[CR] Warhammer V3->V2 - Balades en Reikland

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nergaal
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland

Message par nergaal »

t'aurais pas le scénario que tu as fait jouer sur Grenzstadt ? Je vais emmener mon groupe sur Harrowers of Thane bientotet ca pourrait faire partie du voyage. Enfin bon j'ai encore bcp de chose a leur faire jouer d'ici la :)
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Jicey
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland

Message par Jicey »

Lotin a écrit :On a repris il y a 15 jours avec Mirror of Desire
Ah ben du coup on est en train de faire jouer la même chose (CR sur le site d'Edge http://www.edgeent.com/sujet/11603-ma_c ... en_famille).

:)
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Lotin
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland

Message par Lotin »

nergaal a écrit :t'aurais pas le scénario que tu as fait jouer sur Grenzstadt ? Je vais emmener mon groupe sur Harrowers of Thane bientotet ca pourrait faire partie du voyage. Enfin bon j'ai encore bcp de chose a leur faire jouer d'ici la :)
En cours d'écriture, faudrait que je profite de mes vacances pour le terminer.
Jicey a écrit :Ah ben du coup on est en train de faire jouer la même chose (CR sur le site d'Edge http://www.edgeent.com/sujet/11603-ma_c ... en_famille).
Il est vraiment sympa comme scénario. Je suis ton sujet sur le fofo de Edge, mais c'est une véritable plaie pour les auteurs ce forum, une calamité.
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Jicey
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland

Message par Jicey »

Lotin a écrit :Il est vraiment sympa comme scénario.
Oui, je suis surpris du résultat. Sur une intrigue à deux balles, et un nombre de page assez restreint, on arrive à un résultat très sympa, les joueurs s'amusent dans une ambiance assez détendue par rapport aux trucs assez sombres du Warhammer normal, et il y a toujours quelque-chose à faire. Et c'est simple à gérer pour le MJ.
On vient de faire notre 3e séance aujourd'hui (CR chez Edge). Le dénouement est proche. Je pense mettre en scène le combat optionnel contre la démonette.
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Lutain
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland

Message par Lutain »

Je viens de lire ces CR, c'est ma fois bien sympa à lire ! C'est assez marrant de voir le CR de scénarios lus mais non masterisés, joués par une autre table et narrés du point de vue d'un unique perso :-)

En tout cad un grand bravo à l'auteure pour le boulot que ça doit représenter et la mise en perspective réussie du point de vue de son perso !
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Lotin
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Re: [CR] Warhammer V3 - Balades en Reikland

Message par Lotin »

Et hop, c'est tout frais. Nouveau CR (à la forme inédite). Le récit que fera l'un des personnages des années après auprès de son peuple (avec les défauts que cela implique (en terme d'enjolivements du récit par exemple, de la mémoire sélective, etc.) :

Spoiler:
La reconquête de Karak-Dronar

Par Grom Brokkson, gardien des rancunes de Karak-Azgaraz,
d’après le récit que lui fit Grunilda Durakson plusieurs années après la reconquête de Karak-Dronar.

La noble forteresse naine fut bâtie jadis au cœur des Montagnes Noires. Dimzad du clan Kurganson, le thane ingénieur installa son clan au bout d’une vallée, sous un mont percé de nombreuses cavernes et boyaux où les courants d’air s’engouffrent en sifflant si fort qu’on croirait entendre cris et hurlements. Ainsi, le lieu fut nommer la Montagne des Vents Hurlants.
Les Nains sculptèrent un grand visage à l’entrée de la vallée. A l’autre bout, ils creusèrent très profondément sous la montagne pour créer leur petite cité. D’abord un grand hall, surmonté d’une salle de garde, puis un long couloir avec de part et d’autre de spacieuses cellules où les valeureux guerriers pouvaient se reposer et ranger leurs armes, ces haches aiguisées et ces marteaux puissants dont les forgerons nains gardent le secret. Ensuite, les visiteurs pouvaient pénétrer dans une grande salle destinée à rendre hommage aux thanes du lieu, avec leurs statues impressionnantes et leurs sarcophages. Au fond, une immense porte s’ouvrait sur une nef extraordinaire avec en son centre la plus grande forge jamais édifiée : au-dessus d’une enclume, haute comme quatre nains, était suspendu un marteau prodigieux et si lourd qu’il avait fallu inventer tout un système de poulies et d’engrenages pour le manipuler. Cela avait était si bien réalisé qu’un seul nain pouvait l’actionner grâce à une simple manivelle.
Un magnifique exemple d’ingénierie naine ! Un véritable chef-d’œuvre !
Au-delà d’autres salles furent encore creusées s’enfonçant toujours plus loin dans les profondeurs de la terre. Elles pouvaient atteindre des dimensions incroyables, les hauts plafonds soutenus par des forêts de colonnes. Au temps de sa splendeur, la forteresse des Montagnes Noires abritait de nombreux nains : des guerriers, des forgerons, des ingénieurs et toutes leurs familles.

Et les nains vécurent pendant des siècles sous la Montagne des Vents Hurlants. La légende n’a retenu que l’histoire de leurs dirigeants. Dimzad mourut lors d’un éboulement et fut le premier à reposer dans le mausolée. Son fils Hargin prit sa suite, c’était un grand guerrier mais il périt à cause de la traîtrise des maudits elfes. Il fut à son tour remplacé par Kettri, surnommé l’Irréductible, car ce fier combattant fit mordre la poussière à de nombreux gobelins. On raconte qu’il avait pris les têtes de 87 chefs peaux-vertes. Il fut emporté hélas dans la fleur de l’âge et loin des champs de bataille. Son fils Thingol, trop jeune et sans expérience, n’avait pas le talent de son père et périt lors d’une confrontation avec ces misérables orques. Ce fut alors Stronnomir qui monta sur le trône. Ce nain courageux en des temps difficiles devint l’allié des hommes. C’était également un brave guerrier et son arme, le marteau des Démons, possédait une puissance unique. Comme autrefois Hargin, ce n’est que par la félonie que ses ennemis réussirent à le terrasser. Enfin, Dumwin est le dernier thane qui trouva le repos dans la cité sous la Montagne des Vents Hurlants. Pourtant il expira loin de sa maison, lors d’une bataille héroïque pour secourir nos frères nains de Karak Lombar. Son fils Drumin dût subir l’exil et la honte de voir sa cité prise par l’horrible créature Mydthroth. Il tenta de reprendre son foyer, il était armé de son puissant marteau, héritage de Stronnomir. Malgré toute l’énergie du thane, son courage et son immense volonté et malgré la valeur de ses compagnons, le monstre ne fut pas vaincu et les fiers nains trépassèrent au seuil de leur demeure.

Les survivants n’eurent d’autre choix que de partir, loin de la Montagne des Vents Hurlants, loin de Karak Dronar. Et le silence s’abattit sur la cité. Et les cendres des derniers foyers s’envolèrent. Et la poussière recouvrit le sol, les sarcophages et les statues des thanes, la grande forge avec son enclume et son marteau géants. Et le bois des meubles s’effrita. Et les métaux se couvrirent de rouille. Et l’herbe poussa sur le chemin dans la vallée, puis des buissons et des arbres. Et le vent s’engouffra dans les cavernes et les salles abandonnées. Et le froid envahit tout.
Puis ce furent des bestioles, rats, oiseaux, qui prirent possession du lieu. Après arrivèrent d’autres vermines, à la peau verte. Ils saccagèrent et souillèrent tout ce qu’ils trouvèrent. Ils s’installèrent dans les cellules, parcoururent les grandes salles. Mais ils ne s’enfoncèrent pas dans les salles les plus noires et les plus profondes. Car Mydthroth était toujours là, immobile, endormi ou mort, qui sait ? Ils n’avaient pas l’intention d’aller vérifier, préférant s’accommoder de cette menace et éviter de le réveiller.

Les siècles succédèrent aux années. La mémoire de la noble forteresse s’effaça. Les descendants des exilés disparurent les uns après les autres, dispersés aux quatre coins du monde. Le marteau, ultime relique, passa de main en main jusqu’à la mort du dernier héritier du clan, un forgeron du nom de Korden, qui succomba aux blessures que lui avaient infligées des hommes-bêtes dans la forêt de Reikwald. Mais l’histoire de cette arme extraordinaire ne s’arrêta pas là, car par chance une vaillante naine vint à passer par là. La combative Grunilda Durakson accompagna Korden lors de son agonie et elle récupéra le marteau. Elle en sentit immédiatement l’importance. Avec ses trois compagnons humains, deux hommes d’arme et une magicienne, ils mirent en déroute la horde d’hommes-bêtes puis, après de multiples aventures, leur périple les mena jusqu’à notre grandiose Karak Azgaraz, au cœur des Montagnes Grises. Là, avec l’aide d’Hagar Barbe-Grise, notre archiviste et de moi-même, Grunilda retrouva l’histoire du fabuleux Marteau des Démons et de ceux qui le possédèrent. C’est ainsi, qu’après des siècles d’oubli le nom de Karak-Dronar fut à nouveau prononcé. Gronmir Dorisson, Thane de Karak Azgaraz comprit qu’il était de son devoir de tout mettre en œuvre pour ramener le marteau dans la cité et le rendre au clan Kurganson. Hélas, dans les Montagnes Grises notre forteresse était l’un des derniers remparts contre les invasions de peaux vertes et la situation était trop grave pour se séparer d’un seul de nos guerriers. Il confia donc cette mission à Grunilda et ses compagnons, tout en assurant la logistique de l’expédition.

Il fallut plusieurs semaines à ces intrépides aventuriers pour traverser une bonne partie de l’Empire et trouver la cité. Ils durent affronter de nombreux dangers sur leur route. Et jusqu’au bout, les difficultés s’accumulèrent. Dépouillés par des traîtres qui devaient leur servir de guides, harcelés par des bandes hargneuses de gobelins, épuisés mais ne baissant jamais les bras, ils finirent par trouver la vallée au cœur des Montagnes Noires, par-delà le col du Feu Noir. Ils découvrirent le monument érigé jadis à la mémoire du brave Drumin par ses derniers compagnons avant de partir en exil : un fier obélisque sur lequel était gravée l’histoire du dernier thane et de sa triste fin :

« En mémoire du brave Drumin, notre honorable Thane
Qui dû quitter Karak Lumbar au nom de son père.
A côté de lui marchaient ses gens, son clan comptant sur lui
Pour construire un nouveau foyer, leur maison sous la Montagne des Vents Hurlants.
"Frères", a déclaré Le Thane "notre voyage a été long,
Et il est temps maintenant pour la célébration et la chanson ".
Et, les coureurs en ont perdu leurs jambes, les marteliers leurs bras, Et a écrasé la tête de Duri,
Et a broyé le cœur de Finar et arraché les tripes de Grum.
Ses griffes cruelles ont balayé le pauvre Borir, droit au (illisible).
"Quitte ces halls créature maudite ! Loin de nous ! Hors des murs !!"
Cria le vaillant Drumin, levant son marteau runique en l’air.
"Laisse mon clan être, ou je te chasserai !"
La créature l’atteint et lui arracha le bras.
Ainsi passa Drumin Dumwinson, seigneur courageux
Ses gens ont quitté cet endroit, pour connaître des fins nauséabondes en terres étrangères.
Au rôdeur dans les profondeurs, Grungni a maudit son nom,
Mydthroth à la main maudite, le Tourmenteur des Thanes. »

Heureux de toucher au but de leur voyage, les aventuriers aperçurent le visage nain sculpté dans la roche et que ni le vent, ni la pluie n’avaient pu effacer. Ils remontèrent le long de la vallée jusqu’aux vieilles portes de la cité. Au-dessus se trouvaient encore sept entrées de cavernes, parfaitement circulaires où les courants d’airs se précipitaient dans un bruit d’enfer.
Les héros pénétrèrent dans la cité silencieuse par le grand hall abandonné. Quand leurs yeux se furent habitués à l’obscurité, ils décelèrent une faible lueur semblant provenir du dessus du hall. Aussi discrètement que possible, ils trouvèrent les escaliers qui menaient à l’ancienne vigie de garde. N’écoutant que leur courage, ils gravirent les marches usées par les pas et le temps et surprirent plusieurs gobelins, armés jusqu’au dent. Le combat fut âpre mais rapide : Grunilda maniant le marteau avec dextérité et ses compagnons, également combattants aguerris, ne laissèrent aucune chance à ces maudites créatures. Ils entreprirent ensuite l’exploration des salles, glissant telles des ombres vengeresses éliminant sans pitié les usurpateurs qui occupaient indûment la forteresse. Sans pitié, ils se débarrassèrent ici d’autres gobelins, là d’un vorace squig rouge sang, plus loin encore d’une horde de répugnants snotlings. Ils parvinrent ensuite au mausolée et furent attristés de voir l’état dans lequel les immondes envahisseurs l’avait laissé, souillé, rempli d’immondices. Toutefois, les lourds sarcophages, taillés dans la pierre, n’avaient pas été profanés. Grunilda prit le temps de lire les noms des thanes. Sur chaque sarcophage, se trouvait une épitaphe et une petite niche avait été aménagée afin de recevoir un objet ayant appartenu au défunt. Sur celui de Stronnomir, « l’ami des hommes et le porteur du Marteau des Démons », la petite alcôve était vide, attendant sans nul doute l’arme légendaire. Avant de le déposer, encore fallait-il être sûr d’avoir éliminé tous les envahisseurs. Les aventuriers continuèrent donc d’avancer. Dans la grande forge, ils découvrirent des voyageurs qui avaient été fait prisonniers dans les montagnes et les libérèrent. Ils traversèrent encore une immense salle où une forêt de colonnes soutenait le plafond qui était à peine visible du sol. Au fond, derrière une porte entrouverte ils virent de la lumière. Au milieu du silence, ils entendirent distinctement une sorte de grognement ou plutôt un souffle rauque ; une respiration lente et régulière, forte et effrayante. Impossible de deviner d’où le son venait exactement, il semblait remplir tout l’espace. Mais il en fallait plus pour venir à bout de leur courage et ils entrèrent dans la salle éclairée d’un pas résolu. C’est là que c’était retranchée une dizaine de gobelins, dont un chaman vicieux. Ce dernier n’hésita pas à lancer des sorts qui touchèrent ses propres congénères. Par sa vile magie, il tenta de détruire la belle armure de Grunilda qui la rendait presque invincible. Il manqua d’y parvenir, mais c’était sans compter la détermination des aventuriers. Ils finirent par prendre l’ascendant, lançant carreaux d’arbalètes et éclairs de feu, taillant à coup d’épée et écrasant sous le légendaire marteau.

Quand le bruit de la bataille cessa, un silence de mort s’abattit sur la forteresse. Le ronflement s’était arrêté. Les aventuriers savaient qu’il ne pouvait avoir été produit par les gobelins dont ils venaient de se débarrasser. Il restait un ennemi à chasser. Quelques minutes suffirent pour qu’ils reprennent leur souffle tant était grande leur rage et leur volonté d’en finir. Au fond de la salle, derrière une nouvelle porte, ils découvrirent un passage et un escalier s’enfonçant dans les profondeurs. Il y faisait très sombre, même pour des yeux de nains et ce n’est qu’au dernier moment qu’ils s’aperçurent de la présence d’une créature et virent son œil immense en train de les observer. Rebroussant chemin aussi vite qu’ils purent, ils sentirent le sol se dérober sous leurs pieds. Le monstre se redressa, entrainant l’écroulement d’une partie du plancher, la porte et son encadrement explosèrent comme ils regagnaient la grande salle avec ses colonnades vertigineuses. Là, ils purent se cacher et observer une bête immense, mi-ogre, mi-reptile, mugissante et précédée par une odeur fétide. Ils reconnurent un dragon-ogre, sans trop en croire leurs yeux, car ils pensaient qu’il s’agissait là d’une créature légendaire. Ils comprirent également qu’il devait être ce cruel Mydthroth, qui avaient pris la vie de courageux nains avant de s’endormir pour plusieurs siècles. Comment tuer un tel monstre ? Et pouvaient-ils seulement lui échapper ?

Ils commencèrent par le harceler, en le bombardant de projectiles puis disparaissant derrière une colonne. Mais les flèches rebondissaient sur les écailles et la peau épaisse et les boules de feu étaient comme absorbées. Des sortes d’éclairs glissaient sur ce corps monstrueux et la bête enrageait, donnant des coups de queue dans les colonnes et les faisant s’effondrer. Des gravats et des pierres commencèrent à tomber de la voûte. L’un des aventuriers se retrouva coincé sous ces décombre et perdit connaissance. Alors, Grunilda s’élança avec son marteau et attira son attention, elle l’attira dans la grande forge et réussit à lui faire gravir les marches jusqu’à l’enclume, au même instant, l’un de ses compagnons actionna la manivelle qui commandait le marteau. Malgré les années, la rouille et la poussière, les engrenages fonctionnèrent à merveille, et, telle la foudre, le marteau s’abattît sur le monstre et lui brisa les reins. Par-delà les siècles, les nains furent vengés grâce à l’une de leur plus formidables machines.

C’est ainsi que l’immonde Mydthroth fut terrassé. Les aventuriers en sortirent blessés, Grunilda y perdit sa belle armure et la forteresse fut en partie ravagée. Mais tous les ignobles envahisseurs de la noble cité avaient été débusqués et anéantis. L’humiliation et la souillure avaient été expiées et justice était rendue. Grunilda déposa le Marteau des Démons là où repose Stronnomir, sous la Montagne des Vents hurlants. Alors les esprits des nains de Karak-Dronar purent enfin retrouver la paix.
Il en manque encore quelques-uns pour rattraper le retard.
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Lotin
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Re: [CR] Warhammer V3->V2 - Balades en Reikland

Message par Lotin »

On comble le retard, petit à petit. Un sacré morceau à suivre, en balises spoiler pour plus de praticité.
Spoiler:
JOURNAL DE H. VAN BAUMER
Sur l’Aver, en direction de Nuln, le 25 Sumerzeit 2521

J’ai beaucoup négligé ce journal au cours des dernières semaines qui ont été très mouvementées. Mais maintenant, nous sommes à bord de la péniche et nous descendons l’Aver pour retourner à Nuln. Je profite donc de la tranquillité du voyage pour faire un petit bilan. Nous avons quitté Averheim hier matin et je dois avouer que je n’en suis pas vraiment fâchée car je ne crois pas que je garderai un bon souvenir de notre séjour ici, même si nous avons accompli ce pour quoi nous étions venus et si nous repartons bien plus riches qu’à notre arrivée.

Par où commencer ? ah oui, après la mort d’Hogweed et de sœur Henriette, nous sommes rentrés à Grenzstadt. Il était tant pour nous de partir à la recherche de la cité perdue des Nains, Karak-Dronar. Nous avons retrouvé Hans Blichter, notre guide de remplacement, et préparé notre expédition et le 5, au petit matin, nous avons franchi la porte sud de la ville en direction des Montagnes Noires.
A vrai dire, j’ai encore du mal croire que nous en soyons finalement sortis vivants.
Immédiatement à la sortie de la ville, un jeune homme nous a accosté. Il nous a dit qu’il se nommait Friedrick Muller. Il avait l’air désespéré et nous expliqua qu’il était sans nouvelle depuis plusieurs semaines de son père, un commerçant, qui trafiquait avec les principautés frontalières. Il nous demanda où nous nous rendions et nous supplia de le laisser nous accompagner jusqu’au Col du Feu Noir. Pourquoi nous serions nous méfiés ? il se joignit donc à nous. La première journée puis la nuit se passèrent sans encombre. Le lendemain, au détour du chemin, un monceau de cadavres nous barra le chemin ; il mêlait humains et orcs, certains dans un état de décomposition avancée, d’autres visiblement un peu plus récents. Au milieu des corps trônait un nain armé d’une hache, torse nu et avec des cheveux rouges dressés sur la tête. Il nous regarda approcher sans ciller et se présenta sous le nom de Goutri. Heureux de trouver un nain et espérant qu’il pourrait peut-être nous aider, nous lui expliquâmes notre quête et lui montrâmes le marteau. Mais, il nous répondit ne rien connaître de la forteresse que nous cherchions ou du clan Kurganson. En revanche, notre histoire l’intéressait et la perspective de trouver peut-être une cité remplie de peaux vertes sembla beaucoup lui plaire. Il insista pour nous suivre dans notre aventure. Au premier contact, ce nain me mit mal à l’aise, il avait une lueur étrange dans les yeux et une voix légèrement tremblante, comme s’il était en colère et tentait de se maitriser. Mais il n’y avait, encore une fois, aucune raison objective de refuser son aide, bien au contraire.

Plus tard dans la journée, nous trouvâmes sur la route un chariot renversé et criblé de flèches dont les passagers avaient été massacrés. L’attaque devait remonter à plusieurs jours. Friedrick se précipita, reconnaissant le chariot de son père. Il s’agenouilla et fondit en larmes devant un corps déjà très dégradé.
Notre intrusion n’avait pas été discrète et forcément nous avions alerté la bande d’orcs qui avait attaqué le chariot ou peut-être une autre, peut-être même tout cela n’était-il qu’une embuscade. Ces saletés grouillent dans les montagnes, il fallait bien s’y attendre. Une volée de flèches jaillit depuis un petit promontoire et cinq archers déboulèrent dans notre direction. Goutri fonça directement sur eux en hurlant comme un dément, tandis qui nous nous abritions derrière ce qu’il restait du chariot avant de riposter. Les archers ne nous posèrent pas vraiment de problèmes quelques tirs bien placés et quelques sorts de feu nous en débarrassèrent rapidement. En revanche, ils étaient dirigés par un orc bien plus grand et à la peau presque noire et pour celui-là, ce fut une tout autre affaire. Nous finîmes toutefois par le tuer et notre ardeur au combat impressionna Hans, Friedrick et, probablement dans une moindre mesure, le nain. Enfin, par rapport à ce qui nous attendait, cette escarmouche n’était pas si terrible.

Nous repartîmes sans trop traîner. Bien que montés sur nos chevaux, le mauvais état des chemins nous empêchait de progresser rapidement. Les montagnes autour de nous s’élevaient de plus en plus et la végétation se faisait plus rare. En fin d’après-midi, sur un petit plateau à l’écart du chemin, se dressa un grand obélisque que nous décidâmes d’aller observer de plus près. Une inscription en Khazalide était taillée dans le socle et en partie effacée. Au moins, nous étions sur la piste des nains. L’inscription racontait l’histoire d’un thane qui avait été chassé de sa cité et qui, tentant de la reprendre, avait péri sous les coups d’une créature inconnue nommée Mydthroth. On pouvait également lire que ce thane était armé d’un marteau runique. Cette mention nous rassura, nous approchions très sûrement de notre objectif.
Le soir tomba néanmoins sans que nous ayons observé d’autre traces de la forteresse. Au loin, un feu attira notre attention et, approchant prudemment, nous trouvâmes deux chasseurs. Ils nous racontèrent qu’ils étaient partis de Grenzstadt à quatre, mais que leurs compagnons avaient été pris par une bande de gobelins. « J’espère pour eux qu’ils sont déjà morts » ajouta l’un d’eux en reniflant bruyamment. Apprenant la raison de notre présence dans ses montagnes, ils nous parlèrent d’une sorte de grand visage nain, taillé dans la roche au bout d’une petite vallée, à quelques heures de marche seulement. Nous décidâmes de passer la nuit tous ensembles ; à neuf, nous pourrions mieux faire face en cas d’attaque. Nous avions prévu des tours de garde et je devais prendre le relais avec Grunilda vers la fin de la nuit. Pourtant, c’est le soleil qui nous réveilla. Nos compagnons s’étaient fait la belle, emportant toutes nos provisions et notre équipement. Il ne nous restait que ce que nous portions sur nous et, heureusement, ils nous avaient laissé les chevaux. Nous avons eu beaucoup de chance, car profitant de notre sommeil, ils auraient très bien pu nous tuer. La seule explication logique à leur « bonté » est que notre démonstration contre les orcs les a dissuadés de s’en prendre à nous, ils ont préféré la solution de facilité, espérant certainement que quelques peaux vertes finiraient le travail. Quoi qu’il en soit nous avons vraiment été naïfs : cette succession de rencontres « imprévues » aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Mais au moment où nous comprîmes la supercherie, ils étaient certainement déjà loin et le mieux à faire été de continuer d’avancer et de trouver Karak-Dronar.

Après quelques heures de marche dans la direction indiquée par les chasseurs qui, sur ce point au moins ne nous avaient pas menti, nous aperçûmes enfin le fameux visage sculpté et, un peu plus loin une porte monumentale, fichée au pied d’une montagne.
Il serait trop long de décrire dans le détail cette forteresse. Disons qu’elle me parut très modeste par rapport de Karak-Azgaraz, mais une telle comparaison n’a peut-être pas vraiment de sens tant la cité des Montagnes Grises est extraordinaire. Karak-Dronar était bien plus petite, elle se composait néanmoins de très nombreuses salles creusées jusque très loin sous la montagne. Certaines étaient tout à fait remarquables, ainsi celle où reposaient les thanes, dans de grands sarcophages de pierre et sous la protection d’immenses statues, ou encore cette autre salle avec des dizaines de colonnes qui soutenaient une voûte si haute qu’elle disparaissait totalement dans l’obscurité. Il y avait aussi une grande forge avec un immense foyer, une enclume démesurée, à laquelle on accédait par des escaliers, et sur laquelle s’abattait un marteau qui devait peser plusieurs quintaux. Je me demande bien ce que les nains pouvaient fabriquer avec ça, ce devait être grandiose ! Le marteau bougeait grâce à un assemblage complexe de poulies et pouvait être actionné à partir d’une simple manivelle. Une machine très ingénieuse et à laquelle nous devons d’être encore en vie aujourd’hui.
Comme nous le redoutions, très rapidement nous découvrîmes que la forteresse était occupée. C’était des gobelins qui avaient pris possession des lieux. Toutefois, ils n’étaient pas si nombreux et l’effet de surprise nous offrit un avantage considérable. Nous tombâmes même sur certains pendant leur sommeil, il ne fut pas très difficile de les éliminer et de progresser, au moins au début. Il y avait aussi ces répugnantes petites créatures vertes que nous avons croisées à Ubersreik puis à Hugeldal. J’ai toujours un haut le cœur quand je repense à ces choses. Mais là, elles n’étaient que trois ou quatre et les éliminer fut facile. Mais au fur et à mesure que nous nous nous éloignions de l’entrée, les choses se corsèrent. Dans la forge que j’ai décrite, nous trouvâmes deux prisonniers, un homme et une femme, enfermés dans une cage. Ils étaient sacrément amochés ; nous les fîmes sortir sans faire le rapprochement avec ce que les chasseurs nous avaient raconté la veille. Ils s’éloignèrent en clopinant et en nous remerciant. Là encore nous nous sommes vraiment faits avoir comme des perdreaux de l’année...
Après la forge, on entrait dans la grande salle aux colonnades et, au fond, nous vîmes de la lumière. Cette fois, l’effet de surprise joua contre nous car derrière la porte c’est une dizaine de gobelins qui nous attendaient et surtout il y avait parmi eux un sorcier. On oublie parfois que cette engeance stupide sait aussi pratiquer la magie, c’est d’ailleurs une chose qui me parait vraiment incroyable. Comment ces êtres dénués de raison parviennent-ils à mobiliser leur esprit pour saisir les vents et les plier à leur volonté ? C’est pourtant si difficile... Celui que nous rencontrâmes dans les profondeurs de cette vieille forteresse était de surcroit assez puissant, mais peut-être aussi, par chance, un peu fou. En tous cas, ses sorts firent plus de mal à ses congénères qu’à nous ; enfin... Grunilda a quand même failli y passer et sa belle armure est désormais bonne à jeter. Il manipulait des sortes de membres lumineux qui étaient comme des prolongements de ses propres bras et avaient une consistance et une force bien réelle. Mes contre-sorts n’étaient pas très efficaces et ce n’est qu’en l’attaquant directement que nous en vînmes à bout. Il psalmodiait d’une manière effrayante, hurlant même à la fin. C’est encore un avantage pour nous que ces bêtes soit incapable de discipline et d’organisation, car s’ils avaient mené une attaque mieux coordonnée, ils nous auraient bien plus malmenés.

Hélas, pour nous, le pire restait à venir. Lorsque ce sorcier immonde cessa de brailler, un silence effrayant s’abattit sur nous. La montagne au-dessus de nos têtes était baptisée « Montagne des Vents Hurlants ». En fait, toute la partie supérieure était truffée de cavernes et de boyaux, probablement naturels, où le vent s’engouffre avec force et se met à siffler et rugir, en se répercutant en échos sur les parois. Cela nous avait surpris à l’entrée, mais nous nous y étions rapidement habitués. Il y avait des plaintes un peu plus aigües parfois et un grondement sourd et régulier en bruit de fond. Pendant que le gobelin lançait ses sorts, il m’a semblé que les courants d’air accéléraient, en produisant des sons de plus en plus assourdissants. Mais encore aujourd’hui je n’en suis pas bien sûre, dans le feu de l’action, j’ai peut-être rêvé. Toujours est-il que lorsque cela s’arrêta, le silence était presque surnaturel.
Avant de partir, nous devions être certains d’avoir éliminé tous les intrus. En outre, les nains de Karak-Azgaraz nous avaient promis que tout ce que nous trouverions sur place serait à nous et jusque-là, nous n’avions rencontré que des peaux vertes et leurs immondices. Forcément, c’était un peu décevant et la perspective de repartir les poches vides n’était guère réjouissante, surtout après nous s’être fait voler bonne partie de notre équipement et nos provisions par notre guide et ses complices. Même si je ne suis pas aussi cupide que mes compagnons, loin s’en faut, mon abnégation a ses limites et je ne me fis donc pas prier pour entreprendre avec eux une fouille minutieuse du lieu.
Hélas, notre exploration ne fut guère fructueuse et s’interrompit très rapidement. Comme nous descendions un escalier, notre naine ouvrant la marche puisqu’elle voit dans le noir comme en plein jour, un grognement nous arrêta net. Grunilda cria de remonter. Ce que nous fîmes sans poser de question, car il y avait dans sa voix quelque chose qui ressemblait à de la peur et ce n’est pas trop son genre. Nous débouchions dans la salle où nous avions combattu les gobelins lorsque le sol se déroba sous nos pieds. Ensuite, tout s’est déroulé un peu comme dans un rêve ou plutôt un cauchemar. Un monstre surgit de la terre, défonçant le sol comme s’il n’était fait que de papier. Nous avons fui dans la salle des colonnes, là nous pouvions nous cacher, mais la bête commença à les détruire une à une. Je crois que j’ai essayé de lui envoyer une boule de feu, mais cela parut tout au plus le chatouiller. C’était une créature infernale, le corps presque entièrement couvert d’écailles avec une queue et quatre pattes un peu comme un immense lézard mais avec le torse, la tête et les bras d’un ogre, sur le moment, je ne comprenais pas de quoi il s’agissait et je me disais juste que ma dernière heure était arrivée. Et puis, une partie du plafond s’est effondrée et Klueber s’est retrouvé coincé sous les débris. J’ai couru vers lui pour essayer de l’aider à se dégager. J’ai entendu Lars et Grunilda qui criaient pour appeler le monstre et qui s’enfuyaient devant lui en l’attirant dans la salle suivante. Je me suis dit qu’ils étaient devenus fous et j’étais encore en train de rejeter des pierres autour de Klueber, lorsque j’entendis une série de cliquetis et de grincements très rapides et, presque immédiatement, comme un grand coup de tonnerre. Le sol trembla et des débris tombèrent encore du plafond. Un hurlement monstrueux s’éleva et finit dans un râle. J’en avais le sang glacé. Machinalement, je continuais à creuser dans les gravats et la poussière, Klueber avait perdu connaissance. Je ne sais pas trop comment, mais je réussis à le tirer de là-dessous. J’essayais de l’appeler, de le secouer. C’est lui qui m’avait sortie des égouts d’Averheim après que le skaven m’eut poignardée, je ne pouvais pas le laisser mourir là sans rien faire... Heureusement, il n’était pas mort et j’ai dû lui faire mal en le remuant car il a ouvert les yeux en geignant. Après quelques efforts, il parvint à se redresser et en s’appuyant sur moi, nous avançâmes en claudiquant jusque dans la grande forge. Je ne sais pas combien de temps s’était écoulé entre le coup de tonnerre et notre arrivée, probablement plusieurs minutes. Nous trouvâmes Grunilda et Lars, assis par terre, au pied de l’enclume et d’une mare de sang noirâtre. Le corps monstrueux gisait au-dessus, écrasé sous l’immense marteau. Nous nous sommes laissés tomber à côté d’eux et nous avons dû demeurer là encore de longues minutes, complètement abasourdis. Je ne sais pas comment ils ont eu cette idée extraordinaire et encore moins comment la créature a pu se faire piéger. Disons que, peut-être, il n’était pas bien réveillé.
Au bout d’un moment, Grunilda chuchota : « C’est peut-être ça, Mydthroth ».
« Je crois que c’est un dragon-ogre » rajouta Lars. Je ne sais qui proposa de récupérer des écailles parce que cela devait bien coûter quelque chose. « Comme ça nous n’aurons pas tout perdu ». Et nous voilà en train de nous acharner sur la carcasse puante. Nous n’avons pas réussi à en arracher beaucoup, c’est coriace ces choses, et cela nous a vite dégouté aussi.

En repassant dans le mausolée des thanes, Grunilda déposa le marteau runique dans une niche vide sur le sarcophage d’un nommé Stronnomir, « le porteur du Marteau des Démons ». L’emplacement correspondait parfaitement de la taille du marteau, il n’y avait pas beaucoup de doute à avoir. Nous avons refermé toutes les portes et nous sommes sortis.
Nous avions laissé nos chevaux dans le hall et il nous fallut un moment pour comprendre qu’ils n’y étaient plus et qu’il était peu vraisemblable qu’ils se soient enfuis tous seuls. Les prisonniers que nous avions libérés, loin de nous attendre étaient partis avec, nous abandonnant là. Belle manière de nous remercier ! à l’extérieur, nous voyons très distinctement leur piste qui s’éloignait dans la vallée.
J’ai rarement autant enragé de toute ma vie. Après ce que nous venions de traverser : les orcs, les voleurs, les gobelins avec leur sorcier fou, le dragon-ogre sorti des entrailles de la terre et maintenant ça !
Mes compagnons étaient aussi furieux que moi et c’est la rage qui nous porta le long de la piste, sans vraiment ressentir la fatigue. Puis nous les avons rattrapés la nuit suivante, ils ne devaient pas se presser, nous croyant certainement morts. Lorsque nous leur sommes tombés dessus, l’homme a essayé de se défendre mais nous avons été sans pitié. La femme ne s’est pas faite prier pour parler. Oui, elle connaissait les chasseurs que nous avions rencontrés et aussi Friedrick et Goutri. Hans était le chef de leur bande. Il attirait les aventuriers ou les voyageurs en leur proposant de les guider à travers les montagnes. Puis ils retrouvaient ses complices et enfin ils se débarrassaient de leurs victimes et prenaient leurs biens. Cette fois, tout ne s’était pas passé comme prévu puisqu’en attendant Hans, elle et ses trois compagnons avaient été attaqués par les gobelins et elle avait été trainée avec l’un d’eux dans la forteresse. « Ils auraient dû vous tuer, c’est ce qu’on fait d’habitude ». Elle nous avoua où se cachaient Hans et ses complices, dans une maison pas très loin de Grenzstadt. « Très bien, tu vas nous y conduire alors. Et peut-être qu’on te laissera partir ».
Elle fit ce que l’on attendait d’elle et quelques jours plus tard, devant la maison nous avons tenu notre promesse en la relâchant. Nous avons été beaucoup moins cléments avec Hans et sa bande. Nous étions encore tellement en colère ! C’est moi qui ait tué les chasseurs ou plutôt je les ai fait s’entretuer. Les mages flamboyants ne sont pas de vrais télépathes, rendre les gens violents par contre on sait faire et je suis même plutôt douée pour ça, d’autant que là, j’avais de la haine à revendre...

Néanmoins, quand je repense à ce moment, j’ai un peu l’impression que je n’étais plus trop moi-même, que j’étais plus spectatrice qu’actrice ; comme si quelqu’un d’autre, efficace et froid, avait liquidé ces brigands. Oh, je ne le regrette pas, ils ont tué sans pitié et ce n’est certainement que la peur qui les a retenu cette nuit-là.
J’éprouve un peu la même chose pour la famille Gund, je sais que nous n’avons pas eu le choix et sur le moment mes mains n’ont pas tremblé, je n’ai pas hésité. Mais quand j’y repense, je ressens comme un trouble insidieux, ce n’est pas comme tuer des gobelins ou des skavens...

Bref, nous avons fouillé la maison, récupéré quelques-unes de nos affaires et un joli petit butin sur le cadavre de Hans. Puis nous avons entassé les corps dans la maison et nous y avons mis le feu.

Après ça, il ne nous tardait qu’une chose, rentrer à Grenzstadt. Je rêvais d’un bon bain, pour décoller la crasse et la couche de poussière que je traînais depuis Karak-Dronar, et puis un repas chaud et bien gras avec une bière ou deux et, pour finir, un lit douillet avec des coussins moelleux et d’épaisses couvertures.
Mais, nous avons encore dû faire un détour. Peu avant d’arriver en ville, une étrange nuée de corbeaux a attiré notre attention. Des dizaines de volatiles tournaient dans le ciel, survolant un petit bois à l’écart de la route. Nous avons approché avec prudence, et au fur et à mesure, une horrible odeur de charogne a commencé à nous assaillir. Dans une doline, en bordure de forêt, nous avons fini par apercevoir l’entrée d’une mine désaffectée. Là gisaient quatre corps d’hommes, tous vêtus de la livrée de la Flèche Rouge. Cette scène macabre était plutôt insolite car les cadavres présentaient des stades de décomposition différents. La puanteur était franchement insupportable et attirait les corbeaux de très loin. Nous n’eûmes guère la force de nous attarder, mais il avait été facile de déterminer comment les pauvres bougres étaient morts car les corps étaient encore hérissés de flèches qui ne ressemblaient pas vraiment aux projectibles rustres des peaux-vertes.
Il n’y avait plus rien à faire, mais nous convînmes qu’il nous faudrait prévenir Curd Weiss et le Graf von Kaufman, dès que nous retournerions à Averheim.


Finalement, nous avons pu rentrer à Grenzstadt. Il nous a fallu quelques jours pour nous reposer et surtout pour réfléchir à ce que nous pouvions bien faire de nos couronnes. Nous avions amassé une vraie petite fortune et ce n’est pas pratique de se promener avec ça. Après mure réflexion, investir ici dans une mine de fer nous a semblé un choix judicieux. Relancer la production de minerais dans la ville était en outre une manière de contribuer à l’effort de guerre et de fournir du travail aux mineurs désœuvrés. Il ne s’agissait donc pas simplement de nous enrichir égoïstement, mais cela pouvait également profiter à d’autres personnes. La mine Horst, celle qui avait fermé à cause de la soi-disant momie, était justement en vente. Nous avons négocié avec le propriétaire et avons obtenu un bon prix. Pour relancer l’activité, nous avions besoin de quelqu’un qui soit vraiment du métier. Lorsque nous enquêtions sur le frère de Grunilda, le chef de la guilde des mineurs nous avait fait bonne impression et nous décidâmes donc de nous adresser à lui. Il se montra intéressé par notre projet et pas trop exigeant ; il était prêt à nous suivre et à recruter plusieurs de ses collègues. Afin de couper court aux rumeurs de malédiction, nous avons dégagé la momie et surtout les corps des citernes. Puis un prêtre de Sigmar est venu à notre demande procéder à une « purification ». Enfin, Grunilda a souhaité organiser un repas pour tous nos nouveaux employés.
D’ici peu, la mine devrait nous rapporter régulièrement des couronnes. Il faudrait aussi que je vois avec père, s’il souhaite nous acheter une partie de notre production car un débouché à Nuln pourrait nous être profitable autant qu’à lui. Je suis plutôt fière de notre acquisition et j’ai hâte de voir la tête de mes frères lorsqu’ils apprendront que leur bonne-à-rien de sœur a pu s’assurer un revenu assez confortable, indépendamment de l’entreprise familiale.

Après avoir réglé tous les détails techniques et financiers, nous avons repris la route, ou plutôt le fleuve, en direction d’Averheim, le 23 Sumerzeit. En approchant de la ville, nous avons croisé sur les rives de plus en plus de gens en armes. A l’entrée, les contrôles étaient beaucoup plus stricts que lors de notre premier passage. Nous n’avons toutefois rencontré aucun problème et nous avons pu installer notre péniche en face de l’auberge du Cheval Blanc où nous avions nos habitudes. Nous avons pris des nouvelles de nos anciennes connaissances ; toute la ville était en émoi en raison de l’organisation des réquisitions et parce qu’elle servait de point de rassemblement pour toute la province. Des soldats étaient arrivés en grand nombre pour être affectés aux différents bataillons en partance pour le nord de l’Empire. La place principale avait été transformée en véritable camps retranché. Nous avons eu du mal à reconnaître ce lieu pourtant familier.
C’est là que nous avons rencontré le capitaine Baerfaust. Il a semblé ravi de nous voir, ce qui nous a étonné car lors de notre la dernière entrevu il ne semblait pas très bien disposé à notre égard. Il nous a expliqué qu’il souhaitait que nous allions parler à Adèle Ketzemblum, la répurgatrice, pour l’interroger sur ce qu’elle savait de la « Cagoule ». Lui-même ne pouvait s’en occuper car il se préparait à quitter la ville, mais il voulait être tenu au courant. Il souhaitait ensuite que nous allions le retrouver à Altdorf pour lui rapporter ces informations. Même si la perspective de converser avec la très glaciale répurgatrice ne nous enchantait guère, il était difficile de refuser ce service au Capitaine et, personnellement, retourner à Altdorf et surtout au Collège était maintenant une de mes priorités.

Nos pas nous conduisirent ensuite vers la compagnie du Graf von Kaufmann. En arrivant, nous tombâmes au beau milieu d’une dispute assez violente entre un groupe de jeunes pistoliers alcoolisés et des cochers et autres employés de la Flèche rouge. Les premiers voulaient à tout prix réquisitionner les calèches pour l’armée et les seconds refusaient, arguant que la Compagnie disposait d’une exemption. Les choses étaient en train de tourner au vinaigre et nous nous apprêtions à intervenir quand le Graf en personne débarqua, entouré d’une dizaine de gardes du corps baraqués. Il tenait ostensiblement une lettre avec le sceau de l’empereur : « la Flèche Rouge est mobilisée pour le service exclusif de l’empereur et elle dépend donc directement de lui. Nos véhicules sont donc uniquement à sa disposition. Messieurs, si vous avez quelque chose à redire, je vous conseille d’aller en discuter avec vos supérieurs et d’en référer aux personnes compétentes en attendant, veuillez dégager de mon dépôt ». Les pistoliers se dispersèrent sans demander leur reste et le Graf, nous apercevant, se fendit d’un grand sourire et nous invita à le suivre.
« Ah ! je suis vraiment content de vous voir, j’avais peur que vous ne reveniez pas et j’ai une importante mission à vous confier : une enquête qui pourrait se révéler décisive dans les circonstances actuelles. »
Une fois installé dans son bureau, il ferma la porte et nous parla du Graf von Aschenbeck de Middenheim. Il s’agissait d’un concurrent direct de sa compagnie et il le soupçonnait d’être impliqué dans des attaques de convois et en particulier ceux qui se chargeaient de transporter des armes et de la poudre noire. Nous en profitâmes pour lui glisser deux mots sur ce que nous avions découvert aux portes de Grenzstadt. Il grimaça et parut contrarié l’espace d’un instant : « Oui... Je vous remercie pour l’information, je vais m’occuper de ça. Pour en revenir à von Aschenbeck, le fait qu’il s’intéresse surtout à ces convois stratégiques, m’inquiète particulièrement et je crains qu’il ne complote contre nos forces armées et donc contre l’Empire. Toutes les forces vives de la province se préparent à la guerre et j’ai pu apprécier votre efficacité en diverses circonstances, je vous demande donc de partir à Middenheim et de vous renseigner sur le Graf et ses activités. Si c’est vraiment un traître, nous devons être en mesure de le confondre. Une fois que vous aurez enquêté, vous me retrouverez à Altdorf pour me faire votre rapport. Je compte sur vous ! »
Là encore, il était difficile de refuser cette demande et donc nous promîmes de tout faire pour mener à bien cette mission. Il mit à notre disposition un cocher et une calèche pour faciliter nos déplacements. C’est avec plaisir que nous reconnûmes Werther qui nous avait déjà accompagné lors de notre équipée avec le sosie de la Gavin Clothilde.
Il ajouta que nous avions un ami commun, le comte von Aschafenberg d’Ubersreik qui serait heureux que nous fassions un détour par sa ville en nous rendant à Middenheim car il souhaitait nous revoir et qu’il avait probablement aussi un travail urgent pour nous.
Nous prîmes congé, non sans avoir remercié le Graf de la confiance qu’il nous portait. Evidemment, certains de mes compagnons essayèrent de négocier un paiement en échange de cette mission. Ils me font quand même un peu honte parfois... Le Graf écarta la question d’un revers de la main : « il s’agit de servir l’Empire ! » et la conversation fut close.

Ensuite, nous nous rendîmes chez Maître Mauer, afin de savoir où en étaient ses recherches sur les objets que nous lui avions laissés et sur les skavens. Le magicien lumineux vint nous ouvrir lui-même ; ses vêtements étaient froissés et ses yeux cernés. Il s’adressa à nous comme si nous nous étions quittés seulement la veille. « Ah ! vous voilà ! venez, entrez donc ! » Toutes les pièces de la petite maison cossue étaient en proie à une pagaille phénoménale : des livres ouverts sur tous les meubles ou posés à même le sol, des parchemins, des plumes et des flacons d’encres renversés. « Le battant ! oui c’est l’objet parfait ! j’ai pu m’entretenir avec un confrère magicien et des membres de mon ordre. Nous avons peut-être trouvé un moyen de purifier ces objets corrompus par le chaos et de les rendre inoffensifs. Le battant sera parfait pour le test final. J’ai besoin que vous l’ameniez à Robertus von Oppenheim qui représente l’ordre lumineux à Middenheim, il essaiera le rituel de purification et une fois que cela sera fait vous pourrez me le ramener à Altdorf. Je partirais dès que possible pour mon collège et vous me retrouverez là-bas. Cette mission est vitale ! »
Il prit avec précaution une boite rectangulaire en plomb et l’entrouvrit pour nous montrer le battant verdâtre à l’intérieur. Il referma presque aussitôt avec un air dégoûté et nous tendit le réceptacle. Il ne rajouta pas grand-chose et retourna à ses livres comme si nous n’étions plus là. Nous prîmes donc congé sans plus de cérémonie.

A l’auberge on nous apprit qu’Adèle était partie pour Middenheim. Décidemment, tout nous menait à cette cité.
Il était inutile que nous nous attardions plus longtemps ici et dès le lendemain, donc hier, nous avons repris notre voyage. Nous avons prévu de nous rendre d’abord à Nuln où nous laisserons la péniche et où je passerai voir papa. Puis nous prendrons l’attelage pour nous rendre à Ubersreik. De là nous monterons jusqu’à Middenheim avant de retourner à Altdorf.
Cela nous promet un joli périple.
L'écart se réduit ! La prochaine séance a lieu samedi soir pour la suite et fin (enfn j'espère) de Mirror of Desire.
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Re: [CR] Warhammer V3->V2 - Balades en Reikland

Message par Lutain »

Merci Lotin ! Pas encore lu le tout dernier CR car c'est dense tout de même, mais sympa de voir la conclusion de Harrower of Thanes !

Le changement de point de vu c'est aussi un changement d'écrivain - autrement dit : tu t'es collé à la plume ? Parce que si c'est un joueur chapeau pour la prises de notes !

Et sinon dans le titre du sujet je vois un "v3->v2" que je n'avais pas relevé avant. La v3 vous a saoulés et vous vous êtes remis à jouer en v2 ?
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Re: [CR] Warhammer V3->V2 - Balades en Reikland

Message par Lotin »

Lutain a écrit :Merci Lotin ! Pas encore lu le tout dernier CR car c'est dense tout de même, mais sympa de voir la conclusion de Harrower of Thanes !

Le changement de point de vu c'est aussi un changement d'écrivain - autrement dit : tu t'es collé à la plume ? Parce que si c'est un joueur chapeau pour la prises de notes !

Et sinon dans le titre du sujet je vois un "v3->v2" que je n'avais pas relevé avant. La v3 vous a saoulés et vous vous êtes remis à jouer en v2 ?
Salut Lutain ! Le changement de pointde vue était juste un changement de la part de la rédactrice pour varier un peu (et elle reprend le récit du même scénario du point de vue de son perso dans le dernier CR). Ca permettait de présenter un peu les choses d'une autre façon et de jouer un peu (d'un point de vue littéraire) pour elle.
On a basculé en V2 il y a un petit moment mais je n'ai que récemment modifié le titre. Effectivement, le système V3 nous a, au final, dérangé, surtout en combat qui devenait très long (4/5 personnes autour de la table). L'un de mes joueurs n'arrivait toujours pas à lire les dés, même au bout de 15 séances. La seule joueuse qui n'était pas embêtée par le système était ma femme, qui adorait ses cartes de sorts (faudrait que je lui bricole des cartes avec ses sorts V2, je lui avais promis :oops: ). Ces constatations correspondent à notre façon de jouer bien sûr.
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Re: [CR] Warhammer V3->V2 - Balades en Reikland

Message par Lotin »

La suite des CR, avec le récit d'une séance intermédiaire. De ces séances ou les joueurs vous surprennent. Reprise de leurs vieux dossiers en cours, enquête complémentaire. Oui à notre table, on aime prendre le temps ! C'est peut-être un peu moins dense que d'habitude ceci-dit (à peine plus de 2000 mots).
Spoiler:
JOURNAL DE H. VAN BAUMER
Ubersreik, le 4 Vorgeheim 2521

Nous sommes arrivés avant hier soir à Ubersreik et pour nous accueillir, Morrslieb était de retour, baignant la ville dans un infect brouillard verdâtre. Un présage peu engageant...

Comme lors de notre premier passage, nous nous sommes installés à l’auberge de la Lune Rouge. Au petit déjeuner, hier matin, évidemment il y avait les « excellentes saucisses de monsieur Fletcher ». Nous les avons soigneusement décortiquées et écrasées triant les petits bouts de viande et de gras, cherchant le moindre élément de couleur suspecte. Heureusement il n’y avait rien de tel. Nous en profitâmes pour demander à la serveuse des nouvelles de notre ami boucher : « oh ! vous le connaissiez ? c’est bien triste... il ne s’est jamais remis de la disparition de sa fille, vous savez. Il a traîné lamentablement pendant des mois et voici quelques semaines, on l’a retrouvé pendu chez lui. Ses boutiques ont été reprises par ses employés... au moins, nous pouvons toujours trouver ses excellentes saucisses ».
Pauvre homme ! Je ne crois vraiment pas qu’il méritait tous ces malheurs. C’est bien triste et franchement injuste. J’espère au moins que sa fille va bien... enfin autant que possible.

Nous finîmes notre repas rapidement et sans rien rajouter de plus. Il n’y avait pas grand-chose à dire de toute façon.
Notre première visite fut réservée à Lord Rickard von Aschaffenberg. Au manoir, c’est notre vieux comparse Hendrick qui nous accueillit avec un grand sourire. C’est agréable de revoir une tête amicale. Il nous fit traverser des couloirs interminables encombrés par une foule de serviteurs portant des montagnes de vêtements.
Lord Rickard, plus corpulent et jovial que jamais, nous retrouva dans un cabinet tout en boiseries précieuses, lourdes tentures et meubles délicats. Nous étions assez tendus dans ce décor opulent, c’est autrement plus impressionnant que le pavillon de Grünewald. La famille Aschaffenberg appartient clairement à la plus haute noblesse de notre Empire ; c’est un honneur et une chance de pouvoir compter sur un tel... protecteur. Je pense que le comte saisit notre trouble et essaya de nous mettre à l’aise en nous demandant de nos nouvelles comme si cela l’intéressait vraiment... Ceci dit, c’est peut-être le cas, c’est un homme très affable malgré sa position. Enfin, je ne sais trop qu’en penser !
Peu importe... il finit par nous expliquer que le problème pour lequel il avait besoin de nous concernait la vie politique de la cité. Ubersreik est une ville franche, mais cette situation n’est plus aussi avantageuse qu’elle pouvait l’être autrefois et, dans les temps chaotiques que nous traversons, un rattachement au Reikland, et donc à l’Empire, est de plus en plus d’actualité. Tout cela, nous le savions déjà, il en était déjà question lors de notre précédent séjour ici et même si nous n’avions pas spécialement prêté attention à ces histoires, il était difficile de les ignorer. Une question demeure et occupe tous les esprits ici : qui dirigera la ville ? C’est un poste important et les prétendants ne manquent pas. Evidemment, Lord Rickard est l’un d’eux et, si on en croit la rumeur, il est même très bien placé. Pourtant d’autres sont des concurrents très sérieux.
Il y a tout d’abord Manfred von Holzenauer qui appartient à la famille du comte électeur du Stirland. Nous nous sommes renseignés dans les archives de Verena après notre entrevue ; les Holzenauer sont une famille de vieille noblesse, mais sans terre – ils les ont perdues il y a des siècles au cour des guerres vampiriques – et, aussi, sans argent car, comme nous l’avons appris plus tard, l’actuel baron a de grosses dettes de jeu. C’est cependant un vétéran et c’est un atout par les temps qui courent. Siegfried von Saponatheim est aussi un rival de poids, même s’il n’est pas plus originaire de la ville que les Holzenauer. C’est une des plus riches familles de Boghenhafen qui serait visiblement liée à des guildes marchandes. Enfin, il y a Heissman von Bruner, qui est de la belle-famille même de Lord Rickard - c’est un cousin de son épouse Ludmilla. Là encore il s’agit d’une vieille famille de la noblesse dont plusieurs membres ont même servi directement l’Empereur. Toutefois, les rejetons douteux, comme celui qui avait disparu à Grünewald et les rumeurs persistantes sur des liens avec des sectes occultes ont grandement terni la réputation des von Bruner et, bien que Heissman lui-même paraisse irréprochable, l’affaire est très mal engagée pour lui.
Après avoir longuement exposé la situation politique, Lord Rickard expliqua qu’un bal masqué allait avoir lieu dans quelques jours chez le baron von Holzenauer. Tout le gratin d’Ubersreik serait présent, les grandes familles nobles, les représentants des cultes, des guildes et des autorités, sans compter quelques invités de marque de passage dans la cité. Je sais que ce genre de réjouissances revêt généralement une dimension politique, pour être plus exacte, je l’ai entendu dire. Cela fait partie des mœurs dans la haute société... Tous les prétendants à la future direction de la ville sont évidemment invités et cet événement pourrait s’avérer déterminant pour les départager. Il faudrait donc y faire bonne figure.
Le comte souhaitait donc que nous soyons présents afin d’assurer discrètement la sécurité et surtout de faire en sorte que rien ne dérape.
Il nous envoya chez son couturier personnel afin que nous ne dépareillions pas trop dans cette assemblée. J’en ai profité pour me faire tailler une nouvelle chasuble, dans de beaux tissus rouges, jaunes et oranges. Je pourrais ressortir mes belles bottes et avec un jupon et une chemise neufs, cela devrait faire l’affaire. Inutile de chercher à faire plus sophistiqué, je ne suis pas de ce monde, je n’arriverais qu’à me ridiculiser, donc autant me présenter dans une tenue de mage flamboyant, c’est la seule façon d’être à mon avantage.

Nous avons passé beaucoup de temps chez cet artisan qui nous prenait un peu de haut, mais comme nous venions de la part du Comte, il essaya de se contenir. Sur la fin, nous en avons même rajouté un peu, mais il n’y eu pas moyen de lui faire perdre son flegme.
Après ça, nous décidâmes de faire un petit tour au temple de Verena, comme je l’ai dit, nous espérions trouver quelques renseignements sur les familles des nobles en lice pour la direction de la ville. J’ai déjà exposé les rares résultats de nos recherches. Ensuite, nous avons voulu nous rendre à l’hospice de Shallya, espérant retrouver les prêtres qui avaient accompagné Anna Fletcher et que nous avions dû quitter aux portes d’Hugeldal. Nous avons été reçus par une nouvelle responsable et elle nous dit n’avoir aucune idée de ce qu’étaient devenus les frères et sœurs qui étaient partis à ce moment-là. Elle était arrivée depuis peu et ne connaissait rien de cette histoire. Cette absence de nouvelles nous inquiéta. Qui sait quelle mauvaise rencontre ont pu faire nos compagnons ? Les alentours d’Hugeldal n’étaient vraiment pas sûrs. Et pauvre Anna...

Nous avons ensuite été trainer autour de chez le docteur Narnscabber. La maison était fermée, le jardinet rempli d’herbe folle et plusieurs lourdes planches avaient été clouées sur les portes. Un voisin nous apprit qu’il n’avait pas vu le docteur depuis des mois mais qu’un homme d’une quarantaine d’années, avec de rares cheveux grisonnants mais de gros favoris, était venu il y a cinq ou six semaines, avait chargé une charrette avec des choses de la maison, mais il n’avait pas vu exactement quoi. Puis, une fois la charrette pleine, il avait cloué les portes avant de partir. Il n’avait aucune idée de qui pouvait être cet homme, il ne l’avait jamais vu et tout ce qu’il put rajouter c’est qu’il boitait un peu.
Où pouvions-nous trouver des informations sur un nécromancien ?
Nos pas nous conduisirent vers les jardins de Morr. Le prêtre reconnu notre petit groupe et ne s’étonna pas trop de nos questions étranges. Oui, il y avait eu de nouvelles profanations depuis notre dernière visite. Il y a environ un mois et demi, en une seule nuit, une dizaine de tombes ont été vidées de leur « contenu ». Mais plus rien ne s’était passé depuis. Cette profanation correspond à peu près à l’époque où la maison de Narnscabber aurait été visitée.
Nous lui demandâmes s’il y avait eu des décès bizarres ces derniers temps dans la ville. Le sombre prêtre sembla réfléchir un moment puis nous raconta un sordide drame familial qui remontait à peine à quelques jours. Un père de famille, apparemment sans histoire, avait tué un soir sa femme et ses enfants à coups de couteaux. Alertés par les cris, les voisins ont prévenu la garde et en arrivant les soldats ont trouvé le coupable, au milieu du sang des siens, un vrai carnage et lui en train d’essayer de se couper la jambe, il hurlait certainement de douleur mais aussi semble-t-il de terreur et dans son délire il parlait de tentacules. Il était tellement amoché qu’il fut conduit directement chez Shallya. Il n’est même pas sûr qu’il parvienne à survivre jusqu’à son exécution.

Il était déjà tard quand nous sommes retournés à l’auberge pour déjeuner. Nous avons écouté les conversations autour de nous. Il n’était question que du bal masqué et du futur dirigeant de la ville. Nous avons réussi à discuter avec l’aubergiste. Il était au courant de l’affaire du père de famille mais ne nous apprit rien de plus. Pas grand-chose d’autre à signaler. Il n’y avait plus de fantômes sans tête qui se baladait en ville, plus de disparition depuis celle de la fille du brave monsieur Fletcher. Ah si ! Une histoire ridicule d’un ratier qui disait s’être fait attaquer par une horde de rats sur les docks. Il était dans un sale état quand on l’a retrouvé et son chien avait été tué. « Il a même dit qu’un rat géant menait les autres vermines ! une belle cuite si vous voulez mon avis ! et il s’est certainement battu avec quelques autres ivrognes de son espèce. Voilà tout ».
L’aubergiste avait peut-être raison, mais les rats géants ne nous font plus vraiment rire depuis notre rencontre avec les skaven d’Averheim. Une petite enquête sur les docks, où l’agression avait eu lieu, semblait s’imposer. Hélas, nous ne trouvâmes rien, aucune rumeur supplémentaire sur des rats.

Sur les quais, nous croisâmes des gardes. Nous essayâmes de discuter des rats mais ils ne firent que nous rire au nez. Comme ils semblaient d’humeur plutôt loquace – je pense qu’ils avaient dû faire un petit détour par une taverne – nous en profitâmes pour engager la conversation, parlant de choses et d’autres. En revanche, je ne sais trop quelle idée stupide nous traversa l’esprit, mais nous évoquâmes le docteur Narnscabber et ils réagirent de manière assez inattendue en envoyant l’un d’eux dans la maison pour l’inspecter. Et ce qu’il y découvrit aurait pu nous couter très cher... En effet, le soldat tomba sur six cadavres en état de décomposition avancée, couverts de terre et fit immédiatement le rapprochement avec les tombes profanées au jardin de Morr. Nous dûmes expliquer qu’à l’époque de cet profanation nous n’étions pas dans la ville, mais à Averheim. Nous étions revenus à Ubersreik seulement la veille à la demande du Comte von Aschaffenberg qui était un de nos employeurs réguliers. Le chef des gardes sembla nous croire et nous dit qu’il allait envoyer des gens de Sigmar pour purifier la maison. Il ajouta que nous ferions mieux de ne pas faire de vague pendant notre séjour ici, qu’il nous avait à l’œil. Finalement, nous avons eu de la chance de nous en sortir aussi facilement.
Au final, nous n’avons rien appris sur les quelques évènements bizarres survenus dans la ville pendant notre absence. Un complice de Narnscabber a dû revenir pour finir ses sales besognes, mais il semble peu probable que nous puissions en apprendre plus.
Je pense que nous allons suivre le conseil du garde et rester tranquillement à l’auberge jusqu’au bal qui aura lieu dans trois jours.
Je suis toujours en cours de rédaction de mon gros scénario de Grenzstadt, mais pas évident entre le taf et les préparations de scénars pour la campagne. Ca avance mais au ralenti.

La prochaine séance devrait voir l'équipe terminer le livre II de The Enemy Within et régler leurs histoires à Middenheim.
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Lotin
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Re: [CR] Warhammer V3->V2 - Balades en Reikland

Message par Lotin »

CR des deux séances dédiées au scénario The Edge of The Night. Un très bon moment autour de la table, beaucoup de choses à faire (le danger peut être d'avoir un groupe un peu passif ou tétanisé par les enjeux), des pnj en veux-tu en voilà.
En spoiler, car c'est un peu long.
Spoiler:
JOURNAL DE H. VAN BAUMER
Ubersreik, le 8 Vorgeheim 2521


C’est hier que le fameux bal masqué a eu lieu. Manfred von Holzenauer n’est pas originaire de la ville et il n’y possède donc aucun bien immobilier. C’est donc devant un grand manoir qu’il loue à un riche bourgeois de la ville que nous nous sommes retrouvés, peu avant l’heure dite.

Le quartier était complètement bouclé et quadrillé par des gardes, car les personnages les plus importants de la ville allaient tous être présents ce soir. Pour arriver jusque-là, nous avions dû montrer nos invitations à plusieurs patrouilles et chaque fois les soldats nous avaient laissés passer en nous jaugeant, à la fois incrédules et envieux.
Devant le manoir, il y avait déjà des carrosses qui repartaient après avoir déposé leurs occupants. Près d’une porte cochère, plusieurs nains déchargeaient des tonneaux de bière sous l’œil attentif d’un autre nain, richement vêtu et avec un casque doré et clinquant sur la tête.
A 7 heures pile, arrive une double garnison de soldats de la ville, avec deux officiers, un homme et une femme, en tenue de parade. Seuls ces derniers entrèrent tandis que les gardes se dispersèrent autour de la demeure.

Nous finîmes par nous approcher de l’entrée et tendre nos invitations au majordome. Comme nous franchissions le seuil, il annonça « les Loups de Grünewald* » ! Autant dire que notre entrée ne fut pas discrète et plusieurs personnes déjà présentes tournèrent la tête pour nous regarder passer. Nous n’en menions vraiment pas large.
Un homme aux cheveux coupés très courts et à l’allure martiale s’approcha de nous en souriant ; il était déguisé en homme des bois, avec un costume couvert de plumes. Il était talonné par une femme en arme, à la mine peu avenante, qui elle n’était pas déguisée (elle portait seulement un loup), nous comprîmes immédiatement qu’il s’agissait d’une garde du corps. Et l’homme n’était autre que le baron von Holzenauer qui tenait à nous souhaiter personnellement la bienvenue. Il nous serra même chaleureusement la main, ajoutant qu’il avait hâte d’entendre nos histoires. Je dus bredouiller que cela promettait d’être une belle soirée et que nous étions ravis d’être là. Mes compagnons étaient encore plus mal à l’aise que moi, surtout Grunilda qui avait fait l’effort de troquer son armure contre une robe et qui ne savait absolument pas comment se tenir. La pauvre !
Heureusement pour nous, un nouvel invité entra et le baron pris congé pour aller l’accueillir. Nous nous calâmes dans un coin pour observer les gens présents.
Dans la galerie qui prolongeait l’entrée, il y avait deux hommes à la mine peu avenante, déguisé en homme bête pour l’un et en truite pour l’autre (oui, oui, avec un masque en forme de poisson !). Je crois que l’un d’eux était le Margrave von Mackensen.
Le maître de la guilde des marchands, Alfred Kardstadt fit son entrée. Il portait un costume tout à fait extraordinaire : vêtu d’un bel habit aux couleurs de la ville, il portait sur le visage un masque représentant l’un des plus grands ponts d’Ubersreik et la tour qui le surmontait. Le nain que nous avions aperçu à l’extérieur était en grande discussion avec l’un de ses congénères exhibant une côte de maille en or et un masque représentant le Dieu Grugni. Un autre invité discutait avec les deux capitaines qui était entrés juste devant nous ; il était déguisé en faucon.

La salle où nous nous trouvions était très grande. De petites tables étaient disposées sur tout le pourtour de la pièce et une armada de serviteurs apportaient des plateaux chargés de victuailles de toutes sortes et de boissons.
A peine étions-nous installés qu’arriva Heissman von Bruner, vêtu de bleu avec un masque représentant un sanglier. Juste derrière lui, Lord Rickard et de son épouse Ludmilla furent annoncés. Tous deux étaient particulièrement élégants et portaient des costumes assortis, noirs et argent, lui casqué et elle avec un loup ouvragé sur une tige. Ils formaient vraiment un beau couple à l’air très complice ; on dit qu’il s’agit d’un mariage d’amour, ce qui est rare dans notre monde et encore plus chez les aristocrates. En revanche, il y avait une tension latente entre Aschafenberg et Bruner : les deux semblaient respecter une distance fixe entre eux, même leurs regards évitaient de se croiser.
Lord Rickard alla remercier notre hôte et échangea quelques mots avec certains invités puis vint nous saluer. Il était en train de nous présenter à son épouse lorsqu’on annonça Maximilien von Aschafenberg (qui est un neveu de lord Rickard) et qu’un silence soudain se fit dans la salle. Occupé à discuter, nous ne l’avions pas vu entré et c’est avec effarement que nous aperçûmes un jeune homme avec un sourire goguenard et le regard déjà brouillé probablement par une forte dose d’alcool, vêtu aux couleurs de la famille von Bruner et avec un grand tentacule à la place d’un des bras. Je crus que Ludmilla allait défaillir ; Lord Rickard devint blême tandis qu’Heissman von Bruner devenait écarlate. Visiblement très content de son effet, le jeune frimeur promenait sa mine satisfaite parmi l’assistance. Les conversations reprirent lentement et quelques rires fusèrent.
« Fêtes quelque chose, s’il vous plait » nous intima lord Rickard, tandis que, du coin de l’œil, nous pouvions observer avec horreur que son imbécile de neveu s’avançait vers von Bruner. Il fallait à tout prix éviter un esclandre. Lars et moi nous faufilâmes jusqu’à lui au milieu des invités. Je commençais à focaliser mon énergie, hors de question que je me rate ! Lars lui saisit le bras avec un grand sourire et nous l’attirâmes à l’écart aussi vite que possible pour qu’il n’ait pas le temps de réagir ; je posais ma main sur son autre bras... il s’endormit comme un bébé, j’ai rarement été aussi efficace sur un sort de sommeil. Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus discret, mais bon... Nous le trainâmes hors de la salle et vers l’escalier où nous le confiâmes à des serviteurs. « Mon seigneur se sent fatigué. Pouvez-vous lui trouver un endroit où il pourra s’allonger ? ». Ils embarquèrent le jeune homme endormi, qui sentait assez l’alcool pour rendre cette invention tout à fait plausible.

De retour dans la grande salle de bal, quelques personnes nous lancèrent des regards curieux. Personne n’était dupe et, sans doute, cet idiot avait-il réussi à jeter le trouble. Mais l’affront s’arrêtait là et très vite de nouveaux arrivants focalisèrent l’attention.
Vers 19h30, Siegfried von Saponatheim fit une entrée remarquée : déguisé en chasseur avec un masque en forme de tête de cerf, affublé de bois qui passait tout juste sous les portes, il était accompagné par une dame d’un certain âge mais avec beaucoup d’allure, vêtue d’une austère tenue de veuvage, elle arborait un masque aussi démesuré que celui de son fils et représentant une comète à deux queues.
Plusieurs personnes s’approchent de nous en nous demandant de raconter comment nous avons mis en déroute les hommes-bêtes au pavillon de chasse de Grünewald. Nous nous lançons dans un récit en évitant toute allusion aux serviteurs du chaos et à leurs tentacules, inutile d’en rajouter. Sans trop en faire pour que cela reste crédible, nous nous efforçâmes de présenter le rôle de Lord Rickard sous son meilleur jour...

Les invités continuèrent d’affluer. Tous ceux qui occupent une place dans la vie de la cité, tous les nobles, les riches, les prêtres, les lettrés... Certains portent des costumes tout à fait extraordinaires. Cela prendrait des heures de tout détailler !
Johann Brass le maitre de la guilde des forgerons exhibait un déguisement et un maquillage qui le faisait ressembler à une statue de bronze. Christopher Engel, un mage gris, portait la robe de son ordre et un masque surprenant qui changeait tout le temps de couleur. J’aimerais bien savoir faire ce genre de chose, c’est parfaitement inutile mais c’est marrant !
Un nobliau du nom de Florian Pfeifraucher était déguisé en faune, un costume très réussi. Marianne Herlicht, la jeune prêtresse de Shallya, portait une belle robe blanche et une colombe voletait autour d’elle venant de temps à autre se poser sur son bras. Les prêtres en général n’avaient pas fait preuve de beaucoup d’originalité, chacun affichant les attributs de leur culte ou de leur dieu : le prêtre de Morr, annonçait comme le « Maitre des morts » avait sa robe noire et un masque en forme de crâne ; le Haut-prêtre de Verena portait un casque et une lance semblable à ceux de la déesse, sur sa robe étaient brodées une chouette et une balance. Le prêtre de Sigmar lui n’était pas déguisé du tout.
Parmi les invités les plus prestigieux, je citerais seulement un Bretonnien de forte carrure, Jean-Luc de Cadent, duc de Grenouille, représentant du Haut-Roi de Bretonnie et même une ambassadrice elfe Lorith Silverleaf. Je crois que c’est la première fois que j’en voyais une d’aussi près : c’était une créature vraiment étrange, pas vraiment belle selon des critères humains (trop grande et trop maigre) mais il émanait d’elle une telle aura ! Sa magnifique robe, blanche brodée d’argent, semblait se mouvoir autour d’elle comme si le vent la faisait onduler, mais il n’y avait pas le moindre courant d’air ! Klueber et Lars faillirent se décrocher la mâchoire et toutes les dames de compagnies se mirent à chuchoter rageusement sur son passage.

Mais c’en est assez de la chronique mondaine car la soirée a également été émaillée de nombreux imprévus et d’incidents avant de sombrer irrémédiablement dans le plus complet cauchemar.
Le premier accroc, que j’ai décrit plus haut, concerna les frasques de Maximilien von Aschafenberg. Mais dès le début de la soirée, nous entendîmes de l’agitation à l’extérieur et le nain casqué sortit comme une bombe. Grunilda le suivit et en revenant elle nous apprit que le bruit courait qu’un convoi transportant de la bière pour la soirée avait été attaqué et intercepté par un mutant. Un peu plus tard, des éclats de voix à l’extérieur nous alertèrent. C’est Lars qui sortit : il s’agissait de plusieurs nains qui venaient faire un scandale disant qu’ils avaient prêté de l’argent à Holzenauer qui tardait à les rembourser préférant visiblement les dépenser sans compter dans l’organisation de fêtes. Lars réussit à les convaincre de revenir à une autre fois. Ensuite, c’est Maximilien qui refit surface et qui ne trouva rien de mieux à faire que d’aller carrément bousculer von Bruner. Cette fois, nous nous interposâmes de justesse. Je réussis à rendormir et cette fois nous l’amenâmes dehors pour le confier au cocher de Lord Rickard afin qu’il le ramène directement chez lui.

La soirée avançant, les esprits commencèrent à s’échauffer. Klueber assista à une altercation entre le jeune noble déguisé en faune et la prêtresse de Shallya, il semble qu’il ait eu un comportement un peu déplacé, sans doute à cause de l’abus de vin ; il fut très vite éloigné par des serviteurs.
Plus tard, nous surprîmes un domestique en train de mettre une poudre dans un verre destiné à Lord Rickard. Après l’avoir intercepté, nous le conduisîmes dans une pièce de service à l’écart de la foule. Il ne fut pas très difficile de lui faire avouer qu’il faisait partie de la maison des Saponatheim et que c’était son maître qui lui avait demandé d’agir ainsi. Inutile de faire plus de bruit que nécessaire autour de cet incident. Lord Rickard nous avait demandé de faire en sorte que tout se passe bien il fallait toutefois que nous restions attentifs. Nous nous séparâmes pour investir les différentes salles où se déroulaient les festivités.
Klueber entendit des aboiements de chiens à l’extérieur et sortit faire un tour dans les jardins. A peine quelques minutes plus tard, il revint avec l’air inquiet. Il avait aperçu une maigre silhouette, sautant depuis un arbre sur le mur et grimpant rapidement avant de se faufiler par un soupirail qui devait certainement aboutir dans les cuisines ou le cellier. Grunilda et lui se précipitèrent dans cette direction. En entrant dans le cellier, ils virent à nouveau la silhouette juste avant qu’elle ne s’enfonce dans le puits. Mais quand ils se penchèrent à la margelle, l’individu avait complètement disparu. Toutefois, un fort relent d’eau croupie se dégageant de là, ils en déduisirent qu’un tunnel devait relier ce puits et le réseau d’égouts de la ville. Avec des planches et des caisses ils bouchèrent l’ouverture du puits. Puis, observant attentivement le sol en terre battue, ils repérèrent de petites empreintes de pas menant jusqu’aux barils de bières entreposés contre un mur. Deux était vides, mais le troisième était encore plein. Des piétinements devant les tonneaux ne pouvaient signifier qu’une chose, la bière avait été trafiquée et il y avait fort à parier que ce n’était pas pour en améliorer la qualité. Notre naine, qui ne fait jamais dans la dentelle, explosa les barils à coups de pied. Je pense que cela dût tout de même lui coûter de gaspiller ainsi de la bière...
Pendant ce temps-là, Lars et moi qui étions restés près du hall assistions à une scène assez étrange. Un homme fit irruption dans l’entrée qui avait été désertée par le majordome, tous les invités devant désormais être présents. Cet énergumène portait des vêtements en lambeaux, son torse nu et ses bras étaient couverts de cicatrices, d’ecchymoses et de lacérations. Ce n’était visiblement pas un déguisement et on avait mal, rien qu’en le regardant ! J’avais déjà vu des flagellants dans des processions à Altdorf, mais dans ce contexte, une telle apparition était parfaitement incongrue. En entrant, il jeta un regard dément sur l’assistance et, voyant l’invité déguisé en homme-bête se précipita sur lui en brandissant son fouet. Mais nous fumes plus rapides et, le ceinturant, nous le traînâmes dehors, où nous le confiâmes à des gardes.
Un peu plus tard, le sanglier empaillé dans le hall se mit à bouger, puis à courir au milieu des invités. Cela occasionna une belle panique. Il fut étonnement facile de l’arrêter en lui envoyant une dague : il se dégonfla comme une baudruche. L’aura de magie qui l’entourait me permit immédiatement de remonter jusqu’au mage gris qui, de toute façon, ne se cachait pas, riant de bon cœur de sa plaisanterie. Passant près de lui, je lui suggérai de ne pas trop s’amuser à ce genre de tour ; plusieurs personnes avaient été bousculées et avaient failli tomber, ce n’était pas vraiment le lieu le plus approprié. Je crois que mes avertissements le firent encore plus rire ! D’ailleurs, plus tard dans la soirée il recommença son manège avec le sanglier et même avec une écharpe en fourrure de renard que portait une dame, ramenant la bête à la vie. Cette fois, dépassant les bornes, il fut raccompagné dehors par les gens de notre hôte.

La soirée était déjà bien avancée, lorsqu’une querelle éclata entre le Duc de Grenouille et un jeune noble insolent qui s’était moqué de lui pour je ne sais quelle raison. Les Bretonniens sont susceptible et ont visiblement le sang chaud car aussitôt le Duc le provoqua en duel. Un petit groupe se forma autour des deux hommes qui se dirigèrent vers les jardins. A l’extérieur ; il faisait nuit et la maudite Morrslieb flottait dans le ciel dardant ses sinistres rayons verdâtres. Désormais, je ne peux plus sortir lorsque cette lune parait sans ressentir encore de vives brûlures dans le dos, là où les lames de malepierre m’ont frappée. Je restais donc en retrait, près de la porte, observant la scène de loin. L’affaire fut assez rapide d’ailleurs, le duc étant apparemment une fine lame, il sortit vainqueur sans la moindre difficulté. Il blessa légèrement son adversaire, mais assez cependant pour faire couler son sang. Or, exposé à la malsaine lumière de Morrslib, le sang se mit à fumer. Le Duc resta interdit, le blessé se mit à hurler et tout le monde revint à l’intérieur aussi vite que des lapins surpris dans une clairière.
Klueber avait profité de la sortie des invités pour refaire un petit tour dans le jardin afin de rechercher quelques traces de cette silhouette aperçue plus tôt. Il réussit à retrouver sa piste et monta jusque sur le toit. Mais, en furetant, c’est une découverte bien plus macabre qu’il fit : sous des branchages, dans un coin un peu à l’écart, il trouva le cadavre du jeune homme déguisé en faune. Il avait reçu plusieurs coups de couteau ou de dague. Nous prévînmes discrètement les capitaines de la garde qui étaient présents à la soirée.

Il y eut encore plusieurs incidents : un des invités en train de prendre du bon temps avec une servante dont le mari finit pas débarquer (on se serait cru revenus à l’auberge des trois plumes), un début d’incendie dans les cuisines...
Mais l’apothéose était pour minuit. Des projectiles traversèrent les fenêtres, les vitres volèrent en éclats et les pièces furent envahies par de la fumée suffocante. Les invités se précipitèrent à l’extérieur et nous prenions le même chemin, lorsque nous entendîmes d’affreux cris de douleur et de terreur. A peine sortis, les gens étaient assaillis par un étrange mal et se tordaient en abominables convulsions sous la lumière de Morrslieb et déjà nombreux étaient ceux qui rentraient malgré l’odeur âcre qui régnait à l’intérieur mais qui semblait moins dangereuse. J’avais les yeux qui pleuraient et ma gorge me piquait, mais rien qui ne soit insurmontable. Il fallait retrouver le comte von Aschafenberg et sa femme ; nous avions essayé de garder toujours un œil sur eux pendant la soirée, donc en dépit de la cohue nous les repérâmes assez facilement et en même temps nous remarquâmes plusieurs ombres se déplaçant rapidement et d’un pas assuré très différents des hôtes affolés. Deux d’entre nous escortèrent Lord Rickard jusqu’à l’étage pendant que les autres commençaient à poursuivre les ombres. Nous réussîmes à les intercepter, ils attaquèrent sans sommations et nous ripostâmes. Bien qu’évoluant au cœur d’un épais brouillard, il ne fut pas difficile de reconnaitre des skavens et nous fûmes sans pitié. Ma dernière rencontre avec ces affreuses créatures s’était soldée par de graves blessures, encore cuisantes et ceux-là allaient payer pour leurs congénères. Un pourtant, nous échappa et s’enfuit par le puits : la fermeture improvisée par Grunilda et Klueber n’avait pas fait long feu...

La descente dans le puits était facile, plusieurs pierres étant disposées en saillie ; un peu au-dessus du niveau de l’eau, un trou s’ouvrait dans la paroi. Le skaven et Grunilda pouvaient y tenir debout, mais pour Lars, Klueber et moi, la progression était un peu plus lente, mais une fois dans les égouts, ce fut plus facile. Il parvint à nous distancer, mais pas à nous semer. Comme à Averheim, les conduits d’égouts débouchaient sur des salles souterraines plus grandes et les skavens s’y étaient installés. Nous dûmes éliminer plusieurs skavens « normaux » (enfin, pour autant que ces abominations puissent être qualifiées ainsi) ; chaque fois que nous en tuions un, son corps se décomposait en quelques minutes. Nous avancions au fur et mesure, poursuivant les fuyards et arrivant dans de nouvelles salles. A un moment, un skaven géant, mesurant deux à trois fois ma taille, nous tomba dessus. Là, ce fut un peu plus compliqué, mais je crois que nous n’avions jamais été aussi efficace : entre la rage de tuer ces monstres et, avec l’habitude, une bien meilleure coordination de nos attaques, nous nous sentions pratiquement invincibles. Le dernier homme-rat était un sorcier, manipulant l’épouvantable magie du chaos. Lui aussi nous donna un peu de fil à retordre, mais il mourut et disparut comme les autres.

Une fois débarrassés des créatures, nous fouillâmes leur tanière, mais à part de la boue et des immondices il n’y avait rien. Nous rebroussâmes donc chemin jusqu’au manoir. Nous devions être bien pitoyables à voir lorsque nous émergeâmes du puits. Ma nouvelle robe est dans un sale état je vais devoir la laver plusieurs fois avant d’effacer l’odeur des égouts et de la saleté des hommes-rats et je ne parle même pas de mes bottes !
Lord Rickard sembla cependant content de nous revoir. Plusieurs personnes avaient été blessées et certaines même très gravement dans l’attaque ; néanmoins, une bonne partie des invités avait réussi à trouver refuge à l’étage avant que la garde n’arrive à leur rescousse. Le calme semblait revenu dans le quartier, néanmoins nous préférâmes raccompagner nous-même le comte et son épouse.

Nous nous en sortons avec très peu de dommage et quelques jours de repos devraient nous remettre sur pied. Je pense que nous avons réussi à nettoyer la ville de cette vermine. Plusieurs personnes nous ont interrogées sur ce que nous avions vu, mais le nom de « skaven » les a laissés incrédules. Comme à Averheim, on considère qu’il s’agit d’une légende et que ces bêtes n’existent pas et, les corps disparaissant systématiquement, nous n’avons aucune preuve.

Cela commence tout de même à être très inquiétant. C’est la seconde ville où nous rencontrons ces monstres et ce sont deux cités assez éloignées.
Je prie pour que la contamination s’arrête là.
* Les personnages se sont préparés pour le bal masqué et se sont tous achetés un masque de loup. Grünewald, est le pavillon de chasse du scénario œil pou œil joué il y a presque deux ans irl maintenant.
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Re: [CR] Warhammer V3->V2 - Balades en Reikland

Message par Lutain »

Toujours aussi sympa.ces CR ! Pas encore lu The Edge of Night, hâte d'en connaître la suite du coup !
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Re: [CR] Warhammer V3->V2 - Balades en Reikland

Message par Lotin »

Ca a pris du temps mais la suite des CR arrive... Le texte qui suit est la première partie du CR dédié à The Mirror of Desire :
Spoiler:
JOURNAL DE H. VAN BAUMER
Ubersreik, le 13 Vorgeheim 2521

Avant de quitter Ubersreik, une dernière mission nous attendait et, après de nouvelles péripéties, elle s’est conclue d’une manière pour le moins… inattendue.

Après que nous l’ayons reconduit chez lui, le comte von Aschafenberg nous avait demandé de revenir le voir quelques jours plus tard, car il avait encore une tâche à nous confier. Evidemment, il n’était pas question de nous défiler et le 11, au petit matin, nous nous présentions à son manoir. Le majordome commence à bien nous connaître et c’est sans la moindre difficulté qu’il nous fit entrer et nous conduisit jusqu’au bureau de son maître.
Vêtu de rouge, le col ouvert et les cheveux en désordre, Lord Rickard était assis à sa table de travail. Lorsque nous entrâmes il nous adressa un large sourire et, face à lui, c’est avec surprise que nous reconnûmes Heissman von Bruner. Les jambes croisées et confortablement installé dans un fauteuil, ce dernier n’avait plus l’air fâché à cause de l’attitude particulièrement désobligeante de Maximilien von Aschafenberg lors du bal, ou en tout cas, il n’en laissait rien paraître et semblait rendre à notre hôte une visite tout à fait courtoise.
Le comte se leva pour nous accueillir avec sa bonhommie habituelle ; il commença par demander comment nous allions et si nous nous étions bien remis après l’attaque et notre aventure souterraine. Puis il nous présenta à son « cousin ». Le comte von Bruner pourrait être décrit comme l’opposé total de Lord Rickard : grand et sec, avec des traits sévères et une tenue sombre et stricte. C’est lui qui prit rapidement la parole pour nous expliquer notre mission.
Il nous expliqua qu’il avait un fils, Léopold, un jeune homme sans histoire et bien éduqué, appelé un jour à reprendre la tête de la famille Von Bruner. Il était désormais en âge de se marier, mais n’avait pas encore trouvé chaussure à son pied. Or, voici que depuis quelques semaines, il s’était entiché d’une jeune fille de la ville, noble, certes, mais d’une lignée bien modeste par rapport à la grande aristocratie d’Empire à laquelle appartiennent les von Bruner. Comme lord Heissman racontait cela, je ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil à Lord Rickard qui était soudainement bien silencieux. Il est de notoriété publique que les Aschafenberg n’appartenait pas non plus à ces hautes sphères lors de son union avec Ludmilla von Bruner ; parler de mésalliance serait peut-être exagéré, mais il s’agissait bien d’un mariage d’amour qui ne se fit clairement pas à l’avantage des von Bruner. Bien sûr, la position de Lord Rickard a favorablement évolué depuis, mais apparemment un certain malaise demeure.
Pour en revenir à Léopold, aujourd’hui donc, comme sa tante, le voilà qui revendiquait le droit de se marier par amour. L’heureuse élue se nommait Esméralda von Fenstermacher et sa famille de la vieille noblesse d’Ubersreik aurait subi ces dernières années de sérieux revers de fortune. Etrangement, cette situation n’a pas découragé les prétendants et la jeune Esméralda avait récemment été l’objet de l’attention de plusieurs autres jeunes hommes de bonne famille. Léopold n’était donc pas le seul et parmi ses rivaux se trouvait… Maximilien von Aschafenberg ! c’est Lord Rickard qui lâcha cette information avec un petit rictus qui montrait bien que cela ne lui plaisait pas plus qu’à son « cousin ». Ce dilettante prétentieux que nous avions vu à l’œuvre au bal déclarait également être amoureux de la jeune fille. Parmi les autres prétendants, deux semblaient tout aussi sérieux : il s’agissait du fils du chef de la Guilde des Marchands, Thomas von Karstadt et d’un élève officier du nom de Gutrie von Hamastradt. Les deux comtes nous expliquèrent qu’ils n’avaient pas réussi à faire entendre raison à leurs rejetons et que l’idéal serait que la jeune fille renonce d’elle-même ou qu’elle favorise un des deux autres prétendants. Ils insistèrent sur l’absolue discrétion qui devait entourer notre intervention. Après qu’ils nous aient fournis d’autres petites informations comme l’adresse de la famille Fenstermacher, nous prîmes congés.

Comme le majordome nous reconduisait, nous fûmes arrêtés par la comtesse Ludmilla. « Je sais ce que mon époux et mon oncle vous ont demandé ». Comme nous faisions mine de ne pas comprendre elle poursuivit : « Si Léopold (ou Maximilien d’ailleurs) aime vraiment cette jeune fille, rien ne doit s’opposer à leur union. L’amour véritable doit triompher. Les autres finiront bien par s’en accommoder. N’allez pas à l’encontre de cela, s’il vous plaît ! »
Elle parlait avec conviction. Elle avait été à la place de Léopold, autrefois, et elle avait tenu bon. Il était clair qu’elle ne l’avait pas oublié, contrairement à son mari… « si vous aidez l’amour véritable, je vous promets de tout faire pour que vous soyez récompensés ». Elle tourna le dos et disparut dans un couloir avant que nous ayons pu dire le moindre mot.

Un choix délicat se présentait donc à nous. Satisfaire les uns reviendrait immanquablement à décevoir l’autre et vice-et-versa

Nous choisîmes de commencer par enquêter sur la jeune fille en nous rendant à la demeure des Fenstermacher. Elle se situait dans un des quartiers résidentiels plutôt huppé de la ville, mais la maison n’était pas en très bon état, les portes et les fenêtres auraient eu besoin d’un bon coup de peinture. Les hautes grilles qui entouraient la propriété et le grand portail étaient rouillés. Enfin, le jardin, bien que correctement entretenu, était peu fleuri et faisait pâle figure au milieu des luxuriants parterres voisins. On sentait bien que la famille n’avait plus trop les moyens de maintenir les apparences ; dans ces milieux c’était très mauvais signe…
Le plus simple pour commencer était d’interroger les domestiques plus accessibles et généralement plus loquaces. Nous essayâmes de nous renseigner sur leurs habitudes à la taverne la plus proche. Nous apprîmes qu’ils étaient bien des clients réguliers mais qu’ils venaient plutôt le soir. En attendant, il nous parut utile de monter un petit stratagème : j’allais me présenter à la maison et essayer de me faire embaucher comme garde du corps. Comme j’approchais de la maison, je vis un jeune homme avec un visage encore enfantin et de riches vêtements, accrocher des deux mains aux grilles, regardant vers la maison, il semblait réciter une litanie en forçant sa voix, ce qui rendait ses paroles peu compréhensibles. Il avait amené un petit siège et un luth qui étaient posés sur le trottoir derrière lui. Quand je m’avançais vers lui, il ne parut pas m’apercevoir. Je compris qu’il déclamait une poésie, avec de mauvaises rimes et où les mots « amour » et « véritable » revenaient régulièrement. Je continuais d’avancer quand il se retourna enfin vers moi, je fis mine de l’applaudir et je louais son talent ; je l’encourageais à me parler de l’objet de tant de belles attentions. Alors, visiblement ravi de pouvoir raconter sa passion, il saisit le luth et se mit à me parler béatement de son Esméralda. C’était un spectacle affligeant, il était bien plus pitoyable que charmant ! Si c’est ça tomber amoureux, Verena, me préserve de tomber un jour aussi bas… je mis un peu de temps avant d’arriver à faire dire son nom de ce garçon ridicule : c’était Léopold. Il avait l’air complètement subjugué et son regard était perdu, dans le vague. Je finis par m’éloigner et il ne sembla même pas remarquer que j’étais partie, continuant à proclamer ses vers naïfs tout en jouant les trois mêmes accords.

Quand je frappais à la porte, ce n’est pas un majordome, mais plus vraisemblablement un jardinier qui vint m’ouvrir. Je lui sortis le baratin que nous avions prévu et il fit appeler le maitre me laissant sur le seuil. Lord von Fenstermacher ne me fit pas entrer non plus, c’était un petit homme aux cheveux gris avec de profondes cernes sous les yeux. Je refis le même discours, proposant mes services en tant que garde du corps, expliquant que j’étais habituée à escorter des jeunes filles et que j’avais notamment était au service de la Gavin Clothilde von Alptraum à Averheim. Il me regarda d’un air méfiant et me demanda pourquoi je pensais qu’il put avoir besoin de mes services. Je répondis qu’en arrivant en ville je m’étais simplement renseignée sur les bonnes familles avec de jeunes filles ou dames susceptibles d’être intéressées… Il ne sembla pas très convaincu mais me répondit que sa fille avait déjà une gouvernante pour lui tenir lieu de chaperon et qu’ils n’avaient nul besoin de personne comme moi, puis il me claqua la porte au nez. Je repartis donc sans avoir appris grand-chose…

En attendant de pouvoir interroger les domestiques le soir, nous décidâmes de chercher à rencontrer les autres prétendants, en commençant par l’élève officier. A la caserne, on nous dit que nous pourrions le trouver à la taverne des « Armes de l’Artilleur ». Gutrie von Hamastradt est un pimpant futur officier, avec une belle allure, des bras musclés et d’épais cheveux blonds, le genre à faire tourner les têtes des filles qui le croisent. Entre Léopold et lui, à la place d’Esméralda, j’aurais vite fait mon choix… D’ailleurs lui aussi semblait bien mordu, mais dans un autre style : il nous expliqua que pour prouver son amour à la jeune fille il avait décidé de partir le soir même dans les égouts à la chasse au karg et de lui rapporter sa tête. Le karg n’existe pas, bien sûr… encore qu’on dise la même chose des skavens et on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise rencontre surtout dans les égouts, nous le savons bien. Rapidement, il sympathisa avec Klueber et celui-ci lui proposa de partir avec lui pour l’aider dans ses recherches, ce qu’il accepta sans hésitation et il nous offrit même une tournée pour fêter ça !
Nous nous rendîmes ensuite chez Maître von Karstadt, de la Guilde des Marchands, pour faire la connaissance de son fils, Thomas. Il ne fut guère difficile d’obtenir une entrevue. Le jeune homme, un peu plus âgé que ses rivaux mais au physique peu avantageux, nous reçut dans un beau bureau avec une table et des étagères de bois sombre et de lourds rideaux aux fenêtres. Il commença par nous toiser longuement, ce qui eut pour effet de nous mettre mal à l’aise mais il y a fort à parier que c’était le but recherché… toutefois, il évitait de croiser nos regards et il se révéla dès ce premier abord comme un personnage fourbe. Pourtant nous ne rencontrâmes aucune difficulté quand il s’agit de lui faire parler d’Esméralda. Il se vanta de lui avoir acheté de belles et surtout très chères robes qu’il avait fait venir de Marienburg. Malheureusement, il n’avait jamais été livré et il nous demanda de lui rendre service en allant chercher ces cadeaux, nous offrant deux couronnes de plus pour tuer le marchand qui avait cherché à l’arnaquer. Nous acceptâmes, mais avec la ferme intention de seulement nous préoccuper de récupérer des robes. Ainsi il pourrait les lui offrir et marquer des points auprès de la jeune fille.

Il nous apparut très vite que le plus simple serait qu’Esméralda choisisse Gutrie ou Thomas, donc, nous devions les aider dans leurs tentatives de séductions. Cela satisferait d’une part Lord Rickard et lord Heissman, sans pour autant contrarier la romantique comtesse Ludmilla. Léopold et Maximilien se feraient une raison et tout rentrerait dans l’ordre. Et dans cette histoire, toutefois, Gutrie nous paraissait autrement plus sympathique que Thomas. Néanmoins nous fîmes tout notre possible pour retrouver le marchand de robes, un certain Kreiss Malric. Lorsque nous lui demandâmes des explications sur cette affaires, celui-ci nous expliqua qu’en réalité il avait bien livré les robes et donc fait sa part du contrat, mais qu’il attendait encore le règlement ; il nous montra même des documents attestant de la livraison. Puis il nous dit avoir fixé un ultimatum à Thomas et que s’il n’avait toujours pas de nouvelles, dans deux jours il irait porter réclamation auprès de son père, le chef de la guilde des marchands qui était par ailleurs renommé pour son impartialité. Nous lui recommandâmes de changer de logement, d’être aussi discret que possible et d’éviter de rester seul car « la ville n’est pas sûre, faites attention… »
Cette rencontre nous conforta dans l’idée de favoriser plutôt Gutrie ; et pour achever de nous convaincre, comme nous repassions devant chez les Fenstermacher, nous vîmes des serviteurs en train de livrer de grandes malles à vêtements.

Klueber nous quitta pour aller retrouver Gutrie et l’épauler dans sa chasse souterraine, pendant que Grunilda, Lars et moi nous rendions comme prévu, à la taverne la plus proche. Là, nous trouvâmes plusieurs des domestiques de la famille Fenstermacher. Nous apprîmes bien peu de choses : tout d’abord, Esméralda était très attachée à sa gouvernante, une certaine Hilda, qui s’occupait d’elle depuis son enfance et particulièrement depuis le décès de sa mère. Ensuite, l’un des rares endroit où la jeune fille se rendait en ville, toujours accompagnée par sa gouvernante, était un salon de thé, particulièrement apprécié par les dames de la bonne société.
Nous passâmes le reste de la soirée à faire le tour des bars et tavernes de la ville à la recherche de Maximilien von Aschafenberg. Mais nous ne le trouvâmes nulle part et nous finîmes par rentrer à l’auberge.

Le lendemain, Lars nous raconta que Klueber était rentré au petit matin, empestant l’alcool et l’eau croupie. Il ne fallait pas trop compter sur lui pour la journée, mais nous avons réussi à tirer un récit de sa soirée ; Gutrie et lui avaient erré dans les égouts pendant des heures, buvant pour se donner du courage. Il n’avait toutefois pas vu de monstre et tout s’était relativement bien passé jusqu’à ce qu’un troupeau de cochons bleus, sorti de nulle part ne manque de peu de les piétiner. Ils s’étaient réfugiés de justesse dans un renfoncement qui par chance se trouvait là. Lars pensa au début que les cochons sortaient en fait de leur imagination avinée, mais en y regardant de plus près il vit des traces de peinture bleu sur les vêtements de Klueber. Finalement, notre ami était passé à côté d’un grave problème. Beaucoup de monde était au courant de la virée prévue par Gutrie dans les égouts et car il s’en était largement vanté aux très fréquentées Armes de l’Artilleurs. N’importe qui pouvait lui avoir joué cette blague douteuse. Nous connaissions déjà le peu de tact dont était capable Maximilien pour l’avoir vu en action au bal masqué et Thomas n’avait pas non plus l’air irréprochable. Nous comprenions que nous devions être vigilants et la suite nous donna bien raison.

Donc, pendant que Klueber cuvait son vin et récupérait de ses aventures, nous nous rendîmes au temple de Verena afin d’enquêter sur la famille von Fenstermacher. En fouillant dans les archives conservées au temple, nous apprîmes que l’origine de la richesse de cette famille reposait sur l’exploitation de mines de fer à Hugeldal. J’ai parfois l’impression que cette ville nous hante… En revanche, il n’y avait guère d’information sur leurs récents revers de fortune, rien non plus sur des scandales ou des affaires louches. Bref, une famille sans histoire.
Un peu déçus, mais plein d’espoir quant aux potentielles langues de vipères que nous pourrions y trouver, nous nous rendîmes au salon de thé que fréquentait parfois Esméralda. Je m’arrangeais un peu pour ne pas trop dépareiller, alors que Lars restait dehors et nous entrâmes avec Grunilda. Il y avait plusieurs petits salons séparés par des tentures de couleurs vives ; là des jeunes filles sirotaient divers breuvages dans des tasses fleuries. Il n’est jamais très difficile d’engager la conversation avec des demoiselles car, sous leurs airs empruntés, elles n’aiment rien moins que cancaner et dire du mal de leurs semblables. Celles-ci étaient jalouses à souhait. Ainsi, nous en apprîmes beaucoup sur Esméralda et un peu sur sa gouvernante. De la première, on nous décrivit le physique tout à fait commun : ni vraiment jolie, ni vraiment laide. Aucune extravagance ou goût particulier pour ses toilettes, elle n’en avait probablement pas les moyens de toute manière. Elle n’était pas non plus particulièrement intelligente ou spirituelle. A se demander ce que tous ces jeunes hommes, dont certains excellents partis, pouvaient bien lui trouver. Dans toutes les soirées, il n’était plus question que d’elle ; depuis qu’elle avait fait son entrée dans le monde lors du bal des débutantes quelques semaines auparavant, elle semblait obnubiler tous les garçons. Tenions-nous enfin une piste ? Oui, oui Maximilien, Léopold et Gutrie étaient au bal, mais par contre pas Thomas… Raté ! Oui bien sûr il y a eu d’autres bals depuis, mais difficile de dire qui était présent à chaque fois…
Hilda, la gouvernante, était une femme discrète et assez austère, mais elle ne lâchait jamais Esméralda d’une semelle. Cette dernière ne semblait pas s’en plaindre le moins du monde ; au contraire, elle ne faisait rien sans son accord. Toutes deux avaient l’air très complices.

En sortant, nous fûmes étonnées de ne pas retrouver Lars, mais très vite nous l’aperçûmes au bout de la rue en grande conversation avec Léopold. Ce garçon est décidemment très bizarre, le moindre nuage dans le ciel, le moindre insecte volant devant lui le plongent dans une rêverie profonde, il se met alors à imaginer des vers insipides à la gloire de son Esméralda et il s’empresse de les noter sur de petits carnets, faisant alors une complète abstraction de tout ce qui peut encore se passer autour de lui. A travers ses discours décousus, nous finîmes par comprendre qu’il souhaitait se rendre à la nuit, à l’extérieur de la ville, sur une colline dominant Ubersreik, afin de créer sous la lune le poème ultime qui ferait chavirer le cœur de sa bien-aimée. Après les péripéties rencontrées par Gutrie et Klueber, il nous parut plus prudent de lui proposer de la compagnie « afin d’assister à ce moment de pure et sublime création ». Il accepta avec joie, visiblement ravi de l’intérêt que nous portions à son art et nous donna rendez-vous près de la porte sud de la ville en fin d’après-midi.

Il ne nous restait plus qu’à trouver Maximilien. Après plusieurs heures de recherches infructueuses, c’est aux armes de l’Artilleur que nous le dénichâmes, entouré de plusieurs jeunes nobliaux s’esclaffant à ses blagues grasses et profitant surtout de ses généreuses tournées. Nous nous glissâmes aussi discrètement que possible à une table à proximité. Le désespérant héritier de la famille von Aschafenberg se vantait de préparer un « gros coup » et ses sbires, probablement dans la confidence se tapaient sur les cuisses et trinquaient à sa gloire. Devant ce spectacle pitoyables, Grunilda et moi préférâmes fuir, laissant à Lars le soin de surveillent Maximilien.

Nous partîmes rejoindre Léopold. Il avait visiblement déjà oublié notre rendez-vous et nous le rattrapâmes de justesse sur la grand’ route au sud de la ville. Un peu plus loin, un chemin s’écartait en direction de quelques maisonnettes puis s’enfonçait dans des bois clairsemés. Ensuite il se transformait en sentier serpentant à flanc de colline. Nous atteignîmes le sommet d’un petit éperon et la vue se dégagea sur la vallée et sur la ville, parsemée de nombreuses petites lumière tandis que le fleuve luisait sous la lune. Effectivement, c’était un très beau panorama. Léopold se lança immédiatement dans ses compositions poétiques tandis que Grunilda et moi nous installions tranquillement dans l’herbe. On ne peut pas dire que le paysage améliora la qualité des vers de Léopold, mais nous commencions à comprendre que le pauvre garçon, malgré tous ses efforts et en dépit d’une très forte motivation n’avait décidément pas beaucoup de talent. La nuit était déjà bien avancée et nous commencions à somnoler, bercées par la voix lancinante de notre poète quand des bruits fusèrent du chemin en contrebas. Les arrivants n’étaient pas vraiment discrets, trébuchants sur des pierres, parlant à voix haute et ponctuant leurs phrases de bruyants « chut ! ».
Grunilda resta en arrière tandis que je m’avançais à couvert vers eux. A ma grande surprise ; je tombais sur Gutrie accompagné une demi-douzaine d’élèves officiers, tous plus saouls les uns que les autres et escortés par Klueber, guère plus frais, mais bégayant qu’il fallait rebrousser chemin et rentrer à Ubersreik. Je compris très vite que cette bande d’idiots avait prévu de s’en prendre à Léopold, et le kidnapper, histoire d’éliminer un rival. Je sortis de ma cachette, prenant un air menaçant et faisant jaillir de petites flammes de mes mains. Au moins, je pu profiter d’un effet de surprise qui les cloua tous sur place. Je fonçais sur Gutrie lui disant que sa conduite était indigne d’un officier, on ne s’attaque pas ainsi à un homme seul et désarmé ; c’est de la couardise et aucune femme ne pourrait s’engager avec un homme ayant commis une telle forfaiture. Klueber a qui je lançais un regard assassin renchérit en disant que c’était une idée stupide, qu’il n’y avait aucune gloire à gagner et qu’ils seraient tous beaucoup mieux dans une taverne. J’ajoutais qu’ils feraient mieux de ne pas insister, parce que je ne les laisserais pas faire et avec moi, mes deux compagnons, la naine et le milicien (ils ignoraient après tout que Lars n’était pas avec nous…). Klueber annonça que lui ne se battrait pas, il en rajouta même disant qu’il fallait être fou pour nous affronter et il redescendit le chemin à vive allure. Après une courte hésitation, Gutrie me fixa à travers des buées d’alcool, puis penaud, tourna les talons et lui emboîta le pas avec ses compagnons. Je les regardais s’éloigner et attendis qu’il n’y ait plus de bruit pour rejoindre Grunilda, un peu déçue du manque d’animation et Léopold continuant de vociférer comme si de rien n’était. Le reste de la nuit fut calme et nous regagnâmes la ville alors que le ciel commençait à pâlir. Nous raccompagnâmes Léopold jusque chez lui avant de rentrer à l’auberge et de nous effondrer dans nos lits.

Vers midi, nous retrouvâmes Lars et Klueber. Tous deux arboraient de lourds cernes autour des yeux. Klueber semblait même tenir une belle migraine, fuyant la lumière et le bruit. Nous connaissions à peu près l’histoire de sa soirée mais celle de Lars fut plus surprenante.
Lars était resté aux Armes de l’Artilleur à écouter les fanfaronnades de Maximilien et ses acolytes. Après plusieurs tournées bien arrosées et à une heure déjà avancée, Il avait remis des plis à trois de ses compagnons et ces derniers s’’étaient empressés de sortir. Lars les suivit discrètement. A l’extérieur, les jeunes hommes se saluèrent bruyamment avant de prendre des chemins séparés. Lars en fila un, au hasard. Ce dernier le conduisit à travers les rues désertes jusque devant les von Bruner, où il déposa la lettre sur le palier avant de s’enfuir à toute jambe. Lars en profita pour la récupérer. Et, content de son effet, me tendit une lettre dans une enveloppe de belle qualité simplement adressée à Léopold von Bruner. Je l’ouvris. Il s’agissait d’une invitation à une rencontre secrète sur un épais papier écru, avec une écriture sophistiquée. Le rendez-vous était pour ce soir, dans une chambre aux Armes de l’Artilleur. Et la lettre était signée « Esméralda ».
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Re: [CR] Warhammer V3->V2 - Balades en Reikland

Message par Jicey »

Lotin a écrit : jeu. avr. 06, 2017 7:51 am Ca a pris du temps mais la suite des CR arrive... Le texte qui suit est la première partie du CR dédié à The Mirror of Desire :
Ca se déroule assez comme avec mes joueurs. J'suis curieux de lire la suite.
Il est vraiment sympa et fun ce petit scénar.
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Lotin
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Re: [CR] Warhammer V3->V2 - Balades en Reikland

Message par Lotin »

Jicey a écrit : mar. avr. 11, 2017 12:57 pm Ca se déroule assez comme avec mes joueurs. J'suis curieux de lire la suite.
Il est vraiment sympa et fun ce petit scénar.
Oui, j'ai l'impression qu'il est un peu sous évalué de par sa thématique (une histoire d'amour) alors qu'il tourne très bien et permet plein de choses en fait.
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