Session avec 4 joueurs (celui du Numérologue était absent, le PJ était donc joué « collectivement).
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Après les péripéties Jazirat Al Gawwar, Dayzzatar le « Rubban » (capitaine) a sermonné un peu son équipage qui avait trop rapidement envisagé leur mort et éloigné le navire. Puis le capitaine a décidé de suivre la route vers le sud et les îles fumantes.
Le début du voyage est monotone, jusqu’à ce qu’un front orageux avec de lourds nuages noirs soit visible à l’horizon. L’équipage voit cela comme du « mauvais œil » mais est remobilisé par Shamas’Azar [bon jet de Diplomatie] qui insiste sur la Destinée qui les pousse vers le Sud : tout le monde se met à son poste et attend que la tempête les atteigne.
La vigie annonce une terre à l’horizon : un îlot rocailleux avec quelques arbustes au sommet : Dayzzatar par une manœuvre audacieuse dirige rapidement « l taqat al rriah» (Faveur du vent) vers l’îlot, trouve un point de mouillage propice et ordonne de jeter l’ancre.
La tempête heurte le navire, une pluie violente crible bateau et équipage, les rafales secouent le navire mais celui–ci est solidement ancré.
Une fois le « grain » éloigné, les marins rassurés décident de s’aventurer sur l’îlot après avoir récupéré l’eau de pluie. Dayzzatar les envoie ramasser coquillage et attraper des crabes, tandis que lui et ses compagnons (PJs) vont vers le sommet et les arbres. Une végétation rase recouvre le sol (entre lichen et algues), le sol est caillouteux, gris/ noir et plutôt coupant et au sommet quelques arbustes mais pas de fruits à récolter déçoivent les aventuriers.
Le groupe décide de passer la nuit amarrés à l’îlot, en maintenant les tours de garde.
Shamas, qui a pris le dernier quart avec un matelot s’aperçoit que le bateau bouge par rapport aux étoiles, et le cordage attaché à l’ancre semble très tendu.
Il réveille le capitaine et le numérologue qui confirment ses impressions lorsqu’un marin pousse un cri : un rocher vient de surgir à l’avant du bateau à tribord, en y regardant mieux, El Faddit et Hashur se rendent compte que le « rocher » est en réalité une énorme tête serpentine (ou de tortue). Ibn Al Nafis le numérologue commence à inscrire des formules mathématiques sur le pont du bateau pour invoquer les vents, Dayzzatar ordonne à des marins de saisir des gaffes pour se préparer à éloigner le bateau des rochers si besoin, et Hashur se prépare à trancher le cordage relié à l’ancre.
L’énorme tête serpentine se tourne vers le bateau ouvre une énorme gueule qui pourrait engloutir une bonne partie de la coque, puis plonge dans l’eau ; « l taqat al rriah» prend de plus en plus de vitesse.
Les voiles sont hissées, un souffle puissant est invoqué par le numérologue puis Hashur le mamelouk tranche la corde d’un coup de cimeterre : le navire est projeté à bâbord, Dayzzatar s’arcboutant sur le gouvernail [jet de Navigation difficile réussi], les marins utilisent leur gaffe pour éloigner la coque des rochers, puis le bateau s’éloigne rapidement de « l’îlot rocheux » et de l’énorme tête animale.
Les marins poussent un « ouf » de soulagement et s’interrogent : ont-ils échappés au mythique Zaratan ? Dayzzatar leur assure que oui, et que c’est une chance, ça n’est pas donné à tout le monde de croiser ce monstre.
El Faddit le druide commence à converser avec le singe, qui lui semble rapidement très éveillé pour un singe…puis il se rend compte qu’ils sont en train de parler en midani (ou plutôt en vieux midani).
Le singe leur apprend notamment que tous les animaux de l’île parlent et suivent la voie de la Prophétesse, qu’ils sont sur l’île de Sunn (=hirondelle en midani) et qu’elle est dirigée par le shah Sunn. Il y a des ins comme eux sur l’île mais il n’en a pas vu lui-même. A cette occasion Dayzzatar se surprend à très bien comprendre le vieux midani (alors qu’il ne l‘a jamais étudié et qu’il n’est pas vraiment un connaisseur des saintes écritures).
Les marins crient au blasphème quand le singe parle en midani et évoque la Prophétesse et ses Lois, puis pensent qu’il s’agit d’un homme maudit et transformé en singe parlant, ils se demandent même si les bananes qu’ils ont mangé n’étaient pas empoisonnées ! El Faddit les rassure sur ce point, et Shamas et Dayzzatar leur demandent de se calmer.
Finalement les aventuriers demandent au singe s’ils peuvent rencontrer le Shah Sunn pour lui rendre hommage. Le singe disparaît quelques minutes puis revient, précédé d’un tigre, d’un jaguar et d’un ours. Quelques singes les suivent à distance.
Nos aventuriers s’expliquent et demandent de présenter leurs hommages au Shah Sunn de l’île. Le vénérable tigre accepte en leur disant que le shah décidera lui-même s’ils en sont dignes.
Voilà donc le groupe (PJs uniquement, les matelots sont restés sur la plage avec consigne de se tenir tranquilles et de ne pas chasser d’animal) parti à travers l’épaisse jungle (aucun véritable chemin n’existe) – d’innombrables animaux sont visibles sur les côtés et commentent la vue des ins : oiseaux, singes, serpents et même fourmis (toute une colonne).
Enfin les aventuriers arrivent dans une clairière surélevée, un arbre aux fleurs d’un rouge vif au milieu (un Delonix regia).
Le vénérable tigre présente rapidement les ins, puis Shamas rend poliment hommage au Shah Sunn, celui-ci leur confirme que bien peu d’ins viennent sur l’ile (et même l’archipel) et souhaite savoir quels sont leurs talents (artistiques – ils sont bien en peine de répondre). Ne pouvant pas réellement répondre à leurs questions sur l’origine de leur connaissance de la Vraie Loi, le Shah leur conseille d’aller parler au Padishah Chacal (sur l’ile Jaqal) ou d’aller à Madinat al Mumin, le village des ins sur son île.
Les aventuriers prennent congé après que le Shah les aie enjoints à respecter toutes les lois de la Prophétesse, et le tigre accompagné du léopard et de l’ours les guide à travers la jungle vers l’est et le village de Madinat al Mumin.
Celui-ci est entourée d’une palissade assez basse en bois, quelques maisons blanches sont visibles derrière ainsi qu’un bâtiment beaucoup plus massif et très beau (architecture élaborée).
Quelques silhouettes humanoïdes sont visibles, majoritairement vêtues de blanc. Celles-ci ont apparemment vu les aventuriers mais ne s’approchent pas.
Puis alors que les héros s’avancent dans le village, 2 femmes s’approchent et se présentent comme Samia (une demie-elfe) et Amsha bint Jamila toutes deux assez âgées. Elles sont étonnées de voir des ins sur l‘île mais se montrent accueillantes. Amsha leur propose de les amener voir la matriarche de la communauté Jaddat (grand-mère) Jamila (qui est aussi sa mère). Elle leur demande de déposer leurs armes car personne n’est armé dans Madinat Al Mumin. Quand il dépose ses nombreuses armes, Hashur s’aperçoit qu’une très fine pellicule brunâtre recouvre ses cimeterres. Amsha lui dit alors que s’il tient à ses armes, il devra entretenir très souvent (chaque jour) son matériel, sous peine de le voir se détériorer très rapidement, à cause du climat hyper humide sur l’archipel.
Puis Amsha les mène jusqu’au « palais » qui se tient sur une élévation à une extrémité du village. Passé une arche et un jardin luxuriant (mais assez peu entretenu) les PJs pénètrent dans un hall de grande taille avec des moulures et des frises mais pas de décoration ou de tenture accrochée aux murs.
Précédant les aventuriers dans une salle sur la droite, Amsha les amène jusqu’à une vieille femme et un vieil homme assis sur des nattes devant une petite table de bois. La vieille femme paraît avoir 70 ou 80 ans, plutôt grande et sèche avec des cheveux gris visibles sous un tchador noir, elle est vêtue d’une robe blanche et noire, une canne en acajou est posée sur la table. L’homme, tout aussi âgé, parait de taille moyenne, avec une longue barbichette blanche et portant un turban blanc. Il a un regard doux et intelligent. Amsha les présente comme étant Jaddat Jamila et Jadd Ala’i (ses parents).
Jaddat Jamila leur souhaite la bienvenue, leur demande de se présenter. Shamas leur énonce leur étonnement par rapport aux animaux parlant et connaissant la Prophétesse et ses enseignements. Jamila leur confirme tout cela, en leur demandant s’il n’ont jamais entendu parlé de la fable de « comment le chacal a conquis la liberté » (cela ne dit pas grand choses à nos héros).
Elle leur apprend également qu’elle est la descendante de Jamila la Vertueuse qui s’est installée sur cette île il y a des éons. Elle leur raconte alors l’histoire de Jamila la Vertueuse, qu’ils pensaient être une fable.
Voyant El Faddit (et son apparence très particulière) Jaddat Jamila lui dit qu’il doit venir du nord lointain (il acquiesce) et qu’un elfe tel que lui, aux cheveux d’argent est venu à Madinat Al Mumin il y a longtemps. Il était très intéressé par les animaux et a passé beaucoup de temps sur les 6 îles (plus que dans leur communauté), puis a disparu un beau jour sans prévenir (il y a plus de 15 ans)…Il s’appelait El Horrim.
Les aventuriers apprennent aussi qu’Umar, un zakharan avait été retrouvé sur la plage, seul (son navire avait été détruit) il y a peut-être une douzaine d’années et avait été recueilli dans leur communauté, très affaibli. Il racontait parfois avec nostalgie ses années à parcourir la Mer Encombrée en tant que Rubban. Il est décédé il y a plusieurs années. Il leur a laissé un tube en ivoire qu'elle laisse les héros inspecter : il contient plusieurs feuillets, notamment des cartes.
A suivre...