De la diversité des modèles

[Doji Satori]

Je trouve également le personnage de Miss Fisher intéressant.

Si elle se place dans le registre de femme sexy (dans une logique de classification grossière), elle échappe à pas mal de ces stéréotypes dans les fictions de femme légère ou dépendantes.

De mon point de vue, on a là une femme forte qui maîtrise / domine les jeux de l'amour (notamment dans le choix de ses partenaires et dans le jeu avec l'inspecteur) avec un ton que je trouve juste sans tomber dans le vulgaire. Le personnage a une identité forte.

Dans un registre totalement différent, je trouve que le personnage de Véra dans la série policière britannique est bien construit et cohérent. 
Une femme qui ne prend pas soin de son apparence et de son image - ou plutôt je dirai qui s'est construit sur celle négligence et qui échappe aux canons.
Une femme dure en apparence, dure avec ses subordonnées qu'elle ne ménage pas dans le travail et dure envers elle même avec un gros passif affectif familial. 

[Fabulo]

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[Yusei]

Je vais vraiment finir par croire que Maia Mazaurette se base sur CasusNO pour trouver les thèmes de ses chroniques. Ou alors on est juste dans l'air du temps.
http://www.gqmagazine.fr/sexactu/articl ... ros-/59155

[Inigin]

Claude c'est un exemple type de la fille qui est en fait un garçon : elle a un prénom mixte, les cheveux courts et fait tout comme un garçon. De mes vagues souvenirs le fait qu'elle soit une fille intervient peu, sauf pour rappeler à la lectrice qu'elle peut aussi s'identifier.

Bon ceci dit vu l'époque.. c'est toujours mieux que les personnages d'Alice.

Claudine alias Claude, c'est un exemple type de la fille déterminée, libre, indépendante, et qui ne fait pas ce que ses parents attendent d'elle. Une héroïne moderne en somme, même dans les années 60. Les romans sont à peu près introuvables.

@KamiSeiTo Fantomette, je m'en souviens moins, mais c'est une super enquêtrice/espionne/voleuse. C'est sympa et pas trop enfantin, même si je crois qu'un garçon lui tourne autour (la morale est sauve). Je dois dire que je ne connais que les romans et pas du tout la série TV.

François Bourgeon a scripté et dessiné trois grands cycles de BD :
- le Cycle de Cyann, SF, planète-opéra, dans lequel l'héritière de la "famille royale" locale d'une planète frappée par une épidémie finit par accepter ses responsabilités et... en prend plein la gueule (et du plaisir aussi, c'est une héroïne libérée). C'est beau, bien dessiné, haletant, et il y a un certain humour. Les deux premiers tomes sont le récit de l'évolution d'une nymphomane vers une leader qui sauve le monde (littéralement).
- les Passagers du Vent où une pseudo-héritière de bonne famille se retrouve coincée sur un navire de guerre au XVIII° siècle. Atlantique, Angleterre, Afrique, Antilles, Amérique... C'est beau, bien dessiné, et... c'est vraiment très addictif. Le plus : c'est une BD racialement engagée, l'héroïne finit par avoir une fillette d'un esclave noir (l'amour se fout des couleurs et du rang social).
- Les Compagnons du Crépuscule, où une paysanne accompagne un chevalier maudit (dans le genre Black Knight...) et son impertinent page dans des aventures pleines de farfadets, douars, Puissances occultes tendanciellement alchimiques (Force Blanche, Force Rouge, Force Noire - et les femmes qui vont avec). C'est beau, bien dessiné, sombre (c'est un peu la guerre de cent ans quand même), et c'est un must-read pour rôliste.
- il y a aussi Brunelle et Colin (où une princesse délurée entraîne son page et probablement amant dans des ennuis pas possibles) mais c'est moins connu et il y a moins d'unité narrative. Et puis c'est introuvable.

[Yusei]

Les romans sont à peu près introuvables.

Le club des 5 ? C'est encore édité en bibliothèque rose, qui semble être devenue "verte junior", sans doute parce que le rose vendait mal. Edit: ah non apparemment il y a une version complète et une version abrégée pour les plus jeunes.

[Romain d'Huissier]

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Ben ? Ton post était super intéressant. Il s'est passé quoi ? 

[anonyme]

Je vais vraiment finir par croire que Maia Mazaurette se base sur CasusNO pour trouver les thèmes de ses chroniques. Ou alors on est juste dans l'air du temps.
http://www.gqmagazine.fr/sexactu/articl ... ros-/59155

Je n'y suis pour rien !

A dire vrai, je ne sais même pas qui c'est...
 

[Selene]

Par rapport à Claude du Club des Cinq, cet article de Libération en parle : http://www.liberation.fr/societe/2014/0 ... inq_983965
Dans l'un des romans, son père finit par l'accepter comme son fils. C'est donc bien un récit ayant trait à la transidentité, même si forcément évoquée avec un vocabulaire d'époque.

J'ai bien envie de mentionner à peu près tous les personnages de Sense8 (qui ressemble furieusement à un groupe de PJ à mes yeux). Tous (ou presque) ont leur élément (important ou non) qui les fait dévier des stéréotypes de genre. Néanmoins ce n'est pas (du tout) une série pour enfants, donc il va falloir la conserver plutôt en inspiration rôliste.

Je ne sais pas du tout à quel point c'est jouable par des ados et à partir de quel âge (vraiment, je ne sais pas, je n'ai pas trop de repères sur la question : y'a de la violence, mais pas de sexe à mon souvenir), mais il y a les jeux vidéo The Walking Dead qui sortent aussi un peu des sentiers battus niveau représentation. Le premier opus nous permet de jouer Lee, un personnage noir-américain (et prof d'université, au passage) qui était en train d'être convoyé en prison au moment de l'apocalypse zombi ; il passera toute la saison à s'occuper d'une gamine (métisse, me semble-t-il) nommée Clementine... qu'on joue en deuxième saison, alors qu'elle est préado et qu'elle devient une vraie dure à cuire (mais potentiellement avec des valeurs, ça dépend de comment on a joué Lee précédemment).
Bref, ça change les repères et c'est pas mal du tout.

Sinon ça date un peu et je n'ai pas pu regarder depuis longtemps, mais j'avais adoré un vieil animé qui s'appelle Slayers et où l'(anti-)héroïne, Lina Inverse, est à la fois extrêmement puissante, assez égoïste, et... complexée par son physique. La plupart des personnages bousculent au moins un peu les codes genrés et c'est finalement assez agréable et amusant (en plus d'être carrément accessible aux enfants pour le coup, ça leur est même globalement destiné).

Enfin, je conseillerais pas mal le dessin animé Daria. Accessible pour les enfants (ou du moins dès qu'ils sont préado j'imagine), ça parle de la vie dans un lycée américain du point de vue d'une adolescente qui a du mal à nouer contact avec les autres (et qui, à vrai dire, n'en a aucune intention). Plusieurs des épisodes de la série sont particulièrement touchants (c'est juste dommage que la seule représentation LGBT soit finalement assez mal traitée).

[anonyme]

Oh, je ne m'attendais pas à trouver The Walking Dead (en l'occurrence la série Telltale) parmi les références, mais maintenant que tu le dis. Je les ai fais (partiellement) sans forcément voir ce message là; par contre, il est excellent de par les choix (souvent difficiles) à faire. Par contre, la saison 3 est plus faible, ludiquement parlant, m'a t'on dit.

[Selene]

Effectivement, j'ai été assez déçue par la troisième saison, dont les épisodes défilent à une vitesse bien plus importante et qui donne une impression de travail bâclé. Ce n'est pas nul, c'est juste décevant et beaucoup plus court.

[Romain d'Huissier]

Dans les Animaux Fantastiques, le héros campé par Eddie Redmayne est bien loin des stéréotypes - il est introverti, presque autiste, et résolument non-violent. J'ai aussi bien apprécié le couple qui se forme entre le moldu (un bonhomme rondouillard mais avec la gentillesse chevillée au corps) et la sorcière (une jeune femme évaporée au look de star des années 20) - pour le coup, pas du tout cliché et très joliment amené. (le seul gros défaut du film, c'est qu'on perd un excellent Colin Farell pour se farder pour les suites un Johnny Depp tjs incapable de faire évoluer son jeu)

[Selene]

Je déteste Eddie Redmayne aussi. Mais c'est parce que je l'associe au vomitif The Danish Girl.

[anonyme]

Puisqu'on est dans le potterverse (il me semble que Les Animaux Fantastiques en fait partie; n'étant vraiment pas fan de Rowlings, j'ai un doute), on peut citer Hermione Granger, non ? Je trouve qu'elle éclipse largement le fade Potter et le comique Ron. Peut être le seul personnage que je sauverai, qui brille certes par son intelligence (mais c'est convenu), mais qui est surtout la meilleure magicienne, la plus perspicace et la plus courageuse.

[Romain d'Huissier]

En effet, on se rend compte très rapidement que la saga Harry Potter aurait dû s'appeler Hermione Granger tant elle sauve la mise de ses camarades dans chaque putain de tome.
Bosseuse, prudente et sérieuse, il est même regrettable que ces qualités soient si souvent tournées en dérision par Rowling pour en faire une rabat-joie. Rappelons qu'elle finit quand même rien moins que Ministre de la Magie.

[Léonard]

Bosseuse, prudente et sérieuse, il est même regrettable que ces qualités soient si souvent tournées en dérision par Rowling pour en faire une rabat-joie. Rappelons qu'elle finit quand même rien moins que Ministre de la Magie.

Le souci du personnage d'Hermione, c'est qu'elle correspond exactement au stéréotype de la fille bonne élève telle qu'on a tendance à le reproduire à l'école. Et en tant que telle, elle fait ce qu'on attend d'elle, mais elle ne brillera jamais autant qu'un garçon faisant preuve de qualités supposées masculines :   le courage, le culot, l'ingéniosité...

Ça correspond à ce qu'ont montré certaines études : on interroge les filles pour lire un texte, rappeler une leçon qu'on avait à apprendre... Mais pour effectuer un calcul de tête, avoir une idée brillante, trouver une solution originale à un problème, on interroge plutôt un garçon.
(Depuis que je sais ça, j'essaie de rectifier le tir dans ma classe, mais c'est pas toujours facile, tellement les habitudes sont ancrées, même chez les élèves.)