[CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

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le Zakhan Noir
Dieu mais tant pis
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

La fouille des étagères et des établis ne donne rien, à part une curieuse liste où s’entassent des noms griffonnés sans soin. Les cierges se réduisent comme peau de chagrin, les gouttes de cire leur brûlent les doigts. Des coups retentissent contre une paroi pleine d’éboulis, les miliciens sont revenus broucouilles après leur chasse au bourrel, et ont entendu du bruit en-dessous. Pendant une minute interminable, ils cherchent à entrer, mais finissent par abandonner devant l’amoncellement de gravas brûlants. Valnik et Albrecht viennent de battre le record du monde d’apnée angoissée…

- Ils auraient pu avoir besoin d’un … homme d’expérience comme vous
- Un vétéran, vrai de vrai, un héros des montagnes grises, ouais, hic !
- Vous faisiez quoi pendant ce temps là ?
- Je demandais à Karlotta de foutre un coup de pied au cul à son patron, parce que le troisième rôti aux pruneaux était trop cuit !
- Oui mais…
- M’interromps pas quand je te cause, hips ! Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof… arrhh… kof kof C’est là qu’Oliver a débarqué, en nage, incapable d’aligner deux mots tellement il était claqué. Il avait semé ses poursuivants, mais il avait besoin de moi pour découper de la barbaque vivante de milicien si tu vois ce que je veux dire… Toute cette histoire était pas bien claire, mais je l’ai suivi , ravi de pouvoir me nettoyer la tête avec un peu d’action…
J’ai été bien déçu de constater que les miliciens avaient déserté la place de la librairie à notre arrivée. On a mis un certain temps à découvrir les deux autres zyogotos toujours occupés à faire un barouf du diable dans leur souterrain… Entre Valnik qui secoue les étagères et Albrecht qui fait fuser de la lumière par les interstices avec sa magie bizarre, c’est un miracle qu’ils n’aient pas été délogés !

J’ai enfin pu révéler à chacun l’horrible nouvelle apprise au tribunal (Valnik n 'avait rien révélé… pour changer!) Ca a fait son petit effet, surtout sur Oliver (Albrecht a le cerveau tellement focalisé sur sa pyramide invisible ridicule que ça laisse très peu de places pour les émotions)
Un peu livrés à nous-mêmes, le stress et les idées noires nous envahissent peu à peu. D’ailleurs Oliver nous désigne une ombre qui semble nous surveiller depuis les toits.
Une ombre… un volatile … obscur… un pigeon noir !!!
- Un quoi ???
- Un pigeon ! T’es sour’zou quoi ? Ca me rappelle cette vieille chanson de barde qu’on chantait au front pour se réchauffer

Pigeon, oiseau à la grise robe
Dans l'enfer des villes
À mon regard tu te dérobes
Tu es vraiment le plus agile


- je ne vous voyais pas poète Rutger
- Ta gueule ! Toujours est-il que le ziozio il était bizarre… noir de jais, et il dardait sur nous son petit regard fou. Albrecht s’est concentré, a marmonné quelques mots, et nous a confirmé qu’il y avait une sinistre magie à l’œuvre. On aurait pu le deviner puisque en esquivant Oliver qui voulait s’en saisir, il s’est étalé raide mort sur le pavé, et a perdu sa couleur noire pour une grise plus classique…

C’était pas la joie du Goret luisant à notre retour. Albrecht a même pas bu son lait de chèvre, il s’est absorbé direct dans les bouquins comme un verrat se vautre dans la boue
Du coup il a pas dû capter quand des marchands hilares sont venus vider des godets, rapportant que la Croisade du jeune Karl avait plié bagage loin des murs de la ville. Chassés par les patrouilleurs, partis d’eux-mêmes, le cœur lourd de la perte de l’enfant ? Les circonstances sont confuses…mais tous s’accordent pour se moquer ouvertement de ces va nu pieds pathétiques
- L’enfant n’est plus là ??
- Mais quoi tu le sais non ? tu viens de là-bas toi ! …. Non, tu ne le savais pas ? merde, faut vraiment que je te tue à la fin alors hips ! hic ! Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof… et laisse moi continuer je te dis !

Au lieu de digérer toutes ces informations capitales, de comprendre tous ces complots, ces mensonges, coordonner un plan militaire victorieux, on doit encore supporter les jérémiades Valnik qui remet le partage des bourses sur le tapis. Je vais pas mentir, il a déjà été utile, ne s’est pas débiné dans certains moments chauds, nous a parfois soignés même si il connait mieux l’anatomie des chevaux, et j’ai accepté l’idée de dormir dans la même pièce que lui sans me faire égorger. Mais l’entendre lui, le roi des entourloupes, des marchés foireux, des arnaques en tous genre, de la profanation de tombes elfiques , du recel d’épée magique (qui ferait des miracles entre des mains expertes ) nous faire la morale sur l’équité la probité et la justice, c’est tellement hilarant que ça donne envie de pleurer ! Ses menaces voilées n’ont qu’une conséquence : nous faire dormir encore plus près de nos sous !

Excédé par notre refus et notre sens naturel des priorités, il s’emporte et s’en va comme un prince voir dehors s’il y est.
Scoop : il y est, mais il n’est pas seul. Un sinistre roucoulement l’avertit de la présence d’un nouveau « dark pigeon » (prière de ne pas rire merci). Celui ne reste pas en vie plus longtemps que le précédent, mais son cadavre change de forme pour révéler… une chauve-souris ! Cela remue des souvenirs désagréables… les chauves souris… Hollenbach le vampire… la bête garou qui a attaqué la croisade… la lutte entre ces deux entités
Que se passe-t-il ? Nous sommes espionnés ? On se joue de nous ? Si même le juge Salazar n’est pas vraiment réel, qui croire, que faire ? Je veux bien affronter des armées de peaux vertes, de cadavres ambulants, de démons, planter ma hallebarde dans tout ce que vous voulez qui se bat frontalement, qui saigne et qui crève ! Mais là j’ai l’impression d’être un insecte piégé dans une toile qu’il ne comprend pas ! Magie, illusions, drogues ? Les maléfices du chaos n’ont-ils aucune limite ? J’enrage ! Aaaarrgh Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof…

La nuit a été plus calme que la précédente, c’est déjà ça de gagné. Et ce matin… voilà, c’est là que je t’ai vu entrer aussi au Goret luisant… maintenant tu sais tout. Faut que je retrouve les autres là haut, dès que j’aurai l’adresse du juge, on ir…
*je tente de me redresser mais je retombe lourdement *

Oooh ma tête ça tourne… j’ai trop bu… que se passe-t-il ?
- rien stupide insecte rien… tu as trop bu du vin.. et de la poudre que j’y ai versé
- Quoi ????
- Tu m’as tout révélé, c’est parfait. Tu ne me sers plus à rien désormais. Je pourrais laisser les stigmates du Père te faire agoniser lentement, mais je préfère m’assurer que tu ne nuiras pas à nos plans
- Aaaarrgh enfoir’ Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof…
- Ne t’agite pas, tu es quasiment paralysé… tu vois cette dague ? je vais l’approcher lentement, très lentement de ton œil. Le droit pour commencer hé hé hé
- Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof… Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof… Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof… noon BEUUUUHHHAAAHHHBURP !
- Oh, mais tu m’as vomi dessus ? C’est ton ultime vengeance ha hah haha . Bon, allez, tu vas crever gentiment maintenant…

(à partir de maintenant je repasse en mode 1è personne, à l’intérieur du cockpit de Rutger)

La lame s’abat vers mon visage… en hurlant j’arrive à relever mon bras et à saisir le poignet de cette enflure. Le corps encore secoué de spasmes, j’arrive quand même à le maitriser (il a un physique de freluquet). Débarrassé du poison par ma galette salutaire, je le remplace par une véritable crue d’adrénaline Profitant de sa stupéfaction, avec mon poing gauche libre, je lui assène un, deux, trois, douze patates en pleine poire. Je le bascule ensuite dans le tonneau de vin encore à moitié plein, la tête en bas. J’enserre ses jambes dans l’étau d’acier de mes bras, et je le maintiens… Il s’agite, émet des gargouillements étouffés par le vin…. des bulles rouges souillent ce cru prestigieux… que plus personne ne pourra boire…. Je ne lâche pas prise, et le maintiens jusqu’au bout… jusqu’à ce qu’il gise, inerte, dans sa sépulture liquide…

- Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof… Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof… Ahhrrrin ahhrin … arrhh… kof kof, cette maudite toux ne me quittera jamais. Je me redresse douloureusement, et crache sur son cadavre en murmurant « je t’avais bien dit que je te buterais à la fin, sale fils de truie »


Je remonte, m’attendant à moitié à me faire griller par Herr Schlauber le tavernier, mais il y a beaucoup de monde dans la salle, et le brouhaha des pochards matinaux a couvert notre lutte. Les autres sont attablés d’ailleurs. Albrecht trace tristement dans le vide des lignes imaginaires qui évoquent… un triangle. Je crois que je vais envoyer Valnik au marché pour qu’il lui trouve une pyramide en bronze miniature, un colifichet pour touristes… ça lui servira de doudou…
Il y a aussi un type que j’ai déjà vu au tribunal et qui a l’air de chercher quelqu’un. Je vais à sa rencontre, et j’avais raison, il était bien là pour me remettre la dernière adresse connue de son Excellence Salazar von Urteil… un bien maigre espoir de comprendre ce qui se passe, mais sait-on jamais

Traditionnelle séparation des tâches : Valnik va accompagner Albrecht dans sa 3è tentative pour trouver le collège invisible. Et Oliver, toujours très choqué par les révélations sur son Excellence, vient enquêter avec moi du côté de sa demeure…

Arpenter ce quartier cossu rempli d’arbres majestueux et de manoirs douillets nous change quelque peu les idées, mais notre quotidien sordide nous rattrape à bride abattue…
Une foule entoure en effet le manoir que nous venons justement visiter. Aucun incendie cette fois, mais un bourgeois plutôt richement vêtu crucifié à un tilleul. Une patrouille de la Reiksguard éloigne les badauds et recueille les « indices ».
En cuisinant amicalement leur sergent qui aurait pu être un frère d’armes, j’apprends que le crucifié est un magistrat un certain Bosch (certains disent qu’au tribunal, il fait un travail de pro), et qu’il habite ce manoir depuis six ans au moins. (Damned… mais qu’est donc devenu son Excellence Salazar von Urteil ? Je ne peux pas croire qu’il est mort…)
Il nous montre aussi des clous plantés dans le tilleul qui forment un motifs : une comète à 2 queues. C’est la signature d’un groupe ou d’un individu nommé « la vengeance de Sigmar ». Depuis quelque temps, ils multiplient les cadavres dans la capitale, au motif que les « victimes » seraient en réalité, sous leurs airs respectables, des suppôts des immondes dieux chaotiques.
Les enquêtes ont permis de prouver qu’ils avaient raison, le passé sulfureux de chacun étant révélé au grand jour. La « Vengeance de Sigmar », malgré ses méthodes pour le moins brutales jouit donc d’une certaine popularité dans une population encore traumatisée par la dernière grande incursion

Le sergent pense donc qu’ils trouveront quelque chose de compromettant pour le fameux Bosch dans ce manoir. Quelques pièces suffisent à le convaincre que nous pourrons lui apporter une aide précieuse lors de cette fouille (je sui bien placé pour savoir que la solde des valeureux trouffions du Reikland est mi-sé-rable)

Alors que nous nous apprêtons à entrer, une idée me foudroie l’esprit : « Bosch », ce nom faisait partie de la liste étrange trouvée par Albrecht dans la librairie brûlée. Il y avait « Ansel » aussi. Cette liste serait donc celle des victimes passées et futures de ces justiciers sanglants ?

A suivre au prochain épisode…
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

et voici la sute, racontée par le strigani pisteur ex-cocher, qui se la joue docteur. Il a eu bien du courage, car il faut avouer qu'on a passé la majeure partie de la séance à se crêper le chignon entre personnages, au point de laisser l'intrigue (et l'immonde chaos) prendre une avance dangereuse sur nous.


Les faits, ainsi qu’ils se passèrent,
Tels que le relata le docteur Valnik qui tenait ses informations d’une source non moins fiable, en la personne de l’innocent Till. L’histoire avance, puisque nous voilà en la matinée du 5 Jahrdrung de l’an 2522.


Après une longue et mystérieuse absence, le petit Till réapparait soudain devant Valnik (qui voyant sa trogne toute cabossée, sent remonter à la fois ses instincts paternels et de guérisseur). Mais celui-ci doit vite se renfrogner car le gosse errant s'engouffre dans le récit passionné de ses aventures solitaires à Altdorf :
On se souvient de la rixe engagée par le geôlier qui s'est senti l'envie de se défouler contre un parti de miliciens: Et bien on apprend par sa bouche que Till, l'angelot gardien, avait réussi grâce à sa fronde, à en moucher deux d'entre eux, quitte à les détourner vers lui. Une poursuite s'engagea alors; peut-être un coup sur la tête, qui lui donna en tout cas le droit de se réveiller dans les bras réconfortants de Shallya. Les coups ont été rudes, mais la douceur avec laquelle les jeunes prêtresses-doctoresses appliquent les compresses et les baumes, en particulier pendant les bains, les font vite oublier. Il décide de rester quelques temps.
Valnik sentant la fin du récit :
- « D'accord bon il faut que je t'explique ce qui nous est arrivé à nous: alors est-ce que tu sais que les autres ne m'ont toujours pas remboursé les 20 couronnes d'or de la vieille van Toor ? »
Mais Till ne se laisse pas perturber :
- « Sais-tu qui partageait la chambrée à quelques pas de moi? Estelmann ! Il avait réussi à échapper à ses assassins mais il était salement amoché. Il avait même envie de me parler, c'était alors comme si il voulait se faire pardonner, il a vidé son sac. Il m'a expliqué son commerce de livres interdits, qu'il avait consigné la liste des clients qui recherchaient ces ouvrages diaboliques. Même qu'au moment où on parlait, un étrange pigeon nous regardait !! »
Valnik :
- « Non mais qu'est ce qu'ils vont bien pouvoir faire de tout cet argent, je te le demande! Attention, c'est lou... »
Till :
« Attends, le plus fort arrive: guéri ou presque je cours vers le Temple de Sigmar, lui dire ce que je compte faire de l'enfant si je le retrouve, et que je le tuerai si c'est un imposteur. J'ouvre les yeux, je me retourne et qui je vois dans la cohue à l'intérieur du Temple? Le juge! Ni une ni deux, je baisse la tête, je fends la foule en deux et je trace devant. Mais je n'ai rien, rien, rien trouvé, Salazar s'est volatilisé. »
Valnik interdit, agacé, se met à marmonner pour lui dans sa barbe :
- « encore...tours... secret!... seul... l’Or... savonnette... tourner... tête... bijoux... disparu... »

Pendant ce temps-là, jamais à court d'une nouvelle bévue, (Laurel et Hardy) Dunkle et Rutger s'en vont joyeusement (mettre le souk) enquêter chez la veuve Bosch.
Celle-ci, à bout de nerfs, leur livre cependant des informations importantes, elle raconte que dans la cave, derrière le meuble en tilleul, se cache une autre cave qui était utilisée par son mari quand il cherchait le secret. La vieille trop naïve, sentant que les deux "limiers" étaient trop curieux, propose de les payer pour qu'ils arrêtent leurs recherches et pour qu'ils empêchent les autres gardes de trouver la cache secrète. Il s'ensuit une altercation entre les trois protagonistes. Mais les
deux gentlemen n'iront pas (pour l’instant) jusqu'à brutaliser la vieille carne. Ils poursuivent leur enquête dans les cuisines, puis se séparent dans la maison. Rutger décide de se diriger vers la cave, n'écoutant que sa curiosité...

Le groupe ayant changé de crèmerie, c'est maintenant à la Comète Bifide que nous retrouvons les trois autres compères. C'est d'ailleurs au moment où Albrecht brandit la liste d'Estelmann devant les yeux ébahis de Till et Valnik, que nos
deux spadassins débarquent dans la taverne, avec leur habituel raffût, Dunkle soutenant un Rutger très affaibli, mais aux râles redoublés. Barbouillé, crachant, toussant, les yeux injectés de sang, il décrit alors à ses amis sa fouille de l’entrée de la cave:
- « J'ai voulu voir...la cave...le meuble en tilleul...les mouches...actionné le mécanisme...il y en avait partout...click...elles me rentraient par la bouche (il vomit), par les yeux, par le cul...parti en courant »
Le groupe alors enfin réuni au grand complet, peut établir un plan stratégique: La veuve les a invités à dîner, c’est l'occasion de retourner là-bas pour poursuivre les investigations. Ils décident aussi de faire introduire Till en secret dans la maison. Dunkle, pas d'accord avec la tournure des événements, s'en va brisant à nouveau la belle unité retrouvée. Malgré cette défaillance, le groupe d'aventuriers finit par se ragaillardir, sous l'impulsion d'un Till qui prend de plus en plus d'initiatives pour lier et remobiliser ce groupe en lambeaux.
En formation 3 - 1 - (1), ils partent donc pour la demeure Bosch, dîner aux chandelles avec la veuve éplorée d’un démoniste. Une fois le contact pris avec la veuve, Valnik s'éclipse et (cherche le coffre) va ouvrir à Till par une fenêtre (dérobée).

Pendant ce temps la veuve bavarde bavarde, on apprend que Bosch détenait un enfant !!! Malheureusement il s'avère qu'il l'a livré à d'autres sbires encore, décidément rien n'est simple. Sur ces entrefaîtes, la conversation se poursuit dans le bureau de Bosch ; en l'absence de Dunkle, ils doivent surveiller la vieille dame. Autre curiosité qui va rappeler quelques mauvais souvenirs, ils croisent le majordome tout ce qu'il y a de plus louche et blafard, avec une morsure-deux trous dans le cou!
Il est maintenant le temps de la visite à la cave, ils prennent donc la direction du Saint des Saints, le coeur du manoir ! Rutger, de plus en plus nerveux, fait défaillir Mme Bosch. A ce moment, Dunkle repointe son nez pour serrer les coudes de ses potes, c’est même lui qui va actionner le mécanisme. Avec un sang froid étonnant, Albrecht lance un sortilège de lumière et les autres sortent des torches, si bien qu'ils arrivent à se frayer un chemin descendant au milieu des mouches. En bas de l'escalier, ils butent sur une petite pièce fermée où Till trouve un bracelet en coton ayant appartenu à Karl, sans Karl à l'intérieur. Autre prise d'importance, une comète à deux queues est dessinée sur les murs. Ils pensent un instant l'emporter avec eux, mais sont rapidement obligés de se rendre à l'évidence: le butin est maigre! Dépités, ils remontent, décidés à prendre leur revanche.
« J’en connais une qui va prendre ! Elle va parler! »
Till entreprend donc de torturer la veuve, en s’asseyant sur son ventre! Après ces préliminaires, Dunkle prend le relais. Rutger est allé chercher une deuxième victime, le valet des Bosch. Celui-ci va révéler des informations importantes: il dit avoir été mordu au cou par une Dame en Noir (à ne pas confondre avec la veuve noire-la veuve endeuillée), qui l'aurait ainsi asservi. Tout cela commence à sentir le vampire à plein nez évidemment, pense le groupe à l'unisson en se passant la main dans le cou. Le valet explique qu'il avait pour mission de la Dame en Noir de surveiller Bosch quand celui-ci a hébergé l'Enfant. Cette Dame aurait le pouvoir de regarder à travers ses yeux. Il parle aussi de "Talamasca" sans qu'on arrive à comprendre mieux.
- « Mais l'Enfant? Où-est-l'Enfant? » s'écrie Dunkle en attrapant rageusement le misérable serviteur par le col, et celui-ci de répondre:
- « C'est Tobias qui a pris l’enfant »
Sur cette dernière révélation, le pauvre homme
s'effondre en spasmes.

Après tant d'émotions, nos amis arrivent tout de même à faire le point et à empiler quelques briques d'intrigue:
• Tobias, alias Vanderpeer, leader des sectateurs de Nurgle, leur a volé l'enfant, l'a apporté à Altdorf, l'a confié à Bosch, puis l'a repris.
• Il faut se rappeler aussi du "collier pour cérémonie", dont la référence figurait sur l’odieuse liste de tâches récupéré sur le cadavre d’un sectateur (ce même papier où figurait le nom d’Estelmann).
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

eh beh, plus de deux mois après la dernière séance (qui sont fort rares il est vrai), le CR a été pondu!

Le voici

La communauté se déchire et accomplit à son corps défendant d’appréciables avancées, croit savoir Till.

Vint à leur rescousse, un narrateur conciliant et factuel qui tâcha de mettre bon ordre à la pagaille survenue entre eux en cette triste journée du 6 Jahrdrung de l’an 2522.



Les deux dernières journées avaient été catastrophiques. Dans la chambre qu'il partageait avec Valnik à l'auberge, Till tournait et se retournait sous ses couvertures, incapable de trouver le sommeil tandis que le souffle de son ami s'enflait. Il savait qu'il n'avait plus que quelques minutes pour s'endormir avant que ne retentissent les ronflements de son compère mais il en était incapable. Où était l'enfant ? L'avant-veille, le groupe n'était plus qu'à quelque heures de lui lorsqu'ils avaient découvert la dernière geôle de Karl mais cette journée avait été perdue. Elle avait pourtant bien commencée :
Rütger avait réuni ses sbires après une nuit de traque. Ensembles, ils avaient décidés de se rendre à la cathédrale de Sigmar dans l'espoir d'un signe sans doute mais plus prosaïquement dans le but de vérifier les dires de leur jeune compagnon qui prétendait y avoir entraperçu la veille le vieux juge disparu. Évidemment ils n'en trouvèrent aucune trace mais ils reçurent confirmation par un ecclésiastique de la présence à Altdorf d'un justicier masqué de cuir noir signant ses agissements par une comète bifide au clou d'or. Mais mis à part quelques bénédictions d'usage, ils ne reçurent rien de plus. Ils décidèrent alors de se séparer :

• Dunkle irait à l'administration fiscale muni de leur liste de clients ; il y découvrira que tous, mis à part les cinq derniers, étaient passés ad patres récemment
• Valnik rentrait de se renseigner parmi les siens mais n'y apprendra rien d'utile si ce n'est l'adresse d'un fabricant de masques spéciaux
• Rütger : quand à lui se rendrait chez Georgette, taverne où il savait retrouver une poignée de vétérans rencontrés un peu plus tôt. La descente agile de quelques pintes abruptes en un temps record ne lui valut que le respect mérité de ses congénères. Néanmoins il apprit que le chef milicien, un certain Dolfus, peut-être répurgateur, serait au sanglier bleu et peut-être en mesure de les aider
• Till et Albrecht, épuisés par leur nuit blanche et agitée se contentèrent de rentrer à l'auberge afin de bénéficier de quelques heures de répit.

En fin de journée, ils s'y retrouvèrent afin de partager leurs maigres informations mais l'ambiance tourna rapidement au vinaigre lorsque les travers du groupe les rattrapèrent. L'unité et l'organisation du matin fit place au désordre habituel. Il fut d'abord reproché à Albrecht son manque d'implication dans la recherche d'indices par rapport à l'énergie qu'il utilisait pour retrouver son étrange pyramide. Alors qu'il subissait les récriminations de ses compagnons il entra dans une colère incontrôlée. Ses yeux se révulsèrent, encore la brume apparut, encore. La pyramide aussi mais elle se matérialisa autour de lui, éblouissante de lumière. Lorsqu'elle disparut, elle avait emporté le scribe. Dans l'auberge, l'épisode ne passa pas inaperçu parmi les rares clients. L'aubergiste n'en pouvait plus de ce groupe et des ses innombrables turpitudes, aussi les mit-il à la porte.

Que faire à présent ? Alors que chacun y allait de sa petite idée, Rütger remarqua une ombre dans l'obscurité à quelques mètres de là. Courageux - mais suivi de Valnik - il alla à la rencontre de l'inconnu capuchonné tandis que le bourreau et le gosse tentèrent de leur propre initiative de le prendre à revers. La fine silhouette redressa la tête à l'approche du vétéran et les deux acolytes furent stupéfaits par la beauté de cette jeune femme au teint diaphane. Ils n'entendirent son envoûtante voix que pour se présenter, elle s'appelait Sophia, et annoncer qu'elle aussi était à la recherche du masque noir. Leurs regards concupiscents les empêchaient de voir la vérité mais les deux cadets pas encore soumis à leurs hormones ne laisseraient pas filer la vampire. Dunkle l'enserra au lasso pendant que Till décochait sa flèche. Beaucoup d'énergie pour rien car Sophia disparut dans la nuit en se transformant en un nuage de chauves-souris. A son tour, Rütger explosa de colère, hurla de toute son ire sur les jouvenceaux : ils allaient obtenir des informations, bon sang ! Mais les accusés n'étaient pas décidés à se laisser malmenés : Hors de question pour les champions auto-proclamés de Sigmar de frayer avec cette engeance, en aucun cas !!!

C'est ce moment précis que la milice choisit pour passer. Les gars, peu réputés pour leur patience ni
leur ouverture d'esprit acceptèrent mal que Valnik et Rütger poursuivent leur joute verbale et nocturne
dans la ruelle sans se préoccuper de leur présence. Dignement, ils décidèrent de les dépouiller de leurs (maigres) possessions puis de faire tomber gratuitement sur les deux acolytes une pluie de coups. Ce fut la goutte de gnôle qui fit déborder l'amphore. Rütger et Valnik, après avoir tenté de négocier avec la démone, rossèrent les représentants de l'ordre et profitèrent de leur inconscience pour leur faire les poches. Des renforts ne tarderaient sans doute pas à arriver aussi le bon, la brute et le truand décidèrent de changer d'air en changeant d'auberge. Dunkle, anonyme dans cette échauffourée avec la maréchaussée, décida de rester sur place dans l'attente du retour d'Albrecht, d'un informateur éventuel ou simplement pour profiter égoïstement d'une calme nuit de sommeil.

Arrivés dans leur nouvel hôtel l'ambiance entre les trois complices n'était pas à la fête. Ils s'assirent néanmoins parmi les autres clients afin de glaner des informations sur ce mystérieux justicier au masque noir. Mais rien ne vint mis à part Dunkle qui les avait rejoints. La rencontre avec deux journalistes prétentieux et avinés fit craqué Till qui planta son poignard dans la cuisse d'un des scribouillard pendant qu'une énième querelle entre le bourreau et le hallebardier trouvait sa conclusion lorsque le premier assomma le second d'un uppercut magistral. Tout le monde alla se coucher et le lendemain, pendant que les deux pugilistes se remettaient des abus de la veille, Valnik et Till décidèrent d'aller visiter la boutique de masques. Pour Till, le vendeur savait des choses sur le justicier mais l'interrogatoire délicat mené par Valnik ne leur révéla rien d'intéressant mais tandis que Valnik s'escrimait à rester poli Till craqua à nouveau pour un accès de violence qui lui fit décocher flèche sur flèche autour de l’artisan effrayé. Valnik lui hurla de cesser immédiatement. Mais seule une gifle parvint à arrêter l'enfant. La morve au nez et la rage au coeur Till sortit se calmer dans la rue, Valnik lui paierait cher la confiscation par le Strigani de leurs biens communs et cette dernière humiliation. C'est alors qu'il aperçut l'étal d'un marchand qui vendait entre autres bibelots des clous à l'effigie de la comète de Sigmar. Il alla se renseigner sur un éventuel acheteur qui aurait pris au marchand un nombre important de ces clous. Effectivement, il apprit qu'un diacre de la communauté de Sigmar était un acheteur régulier, détail qui se montera crucial dans leur enquête ; une large balafre partant du coin de son sourcil gauche jusqu’à la commissure de ses lèvres permit au commençant d’imprimer durablement dans sa mémoire ce triste personnage. Valnik l'ayant rejoint ils retournèrent vers leur camarade afin de partager cette information. Une fois réunis ils se rendirent à nouveau en direction de la cathédrale où, après une description détaillée du diacre, on fut en mesure de leur fournir sans complication l’adresse où trouver Ansel. On leur précise même que voilà bien deux jours que le bon abbé a laissé sa hiérarchie sans nouvelles.

La chambre du supposé justicier (ou assassin, selon la distance à laquelle on se place du Codex Regis Imperialis) est situé dans la rue Bromellhoff, épicentre malsain du quartier de Reikerbahn où vit une population misérable et bagarreuse, par nécessité. Mais là où cette description aurait fait prendre la fuite à des gens sans reproches, celle-ci ne provoqua qu’une seule réaction chez nos aventuriers ; celle de poser la main sur leur garde, hampe ou noeud coulant (et Sigmar sait quelles autres extrémités d’outils destinés à provoquer des désagréments). Gravissant quatre a quatre l’escalier aux marches vermoulues sis dans un petit immeuble sinistre ils arrivent au palier qu’on n’avait pas manqué de leur préciser. Attendez un instant ! La porte est entrebâillée… on la pousse avec prudence, les armes sont sans doute à ce momentlà déjà dégainées. Voilà que se dévoile devant nos yeux à présent habitués à l’obscurité une pièce unique au fonds de laquelle on retrouve un matelas et son inévitable agonisant (cette scène rappelant, par un astucieux effet de style - ou la paresse du rédacteur - la découverte du cultiste des Trois Lunes mourant à Marienburg, vous souvenez-vous ?). Et bien ! Voilà votre mystérieux Ansel. Inutile de le presser de question, écoutez plutôt, voilà qui se délivre de ses dernières paroles :

« Sigmar, pardonne à cette enveloppe viciée. Ne la laisse pas mourir en portant ces marques honteuses… »

« Je n’aurais pas dû revenir après l’avoir caché, mais j’avais décidé de revêtir ma tenue de chasse. Il m’attendait. J’ai… J’ai essayé de rien lui dire… mais la douleur… la douleur était insupportable. Il sait où j’ai caché le collier. Il connait l’incantation…. »

Détail choquant, mais qui explique sans doute cela, le pauvre abbé porte à la base de son cou des branchies, qui pour le coup deviennent totalement immobiles. Voilà nos héros à nouveau sur une scène de crime. Sans perdre de temps les gestes se font précis et organisés ; diagnostic du défunt(Valnik), arrachage du parquet à la recherche de l’inévitable planque (Rutger), prière au dieu tutélaire (Dunkle) et fouille méticuleuse (Till). Et pour tout butin une dizaine de volumes reliés avec du mauvais cuir et contenant, à première vue, le journal du condamné.

La petite troupe retourne dans son estaminet et décide d’ajourner leurs points d’action au lendemain. Seul Dunkle, avec pour seul arme les quelques bribes de lectures que lui enseigna jadis, dans le roulis d’une caravane, le disparu Steinhäger, choisi de mettre la nuit à profit en s’attaquant à l’analyse odysséenne du journal…
Le temps de se remémorer ces derniers jours, les ronflements du Strigani étaient parvenus à leur apogée. Till en était certain, il ne réussirait pas à s'endormir cette nuit. A moins que, comme le lui soufflait cette petite voix … il se leva, pris dans sa besace son poignard, et se dirigea vers la couche de ce misérable. Qu'il le vole passait encore mais qu'il avait commis l'inacceptable en osant le frapper, il le paierait de sa vie. De toute façon personne ne pleurerait quelqu'un de sa race ensuite viendrait le tour du vieux qui la ramenait sans cesse puis de l'instable bourreau. Après tout qui étaient ils pour lui à part des étrangers qui l'avaient entraîné dans de terrifiantes aventures mais surtout qui l'avaient séparé de sa soeur bien aimée aujourd'hui disparue. Et ça, tout le monde s'en foutait alors oui il leur ferait payer. Le vieux pactisait avec le chaos, le scribe n'en avait que pour sa pyramide, Valnik les volait sans vergogne, le bourreau lui … bah il paierait quand même. Oui, ils paieraient tous. Il monta sur le lit, s'installa à califourchon sur Valnik et posa la lame sur sa gorge mais alors qu'il allait appliquer la pression fatale, la vision d'une comète accompagnant l'image de Karl retint son geste. Un flot d'images bienveillantes le submergea : Rütger le considérant toujours comme son fils, Albrecht se démenant à tenter de lui apprendre l'alphabet, Dunkle lui enseignant le subtil art de l'interrogatoire et Valnik, celui dont il se sentait le plus proche. Il se souvint alors d'un vieux conte populaire : le maître des bagues où une communauté hétéroclite tentait, elle aussi, de sauver le monde seule et contre tous. Eux aussi, dans la forêt des elfes, avaient failli succombé aux forces obscures de l'entropie et c'était ce qui leur arrivait. Devant cette illumination, une larme roula sur la joue de l'enfant et vint s'écraser sur le front de la victime endormie qui se réveilla sans aucune trace de peur ni de jugement dans le regard et aimablement ne prononça que :

« Mais que fais-tu ? »

Honteux, Till se précipita hors de la chambre, dévala l'escalier et sortit de l'auberge. Comment avait-il pu perdre la foi en ses amis et sa mission. Il se précipita dans la nuit mais Valnik le rattrapa et lui demanda gentiment de se calmer et de lui expliquer ;

« Nous aussi nous sommes corrompus » lui répondit Till « si nous ne nous retrouvons pas, nous aussi nous serons perdus »

Valnik le calma, le fit rentrer et lui jura que cette affaire resterait entre eux deux.

Au bout de la rue qu’ils viennent de quitter, marche un homme transfiguré. La pâleur de sa peau lui donne des airs de sélénite et ses yeux au voile laiteux semblait fixer loin devant quelque chose d’ancien et d’extraordinaire.

« Hysh… »

Peut-on l’entendre murmurer, tandis qu’une brume fantomatique se détache à chacun de ses pas. Le sorcier Albrecht est de retour, et c’est comme s’il s’était écoulé des années…
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

Hello, voici le CR de la dernière séance rédigé sou forme de manifeste pour la lumière par Albrecht Steinhäger, l'ancien érudit qui commence clairement à virer magicien!


Note à l'attention de son illumissime sapience, le recteur du collège lumineux

Où le très humble compagnon Steinhäger expose avec méthode sa démonstration de la logique des faits survenus le 7 Jahrdrung de l’an 2522.

Mon rapport des faits lumineux et noirceurs véritables vus dès ma sortie de l'académie tiendra en trois points comme suit : I. ) des bienfaits de la sapience, II.) de ce qui est tapi dans les ténèbres, III.) de la victoire de la lumière.
(cette relation tendra également à démontrer, s'il est encore nécessaire, que l'humanité a besoin de la voie de l'Hysh pour se sortir de la fange périlleuse dans laquelle elle se trouve acculée.)

I.
Il a été prouvé de suite après mon retour dans le monde que la sapience est maîtresse : aucun des mes camarades de lumière ne savent lire et j'ai été mis à contribution de suite pour reprendre la recherche sur les traces des mémoires du répurgateur en quête de rédemption dont je vous ai longuement parlé. Une lecture fine me menait vers la Bibliothèque Impériale où l'âme en peine avait caché, honteux, le plus noir de son forfait et qui allait nous permettre d'orienter notre action vers des buts louables et efficaces. La sapience est indispensable, CQFD.

Cependant je voudrais rendre hommage à un autre type de sapience, que je nommerai 'relationnelle'. En effet, j'ai pu observer que mes naïfs collègues avaient pu développer cette faculté à savoir nouer des relations avec autrui dans une vraie connaissance commune. Ainsi les informations données par un enfant strigani et l'hospitalité des frères sigmarites, même si elles ne sont pas source première de lumière, font de bons miroirs qui éclairent et balisent ma pensée sur cette affaire. Les affirmations de ces sources secondaires resteront à vérifier. Le vieux juge est-il toujours vivant ? La marche que certains appellent croisade est-elle vraiment en cours de débandade ? La sapience est multiple, CQFD.

Et je tiens à noter ici un moment tellement unique, tellement beau : la lecture du premier mot correct par un de mes disciple. Le jeune garçon n'est pas très assidu, et peut-être moi-même n'avais-je pas la flamme avant de pouvoir être admis au sein de la congrégation de la lumière, mais il semble avoir une vivacité d'esprit qui lui permet d'emmagasiner les leçons et de les faire travailler comme par elles-même. Malheureusement ce n'est pas le cas de mon second élève, plus âgé, plus sûr de ses croyances et je m'interroge fortement sur lequel des deux devraient porter mes efforts. La sapience est labeur continu, CQFD.

II.
Comment concevoir la lumière si les ténèbres n'existaient plus ? Cette haute question ne se pose pas dans la réalité de sa situation. Les bâtons dans les roues que semble nous mettre la milice peuvent apparaitre étonnants à des combattants de la justice rayonnante et c'est pourtant avec acharnement que ces sombres esclaves essayent de nous arrêter sous des prétextes fallacieux si ce n'est malveillants. Les ténèbres placent leurs ombres partout, CQFD.

La découverte de l'histoire du répurgateur damné est éloquente en la matière : voici un homme qui par le passé a tout sacrifié à sa soif de pouvoir ; pouvoir particulier certes mais il a voulu assujettir l'objet de son amour à sa totale domination. Et comme trop souvent dans ces cas, il n'a pas résisté à s'approprier de sombres savoirs dans ce but. Et sa damnation fut double détruisant d'abord dans une scène atroce sa dulcinée grâce à un artéfact maléfique, puis mettant à ses trousses une secte des plus malsaine attirée par cet objet maudit. Sa fin fut tragique : ravagé à l'intérieur par le remords et à la surface par la purulence infâme des démons qu'il avait réveillé. Les ténèbres appellent les ténèbres, CQFD.

Si les buts du malheureux restaient, malgré les moyens mis en oeuvre, un tant soit peu humains, ceux des chefs de cette secte ne le sont plus. Et si nous avons déjà rencontré son second, il conviendra de mettre en place une stratégie fine et agressive contre son chef. Sa puissance noire et sa détermination dégoutante ne font aucun doute. Sa volonté de faire rendre grâce à la conscience de cet enfant ; sa volonté de mettre en esclavage un enfant quelconque d'ailleurs, pour des motifs encore flous mais très certainement innommables est inadmissible et je ne doute pas que vos très lumineux enseignements feront la différence à l'heure où je me retrouverai face à face avec lui. Les ténèbres sont chassées par la lumière , CQFD.

III.
Comme une préfiguration de la course décisive que j'engage à présent, celle qui nous permit d'échapper aux crasseux miliciens doit nous tenir lieu d'exemple pour la complémentarité et la solidarité qui s'installa sans mot dire au sein de notre groupe. Qui faisant usage de force, d'agilité, de ruse qui encore usant de talents bienvenus. A l'heure d'affronter le grand cerveau du complot du mal nous devrons nous souvenir de cette mise en commun naturelle pour espérer un succès dans cette entreprise. La lumière est un faisceau, CQFD.

Nous devrons également garder à l'esprit que si les expériences glorieuses du passé forment une expérience indubitable elles accumulent aussi un fond de notoriété à double tranchant : les ennemis de la lumière seront plus prompts à se défier de nos actions mais ses amis plus enclins à nous donner leur confiance, leur aide comme ce fut le cas avec cette congrégation des frères du marteau qui, au vu de notre défense héroïque de la vie contre la mort dans une auberge abandonnée, nous fournissent les moyens matériels de pouvoir poursuivre notre mission. La lumière appelle la lumière, CQFD.

C'est ainsi équipés que nous nous jetterons à la poursuite des sorciers chaotiques, le coeur gonflé de cette unité retrouvée, les corps apaisés par les soins du bien, l'esprit affuté à l'idée de cette course contre la nuit. Et si nous gardons auprès de nous la démonstration que je viens d'établir, il ne fait nul doute que nous vaincrons les dangers les plus périlleux. La lumière est toujours victorieuse, CQFD.

En guise de conclusion à ce mémorandum, je tiens à exprimer ma gratitude :

envers mes compagnons qui ont su m'accueillir parmi eux à mon retour et qui semblent prendre conscience de ma nouvelle prédominance sur eux.
envers le très brillant collège qui a su me mettre sur la voie et à tout fait pour me débarrasser des périls qui guettaient mon âme.

Gloire à l’Hysh,

le compagnon Albrecht Steinhäger en départ vers Ruhrhoff, ce jour du 7 Jahrdrung de l’an 2522.
Dernière modification par le Zakhan Noir le jeu. juil. 23, 2015 7:24 pm, modifié 1 fois.
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Sinon, tu ne serais pas fan de mefan gritty par hasard ???

Message par Whimpering Vote »

Finalement, sous tes dehors de jeude platoïste convaincu, tu cache bien ton jeu ! Tu dois être un des jeuderôlistes les plus actifs de ce forum, aux vues de tes CR abondants ...

I do hate you !
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

hé hé hé
c'est vrai qu'avec le Trône de Fer tous les 15 jours, les Oripeaux du Roi pour l'AdC une fois par mois, et le Warhammer Mille Trône qui après une longue hibernation revient aussi à une fois par mois, je suis comblé! Après, moi je pérore beaucoup mais certains doivent être bien plus actifs, mais dans l'ombre
Mais bon hier soir c'était jeu de plateau, il faut ce qu'il faut!

Par contre, je m'étonne que tu lises nos CR , tu fais pas partie du clan qui trouve emmerdants les CR "littéraires"?
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par Whimpering Vote »

le Zakhan Noir a écrit :Par contre, je m'étonne que tu lises nos CR , tu fais pas partie du clan qui trouve emmerdants les CR "littéraires"?
Hola, je ne lis pas les CR malheureux ... mais je vois quand des gens postent ...

ceci dit, je ne me considère pas dans un clan parce que j'ai émis un avis ... je laisse a aux politiques (et puis les CR littéraires sont intéressant pour capter l'esprit d'un univers, le tout ou rien ne fonctionne que rarement)

ceci dit2, je suis très jaloux de vos parties trônedeferriques, et je tuerai pour m'inscruster ...
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

Hola, je ne lis pas les CR malheureux
Whimpering Vote a écrit : ceci dit2, je suis très jaloux de vos parties trônedeferriques, et je tuerai pour m'inscruster ...
hi hi, comment tu sais que c'est bien puisque tu ne lis pas les CR??

Non je te taquine, et je sais bien que tout n'est pas blanc ou noir dans les méthodes d'écriture.

L'avantage si un jour ça te démange trop (de jouer au trône de fer), ben tu peux monter une table! Tu devrais avoir vite des candidats!
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

et hop, le CR de la dernière séance... on s'approche d'un dénouement ultra-dangereux.


Après une longue période d'errance à Altdorf, d'engueulades diverses, de fuites, bref une mauvaise série pour la troupe d'ex-justiciers, un vent frais semble leur souffler à nouveau à travers les narines . En apparence, ils ont mis de côté tous leurs griefs, devant l'urgence. Les conflits ne sont peut-être pas tous résolus mais quoi qu'il en soit, Till, Dunkle, Rutger, Albrecht et Valnik sont enfin décidés à regarder devant, laissant derrière eux le tohu-bohu de la métropole, fini de se faire jeter de bouge en bouge et de fausse piste en fausse piste. Cette fois ci, ils le voient, le bout de la piste, Valnik l'a déjà flairé, dès que les portes impériales se sont refermées derrière eux ! Il a pour nom Rurhoff près de Wolfenburg, à quelques jours de cheval d'Altdorf au nord. En effet, les conclusions tirées par les enquêteurs sont claires cette fois : Tobias est parti avec l'enfant Karl, son but étant de le dominer grâce au collier qui se trouve à Wolfenburg, comme ils l'ont appris par l'entremise d'Ansel.
Donc, les raisons de positiver sont là, même si certains parmi les plus grincheux estiment que c'est encore maigre :
1) Le juge serait vivant,
2) Grâce à la diplomatie militaire de Rutger, nous avons récolté l'appui d'un porteur de marteau de Sigmar, l'imposant Hernst,
3) Tobias nous a encore échappé, mais cette fois-ci on sait précisément où il va,
4) Même Albrecht semble avoir retrouvé un peu de consistance, après cette « absence » de deux mois pour « étude ». En tout cas, il n'a pas étudié l'équitation, çà se voit. Il ne sait pas non plus encore parfaitement léviter ou se téléporter.

Valnik étudie l'itinéraire qui les fait s'orienter vers le Nord, en longeant la rivière Talabek. La tâche
s'annonce difficile car l'ennemi a quatre jours d'avance. L'éclaireur doit donc imprimer un rythme d'enfer à cet équipage, tout en veillant aux dangers qui ne manquent pas de se présenter à tout bout de champ.

A peine élancés sur la grand-route, les cavaliers butent déjà sur un premier obstacle : un campement militaire : instinctivement, les autres s'écartent pour laisser Rutger aller à la rencontre de la Garde d'élite de l'Empereur. Personne ne semble faire tellement attention à lui, mais il se passe quelque chose d'étrange : leur petit compagnon Ahmed, qui a servi de messager à Altdorf, est en train de se faire méchamment rudoyer par des soldats. Nos amis comprennent assez vite (heureusement car le temps presse) que la Garde Impériale est sur le point d'attaquer la Croisade et donc cherche à s'informer à son sujet par tous les moyens, et la torture des enfants en fait visiblement partie. Rutger, jamais à court de diplomatie soldatesque, intercède auprès du sergent, et finit par obtenir la libération d'Ahmed, et apprendre que la Garde va attaquer la Croisade dès le lendemain !
Le groupe est un peu désemparé par cette nouvelle, il faut en effet se rappeler que le juge et la petite Agnette se trouvent encore à l'intérieur de la Croisade. Peut-on les laisser ainsi à la merci de ces odieux soldats, de ces brutes sanglantes? Un plan est donc improvisé à la hâte : Valnik étant le plus rapide, il ira informer le juge de l'attaque de la Garde, pendant que les autres essaieront d'avancer de leur mieux vers Wolfenburg.
Le groupe se sépare donc après avoir mis au point quelques détails, et Valnik, Till et Ahmed, chevauchent comme le vent, le cœur battant de revoir à nouveau leurs chers compagnons. Mais à leur arrivée, la situation est en réalité plutôt triste, la Croisade est en effet très affaiblie. Le pire peut donc être à craindre ! Ahmed amène Till et Valnik jusqu'à la tente du juge, et appelle ses compagnons. Agnette finit par sortir de la tente, avec qui les retrouvailles sont chaleureuses. Valnik cherche le juge du regard, ne le trouve pas, questionne, et finit par rentrer dans la tente, puis ressortir, questionne à nouveau, Ahmed répond : le juge est là, tu ne le vois pas, en indiquant le seuil de la tente. L'autre : Où cà je ne vois personne !, trahissant un certain agacement. Valnik finit par comprendre que le juge est là mais qu'on ne peut pas le voir, aussi étonnant que cela puisse paraître ! Et le juge va se mettre à parler par l'entremise d'Ahmed et Agnette, qui affirment notamment que Salazar a géré les affaires du groupe à Altdorf depuis la Croisade. Et en effet, les réponses des enfants sont cohérentes, ce qui veut dire que le juge, jamais avare de surprises en tous genres, a le don d'invisibilité ??!! Peut-être qu'Albrecht aurait pu comprendre mieux qu'eux ce prodige. Valnik explique au juge qu'il faut absolument partir, et prévenir Eisenbach de l'attaque imminente. L'urgence de la situation fait prendre conscience à tout le monde qu'il n'y a pas de temps à perdre, et donc à nouveau séparation, déchirements ; le devoir appelle chacun vers lui. Salazar indique aussi à ses compagnons de le retrouver dans trois semaines à Talabein ; Valnik, cheval cabré, a déjà tourné bride...
Pendant ce temps, à la taverne des « 2 enclumes », où les trois autres cavaliers, les fesses toutes rouges, ont fait halte pour se restaurer. Ils commandent quelques chopes et Hernst se fait vite remarquer, mais malgré tout, il impose le respect et tout le monde va se coucher sans déclencher trop de scandale, fatigue oblige. A noter qu'on retrouve ce même Hernst, au petit matin, en train de fendre des bûches au marteau ! L'avantage c'est qu'elles seront déjà aplaties en même temps. Sur ce, le groupe de la taverne se fait rattraper par sa moitié qui a chevauché toute la nuit sans relâche, et l'équipe se retrouve au complet, unie comme les cinq doigts d'une main.
Peu après s'être engagés à nouveau sur les sentiers forestiers, les deux soldats un peu à l'écart sont « attaqués » par un féroce sanglier ! Qu'ont-ils pu faire pour que cette bête s'acharne contre eux ? Ou peut-être est-ce aux chevaux que le sanglier en voulait ? La bête affole complètement les montures qui désarçonnent leurs cavaliers. Rutger s'en tirera avec quelques côtes fêlées mais le pauvre Hernst fait une mauvaise chute, tombe sur la tête et meurt sur le coup. Tout cela est arrivé très rapidement ; il est décidé d'enterrer Hernst au village le plus proche. Oliver récupère l'armure de plaques du sigmarite, ce à quoi personne ne trouve grand chose à redire, étant donné l'incommodité de ce genre d'équipement. Néanmoins, Rutger est intéressé par la cotte de mailles maintenant caduque d'Oliver. Une redistribution des cartes en somme. Allez savoir ce qui se passe dans la tête du bourreau, celui-ci a trouvé là le moyen de faire une bonne affaire et décide de vendre son ancienne armure à Rutger !! Ce dernier refuse, ulcéré, et Dunkle en prend acte et décide de détruire la cotte de maille pour la rendre inutilisable ! Leurs compagnons, qui ne peuvent pas non plus surveiller le moindre de leurs faits et gestes, interviennent in extremis et réussissent à arrêter cet accès de fureur de Dunkle avant que çà s'envenime trop.
Le groupe reprend la route et rencontre une nouvelle troupe de soldats. Décidément, on se sent en sécurité sur les routes de l'Empire ! Impossible de faire une lieue sans tomber sur un nouveau régiment. Il faut dire qu'avec tous ces dangereux sangliers qui se promènent librement... Ces soldats ont vraiment fière allure, ils arborent de magnifiques épées à deux mains. Une discussion s'engage, avec Rutger en première ligne, reprenant son attitude martiale, un rictus trahissant parfois ses blessures, nouvelles ou anciennes. Ceux qu'on nomme les joueurs d'épées de Caroburg, qui portent les flamberges, ces fameuses épées longues, ne font que confirmer que le groupe est sur la bonne route car ils ont rencontré un marchand avec un accent de Marienburg (échanges de regards), accompagné d'un enfant et de deux brigands (traduire : des non-soldats non-marchands).
Chose extraordinaire : Rutger a laissé Valnik appliquer l'onguent de Hernst sur ses côtes meurtries ; bien lui en a pris puisque le remède apaise ses douleurs.
Pour rejoindre Wolfenburg, il faut quitter la route principale, et prendre des chemins un peu moins propres et un peu plus sinueux. Le groupe commence à s'approcher de sa destination finale. Ils rencontrent un petit hameau et décident de s'y arrêter pour s' informer. L'accueil des habitants est assez froid, mais la ténacité de nos compagnons finira par récolter tout de même quelques informations intéressantes, notamment auprès de l'aubergiste local. Le seigneur du coin s'appelle Han et habite un château nommé la Villa. Selon toute probabilité, c'est à cet endroit qu'il doit se passer des choses puisque des gens de la Villa sont partis il y a quelques temps, chercher quelque chose chez Hermeline (la dulcinée d'Ansel) . Autre information précieuse, Un ami d'Han est arrivé il y a peu de temps avec un enfant. Aussi : le fameux Ruprecht, ce sorcier de la même confrérie que Tobias, serait de la lignée des Han.
Résumons la situation :
L'ennemi est à domicile, regroupé en sécurité derrière les murs du Château, et s'apprête à accomplir son rituel de domination de l'enfant Karl (si ce n'est pas déjà fait)...
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

Le vlà enfin, et il est très bon! C'est le CR rédigé par le Meujeu de notre séance du début de l'été où nous avons enfin investi le Manoir des suppôts de Nurgle. Ce fut très très haut en couleurs, épique, et crade. Très crade. Jugez plutôt

Le Manoir de l’épouvante


Entre les murailles de cette propriété, se dénoue une partie de l’intrigue qui tient en haleine le lecteur depuis de si nombreux mois. Le récit correspond aux événements de la nuit du 32 Jarhdrung de l’an 2522.
- « Est-ce bien clair, Johan Franz ? Envois les messagères au moindre trouble à Ruhrhoff »
- « Croyez en mon zèle, seigneur Vanderpeer, et j’ose, croyez aussi en votre serviteur ; je tiens mes ouailles sous contrôle et ce n’est pas l’arrivée des hérauts de la croisade qui brisera leurs chaines »
Quelques révérences obséquieuses et le prêtre est happé par les ténèbres du manoir. D’un pas vif, il regagne le hall d’entrée. Alors qu’il passe devant les cuisines, il ne peut réprimer son geste de chercher sur sa poitrine le symbole disparu de son ancienne foi. Le bruit d’un hachoir débitant chairs et os le poursuit, alors même que le voilà sorti de la propriété, en route vers le village. Sa petite chapelle, nouvellement dédiée au grand père de la peste, lui servira de halte sur le chemin.

C’est une auberge qui ne porte aucune enseigne, ni d’autre ambition que d’être discrète. Elle partage ce trait avec les gens d’ici ; rester discrets. A tout prix. Eviter le mot de trop, celui qui pourrait être rapporté aux terribles résidents de la villa des Hahn. Alors forcément quand cette petite troupe décide de faire de l’établissement, son quartier général, cela n’est pas pour tranquilliser Luhdoff Spatzmacher, son tenancier. Que font-ils par là ces types louches ? Il y a bien longtemps que plus personne n’emprunte cette route qui mène à Wolfenburg. D’ailleurs, depuis la fin de la guerre, qui se soucierait d’aller à Wolfenburg ; il règne, dans l’ancienne gloire de la Drakwald, la maladie, de ce qui peut s’entendre… Mais ne laisses rien n’y paraître, Luhdoff, une attitude qui ne leur reviendrait pas, et c’est sûr que ces limiers ne te lâcheront plus. C’est qu’ils sont là pour quelque chose, ces types ; c’est sûr. Il n’y a qu’à voir leur attelage hétéroclite : un vieillard qui s’enfile pichets sur pichets, et auquel les autres s’accrochent, comme lui même, de sa main libre, s’accroche à sa hallebarde. Un grand gaillard nerveux, au coté duquel pend un fléau. Il semble porter une armure dans son sac ; un pacifiste. Et celui-ci ; un strigany ! Mais mieux habillé et éduqué que ceux de sa race. Le gamin n’a pas l’air d’être le sien. D’ailleurs il a l’air d’être le gamin de personne. Du genre à s’être fait lui même ; une future terreur. Bon le magister, c’est encore autre chose. Ces gars là travaille peut être pour l’Empire après tout… mais alors pourquoi avoir déclaré tantôt être des gens du Manoir ?
Les habitués de l’auberge n’aiment pas les questions, et pas trop les étrangers non plus, d’ailleurs. Ils ont aussi pour eux un sens de la préservation affuté, aussi décident ils de quitter l’établissement. Mais de mauvaise grâce, de la rancune plein le regard. Voilà donc Herr Spatzmacher, seul avec une clientèle qu’il n’a pas souhaité… Plus tard, il dira avoir du mal à se rappeler comment les choses se sont déroulées exactement. Mais disons, que le vieux - qui n’était pas le moins dangereux de la bande - a commencé à le tabasser sévère. En même temps qu’on lui tapait dessus, on le pressait de question sur la villa Hahn, sur ses résidents, sur un petit groupe qui les auraient précédé et qui avait avec eux un enfant. Il a perdu connaissance plusieurs fois. Selon les témoignages, entre temps, le gamin (« Till », d’après les re-croisements) aurait abordé plus civilement des citoyens de Ruhroff. Devant son innocence, certains de nos braves habitants l’auraient mis en garde à demi mots sur les dangers d’aller plus en avant. Accompagné de « Valnik » (un homme des bois strygany), ils auraient fait quelques achats auprès de la vieille Gertrude, en lui demandant des objets bien insolites d’abord (des miroirs, des anneaux) pour finalement se limiter à des biens plus communs. Après quoi, les étrangers se seraient calfeutrés dans l’auberge, de façon à cuisiner (l’infortuné Luhdoff) tranquillement.

Sont-ce que les lunes soient pleines ? Que diable fait toute cette foule à une heure aussi avancée de la nuit, dehors. On perçoit comme des murmures de colère et des promesses de représailles. Les voici ameutés autour de repaire que se sont appropriés nos aventuriers. Les premiers projectiles viennent s’écraser contre les fenêtres et c’est comme un signal ; les uns et l’autres qui n’osaient jusque là pas faire le premier gestes se mettent à gueuler :
- « Au feu, la canaille ! Brulons les paillasses de ces impies ! Que Taal nous débarrasse de ces vermines de Hahn !!! »
Le mot d’ordre est lancé ; le gentil de peuple de Ruhroff qui vivait sous le joug de leurs maitres chaotiques, se soulève.
- Keuf… keuf… Gotterdom ! On nous enfume ! ».
Rutger Wissendorf se redresse encore prestement compte tenu de son début de goutte et de celle qu’il s’est enfilé dans la soirée. Les brouillards venant aggraver sa cataracte se dissipent peu à peu ; il se rends alors compte que ses compagnons sont déjà à l’oeuvre. Le vert fléau (ainsi que par coquetterie, il demande à être appelé) a saisi de sa poigne d’acier l’aubergiste (qui, passe encore d’avoir été molesté, voit déjà son établissement prendre feu. Il pense au parquet du premier étage, qu’il venait de faire poser). Le bourrel le secoue sans indulgence, alors qu’Albrecht lui indique doctement ce qu’on attends de lui :
- « Tu va te faire l’émissaire de notre cause, ô impromptu diplomate. Ton ordre de mission est limpide ; comprendre ce qu’au juste, on nous reproche et tâcher par une rhétorique adaptée de calmer les ardeurs de tes contemporains »
Le magistère parle clair, mais Luhdoff est davantage concentré sur les mains du sorcier qui ont virées blanches comme le lait (de chèvre). Une pression sur sa nuque le ramène à la réalité ; mais à peine reprends-t-il ses esprits qu’on le jète sans ménagement contre la porte. De ce nouveau point de vue, et en juger par l’épaisse fumée qui s’infiltre ; plus de doute : l’auberge est en feu.
Le stryany et son fils (sic) sont affairés à calfeutrer du mieux qu’ils le peuvent les issues.
Tachant d’empêcher le désastre, notre bon aubergiste lance à la cantonade :
- « Et bien quoi, les gars ! Quelle méchante idée que de nous foutre la flamme au cul… »
S’ensuit un palabre dans un dialecte qu’on se gardera de reproduire mais qui a le mérite de permettre à nos aventuriers de parlementer avec une foule pas tout à fait clamée, ni acquise à leur cause. Ils demandent à être présenté au chef des révoltés et là, stupeur ! Apparait le noble Hernst - dévêtu peut être - mais brandissant au milieu de ses harangues le saint marteau de son Ordre !
- « Les chaines de l’asservissement sont désormais à vos pieds, Frères et Soeurs. En vérité, je vous le dit ; vous êtes libres ! »
Clameurs, vivas, etc.
- « Ils vous reste à tremper cette belle, cette grande liberté retrouvée dans le feu sacré de la Justice. Et par Sigmar, avant l’aube, Justice aura été faite ! »
La foule, désormais extatique, est captivée par ce grand corps livide vibrant au rythme de discours martiaux. Elle en délaisse l’auberge, ce qui permet à nos aventuriers de s’en extraire, et de dissiper le malentendu : eux, travailler pour la malfaisante famille Hahn ! Mais c’est tout le contraire, voyons… Se frayant un passage jusqu’au templier ; ils retrouvent un Hernst méconnaissable. Si la voix est forte, les yeux, eux, se perdent dans le vide, et puis, il y a cette marque de morsure, proche de sa jugulaire…
- « Nous voici à nouveau rassemblés, mes frères ! Joignez vos forces aux nôtres ; le bon peuple de Ruhroff va marcher sur la villa et nettoyer par la flamme les marques de la Corruption »
- « Par les dieux, sire Ernst. Ne vous t’avions nous pas enterré ? Ton foie avait cessé de battre et tes reins de respirer » intervint le docteur Valnik.
La main virile, mais glacée, du ressuscité se pose sur son épaule :
- « La mort ne saurait être un obstacle pour un chevalier de l’Ordre du marteau face à son devoir sacré, fils. » (et autres platitudes du genre).
La vieille Gertrude, sur le visage de laquelle, les flammes de sa torche lancent des ombres inquiétantes, lance son idée :
- « Sur l’chemin des fumiers d’Hahn, allons payer la visite au père Kope »
- « Elle est dans l’juste la vieille. Ouvrons le en deux cette salope de Johan Franz ! C’était rien de moins qu’les yeux et les narines d’ceux qu’habitent la villa »
C’est ainsi une foule galvanisée, renforcée par la présence providentielle de nos cinq vétérans et d’un chevalier sorti de terre, qui quitte le bourg pour se livrer toute entière à la sombre forêt, à la nuit.
Rutger et Valnik décident de partir en avant garde, à quelques dizaines de mètres d’intervalle l’un de l’autre. L’éclaireur arrive le premier à la chapelle ; tapis dans les fougères, il repère la silhouette voutée du prêtre. Ses doigts tapotent nerveusement sur la crosse de son tromblon. Il se demande ce que le vieux soldat a pu faire en route.
Les hurlements du loup, pas tout à fait couverts par les halètements et les raclements de Rutger, se font plus proches. Sans vraiment savoir pourquoi, le voilà devenu obnubilé par la créature qui semble lancer ses appels aux gens de Ruhroff. A présent qu’il la trouvée - c’est une louve, noir de geais - il reste interdit, comme fasciné. Son coeur connait quelques ratés tandis qu’elle s’approche de lui et, alors que son regard trouve celui de l’animal, une évidence l’assomme :
-« Sophia… Est ce bien vous, ma dame ? »
Comme une réponse à sa supplique, la vampire reprend l’apparence qui était la sienne lors de leur dernière rencontre. Cette nuit-là où, dans les rues d’Altorf, Till et Oliver avaient tenté d’entraver sans succès, l’insaisissable créature. La gorge du soldat est sèche, ses mains sont moites ; il ne s’est pas senti aussi intimidé depuis cette fête des moissons de Messingen où il se laissait convaincre par sa future moitié d’aller vérifier le confort des meules de foin, toute fraîches. La pudeur de la vampire ne s’encombre d’aucune étoffe, et voilà qu’elle se tient à présent à quelques centimètres du visage de notre vétéran.
- « Nos intérêts convergent cette nuit, soldat ; ma maitresse souhaite Karl en vie autant que vous. J’ai ramené Ernst à la vie et les gens de Ruhroff sont désormais sous mon contrôle. J’ai néanmoins besoin de vous pour pour pénétrer le sanctuaire de Ruprecht…»
- « A nous la sordide besogne, en somme. Ma foi, et sans en rajouter, j’dois dire, qu’on développe une forme d’expertise en la matière, mes hommes et moi ». Tout en reprenant le contrôle de lui même : « Mais vous mignonne, serez vous au front alors que nous aurons débusqué Tobias et sa saloperie de maitre ? »
- « Je serais en vous, pour peu que vous acceptiez de baisser votre garde ». Les lèvres carmins s’entrouvrent pour laisser place à des canines acérées qui prestement, déchirent les chaires de son avant bras. Le sang qui perle, puis jailli a, pour le soldat, l’attrait de mille rubis. « Buvez herr Wissendorf ! buvez tout votre saoul ! ».
Le prêtre est seul dans la chapelle. Voilà l’idée qu’j’ai conçu pendant que tu t’vidais dans les bois. Toi et ta grande gueule, tu lui hurle du dehors tant et si bien qu’il sort, et que moi, rapide comme la belette, j’lui enserre mon lasso autour du cou. Après quoi qu’il y’aura plus qu’à attendre que l’bourrel lui pose ses questions. »
En l’absence de réaction devant un plan si finement élaboré, l’éclaireur reprend, un peu plus insistant : « M’écoutes-tu, vieille sacoche frippée ?! C’est-y l’marcassin qui t’a surpris pendant que tu chiais qui t’a rendu muet ? »
Sortant - en trainant des pieds - d’une rêverie voluptueuse, Wissendorf, de nouveau à son rôle: « Gardes ce genre de combine pour échapper à tes créancier, la fouine. On va faire ça à ma façon… ».
Forts des renseignements obtenus - dans la douleur - de la bouche (désormais difforme) de Johan Franz Kope, la petite armée est désormais aux grilles du manoir. Nos héros prennent en main le commandement des opérations ; les villageois attaqueront la villa de front, mené par Hernst, tandis qu’eux prendront les résidents à revers !
Leur petit groupe manque de perdre un premier homme dans l’escalade du muret d’enceinte ; fort cruellement, c’est le plus agile d’entre eux, le félin des bas fonds, Ferenz Valnik, qui se fait une méchante entaille à la main… Le commando étant finalement parvenu à surmonter cette première épreuve se prépare à foncer sur le manoir, désormais visible au fonds de la propriété. Se répartissant selon une formation classique en 1-3-1, ils sont stoppés net dans leur élan par Albrecht Steinhäger :
- « Vous n’irez pas plus loin. Ces buissons que vous délaissiez (et qui du reste, me rappellent par leur disposition un plan typique des aménagements du paysagiste Le Votre) dissimulent dans les entrelacs de leurs racines, celles du Mal. »
Se regardant, sans trouver chez les autres, la lueur de la compréhension qu’ils n’ont su allumer chez eux, les quatre autres compagnons s’apprêtent à reprendre leur assaut.
- « Oubliez pour l’heure le manoir, et fouillez moi ce labyrinthe végétal. La Lumière vous indiquera la voie !»
Prononçant d’antiques formules, dans un crépitement de lumière et alors que se lève une brume spectrale, trois feux follets jaillissent de la main du Magister en direction des buissons. Ils se dissipent, hélas, avant d’avoir eu le temps d’atteindre les dernières phalanges du sorcier.
La traversée de la propriété s’est faite sans autres incidents. Les voici devant un accès de service. Wissendorf, la maille réajustée avant la bataille, fait tourner la poignée et écarte dans un sinistre grincement la porte vermoule. Ses yeux habitués à l’obscurité tombe sur une masse imposante qui semble leur barrer l’accès. Puis c’est leur sens olfactif qui explose ; l’incomparable puanteur ne les quittera plus. Pour Wissendort, le choc suivant est plus violent encore, ils perçoit la lourde silhouette se mouvoir avec une adresse insoupçonnable et abattre sur lui une immense lame aux reflets malsains ! Le vieux soldat, est projeté au milieu de ses camarades, dans un craquement de métal et d’os. Hurlant sa haine, le démon se dévoile dans toute son horreur ! Ce suppôt de Nurgle jette à la petite troupe un regard diabolique de son unique oeil jaunâtre.
Les réflexes reprennent le dessus ; Valnik se dégage et fait cracher le plomb de son tromblon qui déchire l’abdomen du monstre. Le Vert Fléau fait tournoyer son instrument de mort et lance ses marmonne des refrains de malédiction. Till effectue une rapide manoeuvre pour se procurer un angle de tir vicieux. Les regard d’Albrecht porte déjà sur les plans éthérés…
Suffocants, couverts de sueurs et de fluides infâmes, harcelés par des escadrons de grosses mouches vertes, les hommes qui oeuvraient jadis pour le juge von Urteil sont parvenus au seul étage du manoir. Il leur parait loin le temps de l’insouciance, où on se payait le luxe de se chamailler pour une épée réputée volée où miraculeusement découverte selon les versions. Où les coups qu’on recevaient venaient le plus souvent de votre camarade qui avait mal pris - alcool aidant - cette dernière boutade… Et pourtant, ne resterait-il pas quelque chose de cette heureuse époque ? Voyez le docteur Valnik qui, en dépit d’une violente crise de diarrhée, s’est levé pour venir inspecter la dernière plaie d’Oliver. Le métal de son armure s’est littéralement déchiré sous la puissance du « boucher », ou quel que soit le nom de l’enfant de charogne qui tenait la cuisine. Par un grand mystère, les os ne se sont pas brisés ; la résistance de leur bourreau semble avoir surpassée celle de Wissendorf, lui-même !
La reste de l’étage n’est qu’abomination. On retrouve ça et là quelques restes des infortunés de Ruhroff qui sont parvenus à se hisser jusqu’en haut. Plus macabre encore, les premiers résidents de la propriété ; des reliquats de la famille Hahn. Ceux qui sont encore sauvables connaissent une mort rapide dans l’espoir de rejoindre le royaume de Morr. Albrecht établi la relation entre leurs hôtes à partir de pénibles interrogatoires et de documents de famille retrouvés dans un bureau. Il semble clair que Ruprecht, le fils cadet s’initia à la magie sous le patronage des Puissances de la déchéance. rapidement, il prit contrôle sur sa famille :
son frère Erich et son épouse Camille dont les chaires sont désormais unis en une monstruosité décérébrée
Geneviève, leur enfant, abattu d’un geste de compassion par Till
Irmella sa mère, qui par chance, mourra avant de pouvoir assister à la folie de son fils
Lucius, enfin, son père, dont le corps est le jouet d’un monstrueux parasite
Pour retrouver ce dernier, il ne reste plus qu’un endroit à investir. Le sous-sol…
Un long couloir plongent nos aventuriers dans le ventre de la bête ; comme souvent, par le passé, c’est sous terre que ce terminera ce chapitre. Le passage dissimulé au fond d’une resserre découverte par Ferenz, était obstrué par un amoncellement d’objets, témoignant qu’avant l’odieux pacte de Ruprecht, les Hahn vivaient normalement ici. Le groupe avance en file indienne, menée par le vénérable Wissendorf, qui se retrouve cerné par les dangers du devant et le tromblon chargé du strygany à l’arrière. Leur lente progression commence...
- « Ainsi que je l’avais prédis, nous voilà sous le jardin ; c’est probablement là que se trouve l’accès principal du repaire des cultistes ». Intervention solennel du Magister au bout de quelques minutes de marche. « Les vents mauvais venus de l’Aethyr sont à l’oeuvre ; tenez vous prêts ! Qui sait ce qui nous attend plus loin ? »
- « Le trou d’un cul » Plate réponse de l’avant garde.
- « Plait-il ? » réponds notre magister quelque peu déçu de l’écho fait à sa grandiloquence.
- « J’t’informe, chez vaporeux, que c’qui nous attend, c’est l’trou d’un cul, qui se trouve être planté là, juste devant moi »

Travelling avant, rasant l’épaule de hallebardier. Le couloir est obstrué par un mur fait de chaires et de veines. En son centre un renfoncement d’où s’étend une auréole brunâtre. L’insoutenable odeur confirme cette vision d’horreur ; un sphincter semble être le passage obligé pour continuer la progression !
Comme résignés ou vaccinés contre les pires horreurs, le Ferenz et Rutger se disputent l’accès. Le sanguin Oliver, lui, ne s’y résout pas :
- « Plutôt être maudit par Sigmar que me glisser par là ! J’m’en vais… j’m’en vais tout défoncer ! »
Mu par une rage trop longtemps contenue, son fléau martèle la parois organique ; sous les coups de boutoir, les veines et les hémorroïdes éclatent, aspergeant le bourreau de liquides abominables. Quelques frappes supplémentaires, et ce sont les chaires qui se déchirent, dévoilant l’autre côté : un Wissendorf et Valnik souriants et couverts d’immondices.
Le passage a, à présent, les apparences d’un large colon, dont les oscillations obscènes perturbent le sens de l’orientation de notre éclaireur.
- « Qu’les reines de Nehekhara me croquent, si j’entends pas quelqu’un gémir plus loin ! »
Et non, bon Valnik, la berlue ne t’a pas encore pris. C’est bien un malheureux qui dépéris dans une cage aux fers rouillés et poussent des complaintes vidées de tout espoir. La compassion de Till n’y suffit hélas pas ; aucune information valable n’est extraite de ce corps rachitique et fiévreux. Mais bientôt d’autres gémissements s’unissent aux siens. Le gémissement a cette fois l’intensité d’un choeur de mille enfants ; et parmi eux, cette voix qui les touche entre toutes… celle de Karl ! Le choisi de Sigmar ! Allez mes braves ! Redressez vous ! Resserre ta poigne sur la hampe ; ce combat, Rutger, comme tous ceux qui l’on précédé est peut être ton dernier. Crois en ton étoile, Till, ta fronde fera mouche, cette fois encore ! Et toi, prudent Valnik, tu as déjà rejoins les ombres, la main sur cette épée que tous convoite ! Oliver forme le rempart sur lequel les coups viendront se briser. Et il les rendra, oeil pour oeil. Albrecht, enfin, qui s’apprête à tirer de l’Hysh l’énergie brute qui nettoiera la fange.
La large pièce circulaire, résonne d’une mélopée démoniaque. Les acteurs de ce dernier acte sont en place ; face à nos héros, le maitre d’oeuvre de cette sinistre farce ; Ruprecht Hahn. La capuche de sa bure couvre entièrement son visage ; seule une main - celle la même qui vient de poser Karl sur la stèle placée derrière lui - est visible. La teinte verdâtre de ses chaires, ses ongles difformes et surdimensionnés, suggère qu’il ne reste rien d’humain en lui. L’infâme Tobias s’est débarrassé des oripeaux du traitre Vanderpeer : comme protégeant son maitre, il est en deçà d’un puits situé au centre de la salle, comme prêt à accueillir les invités. Enfin, tels trois majordomes à la disposition des moindres exigences des sorciers, des démons de la même espèce que celui qui avait bien failli les massacrer à l’entrée du manoir…
- « Oeuvre Tobias : le rituel doit être mené à son terme. Eées sissi oina Aynaet aisi jyra aiho»
Débute alors la bataille pour l’enfant Karl. Le premier à agir est Ferenz : prenant pour cible l’un des porteurs de peste de Nurgle, il fait cracher le plomb de son arme. La poudre n’a pas eu le temps de retomber que, épaule contre épaule, le bourreau et le vétéran se lancent dans la mêlée :
- « Les sorciers en premier ! » beugle à plein poumon Wissendorf, visiblement dans son élément.
- « Dunkle francs et forts ! » lui réponds le bourreau, l’hymne de la famille pour chant de bataille.
Par un agile crochet, il vient d’échapper au premier démon, son regard porte sur l’autel ; sur l’enfant. Le hurlement strident qui leur est désormais familier leur indique que Till est à la manoeuvre avec sa fronde. Le projectile atteint Tobias à l’épaule, interrompu dans ses incantations, le malheureux reçoit la hallebarde comme le tonnerre. Plusieurs cotes se brisent sous l’impact.
L’étau se referme sur les valeureux étant monté au front ; par un mouvement discipliné, les portes-pestes entame leur marche visant à les couper de leurs camarades.
- « Daruiisi aisi jyra ygrasdliaaaaa ! »
Le hurlement de Tobias se noie dans les gargouillis de sa régurgitation ; un flot de vomis repousse de quelques pas, Rutger qui constate rapidement l’effet corrosif du fluide sur sa peau et sa maille.
- « ées sissi oina Aynaet aisi jyra aiho» »
Comme en écho, Ruprecht continue sa litanie, il a entre les mains le collier de l’indéfectible loyauté. Sa magie chaotique semble corrompre l’artefact.
Concentré sur sa mission, Oliver est parvenu jusqu’à la stèle de granite, il enrobe l’enfant d’un geste protecteur et le soustrait au sorcier, tout entier livré à son rituel. Ensemble, ils se réfugient dans les couloir du second accès.
Deux des trois démons sont désormais tout proches de Till, il ne peut que constater leur masse gigantesque et le poids de leurs lames, qu’ils laissent trainer à leur coté. Voyant la situation lui échapper, Valnik effectue un stratégique retrait et revient sur les pas qui les ont mené jusqu’ici. Albrecht n’a pas l’esprit à lui faire des remontrances ; ayant canalisé les vents de l’Hysh entre ses paumes, il projette sur la première des créatures un rayon lumineux qui s’attaque à la nature même du monstre. Celui rester en retrait abat de toute sa puissance sa lame contre le bouclier de Rutger, le faisant voler en éclat. Le soldat manque de rejoindre au sol, le cadavre de Tobias, passé à trépas. Pour ajouter au dramatique, une brume macabre aux teintes se lève du sol, invoquée d’un seul mot par Ruprecht, elle prend pour cible le magister Steinhäger, dont la peau comme à cloquer par endroit !
Dans le couloir, Ferenz se heurte à un corps nu, maculé de sangs mêlés ; c’est celui du chevalier Ernst, qui est parvenu à retrouver leurs traces. Des morceaux de chaires et d’os incrustés à son marteau, on comprends que son errance a du être violente.
- « Par Sigmar et sa mère la Grande Voyante ! Et moi qui partait justement à votre recherche » glapit, sur la défensive, notre strygany
L’ancien homme de foi ne prends plus la peine de répondre, il n’a jamais été que la marionnette manipulée par la vampire Sophias. D’un pas désarticulé - l’un de ses pieds ne tient plus que par quelques tendons - Ernst s’apprête à distribuer la mort aux adorateurs des dieux sombres.
Son premier coup est pour le démon qui a bien failli trancher Till en deux, si ce dernier n’avait eu le réflexe de se plonger entre les jambes du sordide colosse. Le marteau lui écrase la face, dans un craquement sinistre et, pour entrer dans les détails anatomique, disons que sous la force de cette seule estocade, l’oeil bubonneux du monstre éclate. L’ancien jeune protégé du juge saisi l’occasion et, profitant de sa position, dégaine sa dague et laboure l’arrière des genoux de la créature, qui s’effondre peu après.
Ruprecht en a désormais terminé ; le joyau est prêt pour asservir à jamais la volonté de l’Elu de Sigmar. Il perçoit, au delà du puits, le corps du vieil hallebardier qui se relève, couvert de sang. Tous ses muscles se mettent en branle et précipitent le vétéran vers la fosse. Comprenant sa tactique, le sorcier expulse de sa manche une nuée innombrable de celles qu’il nomme « ses messagères » ; d’odieuses mouches portant sur leur abdomen, la marque de Nurgle. Rencontrant le soldat, alors qu’il est parvenu à se projeter au dessus du puits, elle stoppe net son saut !
- « Gotterdom ! » un juron plus tard, et Wissendorf comprend qu’il ne doit qu’à un miracle le fait de ne pas avoir été précipité dans ces abysses : sa hallebarde s’est mise en travers du puits, lui offrant une prise inespérée.
En relevant la tête, il distingue avec effroi la monstrueuse silhouette du sorcier. Dans l’obscurité de sa capuche brillent une multitudes d’yeux d’insectes, tous braqués sur lui. Impuissant, il voit Ruprecht repousser dans effort la lame de sa hallebarde, celle-là même qui maintient Rutger au dessus du vide…
- « Ne m’abandonne pas ».
Comment ? Que dis tu vieil homme ?
- « Sophia ! Ne m’abandonne pas ! » hurle-t-il de rage
Ses veines tendues comme des arbalètes, son expression est telle que même Ruprecht marque un temps d’arrêt. Sentant vivre en lui une essence millénaire, un sang d’une puissance incommensurable, Wissendorf ne lâche rien au désespoir, d’une traction herculéenne, il propulse sa vieille carcasse hors du puits, et retombe lourdement au milieux de ses précédentes victimes.
Hélas ! Tous perçoivent les crépitements et la magie mauvaise qui s’apprête à ravager leurs corps ; le suppôt du Chaos est en train d’invoquer son plus sombre sortilège… Mais alors, tout s’interrompt ! Un hoquet de surprise sort de la gorge du mage, puis, dans un bruit de succion, c’est la totalité de la lame d’Oliver qui lui passe à travers. Retirant prestement cette dernière, le bourreau, qui préparait son coup après avoir mis Karl à l’abris, exécute un puissant moulinet qui sépare la tête du reste du corps de Ruprecht. L’une et l’autre se réunissent à nouveau dans les limbes de la fosse.
Un dernier jet de lumière d’Albrecht vient bannir le démon survivant, et figer pour la postérité une scène où ne se dressent que des Héros.
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

allez, voici le compte rendu d'une séance à laquelle je n'assistais pas (mais mon perso était quand même joué)


Sixième Chapitre!
Les hérauts d’une aube nouvelle!
L’enfant retrouvé !

Au fil de secourt chapitre, la petite troupe tente de rejoindre la croisade, poursuivi si l’on veut par une seconde qui semble bien se former dans leur traine ! L’histoire recommence à l’aube du 2 Pflugzeit de l’an 2522
Une fois n’est pas coutume, les forces du Bien ont triomphé. Si ce n’est un tournant majeur, en tout cas la machination ourdie par les Hahn été mise en pièces par cette collection d’aventuriers hétéroclites, cimentée autour d’un jeune enfant dont l’ingénuité est de plus en plus crédible. C’est quand même pour lui que les désormais célèbres Albrecht, Oliver, Till, Rutger et Valnik affrontent quotidiennement démons et vampires, malotrus de tous poils. C’est ma foi pour le salut de l’Empire que ces justiciers désintéressés foulent les tavernes les plus minables.
Ainsi, succédant à la férocité et à la frénésie de la bataille de cette crypte sordide et nauséabonde, les cinq héros ont une envie irrépressible de respirer de l’air frais. C’est ainsi que, tel un enfant qui vient au monde, Oliver (par ailleurs fraîchement propulsé au rang de répurgateur), finit par trouver un boyau et peut en extraire sa tête encore couverte des viscères sanglantes des démons qu’il a pourfendus. Au beau milieu du labyrinthe végétal du château, déjà familier. Le jour est sur le point de se lever, et alors que tout le monde pense déjà au chocolat chaud et aux croissants bien mérités, le comité d’accueil de la jardinerie est plutôt patibulaire. Les rêves de soubrettes qui se baissent langoureusement pour déposer les plateaux- déjeuners fumants sur les lits des guerriers au repos font rapidement place à une foule beuglante de paysans aux yeux vitreux et aux fourches menaçantes tournées vers vous: « Brûlez les ! Brûlez-les ».
Certes ce ne sont pas quelques fermiers du village d’à côté, même mordus par une vampire, qui vont impressionner les héros sus-mentionnés. Les premiers rayons du soleil, catalysés par le sort de flasheage d’Albrecht (à moins que ce ne soit l’inverse) vont réussir à rendre un semblant d’esprit à ces pauvres hères. Dont la colère n’est pas apaisée malgré tout, puisque déjà les fourches se retournent vers le manoir Hahn aux cris redoublés
« Brûlez-le ! Brûlez-le ». C’est à ce moment d’ailleurs qu’Albrecht et Valnik se disent qu’on pourrait peut-être se servir de cette foule stupide en colère et malodorante pour récupérer quelques artefacts du château sans remettre toutefois les pieds dans cet antre démoniaque. Et en effet, un butin va être constitué de quelques colifichets et d’un ou deux tomes intéressants qui finiront dans la besace de l’érudit de service.
Les aventuriers s’en retournent alors vers l’auberge déjà visitée pour se restaurer et prendre un peu de repos, mais pas trop parce que, aux portes de la taverne, un rassemblement s’est déjà constitué, cogne aux volets et crie qu’il veut suivre l’enfant Karl. Mais ce n’est pas le moment car le groupe est en train de mettre au point sa stratégie, à deux axes : Où va-t-on ? Où on envoie les villageois ?
• à Talabheim ; là où se trouve le juge
• à Wolfenburg ; mais c’est une ruine !!
• à Kislev ; là où semblait vouloir aller Karl • ou dans ton cul ?
Il est décidé que tout le monde partira en ordre dispersé pour Wolfenburg, où rendez-vous est donné.
Les aventuriers et Karl ouvrent le chemin, tâchant de mettre une bonne distance entre les pecs et eux. Albrecht, jamais à court d’infos, apprend que le Temple était une sorte de point de convergence pour rassemblement. Tout ceci a duré une bonne journée et les chevaux sont bien crevés. Tout le monde va se pieuter dans la forêt. A part quelques hurlements de loups, tout s’est bien passé. On reprend la route de Wolfenburg ...
Le spectacle à l’arrivée est plutôt triste ;
en ruines, et semble-t-il, a essuyé des attaques du chaos. Pour ajouter aux malheurs des survivants c’est à leur mort qu’on s’en est pris récemment ; c’est là une nouvelle bizarrerie qui tirent nos vétérans de la monotonie de leur promenade. Un foule amassée tout le long de la route toute entière concentrée à observer les agissement dans le conséquent cimetière municipale. Un prêtre Morr, l’air quelque peu absorbé (et au deuxième regard, dépassé) constate les ravages commis sur de fraiches sépultures ; dalles brisées, restes de vêtements et de chaires putréfiées mêlés à la terre meuble... Il semble bien qu’il y ait là matière à délit de profanation. Restant néanmoins concentrés sur leur tâche (rejoindre Talabheim au plus vite), regardez donc nos valeureux limiers continuer leur route sans poser davantage de question ! Portons à leur crédit ce fait : histoire de rassurer les quelques survivants, les aventuriers se disent qu’il faudrait à nouveau un petit discours de Karl pour redonner de l’espoir à cette peuplade misérable. Le jeune enfant arrive à rassurer un peu ces malheureux, et il semble qu’eux aussi, après ceux de Rurhoff, aient envie de le suivre. Karl répète encore qu’il veut aller à Kislev. Nos héros, eux, ont rendez-vous à Talabheim avec un juge fantôme. Les villageois ramassés en cours de chemin vont-ils constituer une nouvelle Croisade ? La route est à nouveau bien ouverte devant eux.
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

Bon voici le CR de la dernière séance. J'ai lâchement abandonné mes potes à la dernière minute, et ceux-ci se sont vengés via un CR corrosif pour mon personnage, Rutger Wissendorf, hi hi...

Le narrateur est Til, le gamin frondeur...

Karl et le loup
Grandeur et décadence, où le héros d'antan laisse la place à une génération on ne peut plus burnée. Ainsi se voit traité le pauvre Wissendorf, grand absent de cette journée du 3 Pflugzeit de l’an 2522.



Bon, Wolfenburg c'est sympa mais seulement quand on n'y reste pas très longtemps et quelques heures avaient suffit à notre valeureuse compagnie : juste le temps d'une soupe de navet arrosée d'une bière de navet, servies par une aubergiste au teint de navet. Évidemment, puisque nous avions choisi d'être des champions de l'ordre et de la lumière, nous ne pouvions pas laisser notre cour de péquenauds en chemin ; on leur proposa alors de nous suivre mais à distance. Le problème, c'était que nous ne savions pas vraiment où nous rendre ! Certes nous avions apparemment rendez vous avec feu le juge à Talabheim mais voilà t'y pas que le presque messie nous raconte que parfois il entend sa mère dans sa tête (ça commence mal! ) et qu'elle lui demande de la rejoindre vers l’Est où le froid, les monts infranchissables et les portes infernales se disputent l'intérêt touristique. « C'est bien mignon ton histoire Karlito, mais on a oublié nos bottes fourrées et nos mitaines ! » donc nous prîmes la direction qui nous semblait la plus sûre, Talabheim... enfin après avoir tout de même attendu de longues minutes que notre vétéran se soulage difficilement et avec moult grognements. Ce dernier, d'ailleurs semblait étrangement absent. Vers midi, notre fratrie s'arrêta pour déjeuner ainsi que pour permettre au vieux d'uriner ailleurs que sur l'encolure de sa pauvre monture. Une certaine tension s'était bizarrement installée :

notre chef auto-proclamé avait l'esprit ailleurs voire sur sa prostate
notre bourreau souffrait d'une crise de foi aiguë depuis qu'il s'était rendu compte que couper des têtes pour l'empereur était certes agréable mais qu'au nom d'un dieu, cela devenait...comment dire...divin !
en proie à d'interminables mises au point intérieures et prises de vue personnelles, notre mage se focalisait uniquement sur ses questions de lumière et sur la lutte interne qu'exerçaient en lui sensibilité globale et spectrale.
notre chirurgien de campagne peu habitué à ne pas être la cible des quolibets de l'équipe semblait bien désappointé et paraissait presque heureux de servir d’essuie-mains au vieil incontinent
et moi, je m'ennuyais ferme depuis que l'on m'avait interdit de terroriser mon prochain pour lui soutirer information ou menue monnaie. De plus, afin de ne pas nous faire à nouveau subtiliser notre petit dieu, m'était venue l'idée saugrenue de me l'attacher à l'avant bras par un lien plus puissant que la foi...le cuir.


Au moment de se remettre en route, notre efficace strigani repéra une série de sons inhabituels dans la forêt que nous longions. Dunkle prétextant qu'il n'y avait point d'infidèle parmi les écureuils, même ceux à queues rousses, s'en contrefoutait. Aussi, n'écoutant que notre courage, Valnik et moi nous enfonçâmes sous les sombres et inquiétantes frondaisons pour tomber sur un pauvre hère tout de noir vêtu. Peu bavard, nous le présentâmes à un Dunkle blasé qui réussit après moult menaces à lui arracher son nom, son origine et sa profession : Piotr, kislevite et charbonnier... super...on a réussi à choper un huron qui ramasse du bois dans la forêt. Il était alors évident que notre captif ne nous vaudrait pas le respect de nos pairs. Aussi, nous décidâmes de lui rendre sa toute relative liberté. C'est à ce moment que l'hurluberlu nous informât qu'au lieu de pourchasser les honnêtes travailleurs étrangers, nous ferions mieux de nous intéresser à une bande de strigani sévissant dans la région. Bon, il faut dire que les strigani, c'est pas vraiment la tasse de thé de notre groupe, à part le notre, et encore... Mais ceux ci étaient apparemment accompagnés d'un loup énorme que les moricauds semblaient vénérer. A l'écoute des adjectifs utilisés par le Piotr pour parler des gens du voyage, le sang de Valnik commença son petit tour qui se termina précipitamment au dernier regard torve du nordiste sans doute consanguin. C'est sur cette dernière altercation que nous quittâmes le forestier.


Rapidement de retour à notre éphémère campement, la tension ne s'était pas dissipée. Valnik et moi souhaitions enquêter sur ce nouveau mystère. Albrecht semblait vouloir rejoindre au plus vite le confort d'une bibliothèque chauffée. Dunkle, plus remonté que jamais hurlait son refus de partir à la chasse au louveteau alors que le monde entier sombrait dans l'anarchie, le stupre, la fornication, l'hérésie, le paganisme, l'alcool, le non respect des règles impériales, divines et grammaticales.... Et Wissendorf, lui, s'en foutait. Il avait juste envie de pisser... C'est au moment de cette tragique saynète qu'apparut un Piotr modèle réduit. Le gamin nous apprit qu'il s'appelait Evgeni mais nous, ça, on s'en foutait. En revanche, nos oreilles se dressèrent lorsqu'il nous convainquit que le loup semblait réellement surnaturel et qu'en plus il connaissait le lieu de sa tanière. Malgré les véhémentes protestations d'un Dunkle surexcité à l'idée de perdre son temps et d'un vétéran qui n'avait pas fini d'arroser l'humus, nous nous enfonçâmes dans la forêt en direction du camp des charbonniers, lieu de notre première étape. Le trajet ne fût ni long ni difficile en raison du rythme imposé par le truculent répurgateur et du sillon que son imposante carrure bardée d'acier laissait dans le sous bois.

A peine arrivés chez les charbonniers, nous fûmes presque chaleureusement accueillis par un Piotr peu rancunier. Apprenant la raison de notre surprenante présence dans leur taudis, un de ses compères nous proposa même une petite collation. Mais ce fut sans compter sur la verve de notre ex-bourrel toujours sceptique qui, de bien méchante humeur, s'improvisa chef de groupe et réquisitionna les forestiers pour partir à la chasse au canidé en ce début d'après-midi. Le temps que Wissendorf s'essuie les mains sur Valnik et qu'il attache ses braies - dans cet ordre - nous étions partis pour une ballade prévue pour une petite heure. En début de soirée, tous fourbus, nous arrivâmes en vue de la clairière.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, furtivité et efficacité furent les maîtres mots de notre petite armée. Tapis à l'orée de la clairière et accompagnés de notre petite escouade de pécores, nous avions une vue d'ensemble sur ce qui allait être le théâtre des exploits de l'un d'entre nous : une clairière où se reposaient, disséminés, une poignée de striganis avachis à même le sol et l'entrée d'une grotte. L'heure était au questions stratégico-tactiques. D’emblée, une gueule noire nous précisa que la grotte ne possédait pas d'autres accès, ce qui était intéressant tant au niveau de l'approche que du...
En fait, il n'y eu point de concertation. A bout de nerf devant ce qui lui semblait de plus en plus comme une perte de temps. Dunkle se leva en vociférant et se dirigea droit sur le premier nomade qui lui faisait face. Le raffut sonna comme un coup de tonnerre aussi bien pour les assaillants que pour les défenseurs. Les premiers se levèrent comme un seul homme pour prêter main forte au bretteur prosélyte tandis que les seconds eurent besoin de quelques secondes pour se rendre compte que l'orage portait une armure de plate et un fléau d'arme. Ce court instant permit à Dunkle de se placer au dessus de sa victime, jambes écartées et bien ancrées dans le sol, de lever bien haut son arme pour l'abaisser aussitôt en rugissant vers l'occiput de sa cible... qu'il rata.

J'entends déjà les petits malins qui ricanent devant la maladresse du jeune guerrier mais j'imagine qu'il doit être délicat de toucher un homme allongé, à peine réveillé et sans défense. En tout cas, ce n'est pas moi qui parvint à lui tirer deux flèches dans le caisson en une dizaine de secondes qui l'en blâmerais. D'ailleurs, il se remit rapidement de sa maladresse puisque - son adversaire à présent cloué au sol - il l'acheva d'un unique coup sur la tronche. C'est de fort méchante humeur qu'il cherchait déjà sa nouvelle proie mais c'était sans compter sur la charge puissante d'un Wissendorf ragaillardit par l'idée d'une bastonnade champêtre qui le renversa. Le charisme du vieil hallebardier avait naturellement poussé les culs-noirs à le suivre dans son entrée en scène mais ni l'un ni les autres n'eurent de réelles implications dans l’échauffourée que nous vivions. Albrecht non plus puisqu'il s'était planqué et pas plus que Valnik dont le terrible tromblon ne parvint qu'à faire fuir les dernières colombes encore présentes dans la forêt.
Un strigani se mit à hurler quelque chose que Valnik nous traduit à la vitesse de l'écho : ils allaient se retrancher dans la caverne ! Plus le temps de jouer à présent : tandis que les charbonniers faisaient leurs fêtes à deux strigani isolés, ils nous restait un duo à mettre hors d'état de nuire. Dunkle prit pour cible un fuyard et eut l'idée saugrenue de lui lancer son fléau sur le coin de la face mais à part lui, chacun sait qu'il y a mieux comme arme de jet donc : il le rata... moi aussi avec mon arc, mais j'avais une poussière dans l’œil. Wissendorf tenta de d’intercepter le forain d'un élégant plaquage mais se prenant les pattes dans sa culotte mal boutonnée ne réussit qu'à brouter du gazon. C'est ici, que la chance tourna et c'est Valnik qui sonna l'heure de la révolte contre le mauvais sort. Tandis qu'il stoppait le zouave au lasso et qu'un Dunkle ressaisi l'immobilisait au sol, de mon côté, je ralentissais le dernier zigoto d'une flèche dans le mollet. Le pauvre hère n'eut guère le temps de voir son trépas qui arriva à la vitesse de la lumière, lumière oculaire Albrechtienne qui le désintégra sur patte et qui me fit perdre un projectile... salaud de magot.

Le danger apparemment écarté, nous nous retrouvâmes pour la question de notre prisonnier. Etant le seul à comprendre le dialecte de la fripouille, Valnik se chargea de la partie intellectuelle tandis que Dunkle, toujours incrédule s'occupait de la partie douloureuse en hurlant : « IL EST OU TON MAUDIT CLEBARD ?!? ». L'interrogatoire fut court, intense, létal et Valnik en ressortit blême et en proie à une panique peu coutumière chez notre larron. Il nous apprit que la caverne ne renfermait ni louveteau ni chien fugueur mais, par tous les dieux et leurs putains, Orlock le Stryge ! Devant nos mines embarrassées, il dut nous faire le chapitre du bestiaire méphistophélique strigani et nous expliquer qu'un strige était une puissante et redoutable créature lupine démoniaque des légendes de son peuple. Goguenard, le bourrel se dirigea avec confiance vers la grotte en disant que ce n'était là que des contes pour obliger les enfants de sa race à finir leur soupe de poule volée. Mais notre médecin mit tant d'énergie, ce qui était peu commun, à tenter de calmer les ardeurs, plus communes, de notre jeune bretteur que j’eus le temps de demander aux charbonniers de faire un feu devant la grotte pour enfumer la créature qui s'y trouvait quelle qu'elle soit.

Nous eûmes à peine de temps de nous tenir à nos postes qu’un bruit d’abord indicible, qui se changea en vague rumeur puis en des couinements qui se firent enfin assourdissants. Et se fut des centaines… Non ! Des milliers de rats qui quittèrent la grotte dans une panique hystérique. Sigmar m’est témoin, ce spectacle conjugué à la lumière crépusculaire n’étaient pas sans nous remettre en mémoire certains de nos épisodes les plus inquiétants ! Mais finalement, la vermine qui s‘étaient faufiler entre nos jambes finie par se disperser dans une forêt devenue plus sombre que la nuit. Notre proie ne semblait alors nullement inquiétée par l’épaisse fumée âcre qui se dégageait de notre flambée.
L'arc à la main, je pris place à droite de l'entrée de la grotte tandis que Valnik, le tromblon rechargé, prenait place à gauche pour un tir croisé ambitieusement dévastateur. Au milieu de la clairière, Dunkle rongeait son frein devant ses récentes maladresses et son manque de crédibilité parmi ces pairs mais le sourire et l'envie de briller lui vint à nouveau lorsque Albrecht lui proposa d'enchanter son fléau provoquant ainsi une étonnante excroissance pelvienne chez le cadet. Sa confiance rétablit, il paria avec moi son impressionnante épée bâtarde contre un semestre de corvée que nous étions les victimes d'une supercherie kislevite. Wissendorf alla disperser sa milice privée en leur expliquant que ce qui allait suivre n'était pas pour les amateurs. Il aurait pu ajouter les vieillards à la liste des personnae non gratae comme nous allons bientôt le découvrir.

En effet, l'attente fut longue...très longue jusqu'à ce qu'un vent violant sorte de la caverne nous plongeant tous dans la stupeur. Tous ? Non car notre vieil teigne résistait toujours et encore à la stupéfaction et décida d'aller faire pleurer le lutin. Tous les regards étaient tournés vers le vieil incontinent ce qui explique pourquoi nous le vîmes tous être projeté dans les airs et retomber lourdement plusieurs mètres plus loin, inconscient cette fois ci !
Albrecht et Valnik se précipitèrent pour lui porter secours au moment où une effroyable créature sortait des bois en hurlant sa haine au monde entier. Noir comme une nuit sans lune, neuf pieds de hauteur, une face croisée mi-singe, mi-loup, des dents par centaine acérées comme des rasoirs et des griffes comme des dagues, le stryge qui par le subterfuge des hordes de rats était parvenu à sortir de sa tanière nous faisait à présent face plein de rage.
Je lui décocha un trait en pleine poitrine mais la flèche rebondit insolemment sur son cuir obscur n'entamant en rien sa fureur. Nous aurions été en bien mauvaise posture sans l'inconscience de notre futur sauveur. Après un simple hoquet de surprise, Dunkle se tenait seul sur le champs de bataille et sans briller par son intelligence il savait qu'il était désormais notre unique rempart

« Alors ma mignonne, on terrorise les honnêtes gens ? Viens donc tâter mon engin ! » brailla-t-il à la monstruosité en secouant son fléau.
La bête ne se fit pas prier et le chargea dans la seconde. Elle fut accueillie par un formidable coup en pleine poire puis un revers de boule cloutée dans le flanc. Ce qui aurait pour le moins calmé la plupart des créatures vivant dans ce coin de l’Empire, n'avait en rien entamé la combativité de la bête. Celle ci lui répliqua par une série de coups dévastateurs enfonçant l'acier quand ses poings le martelait, déchirant la chair lorsque ses griffes y parvenait. Les coups échangés étaient d'une rare violence et jamais dans ma certes courte carrière je n'avais vu autant de volonté, de courage et d'abnégation chez un être humain.
Couvert de leurs sangs mêlés, les deux titans se faisaient toujours face lorsque Orlock, sentant la fin proche de son adversaire, changea de stratégie pour prendre notre compagnon en étau entre ses bras puissant. Instinctivement, le répurgateur comprit que le but de la manœuvre était sa mise à mort par une terrible morsure au cou. Refusant l'inévitable, il lâcha son fléau pour saisir à pleines mains les mâchoires acérées du démon. Hurlante de douleur, la bête relâcha sa proie pour la rouer une fois de plus de coups meurtriers. Notre sauveur, lui, ne lâcha rien ! Bien au contraire, il raffermit sa prise en plantant un peu plus ses mains outragées sur les crocs meurtriers et dans un dernier cri de défi, lui arracha la mâchoire inférieure.
En un éclair, la bête immonde, hurlant de douleur et d'incompréhension nous abandonna en prenant la fuite dans la forêt tandis qu'un Dunkle harassé s'effondrait sans force sur le champ de bataille. Je me précipitais alors vers lui, m'attendant à le voir trépassé, mais ce petit incident n'avait pas entamé sa candeur coutumière. Le corps et l'armure ravagés, c'est le regard rieur qu'il me glissa à bout de souffle :
« C'que j'lui ai mis à c't'enfoiré !!! En tout cas, toi, je vais te donner mon épée... »
Ce à quoi je lui répondis :
« Seulement pour que je vous la nettoie maître Dunkle, je suis à présent à votre service ».
De l'autre côté de la clairière, Wissendorf reprenait connaissance, grâce aux soins experts de Valnik et Albrecht, en réclamant de la place pour aller uriner avant d'affronter le caniche ! C'est tous sain et sauf (enfin pas tous si vous avez suivi !) que nous rentrâmes au camp des charbonniers où nous fûmes accueillis comme des héros et Dunkle comme le demi dieu qu'il fut en cette soirée mémorable. Il fut honorablement soigné par nos hôtes et Valnik. Albrecht relata les exploits du téméraire à un Wissendorf ravi qui ne pu s'empêcher d'écraser une énorme larme de satisfaction avant d'aller expliquer à tous le campement qu'il lui avait tout appris, tant au niveau du maniement des armes, que du courage et de l'abnégation. Et moi, et bien je faisais nettoyer ses armes par un Karl plutôt inutile pour le moment. Après un court repos bien mérité, nous prîmes congé de nos hôtes qui nous fournir quelques provisions ainsi qu'une adresse. Celle de madame Yaga, leur contact à Talabheim. Comme Wissendorf venait de se pisser dessus, nous n'avions pas à l'attendre et nous pûmes aller vers de nouvelles aventures.
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

A ma grande honte je n'avais pas reproduit ici le dernier CR rédigé par la main d'un Albrecht Steinhäger toujours plus sorcier que jamais, et pris d'une frénésie poétique que vous pouvez lire désormais, accopagné par des notes de critique littéraire, s'il vous plait!

Indolence au long du Talabec

Nous retrouvons à l’occasion d’un épisode champêtre, la plume du grand poète Steinhäger nous narrer la progression de nos héros jusqu’à la capitale du Hochland où ils firent grand vacarme, ce 10 Pflugzeit de l’an 2522.
Lumières dans les corps meurtris, lumières dans la nuit
Propice aux rêves nourris d’un sang douteux, noir
Main puissante repoussant de la mort le tapis
Pyramides obscures prenant place dans le miroir

Dans l’illusion de la jeunesse recouvrée, impie
A
Quel sombre miracle a ce jour dissipé les glaires ?
Et quel chemin pour cette nuit à travers l’ossuaire ?
ô vent de l’hysh lave nos pauvres êtres dans ta magie

Du vieux bourg aux fusils nul coup ne vint pleuvoir
Si ce ne furent ceux des nains marteleurs austères
Ni plus celui qui encor et toujours fait la tête choir
Du bourrel las, vaincu, vidé, contre la pierre

A qui plait-il de passer vie comme à la foire ?
B
De vivre ses nuits par le sol sur lit de vomi ?
A
Quand votre hôte, rousse complice, sur vous les pieds s’essuie
Qui de honte ou sommeil vous épargne de le voir ?

Et qui encore ose troubler l’onde du magistère ?
Et qui de l’intérieur de sombre lumière survit ?
Soldat revivant sa passion génocidaire
Ou l’ancien qui à force de pactes même se maudit ?

Si tant le docteur prodigue des soins délétères
Par immondices souillés ou qui sait par devoir
Le poète fort fait toujours parler son pouvoir
Celui Que par delà mort écriture confère

Entre les mots entre les chiffres il s’agit de voir
Les neufs lignées anciennes qui s’accroissent par la nuit
Et ne pas comme d’autres jadis se laisser avoir
Par la soif trompeuse d’un ordre quelconque à tout prix

Mais ces fragments gisent là et rien ne les éclaire
A part peut-être l’enfant dont l’âme pure flotte et luit
Prodige sans doute alloué par l’amour de son ami

Et eux de mettre à genoux les plus dures panthères

Quelle entrée dans l’œil de la forêt millénaire ?
Quels ennemis vont à nos héros encor échoir ?
Et quels dévots pour l’enfant encore à le croire ?
Voilà plus qu’il n’est su et ne pourra être dit.
_______

32 Pflugheit - année 3256,
Université de poétique algorithmique Neue Altdorf, Fédération du Vieux Monde
Le texte dont les téléscripteurs à impulsions empathiques viennent de nous donner lecture s’inscrit dans la vaste saga, reconstituée au fil des ans par les historiens à partir de fragments éparses et intitulée « La geste de Karl Valnik ».
Au delà de sa composition remarquable - on parle là de neuf strophes en alexandrins libres dont il faut noter les entrelacements des trois rimes : ABAB, ACCA, BCBC, BABA etc... - on s’attardera, honorables Cervo-Censeurs, à replacer cette oeuvre dans son contexte et à lui donner par là l’assise dont le poète (un anonyme du 26ème siècle) s’est ingénieusement extrait. La difficulté de l’exercice tient aux délicats entrelacements des songes de l’auteur (la pyramide noire, la marche à travers l’ossuaire ou le cadavre sortant de son tombeau de la première strophe) avec des passages plus descriptifs correspondant à des choses effectivement vues. La troisième strophe nous renseigne ainsi d’un lieu où se rend la troupe de l’enfant Dieu ; en l’occurence la cité d’Hergig (« le vieux bourg aux fusil ») sortie de terre lors de la campagne de fouille le long du Talabec en 3123.
Cette étape est l’occasion de scènes picaresques dont le poète a l’habitude de nous régaler ; dénonciation avec une ironie féroce de l’ébriété chronique de ses compagnons, leurs insuccès avec la gente féminine et leur violence notoire - le plus souvent tournée contre les autres membres du groupe entourant Karl !
Les allusions aux lieues visités sont d’une aide précieuse pour les archéologues ; une datation au carbone 3614 a ainsi pu confirmer le lieu de plaisir « l’Ane de bois » semble être celui-là même où se déroulèrent les scènes précédemment décrites. De même, le vaste ensemble, qui laissa longtemps perplexes les spécialistes semble correspondre au Collège de Magie auquel le poète fait allusion (« Et qui encore ose troubler l’onde du magistère ?;Et qui de l’intérieur de sombre lumière survit ? »).
Le reste du poème emprunte à une symbolique teintée de numérologie de nature à mettre en échec les esprits les plus affutés... et y compris le sien ! (« ces fragments gisent là et rien ne les éclaire ») L’auteur semble faire référence à un texte étudié dans le Collège de Magie, faisant mention de « Neuf Lignées », de l’Enfant... Quoiqu’il en soit cette découverte, semblait apporter un éclairage nouveau sur la Quête (« Et ne pas comme d’autres jadis se
laisser avoir ; Par la soif trompeuse d’un ordre quelconque à tout prix »)
Le dernier paragraphe, confirme que Hergig n’était qu’une étape dans leur pèlerinage tandis que se dessine déjà la suivante : Talabheim (« l’oeil de la forêt ») . Et déjà alors les nouveaux obstacles surgissent (animaux féroces) l’aura de l’enfant Dieu converti ennemis en une foule obéissante.
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Zeben
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par Zeben »

J'en suis en haut de la page 2, c'est long à lire et pas toujours aisé, mais passionnant :yes:
La suite demain...
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] Warhammer 2: les Mille Trônes

Message par le Zakhan Noir »

oh ct' vieux coup de nécromancie lol. Prêtre de Morr?

Bon en fait on a joué il y a deux mois mais on attend toujours le CR d'Oliver Dunkle...
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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