guerrière Kshatriya et samouraïs-ko.
 
X : Le Quartier du Palais
 
Le cœur de la cité abrite un palais immense, où vivent Shosuro Tokujitsu et ses proches, mais également les centaines d’administrateurs qui gèrent l’immense territoire de la famille Tokujitsu. Il est le siège de la magistrature impériale, et de nombreux ministères mis en place par les Rokugani face à l’essor de la région. Le palais est décoré par des milliers de gravures et statues, représentant pour la plupart des légendes Ivinda, mais au fil des années l’intérieur est peu à peu aménagé et un jardin zen importé de Rokugan y cotoie une chapelle dédiée à Vishnu.
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration (début de l'Acte III)

Message par Thibor »

Et maintenant que l'Acte II est terminé, à quoi vous jouez?
                                                                             Un fan

C'est une bonne question jeune padawan. Et la réponse est à la fois simple, et compliquée. Comme la vie quoi. Il y a désormais deux jeux en un, intimement liés. Avant toute chose, on continue la campagne "l'âge de l'exploration" avec l'Acte III - La Terre. On continue à jouer une fois par semaine, soit nos personnages principaux soit des PNJs de notre maisonnée. Normalement un scénario dans le jeu correspond à une année dans le jeu, histoire de faire avancer la stoyline et de faire partir à la retraite la première génération des personnages, remplacés par leurs enfants, neveux, etc... Ainsi Shosuro Tokujitsu se retirera bientôt (plus ou moins, il ambitionne quand même de devenir empereur des Royaumes d'Ivoire, donc ne vous inquiétiez pas, il reviendra... :rock ). Et donc je me retrouve avec deux personnages principaux, les deux filles de mon précédent perso, une courtisanne à la tête de la Famille Tokujitsu, l'aînée, et la cadette, mi-ninja, mi-shugenja et re mi-ninja derrière. Mais je vous laisse les découvrir en jeu.

Et le deuxième jeu? Vous faites une belote tous les quinze jours?
                                                                            Un fan jaloux.

Non, jeune imbécile, on fait bien mieux. On a écrit notre jeu de stratégie, largement inspiré du jeu Seed of War, version L5A. Actuellement et pour résumer il s'agit de jouer une faction, gérer des terres, des "actifs" (des commerces, des temples...), des réseaux (pèlerinages...) et surtout des relations diplomatiques. Quelques chiffres:
- une cinquantaine de factions dont 12 gérées par des PJs (il y a 12 joueurs sur cette partie, et le même MJ que sur le jdr)
- plus de 120 provinces/territoires, tous colonisables, exploitables, exploités, visibles sur une magnifique map réalisée avec amour à partir des infos officielles, et digne des plus grands illustrateurs
- un système de construction et gestion que tous les wargamers nous envient
- un système de guerre et de conflit en cours de création
- un discord dédié, avec ses chans privés, ses intrigues, ses coups bas, ses messages drôles et émouvants, ses incompréhensions...
- un MJ surbooké et surmotivé
- une prévision de 10 tours de jeu pour tester le système, à raison de 7/10 jours par tour
- des google Sheets d'une qualité rare pour gérer nos provinces, avec un codex des factions, des provinces, des ressources nombreuses et variées accessibles aux joueurs

Et l'intérêt de tout ça? Ca m'a pas l'air d'avoir vraiment de liens si?
                                                               Un fan jaloux, et aigri...

Et bien si, camarade au lobe frontal atrophié, parce que les actions dans la campagne de jdr influe Senso no Tane (le jeu de stratégie) et vice-versa. Un exemple, lors du mariage de Tokujitsu Kunihime lors d'un scénario, un des joueurs de Senso no Tane a traitreusement incité le MJ à tuer quelqu'un pour me mettre dans une situation délicate, et lors de la dernière partie, dans le sens inverse, nos actions lors de la partie auraient pu changer une partie de la map de Senso no Tane.

Plus d'infos sur le système de jeu de Senso no Tane dans un prochain post. Il sera difficile de rendre l'intérêt de la partie stratégique du jeu dans ce récit de campagne, une grande partie étant secrète, réglée en privé avec les joueurs, etc... mais j'essayerai de présenter les évolutions les plus importantes.

Image
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration (début de l'Acte III)

Message par Thibor »

Premier scénario  de l'Acte III de la campagne, il sert d'introduction et de remise en route pour la partie. Il met en scène les trois personnages principaux, Shosuro Tokujitsu, Nendo, désormais Magistrat de Jade et Zankoku, qui se fait maintenant appeler Mujitsu.
 Image

 1184. Deux mois après la guerre civile, Mujitsu [HRP: la nouvelle identité de Zankoku, le frère de Shosuro Tokujitsu] est le premier à rejoindre la province du Masque d’Ivoire. Il traverse les provinces dirigées par le Clan du Crabe pour rejoindre le grand désert Ra’shari avec une caravane composée pour moitié de Rokugani et de nomades. Elle est dirigée par Saburo, le maître espion de la Famille, qui continue à explorer les terres gaijin au nom de son daimyo.

 Mujitsu se présente. Il porte un nouveau masque, sous un grand chapeau aux nombreux papiers de riz qui portent prières et vœux. Saburo le reconnaît à sa voix. Il lui demande où est Shosuro Tokujitsu mais Mujitsu lui répond avoir traversé l’Outremonde pour revenir et protéger son frère de sa présence. Saburo lui raconte que les événements à Rokugan ont déclenché une guerre civile, remportée par les fidèles des Tokujitsu au prix de lourdes pertes. Aïbori Masuku a tenu bon. Il lui apprend la mort de Asahina Yukiyo, la femme de son frère, et celle d’Isawa Gaiinbu, la femme de son fils, et fille du daimyo des provinces Phénix, au nord des terres Tokujitsu.

 Mujitsu le questionne sur le Temple du Tigre Blanc. Saburo lui avoue son échec mais lui dit qu’un rônin, Otoshigo, affirme l’avoir trouvé et souhaite offrir la localisation du lieu à Zankoku. Mais la guerre civile a éclaté et il a combattu du côté des forces Tokujitsu. Saburo a mené son enquête sur lui, et il a appris qu’il s’agissait d’un ancien Yoritomo. Pour le maître des espions, c’est un menteur et un pirate. Il devrait trouvé à Shiro Uragi normalement.

 Il fait la traversée avec Saburo et ses hommes, et Mujitsu se rend compte qu’il est sous une protection constante, un bushi ne le quittant jamais. Des rumeurs courent très vite sur lui, et notamment sur les cris d’un singe, invisible, qui semble le hanter. Une fois de retour sur leurs terres, Saburo s’improvise yojimbo après avoir donné ses ordres. Ils font route jusqu’à Shiro Uragi où Mujitsu espère retrouver sa femme, Haruko. Elle n’est pas encore rentrée dans les colonies, du moins à la connaissance de ses serviteurs. 

 Il en profite pour aller rencontrer Otoshigo. Il joue au go avec Hao, le fils de Zankoku. Mujitsu leur fait parvenir un message pour les voir en privé, leur révélant sa véritable identité. Zankoku le questionne sur le Temple du Tigre Blanc et Otoshigo affirme pouvoir briser les sceaux pour y pénétrer. Il leur rappelle qu’il est mort officiellement et que son identité doit rester secrète. Les deux shugenjas sont intrigués par l’esprit invisible sur l’épaule de Zankoku. Ce dernier fait apparaître le macaque aux défenses d’éléphant, un symbole de l’Outremonde pour Hao, du Champion d’Onyx pour Zankoku. Hao lui demande de se soumettre à un examen complet, ce qu’il accepte. Plusieurs jours passent et Zankoku se rend compte que tout le monde avait fait son deuil, rapidement, très rapidement…

 Le navire transportant Shosuro Tokujitsu arrive à Mizube no Mura. Il sait que de graves événements ont frappé ses terres, mais souhaite faire bonne figure devant son peuple et parcourt le marché, prenant le pouls de son peuple. Il est rapidement rejoint par des gros bras qui travaillent pour Manolo. Ils le conduisent jusqu’au domaine que gère le protégé de Nendo. C’est ce dernier qui l’informe de la mort de sa femme, qui s’est fait jigai suite à la mort de son dernier-né, assassiné par les loyalistes. Shosuro Tokujitsu reste totalement impassible, immobile comme une pierre. Il exige une escorte pour Miyako Seichi et Manolo se retire, le prévenant qu’une bougie sera allumée quand tout sera prêt, pour respecter sa peine.

 Shosuro Tokujitsu décide de rentrer par la route, à cheval, pour que tous le voit. Il ne décroche pas un mot jusqu’à Youtonjou où Tokujitsu Ondori, son karo, demande à le recevoir. Pendant ce temps Mujitsu enquête sur la mort de sa belle-soeur, et s’étonne que Pachali, la devadasi, règne sur une Miyako Seichi refermée sur elle-même.

 A Youtonjou, de nombreux heimin sont sur le bord de la route, et tendent de nombreux mets sur le passage de Shinsei Tokujitsu. Ninmei est parmi eux. Le daimyo est reçu dans le nouveau kyuden bâti par Tokujitsu Ondori. Il lui demande de lui raconter la fin de sa femme. Elle lui dit que son comportement avait changé depuis son départ, mais que c’est grâce à elle que la province a été sauvée par ses actions lors du siège. Elle lui raconte les grandes lignes de la guerre civile, mais surtout que Zankoku est tenu pour responsable de la plupart des peines qui ont suivi. Il a été décidé de ne pas l’honorer lors de la grande cérémonie qui viendra pour se remémorer les victimes. Selon Tokujitsu Ondori, un grand nombre de Rokugani habitant la province ont été choqués par les derniers événements, et il faudra des symboles pour prouver l’attachement de la famille Tokujitsu à l’Empire. Elle l’interroge ensuite sur son époux, Nendo, et il lui apprend qu’il a rejoint la Magistrature de Jade en récompense de ses actions lors de la Cour d’Hiver. Il ne tardera pas à rejoindre les colonies. Elle le questionne sur la loyauté de son époux, et Shosuro Tokujitsu la rassure. Nendo est fidèle à son seigneur, et lui à l’Impératrice.

 Mujitsu et Saburo le rejoignent le lendemain. Ils discutent du décès de Yukiyo, et Zankoku assure à son frère qu’il se tiendra à ses côtés s’il souhaite se venger. Saburo veut parler en privé à Tokujitsu mais ce dernier insiste pour que Zankoku soit présent, il peut et doit tout entendre. Selon le maître des espions, un métamorphe, un homme-tigre, était présent à la capitale et serait responsable de la mort de son dernier-né. Il a fui la région selon les mages de Medinaat-al-Salam que Pachali a recruté pour le traquer. Saburo a échoué à l’arrêter, mais affirme qu’il ne peut plus se cacher comme auparavant, ses yeux restent ceux d’un tigre.

 A Rokugan, Nendo s’est rapproché d’un shugenja dans le cadre de sa formation de magistrat de Jade, Kitsuon. En dehors de ses prières, celui-ci a le désagréable défaut de bégayer sur chaque mot qu’il prononce. Il passe deux longs mois en procédures administratives, à rencontrer juges et anciens Magistrats, et à rapidement trouver le temps long. Il finit par comprendre qu’il pourrait y passer des années, alors que son devoir l’attend dans les colonies. Il demande à pouvoir repartir au plus vite, ce qui lui est accordé s’il obtient l’autorisation de son daimyo.

 Le lendemain, un shugenja Isawa vient à la rencontre de Shosuro Tokujitsu. Il fait partie des quelques lanceurs de sorts capables de communiquer avec Rokugan et lui indique qu’il a une communication en attente. Le daimyo fait signe à son escorte de se retirer et le shugenja Phénix entre en communication avec Nendo. Le junshin informe le daimyo qu’il est officiellement magistrat de Jade et pense qu’il est impératif pour lui de revenir dans les Colonies pour les protéger des créatures surnaturelles. Nendo prend bien soin de rester vague sur l’identité des créatures, craignant vraisemblablement qu’un des deux shugenja participant au sort ne retienne des informations. Shosuro Tokujitsu donne son accord à Nendo pour revenir au plus vite dans les Colonies. Alors que deux shinobi coupent court à la conversation côté Nendo, celui-ci s’excuse longuement de fausser compagnie à son daimyo avant que la fin de sa phrase ne soit interrompue par la décapitation du shugenja. Suite à quoi, Nendo dégaine et s’interpose entre les assaillants et Kitsuon. Les shinobi sont visiblement là pour Nendo car ils ignorent le shugenja bègue. Après une brève échauffourée, les shinobi s’enfuient. Nendo en tire la conclusion qu’il s’agissait d’un avertissement qui lui était adressé par le Scorpion.

 A Watashi no Mura, Tokujitsu est accueilli par Tokujitsu Kumar, le dirigeant Ivinda de la ville. Le soir, une pièce de théâtre racontant la Guerre Civile lui est présentée, ce qui perturbe le daimyo en deuil. Une fois de plus, il réalise que son épouse était excessivement appréciée, même par le public Ivinda de la dernière cité autonome. Saïki, également, était très appréciée. L’auteur, semble-t-il, a ajouté de la romance à chaque scène car Saïki et Yukiyo, tels qu’ils sont dépeints, semblent être amants. Une fois la représentation terminée, Shosuro Tokujitsu remercie son hôte. Celui-ci lui indique que là d’où il vient, un rituel permet d’accompagner les morts pour qu’ils réalisent leur dharma. Il se propose de sacrifier cent chèvres pour guider Yukiko vers sa vie future, ce que le Masque du changement accepte. Il assiste ainsi quelques temps plus tard au sacrifice des animaux. De l’autre côté du fleuve, Shosuro Tokuijtsu peut apercevoir Hanjou no Mura.

 Pendant la cérémonie, Mujitsu et Saburo traversent le fleuve, à Hanjou no Mura, une des plus récentes des cités de la province. Mujitsu se rend auprès de Tokujitsu Tokiko, en charge de la cité. Elle a un message pour le daimyo, et la personne responsable des procédés surnaturels. Il y a un temple dans la forêt, et ce dernier pénètre dans les rêves des gens, les attirant. Ils ne sont pas entrés à l’intérieur mais Tokujitsu Tokiko craignant une influence néfaste, la fait sceller et garder. Elle refuse que qui que ce soit s’y rende sans l’autorisation du daimyo. Zankoku retourne chercher Shosuro Tokujitsu. Ce dernier reste avec Tokiko qui essaye de le faire réagir quant à la mort de sa femme, mais il reste de marbre.

 Pendant ce temps, Mujitsu explore le temple de l’illumination rapide. Les portes sont ouvertes sur une mezzanine qui fait le tour d’une pièce carrée. Les murs sont couverts de kanji Rokugani: “cherchez votre propre chemin, je rejette toute autorité extérieure, mon chemin est le bon c’est pourquoi il est vrai, etc.”. Le shugenja communique avec les kamis. Le temple a été épargné par la purge de Kali-Ma. Il entre en contact avec un puissant esprit, un chat doré. Ils parlent de la religion Fudo, une antique secte disparue depuis un millénaire de Rokugan, et qui a eu ses lettres de noblesse dans les Royaumes d’Ivoire lorsqu’ils ont été chassés de l’Empire d’Emeraude. L’esprit demande à ce que la religion Fudo soit de nouveau acceptée dans la région, et que les portes du Temple soient officiellement ouvertes. Ils ont de nombreux ennemis, le pouvoir en place comme le Premier Dragon, Pan’Ku. Son retour a précipité le retour du Temple et de ses gardiens. D’un commun accord, le daimyo et le rônin s’accordent pour laisser les portes du temple ouvertes. En échange, l’esprit reconnaissant accorde et accordera des visions à Mujitsu. La première d’entre elles concerne Saburo, qui est condamné à sombrer sous l'influence de P’an Ku.

 Ils continuent leur route vers Miyako Seiki et le cœur de leur domaine. Ishigaki est désormais une ville industrialisée. Ses rues qui ne désemplissent ni ne dorment jamais sont protégées par des patrouilles Tokujitsu et Phénix. Ils ne s’arrêtent que quelques heures pour se restaurer et faire reposer les montures.

 Miyako Seichi, enfin. Shosuro Tokujitsu entre dans la salle du trône où l’attend Pachali, qui ne dit pas un mot alors qu’il se rapproche. Lorsqu’il est près du trône, elle se lève et le daimyo la salue, bien plus profondément que l’étiquette ne l’exige. Pachali s’écarte légèrement pour permettre à son seigneur de s’asseoir. Elle ordonne aux autres de quitter la pièce. Une fois seuls, elle ordonne à Shosuro Tokujitsu de se lever. Ce n’est pas l’heure de se reposer, lui dit-elle. Nombre de gens sont morts par ses décisions et il est temps d’y faire face. La discussion s’envenime, alors que le veuf éploré réagit par colère aux propos de la prostituée sacrée. Celle-ci insiste : est-il un samouraï, esclave d’une nation qui l’a trahi, ou est-il un homme qui aura la force d’aller jusqu’au bout de ses décisions ? Pour elle, la vengeance n’est pas la voie d’un homme fort mais celle des faibles et des aveugles. Pachali sort de son sari un journal, celui de Yukiyo, qui révèle que son ennemi est Nendo. Elle lui dit que selon ses espions son ennemi est un homme tigre. Que selon le reste des habitants de la province, son ennemi est le Scorpion. Des ennemis il en a des centaines. La vengeance dans ces conditions est un effort vain.

 Shosuro Tokujitsu hurle, enfonce son wakizashi dans le mur à côté de la tête de la prêtresse et le brise. La prêtresse porte le coup fatal en lui disant, s’il n’en avait pas déjà conscience, que c’est son absence qui l’a tuée. Il s'effondre à genoux, rejetant son masque, et fond en larmes. Pachali oscille entre paroles de réconfort et d’autres le poussant à la colère, avant que sa haine et sa culpabilité ne s’apaisent enfin dans une étreinte brève et désespérée. Shosuro Tokujitsu, dans la douleur et le désespoir, laisse derrière lui sa précédente identité, celle de samouraï, de serviteur, pour devenir un daimyo, le seigneur d’une terre en devenir. Pachali a parié sur un homme qui deviendrait empereur des années auparavant, et elle compte bien obtenir son dû.

 Le Temple du Tigre Blanc, apprend Pachali à Shosuro Tokujitsu et Mujitsu, a été découvert par un jeune rônin du nom d’Otoshigo. Elle a pour l’instant refusé de recevoir le samouraï qui cherchait à lui présenter le Temple en cadeau. Elle sait qu’il s’agit du fils aîné de son daimyo, tout illégitime qu’il soit. Elle craint de ne devoir le faire exécuter. Le Masque du changement hésite sur l’attitude à adopter par rapport à Otoshigo. Quelques jours plus tard, ils ont une longue discussion, où Shosuro Tokujitsu reconnaît sa paternité, mais dit qu’il ne pourra pas le reconnaître officiellement comme son fils. Il sera reconnu comme le fils de sa sœur, Tatsumi. Il tempête et souhaite réparation pour ces années perdues. Son père lui promet qu’il sera traité comme son fils, car en ses veines coule son sang. Mais il devra prouver sa valeur dans les années à venir, car s’il lui offre une opportunité infinie, la naissance d’un nouvel empire, plus grand et plus puissant que l’Empire d'Émeraude, et la possibilité d’en devenir un acteur majeur, cela aura un prix.
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration (début de l'Acte III)

Message par Thibor »

Avant le prochain résumé de partie, quelques lignes sur un des PNJs de la campagne géré par le joueur de Yogo Zankoku / Mujitsu, le samouraï tsuru, Zato, et ses recherches au fil des années pour trouver le plus grand forgeron du monde. Cela vous permettra de mieux comprendre certains enjeux de la prochaine partie.
 
Historique de Zato

Zato était un jeune tsuru impétueux lorsque les katana furent inventés. Sa mémoire lui jouant des tours, il ne se rappelle plus qui a forgé le premier, il se rappelle en revanche une controverse à ce sujet entre Grue et Crabe. Il se rappelle surtout des rires des kenku, qui s'esclaffaient de la maladresse des hommes à tenter de reproduire leurs chefs-d’œuvre pour finalement n'obtenir que des katana.

Quoi qu'il en soit, il est indéniable que le vénérable change-forme a beaucoup vécu. Sa rencontre avec Haruko et Zankoku remonte à quelques années après leur mariage, alors qu'ils s'étaient arrêtés au bord d'un étang pour se reposer durant un de leurs voyages. Malgré sa mauvaise vue, le volatile avait remarqué l'ombre d'Haruko qui révélait sa vraie nature. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait une kitsune et un humain ensemble, mais cela faisait longtemps. Il se rappelait ainsi très clairement d'un fringuant samouraï du clan de la Grue et de son épouse kitsune et se prit à espérer que les jeunes amoureux qu'il avait sous les yeux connaîtraient au moins autant de bonheur que ses précédents camarades d'aventure.

Quelque part, un grand rocher blanc soupira pendant son sommeil. Ailleurs, un rat qui marchait sur ses pattes arrières sursauta et fit plus attention de ne pas réveiller la déesse de la forêt endormie. Il en était persuadé, il avait trouvé une piste...

Le tsuru se prit d'affection pour les amoureux, qui affectionnaient la sagesse qu'apportait son grand âge. Au fur et à mesure des années, il se fit plus présent dans leur vie, les époux emmenant même leurs enfants en pèlerinage à sa rencontre, avant qu'il n'accepte de rejoindre leur maisonnée.
 
1178 Cherche un Maître Forgeron

Zato vit avec son épouse [Ndlr: Cela mériterait un texte complémentaire, puisque Zato a épousé Grande Faim, un esprit serpent qui vit dans la jungle inexplorée ou presque des provinces gérées par les Tokujitsu]. C'est un couple très particulier. Ils se contentent d'être ensemble. Il est à ses coté lorsqu'elle chasse, elle est à ses cotés lorsqu'il s'exerce a la forge. Il lui apprend les secrets de la nature. Elle lui apprend à méditer. La nuits ils parlent, ils s’échangent des contes philosophiques, des récits sur les origines du monde et parfois de simples anecdotes amusantes.

Un soir, Zato interroge son épouse. Il lui demande où trouver le plus grand forgeron des Royaumes d'Ivoire. Elle refuse de lui en parler. Elle sait que si elle lui dit, il partira à sa recherche, il partira loin d'elle. Zato est compréhensif. Leur quotidien reprend. Mais quelque chose est différent. Quelque chose qui n'est perceptible que par les deux amoureux. Le refus a créé une fracture.

Alors Grande Faim interroge son époux. Elle peut lui donner la réponse à sa question, mais est-il suffisamment convainquant lorsqu'il jure qu'il reviendra ?

Il sait qu'il n'a pas su convaincre sa femme, mais elle lui donne tout de même les informations. A époque des Royaumes d'Ivoire, il y avait une Maison qui était réputée dans la forge. Elle avait été créée suite à leurs fantastiques créations de bronze, la Maison Peetal. D'après la légende, leur chef était le meilleur forgeron que la terre est portée. Les dieux eux-même étaient impressionnés par son talent, et il reçut une bénédiction. Chaque fois qu'il mourrait, il se réincarnait avec son expérience et son talent intacts. La Maison a été détruite bien avant la purge. Grande faim ignore pourquoi, déjà les hommes ne parlaient plus aux créatures de la terre. Mais elle pense que Le Maharaja doit toujours avoir à ses cotés le maître forgeron. En tout cas, il conserve les armes sacrées forgées par chacune des réincarnations.

Tsuru fait alors son sac et part pour la capitale gaijin des Royaumes en ruine. Son épouse le regarde partir avec une profonde tristesse et une inquiétude plus grande encore.
 
1179 Cherche un Maître Forgeron

Zato ne peut infiltrer la cour du Maharaja sous l’apparence humaine qu'il maîtrise. Il doit apprendre à prendre une autre forme, plus gaijin. Il y parvient avec un long travail de méditation. Le plus difficile étant de conserver sa forme. C'est cependant le seul moyen d'approcher les lames sacrées et d'en apprendre plus sur elles. Il n'est pas convaincu par sa nouvelle apparence mais elle suffit pour faire illusion quelques temps. Pendant un an, il travaille d’arrache-pied dans les forges de la ville pour se faire remarquer. Finalement, il est repéré par un maître forgeron. Il accepte que le vieux samurai travaille dans la forge royale à condition qu'il lui révèle sa véritable forme.

1180 Cherche un Maître Forgeron

Zato travaille dans les forges légendaires du Maharaja. Il doit parvenir à forger une lame extraordinaire s’il veut pouvoir rencontrer le grand maître. Sa lame est exquise, peut-être sa plus belle réussite. C'est un Tashi. Comme promis, il va rencontrer le grand maître après avoir officiellement offert son œuvre au Maharaja. Durant la cérémonie, le dirigeant sacré n'est pas visible, on devine seulement sa silhouette derrière des rideaux de soie fine. Son porte parole annonce alors au vieux Tsuru que le grand maître forgeron a été fatalement blessé durant la purge. Il a du se réincarner quelque part dans les Royaumes d'Ivoire. D’après les calculs des astrologues et des savants, il devrait avoir 6 ans et une tache de vin en forme de plume sur la joue. Le porte parole se prépare alors à annoncer la suite des événement, peut-être une captivité, ou quelque magouille politique, mais Zato n'a pas le temps pour ça, il en a perdu assez. Il salue le monarque, se transforme en grue et prend son envol par la fenêtre.

1181 Cherche un Maître Forgeron

Le Royaume est grand et il est très compliqué de retrouver un enfant de six ans. Zato va devoir franchir des lieues et des lieues sans jamais prendre le temps de s’arrêter. Malheureusement, les forces du Maharaja ont retrouvé l'enfant avant le tsuru. Il est à l'ouest de Aeries, une colonie Grue. C'est sa chance. Il sabote leur navire, les Kshatriya vont devoir passer par l’intérieur des terres. Il se font passer pour des marchands, ils ignorent qu'il sont traqués par le vieux samurai. Zato hésite encore entre les pousser petit a petit vers la province, ou les massacrer maintenant et récupérer l'enfant.

1182 Cherche un Maître Forgeron

Zato influence les Kshatriya. Il facilite leur trajet vers Aïbori Masaku. Et il met des indice dissuasifs pour qu'ils ne s’éloignent pas de cette route : de fausses traces de bêtes sauvages, des rumeurs de pilleurs, des lueur de camp dans la nuit, etc. Ce petit jeu demande beaucoup de patience, les Kshatrya n'ont pas l'air pressé. Tout semble bien se passer mais un jour alors qu'ils traversent un col, des pilleurs Ra'shari provoque un éboulement. Une immense roche roule jusqu'au forgeron. Zato a juste le temps de piquer vers la pierre et reprendre forme humaine pour la retenir. Il parvient à sauver le précieux forgeron. Maintenant il n'est plus utile de se dissimuler et il confesse au groupe ses motivations. Le petit groupe n'ayant pas vraiment le choix, accepte l'aide de Zato.

Une relation étrange se crée entre le samurai et les Kshatriya. Tantôt ils réagisse comme des captifs contraints par la force des choses de suivre le Rokugani, tantôt une certaine complicité face à leur but commun, la protection de l'enfant.

L'enfant est très silencieux, il médite énormément et parle peu. Ses protecteurs expliquent qu'il est en train de se souvenir de ses vies passées et que cela peut prendre beaucoup de temps.

1183 Installe une forge à Shiro Uragi

Ce n'est pas la première foi qu'il se fabrique une forge. Il y en a déjà une à Shiro Uragi, mais elle est optimisée pour la production en masse de fusils et se trouve à l’intérieur du fort. Cela ne convient pas à une forge d’excellence. Il manque de l'air et de la lumière. Il investit donc l'un des balcons pour construire un bâtiment en bois traditionnel. Les dieux semblent prendre part au projet et la forge semble parfaite. Zato en est très fier, il a l'impression que c'est son grand œuvre. Au cour de l'année, l'enfant sort de son état méditatif et commence son travail dans la forge encore en construction. Zato, investi d'une mission paternelle, l'approche et le conseille. Les armes Ivinda ne valent pas celle des Rokugani, il tente de lui enseigner les base de la technique du pliage de l'acier. Mais l'enfant le repousse systématiquement en prononçant une phrase inconnue.

Zato mène sa petit enquête et découvre que l'allocution est très ancienne. Dans la Bibliothèque de Okibin, où il se rend à cette fin, il en découvre la traduction. "Je ne répond qu'au Roi des Rois (Maharaja)". Cela n'augure pas une voie aisée...
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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration (début de l'Acte III)

Message par Thibor »

Seconde partie de l'introduction de ce troisième acte de la campagne, la 26e partie porte le nom "Le festival du renouveau". Bonne lecture. 

Fin de l’année 1184. Une cérémonie est organisée chez les Todas. Le dirigeant du peuple Todas était autrefois le frère de Kara, Grand Papa, qui considérait alors que ceux de son peuple qui étaient partis à la guerre n'étaient pas vertueux. Puis les Phénix d’Okibin ont commencé à attaquer les terres Todas, jusqu’à la mort de leur dirigeant, tué par Isawa Hao, le fils de Zankoku. Les tribus se sont divisées depuis, amplifiant le chaos, jusqu’à ce qu’une femme épouse tous les hommes de l’ensemble des tribus, ramenant enfin la paix. Elle invite Shosuro Tokujitsu à son couronnement, où il se rend avec une forte compagnie de suivants et de yojimbos. A son retour, il apprend que Nendo est fraîchement arrivé de Rokugan. Mujitsu/Zankoku prend en main Seimei, la Voie du Renouveau, car la religion syncrétique commence à se diviser en de nombreuses sectes concurrentes, chaque version ayant ses propres adeptes et son propre livre sacré.

Début de l’année 1185. Cela fait maintenant un an que la guerre civile est terminée. Saki est très active dans l’organisation du festival visant à célébrer les héros de la Guerre Civile. Des sari blancs sont ainsi distribués dans toute la capitale, Miyako Seichi. Mujitsu est devenu le conseiller religieux de son frère le daimyo, et le suit partout.

La secte de Rhumal fait sa réapparition au sein d’Aïbori Masuku, vient annoncer Saburo, le maître des espions, à Shosuro Tokujitsu. Il lui apprend ainsi que la secte souhaite dédier le festival approchant à Shiva. Ils envisagent la fête du renouveau comme celle de la fin et du renouveau. Son seigneur lui donne pour ordre de découvrir et identifier les principaux lieux de culte et de frapper fort.

La Fête du Renouveau peut commencer. Les samouraïs de tous les Clans sont les bienvenus. Le Clan de la Chauve-Souris est représenté, de même que le Clan de la Mante : Moshi Kalani a fait le déplacement, un des héros de la Guerre des Destructeurs. Moto Hakai a toutefois décliné l’invitation, il en veut toujours à l’Otokodate du Masque d’Ivoire de lui avoir refusé le génocide des réfugiés de Medinat al-salaam. Parmi tous les daimyos qui ont répondu présent, il y a un samouraï du Clan du Scorpion qui porte le même masque que Shosuro Tokujitsu…

Par acquis de conscience, Mujitsu profite de ses talents récemment accrus de shugenja pour protéger l’ensemble de la zone par un glyphe de Globe du Soleil Éternel, prévenant les incendies et autres départs de feu non contrôlés dans un rayon de plus d’un kilomètre et demi autour du centre de la célébration et ce, tout le long du festival.

La célébration est très silencieuse, le sari blanc est porté par-dessus le kimono pour signaler le deuil. Shosuro Tokujitsu porte uniquement un sari blanc, sans daisho et seul son masque rappelle son origine Rokugani. Son discours est prononcé en rokugani et en ivinda, paragraphe par paragraphe. Il rappelle à l’auditoire l’obligation d’honorer ses morts et leur devoir de mémoire en guise d’introduction. Il enchaîne sur l’obligation de protéger ses terres, partie où l’auditeur attentif sent qu’il fait une distinction entre “gentils” et “méchants” Rokugani. Il terminera sur le devoir de reconstruire toujours plus haut et plus grand, sans jamais utiliser le terme de colonie et en comparant habilement et subtilement la Guerre des Destructeurs à la Guerre Civile. Son discours est très bien ressenti par l’ensemble de l’auditoire. On perçoit que l’on enterre autant les morts qu’une civilisation, qu’un mode de vie. La fête commence, on mange sobrement, dignement, en écoutant des chants religieux.
 
Shosuro Tokujitsu fait le tour de l’assemblée une fois son discours terminé, avant de rejoindre la fête à proprement parler. Mujitsu le suit comme une ombre, puis s’éclipse avant que son seigneur ne rejoigne les salles réservées aux seigneurs rokugani. Il préfère en effet ne pas prendre le risque de croiser un shugenja qui pourrait voir au-delà de l’invisibilité de l’esprit maléfique sur son épaule, un babouin aux défenses d’éléphant rappelant le familier du Champion d’Onyx... Nendo de son côté s’illustre par sa vigilance (d’aucuns diront paranoïa), observant avec attention l’assistance de la réunion des seigneurs.
 
Un shugenja du Clan du Lion, assez jeune, Noroko Gentora-jiro [HRP: le personnage d’un des joueurs rejoignant la partie “stratégie” de la campagne, Senso no Tane], entouré par trois yojimbos, semble attendre silencieusement. Il explique avoir appris avec tristesse le décès de l’épouse de Shosuro Tokujitsu, et s’est rendu immédiatement en Aïbori Masuku. Il offre des présents à la fois traditionnels, mais aussi adaptés à la nouvelle vie dans les colonies, ainsi qu’une splendide topaze bleu ciel en l’honneur de Asahina Yukiyo. Il avertit le Masque du changement de la résurgence du culte de Boyoh et le daimyo l’invite à en discuter avec Nendo, nouvellement nommé Magistrat de Jade par l’Impératrice.
 
Pendant ce temps, Mujitsu s’entretient avec un disciple de Boyoh. Il lui explique avoir apprécié le discours sur le renouveau car Boyoh, Premier des Renaissants, est bien évidemment le premier des concernés. Il souhaite un rapprochement et une protection contre les mauvais Rokugani qui veulent les exterminer. Il sait que Shosuro Tokujitsu s’entretient avec leur pire ennemi depuis quelque temps, Noroko Gentora-jiro. Il souhaite rester en contact avec Mujitsu car il y a trop de Rokugani pour son bien en ces lieux. Il dit ne pas porter de nom et se fait appeler le premier disciple de Boyoh. Il conseille à Mujitsu de se méfier de la secte de Rhumal car elle a autant de visage que le Dieu-Singe Bijoux. Mujitsu rapporte les propos du serviteur de Boyoh à son seigneur, qui lui demande en retour d’ordonner à Saburo de le suivre.
 
Des membres de l’Inquisition demandent à Nendo de les rejoindre. Ils sont réunis dans une pièce en retrait. Ils sont trois, et deux semblent prendre à parti le troisième qui s’en va. L’un se présente, Asako Karachu, un moine, et le second reste silencieux, un chasseur de sorcières Kuni. Nendo s’enquiert du samouraï qui vient de partir et le Phénix explique qu’ils n’ont pas besoin du Clan du Lièvre. Son Clan et celui du Clan du Crabe sont largement suffisants pour accomplir leur mission dans les colonies. Ils proposent à Nendo de lui fournir des conseillers pour le guider mais Nendo refuse. Selon eux la cérémonie menée par Tokujitsu n’a pas été validée par l’Impératrice car Emma-O pourrait être offusquée par tous ces gaijins vêtus de blanc. Nendo balaye leurs récriminations d’un mot et commence à s’éloigner. Ils le rattrapent et commencent à lui parler des Toturi pour montrer l’importance des traditions, de retour à la tête de l’Empire avec Iweko. Ils mettent en garde Nendo contre l’innovation qui peut mener Rokugan à sa perte. Ils affirment que Nendo doit détruire les religions Ivinda pour les guider sur la vraie voie. Il trouve scandaleux qu’il y ait des temples Ivinda dans Miyako Seichi. Nendo leur parle du Temple de Fudo. Asako Karachu lui dit qu’une enquête a été ouverte et que des recherches sont menées dans les bibliothèques interdites. Il lui parle d’un immense temple du Fudo qui a été découvert dans la province du Rire de Kuni [HRP: la province d’un autre des joueurs de Senso no Tane]. La Confrérie de Shinsei doit émettre un avis à ce sujet. Il lui conseille de faire fermer le temple de Fudo de leur province. Ils le conduisent sur un balcon et le chasseur de sorcières prend la parole. Il explique qu’il est grâce à sa charge, supérieur aux daimyos et qu’il peut donner des ordres à Shosuro Tokujitsu. Fermer le temple sera envoyer un message clair. Ils lui parlent de l’affrontement contre le Kuroiban, qui prouve que la famille Tokujitsu ne respecte pas les traditions. Nendo explique qu’il s’agissait d’un serviteur de l’Ombre et qu’ils ont bien fait de s’opposer à lui. Ils prévoient une réunion à la Seconde Cité de tous les serviteurs de l’Inquisition. Ils l’avertissent que Yuna est le nouvel ennemi numéro un de l’Empire d’Emeraude, car il est à la tête du Culte de Rhumal depuis la défaite de Kali-Ma. Nendo rapporte la discussion à Shosuro Tokujitsu et Mujitsu, et il est décidé de construire le premier dojo de la Magistrature de Jade à Santo no Mura afin de montrer l’importance que la famille Tokujitsu accorde au respect de l’autorité impériale. 
 
Bayushi Shibata porte le même masque que Tokujitsu. Il s’approche de Mujitsu mais un samouraï le “double”, un Tsuruchi. Il se présente comme étant Tsuruchi Koyo. Le samouraï présente ses condoléances à Shosuro Tokujitsu, ce dernier les percevant comme particulièrement sincères. Presque trop… Il manifeste auprès du nouvellement veuf sa volonté de s’associer à lui dans sa vengeance, mais le daimyo, s’adressant plus à Bayushi Shibata derrière le Tsuruchi, lui explique posément qu’il préfère la voie de la diplomatie à celle de la vengeance. Il est certain, dit-il, qu’une fois la voie diplomatique empruntée, les véritables responsables seront châtiés. Le Tsuruchi manifeste vivement sa désapprobation, souhaitant demander à l’Impératrice l’autorisation de mener une vendetta. Le Masque du changement ressent vivement l’affection qu’a le samouraï pour son épouse et, à voix basse, il lui dit que certaines choses ne doivent pas être énoncées à haute voix et en public, d’autant plus que l’Impératrice l' interdit. Le Tsuruchi comprend à demi-mot que tout un Clan est responsable de la mort d’Asahina Yukiyo et son désir de vendetta s’embrase à nouveau. 
 
Bayushi Shibata, enfin, vient saluer Shosuro Tokujitsu, son idole. Il respecte une forme d’étiquette très appropriée pour les Colonies, se révélant ainsi comme un individu avisé très au fait des us et coutumes dans les royaumes en ruine. Tous deux se font à demi-mot la cour, manifestant l’un pour l’autre un intérêt sincère. Le daimyo de Aïbori Masuku signale à Shibata qu’il travaille toujours pour le Clan du Scorpion, ce qui fait sourire Shibata derrière son masque car la question est houleuse. Shibata comprend que le Masque du changement suit les ordres de la précédente Championne, Bayushi Miyako, ainsi que ceux de l’Impératrice. Shosuro Tokujitsu manifeste clairement son désaveu du Champion actuel du Clan du Scorpion, ce qui déçoit Shibata car les conséquences n’affectent pas que deux hommes mais deux titres : le nouveau daimyo de la famille Tokujitsu et le Champion du Clan. Il rappelle ainsi à Tokujitsu qu’il n’est pas seulement un homme, mais un titre. Shosuro Tokujitsu renchérit sur la jeunesse et l’immaturité de Nitoshi, pestant contre le Champion avec une éloquence qui amène le reste de l’assistance à se taire et écouter. Il parle donc des dangers que connaît l’Empire, Kali-Ma et l’Ombre, le destin de l’Empire d’Emeraude et celui des Colonies étant liés. Shibata manifeste alors sa déception, bottant en touche en exprimant à son aîné qu’il est en train de faire le deuil de l’idée qu’il avait de lui. Le Masque du changement rétorque en le mettant en garde contre le prix qu’il risque de payer à suivre les désirs de Bayushi Nitoshi, qu’il qualifie d’enfant. 
 
Pendant ce temps, Mujitsu, en communication mentale avec son frère grâce aux Échos de la Brise, s’étonne que Tokujitsu emploie le terme honorifique sama en s’adressant à son interlocuteur, simple daimyo de province. 
 
Quelqu’un s’approche de Mujitsu, un ashigaru, qui vient demander audience au shugenja au nom d’un Heimin. Ce dernier souhaite présenter une requête au seigneur de Shiro Uragi. Il a le visage brûlé par des années à travailler dans la forge. C’est un des fidèles de Tokujitsu Zato, le tsuru forgeron au service de Zankoku. Mujitsu l’éloigne pour éviter que sa conversation soit entendue par des courtisans ou des espions. Il le contacte ensuite par magie. Il explique à Mujitsu que c’est très compliqué avec Lohaar, l’enfant qui contient l’esprit ancestral des meilleurs forgerons des Royaumes d’Ivoire. Il n’écoute rien, se comporte en tyran et va même jusqu’à détruire les travaux des forgerons. Ils l’ont attaché et ramené jusqu’à la capitale pour l’éloigner des forges. Mujitsu leur demande où ils se trouvent et décide d’y envoyer Nendo.
 
Il refuse de s’adresser à Nendo sauf pour répéter une phrase en ancien Ivinda: “je ne parlerai qu’au roi des rois”. Shosuro Tokujitsu propose de lui envoyer Pachali, qui comme envoyée du Maharajah, sera peut-être à même de parler à l’enfant. Il commence par faire le malin mais elle s’adresse à lui dans sa langue. Pachali lui dit qu’il n’est qu’un enfant, mais que le roi des rois n’est encore qu’un enfant également, dans le corps d’un vieil homme à un seul bras. Il lui dit qu’elle fait un pari. Elle répond que les Devadasi ne font pas de paris, elles accouchent de l’avenir. 
 
Shosuro Tokujitsu, préparé par Pachali, Mujitsu et Nendo, se présente enfin devant le jeune prodige. Au départ, l’ivinda crâne, fier de sa jeunesse et de son génie mais Pachali lui présente en des termes élogieux le Masque du changement, Roi des Rois, Amant de l’Empire, etc… Le jeune prodige s’agenouille devant lui et promet de le servir. Ledaimyo , en effet, décide de le garder à ses côtés afin qu’il soit un symbole de son statut de Roi des Rois. Il lui demande de lui forger une arme syncrétique qui alliera l’arme Kshatrya traditionnelle, le tulwar, et le katana Rokugani, qui symbolise les temps nouveaux promis dans son discours. 
 
Pachali, après avoir couché avec le daimyo, lui parle de sa vie sexuelle. Elle lui conseille de se constituer un harem. Elle tape des mains et Ourmila sort de derrière un rideau et se joint à eux. 
 
Le jeune prodige retourne en rampant auprès de Nendo, retenant des larmes de devoir s’humilier ainsi, mais il a besoin d’aide pour plier l’acier comme le font les Rokugani. Nendo le relève et lui fournit toute l’aide dont il a besoin.
 
Une fois la célébration terminée, le dirigeant de la Seconde Cité, Ikoma Karasu, vient se présenter à Shosuro Tokujitsu. Venu pour manifester sa désapprobation de la cour de Miyako Seichi et du personnage lui-même, il ne s’en cache pas et une bataille d’invectives de courtisans s’ensuit. Il propose un défi à Shosuro Tokujitsu : il lui propose d’organiser sa cour en même temps que la sienne cette année, afin de voir laquelle attirera le plus de monde. Le Masque du changement ressent très clairement le mépris qu’il lui éprouve. Le daimyo de la famille qui porte son nom accepte le défi, entre autres choses car il a la plus grande affection pour l’Empereur qui était autrefois du Clan du Lion, comme son interlocuteur. [HRP: le défi entre les deux seigneurs sera le coup d’envoi de la partie de Senso no Tane, les joueurs devant se prononcer pour une des deux cours, choisissant entre le camp des traditionnalistes et le camp des progressistes].
 
Le récit de Otoshigo sur la découverte du Temple du Tigre Blanc:
 
Placé sous la tutelle de Zankoku en 1182, l'onmyoji de Tokujitsu, Otoshigo a pour ordre d'explorer les monts en pleurs : la légende raconte qu'ils abritent un portail vers un royaume des morts Nagah... et nombre d'entre eux sont morts ces dernières années... Néanmoins, le rônin refuse et fait une contre-proposition à son seigneur. Il a appris que Shosro Tokujitsu cherche à sceller une alliance politique avec les nomades du désert, et préfère participer à la recherche du Temple du Tigre Blanc. Impressionné par l'obstination du rônin à refuser ses ordres en dépit du bon sens et des menaces, Zankoku accepte. Bon sang ne saurait mentir... ayant affaire à un shugenja intrépide, Zankoku lui suggère de chercher le Temple tant en Ningen-Do qu'en Tsukuro-Do, entreprise qui n'a pas été encore tentée jusqu'ici (sauf, peut-être, par les Trois Dieux).
 
" Explorer un désert ?!? C'est une blague qui fait bien rire Otoshigo. Il est un shugenja Yoritomo, le clan de l'océan. Et Zankoku a marché ! Pfff, soit il a de l'humour, soit c'est un couillon. En revanche, sa suggestion de passer par les royaumes spirituels le botte bien. Peut être que le Yogo cherche un moyen de le punir de son impertinence. En tout cas, Otoshigo compte bien y foutre un peu d'animation. Dès l'arrivée dans le désert côté Tsukuro-Do, il assiste à une perturbation des kami. Les Miko-kami de l'air sont en train d'affronter des Miko-kami de la terre autour d'une ruine au sommet d'une montagne. Otoshigo motive les kami de l'air en les traitant d'incapables, d’impuissants, de lâches, de débiles, etc. Ça prend une tournure dantesque. La réalité se tord. Otoshigo en rit. Finalement tout revient à la normale après l'intervention de puissances quasi divine. Le reste de l'exploration est une sinécure. Otoshigo chevauche une sorte de serpent des sables. Les trois dieux sont devenus ses adversaires, mais ils le craignent. Lui, la terreur d'un océan de sable.

Au début de l'année 1183, il trouve le fameux temple. Il comprend vite pourquoi il est introuvable. Déjà en Ningen-do il est enseveli, à l'abri dans une immense caverne sous le sable. Puis il y a tous les enchantements. Le lieu a été maudit, aucun Ra'shari ne pourrait le trouver ou y entrer. Quelque part, ça rassure Otoshigo, au moins il n'a pas de sang gaijin en lui.
 
Bon, en l'état le temple n'est pas un cadeau suffisant pour forcer le respect. Otoshigo a le projet de trouver un moyen de lever les malédictions et d'assainir le lieu. Avec ces atouts en main, alors seulement, il fera part de sa découverte. Après avoir pris un malin plaisir à brouiller les pistes des autres explorateurs, il prend la direction de Medinaat al-Salaam pour y étudier la magie.
 
Qu'est-ce qui sépare les Royaumes d'Ivoire du Joyau ? Un océan de sable. Parfait ! Il rejoint rapidement la capitale des terres brûlées. Là- bas il profite de la réputation des Rokugani. Son impertinence donne l'illusion d'une puissance extraordinaire. Et Otoshigo ne contredit pas ces rumeurs. Il menace un khadi bien supérieur à ce qu'il ne sera jamais. Il défie tous ceux qui ont les moyens de l'aider. Et en moins d'une semaine, il trouve ce qu'il cherche. Pour lever la malédiction, il a besoin de tracer une forme complexe dont il a une copie. Il doit également réciter une formule qu'il mémorise facilement. Rien à voir avec les prières rokugani. Enfin, il lui faut le sang d'un mortel maudit par un djinn. Ça tombe bien, il en a un sous le coude, Nendo. Parfois le destin ressemble à une pièce de théâtre dont l'auteur abuse de facilités scénaristiques.... Il rentre à Aïbori Masuku mais loupe de peu Zankoku qui a rejoint Rokugan pour assister à son procès. Bon, il n’a plus qu'à se détendre tranquillement à Shiro Uragi en attendant son retour."

 
Lors de la célébration du Renouveau, Tokujitsu apprend au représentant des Ra’Shari qu’il leur offre l’emplacement convoitée du Temple du Tigre Blanc. Il leur demande humblement l’autorisation d’être présent lors de son ouverture. Le Ra’Shari le reprend en lui rappelant qu’ils ne font pas partie des Royaumes d’Ivoire, mais qu'ils acceptent. Après une traversée de Monzenjakurawoharu et après avoir été ébloui non par le soleil mais par l’ego d’Otoshigo, qui sait comment ouvrir le Temple convoité du Tigre Blanc, ils arrivent enfin devant leur objectif. Juste à temps, car l’intégralité des membres de la compagnie semblait prête à frapper l’outrecuidant rônin. Le Temple est enseveli et semble moins vaste que ce qu’ils imaginaient. Les Ra’Shari commencent à se sentir mal et tombent à genoux. Une force les empêche de regarder le Temple. Otoshigo crâne, récite les incantations avant de se retourner vers Nendo et de réclamer son sang pour ouvrir le Temple. Otoshigo lui apprend qu’il a besoin du sang d’un homme maudit par un Djinn pour ouvrir le Temple. Nendo accepte et se fend le doigt, faisant perler une goutte de sang que récolte le shugenja dans sa gourde. Otoshigo incante, consultant de temps à autre une note sur papier de riz qu’il peine à cacher aux membres les plus avisés de son auditoire. Les Ra’Shari se sentent soudainement mieux, puis Vishnu apparaît à l’équipée. Tout le monde s’incline, sauf Mujitsu, qui s’incline à peine (ce qui semble déjà être trop pour le macaque aux défenses d’éléphant sur son épaule). Un tigre blanc apparaît dans le dos du groupe et s’incline. Il obéira désormais à Shosuro Tokujitsu, Nendo, Mujitsu et Otoshigo. Les Ra’Shari investissent le Temple du Tigre Blanc, pendant qu’Otoshigo est constamment rappelé à l’ordre car il ne peut s’empêcher de jouer avec le tigre.
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