J'adore !Tybalt (le retour) a écrit :En regardant un peu Wikipédia sur l'histoire de Boston pour emplumer un peu une séance de La Maison maudite pour l'AdC en approche rapide, je tombe sur l'incident de la grande inondation de mélasse de Boston.
Le 15 janvier 1919, dans le quartier du North End, l'un des plus vieux quartiers au nord de la ville, une citerne de mélasse située au 529 Commercial Street, dans la distillerie Purity Distilling Company, crève. La citerne, haute de 50 pieds (15 m) et mesurant 90 pieds (27 m) de diamètre, peut contenir jusqu'à 8,7 millions de litres de mélasse. Dans le quartier, les voisins savent qu'elle n'est pas en bon état : elle a été peinte en brun pour dissimuler les fuites nombreuses et les gens du coin viennent y trouver de la mélasse pour leur cuisine. La journée du 15 janvier est exceptionnellement chaude ; la cause exacte du drame n'est pas connue, mais cette chaleur hors du commun se combine sans doute avec la mauvaise conception du bâtiment pour provoquer la catastrophe. Les témoins disent avoir entendu comme un bruit de mitrailleuse (les rivets qui sautaient rapidement les uns après les autres), puis un grondement qui fait trembler la terre. Une vague de mélasse haute deux fois comme un homme, voire plus (entre 2,5 et 4,5 m de haut) déferle dans les rues. Elle est assez puissante pour rompre les poutres de la gare de la Boston Elevated Railway, sur Atlantic Avenue, en face de la citerne, soulever un train des rails, puis arracher plusieurs bâtiments de leurs fondations. Elle inonde plusieurs pâtés de maisons. Voitures, chevaux, chiens, passants de tous sexes et de tous âgés sont soulevés et emportés, assommés par le choc, ou bien se débattent, s'engluent et parfois s'étouffent.
Je cite l'article sur les secours :
"Les premiers à arriver sur les lieux du drame sont 116 marins du bateau-phare Nantucket, amarré à proximité. Arrivés sur le site, ils essaient d'éviter que les curieux ne gênent la tâche des secouristes, ou entrent dans la mélasse poisseuse pour essayer d'en sortir les survivants. Peu après arrivent les policiers de Boston, des secouristes de la Croix-Rouge, et des troupes de l'Army et de la Navy. Certaines infirmières de la Croix-Rouge s'immergent dans la mélasse tandis que d'autres s'occupent des blessés, les maintenant au chaud et leur donnant du café chaud, ainsi que des repas aux sauveteurs fatigués. Beaucoup de ces bénévoles travaillent toute la nuit. Les blessés sont si nombreux que les docteurs et chirurgiens créent un hôpital provisoire dans un édifice proche. Les sauveteurs trouvent très difficile d'avancer dans la mélasse pour aider les victimes ; ils arrêtent leurs efforts au quatrième jour. Beaucoup de morts sont tellement recouverts de mélasse qu'ils ne sont pas identifiables. Deux victimes non identifiées seront retrouvées mortes au quatrième jour."
La vague tue 21 personnes, en blesse environ 150 et provoque de gros dégâts matériels. La couche de mélasse dans la zone inondée mesure entre 60 et 90 cm d'épaisseur. La mélasse provoque une toux pénible chez les habitants du quartier au cours des semaines suivantes.
"L'eau du port reste brune jusqu'à l'été. Les habitants du quartier font un recours collectif, l'un des premiers du Massachusetts, contre la United States Alcohol Company, qui avait acheté la Purity Distilling en 1917. Malgré les efforts de l'entreprise pour faire croire que la citerne avait été plastiquée par des anarchistes (parce qu'une partie de l'alcool concerné allait être utilisée pour fabriquer des munitions), elle paya 600 000 $ par un accord à l'amiable (au moins 6 000 000 $ aujourd'hui)."
Outre le côté très pulp d'un pareil incident, il y a moyen d'en exploiter les multiples zones d'ombres et étrangetés pour des scénarios, que ce soit les causes de l'incident mal connues à l'époque, les morts et blessures assez ignobles qu'il a causées, le fait qu'il pourrait ne pas y avoir eu que de la mélasse dans la citerne (pourquoi pas une entité du Mythe ?), sans parler de la couverture de l'entreprise sur le mode "Ce sont les anarchistes", lesquels auront certainement peu apprécié à l'époque.
Je trouve que ça méritait bien de citer le post en entier, plutôt que de le voir disparaître en fin de page précédente.