[CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

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le Zakhan Noir
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Message par le Zakhan Noir »

Hello, je suis joueur dans une campagne venant d'être lancée dans le monde du Trône de fer, avec le système Riddle of steel.


EDIT: comme on discute de plus en plus sur le sujet (et c'est très bien), je donne le nombre de CR par page ici, histoire que chacun puisse savoir où viser s'il ne veut lire que les CR (ce qui est logique)

page 1: 8 CR
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EDIT 2: les PJ

PJ actuels
* Edrick Blacksword, seigneur de Deathwatch
* Volken Blacksword, son cousin, marchand, séducteur, grande gueule
* Lady Lyanna Blacksword/Mormont, seconde épouse de feu Edrick senior, mère de Jeor, vierge guerrière... pas vraiment vierge
* Illyria, prêtresse rouge originaire de Braavos, ex-concubine de Volken, mère de Ferrego, femme fatale et ensorceleuse dangereuse
* Wyndom Wyatt, conseiller militaire du père d'Edrick, tout juste libéré après 4 ans de captivité à Torrhen's square

PJ morts:
* Harren Goodbrother: Fer-né otage des Blacksword, grand ami d'Edrick jr maisa finalement trahi Deathwatch lors du raid massif sur Ash harbour. S'est suicidé à la fin de la bataille au moment où Edrick, fou furieux, allait le tuer...

* Merrick Hill garde du corps bâtard d'Edrick, devenu ser Kragnar Ironwolf suite à sa "fausse mort". S'est fait décapiter par "l'Aigle", Andre Snow, suite à une grave querelle personnelle

PJ devenu PNJ:

* Mestre Drake, venu de la citadelle pour remplacer feu mestre Ludweck. Braavosi, ami d'enfance d'Illyria.





Voici un prologue, un chapitre 1 devrait suivre (tout cela avec le point de vue de mon perso, Volken Blacksword)


PROLOGUE :

Allez, une petite claque sur les fesses de Svetie, la jolie laitière du village, et il est temps d’attaquer une nouvelle journée, pleine de promesses et de ronds de fumée ! « Gorahi Gonol » comme disent les Dothrakis

Cela ne fait pas longtemps que je suis revenu de Pentos, et j’ai déjà l’impression que mes réserves de tabac atteignent un seuil critique. Il faut sans doute que je réduise un peu la voilure, mais c’est tellement enivrant, et bien plus subtil que la vinasse, surtout celle d’ici !

Ce bon vieux château glacial de Deathwatch n’a pas changé. Il transpire le devoir et l’austérité par tous les moellons de ses pierres… à l’image du suzerain, Ser Edrick Blacksword, fidèle aux Stark jusqu’au bout des éperons et gardien du tertre des morts, un lieu sacré pour l’ancienne religion

Il est parti à Moat Caitlin pour suivre l’appel du jeune loup, Robb, et mettre son épée et ses troupes à son service. (il a quand même dégarni les défenses du château de 2/3 environ) Le combat qui les attend contre les deux lions sera terrible, voire désespéré. Mais la chance sourit aux audacieux, j’en suis un exemple flagrant. Je leur fais confiance pour accomplir un exploit héroïque

D’autant plus que le fils aîné, mon cousin Edrick, fait partie de l’expédition. Lui et moi on est comme cul et chemises. Toujours fourrés ensemble à faire les 400 coups, toujours à vouloir prouver qu’on est les meilleurs, les plus beaux, les plus courageux, quitte à plonger l’autre dans les emmerdes, pour mieux lui sauver la mise ensuite…

Il faut bien l’avouer, il est pétri de qualités, sait bien se battre, est respecté par ses hommes et n’a pas la tête creuse. Il lui manque évidemment ce grain de folie et de panache qui me rend unique, mais je l’aime comme un frère, que j’aurais aimé être, si possible avec le rang d’aînesse qui va avec (je suis plus vieux que lui).
Malgré son potentiel, je crains qu’Edrick ne prolonge la longue tradition d’austérité locale, enfermant Deathwatch dans son rôle de cimetière morbide. Ce qui faut à ces terres, c’est de la croissance, de la prospérité, et ce que nous ne pouvons obtenir par les armes, il nous faut l’obtenir par la richesse et le commerce. C’est ainsi que les bannerets s’élèvent et comptent dans le monde. Que seraient les Lannister sans l’or de Castral Rock ? Je trouve donc dommage pour ces terres et pour moi de n’être que troisième dans l’ordre de succession de la baronnie…

Cette richesse nous tend les bras, à travers la côte et les terres orientales. Avec les bons relais à Dorne, nous sommes bien placés pour aller chercher de la soie , des épices, des herbes médicinales que nous pouvons revendre à prix d’or dans nos contrées.

Moi, Volken Blacksword, neveu du seigneur Edrick et fils d’une Frey, j’ai toujours été un peu à la marge, prompt à suivre ma propre voie. Clairement, rester assis en armure et rouiller lentement entre quatre murs, très peu pour moi. Le voyage, l’aventure, les jolies femmes de chaque port qui succombent à mon charme, la pirat…euh, le commerce avantageux, la découverte d’autres peuples, cultures, la richesse, voilà ce qui me motive. C’est d’ailleurs là-bas que j’ai appris à manier la lance, aussi bien de taille que d’estoc, ce qui ne manque pas de surprendre mes adversaires qui ne connaissent que l’épée (encore une preuve de l’intérêt qu’on à s’ouvrir aux influences exterieures)

J’ai commencé à tisser un réseau commercial avec le continent, et je m’y rends régulièrement. A force de lui entrer dans le crâne (parfois à coups de poing) mes idées pour le développement et la prospérité, mon cousin a enfin accepté de s’ouvrir à ce domaine et d’apprendre auprès de moi « les ficelles du métier »

Au château, à part cette cette outre à jambon de mestre Ludweck, les personnes qui sortent du lot sont :

Lady Lianna Mormont, épouse Blacksword, seconde femme du suzerain. C’est un crève-cœur de voir cette magnifique créature condamnée au lit glacial d’un vieil homme insensible. Chaque regard appuyé sur sa silhouette divine me laisse envisager le bonheur qu’elle éprouverait avec un homme fougueux de son âge, plein de passion… et de ressources

Elle n’a d’ailleurs rien d’une oie blanche. Son caractère bien trempé digne de l’Ile aux Ours et son courage désarmant (elle méprise la broderie, lui préférant le port du haubert) ne font qu’accentuer son charme ravageur, dont elle semble avoir une conscience aigue.


Un autre personnage détone en ces lieux : Harren Goodbrother, un Fer-né plutôt bagarreur venant d’une famille noble, les Old Wyck. Il est une sorte « d’invité permanent » au château depuis la rébellion manquée des Greyjoy. Nous avons une méfiance naturelle le concernant mais nous avons grandi ensemble et n’avons jamais eu à douter de son attitude. Contrairement à ses congén… à ses compatriotes, il ne semble pas obnubilé par les vagues ou les poissons. En revanche, il aime la compagnie des bêtes et des arbres, toujours fourré dans les forêts alentour. Il a un contact particulier avec les animaux, et sait toujours obtenir le meilleur de ses montures. Il est également maitre-fauconnier, il y en a un en particulier dont il ne se sépare presque jamais.

Il en reste un, qu’il est très rare de voir loin de son maitre : c’est Merrick Hill, un bâtard Lannister rejeté par son père et qui voue une haine féroce à sa famille d’origine. Il a croisé la route du jeune Edrick il y a quelques mois et a accepté de devenir son garde du corps dévoué. Certains diraient âme damnée, mais n’oseraient sans doute pas lui dire en face. Cette colline de muscles (le titre de « montagne » est déjà réservé) manie l’épée bâtarde comme d’autres manient un fleuret et il a un faible pour la décapitation. Je ne me souviens pas l’avoir vu sourire un jour, mais avec la cicatrice qui lui barre le visage, c’est sans doute mieux ainsi.
Il me parait incongru de le voir ici alors que son maitre est à Moat Caitlin, mais il exécute un ordre de celui-ci : s’assurer de la sécurité de Lady Lianna en son absence


Mais revenons à nos moutons… il est temps d’assister à la séance de doléances quotidienne. Il y aurait sans doute beaucoup mieux à faire que d’entendre des pécors brailler mais lady Lianna tient à y assister… et je ne me lasse pas de l’admirer dans sa cotte de mailles recouverte d’une robe plus cérémonielle…
Dernière modification par le Zakhan Noir le lun. juil. 14, 2014 5:11 pm, modifié 6 fois.
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

CHAPITRE 1 : A la poursuite du brigand vert


Les doléances commencent mal… le sempiternel Kevan vient nous fracasser les oreilles avec ses malheurs longs comme un jour sans tabac. Cette fois-ci ce n’est pas la clôture trouée, les poules déplumées ou le blé qui penche, c’est une de ses vaches, dont j’ai oublié le nom (et heureusement je pense) qui a été empoisonnée selon lui. La coupable est toute trouvée, c’est forcément la rebouteuse Sayanne, à la fois appréciée pour ses talents et redoutée pour ses pouvoirs (de vieilles recettes de grand-mère sans doute). Elle vit en marge du château et nous lui rendrons sans doute visite, pour ne pas laisser enfler des rumeurs désagréables, mais certainement pas maintenant. En outre, le ton péremptoire qu’ose utiliser ce pécor avec Lady Lianna risque de lui attirer des problèmes sous peu. Je n’ai toutefois pas l’occasion d’intervenir, car notre « régente » lui rabat parfaitement son caquet sans l’aide de personne. Qu’est-ce qu’elle est belle quand elle affirme son autorité !

La seconde affaire est plus pressante : un fermier blafard et tremblotant arrive à grand peine à articuler son malheur : sa ferme a été attaquée par des pillards qui ont saccagé les récoltes, pillé le grain, volé une chèvre et enlevé sa fille unique. Ils sont à pied, sauf l’un d’entre eux qui disposait d’un cheval. Il nous supplie de secourir sa fille.

On ne peut pas dire que la bougresse d’un pecor soit une priorité nationale, mais ce sont les premiers signes des conséquences de la guerre et du dépeuplement de notre garnison. Les soudards et les charognes se sentent pousser des ailes. Une action rapide, brutale, efficace pourrait calmer pendant un temps les ardeurs de certains…

Nous rassemblons quelques cavaliers dans la cour et partons pour la ferme en question, avec Lady Lianna à notre tête, malgré mes réticences à la voir ainsi s’exposer au feu. Mais elle tient trop à prouver qu’elle peut égaler n’importe quel guerrier mâle pour entendre raison. Satané orgueil des Mormont ! Enfin, je dois avouer que cette détermination m’impressionne, mais si je n’en laisse rien paraître


Alors que nous sortons à bride abattue, les trompes résonnent : un garde sur le chemin de ronde nous informe qu’une délégation du seigneur Ryswell approche du château. Nom d’un eunuque bleu, ils tombent mal ceux-là, comme toujours !

Pour la petite histoire, les Ryswell sont les nobles les plus proches de nos terres. Par un jeu de mariages élaboré et d’alliances (notamment avec les Bolton), ils ne sont pas loin de nous enclaver à l’intérieur de nos propres terres et ont toujours entretenu des rapports houleux avec nous autres les Blacksword. Contrairement à la plupart des bannerets du Nord, ils n’ont envoyé qu’une force minime, presque symbolique rejoindre le jeune Loup. Le gros de leurs troupes est toujours ici, dans les Barrowlands, et cette situation n’est pas des plus avantageuses.





Lady Lianna donne l’ordre de les faire attendre autant qu’il faudra et confirme notre mission : haro sur les brigands

Nous arrivons vite à la ferme, où nous n’apprenons rien de nouveau, si ce n’est la direction prise par les pillards : vers la rivière qui jalonne la frontière sinueuse avec les terres des Ryswell justement. Il vaut mieux les rattraper avant qu’ils ne s’enfoncent trop loin chez nos « amis », où ne serions pas forcément les bienvenus. Effectivement, l’un est à cheval les autres à pied, dont l’un avec une chèvre sur le dos.

Ca tombe bien, nous sommes tous les quatre plutôt à l’aise à cheval (j’avoue en avoir rajouté en faisant quelques moulinets avec ma lance debout sur mes étriers pour épater Lianna) et nous comblons vite notre retard, trop vite même : notre escorte a du mal à suivre.

Nous arrivons à la rivière qui est précédée de deux falaises entre lesquelles s’ouvre un défilé. Pendant que Lady Lienne et Harren Goodbrother foncent droit devant, je tourne bride et contourne la falaise de gauche pour prendre l’ennemi au dépourvu si jamais ils décidaient de longer la rivière et non la traverser. Merry Hill m’emboîte aussitôt le pas, ou plutôt, le sabot.

Un mauvais pressentiment m’envahit à mesure que je contourne la falaise : quand je parviens enfin sur la rive, je m’aperçois avec horreur que quatre pillards sont postés aux abords du défilé, en deux groupes, leurs arbalètes pointées vers le défilé !! J’hurle instantanément : « Maaadaaaaame ! Arabalèèèètes ! » mais trop tard, elle s’engage dans le défilé au galop, et son escorte est trop loin pour la protéger.

Pendant ce temps, le seul cavalier de leur bande traverse la rivière péniblement, suivi du gars qui porte la chèvre…

Mes cris ont déconcentré deux des quatre tireurs qui se rendent compte que deux cavaliers leurs foncent dessus et tirent dans notre direction : un carreau dans les nuages, l’autre qui érafle l’épaule de Merrick. Mais le danger est ailleurs : lady Lianna a un carreau planté dans le flanc. Là où d’autres se seraient effondrés, elle tient tête et maitrise toujours sa monture, mais si elle est blessée à nouveau, ce sera plus que critique !

Laissant Merrick gérer les deux salopards qui étaient de notre côté, je fonce sur celui qui tente de recharger son arbalète, pendant que Lady Lianna s’engage dans la rivière. Harren esquive une attaque puis la suit. Son faucon harcèle un pillard au niveau du visage.

La suite est un tourbillon de lames et de sang, dont nous sortons rapidement vainqueurs. Merrick ne prend pas la peine de nettoyer les morceaux de cervelle sur son épée avant de menacer un des pillards : qui les envoie, que font-ils ici ? La réponse tremblante à base de « non, on bosse pour personne » ne le satisfait pas, et une tête de plus atterrit sur les galets trempés.

Lady Lianna revient avec le cheval, le dernier brigand, et la jeune fille ligotée. Elle tente de faire bonne figure mais elle est pâle et perd du sang, le carreau toujours fiché dans son flanc. Maudissant mon inexpérience dans le domaine médical, je l’engage à me rejoindre sur mon cheval afin que je l’amène de toute urgence au mestre du château L’alternative étant de se laisser soigner par un Merrick encore excité par le combat et couvert de sang d’origines diverses, elle accepte.
L’histoire retiendra peut-être que cette chevauchée à travers la lande aura été notre premier contact…

Il était temps en tout cas, la blessure était sérieuse et mon soulagement est immense quand ce lourdaud de Ludweck retire le carreau, n’arrachant qu’un simple gémissement à Lady Lianna. Ceux qui doivent être soulagés également sont les gardes qui ont failli à sa protection : ils évitent donc la pendaison et en seront quittes pour la bastonnade, que je ne serais pas fâché de leur administrer moi-même

A peine soignée et bandée, elle veut déjà tout reprendre en main, mais elle est obligée de déléguer : Merrick sera chargé d’organiser l’exécution des rares crapules qu’il n’a pas encore découpé, Harren l’aidera
De mon côté, je me charge de faire courir la rumeur partout dans Deathwatch que lady Lianna n’a pas hésité à mettre sa vie en danger pour protéger les plus humbles de ses serfs, et avec succès puisque la jeune fille a été retrouvée vivante, et, euh… indemne. De partout.

Avec toutes ces émotions nous avons presque oublié la présence des Ryswell entre nos murs.

Ils ont dû attendre plus longtemps qu’ils ne l’auraient voulu certainement et c’est un sentiment rafraichissant.
Nous les recevons dans la salle principale. Quand ils entrent, la température déjà bien fraîche chute de plusieurs degrés. Ils ont envoyé Rickard, le plus sulfureux des frères Riswell, et accessoirement ennemi notoire de mon cousin Edrick et de Merrick. Lui aussi a son âme damnée, son « nettoyeur » de problème, André Snow, surnommé l’Aigle. Oui, vous l’avez deviné, il s’agit aussi d’un bâtard, du Nord cette fois. Bon, ok, on peut en déduire que les bâtards font tous carrière dans a fonction de chien de garde meurtrier, mais non, ce n’est pas vrai, il y a forcément quelques exceptions !!

Ils sont officiellement en route pour rejoindre leurs forces faméliques à Moat Caitlin, mais vu leur arrogance, leur suffisance et le séjour longue durée qu’ils comptent passer parmi nous, il est clair qu’ils vont utiliser le registre des critiques venimeuses, à peine voilées, et jouer la carte de la provocation. La situation très tendue avec Edrick et Merrick risque de tourner à la catastrophe si nous les agressons publiquement. Ce serait un casus belli en bonne et due forme.
Il va falloir la jouer finement, et ce n’est pas pour me déplaire. Si ces requins s’attendent à trouver des nordiques psychorigides et faciles à manipuler, ils vont être surpris. J’ai du mal à réprimer un petit sourire en coin : ce pourrait être une occasion pour moi de montrer à quel point je peux être indispensable à Deathwatch…
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Khentar
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Khentar »

La suite ! :yes:

J'adore cet univers et vos parties le rende très bien.

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Warzen
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Warzen »

ouais, classe !!! :)
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Alors le combat tactique, ce n'est pas du jeu de rôles, parce que tu ne joues pas un rôle, mais c'est du Advanced Squad Leader - Loris
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

merci c'est toujours sympa. En fait c'est le résumé d'une seule séance. Une seconde a été jouée, mais j'ai eu la flemme de faire le CR. Bon, j'essaierai de trouver le temps... à suivre
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

allez, vous m'avez convaincu, voici le dernier CR. Pour la suite, faudra qu'on rejoue...


CHAPITRE 2 : Picrate de la discorde et petits entraînements entre amis


Bon, comme prévu les deux paires de biceps de notre groupe sont allés humer l’air frais du village (le jour où il sera chaud, je pense qu’on verra les Dothrakis remporter le 200 mètres nage libre), ils ont même poussé jusqu’à la lisière du bois, où se trouve la cabane de Sayanne, l’herboriste-rebouteuse-entremetteuse-empoisonneuse-pompomgirl-marieuse-sagefemme-rayez la mention inutile.
Parmi les multiples bocaux remplis de cuisses de euh… choses, les potions rouillâtres, les herbes aux parfums entêtants , nos deux compères sont moins à l’aise qu’ils ne veulent bien l’admettre. Ils interrogent Sayanne sur sa culpabilité présumée dans l’affaire de la chèvre empoisonnée. Elle nie évidemment, arguant que Kevan le fermier n’est qu’un pervers frustré de plus qui se venge comme il peut du râteau monumental qu’elle lui a infligé. Si on écoutait tous ceux qui prétendent qu’elle veut tuer le duc, brûler les récoltes, raser la forêt et assécher la mer, il faudrait des oreilles de trente pieds de diamètre…
Nos deux enquêteurs, en fins psychologues, ne savent pas trop quoi répondre à cela. Goodbrother tente un « ah,mmm, ok, j’espère que vous ne mentez pas ! » propre à clouer le bec à n’importe qui !
Pour garder bonne contenance et ne pas avoir fait le déplacement pour des clopinettes, ils décident de lui acheter quelques petites choses, avec une réduction pour les remercier du fait qu’ils concluent provisoirement à un « non lieu ». Je ne me rappelle plus ce qu’ils ont pris exactement, mais vous vous doutez bien que ça tourne plus autour de l’onguent du sommeil paralytique que de la crème pour rendre les joues plus douces.


Pendant qu’à mon grand damn, Goodbrother retourne prestement au château (j’y reviens), Merrick Hill va faire un tour chez le fermier Kevan. Autour d’une bouteille de picrate, ils refont le monde à coup de
« alors elle a avoué la salope ? »
« non connard, elle dit que tu mens »
« ah mais c’est une salope, elle vous embobine ! »
« il est dégueulasse ton vin alors ferme-là, et ressers moi ! »
« mais mais hips, et ma chèvre !? elle est morte bon sang »
« tu veux aller la rejoindre ?! alors emmerde plus les nobles avec ça ! Et ressers moi un verre ! Pouah, il est vraiment immonde ! »
Autant vous dire que Merrick quitte le fermier un tantinet énervé, et un peu amer sur sa condition qui le condamne aux vins de soudards…


Pendant ce temps, après m’être brièvement lavé à la mode nordique, et rassemblé les accessoires nécessaires, je me suis coulé littéralement jusqu’à la chambre de Lady Lianna. Une rapide négociation avec sa dame de compagnie m’a permis de m’introduire dans le saint des saints. Ce qui n’était pas prévu en revanche c’est de me trouver nez à nez avec Goodbrother, l’ami des taupes et des pélicans. Les bras remplis de potions suspectes il a trouvé le moyen de ricaner au moment où j’entrais dans la chambre. Qu’il aille se noyer avec ses congénères celui-là !

J’avoue avoir passsé un certain temps à la regarder dormir ; sa beauté se perpétuant au-delà du sommeil… ses bras diaphanes entourant le coussin de plumes, sa chevelure rebelle, son souffle altéré par ses blessures…. Aaah.
N’y tenant plus, et après avoir remplis deux coupes d’un délicieux la Treille huit ans d’âge, je m’asseois près du lit, et la réveille délicatement en chuchotant, une main sur l’endroit de la couverture où se trouvent ses pieds.
Son regard embrumé semble rayonner devant ma présence (c’est noté pour plus tard, c’est un moment où le corps ne ment pas !), mais très vite, elle reprend ses esprits et se comporte exactement comme une dame de son rang : en faisant mine de se scandaliser de ma présence, de ce vin, de cette fleur discrète posée dans son vase. Elle fulmine, vitupère, menace…
Je joue l’homme contrit pour rentrer dans son jeu. Malgré les apparences, je suis ravi. Je n’espérais évidemment rien de mon initiative (déjà bien modeste en soi), et j’aurais été atrocement déçu qu’elle cède si facilement, qu’elle se mette au niveau des catins qui parsèment la cité. Une Lady Mormont, c’est un trophée d’un tout autre acabit, qui nécessite de la patience, de l’abnégation, et une admiration sans bornes !


En sortant, je descends à la caserne m’occuper du sort des deux imbéciles qui ont failli à leur mission d’escorte.
Vingt coups de bâtons semble une sanction juste, je la prends en accord avec le capitaine de la Garde, qui se charge de l’appliquer lui-même. J’en profite pour leur rappeler les impératifs de leur charge, mais pas sûr que tout mon discours ait porté, tellement ils étaient à ramasser à la petite cuiller sur la fin.


L’heure du banquet arrive enfin, et la grande salle résonne d’une multitude de bruits, les serviteurs qui s’empressent, les coupes qui s’entrechoquent, le feu qui crépite dans la cheminée, les rires gras des barons, la musique un peu terne du barde de Deathwatch. Il y a du beau monde, notamment des marchands rivaux, des prévôts,. Dommage qu’il faille se focaliser sur les Riswell, il y aurait matière à dégoter quelques contrats commerciaux bien juteux et arnaquer quelques benêts…
Remarquez que chaque détail compte, comme l’emplacement à table. Je suis juste à la droite de notre « régente »
Il faut bien admettre que ça s’est mieux passé que prévu. Bien sûr, Rickard a fait son fanfaron, a lancé plusieurs piques ici et là, notamment sur la condition d’otage de Goodbrother, mais dans l’ensemble les différentes répliques ont rebondi sur l’armure mentale des uns et des autres, et les limites n’ont jamais été vraiment dépassées. J’ai cru remarquer que Lady Lianna tentait par tous les moyens, même les plus poitrinaires, de s’attirer les bonnes grâces de Rickard mais celui-ci semble avoir la chaleur et l’ardeur d’un iceberg congelé.

Il y a bien eu un problème, mais il est venu d’ailleurs.
En effet, Merrick, à l’humeur massacrante s’est d’abord posté debout en garde du corps suspicieux, exactement comme son homologue du Nord, « Snow l’Aigle ». Mais vers la fin il est allé se dérider en compagnie des autres soldats, dans leur coin réservé. Evidemment pendant que nous autres bien-nés dégustions des vins de Hautjardin et de Dorne, ils s’enquillaient de la pisse rougeâtre locale. Comme dit l’expression, tant va la cruche au soldat qu’ à la fin la goutte déborde (ou quelque chose comme ça). Il s’est mis en tête de boire du vin de qualité, et a poursuivi l’intendant en lui vociférant ses exigences. Devant le refus gêné de celui-ci, son agacement s’est transformé en colère noire, puis en folie furieuse. Insultes, menaces, et finalement torture physique improvisée, la palette de ses débordements est large. Même Goodbrother qui passait par là (il passe souvent « par là » d’ailleurs… je suis bien placé pour le savoir) s’est senti obligé d’intervenir pour sauver le malheureux, mais pas son nez, sa mâchoire ou son bras gauche. Il est grand temps qu’Edrick revienne pour tenir en laisse son molosse…

Le soir avance, et au clair de la lune qui se lève, nous avons à peu près tous la même idée, que nous appliquons chacun secrètement : surveiller les Ryswell. Lady Lianna le fait via ses servantes, Merrick avec des soudards, et moi avec la pègr… hum mes connaissances urbaines variées. C’est sans doute un peu « too much » et les Ryswell risquent d’avoir l’impression qu’un espion se glisse dans chaque pot de chambre

(Note du joueur : en fait je crois que je commence à avoir une vague idée de ce que le MJ va nous foutre dans les pattes et ça me fait peur)


Une nuit de repos bien méritée s’ensuit.
Quand le coq nous réveille, je me rends compte que Rickard Ryswell est déjà en train de faire le beau dans la cour en corrigeant son lieutenant lors d’une passe d’armes vigoureuse avec des épées en bois.
Je l’ai justement défié hier (qui a dit que j’avais le défaut : « trop confiant » ?) et il est temps de lui mettre sa pâtée.

A son épée, j’oppose une lance (enfin, un bâton pour l’occasion), et je compte bien utiliser des techniques sudistes inhabituelles pour le décontenancer.
Quelques minutes plus tard, le nez presque fracassé, et les côtes très très douloureuses, je suis bien obligé d’admettre sa supériorité, ou du moins sa meilleure forme aujourd’hui (j’ai trop mangé de sanglier hier sûrement). Ses mouvements vifs, ses feintes, et surtout, l’utilisation intensive de son bouclier ont eu raison de mon audace

(Note du joueur : le système Riddle of Steel, il est impitoyable avec les tanches en tactique martiale dans mon genre… je me demande comment je vais survivre au prochain vrai combat)

A peine mon « relais » terminé, c’est Lady Lianna qui s’est présentée face à Rickard ! A peine remise de sa vilaine blessure, harnachée de toutes parts, elle balaie sans pitié tous les arguments de ce dernier qui ne veut pas se résoudre à combattre et faire mal à une femme.

Elle a gain de cause finalement (comme toujours) et le combat s’engage. Ayant observé mon combat, elle sait quelles erreurs éviter. Comme Rickard a tendance aussi à ne pas y aller à fond, elle le surprend plusieurs fois et lui assène quelques coups vifs. Son manque de puissance laisse son adversaire debout, mais il a clairement été chahuté. Il durcit alors un peu le combat et finit par l’emporter, mais elle a gagné son respect, clairement. De mon côté, je suis enthousiaste de sa performance, mais en même temps, elle rend la mienne encore plus pénible à accepter. J’aurai ma revanche d’une manière ou d’une autre… Il n’est pas question que Lady Lianna s’entiche de ce bretteur très surfait…
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Warzen
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Warzen »

Toujours aussi plaisant à lire !! J'espère que vous rejouerez bien vite ! :)
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

Et hop, résumé de la troisième séance, à laquelle je ne participais pas, et qui est racontée par Lady Mormont
normalement, on rejoue demain soir

CHAPITRE 3 : Chasse gardée
Cela fait déjà trop longtemps que Ser Rickard Ryswell profite de l'hospitalité de Deathwatch, et sa présence commence à me porter quelque peu sur les nerfs. Il faut dire qu'il se comporte en parfait rustre : impoli avec tous, serviteurs comme maîtres de maison, il ne cesse de lancer des piques à tout va, espérant peut-être un faux pas de notre part. Je ne sais pour quelle raison il s'acharne ainsi à nous faire sortir de nos gonds. Espère-t-il provoquer une escarmouche ici, en plein cœur de nos terres, pour ajouter à la folie ambiante qui règne dans tout Westeros depuis le début de la guerre ?

Bref, je ne pensais pas pouvoir dire cela un jour, mais j'ai presque été soulagée de voir revenir Edrick Jr, alerté de la venue de Ryswell par les messagers que j'avais envoyé à son attention il y a peu de temps. Ce n'est certes pas sans regrets que j'ai dû lui céder ma place sur le trône de son père, mais je l'ai fait - du moins, je l'espère - avec toute la dignité qui sied à une dame de mon rang. De toute façon, ne nous voilons pas la face : nous savons pertinemment, lui et moi, que nos sourires et nos marques de politesse l'un envers l'autre ne sont qu'une jolie façade pour mieux dissimuler le mépris que nous nous portons.
Et puis, je vois au moins un avantage, et pas des moindres, au retour de mon cher beau-fils : désormais, c'est à lui qu'incombe la tâche ô combien ingrate de traiter avec cet insupportable Kevan ! Car oui, l'irascible fermier était encore là à l'aube, pour venir nous faire part d'une de ses sempiternelles doléances. Cette fois, je l'ai proprement fait conduire à la sortie, en l'assurant que mon beau-fils s'occuperait de lui dès le lendemain.


Edrick Jr a donc été reçu avec tous les égards qu'il se doit, mais Ryswell s'est montré particulièrement grinçant à son égard. Il en a profité pour remettre à l'ordre du jour la chasse qu'il nous réclame depuis son arrivée. Mon beau-fils et moi avons rapidement tenu conciliabule en privé, prétextant qu'il lui fallait venir voir son frère encore au berceau ; cela a été l'occasion de le mettre au courant du peu de choses qui s'étaient déroulées en son absence, mais surtout d'échanger en privé nos opinions sur le séjour de cet encombrant Rickard Ryswell.

Puis, espérant que cela nous débarrasserait de lui plus vite, nous nous sommes prestement préparés pour la chasse au sanglier. Chacun a pris soin que notre petite escouade comporte autant de membres côté Ryswell que côté Blacksword : d'une part, Rickard et trois de ses hommes, dont son chien fidèle, Andre Snow, toujours aussi bavard... et d'autre part, moi-même, Edric Jr, bien entendu, suivi de son homme de paille, Merick Hill, et de notre "hôte" fer-né, Harren Goodbrother. Je me suis surprise à regretter que Volken soit absent, parti vaquer à ses affaires commerciales en ville. Ce n'est certes pas le plus adroit d'entre nous à cheval, mais sa présence "amie" (j'emploie ce terme à défaut d'autre mot plus adéquat) n'aurait pas été de trop.

Nous étions donc partis en chasse et avons rapidement trouvé la piste de ce que nous cherchions, grâce aux bons soins d'Andre Snow, qui semble, à mon grand regret, avoir plus d'une corde à son arc. J'aurais préféré savoir Ryswell entouré d'incompétents. S'en est suivie une véritable foire d'orgueil, pour savoir lequel de ces messieurs serait suffisamment courageux pour abattre les deux bêtes que nous venions de débusquer. Ryswell s'est évidemment empressé de se porter volontaire pour tenir l'épieu qui embrocherait le sanglier. Edrick Jr s'est montré moins téméraire (cela ne m'étonne pas : on ne peut pas dire qu'il ait hérité du courage et de la ténacité de son père) : malgré les railleries de Ryswell, il a préféré laisser faire Merrick, lequel ne s'est qu'à moitié bien acquitté de la tâche, puisqu'il n'a pas tué la bête du premier coup et qu'il lui a fallu l'achever à coups de dague. Ryswell, quant à lui, a redoublé de prétention et d'orgueil après avoir embroché son sanglier proprement et sans bavure.


Après ce moment un peu trop viril à mon goût, nous nous sommes remis en quête de gibier, mais nos pisteurs ne nous ont pas conduits là où nous nous attendions. Un peu par hasard, nous sommes tombés sur une clairière où demeuraient quelques traces de feux assez récents, mais soigneusement dissimulés. Après un examen un peu plus approfondi, Andre et Merrick sont tombés d'accord sur le fait que des soldats étaient apparemment passés par là récemment et qu'ils se dirigeaient vraisemblablement vers les terres des Ryswell. D'après Rickard, il s'agit d'hommes de Torrhensquare, demeure d'Elman Tallheart, mais cela n'a pas eu l'air de l'émouvoir plus que cela.
Cette découverte un peu inquiétante a refroidi les ardeurs de notre petite troupe, et nous sommes rentrés de ce pas au château. Nous avons cependant pu constater que cela n'avait en rien entamé le cynisme de Rickard, qui a cru bon de lancer à Edrick une phrase qui disait à peu près : "Et alors, ce sanglier, est-ce vous qui allez le cuisiner ? Puisque vous ne semblez doué ni pour la chasse ni pour le combat, il faut bien que vous ayez quelques qualités cachées..." Bien que cela m'ait fait beaucoup rire sous cape, j'ai tout de même incarné mon rôle de maîtresse de maison en rappelant à notre hôte que tourner en dérision le propriétaire du château dans lequel il résidait n'était pas des plus courtois.


Le dîner qui a suivi était également des plus moroses (enfin, rien de très inhabituel pour un repas à Deathwatch, qui reste l'un des domaines les plus inhospitaliers que je connaisse). Ser Ryswell s'est d'abord montré plutôt jovial, puis très froid envers Edrick Jr. Je ne sais pas si ce ressentiment qu'ils semblent éprouver l'un envers l'autre est encore un résidu de cette histoire de tricherie en tournoi, mais cela n'est pas fait pour améliorer nos relations de voisinage...


C'est donc avec un certain soulagement que j'ai regagné mes appartements pour y prendre un repos bien mérité (j'essaie de n'en laisser rien paraître, mais cette blessure à la hanche me fait encore horriblement souffrir). Las ! Je n'étais pas couchée depuis deux minutes qu'on a frappé à ma porte. Et ma demoiselle de compagnie de m'annoncer que Rickard Ryswell en personne se présentait à moi, sous le prétexte qu'il s'était perdu dans le château. Et lui de me proposer immédiatement de "boire un fort bon vin du sud" avec lui. Quelle n'a pas été ma surprise ! Deux prétendants, en deux nuits, mais avec la même méthode... Les hommes d'ici ne sont pas d'une originalité à toute épreuve ! Il me faut avouer que la chose était très tentante, car Rickard est fort bel homme, malgré son arrogance et ses manières de rustre. Il m'a fallu toute ma volonté et mon sens de l'honneur pour parvenir à décliner poliment la proposition. Mais je dois dire que l'idée d'avoir éconduit ce malotru imbu de lui-même n'est pas pour me déplaire.
C'est ma demoiselle de compagnie, en revanche, qui a vu son honneur entaché au cours de cette nuit : à ma demande, elle est allée raccompagner Ser Rickard à ses appartements et a fini la soirée ivre morte, dans le lit de Ryswell. J'en suis fort mécontente, car cela signifie que je ne peux plus avoir confiance en elle, alors même qu'il s'agit d'une des rares personnes ramenées de l'île aux Ours avec moi au moment de mon mariage. En outre, je n'ai qu'une crainte, c'est que, sous l'emprise de l'alcool, elle ait révélé à Rickard des choses qui pourraient se retourner contre moi et ma famille.


Peut-être, cependant, qu'avoir éconduit Rickard a refroidi ses ardeurs et son ressentiment à l'encontre des Blacksword, puisque, dès le lendemain, il nous a annoncé son départ imminent pour l'armée du jeune loup. Il était temps ! Et tandis que lui et ses hommes prenaient le chemin de Moat Cailin, nous avons vu partir Andre Snow en direction de Blazetower, la capitale des Ryswell. Rickard ne nous a pas quittés sans une dernière petite pique à Edrick, qu'il a choisi d'appeler "Junior" publiquement, devant toute la maisonnée. Pique qu'Edrick a d'ailleurs à peine relevée. Quelle mollesse ! Et quelle tristesse que ce soit à lui que les terres des Blacksword reviendront quand mon cher époux mourra...
Dernière modification par le Zakhan Noir le ven. oct. 26, 2012 11:04 am, modifié 1 fois.
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Khentar »

J'aime bien.

Le Trône de fer a une odeur de sueur et de sang tout à fait remarquable.

K.
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

ouaip... lors de la dernière séance, la sueur et le sang ont bien coulé justement. Et tout ça pour un fumble politico-guerrier qui nous fait encore mal au cul au moment où j'écris ces lignes.

Un CR pondu par la joueuse du Fer-né devrait arriver un jour ou l'autre...
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

Voici le compte rendu de la dernière séance, écrit par Harren Goodbrother, le Fer-né "invité" de notre maison


Chapitre 4: Plumés par un aigle

Lorsque, le lendemain de cette fameuse chasse, les Ryswell ont annoncé leur départ, le soulagement a été palpable au château. Bien leur en a pris d'ailleurs car, pour ma part, ils seraient restés un jour de plus que je ne répondais plus de mes actes. Etre forcé de supporter les insultes en serrant les dents, voilà qui sied fort peu à un héritier Fer-né de mon rang ! J'avais d'ailleurs commencé à prendre des dispositions pour me débarrasser de cet arrogant lors de la chasse. J'avais si bien « préparé » son cheval – une bête intelligente et noble, qui en vaut cent comme son maître – qu'il m'obéissait mieux qu'à ce fat de Ryswell. D'un simple coup de sifflet, j'aurais pu sans difficultés le faire se cabrer et nous aurions été débarrassés. Mais l'annonce du départ imminent m'a dissuadé de mettre mon plan à exécution. Edrick, qui connaît mes talents et qui, pour être faible, n'en est pas pour autant stupide, aurait pu trouver mon initiative quelque peu hâtive, et je tiens à conserver de bonnes relations avec lui. Après tout, j'escompte bien qu'un jour il sera un allié dans la reconquête du trône qui m'est dû.

Quoi qu'il en soit, ces nuisibles ont donc fini par plier bagages. Pour plus de sûreté, il a été convenu que je les suivrais à bonne distance, pour m'assurer que leur départ ne cachait rien de suspect et qu'ils quittaient bien les terres des Blacksword sans une dernière fourberie.
Bien m'en a pris ! A peine hors de vue – du moins le croyaient-ils – ne voilà-t-il pas qu'ils mettent pied à terre, bien tôt pour une pause ! Je m'aperçois alors qu'ils viennent de libérer un corbeau, qui vole en direction de leurs terres. Ni une, ni deux, je libère mon fidèle Faucky qui se jette sur cette proie et me l'apporte. Le message porté par le volatile me laisse songeur. Il ne semble composé que de mots mis les uns à côté des autres, sans queue ni tête.

Flairant quelqu'affaire louche, je rentre immédiatement rendre compte à Edrick. Je dois patienter jusqu'à la fin de la traditionnelle séance de doléances, au cours de laquelle cet importun de Kevan – le représentant des fermiers – se livre une fois de plus à des réclamations aussi insistantes qu'hors de propos. Cette fois, il prétend que Lady Lyanna s'est engagé à ce que la garde vienne chez lui le débarrasser des carcasses de bétail empoisonné – ce qui est bien évidemment pure invention de son esprit. Face à son insolence, Edrick fait preuve à mon sens d'un peu trop de complaisance. Si j'étais moi-même sur ce trône, je ne donnerais pas cher de sa tête. Finalement, il faut que ce soit Volken, le cousin d'Edrick, qui se décide à faire preuve d'autorité et à faire sortir l'importun. J'avais déjà remarqué son empressement dès lors que la femme du seigneur est impliquée...

De mon côté, je ne suis pas au bout de mes peines face à l'immobilisme d'Edrick : je dois insister quelque peu pour qu'il fasse sortir tous les gardes présents (il manque un peu d'initiative, et les gardes ne semblent pas très prompts à suivre ses ordres). Ne restent finalement, en dehors de nous deux, que Lady Lyanna, Volken, et le chargé des basses besognes du seigneur, Merrick Hill.
Nous examinons ensemble le document et je commence à en comprendre le sens : les mots forment un langage secret. Edrick est plus prompt que moi à le déchiffrer et il comprend vite que la missive ne donne rien de moins que le nombre et la position de nos troupes !
J'aurais pourtant juré qu'allusion était faite également à la faiblesse de l'héritier et à un ours à craindre, mais Edrick n'en a bizarrement pas fait état.

Dès lors, le plan des Ryswell nous apparaît à tous clair comme l'eau des criques d'Old Wyck. Leur « visite surprise » avait moins pour but de créer l'incident diplomatique, comme nous l'avions craint, que de nous espionner. Et si Rickard Ryswell est bien parti – jusqu'à preuve du contraire – pour Moat Caitlin, son âme damnée, l'Aigle, est en passe de rejoindre les terres Ryswell. Nul doute qu'il n'apporte un message similaire !

Hélas nous savons tous que Deathwatch n'a clairement pas les moyens de soutenir maintenant une guerre contre ses voisins ! La fidélité du Seigneur Edrick a son suzerain l'a amené à dépouiller quelque peu ses propres terres pour envoyer davantage d'effectif à la guerre, et notre garnison ne compte plus que deux centaines d'hommes (environ 100 en ville avec 20 chevaux, 40 au port, les autres disséminés sur toutes les terres).

Pour ma part, la marche à suivre m'apparaît avec évidence : je demande à Edrick de me laisser m'engager à la poursuite de Ryswell. En partant immédiatement et en chevauchant à bride abattue, il est presque certain que je pourrai le rattraper avant qu'il ne passe la frontière. Il ne me restera plus alors qu'à l'éliminer !

Hélas, il faut qu'Edrick, fidèle à lui-même, tergiverse longuement et, pendant ce temps, le rat de Snow – qualifier un Ryswell de chien serait faire insulte à une espèce noble et utile – prend de l'avance.

Un allié inattendu me vient en la personne de Volken Blacksword qui, plus affirmé qu'Edrick, semble lui voir la pertinence de mes arguments.
Hélas, Volken va un peu trop loin dans son enthousiasme et propose, non seulement de participer à la mission commando, mais de la diriger ! Merrick propose également de se joindre à nous.
Tout cela me contrarie fort, quoique je n'en laisse rien paraître : non seulement je perds ainsi la gloire de mon idée et cette occasion de montrer à Edrick de quoi je suis capable mais, ce qui est plus grave, il est évident que ces deux compagnons imposés vont encore me retarder, surtout Volken qui n'y entend rien en équitation, en tout cas par rapport à moi.
Et, autant Merrick, dont les talents de coupeur de gorge ne sont plus à prouver, pourrait m'être d'une certaine utilité dans ma mission de dératisation, autant Volken, qui s'est il y a quelques jours seulement fait battre à plate couture lors d'un duel « amical » contre Ryswell, ne risque pas d'être d'une bien grande utilité.
Seul intérêt de sa présence : puisqu'il apparaît maintenant évident que, dans ces circonstances, nous n'allons pas pouvoir rattraper Snow avant qu'il ne quitte les terres des Blacksword, Volken nous servira d'alibi en cas de besoin, en prétendant venir s'informer d'affaires commerciales en terres Ryswell.

Tout en menant ces réflexions, j'ai déjà préparé les six chevaux qui nous permettront de galoper nuit et jour, ainsi que mon fidèle Faucky, et nous voilà – enfin – prêts à partir.

Les premières contrariétés ne se font pas attendre. Bien évidemment, au bout d'un temps ridiculement court – 6, 8 heures –, alors que je suis encore frais comme un gardon et que Merrick commence à peine à fatiguer, Volken est déjà prêt de s'effondrer sur sa monture. Il insiste pour que nous prenions une heure de repos. S'il ne tenait qu'à moi, je conseillerais à Volken de tourner bride et de nous laisser accomplir la mission, mais c'est lui qui est aux commandes et je dois m'incliner.
Pendant cette heure, je trépigne et ai le plus grand mal à prendre du repos. Je déteste me refroidir ainsi, après il est toujours plus difficile de repartir.

Nous reprenons enfin notre chevauchée – cela me paraît plus éprouvant, après cette pause malvenue, mais bien évidemment je n'en laisse rien paraître. Enfin, alors que nous approchons de la frontière, nous tombons sur les gardes chargés d'escorter l'âme damnée de Ryswell jusqu'à ses terres, qui reviennent en direction de Deathwatch. Hélas, cela signifie que le nuisible a déjà passé la frontière.

Volken prend alors sur lui de révéler aux gardes les détails de notre plan – une mauvaise idée à mon avis, il parle toujours trop – et il est décidé que deux d'entre eux nous accompagneront, sans leurs insignes, bien évidemment.

Cela dit, quelles que soient mes réserves sur Volken, je ne peux lui enlever un mérite : celui d'un certain courage. Cette chevauchée semble en effet l'avoir laissé plus mort que vif, et il continue cependant à s'obstiner.

Nous suivons donc la piste de Snow, et très vite, une anomalie apparaît : il ne se dirige clairement pas vers Blazetower, mais vers le Nord, à travers les marais. Cette zone n'est pas très hospitalière, et Merrick et moi devons faire preuve de tous nos talents de pisteurs pour le suivre.
La situation devient critique, d'autant que si nous sommes surpris, il nous deviendra difficile d'arguer que nous accompagnions simplement Volken pour affaires...

Toutefois, nous décidons de persévérer. Après tout, l'avenir des Barrowlands dépend peut-être du succès de notre mission et nous devons jouer le tout pour le tout.

Nous arrivons bientôt à un village où notre cible semble s'être arrêtée. Impossible d'y entrer tous sans se faire repérer. Merrick propose de se grimer afin d'aller y faire un tour l'air de rien. Le costume est si réussi que je soupçonne que sa propre mère – qui qu'elle soit – ne le reconnaîtrait pas. Il revient peu après et nous raconte qu'il a aperçu le sbire dans une auberge, détendu et plaisantant. Dommage qu'il se montre moins cordial hors de son nid ! Seul bémol, la présence d'un étranger – même s'il n'a pas été identifié –, semble avoir jeté un froid et Merrick s'est hâté de s'éclipser. Pourvu que les soupçons n'aient pas été éveillés...

Impossible d'agir en plein cœur du village. Nous décidons donc de nous poster à la sortie de celui-ci pour y passer la nuit et d'attendre le moment propice à une embuscade. Afin de nous assurer que notre cible ne rebrousse pas chemin, j'envoie régulièrement Faucky en repérage.
La nuit venant, nous décidons de prendre tour à tour du repos.
Alors que Merrick et moi dormons profondément, Volken est alerté : à sa grande stupeur, il découvre que nos deux gardes, partis en rondes, ont été tués d'une flêche. N'écoutant que son courage – et surtout sa précipitation coutumière – il commet l'erreur de se rendre seul en repérage. Bien évidemment, c'est une mauvaise idée, et de chasseur il a vite fait de se transformer en proie pour l'âme damnée, qui nous a visiblement démasqués !

Hélas, je ne comprends tout cela que trop tard, lorsque Merrick me secoue pour me réveiller, alerté par un cri de Volken. Nous nous glissons subrepticement jusque sur les lieux. Moins subrepticement toutefois que nous ne l'aurions souhaité car le sbire, qui semble doté d'un sixième sens, nous repère immédiatement et commence à nous tirer dessus ! De notre côté, il nous est bizarrement impossible de le localiser, sa voix semble venir de nulle part et partout à la fois.
Volken nous intime alors l'ordre de ne pas bouger. Evidemment, Merrick ne veut rien entendre et tente d'en découdre. Ni une, ni deux, le voilà grièvement blessé à la cuisse sans avoir pu toucher Snow...
L'heure est grave, et nous pourrions bien ne pas revenir de cette mission au complet. Heureusement, Faucky est là, fidèle au poste. Si nos sens humains sont trop faibles pour localiser notre cible, lui n'a pas ces limitations : je l'envoie fondre sur le visage de notre ennemi. Surpris, celui-ci tente de riposter mais heureusement le rapide Faucky n'y perd que quelques plumes. Surtout, cela me permet de localiser enfin notre cible et de le blesser – trop légèrement hélas – d'un carreau d'arbalète.
Mais le combat est par trop inégal : voilà notre ennemi qui se met à crier pour ameuter tout le village.

Il ne nous reste plus qu'une chose à faire, à regret : prendre la fuite la queue entre les jambes. Etonnamment, personne ne vient à notre poursuite. J'apprends alors de Volken que Snow l'a, dès le début, sommé de faire demi-tour, et qu'ainsi notre vie serait sauve. Voilà qui est étrange : si de toute façon les Ryswell s'apprêtent à nous attaquer incessamment, ce n'est pas un casus belli de plus (du type de l'exécution d'un Blacksword et de deux hommes de sa maison) qui devrait les effrayer. Quoi qu'il en soit, nous partons sans demander notre reste et retournons à la frontière, où Merrick peut enfin prendre un repos plus que nécessaire étant donné son état.

De là, nous envoyons un corbeau à Deathwatch. Je convaincs Volken, qui voulait envoyer un compte-rendu détaillé, de se limiter au minimum : les corbeaux s'interceptent, je suis bien placé pour le savoir. Nous nous contentons donc d'un simple : « Echec. Alerte. » peu compromettant.

C'est du moins ce que nous pensions sur le coup, car lorsque nous arrivons à Deathwatch, nous constatons qu'Edrick a surinterprété notre message : croyant la guerre imminente, il a lancé la conscription et l'appel aux armes ! Il se hâte de revenir sur cet ordre, en tentant de le faire passer pour un simple exercice, mais je crains que tout le monde n'ait pas été convaincu.

Edrick et Lady Lyanna nous font alors part des réflexions stratégiques auxquelles ils se sont menés durant notre absence : les troupes dont nous disposons ne permettant clairement pas d'organiser une défense efficace, il faudra choisir, et Edrick se propose en cas d'attaque d'évacuer Ash Harbour et de mettre toute la population à l'abri à Deathwatch, afin de se préparer à tenir un siège. Une idée qui ne paraît pas mauvaise, même si Ash Harbour est le poumon économique des terres Blacksword. Un corbeau a déjà été envoyé à Moat Cailin, avant notre départ, afin de prévenir sans tarder Edrick Sr de la situation. Mais nous savons le seigneur est déjà parti à la tête de ses troupes, et ne se trouve plus à la forteresse elle-même. Le temps qu'un messager le rattrappe, il nous faudra patienter seuls.

Par ailleurs, Edrick a pris ses dispositions pour s'assurer des alliés. Il a ainsi envoyé une lettre aux Flint de Flint's finger, nos voisins des Barrowlands, avec qui les Blacksword entretiennent de bonnes relations. Toutefois, ils ne sont pas non plus en mauvais termes avec les Ryswell et selon toute probabilité ne voudraient pas se mouiller en cas de conflit.
Le plan d'Edrick est d'inviter la jeune Flint – une enfant non encore pubère – à séjourner quelques temps à Deathwatch, afin de « faire connaissance » et de se recueillir auprès du bosquet sacré qu'abritent les terres Blacksword.
Je suis bien placé pour savoir quelle est la fonction véritable des « invités ». Il est évident qu'en cas d'attaque Ryswell, la présence dans Deathwatch assiégé d'une Flint devrait faire pencher le cœur de son père du côté espéré.
Des indiscrétions m'ont appris à ce sujet une anecdote croustillante : il semble qu'Edrick a eu les plus grandes difficultés à rédiger cette fameuse lettre d'invitation, et qu'il n'a pas eu de trop de l'aide combinée de Lady Lyanna et du maistre pour réussir à écrire quelque chose de vaguement articulé. Je garde cette information en réserve pour la prochaine fois qu'il me chambrera sur le prétendu manque de raffinement des Fer-nés !

Quoi qu'il en soit, je ne peux qu'espérer que l'issue de ces négociations sera positive : mon sort est, pour l'instant, indéfectiblement lié à celui des Blacksword, et je ne voudrais pas perdre la tête pour une guerre qui n'est pas la mienne – même si je dois reconnaître que je commence à prendre un intérêt tout personnel à la chute des Ryswell – alors qu'il m'en reste tant à mener de mon côté. J'espère que ces circonstances me permettront de faire la preuve de ma valeur aux yeux des Blacksword, afin qu'ils me considèrent enfin non plus comme un otage mais comme un allié potentiel. D'autant que j'ai encore appris récemment que ce vil Stonehouse, qui s'apprête à épouser ma sœur, faisait courir sur moi les bruits les plus déshonorants afin de me discréditer et de s'approprier mon trône, qui risque d'être bientôt vacant étant donné la santé hélas vacillante de mon père. Mais patience, tout vient à son heure...
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

le CR qui suit est rédigé par notre meujeu, en prenant le point de vue du capitaine d'Ash Harbour, notre port que nous pensons menacés par les Ryswell

chapitre 5 De nouveaux ennemis

Le soleil se levait une fois de plus sur Ash Harbour, mais déjà, je l’avais devancé. Dans la faible lueur du crépuscule, le bruit des armes retentissait sur les murs de la caserne ; Jarris et moi-même en étions à notre troisième passe. Je désarmai mon second, une fois de plus, et pointait ma lame droit vers son cœur. Le fil effleura sa poitrine nue et tira une perle de sang, troisième goutte qu’il versait ce jour-là.
Je détachai alors mes yeux du combat pour le laisser souffler, embrassant depuis les hauteurs la férocité du paysage qui nous entourait : la baie de Saltspear à nos pieds, et, au nord, loin sur la rivière, les tours de Deathwatch, la cité de mon seigneur et maître, dont j’avais été le capitaine durant de nombreuses années avant d’être envoyé ici. Je n’avais fait qu’une faute, une seule, pour laquelle je n’arrivais pas à m’en vouloir.
J’aperçus alors, révélée par les premiers éclats du soleil, une barge qui descendait paresseusement le cours du Moonflow dans notre direction. Je levai une main encore ruisselante de sueur au-dessus de mes yeux, mais impossible de discerner le moindre visage à cette distance ; je ne vis que la bannière des Blacksword flottant dans le vent.

« Capitaine ! » appela Jarris. Il me tournait le dos, son attention braquée sur la baie, au sud.
« Regardez, capitaine ! »
Mon second pointait du doigt en direction de la mer. Je n’y vis rien d’autre que les ombres précipitées par les hautes falaises des Barrowlands, mais, après quelques minutes, je discernai une tache mobile : un homme qui se débattait dans les flots.
« Mais d’où vient donc ce pauvre bougre ? » demandai-je, sans vraiment attendre de réponse. Jarris demeurait silencieux et attendait les ordres.
« Jarris, envoie une barque à sa rencontre et voit de quoi il retourne. S’il n’est pas armé, emmène le se réchauffer dans la salle des gardes et donne lui à boire et à manger. Je le verrai plus tard. »
Le soldat s’exécuta, et moi, je descendis en direction du quai pour accueillir ce messager qui devait m’être envoyé par le jeune seigneur Edrick, le fils de mon maître, qui avait reprit les rênes de nos terres en son absence. Je me rendis vite compte de mon erreur. La barge ne portait pas un simple coursier, mais le seigneur Edrick lui-même. Il était accompagné du bâtard fer-né, Harren Goodbrother, et…
Il me sembla que le soleil s’était levé une deuxième fois ce matin. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et mes yeux étincelèrent de joie en voyant lady Mormont descendre sur le quai, radieuse comme elle était malgré la cotte de maille et le surcot. Elle arborait fièrement son épée à la ceinture, et cela me toucha de voir que les longues heures d’entraînement que nous avions passées ensemble à son arrivée à Deathwatch n’avaient pas été une simple lubie due à son âge et sa solitude. Cela faisait plus d’un an que je ne l’avais pas vue… À l’époque, son âge, je l’avais oublié ; quant à sa solitude…
« Mes hommages, seigneur Edrick. Ash Harbour est prêt pour votre inspection, et tous ses habitants se joignent à moi pour vous souhaiter la bienvenue. »

La noble compagnie me suivit jusqu’aux baraquements où nous retrouvions ce bon Jarris, une tablée de gardes qui bondirent sur leurs pieds à notre entrée, et le nageur de ce matin. La visite inopinée de ma dame et du fils de mon maître m’avait fait sortir de la tête cet étrange visiteur. Les gardes l’avaient installé au coin du feu et emmitouflé d’une couverture. Il tenait dans ses doigts tremblant un bol de bouillon fumant.
Ses yeux hagards se levèrent en direction des nouveaux arrivants et s’écarquillèrent. Il se dressa soudainement et se jeta sur le jeune Goodbrother comme pour l’étrangler en hurlant comme un forcené : « C’est toi, sale traître ! Chien des Îles de fer, tu as fait couler notre bateau ! »
Par reflexe, je portais la main à mon épée, mais en voyant qu’il n’en avait qu’après le Fer-né, je les laissai s’expliquer entre hommes. Le marin était à bout de force, cependant, et malgré sa rage, Goodbrother eu tôt fait de le maîtriser. Une fois calmé, le marin, qui se nommait Nestor, nous compta son histoire.
Il avait embarqué ici-même et avait voyagé à bord du navire marchand le Triomphant jusqu’aux confins de Westeros, à Dorne, où il s’était chargé de marchandises rares venues des terres où l’hiver n’arrive jamais. Mais alors qu’il était à une journée à peine de rentrer à bon port et qu’il se croyait en sécurité dans la baie, ayant passé Blazetower le jour même, il fut pris en chasse par un navire de pirates fer-nés qui flottait la bannière des Goodbrother d’Old Wyk. Le capitaine Dallan sortit toutes les voiles, mais le Triomphant ne pouvait rivaliser avec un navire taillé pour la course en mer. Les Fer-nés les avaient rattrapés et abordés. Les marins s’étaient battus jusqu’à la mort, le capitaine Dallan en tête, mais la victoire leur fut vite arrachée. Le capitaine adverse avait passé son épée en travers du pauvre Dallan, et Nestor, voyant qu’il n’y avait plus d’espoir, avait plongé à la mer pour avertir les siens du danger. Il avait nagé, jusqu’à l’épuisement et au-delà avant d’être repêché à l’aube.


Le vaisseau le Triomphant appartenait au seigneur Volken Blacksword, neveu de mon maître, qui était resté à Deathwatch pour recevoir les doléances du peuple en l’absence du seigneur Edrick. Sa famille me dit qu’il comptait beaucoup sur ce chargement de marchandises pour renflouer les caisses des Blacksword. En ce climat tendu où une attaque Ryswell semblait imminente, il s’agissait là de graves nouvelles.
Toutefois, le seigneur Edrick prit le temps d’inspecter mes troupes et le dur labeur qu’ils effectuaient jour après jour pour qu’Ash Harbour n’ait plus jamais à subir une invasion, comme celle qui avait eu lieu dix ans plus tôt lors de la rébellion des Greyjoy. Le jeune maître sembla assez impressionné par la tenue des lieux et des troupes, et il m’en félicita. Je n’en avais pas besoin : voir ma dame ici, rayonnante de beauté et de fierté m’avait amplement suffi.

Une fois l’inspection terminée, nous nous retrouvions pour discuter des répercussions de l’attaque des Fer-nés. L’abordage du Triomphant par des pirates Goodbrother alors que ce dernier flottait la bannière des Blacksword constituait un acte de guerre, et leur otage aurait dû, en théorie, en subir les conséquences. Mais le seigneur Edrick semblait s’être attaché à son camarade Harren : les deux jeunes gens avaient, en effet, été presque élevés ensemble depuis neuf ans, et des liens de camaraderie avaient dû se tisser entre eux. Ils me demandèrent donc si une personne dans mes cachots d’un âge similaire à Harren pourrait le remplacer pour envoyer un message à sa famille. Il se trouvait que j’avais justement un violeur que j’avais prévu de pendre le lendemain. On lui coupa la main qui rejoint une lettre destinée aux Goodbrother d’Old Wyk. Pour porter ce colis, il fallut trouver un marin capable et suffisamment intelligent pour mener à bien cette mission. Le seigneur fit donc mander Mart le pêcheur, celui qu’on surnomme « sans hameçon » pour son habileté dans son travail. C’est le chef de la communauté de civils à Ash Harbour, doublé d’un homme d’honneur, fidèle aux Blacksword. Dans mon exil, Mart avait été un ami providentiel, plein de sages conseils, et un habile adversaire aux échecs. Peu importe les allégations qui lui donnaient du sang Ryswell du côté de son père, Mart était un homme droit et juste.

Il répondit immédiatement à l’appel du seigneur Edrick et proposa son propre fils pour porter le message chez les Fer-nés. Les deux hommes en profitèrent pour parler ensemble de pêche et d’économie, sujet qui, puisqu’il ne me concernait pas, me donna l’occasion d’aller vaquer aux besoins du camp. Dès le lendemain, j’étais sommé à nouveau, mais cette fois pour entendre que mon exil avait pris fin. Après un an passé à Ash Harbour dans la honte, dégradé par mon seigneur et jeté là pour me faire expier ma faute, son fils me réhabilitait enfin. Je ne nie pas que mon seigneur avait fait preuve de clémence en ne me faisant pas décapiter : sans doute n’avait-il pas eu vent de la gravité exacte de ma trahison. Mais dame Lyanna avait été trop belle, et moi trop faible. Jamais je n’avais regretté ce jour où j’avais oublié le soldat pour laisser parler l’homme. Et voir ainsi mon honneur lavé par le fils de celui qui m’avait banni, en récompense de mes loyaux services, me rendit plus fier que je ne pensais plus jamais l’être.


Toutefois, mon retour à Deathwatch était modéré par une condition. Je devais prendre pour femme une fille du village, Leanne, veuve depuis un accident de pêche survenu quelques mois plus tôt. La demoiselle était encore bien jeune, sans enfant, discrète. Elle me convenait, bien qu’aucune passion ne m’anima en la voyant. J’acceptai donc volontiers et me préparai à reprendre mon service à la capitale. Jarris devenait le nouveau capitaine de Ash Harbour, mais il demeurait sous mon autorité. Quant à mon successeur dont je reprenais aujourd’hui la place, le seigneur Edrick lui offrit à notre retour un titre de « protecteur de la terre des morts », qui le rendait responsable des troupes disséminées à travers les Barrowlands, soit quatre à cinq fois moins d’homme : un déshonneur qu’il fit mine d’accepter sans parvenir à cacher son amertume.
Dame Lyanna retrouvait ainsi son fils, avec à ses côtés deux dames de compagnie supplémentaires : Leanne, désormais mon épouse, et la fille ainée de Mart sans hameçon, la jeune Anna, âgée de 17 ans.
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

et voici le CR de la séance d'après, vu par mon personnage, Volken Blacksword... (vous suivez toujours les deux du fond?) Il mord un petit peu sur le précédent pour tenir compte du fait que Volken était absent justement

CHAPITRE 6 : Crise maritime, virée nocturne et mercenaires en goguette


Enfin ! Quand le retour d’Edrick est annoncé, je danserais presque la java avec la matrone des cuisines ! Même si j’ai pu mettre ces 3 jours de commandement à profit pour nouer de nouveaux contacts utiles, pêcher des informations, les séances de doléances avec Kevan ont failli me pousser à bout. Je me demande si lui faire avaler de force une tonne de purin pourrait me soulager…

Ce retour est d’autant plus agréable que Lady Lianna revient saine et sauve elle aussi (on ne sait jamais, et si les Ryswell avaient attaqué Ash Harbour pendant sa visite ?). Par contre, le capitaine Stillgar les accompagne, et si je me souviens bien, il avait été « promu » loin de Deathwatch à cause d’une idylle supposée avec la sublime héritière des Mormont. Je ne pense pas qu’il puisse rivaliser avec moi question charme, richesse et bel esprit (les 3 choses qui plaisent aux femmes quoi), mais il faudra sans doute veiller à ce qu’il reste à sa place. J’apprendrai bientôt qu’il a été marié de force à une paysanne… hé hé très bien.

Autre motif de satisfaction : je vais sans doute avoir des nouvelles fraîches de mon Triomphant qui est censé être arrivé les cales pleines à craquer de marchandises juteuses.

La mine anxieuse d’Edrick me refroidit quelque peu… mais je ne me serais jamais attendu à ce qu’il m’annonce l’impensable : mon navire a été arraisonné par des pirates à une journée seulement d’Ash Harbour, dans une zone réputée tranquille !! L’unique survivant, Nestor, me raconte en tremblant que tous ont été massacrés, notamment le capitaine, et que les agresseurs étaient des Fer-né, et plus précisément des Goodbrother !! Ma rage qui s’apprêtait à s’abattre sur le marin se reporte d’un coup sur Harren qui est censé être l’héritier de cette famille de poiscaille puante ! Il proteste et jure qu’il s’agit de rivaux familiaux qui tentent de lui nuire en opérant de la sorte, mais ses paroles ne m’apaisent pas.
Qu’il soit impliqué personnellement ou pas ne m’importe presque pas, il est notre otage, et à ce titre doit payer pour cet outrage…

Hélas Edrick m’a devancé et a déjà envoyé la main du Fer-né à sa famille en guise de représailles. Sauf qu’il s’agit d’une autre main, et qu’on a mis un bandage ridicule à Harren pour faire croire à son amputation !! Quelle mascarade stupide ! Non seulement c’est visible comme le nez au milieu de la figure, mais en plus ça finira par se savoir, et nous serons la risée de la côte ouest… Tout le monde y perd : Harren, car il ne peut pas se servir de sa main (du coup, autant la trancher), moi qui ne peux assouvir ma rage, les Blacksword à cause de notre faiblesse quand le secret sera éventé… Au moins, suite à ma diatribe, Merrick Hill lui concocte un nouvel appareillage qui lui tord sévèrement le poignet et donne l’impression que la main a disparu. Ce sera long , progressif et douloureux pour Harren

Le détachement d’Edrick par rapport à cette nouvelle catastrophique m’échauffe les sangs je ne peux le nier… Passe encore que sa faiblesse manifeste le desserve lui, mais là, on vient de toucher à ce que j’ai de plus précieux, à part l’amour des femmes : mes bourses ! (enfin, ma bourse). Certes, je comptais en réinvestir une bonne partie dans l’intérêt de Deathwatch, mais bon…
Dans un moment plus calme, il viendra discuter avec moi de la situation… Il tente alors de me rassurer en expliquant que tous les indices indiquent que le bateau n’a pas été coulé, car les Fer-né devraient s’en servir comme navire de transport pour d’autres raids ! La belle affaire…
Il pense aussi à contacter les Flint et d’autres alliés côtiers ou insulaires pour tenter de retrouver le Triomphant… Comme toujours nous marchons sur des œufs, et devrons établir si les Fer-nés et les Ryswell ont agi de concert, car cette attaque dans le contexte houleux que nous connaissons est pour le moins suspecte.

Edrick en profite, comme si de rien n’était, pour me mettre en garde contre les… mmm… rumeurs qui courent sur mon attitude un peu trop… enthousiaste envers Lady Lyanna, sa mère (enfin, sa belle-mère). Il s’empresse de préciser que tout cela l’indiffère un peu, qu’il n’est pas garant de l’honneur de son père (je traduis), mais que je ferais bien de faire attention car si cela devient trop évident, car des mesures devraient sans doute être prises… Même si je ricane intérieurement à l’idée des mesures qu’un tyran en sucre d’orge comme Edrick pourrait prendre, et si je nie farouchement tout écart de conduite, je prends quand même bonne note de ces rumeurs qui vont bon train. Comme disait le célèbre barde des Eyrie Hubert Félix Thiefaine, « si ça continue, faudra que çà cesse… »

Pour me tirer de mes sombres pensées, rien ne vaut un peu d’air frais du nord sur les murailles. Et l’arrivée d’un bande hétéroclite de mercenaires nous donne l’occasion de nous dégourdir les jambes avec les sentinelles. Encore une fois, c’est le contexte tendu qui nous rend méfiants. Ils sont cinq et c’est leur leader, un Fer-Né qui se surnomme sobrement « la Hache », qui présente ses compagnons

• Molko, un Dothraki massif capturé il y a longtemps dans ses plaines natales, mais qui n’a pas été vaincu depuis comme l’atteste sa longue chevelure. J’échange quelques mots avec lui dans sa langue natale, histoire de bien montrer qui est cultivé ici…
• Harrick (sorte de croisement sonore entre nos propres Harren et Merrick) et Tern sont des lanceurs de couteau du genre fluide et agiles bi-classés baladins
• Ser Leos, l’autre cavalier du groupe (je vous laisse deviner qui est le premier), qui se la raconte un peu chevalier errant

Ils « déambulent » dans la région, à la recherche de contrats bien frais et voudraient dépenser leurs sous dans notre magnifique cité. C’est sûr, Deathwatch est connu dans le monde entier pour ses plages de sable fin, ses tripots lumineux, ses femmes lascives vêtues seulement de sous tifs en peau d’ours… Ils seraient ravis de dîner au château si nous les y convions. Après une rapide discussion, nous les laissons entrer, mais ils devront toujours déposer leurs armes à la guérite des gardes, du moins celles qui sont presque aussi grandes qu’eux.

Ces types sont sans aucun doute une menace potentielle si ils sont en mission pour nos ennemis. Mais si ce n’est pas le cas, ils pourraient nous être très utiles pour reconquérir le Triomphant par exemple… tout cela va se jouer sur un coup de dés sans doute, ce n’est pas pour me déplaire hé hé

Le soir approche, et Merrick a le bon réflexe : envoyer ses reitres remplir plus que de raison les godets des mercenaires à la taverne du Soleil noir. On ne sait jamais, les langues peuvent ainsi se délier.
En temps normal j’y serais allé aussi, mais après avoir perdu quelques pièces aux dés, ma frustration sur la perte du navire n’a fait qu’augmenter, j’ai sifflé presque toutes mes réserves de tabac et je suis allé me coucher pour oublier, non sans avoir fracassé tout ce que je pouvais dans mes appartements …

Pendant ce temps, profitant de l’obscurité, Lady Lianna se déguise en dame de compagnie et s’en va enquêter dans les quartiers sordides, en marge du bois sacré, où soudards et clochards constituent une faune peu engageante. Je ne sais quelle folie l’a poussé à braver ainsi le danger, mais elle se fait vite repérer par des pouilleux en manque de sensations fortes niveau entrejambes. Comment aurait-il pu en être autrement ? Une telle étoile brille bien trop fort dans l’obscurité …

Lâchement attaquée par deux d’entre eux, elle parvient à se dégager et à fuir, tout en ayant quasiment castré l’un deux avec sa dague. Hélas elle a été blessée elle-même et ne tiendra pas longtemps si ses assaillants la rattrapent. Elle cavale le long du bois sacré, le château n’est plus très loin, mais le souffle rauque des violeurs lui titille presque la nuque.

Heureusement, dans son malheur, elle a choisi le bon itinéraire, car elle passe devant la cabane de la sorcière Sayanne… où se trouve toujours Merrick Hill, allongé sur le ventre en train de grogner de douleur (mais aussi de plaisir) sous les messages vigoureux que lui prodigue la rebouteuse, les bras enduits d’une mixture curative végétale des plus étranges… l’ancêtre du Synthol certainement (je rappelle que ce brave Merrick avait été proprement transpercé par une flèche de l’Aigle lors de notre épopée désastreuse)

Il réagit suffisamment vite et sort de la cabane juste à temps pour intercepter (comprendre : lui trancher le bras) le malandrin. Lady Lianna ne cherche pas à comprendre et atteint le château où elle se réfugie et commence à se demander comment étouffer un éventuel scandale (des gardes l’ont reconnue)

Merrick, de concert avec les gardes tout à fait disposés à ne rien révéler (le souvenir des coups de bâtons cuisants est frais dans leur mémoire), fait ramener discrètement dans les geôles les deux coupables. Ils n’en ont sans doute plus pour très longtemps, mais il peuvent encore parler. Il en seront donc quitte pour une petite discussion informelle, avec des tenailles, un maillet, des clous, et des charbons ardents


Le lendemain, chacun vaque un peu à ses occupations (moi par exemple, je mets une pression toute amicale à la dame de compagnie principale de Lady Lianna pour l’encourager à ne pas colporter d’infâmies dans mon dos, puis je vais passer sur des poteaux ou des gardes ce qui me reste d'énervement )

Merrick s’occupe du bandage d’Harren (et hop, un cran plus loin, ouille ouille ouille)

Edrick s’en va rejoindre le mestre obèse dans sa tour, mais lui signifie un peu vertement que la leçon de héraldique est reportée, on verra plus tard hein…

La rumeur de l’agression se répand (même si, officiellement, la victime est une dame de compagnie) et nous sommes tous curieux de voir ce que l’unicouilliste ou le manchot ont à nous dire. Merrick officie vite et bien, et obtient des aveux en bonne et due forme. Mais au moins l’un d’entre eux l’assure : il s’agissait bien de Lady Lianna . Pas glop pas glop comme disent les anciens…


Requinqué par sa nuit, Harren décide d’aller trimballer son faux moignon du côté du Soleil noir, pour tirer les vers du nez des mercenaires . Hélas, comme « la Hache » vient aussi des Iles de fer, son statut de domestique des Blacksword revient cruellement sur le tapis. Désinhibés, si besoin était, par les litrons de bière qu’ils ingurgitent, les mercenaires rivalisent d’ardeur pour noyer Harren sous un flot de quolibets qui finissent par lui faire lâcher prise et tourner les talons. Sale journée pour lui…

Juste avant la sempiternelle séance de doléances (quel dommage ne pas la présider aujourd’hui et ne pas voir Kevan… vu mon humeur, j’avais des projets sympathiques à son égard), Merrick nous fait son rapport sur les révélations des prisonniers. S’ensuit une discussion houleuse, orageuse, entre Edrick et sa belle-mère sur sa présence ou non dans les quartiers malfamés. J’hésite souvent entre des sentiments d’amitié et de rivalité par rapport à mon cousin, mais si il s’en prend trop ouvertement à lady Lyanna, je risque de savoir vite où la balance penchera
Excédée par la tournure des événements, elle s’empresse de donner l’ordre à sa dame de compagnie de confirmer à qui de droit que c’est bien elle et non sa maitresse, qui se trouvait là-bas cette nuit. Ca devrait calmer les choses…

De mon côté, j’ai une petite conversation avec notre bon mestre, lui assurant mon soutien indéfectible en ces temps troublés où chacun joue sa place en permanence… (comprendre: "Edrick veut vous virer, mais je peux m'arranger pour que vous restiez... evidemment, j'aimerais être au courant en premier de TOUT ce qui se passe dans le château. Un maitre des corbeaux comme vous sait forcément des choses)
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Hop, c'est moi le MJ, et voici le dernier CR. Bonne lecture aux assidus !

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Chapitre 7

Brandon se tenait à la proue de son navire, les bras repliés derrière le dos, les yeux fixés sur les tours grandissantes d’Ash Harbour. Bientôt, le Fer de lance toucherait terre, et il retrouverait sa chère amie Lyanna, qu’il n’avait plus vue depuis près de deux ans. La savoir mariée de force à un homme aussi froid et rigide qu’Edrick Blacksword lui avait fendu le cœur. L’Immortel avait une réputation féroce de bretteur et de meneur d’hommes, et sa tendresse semblait égaler celle d’une lame affutée comme un rasoir : aucun autre réconfort à apporter qu’une mort rapide.
Cependant, l’Ours Blanc ne se faisait pas de soucis pour sa jeune cousine : elle était une Mormont, taillée dans la roche de l’Île des Ours, et la finesse de son escrime valait bien celle de tous les soldats de Deathwatch, il en était persuadé.

« Capitaine ! appela un marin depuis la vigie. Le port nous est bloqué par une chaîne.
— En ces temps de guerre, il est difficile de reprocher à quiconque un excès de prudence. Préparez-vous à jeter l’ancre ! »
La délégation ne tarda point. Une heure à peine après leur arrivée, soit un peu avant l’aube, une barque menait le capitaine du port jusqu’à portée de voix du Fer de lance pour s’enquérir de leurs intentions.
« Je suis le capitaine Brandon Carrow, on m’appelle « l’Ours Blanc ». J’arrive de l’Île des Ours sous la demande expresse de Lady Lyanna Blacksword pour apporter mon renfort et le soutien de la maison Mormont. J’ai avec moi vingt hommes armés et mon navire, qui sont à votre disposition. »

Les paroles de l’Ours Blanc voyagèrent vite, et, dès le lever du soleil, la famille Blacksword avait organisé le comité d’accueil : le jeune seigneur Edrick Blacksword lui-même avait fait le déplacement, et il était accompagné par non moins que Lady Lyanna en personne. La jeune femme sembla reconnaître immédiatement les cheveux de neige de son ami d’enfance et compagnon d’arme de la première heure, et la chaîne fut immédiatement abaissée. Les soldats Blacksword firent une haie d’honneur à leurs alliés en visite et les retrouvailles entre l’Ours Blanc et Lady Blacksword furent chargées d’émotion.

Le capitaine Jarris vint alors présenté à Edrick un message reçu le matin même par corbeau. La missive venait des Flint de Flint’s Finger, et répondait à un précédent message d’Edrick qui proposait au jeune héritier Flint d’envoyer sa jeune sœur (âgée de dix ans) en visite à Deathwatch. Les Flint regrettaient d’avoir à annoncer qu’en ces temps troubles, ils craignaient pour la sécurité de la jeune Tanny et préféraient donc repousser sa visite à des temps plus cléments où leurs castels dépeuplés par la guerre ne seraient pas menacés par l’ombre des Ryswell. En bas de missive, ils ajoutaient que leurs éclaireurs avaient repéré au large du cap Kraken une galère Fer-né tractant derrière elle un navire marchand ressemblant fortement au Triomphant qu’ils savaient appartenir à leur famille.

Le temps pressait, car avec les calculs de navigation effectués par l’Ours Blanc, il leur fallait filer toutes voiles dehors s’ils voulaient avoir une chance de rattraper les pillards avant qu’ils n’atteignent les Îles de Fer, même chargés comme ils l’étaient. Pour confirmer ces dires, Edrick fit appel à un marin nommé Jared, un roturier mais proche conseiller du seigneur Edrick Blacksword senior. Une fois mis d’accord, et après avoir embarqué une dizaine de soldats Blacksword en plus des vingt lames de l’Île des Ours, ils levèrent l’ancre. Edrick Blacksword lui-même menait ses hommes, et lady Blacksword, ne souhaitant pas laisser partir sans elle son ami nouvellement retrouvé, se joignit à eux ans possibilité de négocier. Harren Goodbrother était également de la partie.
Le Fer de lance fendit les flots au maximum de sa vitesse sur les traces des Fer-nés. Ils longèrent le cap Kraken, et firent voile sans discontinuer pendant trois jours et demi, se relayant entre Brandon, son second et Jared à la barre. Finalement, alors que Great Wyk, la plus grande des Îles de Fer, pointait à l’horizon, la silhouette du Saltlord tractant derrière lui la masse alourdie du Triomphant fit son apparition. Il était évident que, vu sa vitesse actuelle, le navire Fer-né ne pourrait leur échapper, et après un transfert d’équipage, le Saltlord coupa son leste et fila toutes rames dehors vers Old Wyk. Le Triomphant, quant à lui, bifurquait plein Ouest vers Great Wyk, plus proche. Mais c’était sans compter sur la vitesse du Fer de lance qui eu tôt fait de le rattraper. Les Mormont et les Blacksword arraisonnèrent le navire de commerce et, leurs chefs en tête, passèrent à l’attaque. Aguerri et habile, l’Ours Blanc prit pied sur le bastingage ennemi et passa un premier Fer-né par le fil de l’épée. Edrick, cependant, s’en sortit moins bien, et la timidité de son saut lui valut de se prendre les pieds dans le bastingage. Il bascula en avant et s’étala de tout son long sur le pont ennemi. Heureusement pour lui, Goodbrother, faisant montre de l’héritage de son sang, fit barrage de son corps et eut tôt fait de tailler à travers le visage d’un de ses frères. Jared, aussi à l’aise sur le pont d’un bateau que sur le plancher des vaches, engagea le deuxième adversaire d’Edrick qu’il allait déborder lorsque le jeune seigneur se releva et lui brisa un genou d’un coup de fléau enragé. Lyanna Blacksword elle-même bondit à l’assaut aux côtés de ses compagnons, et notamment de l’Ours Blanc, et tous deux souriaient de pouvoir tirer le fer côte à côte. La jeune femme se battit comme une furie, et malgré un coup de hache porté à son épaule et dévié par les mailles, elle se débarrassa vite de son adversaire d’un vif coup d’estoc à l’abdomen.

Le pont du Triomphant leur appartenait à nouveau. Ils mirent Jared aux commandes et firent demi-tour pour vite rentrer à bon port. C’était compter sans la ténacité des Fer-nés. Au milieu de la nuit, Lyanna crut sentir un mouvement de l’eau dans les ténèbres qui lui parut suspect. Harren eut le même pressentiment, et, pour s’assurer, il envoya son faucon repérer les lieux. Leur instinct ne les avait pas trompés : une galère Fer-né les prenait de vitesse et tentait de les dépasser par bâbord. Les capitaines discutèrent de la stratégie à suivre, et, finalement, ils décidèrent de lancer un assaut contre cette galère en la prenant par surprise.

Leur habile manœuvre leur permit de complètement surprendre les Fer-nés qui furent pris en étau par les deux navires. Ils débordèrent immédiatement leurs adversaires, et Edrick parvint cette fois ci à ne pas se couvrir de ridicule en prenant pied sur le pont ennemi pour massacrer un Fer-né d’un seul moulinet de son arme. Goodbrother, enragé par la vue de la bannière qui flottait en haut du mat central, celle de ses rivaux les Stonehouse, trancha au deux tiers le cou de son premier adversaire et, se sentant pousser des ailes, bondit comme un cabri à la poursuite du capitaine. Celui-ci, après avoir tué un des soldats Blacksword, tenta de prendre la fuite et de bondir à l’eau, mais Goodbrother fut sur lui un instant avant qu’il ne plonge et l’attira vers le sol où il fut plaqué et désarmé.
Galvanisés par cette victoire, ils reprirent la route. Leurs réjouissances furent de courte duré, car il devint vite clair qu’une deuxième galère était à leurs trousses. Mais au lever du soleil, ils étaient seuls sur la mer. Toute poursuite semblait avoir cessé. Les deux jours suivants, ils ne virent personne. Ce ne fut que lorsque la pointe du cap Kraken leur apparu au nord qu’ils aperçurent les trois galères lancées à leurs trousses. Cette fois-ci, leur vie semblait ne tenir qu’à un combat héroïque mais vain. Le moral sombra encore lorsque deux autres navires se profilèrent à l’horizon, au Nord.
« Les Ryswell ! » s’écrièrent certains soldats de Deathwatch, et tous se crurent perdus. Une heure interminable s’écoula, jusqu’à ce que la bannière des navires du nord n’apparaisse : une main de pierre sur fond rayé argent et sable, les armes des Flint. Les soldats bondirent de joie, et ils brandirent bien haut la bannière des Blacksword en signe de reconnaissance, tandis qu’à la poupe, ils lançaient des défis aux Fer-nés. Ceux-ci, effrayés par ce prompt renfort, firent demi-tour et se retirèrent vers leurs îles.

Dans l’allégresse générale, les bateaux Blacksword, Mormont et Flint se retrouvèrent et Marck Flint, le jeune frère âgé de quatorze ans, leur assura l’amitié de sa famille tout en exprimant son soulagement, car leur démonstration de force n’était que du bluff : ils avaient moins d’une dizaine de soldats dans chaque bateau.

Les seigneurs conquérants firent une halte à la forteresse des Flint pour remettre la galère Stonehouse, nommée le Tonnerre mais rebaptisée l’Immortel par Jared, en état de marche. Ils purent donc rentrer à bon port couverts de gloire, et avec la perspective de finances bien plus solides. En effet, comme Edrick avait put le découvrir lors de la prise du Triomphant, non seulement les cent soixante-dix tonneaux de vin du Arbour achetés par Volken dans le sud étaient toujours là, mais la cabine et les quartiers d’équipage étaient également chargés d’armes, de mailles et de pièces de tannerie pillées par les Fer-nés sur un autre navire.


Le retour à Deathwatch fut lui aussi placé sous le signe de l’allégresse, et le peuple vint saluer avec joie le retour des héros conquérants. La gloire du moment chassa des esprits tous les souvenirs de tension. C’était soudain comme si la menace Ryswell n’avait jamais existé…

Il ne fallut pas longtemps pour qu’elle se rappela à eux, cependant. Dès le lendemain, un de leur éclaireur disparu il y a peu fut retrouvé mort, dissimulé dans une crevasse du Lord’s Wood, non loin des murs de la cité. Lyanna et Harren Goodbrother se rendirent sur place, accompagnés de Stillgar, pendant qu’Edrick préparait un message à envoyer aux clans du nord. L’éclaireur fut tiré de son trou. Sa poitrine portait la marque d’un impact profond, sans doute une flèche, mais ils préféraient attendre l’expertise du mestre Ludveck avant de se prononcer. Lady Lyanna l’avait fait sommer dès son départ, mais il n’avait pas encore daigné se montrer.

Alors qu’ils attendaient son arrivée, le bruit d’une chevauchée forcenée retentit au nord, et la silhouette solitaire d’une cavalière fit son apparition. Son coursier semblait totalement hors de contrôle. Goodbrother et Lyanna lancèrent leurs montures pour la secourir, mais avec l’habileté d’un maître, la cavalière stoppa sa monture avant que celle-ci ne se brise une pate et les entraîne tous deux vers une chute mortelle. Une blessure sur la croupe semblait être à l’origine de la course folle, et Harren y décela vite un poison en action. Le mestre fit alors son apparition, vautré dans une calèche, son visage gonflé ruisselant de sueur. Son expertise permit de reconnaître le poison pour lequel il administra un antidote au cheval.

La jeune cavalière les remercia grandement. Elle se présenta comme étant Astia, pupille de Jon Dustin, un noble de la maison Dustin de Barrowton mais résidant dans un manoir sur les terres des Blacksword. En effet, peu de temps après, deux autres femmes les rejoignirent, une dame de compagnie et Tellara Dustin elle-même, la fille de Jon Dustin. Goodbrother, en étudiant la zone, retrouva sur le sol une petite bille de fer couverte d’épines portant le fameux poison. Une arme de gueux, d’après le mestre, et le poison inoculé était une substance commune très facile à obtenir. Les cavalières remercièrent bien le mestre, Lyanna et Goodbrother et, après avoir cordialement refusé leur offre d’hospitalité, acceptèrent tout de même de venir le lendemain soir au banquet offert en l’honneur des visiteurs Mormont et de la reconquête du Triomphant. Lyanna lâcha l’invitation les mâchoires serrées, car la jeune Astia, bien que couverte des pieds à la tête d’une robe épaisse, d’une capuche et de chausses de cavalier, semblait être d’une beauté singulière.

Quant à l’éclaireur, il fut à nouveau ausculté par le mestre qui confirma la théorie de la flèche en plein cœur, sans doute tirée par un arc à fort tirage, soit un arc long, soit un arc recourbé tel que ceux que manient les Dothraki. Justement, Harren, en inspectant les traces, avait cru décelé le passage d’un cavalier à l’endroit d’où la flèche avait été tiré, ce qui semblait pointer la culpabilité vers le mercenaire Dothraki. Cependant, Jared, appelé en renfort, et armé de sa réputation de pisteur hors-paire, contredit l’analyse de Goodbrother et retrouva une plume d’empennage commune au nord venue d’une flèche tirée par un archer à pied.

Bien vite, le nom de « l’Aigle » vint dans la conversation…
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

ouais ouais moi je vous lis!!


oui bon ça compte pas...
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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