Fabfab a écrit :
J'ai d'ailleurs dans l'idée de bientôt mettre dans la partie Technique un compte-rendu détaillé de combat REIGN, avec les deux possibilités offertes par le jeu : le combat du LdB, avec les techniques, et le Fluid Combat du supplément 12. Où l'on verra que les mêmes jets de dés entraînent des choses vraiment différentes...
Ben ça y est, j'ai posté dans la partie Technique/ORE et déclinaisons un exemple de combat selon le "Big Seven" du Livre de Base.
Le lendemain, nos compères retrouvent Gonzague Larmoise, sobre cette fois ci, pour discuter plus avant le « projet ». Ils se rendent vite compte que malgré son ébriété de la veille, il n’est pas naïf et comprend bien qu’il y a quelque chose derrière cette notion de « nouvelle route commerciale ». Il questionne donc assez fermement Henri (qui semble s’être érigé en porte-parole officieux des anciens de chez Redon) en lui faisant comprendre que s’ils ne sont pas ouverts avec lui, ils peuvent oublier immédiatement sa participation.
- « Je me suis pas fait lourder par un abruti au biton flasque pour me rabibocher avec des couilles molles qui savent pas dire les choses franchement. Le mensonge, c’est un truc de faux-cul. Alors accouche où je me barre. »
Evidemment, devant tant de détermination, difficile de faire la fine bouche. Henri explique donc à Gonzague l’essentiel de ce qu’ils savent sur le nouveau continent, en l’enjoignant évidemment à la plus grande discrétion.
- « Tu me prends pour un mouton trembloté ou quoi ? » conclut Gonzague…
Il est convenu que Gonzague va s’enquérir de la possibilité de recruter un équipage, ou à tout le moins un second pour commencer. Pendant ce temps, Jehan passe sa matinée sur les chantiers pour essayer d’identifier des navires qui pourraient être acquis à vil prix. Généralement, ils sont repérables au fait qu’ils ne sont pas dans les sections réservées des Grandes Maisons, et également qu’ils ont l’air en mauvais état. Après quelques heures à fouiner et discuter avec d’anciens collègues, il trouve deux navires qui pourraient faire l’affaire. L’un est une caraque de taille modeste appartenant à la maison Phélime. Elle semble structurellement saine à Jehan, mais le pont a brûlé et nécessitera donc d’être entièrement refait. Le reste toutefois, est des plus solides et récents.
L’autre navire susceptible d’être intéressant est une caraque de plus grande taille et en meilleur état (elle semble juste avoir essuyé un bon grain récemment) possédée par la maison Nérèque. Le bateau est plus agé et semble avoir beaucoup bourlingué, mais sa capacité est évidemment plus conséquente. Jehan quitte les chantiers navals l’air pensif.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Henri et Martin sont introduits dans un bureau chargé de papiers derrière lequel est installé un homme corpulent, au visage quelque peu rougeaud. Son regard est inquisiteur et il se tourne vers nos deux compères lorsque son secrétaire a refermé la porte.
- « Messieurs, que puis-je faire pour vous ? »
- « C’est une affaire délicate », commence Henri, qui a l’assurance d’avoir préparé avant l’entrevue un sortilège qui rend ses mensonges plus plausibles mais ne sait pas pour autant comment aborder la chose.
- « En réalité, nous venons frapper à votre porte car nous sommes sensibles à vos positions sur l’importance de maintenir les valeurs fondatrices de Concorde. Nous avons des informations sérieuses qui proviennent d’une personne que vous connaissez, Archibald Redon, et qui nous recommande à vous par la présente. »
Henri tend au Sénateur une lettre que ce dernier lit rapidement.
- « Mon ami Archibald mentionne dans ce courrier une « entreprise » dans laquelle il semble penser que je pourrais être intéressé. De quoi s’agit-il ? »
- « Eh bien, monsieur Redon, pour qui nous avons longtemps travaillé, aurait découvert il y a de cela plusieurs années une terre inconnue. Il avait toutes les raisons de penser que cette terre n’était pas simplement une île mais un vaste continent, mais en raison des circonstances de cette découverte, il fut le seul à disposer de cette information. Le reste de son équipage pensait que le navire sur lequel ils étaient avait échoué sur une île volcanique. »
- « Hrm. Vous n’êtes pas sans savoir que les projets les plus farfelus de nouveaux continents et autres nations lointaines ont été financés depuis des années, sans que rien n’aboutisse. Il faudra que vous soyez sacrément convaincants pour que je pense autre chose du votre… »
- « Loin de nous l’idée d’en suggérer autrement, Sénateur. Sachez tout d’abord que la parole d’Archibald Redon est capitale sur ce projet. Il nous a confié son secret il y a quelques jours seulement, et - ayant travaillé avec cet homme intègre pendant si longtemps - nous n’en doutons pas. Nous sommes évidemment disposés, si nos discussions progressent, à vous faire partager également son journal de bord qui abonde de détails qui, à notre sens, renforcent grandement la crédibilité de cette opportunité. »
- « Redon est un homme de confiance, je n’en doute pas. Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi il n’a pas monté cette expédition lui-même ou pourquoi il ne l’a pas confiée à son fils. Après-tout, il a tous les moyens nécessaires… »
- « Vous n’êtes pas sans savoir que Mr Redon père a pris sa retraite il y a peu. Beaucoup de gens au sein de la maison Redon ont regretté cette décision, même si nous la comprenons. Le fait est que la plupart des piliers de la Maison ont eu l’occasion de travailler avec le jeune Jacquart, et pour être tout à fait franc, nous ne l’avons pas trouvé à la hauteur de la tâche. »
- « Pour le dire autrement », intervient Martin, « c’est un branque. »
Salard esquisse un sourire tandis qu’Henri reprend le fil de sa diatribe.
- « Ce que nous ne savions pas, c’est que Mr. Redon père partageait cet avis. Après avoir pris sa retraite, il s’est arrangé pour que son fils nous congédie, et nous a apporté son journal de bord et les cartes qu’il a esquissées de ce nouveau continent car il est convaincu que si son fils entreprend cette découverte, c’est la Maison Redon toute entière qui court à la catastrophe. Je ne doute pas qu’il soit difficile pour un père d’admettre à d’autres que son fils n’est pas à la hauteur… »
- « … que c’est une buse, quoi… » interjecte de nouveau Martin.
« … mais je ne doute pas qu’Archibald soit disposé à vous exposer ses raisons lui-même. »
Salard semble réfléchir.
- « Moui… Tout cela semble plausible bien que surprenant. Il faut reconnaître que le jeune Jacquard n’est pas le couteau le plus affuté de l’argenterie… En tout état de cause, vous vous en doutez messieurs, si nous allons plus avant, je ne manquerais pas de vérifier ce point avec Archibald. La question maintenant, c’est de savoir ce que ‘aller plus avant’ signifie pour vous. Qu’aviez-vous en tête en venant me voir ? »
- « Eh bien, nous savons » répond Henri « que par le passé le Sénat finançait des expéditions pour ouvrir de nouvelles routes commerciales afin de développer l’influence maritime de Concorde et de générer, bien entendu, des revenus commensurés à l’Etat. Tous les enfants de notre bonne ville savent que c’est la clairvoyance du Sénat qui a permis la mise sur pied de la flottille qui a redécouvert le Gréland, pour la plus grande gloire de Concorde. Nous pensions qu’il serait possible, avec votre appui, de faire appel à des fonds similaires… »
Salard émet un petit rire amusé, et regarde Henri droit dans les yeux :
- « Excusez moi d’en rire, mais cela m’amuse que vous vous dirigiez spontanément vers la solution la plus complexe. Non seulement à mettre en œuvre mais de par les contraintes qu’elle vous imposerait sur l’exploitation de votre découverte… »
- « Je ne suis pas sûr de comprendre… »
- « Le premier problème est le suivant : au Sénat, tout se sait, même ce qui ne devrait pas se savoir. A la minute où je constitue une commission pour examiner un financement, tout Concorde saura que vous avez trouvé de nouvelles terres, et que c’est suffisamment sérieux pour que le Sénat y prête un intérêt. De plus, cette commission sera constituée de sénateurs divers, dont certains travaillent en sous-main pour les Mémmonites, donc avant même que vous ayez pu faire voter le budget, mille navires quadrilleront les mers dans l’espoir de découvrir avant vous le prochain pied à terre de l’Empire. Non, cette solution est des plus déraisonnables… »
- « Mais alors, que faire ? »
- « Ecoutez, vous me semblez intègre et votre ami, bien que peu bavard, a la franchise de ceux qui disent les choses comme elles sont. Je suis enclin à vous croire et à croire en Archibald que je connais de longue date. Si vous voulez que je pousse la solution officielle, je le ferais. Mais avant cela, je souhaiterais approcher quelques personnes influentes à Concorde qui pourraient être intéressées dans le fait de réunir un financement privé. Si nous nous entendons sur cette base, inutile de nous engager dans un financement public long et compliqué… »
- « Ca nous convient ! » répond Henri, enthousiaste. « Vous savez, personnellement, je veux faire cette expédition, le moyen d’y parvenir m’importe peu, ce qui me motive c’est d’y participer. »
- « Et bien dans ce cas, donnez moi quelques jours et je reviens vers vous. »
Sur ces entrefaites, l’entretien prend fin. Henri et Martin se lèvent pour quitter la pièce, mais alors qu’ils se retournent, les yeux d’Henri tombent sur un objet posé sur un des meubles précieux du bureau du Sénateur. Il s’agit d’une dague de métal noir, ornementée d’étranges entrelacs. La même dague qu’Henri a distingué dans sa vision de Jacquard Redon… Henri pâlit visiblement.
- « Quel est cet objet » demande-t’il au Sénateur, essayant de paraître naturel.
- « D’après mon antiquaire, c’est une dague sacrificielle. Magnifique objet, n’est-ce pas ? Vous vous intéressés également aux antiquités fuligines ? »
- « Oui. Enfin, non. Je veux dire… Savez-vous où je pourrais m’en procurer un identique ? »
- « Si j’en crois le pourvoyeur qui me l’a procurée, c’est un objet unique… »
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Ouh!! ^^
Vivement la suite!! On nous a promis de l'action et des filles nues! (Enfin, je suis pas sûr pour les filles nues)
Proposer un jeu qui soit au service d’une façon de jouer spécifique et, surtout sans tomber dans le piège de ne pas en permettre d’autre, néanmoins tout inféoder à cette dernière.
Brand.
Mon coeur a bondi quand j'ai vu ce thread tout là haut... é_è
Eh bien bonne chance pour l'opération, et bon courage pour tous ces trucs à faire! ^^
Proposer un jeu qui soit au service d’une façon de jouer spécifique et, surtout sans tomber dans le piège de ne pas en permettre d’autre, néanmoins tout inféoder à cette dernière.
Brand.
En attendant la réponse d’Ernest Salard, nos compères préparent cette réunion durant laquelle, à n’en pas douter, les contacts du Sénateur ne manqueront pas de les cuisiner. Ils établissent ensemble une estimation de la somme nécessaire au financement de l’expédition. Parallèlement, Gonzague approche un marin de confiance pour lui proposer la place de second de l’expédition.
Enfin arrive le moment tant attendu. Les quatre compagnons sont transportés en calèche dans une villa aux abords de la ville avec une magnifique vue sur la mer. C’est la demeure du sieur Salard lorsqu’il n’est pas au sénat. Le sénateur accueille Henri, Gonzague, Jehan et Martin sur le seuil de la maison et les fait entrer, leur présentant ses autres invités. Il s’agit de Philomène Corme, d’Anselme Goudre et d’Archibald Redon.
Philomène Corme se présente la première : elle est fondatrice et Principe de la Maison Corme, une maison de commerce un peu particulière à Concorde puisqu’elle se spécialise dans le transport terrestre des marchandises. Elle dessert les villes et villages de l’arrière pays Concordien, mais également les zones enclavées des royaumes orthodoxes modérés de Franganie, de Célusie et de Ploërme. C’est une femme encore jeune et dont les traits un peu durs montrent la poigne qui la caractérise.
Anselme Goudre est bien connu de Jehan puisqu’il s’agit du Principe de la maison Goudre & Frères, le plus réputé des fabriquants de bateaux de Concorde. Anselme Goudre a la quarantaine bien avancée et semble être un homme réservé.
Archibald Redon est quant à lui très heureux de voir ses anciens employés, et surpris, bien que plutôt agréablement, de retrouver le capitaine Gonzague avec qui il a navigué dans sa jeunesse.
Le Sénateur Salard escorte ses invités dans un grand salon et résume la situation pour Philomène Corme et Anselme Goudre qu’il présente comme des investisseurs potentiels dans l’expédition. Il résume rapidement les éléments que lui a communiqué Henri lors de leur précédente entrevue, et passe ensuite la parole à Archibald Redon pour que celui-ci confirme ses propos et explique les raisons pour lesquelles la maison Redon n’est pas impliquée dans l’affaire.
C’est le visage douloureux que celui-ci explique la déception qu’a été son fils et les raisons qui l’ont poussé à ne pas partager le secret du nouveau continent avec lui. Il raconte comment il a orchestré la séparation d’Henri, Martin et Jehan d’avec son fils parce qu’ils lui semblaient le plus apte à mener à bien cette expédition pour leur propre profit mais également celui de Concorde. Interrogé sur le capitaine Gonzague, il explique que celui-ci n’a jamais travaillé pour lui directement mais qu’ils ont navigué ensemble il y a longtemps :
« Il a une réputation de casse-cou, mais si vous parlez aux marins qui ont navigué sous ses ordres, vous apprendrez qu’il n’a jamais naufragé un navire et qu’il y a peu de capitaines avec lesquels ils seraient plus qu’avec lui prêts à s’engager. »
Suite à cette longue exposition, Archibald se retire du salon particulier où sont réunis les différents protagonistes, et la discussion sur le projet à proprement parler s’engage. Gonzague et Jehan mènent l’essentiel de la discussion, précisant sur quel navire ils ont jeté leur dévolu, la nature de l’équipage qu’ils souhaitent recruter, et enfin le financement dont ils auraient besoin pour lancer l’expédition. A l’issue de cette présentation, le Sénateur leur demande de se retirer dans l’antichambre ou des rafraichissements leur seront servis pendant que les trois « investisseurs » délibèrent.
Dernière modification par Sammael99 le mer. juin 17, 2009 4:47 pm, modifié 1 fois.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Sammael99 a écrit : A l’issue de cette présentation, le Sénateur leur demande de se retirer dans l’antichambre ou des rafraichissements leur seront servis pendant que les trois « investisseurs ».
