Bah j'avais répondu à Sammael en MP, mais j'ai prévenu mes joueurs de ne pas regarder le sujet.
Rogue Trader est sur certains points très proches de cette partie de Reign: Expédition sur territoire inconnu, maison marchande, peuplade indigène et faune étranges, concurrence déloyale avec les autres marchands etc.
J'avais envie de faire une planète un peu originale, et je pense m'inspirer de plusieurs principe. C'est plus sur l'ambiance et deux ou trois points précis, comme certains éléments de la faune, le comportements des tribaux (les duels pour empêcher les batailles, ce qui permet de plus mettre les PJs en avant, la coutume de dévorer un organe pour se rendre plus fort).
Et même l'ambiance à Concorde est intéressante pour ma campagne.
En gros, plus que le plot, c'est toutes les petites idées comme ça que je compte utiliser.
Ca m'amuse beaucoup, le parallèle Reign / Rogue Trader... On m'aurait dit Guildes, j'aurais mieux compris.
"Si tu souffres à propos de quelque chose d'extérieur, ce n'est pas cette chose qui te trouble, mais ton jugement sur elle ; il dépend de toi de le faire disparaître." - Marc-Aurèle
Cédric Jeanneret a écrit :il en manque encore beaucoup pour être "à jour" ?
Je dirais environ 2 sessions. La première où on discute de nos personnages, de leur passé, de leurs motivations, et de leurs points de vues sur le monde, et la seconde, où Martin et Jehan vivent une expédition disons... mouvementée vers le nord.
- « Putain, je pige rien à leur saloperie de langue... »
- « T'énerves pas, Martin, on va bien finir par comprendre! »
- « On aurait jamais du laisser Henri repartir à Concorde! Depuis, à chaque fois qu'ils nous baragouinent on galère à mort... »
- « Je vais demander à Oujeda de répéter. Ce mot là, je le connais par coeur... »
Jehan et Martin écoutent attentivement ce que l'indigène articule lentement.
- « Je crois qu'il parle de "visages blancs". C'est nous ça, non ? »
- « Oui, mais pourquoi il montre le Nord ? Tu crois qu'il veut qu'on étende notre territoire vers celui des Trois Collines ? »
- « Ca m'étonnerait, depuis ton duel, le chef a plutôt donné l'impression de calmer le jeu... »
Oujeda, pour sa part, commence à perdre patience. Il prend Martin par le bras et l'amène sur le ponton amoureusement construit par Jehan et inauguré il y a quelques jours. Il montre le Terra-Nova amarré, puis montre le Nord. Et il répète "visages blancs".
- « Merde, je crois que j'ai compris! » s'exclame Martin. « Ils ont vu des mecs comme nous au Nord avec un navire! »
***
Cela fait maintenant trois semaines que Martin et Jehan, avec un équipage d'une dizaine d'hommes, cabotent le long de la côte au Nord de Terre-Neuve. Ayant compris que les indigènes avaient entendu parler d'hommes comme eux qui auraient accosté au Nord, ils se sont mis à leur recherche, laissant le camp à la charge de Renan et la petite Nora-Kuni entre les mains (et l'ample giron) de Géraldine.
Pour le moment, mis à part cartographier la côte (ce que Jehan avait de toute façon l'intention de faire), ils n'ont fait aucune découverte particulière. La végétation au Nord de Terre-Neuve a changé radicalement après une semaine et demie de navigation, la jungle laissant la place à des forêts de feuillus tels qu'ils les connaissent à Concorde, et la forêt cédant finalement elle-même le terrain à une steppe de hautes herbes.
Jehan et Martin ont convenu qu’ils pousseraient jusqu’à la fin de la semaine, et que s’ils ne voyaient pas de navire, ils rentreraient à Terre-Neuve. Mais alors qu’ils ne sont pas loin de prendre cette décision, la vigie aperçoit un Navire ancré à quelques encablures de la côte. Jehan et Martin décident de n’approcher qu’à la nuit tombée.
De près, le doute n’est pas possible, il s’agit d’un navire Impérial. Il semble n’y avoir que quelques hommes à bord et on aperçoit les lueurs d’un campement plus loin, à terre. Jehan, Martin, Björne et deux hommes d’armes empruntent une des chaloupes et se rendent à terre. Ils s’approchent prudemment du campement qui est installé à quelques centaines de mètres de la rive, protégé du vent froid de la steppe par un cercle de collines rocheuses.
Le campement impérial est assez étendu, et il doit s’y trouver une quarantaine d’hommes. Alors qu’ils se contentent d’observer les choses de loin, les hommes du Terra-Nova entendent un sourd grondement qui s’amplifie. Ils regardent autour d’eux et aperçoivent un mouvement dans l’obscurité, comme une trépidation. Du côté des impériaux, on ne semble pas s’en émouvoir.
Alors que le bruit s’amplifie toujours et que le jeune Björne commence à paniquer, Martin comprend enfin de quoi il s’agit : des silhouettes bovines velues sont en train de charger dans leur direction. Rapidement, il fait monter sa petite troupe en haut d’une colline, se rapprochant dangereusement du camp Impérial. Les quatre hommes et l’adolescent regardent alors passer sous leurs yeux une immense harde d’une centaine de bovins cornus, velus et très imposants.
- « Au moins, ils ne manquent pas de bidoche par ici », marmonne Martin…
Une fois le calme revenu, l’attention de Martin, Jehan et des hommes d’armes se tourne de nouveau vers le campement.
- « Bon, ben on sait ce qu’on voulait savoir, il y a de nouveaux colons et ce sont des Impériaux… Je pense qu’on peut y aller… »
- « Martin, c’est quoi les têtes là, au fond du camp », demande Björne.
Martin regarde dans la direction indiquée par le garçon. Dans un premier temps, il ne voit rien, mais alors que ses yeux s’adaptent à la quasi obscurité du camp endormi, il distingue lui aussi des faciès pâles à l’arrière du camp. Ce sont des visages, et ils bougent. Ils s’approchent lentement, et dans le plus grand silence, des Impériaux assoupis. Les trois hommes qui montent la garde n’ont rien vu semble-t’il.
Soudain, alors que les intrus sont à quelques mètres des impériaux, ils surgissent des buissons. Ils sont une trentaine, féroces et sanguinaires. Leur peau semble très pâle, presque laiteuse, mais les scarifications de leurs visages rappellent les tatouages des indigènes de Terre-Neuve. Ils se ruent sur les gardes Impériaux qui sont étripés en quelques instants. La plupart des hommes assoupis n’ont pas le temps de se réveiller qu’ils sont déjà transpercés d’une pointe de lance.
Jehan regarde horrifié certains des sauvages se pencher sur leurs victimes encore vivantes et arracher d’un coup de dents acérées leur gorge pour se délecter de leur sang chaud. Plus loin, un Impérial à la barbe fournie, taillée en carré comme celle des ecclésiastes est assommé et ficelé.
En moins d’une minute, des quarante hommes seuls cinq sont encore en vie. Ils sont attachés et leurs pieds et leur poings sont noués à des branches épaisses pour que les sauvages puissent les transporter facilement.
- « Bon, ben c’est pas que ça soit ragoutant », dit Martin, « mais on peut considérer que ce problème n’en est plus un… On a plus qu’à rentrer chez nous ! »
- « Je… non… On ne peut pas… » répond Jehan d’une voix blanche, les yeux rivés sur le prisonnier barbu.
- « Quoi, qu’est-ce que tu racontes ? Tu vas pas me faire une crise d’humanisme pour cinq Impériaux qui vont se faire bouffer au banquet de ce soir, non ? C’est pas pour rien que je fais le voyage avec toi et pas avec cette lopette d’Henri… »
- « Il faut qu’on sauve le barbu… je le connais… »
- « Quoi ?! Le prêtre ? Non mais tu déconnes !!! On va pas risquer nos peaux pour sauver un fou de Dieu ! »
- « Il m’a sauvé la vie… Je lui dois au moins ça… »
- « Il t’a sauvé la vie ? Un Impérial ? Non mais de quoi tu parles ??? »
- « Tu te rappelles, il y a une quinzaine d’années, quand j’ai disparu pendant plus d’un an après un naufrage sur la côte Nord ? Il y avait un autre marin avec nous, Benoist Pieu. Il m’a sauvé la vie, et on a dérivé jusqu’à la côte de l’Empire. On y a vécu un an avant que je ne puisse m’en échapper. Lui est tombé dedans et s’est converti… »
- « Ecoute, je comprends que ça te remue, mais on ne peut pas risquer notre peau pour ce gars, quel que soit le passif que vous avez. Si on s’était pas trouvé là, il se serait fait servir en plat de résistance et t’en aurais jamais rien su… »
Après un long silence, Jehan reprend la parole.
- « Bon, ben je vais y aller tout seul alors… »
- « Putain, tu me fais chier, mais alors, tu me fais chier !!! »
***
Dernière modification par Sammael99 le dim. sept. 19, 2010 6:24 pm, modifié 1 fois.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
