[CR] Balades en Voreïa (Oltréé!)

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Lotin
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[CR] Balades en Voreïa (Oltréé!)

Message par Lotin »

Voici un compte-rendu de nos aventures en Voreïa motorisées par Oltréé!, sous la direction de Nessir et avec la participation de Donnatchris et de votre serviteur (et d'autres joueurs ne participant pas à ce forum). Le compte-rendu prendra la forme roleplay du journal de bord de la Patrouille tenu par le mystique du groupe avec sa propre vision des choses. L'auteur a essayé de retranscrire dans son récit les impulsions fictionnelles offertes par les cartes de manière cohérente, les personnes familières avec les cartes pourront s'amuser à en retrouver quelques-unes dans le récit.
Par avance désolé pour les posts en série pour amorcer la pompe mais c'était pour faire monter mon poscount (non, juste pour vous éviter un énorme bloc de textes en entrée).


Pour commencer, voici quelques informations :


La patrouille

Cinq jeunes patrouilleurs ont reçu une nouvelle mission : se rendre en Voreïa pour rétablir la présence de la Patrouille, une mission somme toute classique en ces temps troublés. Cependant, cette ancienne Satrapie possède la spécificité d’être le cœur de l’ancien royaume Norrois. Voici une présentation de ses membres :

Mathena, jeune citadine, adoptée, chasseuse de trésor, gère les ressources.
Aynur, cavalière, pèlerine, qui s’occupe de cartographier la Voreïa.
Didace de Gondrée, impérial, adopté, mystique, soigne les blessés et les malades.
Wardus, norrois, adopté, tueur de monstre, s’occupe des repas.
Davitus Deus, impérial, héritier, conquérant, tient le journal de patrouille.
Dominus Deus, citadin, adopté, conquérant, guide de la Patrouille.

Ils se distinguent par le port d’une cape verte retenue au col par une fibule en argent, en forme de tour qui rappelle leur fortin et dont l'acquisition a été contée un soir autour du feu.


Les rumeurs

Au cours de leur voyage, ils ont entendu de nombreuses rumeurs quant à leur destination :

Des cadavres horriblement mutilés ont été retrouvés.
Il existerait dans la satrapie une immense bibliothèque.
Les nains de la région ont joué un rôle majeur dans les guerres gobelines.
Certains voyageurs disent avoir aperçu des lumières dans le ciel.
On trouve en Voreïa de nombreuses sources thermales.
Selon le chef de leur fort, cette région est très importante pour les norrois.
Une famille d’aristocrate ne souhaite pas le retour de l’Empire.
Un proverbe de la contrée dit : En Voreïa, les cailloux tu ne retourneras point, sinon sur toi le malheur s’abattra.
Le fortin de la patrouille serait devenu la demeure d’un monstre.
Une première patrouille aurait tenté d’atteindre la Voreïa mais elle a disparu.
Des caravanes signalent de nombreux vols de nuit, uniquement des objets sans valeur, par des fées ?
L’oncle de Davitus a autrefois visité cette satrapie et n’est jamais revenu.
Il existe des bordels géants avec des femmes insatiables…
Un ancien artefact a été perdu en Voreïa.
Des hobgobelins parcourent la satrapie.
On a aperçu un dragon qui survolait les côtes.
Une épidémie ravage la région.



Introitus au Journal de Bord

Ad astra per aspera


Je suis Didace de Gondrée, fils de Berennus et de Gilda de Gondrée, protégé par les Lares Familiaris du dème de Gondrée et Patrouilleur pour la plus grande gloire de l’Empire et ceci est mon journal.

Je voyage en compagnie de Mathena, notre chasseuse de trésors, d’Aynur la jeune pèlerine, de Wardus, notre tueur de monstres d’origine norroise et de Davitus, un noble impérial, garant de nos valeurs. Nous sommes jeunes, nous allons briller plus haut et plus fort que le soleil, nous sommes la Patrouille !


CR#1
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CR#15


Le découpage des 8 premiers CR ne correspond pas aux séances mais à une recherche d'équilibre dans la taille des textes postés sur le sujet, question de praticité et pour ne pas dégoûter d'éventuels lecteurs par un énorme bloc en premier post. Le CR 10 correspond à deux séances en fait. Le CR 15 aussi.




La carte à jour renseignée par la Patrouille lors de ses vadrouilles :


Image

Spoiler:
Ancienne version :
Image

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Pour terminer, le who's who de notre campagne. Utile pour nous pour ne pas perdre le fil et se mélanger les pinceaux (et ne pas oublier les rancunes et les coups bas).

Adonis Pyrgo
Unique et dernier représentant de la richissime famille noble Pyrgo. Il est âgé et a perdu ses deux enfants. Il semble proche de la Grande prêtresse Hormina.

Aénor
Première habitante de la Voreïa rencontrée par la Patrouille. Elle offrit le gîte et le couvert aux patrouilleurs en échange d’une promesse d’aide le moment venu.

Alaric
Capitaine de la garde d’Elpida, membre d’importance du parti norrois de la cité.

Artyle
Chef de gang des Longs Couteaux, sous les ordres de Valmar. Il a assassiné Sisille et pris Blanche et Davitus en otage.

Aynur
Jeune patrouilleuse, cavalière d’origine. Elle monte un magnifique cheval blanc offert par Carmélo Lakkos avec qui elle entretient une relation amoureuse. Ce dernier lui a aussi offert une magnifique armure blasonnée.

Baltus
Contact de Carmélo Lakkos à qui nous avons livré un coffre empli de drogues à l’extérieur de la ville.

Blanche
Descendante d’une lignée impériale, elle vivait à Elpida où elle officiait en tant que mercenaire. Elle travaillait pour l’homme qui l’avait recueillie, Valmar et refusa d’assassiner les patrouilleurs. Une fois trahie par son ancien employeur elle a rejoint le fortin. Un antagonisme fort existe entre elle et Aynur (et Mathena).

Burval
Criminel des Pouilles engagé par Blanches pour nous assassiner. Il prit l’initiative d’enduire son arme de poison pour nous régler notre compte. Il termina sa vie pendu après avoir été condamné par les autorités d’Elpida.

Carmélo Lakkos
Chef de famille de la richissime lignée Lakkos. C’est un homme jeune célibataire assez nonchalant. C’est lui qui a œuvré pour l’assassinat de Nalkos, l’ancien intendant pour placer à ce poste une marionnette à lui. Il a séduit Aynur et lui a fait la cour en l’entretenant de nombreux cadeaux.

Davitus Deus
Impérial dont la vie entière est tournée vers la Patrouille. D’origine noble, il est vêtu d’une armure impériale d’antan rutilante et d’une superbe épée qui semble avoir été faite pour lui. Il est retourné administrer le fortin.

Dervel
Jeune fille d’Hautot qui se fit butinée par Wardus.

Didace de Gondrée
Discret chroniqueur de la Patrouille.

Didfrid
Dernier roi norrois qui périt lors de l’assaut impérial sur la cité Elpida. Son corps fut préparé à Elpida avant de rejoindre sa dernière demeure dont la localisation précise nous est inconnue afin de ne pas être profané par l’envahisseur.

Dominus Deus
Fils de Léatus et cousin de Davitus, membre de la première Patrouille, il a rejoint tout récemment les patrouilleurs.

Dulvas
Chasseur solitaire rencontré lors d’une chasse. Il nous a accueilli près de son feu et offert à manger. Il nous a pistonné sur le mariage de la fille Pyrgo (fausse rumeur).

Euze
Mari disparu alors qu’il pêchait sur la grève à Elpida. Son corps fut retrouvé dans les égouts proches, dévoré par une abomination.

Genard
Mage norrois mais aussi ancienne marionnette de Carmélo Lakkhos. Il a embauché les hommes de main qui ont assassiné l’ancien intendant Nalkos. Cherchant refuge une fois sa sécurité mise en péril, il rejoint le fortin comme suivant.

Glaurung
Ancien(ne) Dragon(ne) avec qui la Patrouille peut communiquer via une bague magique. Ses intentions sont encore mystérieuses.

Godrick
Voyageur en provenance d’Hamel-du-Dicq rencontré par la Patrouille. Il menait une troupe à Elpida pour chercher de l’aide face aux cavaliers.

Handlard
Vieille famille noble d’Elpida de tradition norroise.

Hormina
Grande prêtresse du culte impérial, proche des Pyrgo et Limani. Elle a quitté Elpida escortée par les Limani. Son but est d’imposer le culte impérial à toute la satrapie.

Lakkhos
Vieille famille noble d’Elpida qui trempe dans des affaires louches. Plus grande fortune de la cité.

Léatus Deus
Ancien patrouilleur arrivé il y a une quinzaine d’années en Voreïa. Il failli périr avec le reste de ses compagnons lors de la bataille de la Baie d’Isen contre une monstrueuse créature. C’est le père de Domino.

Limani
Famille noble d’Elpida. Famille dirigée par un couple dans la force de l’âge. Ils ont quitté Elpida pour prendre d’assaut une petite ville orientale d’Eudal. Leurs bateaux ont été en partie incendiés.

Mathena
Véritable citadine à l’oeil entraîné à repérer les objets de valeur, les pièges et autres sournoiseries. Elle fait partie de la Patrouille et se repose au fortin.

Naïdil
Marchand puissant croisé sur la Via Major. Sa caravane était escortée par une escouade de mercenaires hobgobelins.

Naïlda
Dernière personne à avoir vu l’ancien intendant Nalkos en vie. Une femme d’âge mûr qui versait son écot à la cause norroise.

Nalkos
Ancien intendant de la Cité assassiné par une troupe de bras à louer payés par la mage Genard.

Numa A. Mucius
Grand héros de l’Empire connu notamment pour son combat sur des routes malfamées contre des bandits.

Pyrgo
Vieille famille noble d’Elpida plutôt proche de l’Empire.

Savreg
Chef de la communauté d’Hamel-du-Dicq. La patrouille a nettoyé une petite anse avec un bateau échoué libérant un nouvel espace de pêche.

Sidwell Handlard
Chef de famille de la lignée norroise des Handlard. C’est une jeune femme au teint diaphane. Elle est épaulée par son grand-père un très vieil homme honorable de 94 ans.

Sisille
Jeune femme chez qui l’ancien intendant Nalkos se rendait avant d’être assassiné. Elle rappela à Davitus un amour de jeunesse. Ils entretinrent une relation charnelle. Elle fut assassiné par les spadassins tatoués travaillant pour Valmar, le gang des Longs Couteaux.

Valmar
Jeune bourgmestre de Hautot qui nous a bien accueilli. Il s’agit du commanditaire de notre assassinat.

Wanjiru
Sidh qui mena un assaut contre une petite ferme protégée par la Patrouille. Elle fut faite prisonnière et commença à entretenir des liens autres que agressifs avec la Patrouille. Elle fut décapitée par des gens de sa race lors d’une bataille sur la plage.

Wardus
Adopté par la Patrouille dans sa jeunesse, ce norrois a connu une petite enfance horrible comme en témoigne la scarification en forme de tête de loup sur son torse (certains y voient une tête de vache).
Dernière modification par Lotin le dim. oct. 08, 2017 10:15 am, modifié 8 fois.
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Ad astra per aspera


Je suis Didace de Gondrée, fils de Berennus et de Gilda de Gondrée, protégé par les Lares Familiaris du dème de Gondrée et Patrouilleur pour la plus grande gloire de l’Empire et ceci est mon journal.

Je voyage en compagnie de Mathena, notre chasseuse de trésors, d’Aynur la jeune pèlerine, de Wardus, notre tueur de monstres d’origine norroise et de Davitus, un noble impérial, garant de nos valeurs. Nous sommes jeunes, nous allons briller plus haut et plus fort que le soleil, nous sommes la Patrouille !

3e jour de la Haute-Semaine du Chat Noir

Nous sommes le 3ème jour de la haute-semaine du Chat Noir et c’est une date importante pour nous. Aujourd’hui est le Grand Jour. Nous sommes arrivés hier au soir au pied du Col qui marque la frontière de la Voreïa. Nous avons monté le campement pour ne pas nous retrouver pris en altitude en pleine nuit mais aucun de nous n’a beaucoup dormi. Il faut dire que l’excitation régnait pendant la veillée, nous étions à quelques pas à peine d’entrer dans la satrapie où nous devions nous établir après un voyage long de plusieurs semaines. Les gens que nous avions croisé quelques jours avant nous avaient indiqué que nous allions entrer en Voreïa par la vieille route impériale du sud-est. Nous avons profité de la soirée pour faire le point sur les informations obtenues en discutant avec les voyageurs passés par la satrapie. Nous nous sommes levés très tôt pour profiter au maximum de cette journée. Le petit-déjeuner, toujours excellent et constitué des restes du repas de la veille préparé par Wardus, a été vite expédié. Nous avons franchi le col aux premières lueurs de l’aube et c’est avec le soleil se levant dans notre dos que nous avons découvert la vieille route impériale descendant depuis le col vers la vallée. Heureusement pour nous le ciel était bleu mais nuageux mais la bise mordante venue des monts glacés nous entourant et l’inquiétude de voir le temps changer à notre désavantage nous poussèrent à suivre la Via.

Notre entrée en Voreïa fut accompagnée par des explosions dans les montagnes environnantes. Étaient-ce des effondrements ou des glissements de terrain ? Nous ne nous en sommes pas trop préoccupés à vrai dire. Ceci-dit, j’ai pris ce signe pour un bon présage des Lares ce qu’a confirmé notre découverte d’une source chaude. Encadrant la Via que nous suivions les montagnes semblaient presque guider nos pas. Alors que nous contemplions de loin ce qui semblait être un petit village perdu et à moitié envahi par la forêt, nous avons découvert en bord de la route ce que j’ai d’abord pris pour une borne milliaire. Nous avons pris le soin de la nettoyer de sa mousse et de la végétation l’ayant envahie. Il s’agissait en fait d’une stèle en forme de loup accompagnée de quelques runes norroises. Nous avons pu en comprendre le principal, à savoir qu’un dieu-loup protège la vallée. Cette découverte a revigoré l’ami Wardus. Alors que nous essayions de comprendre les vieilles runes gravées sur la stèle, Mathena découvrit quelques mètres derrière à peine, bien cachées dans les fourrés, les ruines d’anciens bâtiments. La journée était bien avancée et nous étions épuisés par la route ainsi nous avons décidé d’aller au petit village aperçu non loin. En fait de village il s’agissait d’un relais accompagné de quelques bâtiments encore debout. Nous avons pu observer que malgré les efforts des locaux pour entretenir les environs immédiats de leurs bâtisses, la forêt semblait quand même envahir les lieux. Nous fûmes très bien accueillis par une femme dans la force de l’âge répondant au nom d’Aénor. Nous avons pu prendre un bon repas servi par les trois enfants de la maîtresse des lieux. Trois enfants blondinets dont l’ascendance norroise ne faisait aucun doute. En discutant nous avons pu obtenir des informations cruciales pour la suite de notre chemin. Ainsi, la route impériale nous mènerait à la capitale, Elpida si nous la suivions, mais nous étions assurés de rencontrer l’ancien fortin de la patrouille près des rives de la rivière avant la grande ville. Nous avons appris aussi que les quelques caravanes marchandes se plaignaient de voleurs et autres pillards le long de la rivière. Des patrouilleurs sont passés par le relai il y a de cela plus de dix ans. Devant la gentillesse de la dame et prenant au sérieux notre tâche de patrouilleurs, nous avons annoncé à Aenor que nous comptions reprendre le fortin de l’ancienne patrouille ainsi que ses attributions. Nous lui avons promis qu’en cas de problème, il lui suffirait de nous envoyer un message au fortin pour que nous accourions.

Le lendemain matin, après un copieux petit-déjeuner, avant de nous diriger vers les ruines que nous avions découvertes la veille nous avons procédé à un vote. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas servi de ce moyen pour trancher la prise d’une décision difficile. Le fils aîné de Dame Aénor nous a avoué qu’il connaissait un peu les ruines pour les avoir parcourues avec ses frères, il voulait nous y accompagner. La majorité d’entre nous estima que cela était trop dangereux pour un garçon de son âge. C’est ainsi que nous laissâmes notre train de porteurs et de vivres au village pour aller explorer les vieilles ruines norroises. Nous avions aperçu une arche ouvrant sur un passage souterrain et après l’avoir retrouvée, nous en avons nettoyé les abords et les pierres afin de voir si quelques indices pouvaient nous aiguiller sur son origine et sur les potentiels dangers qui s’y cachaient. Nous étions certains d’avoir découvert l’entrée d’une nécropole norroise. Nos réflexes étaient rodés grâce à ce que nous avait inculqué notre Mestre au Fortin et ce que notre entraînement avait gravé dans nos chairs et nos muscles. Mathena marchait en tête d’un pas léger et le regard alerte suivie par Wardus et Davitus, les armes tirées hors de leur fourreau et une torche dans l’autre main. Aynur et moi fermions la marche équipés de nos torches respectives. Étonnement, après toutes ces années d’abandon, nous avons dû éviter un vieux piège encore actif, des piques métalliques prêtes à nous embrocher. Le long couloir de l’entrée qui descendait tout doucement dans les profondeurs de la terre nous a semblé interminable. Finalement, nous sommes arrivés dans une grande salle. Nous avons à peine eu le temps de commencer à l’inspecter qu’un bruit suspect nous mis sur la défensive. Une sorte de raclement accompagné par un choc sourd répété semblait se diriger vers nous. Nous nous repliâmes dans le couloir afin de pouvoir contrôler le danger. Alors que nous éclairions nos compagnons, Wardus et Davitus se mirent en position défensive après avoir jetés leurs torches pas devers eux. Soudain, une carcasse squelettique émergea de l’ombre droit sur nous, accompagnée par une autre, puis une autre et en fait beaucoup d’autres. Une douzaine de squelettes nous barrait la route, nous les avions attiré par notre vacarme et probablement par notre lumière. Davitus, Wardus et Aynur chargèrent à la lance ces squelettes ambulants mais même la férocité de leurs cris n’eut que peu d’effets sur eux. Ces choses en revanche se lancèrent à l’assaut et si elles ratèrent notre plus jeune patrouilleuse et que leurs lames ne firent que glisser sur l’armure de Davitus, elles firent mouche contre notre guerrier norrois faisant plus que lui entamer le cuir. Mathena et moi finîmes par nous lancer dans la mêlée, armés de nos boucliers nous couvrions les flancs de nos compagnons piquant les monstres de nos lances par d’habiles coups lancés au-dessus des épaules de nos amis. J’ai pu mettre à contribution mes talents de guérisseur rapidement pour revigorer Wardus. Un peu désarçonnés par tant de malchance, nous nous reprîmes pour infliger de lourds dégâts aux squelettes. Alors que Wardus se saisit d’un des squelettes définitivement mort pour s’en servir d’armure, nous avons pu observer une magistrale démonstration de force de Davitus qui, pris d’un élan guerrier aussi prompt qu’inattendu, s’essaya à une manœuvre surprenante. Il essaya, comme il nous l’apprit le soir, de contourner les squelettes en une charge parabolique qui se conclut par un étalement de notre compagnon, les pieds pris dans une carcasse. Heureusement pour lui, le combat était presque terminé et nous en avons rapidement terminé. Une fois le danger éliminé, nous avons pu finir d’explorer cette grande salle. Six couloirs latéraux servaient de chambre de funéraire et de dernière demeure pour des centaines de corps, inhumés les pieds ou la tête en premier en fonction de leur sexe, une vieille tradition norroise. En face du couloir par lequel nous étions arrivés se poursuivait un autre débouchant rapidement sur une petite salle abritant un sarcophage de pierre. La salle semblait en bien meilleur état que ce que nous avions vu jusque-là. Un courant d’air nous indiqua que plusieurs ouvertures permettaient d’aérer la pièce. Des runes sur le lit de pierre nous apprirent qu’il s’agissait de la sépulture d’un roi norrois, comble de malchance, la seule mention de son nom était trop abîmée pour être lisible. En ouvrant la tombe, nous avons mis au jour le corps desséché d’un homme portant quelques restes de vêtements moisis, son front ceint d’une couronne en argent simple. Après avoir demandé son avis à Wardus, descendant norrois, nous avons prélevé la couronne que nous lui avons confié. Heureux de s’en être sortis à bon compte, nous sommes retournés à la halte de Dame Aénor pour y retrouver nos hommes et nos montures afin de poursuivre notre route. Il nous restait quelques heures avant la tombée de la nuit et nous ne souhaitions pas perdre plus de temps. Malheureusement, dans notre empressement nous n’avons pas fait attention aux reliefs bordant la Via, un éboulement nous surpris. Par chance nous avons pu nous en tirer. Davitus failli périr broyé par les rochers, heureusement, l’un de ses suivants se sacrifia pour le pousser hors de danger. Il n’était pas beau à voir mais son maître et moi nous sommes jetés sur lui, Davitus usant de sa magie pour préserver son corps et le sauver de la mort et moi de mes dernières ressources magiques pour le soigner. Sous les yeux de nos compagnons, ses blessures se refermèrent et bien qu’inconscient, sa vie n’était plus en danger. Malheureusement, cet éboulis bloquait la route et nous choisîmes de passer le reste de la journée à la déblayer pour ne pas poser de problèmes à d’autres voyageurs. Nous installâmes notre camp non loin de là pour notre repos nocturne. Le lendemain matin fut marqué par un incendie de plaine d’importance. Piquant nos montures aux flancs, nous avons forcé le passage à travers le mur de feu après avoir pris soin de protéger notre bouche et notre nez avec un bandeau mouillé. La voie impériale traçait une route à peu près sûre au milieu des flammes et nous en avons profité. Les températures excessives, presque inhabituelles pour un début d’été, nous épuisaient. Nous avons ralenti le pas en arrivant à un croisement, avant de poursuivre notre route vers le sud-ouest, direction qui nous semblait la plus probable pour atteindre le fortin. La route continuait à travers cette même plaine mais un vent violent nous empêcha de trop en profiter. Nous avions du mal à respirer, de plus, de très nombreux nuages d’insectes énervés s’ajoutèrent à l’inconfort de la situation. Nous arrivâmes à une section très abîmées de la Via Voreïa, la route était bloquée par un glissement de terrain. Nous avons alors décidé de monter le campement puis de partir nous ravitailler en chassant. Un relief sous un énorme rocher nous aida à nous protéger d’un orage de chaleur aussi violent que soudain. Notre pérégrination à la recherche de gibier nous amena à une rivière très poissonneuse. Wardus pu nous montrer sa technique de pêche à la massue, ladite massue étant ses poings, assommant de gros poissons en quantité. Nous avons pu ramener ces ressources au campement et passer une bonne nuit, le ventre bien rempli et les jambes bien fatiguées. Nous somnolions déjà tous au coin du feu alors que Wardus nous racontait avec force mimes et gestes équivoques sa pêche miraculeuse.
Dernière modification par Lotin le ven. juin 09, 2017 10:46 am, modifié 1 fois.
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4e jour de la Haute-Semaine du Chat Noir

Certains d’avoir découverts un endroit très giboyeux, nous avons décidé de pousser notre chance à la chasse au petit matin. Alors que nous suivions la piste d’un cervidé lorsque nous avons déboulé face à une mystérieuse créature. Là, point de cerf ou de chevreuil mais une horrible créature. Oh certes, elle avait le port de bois majestueux en commun avec un hypothétique gibier mais c’est à peu près tout. Sa tête de cerf était posée sur un corps de lion, le tout auréolé de multiples tentacules velus. Une véritable abomination. Son regard était fixé sur Mathena lorsque Wardus, Davitus et Aynur chargèrent la créature alors qu’elle essayait de la contourner. Le combat fut intense et difficile, loin des codes instruits et appris par cœur lors de notre formation au Fort des Grognards. Mathena avait dû être maudite par la créature car elle ne parvenait pas à la toucher, elle semblait deviner le moindre de ses gestes. Bien que mes quatre acolytes s’acharnassent sur la créature alors que je leur portais les premiers secours, celle-ci parvint à les endormir les uns après les autres. Même si je parvins à en réveiller certains, ils replongèrent immédiatement dans un état comateux profond. Alors que je me retrouvais seul face à la terrifiante créature, celle-ci, essoufflée et blessée, s’enfuya à travers les collines verdoyantes. Je reprenais mes esprits en la suivant des yeux et encore dans l’incompréhension de ce qu’il venait de se passer lorsque je remarquai deux silhouettes dans le lointain qui nous espionnaient. Inquiet, je réveillais mes compagnons doucement tout en leur glissant à l’oreille que nous étions épiés par deux personnes. Mathena tenta une approche discrète mais en vain, elle ne trouva personne une fois leur piste remontée. Une fois que tout le monde eut récupéré, nous étions certes encore abasourdis par cette rencontre mais nous nous remîmes en chasse. Une odeur de viande cuite nous attira jusqu’à un petit campement alors que nous nous étions perdus dans une petite forêt. Un campement où un chasseur solitaire prenait du repos. Répondant au nom de Dulvas, il nous fit partager son foyer et un bout de viande accommodée avec une sauce fameuse dont il apprit le secret à Wardus. Entre autres renseignements, il nous apprit quel était le nom de la créature que nous venions de rencontrer, le Gangreleur. De plus, lorsque nous nous sommes présentés à lui, il nous affirma avoir déjà croisé des patrouilleurs il y a des années de cela. Forts de cette bonne compagnie, nous avons décidé de prendre repos en sa présence avant de poursuivre notre route. A vrai dire, nous commencions à nous inquiéter de ne toujours pas avoir trouvé les ruines du fortin de la province.

5e jour de la Haute-Semaine du Chat Noir

Je reprends l’archivage de nos pérégrinations pour la mémoire de la Patrouille et de l’Empire. Ainsi, nous avons repris la route aux petites heures de la matinée. Le temps s’annonçait plutôt clément et nous étions certains de parcourir de nombreuses lieues aujourd’hui, peut-être même de trouver notre fortin. Nous avons récupéré la route impériale que nous avions perdu de vue grâce aux indications de Dulvas. Celle-ci traversait le fleuve sur un pont d’ouvrage impérial. Alors que nous pensions que la journée allait être monotone, nous avons aperçu des silhouettes dans le lointain. Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir un vieux champ de bataille. Une énorme carcasse squelettique d’une créature à six pattes entourée des squelettes de plusieurs humanoïdes. Nous n’étions absolument pas certains de leur identité et la fouille du lieu ne nous apporta pas plus d’informations à ce sujet. Encore un mystère que nous ne pourrons peut-être pas résoudre. Alors que la lumière du soleil commençait à décroître, nous aperçûmes au loin une vieille tour en ruine perchée sur un relief. Nous étions certains d’avoir en vue notre fortin. Nous avons pressé nos montures afin d’atteindre au plus vite ce lieu tant désiré. Il s’agissait après tout de notre future demeure, du moins est-ce ce que nous espérions. Malheureusement, en nous précipitant, nous n’avions pas prêté attention au terrain en fort mauvais état et une portion de route s’effondra dans un glissement de terrain à notre passage. Nous manquâmes de perdre Davitus à quelques encablures à peine de notre fortin, tragique fata. La découverte de notre fortin doucha notre enthousiasme. Il était encore en bon état bien que délabré, les bois un peu vermoulus, les écuries étaient très abîmées, l’ensemble était envahi par une végétation luxuriante. Luxuriante mais presque pourrie, des effluves de pestilence moisie empestait les environs. Une observation des lieux nous montra que des cohortes d’insectes avaient envahi la place. Après un examen des extérieurs du fortin, nous nous sommes introduits dans la tour. L’escalier de bois menant à l’étage ne nous paraissait pas en bon état pour assurer notre sécurité lors de son ascension. Ainsi, nous avons décidé de descendre à la cave. Celle-ci était plongée dans une ombre très dense, presque palpable. Instinctivement, toute la troupe dégaina ses armes, nous étions certains que quelque chose se terrait dans cette cave. Bien nous en prit car une monstruosité à mille pattes se jeta sur nous. Son corps, immensément long, était couvert d’une carapace de chitine noirâtre aux reflets mordorés mais en lieu et place d’une multitude d’yeux et d’une paire de chélicères, nous faisions face au visage d’une femme magnifique mais totalement inexpressif. Au vu de l’agitation des insectes qui couvraient les murs, j’étais certain qu’il s’agissait de leur mère ou qu’une sorte de lien de la sorte les unissait. Sans la moindre hésitation, elle se précipita sur nous, probablement furieuse que nous ayons perturbé son antre. Le bruit de ses centaines de pattes cliquetant, dérapant, grattant le sol était insupportable. Wardus se précipita sur la créature pour l’abattre de sa hache. Nous remarquâmes immédiatement qu’une fois proche d’elle, ses gestes semblaient gourds et empreints d’une lourdeur intense. Chacun agit en conséquence et Wardus finit par abattre la créature. Le fil de sa hache complètement imbibé du sang noirâtre de la femme-insecte. Alors qu’elle était en train d’expirer, les insectes disparurent. Magie ou phénomène naturel, nous ne serions pas capable de trancher. L’air était de nouveau respirable, l’oppression palpable à notre arrivée semblait s’être dissipée. Nous avions libéré le fortin et nous pouvions enfin en prendre pleinement possession et nous l’avons bien fêté ! J’avais gardé une bouteille de rhum que j’avais dérobé dans la réserve sous clef de l’un des Maistres du Fort aux Grognards pour cette occasion. Je crois que j’ai trop bu lors de cette soirée et j’ai rappelé à tous comment nous avions récupéré ces capes qui nous distinguaient de tous les autres aspirants patrouilleurs du Fort.

6e jour de la Haute-Semaine du Chat Noir

Je couche ces quelques lignes au terme d’une longue et pénible journée. Un mal de crâne m’a étreint toute la journée, j’étais bien embrumé de ma folie de la veille au soir et j’avais une envie de vomir perpétuelle. Je l’ai caché à mes compagnons mais j’ai réussi à me lever plus tôt qu’eux, j’avais des morceaux indéfinissables encore collés sur la joue. Visiblement, je m’étais vomi dessus durant la nuit, j’aurai pu m’étouffer. Heureusement, j’ai pu me nettoyer et faire bonne figure, du moins jusqu’à ce que Wardus prépare le petit déjeuner.

Nos réserves étaient bien entamées par notre longue route, nous avions ainsi décidé de partir en chasse. Mathena décida de rester au fort avec les suivants de Davitus, elle voulait prendre en main la mise au propre de notre nouveau foyer. Nous sommes donc partis chasser à quatre, nous avons aussi décidé d’en profiter pour explorer les environs immédiats de notre fortin. Assez rapidement, nous sommes arrivés devant une sorte de grande statue en pierre. Au départ, cela nous a intrigué puis c’est l’inquiétude qui a pris le pas lorsqu’elle s’est mise à s’animer et à nous attaquer. Heureusement, Davitus, d’un geste plein de sagacité la poussa d’un coup de pied au fond d’un ravin tout proche. Le problème fut rapidement réglé, que les grâces soient louées. Quelques instants plus tard, au détour d’un bois, une scène étrange s’est offerte à nous. Nous avons découvert la carcasse d’un grand bateau à fond plat. Au milieu de la petite plaine qui s’ouvrait devant nous. Comment était-il arrivé là ? Etais-je encore en plein delirium tremens dû à cet abus de rhum de la veille ? Lors de notre fouille, nous dûmes quitter précipitamment cette épave terrestre, oui écrire cela me paraît étrange, car des champignons aux émanations viciées l’avait envahie. Nous avons craint nous empoisonner. Heureusement, à quelques centaines de mètres de là, nous avons découvert un verger laissé à l’abandon. Une excellente source de fruits pour la bonne saison. Nous devrions en profiter et peut-être commencer à en stocker pour cet hiver. Ces fruits pourraient être un bon remède pour éviter que nous soyons touchés par le scorbut à la mauvaise saison. Afin de compléter notre tour des environs, nous sommes rentrés par l’ouest. Nous étions au plus chaud de la journée, et c’en était presque insupportable, cela nous poussa à nous réfugier dans des sous-bois tout proches. Par le plus grand des hasards, nos pas ont croisé une ancienne piste apparemment très empruntée, du moins au temps jadis. Le temps d’observer cette sente et de remarquer des caravanes en bien mauvais état qu’une foule de personnes sortant des sous-bois nous entourait. Leurs habits en lambeaux et leurs grognements tout comme leurs gémissements m’ont laissé penser qu’il s’agissait d’une troupe de lépreux. Nous avions eu ouïe dire il y a quelques temps qu’une épidémie ravageait la région telle un châtiment divin, en était-ce les premières preuves ? Wardus, et j’aurai du écouter son instinct, nous pressa pour nous sortir de cet étau de mains bandées avides et de chair putride. Malheureusement, j’ai fait un mauvais choix qui me vouera aux gémonies. J’ai cru qu’il s’agissait de malades, de pestiférés ou de lépreux et m’approchant de l’un d’eux, je m’essayais à le soigner en lui apposant la main sur le bras. Quelle ne fut pas ma surprise de voir qu’au lieu de soulager ce pauvre hère, cette manœuvre sembla le brûler de l’intérieur et son corps s’effondra au sol, en partie réduit en cendres. J’étais totalement choqué, je ne m’y attendais pas. Je ne réagis même pas quand Wardus nous saisit Davitus et moi d’une poigne forte, j’en garde encore des bleus, pour se frayer un passage et s’extraire de ce véritable merdier. Mes lecteurs me pardonneront ces jurons. Nous nous sommes enfuis pour nous replier au fortin. Heureusement leur démarche affectée par la maladie ne leur permettait pas de nous suivre. Avant que la nuit ne tombe, une silhouette s’approcha du fortin et demanda asile pour la nuit. Il s’agissait de notre ami Dulvas le chasseur qui s’était mis en tête de venir nous rendre visite. Cela suffit pour me faire décuver et c’est avec bonheur que j’engloutis le repas concocté par Wardus qui râlait encore de notre, enfin de ma, méprise. Nous invitâmes notre ami à se restaurer et prendre repos chez nous, c’était la moindre des choses. Il nous apprit qu’il était en route pour la capitale car il avait entendu dire qu’une famille, les Pyrgo, de ce qu’il supposait être des nobles cherchait à marier l’une de leur fille. Cette discussion attira l’attention de Davitus. En lui parlant du bateau que nous avions découvert quelques heures auparavant, il nous affirma qu’il s’agissait de celui de la Patrouille précédente, sans toutefois parvenir à nous expliquer la raison de sa présence au milieu de nulle part. Avant de me coucher pour un repos bien mérité, j’en avais plein les bottes, j’ai enfin installé mes lares familiaris pour les prier et leur sacrifier un bout d’encens qui me restait. Il me faudra songer à en chercher de nouveau, mon petit stock personnel s’est bien amoindri depuis mon départ.
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1er jour de la Semaine Fuyante du Chat Noir

La nuit nous a bien profité, malgré la chaleur accablante et les températures qui ne nous laissaient aucune accalmie. Déjà en sueur, nous sommes partis pour régler le problème de ces morts marchants. Nous avions visé un petit relief, une sorte de colline, afin de pouvoir embrasser l’ensemble de la situation. La chaleur accumulée ces derniers jours provoqua un orage de chaleur très intense accompagné par la chute d’énormes grêlons. Les Numinas devaient veiller sur nous car nous avons rapidement pu trouver un abri pour nous protéger. Une fois l’orage passé, nous avons pu observer la situation que nous avions décidé de régler. Ces pauvres gens devaient faire partie d'une communauté marchande qui voyageait en caravane. Ils ont dû être contaminé lors de leurs pérégrinations et ils sont tous morts dans les bois, lors de l’une de leurs étapes. Nous décidâmes de creuser une grande fosse camouflée par un dispositif végétal pour y apprêter un piège : du fourrage bien sec au fond, quelques pieux, de l’huile versée et des flèches enflammées. Il ne restait plus qu’à les appâter pour les pousser à y tomber. Wardus se chargea de les attirer et le plan marcha à merveille. Une grande partie d’entre eux sombra et disparu dans les flammes. Des flammes purificatrices, un trou béant dans la terre pour faire disparaître ces atrocités. En abattant les derniers morts marchants qui avaient réussi à éviter le piège et en sentant les effluves et les miasmes immondes de la crémation de ces pauvres hères, je jurai en mon fort intérieur de trouver l’origine de cette punition divine, de ce fléau. Je suis certain que la médecine, avec l’aide des dieux pourra apporter une solution à ce problème. Fourbus par les grands travaux que nous avions entrepris afin d’aménager ce piège, nous sommes rentrés au fortin, soulagés et certains que les environs du fort étaient à présent sécurisés. Pendant ce temps, le fortin, même s’il n’avait pas retrouvé sa première jeunesse en imposait maintenant que toutes les vieilleries avaient été jetées et l’ensemble mis au propre. Cela augurait de bonnes choses pour l’avenir, j’en étais certain. Cela nous fit un bien fou et nous passâmes une nuit presque reposante. En effet, la canicule ne semblait pas cesser, c’était de saison mais cela restait épuisant.

2e jour de la Semaine Fuyante du Chat Noir

Afin de ne pas trop mettre nos organismes à rude épreuve, nous décidâmes de ménager nos efforts et de nous déplacer lors des heures les plus fraîches de la journée. Certes nous irions moins loin mais nous puiserions moins dans nos ressources personnelles. En vadrouillant à proximité de notre fortin pour trouver quelques consommables comme du gibier, des plantes, des fruits ou d’autres encore, nous avons pu observer que deux Sidh semblaient nous suivre. Et, encore une fois, ils se sont montrés inaccessibles, Mathena, toute discrète soit-elle, ne réussit pas à s’en approcher. En attendant des températures plus clémentes pour continuer notre route, nous nous sommes arrêtés et avons profité de la rivière pour nous baigner. Cette pause fut bien trop courte à mes yeux et nous dûmes reprendre la route. Malheureusement pour nous, un détour nous fit emprunter un chemin fort désagréable empli de buissons, de futaies épaisses et autres ronceraies. Nous avons passé plusieurs heures à nous frayer un chemin. C’est fort épuisés que sommes rentrés au fortin. La nuit venue et notre dîner englouti, nous n’avons pas demandé nos restes et chacun a rejoint sa couche rapidement.

3e jour de la Semaine Fuyante du Chat Noir

Au petit matin, pendant les heures encore fraîches, nous avons pris la route du nord, suivant la Via Major qui finit par traverser la rivière que nous observions tout autour du fortin. L’ouvrage de pierres était encore en bon état, une mise en œuvre sans aucun doute impériale expliquait cela. Il était assez large pour laisser se croiser deux chariots. Les pierres utilisées pour sa construction, même si je me demandais d’où elles venaient tant elles semblaient étrangères à tout ce que j’avais vu dans la province, étaient liées par des agrafes métalliques. De plus, nous pouvions encore voire les trous de boulins destinés à favoriser l’entretien de l’ouvrage. La route en coude tournait vers le sud-ouest tout en suivant la rivière. Au moins, nous disposions d’une source d’eau à proximité immédiate de notre chemin. Nous avons trouvé un abri pour laisser passer les heures les plus chaudes de la journée puis nous nous sommes remis en route quelques temps avant de dresser notre campement. Nous avons décidé de nous mettre en chasse pour ne pas entamer de trop nos ressources. En suivant une petite sente qui s’enfonçait dans les futaies, nous avons, sans trop nous en rendre compte, mis les pieds dans des ruines Sidh, du moins c’est ce que suggéraient les décors observés sur les fûts de colonnes effondrées. Alors que nous inspections ces vieilles pierres, des gargouilles nous ont attaqué. Nous avons eu fort à faire pour nous en débarrasser. La fin de notre inspection nous apprit qu’il s’agissait probablement des ruines d’un laboratoire alchimique. Attisé par la curiosité, je décidais de rester en ces lieux en quête d’un secret depuis longtemps oublié, Wardus choisit de rester avec moi pour s’assurer que rien de fâcheux ne pouvait m’arriver. Pendant ce temps, Aynur, Davitus et Mathena continuèrent à pister une bête pour assurer notre repas du soir. Comble de malchance, de chasseurs, ils devinrent proies quand ils se rendirent compte qu’un être simiesque les traquait. Il failli venir à bout de Davitus en le prenant en traître, en effet c’est par surprise qu’il lui bondit dessus et abattit un énorme gourdin à quelques centimètres à peine de sa position. Ils en vinrent à bout difficilement puis revinrent aux ruines pour nous retrouver. Alors que j’étais plongé dans l’étude de quelques bas-reliefs, et sûr d’y trouver une formule oubliée, ce n’est que trop tard que je me rendis compte d’une présence. Quelqu’un se tenait derrière moi et une voix étrange me demanda de me retourner. Wardus fut tout aussi surpris que moi de trouver deux elfes nous menaçant, les arcs bandés, flèches encochées, nos poitrines en ligne de mire. Ils nous demandèrent de quitter les lieux que nous avions visiblement profanés. N’ayant aucune raison de ne pas respecter leurs volontés, nous reprîmes nos affaires et nous quittâmes l’enceinte de ces ruines. Une conversation, enfin un monologue s’engagea, j’essayais d’attirer leur sympathie pour obtenir quelques informations mais ils ne voulaient visiblement pas trop se compromettre à s’entretenir avec nous. Nous avons eu confirmation qu’ils nous suivaient, probablement depuis l’attaque du Gangreleur. Apparemment, ils ne goutaient guère notre façon d’aborder nos rencontres, jugeant que nous passions notre temps en vaines violences. Argumenter était vain. C’est en cette mauvaise posture que nos amis nous retrouvèrent et que nous établîmes notre campement pour la nuit à proximité des ruines. J’étais certains que les elfes allaient nous surveiller toute la nuit.
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4e jour de la Semaine Fuyante du Chat Noir

Notre début de journée fût plutôt tranquille, et cela n’était pas pour me déplaire. Les elfes n’étaient pas en vue à notre réveil et rien ne nous était arrivé durant notre sommeil. J’avoue avoir eu une petite crainte et avoir eu du mal à m’endormir malgré nos tours de garde, ne dit-on pas que ces Sidh sont des cannibales ? La Via major avait l’air en très bon état, du moins jusqu’à ce que nous arrivions à un vieux pont. Sa structure était affaiblie et nous ne l’avons pas vu. Il s’est effondré à notre passage, heureusement la plupart d’entre nous avait réussi à passer. Seuls Aynur et Davitus sont tombés à l’eau. Aynur réussi à mettre pied sur la rive quelques dizaines de mètres plus tard alors que Davitus, entraîné par le poids de son armure a failli périr noyé. Nous avons déployé des cordages en aval pour qu’il puisse s’y raccrocher, emporté qu’il était dans le courant. Alors que nous reprenions nos esprits, nous avons aperçu de la fumée en direction du Nord-Est. Forts de cette observation, nous avons mis le cap dans cette direction et comme nous arrivions à proximité d’un village dont ne faisions que deviner la présence, nous fûmes interpellés par un groupe de quatre personnes. Ceux-ci, visiblement du village, étaient là pour nous imposer une sorte d’impôt, une taxe de voyage, l’écot. Cela eut le don de mettre Wardus de fort mauvaise humeur et il se décida à leur servir une salade de phalanges dont il est le seul à connaître la recette. Ne demandant pas leurs restes, ces « gardes » repartirent d’où ils venaient et c’est en les suivant, quelque peu curieux et anxieux que nous entrâmes dans ce village entouré de champs. Des enfants jouaient dans ces champs, à quelques centaines de mètres des habitations, un indice que le lieu ne devait guère connaître de dangers. Un peu rassérénés et à peine faisions-nous quelques pas dans les ruelles du village que nous étions interpellés par des gamins joueurs. Demandant où se trouvait le chef du village, la taverne nous fût indiquée comme abritant les gens importants du lieu. Heureux hasard pour nous, la nuit tombait et nous avions un petit creux, une taverne ferait un parfait lieu de repos. Plusieurs carrioles de marchands nous indiquèrent que cette communauté visiblement prospère n’était pas totalement coupée du monde même si un peu en retrait de la Via Major. Le jeune bourgmestre, Valmar, nous accueillit à notre entrée, il se montra fort avenant à notre égard et toujours très urbain. Il fût néanmoins quelque peu surpris lorsque nous lui annonçâmes faire partie de la Patrouille et que cette vénérable institution impériale était de retour dans la province. C’est une conversation fort agréable qui s’ensuivit, rendu d’autant plus plaisante que notre hôte nous offrit de quoi boire, manger et nous proposa de dormir en sa demeure. Nos échanges presque amicaux nous ont permis d’appréhender un peu mieux la région, son village, Hautot, était prospère et commerçait avec la capitale, quant à la capitale elle-même, nous avions maintenant une direction, une idée de la distance qu’il nous restait à parcourir et une idée, même vague, de la situation politique générale de la cité. Il nous rappela l’existence du Grand Sanctuaire du panthéon impérial que nous avions raté précédemment sur la route. Wardus et moi ayant besoin respectivement d’un forgeron et d’un établi pour pratiquer l’alchimie demandâmes à Valmar si sa communauté pouvait nous fournir les services attendus. C’est avec une grande gentillesse qu’il nous renseigna positivement. La soirée allant et la fatigue se faisant sentir nous allions nous mettre en route pour la chaumière du bourgmestre pour y goûter un repos bien mérité lorsque que nous remarquâmes l’absence de Wardus. Alors que nous le cherchions du regard dans la salle commune de la taverne, celui-ci fit son entrée avec le corps sanglotant d’un très jeune homme sur l’épaule. Le silence se fit dans la salle à cette vision et il nous rejoignit, déposant le jeune homme, visiblement dévasté, sur une chaise. Il nous servit alors une histoire étrange ; tandis qu’il était sorti pour uriner à la belle étoile, une jeune fille aux mains conquérantes et envahissantes en voulait apparemment à son corps. Après ce corps-à-corps passionné mais sans un mot alors qu’il profitait de sa victoire et que la jeune fille s’était déjà carapatée, le jeune homme l’attaqua, sous le coup de la colère et de la jalousie. Wardus, ne désirant pas tuer l’opportun cocufié, le sécha d’un coup de poing bien placé, fracturant nez et face. Afin de ne pas avoir de problèmes avec les gens du coin, nous arrondîmes les angles avec Valmar, moi-même du-je remettre en place le nez du jeune homme et lui prodiguer des soins. Entre les reniflements de morve teinté de sang et les cris de douleurs à chaque inspiration, le jeune homme, le fils du forgeron nous avoua donc que Wardus avait butiné une fleur qui n’était pas de son champ, Dervel, que le jeune homme s’imaginait être sa fiancée. Une fois cet incident réglé nous pûmes enfin goûter au repos promis par notre hôte.

5e jour de la Semaine Fuyante du Chat Noir

Au lendemain, dès les premières d’une journée qui s’annonçait très belle, ensoleillée mais loin de la canicule subie des derniers jours, parfaite pour reprendre la route, nous avions quelques tâches à accomplir avant d’enfourcher nos montures pour reprendre la Via Major en direction de la capitale. Je me levai plus tôt que mes compagnons pour profiter de la fraîcheur du matin et ne pas trop entamer la journée avec mes concoctions alchimiques. J’ai pu profiter de la cuisine de la taverne pour concevoir une potion qui, comme je l’espérais, aller peut-être nous aider dans les jours à venir. Davitus négocia auprès du forgeron l’acquisition d’une armure pour remplacer celle de Wardus détruite par le Gangreleur. Il eut maille à partir avec l’artisan qui avait gardé quelques rancunes sur le traitement réservé à son fils par notre tueur de monstres. Mais au final, chacun se montrant raisonnable, l’acquisition d’une armure légère pu se faire. Valmar ne se dédia pas de la parole donnée la veille de nous fournir autant de vivres que nous pouvions en transporter et c’est peu après avoir déjeuné que nous nous sommes à nouveau mis en route. Quelques kilomètres après notre départ d’Hautot, nous sommes repassés par le pont qui nous avait posé souci la veille. Chacun de nous avait les yeux rivés sur Davitus de crainte qu’il ne tombe à nouveau dans le fort courant qui avait failli lui coûter la vie mais c’est sans encombre que nous l’avons franchi. Quelques centaines de mètres plus loin, visible depuis la route, nous aperçûmes une grande dépression non loin d’une falaise calcaire. Un relief à l’aller nous l’avait cachée et c’est une grande carrière à ciel ouvert qui s’est offerte à nous alors que nous nous en approchions. Elle était apparemment abandonnée, de vieux outils gisaient en son fond. Comme nous y descendions afin de l’inspecter, l’œil perçant de Davitus remarqua que les parois se craquelaient à chaque bruit trop fort, elles étaient aussi gorgées d’eau et prêtes à céder sous la pression d’un courant souterrain, un probable bras de la rivière toute proche. C’est en panique que nous remontâmes, à toute allure comme si nous étions poursuivis par le Père des Monstres lui-même. Une fois à l’abri cependant, Wardus ne put s’empêcher de tester sa voix de stentor et fit s’effondrer totalement la carrière. Il n’en réchappa que de justesse, les mânes étaient avec lui en ce jour. Ce danger au moins, n’en était plus un pour les voyageurs empruntant la route. La Via Major que nous suivions semblait filer droit à travers les plaines herbeuses qui s’offraient à notre regard. C’est de la sorte, qu’offerts à nos yeux s’étalaient non loin de la route, des vergers. Cela ne nous surprit pas car nous en avions déjà découverts quelques-uns à proximité presque immédiate de notre fortin, il fallait se rendre à l’évidence qu’un certain nombre de cultures avaient été laissées à l’abandon. Était-ce là encore une des conséquences de cette épidémie mystérieuse qui avait touché la province ? Valmar pourtant n’en avait pas eu connaissance et cela ne lui rappelait rien, du moins de son vivant. En nous approchant de ce verger abandonné, nous avions l’espoir d’y trouver quelques fruits mûrs pour nous ravitailler à l’avenir. Nous avons pu constater que la végétation y croissait librement, en dehors de tout contrôle, les arbres y poussaient de manière anarchique, des plantes parasites s’entrelaçaient aux troncs des fruitiers depuis leurs racines jusqu’à leur cime, bondissant même jusqu’aux arbres voisins. Une odeur entêtantes régnait dans ces vergers, les fruits étaient très étranges, nous n’en avions jamais vu des comme ça et surtout, des myriades d’insectes voletaient et grouillaient. Il était même difficile de respirer sans en avaler un ou deux au passage. Tout à coup, nous avons compris que l’odeur était provoquée par les fruits qui s’étaient gorgés de soleil jusqu’à presque en suer de l’alcool. Sans que nous n’y prenions garde, Aynur se mit soudainement à attraper à pleines mains des fruits presque gâtés et à les porter à sa bouche. Du jus pourri s’écoulait sur ses lèvres alors que d’un revers de manche elle nettoyait les paquets de graines et les morceaux de chair juteuse qu’elle ne parvenait pas à ingurgiter. Elle ne cessait de nous exhorter à en manger aussi. Pris d’un doute sur la conduite à tenir nous avons passé quelques secondes à nous regarder dubitatifs jusqu’à ce que l’on remarque qu’une masse d’insectes était en train de se regrouper autour d’elle. C’est alors que Wardus saisit Aynur par le col pour l’éloigner alors que nous courrions à leurs côtés. Pris d’un macabre pressentiment, je regardai au pied des arbres pour constater que des ossements blanchis se nichaient au creux de certaines racines. Ces insectes étaient des nécrophages. La saison chaude était la meilleure pour eux, ces fruits et les émanations alcoolisées engourdissaient les victimes, hommes ou animaux, qui se trouvaient à parcourir le verger et les insectes n’avaient plus qu’à profiter des corps sans connaissance ou sans réflexe pour s’en nourrir. Nous l’avions échappé belle. Se posa à nous le souci de comment régler la situation, nous avions envie d’incendier le verger mais la canicule et les herbes sèches environnantes étaient les garantes d’une propagation incontrôlée des feux. Nous avons donc opté pour laisser une signalisation visible par tous pour indiquer le danger que constituait ce verger. C’était tout ce que nous étions capables de faire avec le peu de moyens dont nous disposions. Nous nous sommes promis de revenir à la mauvaise saison pour régler le problème définitivement. Nous nous éloignâmes suffisamment pour établir notre campement pour la nuit.
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6e jour de la Semaine Fuyante du Chat Noir

Nous avons repris la route aux premières heures de la journée. Celle-ci s’annonçait belle quoique plus nuageuse que les précédentes. La température à l’aube était bien plus fraîche qu’avant, c’en était presque agréable. Les premières heures de la journée furent très calmes mais une ou deux heures avant le déjeuner, Mathena repéra le scintillement d’un objet sur une hauteur, bien visible depuis la route. Intrigués et quelque peu appâtés par un hypothétique trésor, nous nous sommes approchés pour voir de quoi il en retournait. Il s’agissait de plusieurs carrioles en très mauvais état et comme nous étions en train de les fouiller en vain, nous avons compris trop tard qu’il s’agissait là d’une embuscade. C’est en nous maudissant pour notre manque de précaution et notre légèreté que nous nous apprêtâmes à subir un difficile assaut, nous étions complètement encerclés et ils étaient très nombreux. Wardus, Aynur, Davitus et Mathena se jetèrent dans la mêlée, cela dû quelque peu surprendre nos adversaires qui s’avérèrent être des bandits de grand chemin mal équipés. La situation me rappela l’embuscade subie par Numa A. Mucius, antique héros de l’Empire, lorsqu’il se retrouva en prise avec des bandits des routes. Fort de cette expérience théorique je me jetais à mon tour dans la cohue. Les coups fusèrent de part et d’autre, nous avons eu la chance d’avoir un entraînement martial et c’est rapidement que nous avons pu les mettre en déroute. Mathena cependant a pris quelques très mauvais coups. Heureusement Wardus s’occupa de nous préparer un petit frichti pour nous requinquer tous de manière très efficace. Nous avons pris le temps de récupérer tout ce que nous pouvions car nous étions fort dépourvus de ressources au fortin, nous avons tout récupéré, les armes, les vêtements, quelques planches des carrioles, tout.
Nous avons ensuite repris nos montures une fois reposés. Heureusement que le début d’après-midi fût tranquille, nous étions un peu somnolents, en pleine digestion. Nous finîmes par arriver devant une sorte de relief qui, nous en étions certains, n’avait rien de naturel. Il nous semblait qu’une sorte de colline particulièrement abrupte avait poussé du sol propulsant la route à son sommet. Cela n’avait pas l’air de gêner les voyageurs car la route semblait avoir été réparée, il était étonnant qu’un contournement n’ait pas été mis en place. Plutôt que de grimper ce relief, nous avons suivi Aynur qui trouva un chemin plus facile qui longeait le pied de cette étonnante colline abrupte. C’est non loin de là que nous avons installé notre campement pour la nuit.

1er jour de la Basse Semaine du Faucheur

La journée, ensoleillée mais toujours nuageuse, commença tout doucement. Nous avions besoin d’un peu de tranquillité car les journées d’avant s’étaient montrées parfois éprouvantes. Nous ne nous sommes pas véritablement posés pour l’instant. J’étais un peu rêveur et en train de faire le compte de tout ce qui nous était arrivé lorsque mon cheval buta dans celui de Mathena qui s’était arrêtée net. En effet, elle était en train de nous pointer du doigt des traces discrètes au style architectural impérial qu’elle seule avait eu le flair d’apercevoir. Une fois rendus sur place, nous avons pu observer qu’un bloc semblait boucher une sorte d’entrée creusée dans le flanc de l’un des reliefs géologiques que nous avions déjà eu le loisir d’observer. En effet, nous avions croisé plusieurs aménagements à flanc de petites falaises ou autres collines correspondant à des sortes d’habitats troglodytes abandonnés depuis longtemps. Ce que nous avions devant les yeux était quelque peu différent cependant. En effet, nous étions en présence d’une de ces entrées mais celle-ci était entourée d’inscriptions que le passage du temps avait fini de réduire à de délicats sillons illisibles. Un examen approfondi nous apprit que ces gravures avaient été volontairement effacées, de ci des traces de martèlements, de là des coups de burins ou d’un autre outil. Quelqu’un s’était évertué à effacer de la mémoire ce lieu, mais pour quelles raisons ? La pierre de taille imposante qui en scellait l’entrée avait été taillée pour s’insérer parfaitement dans l’ouverture. Un acte bien prémédité et non réalisé dans une quelconque précipitation. Devant la difficulté à bouger ce bloc de pierre, nous avons donc pris le parti de creuser à sa base une fosse pour l’y faire basculer et nous faciliter le travail ensuite en nous libérant ainsi des prises. Nous sommes en train de nous préparer pour fouiller plus profondément les lieux, je reprendrai alors mon récit une fois la tâche accomplie. Wardus décida de rester à l’extérieur pour surveiller nos montures et monter la garde.

Cette entrée nous a mené droit dans un ancien relai impérial abandonné. Alors que nous venions de nous engager dans la salle commune et de nous avancer prudemment vers l’âtre pour y démarrer une flambée nous fûmes surpris par une chétive créature qui essaya de s’emparer d’un bout de viande de la jambe de Mathena. Une fois débarrassés de la créature, nous avons constaté que nous étions entourés de tout un groupe de ces gens, ni tout à fait morts ni tout à fait vivants. Une situation qui nous était familière maintenant. Le combat fut intense mais rapide, qui utilisant son bouclier pour les repousser, qui ouvrant une voie vers la sortie à coups d’épée, qui se protégeant mutuellement, etc… Nous commencions à avoir certains réflexes communs issus des différents combats que nous avions eu à mener tous ensemble. De notre entente dépendait notre survie et nous en avions pleinement conscience. Un examen rapide des victimes me confirma ce que nous avions déjà observé à quelques encablures à peine de notre fortin, ces gens avaient trépassé, terrassés par une sorte de consomption inconnue. Entre les escarres, les bubons, les plaies ouvertes et autres symptômes, les marques arborées par leurs corps dévastés semblaient indiquer une souffrance extrême. Avaient-ils été enfermés avant de mourir ou juste après ? Qui avait fait cela ? Si ces pauvres âmes vivaient encore, pourquoi ne pas leur avoir porté le secours et l’attention mérités ? Une fois en sécurité nous avons pu explorer les lieux pour découvrir ce qui devait être un fort bel endroit à l’époque. Un petit relai routier de qualité offrant vivres et rafraîchissements aux voyageurs empruntant la Via major. La salle commune donnait sur une petite chambre et une cuisine, les deux accessibles depuis l’arrière du bar. Un escalier descendant nous mena à un cellier de taille imposante et contenant quelques tonnelets mais surtout quatre énormes foudres visiblement pleins. Puis un dernier escalier nous fit découvrir un petit ponton en pierres donnant un accès direct à la rivière. Parfait pour se faire livrer et gérer son approvisionnement. Afin de nettoyer un peu l’endroit, nous prîmes soin de brûler les corps et de rejeter les cendres épaisses à la rivière, un dernier hommage à ces pauvres gens. Nous avons récupéré tout ce qui était transportable pour ne pas le laisser pourrir ici et nous fûmes surpris de voir la taille du tas improvisé que nous venions de constituer. L’endroit était certes abandonné mais il nous a livré son content de petites richesses comme en témoignait la petite bague sur laquelle venait de faire main Mathena. Quand elle nous raconta qu’elle avait senti quelque chose d’étrange en la passant au doigt, j’usais de ma magie pour inspecter l’objet pour en apprendre plus mais ma première tentative échoua et ce, sans bonne raison apparente. J’étais certain que cela provenait de l’objet, une sorte de camouflage magique peut-être et cela ne fit que renforcer mon inquiétude. Une seconde tentative me fit découvrir une sorte d’aura puissante et éblouissante. Elle formait une sorte de « pont », il est toujours délicat de retranscrire des observations magiques, les mots ne suffisant pas. Ce pont semblait être une sorte de lien menant vers le grand ouest. Je déconseillais à Mathena de toujours porter cette bague car le lien pouvait fonctionner dans les deux sens et sans savoir ce qui se trouvait au bout, il me semblait dangereux de laisser une telle porte ouverte.
Avant de quitter cet endroit, nous préparâmes un panneau de bois sur lequel nous indiquâmes que la Patrouille avait pris possession du lieu. Nous ne savions pas exactement comment mais nous voulions exploiter ce lieu, une belle promesse pour l’avenir.
Après avoir repris la route, nous avons croisé la route d’une caravane marchande importante, à quelques lieues à peine de la capitale. Un peu méfiant à son approche en raison de la présence d’une très imposante garde armée constituée de ce qui nous sembla être des hobgobelins, nous avons fini par prendre causeries auprès du marchand qui dirigeait la caravane. Il nous proposa de poser nos paquetages pour partager le feu du soir et un repas en sa compagnie. Il faut dire que le jour déclinait et que nous voulions profiter de sa présence pour en apprendre le plus possible sur la situation à la capitale. La discussion allant, nous avons eu tout le loisir de lui poser maintes et maintes questions, profitant de son respect pour cette vénérable institution qu’est la Patrouille. Il nous éclaira un peu sur le nid de vipères qu’avait l’air d’être Elpida ; pas de pouvoir central, des familles aristocrates se disputant une once de domination par leur puissance commerciale, certains visiblement hostiles au retour de la Patrouille, etc. Nous apprîmes aussi que plusieurs communautés de nains liées naguère à l’activité minière de la satrapie avaient rompu le contact depuis un long temps. Nous savions désormais qu’il existait un comptoir de Cavaliers loin au nord et qu’un village norrois se trouvait sur la côte au nord d’Elpida. Il n’avait que peu d’informations vis-à-vis du Grand Temple impérial sur la route, il était seulement certain qu’il allait jouer un rôle important dans les temps à venir, une intuition difficile à cerner pour nous. Cependant, la lassitude de la journée, forte en émotion pour la plupart d’entre nous, nous gagna et nous prîmes congés de Naïdil après avoir négocié qu’il nous déposa au fortin de quoi lancer quelques plantations pour subvenir à nos besoins sur le long terme.
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2e jour de la Basse Semaine du Faucheur

Nous savions que nous allions entrer en ville en ce jour, sans trop nous en rendre compte nous pressions nos montures afin d’accélérer le rythme. La grande muraille qui fermait ce qui semblait être une péninsule nous impressionna quelque peu. Elle était massive, son appareil était clairement impérial, et d’une longueur importante. Alors que nous nous attendions à trouver des rues encombrées, des maisons de pierre et une foule bigarrée pour une cité de cette taille, nous fûmes très surpris de découvrir une nature presque sauvage à peine les remparts franchis. La route s’enfonçait entre deux collines dont une arborait un fort imposant aux fortifications parcourues par des sentinelles bien armées. Alors que nous dirigions nos montures vers cette place forte, j’étais pris d’un sentiment étrange à l’égard de cette cité, un mauvais pressentiment. Nous nous sommes présentés et les gardes nous firent entrer et patienter jusqu’à l’arrivée de leur Capitaine, un homme d’une trentaine d’années. L’échange fut assez frustrant, s’il connaissait la Patrouille, il n’avait visiblement que peu d’informations à nous confier, confirmant juste ce que nous avions déjà appris. Quelques minutes après, nous reprîmes la route. Nous venions à peine de quitter le fort et de nous engager sur la route en contrebas des deux reliefs lorsqu’une personne embusquée atteignit Wardus dans le cou d’un carreau d’arbalète bien ajusté. Mathena, Aynur et Davitus se précipitèrent pour atteindre notre assaillant alors que je me jetais sur Wardus le bouclier levé. Alors que mes compagnons dérapaient en escaladant le relief et peinaient à tenter de rattraper le tireur, je constatais que le carreau était empoisonné ce que me confirma l’état de Wardus. Il était inconscient et le pouls déjà affaibli. Je criais à la garde comme je pouvais voir plusieurs sentinelles sur le rempart du fort en haut de notre position. J’étais certain qu’ils avaient vu la scène mais aucun ne fit mine de nous rejoindre pour nous prêter assistance. Quand mes compagnons me rejoignirent nous prîmes conseil rapidement et suspicieux envers le Fort et ses hommes, nous avons pris le parti de nous diriger en ville pour y trouver un apothicaire afin de nous procurer un remède au poison qui rongeait le cœur de Wardus. C’est au fond d’un souk, proche du port, que nous avons mis la main sur un herboriste-apothicaire assez bien achalandé pour y trouver le remède dont nous avions besoin. Comme je lui présentais le carreau encore imbibé du poison, il put facilement l’identifier et nous proposer un remède. Seulement son coût était exorbitant, malgré nos négociations et nos propositions de service, le marchand maintenait un prix bien trop élevé pour nous. Il ne semblait pas non plus intéressé par le moindre objet en notre possession, je suis certain qu’il prenait même du plaisir à profiter de cette situation. Un peu découragés, nous étions en train de sortir du marché couvert lorsque nous repensâmes au temple impérial que nous avions aperçu sur la deuxième colline, celle d’où le tireur embusqué nous avait attaqué. Il s’y trouvait peut-être un prêtre initié aux mystères du Guérisseur capable de soigner notre ami. Nous nous mîmes en route et rejoignîmes le temple. Malheureusement pour nous, nous n’y rencontrâmes que deux jeunes assistants laissés là en déshérence par les autres prêtres, partis je ne sais où. Alors que nous redescendions du plateau, la silhouette du Fort se dessinait devant nous et nous savions qu’il s’agissait probablement là de notre dernière chance. Sans avoir besoin de trop nous concerter, conscients de notre déveine, nous nous sommes dirigés vers le Fort demandant aux gardes d’appeler le Capitaine Alaric. Celui-ci arriva rapidement et nous demanda ce qui c’était passé. Alors que je m’adressais à lui d’un ton peu amène lui reprochant la réaction étrange de ses gardes censés assurer la sécurité en ville, un duel de regards, s’ensuivit entre nous, que personne ne gagna. Devant l’urgence de la situation, un sursaut d’honneur s’empara du Capitaine qui suite à nos indications envoya des gardes récupérer l’antidote auprès du marchand. Nous supposions qu’il devait avoir un moyen de pression pour obtenir de lui un remède d’une telle valeur. Moins d’une heure après, les gardes revinrent avec un petit flacon en main, objet de notre convoitise. J’en appliquais un peu sur la plaie et je forçais notre norrois à avaler le liquide brun épais. Les mânes allaient décider de son sort pour les heures suivantes. Nous avons remercié le Capitaine en lui demandant asile le temps pour Wardus de récupérer. Nous lui avons posé ensuite quelques questions concernant les arbalètes, les milieux interlopes de la cité, notamment du quartier des Pouilles, une rumeur nous précédant et annonçant notre arrivée ou tout autre piste pouvant nous orienter ou nous mettre sur la piste de notre assassin. Nous prîmes congés de lui et décidâmes de lancer notre enquête sur le lieu même de l’assaut, le poste de tir devait bien avoir quelques informations à nous livrer. Son observation nous apprit que le tireur devait s’être tenu caché dans les hautes herbes avec une vue parfaite sur la route en contrebas mais difficilement visible depuis le Fort. Nous avons pu remonter la piste sur quelques mètres à peine, celle-ci se dispersant dès son arrivée dans la partie urbaine plus fréquentée. Par contre, la piste était unique, l’assassin connaissait l’endroit, il s’était dirigé d’un pas sûr vers son poste de tir, il avait préparé son coup. Nous avons mis alors un semblant de plan pour glaner le maximum d’informations possibles. Mathena est retournée au marché couvert pour filer l’herboriste, peut-être allait-il prévenir des complices s’il était lié d’une quelconque façon à celui qui nous avait attaqué. Pendant ce temps, Davitus, Aynur et moi fîmes le tour des armuriers avec une idée simple en tête. L’arbalète est une arme rare, un vestige mécanique des avancées militaires de l’Empire. L’acquisition d’une telle arme est coûteuse et son entretien très compliqué, n’importe qui n’est pas capable de continuer à bien faire fonctionner un tel arsenal. Nous allions remonter ainsi la piste de l’arme. Nous finîmes par trouver une échoppe bien achalandée en armes impériales et matériel de collection. Une discussion rapide eut lieu ainsi qu’un échange de bons procédés, notre silence contre quelques objets de valeur que nous avions glanés ici et là, et nous avons obtenu un nom, Burval. Il s’agissait d’un homme vivant dans les Pouilles et visiblement dangereux. Il ne nous restait plus qu’à mettre en place la suite de notre plan.

Alors que nous en parlions en arpentant les rues, nous fumes surpris de tomber nez à nez avec Wardus au détour de la rue principale. Nous l’avions laissé allongé et inconscient au fort et nous le retrouvions bougonnant et encadré de deux gardes. Alors certes il était debout et marchait mais, et il ne devait pas s’en rendre compte, son pas était fléchissant, ses yeux encore un peu assombris, presque enfoncés dans leur orbite. Comme nous nous y attendions, après lui avoir exposé les faits, il décida de nous suivre sans prendre les quelques heures de repos que je lui conseillai. Nous profitâmes de la présence des gardes pour leur demander quelle taverne des Pouilles pourrait convenir à nos besoins (voir du monde, obtenir des informations) avant de les renvoyer au Fort. C’est ainsi que nous nous retrouvâmes devant le Loup Ivrogne, une taverne réputée et visiblement fort fréquentée. Nous parvînmes à nous attabler à un tonneau à l’extérieur pour boire, manger et profiter du monde pour discuter. Après avoir levé nos verres à la santé de Wardus et à la tâche de Mathena qui, nous ne l’oubliions pas, était en train de filer l’apothicaire, Davitus parvint à entrer dans la taverne pour discuter avec le propriétaire. Convenant d’un clin d’œil avec lui, Davitus et Aynur le retrouvèrent à l’extérieur pour discuter de Burval, notre cible pendant que je me retrouvais bloqué au milieu d’une horde de norrois passablement alcoolisés à esquiver un maximum de chopes et de goulots. L'homme était connu, de sinistre réputation, et se trouvait en ce moment-même attablé à l’intérieur du Loup Ivrogne. En début de soirée, une jeune femme brune l’accompagnait mais elle était partie depuis un moment. Il acceptait de nous aider car c’est homme était apparemment mauvais. Un code s’établit entre le tavernier et nous, lorsqu’il amènerait une chope à l’anse rouge, il s’agirait de notre homme. Une fois Burval identifié, nous nous préparâmes à le prendre en chasse dès qu’il quitterait le Loup Ivrogne. Je glissais de quoi payer ses notes dans les poches de Wardus, après tout, il avait bien mérité de noyer sa journée fort mal engagée. Nous avons pu filer notre homme sans trop de problème, ce n’est qu’au dernier moment qu’il s’est rendu compte de notre présence, alors qu’il ouvrait la porte de son domicile. Davitus et Aynur durent s’occuper de son cas pour le soumettre. Une fois à l’article de la mort et à l’intérieur, un cruel jeu de promesses curatives et de gages de bonne parole s’instilla entre nous. Il nous apprit que le contrat lui avait été proposé par Blanche, une jeune femme brune. Elle lui avait fourni des informations très précises sur nous comme la date de notre arrivée, à quelques heures près, et surtout la description de chacun, dans le moindre détail. Sa cible prioritaire était Wardus, et, étonnamment, votre humble serviteur. Nous savions maintenant que nous pouvions croiser Blanche au Loup Ivrogne. Fatigués, nous rentrâmes directement au fort afin d’y livrer Burval pieds et poings liés qui, même s’il n’était que l’exécutant fût celui qui appuya sur la gâchette de l’arbalète. Assurément, il finirait pendu !
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3e jour de la Basse Semaine du Faucheur

Mathena nous a retrouvé au petit matin au fort. Elle nous raconta sa nuit de filature et son infiltration chez l’apothicaire. Une infiltration qui s’est soldée par l’acquisition de plusieurs boursettes et une histoire avec des chats errants, d’après l’odeur qui l’accompagnait. Comme nous évoquions entre nous la possibilité d’investir l’une des nombreuses maisonnées abandonnées, nous demandâmes au Capitaine Alaric s’il savait quelle étaient les conditions d’achat d’un tel bien. Il nous proposa de nous prêter les clefs d’une maison de notre choix. Il s’avérait que sa Compagnie s’assurait en gardant les clefs de ne pas voir ces biens se détériorer par l’occupation impromptue d’étrangers ou de parasites. Nous avons donc choisi une maison tranquille à proximité de la colline du Temple et en dehors des Pouilles. La journée fut partagée entre emplettes, repos, études alchimiques, et autres petites tâches. Le soir nous nous rendîmes au Loup Ivrogne avec la promesse de Wardus de ne pas boire tant que notre affaire avec Blanche n’était pas réglée et celle de Mathena de profiter à son tour de la soirée. Nous nous postâmes afin de pouvoir surveiller Blanche et de pouvoir la filer à son départ de la Taverne. Mathena était postée sur les toits, Wardus et Aynur embusqués, chacun dans une ruelle environnante et Davitus et moi-même dans une chambre de passe à l’étage. Nous croyions notre plan bien huilé mais c’était sans compter que nous évoluions chez elle, sur son territoire. Elle put surprendre Aynur et la menacer de son couteau alors que les deux autres vigies ne se rendaient pas compte de la situation. Bien entendu, nous autres à l’intérieur n’avions aucune idée de ce qui se tramait dans les ruelles d’Elpida. Elle tenta de menacer Aynur mais c’était sans compter son caractère de Cavalière et l’échange tourna court. Une course-poursuite s’engagea pour finir sur les toits. Un dernier saut de plus de huit mètres mit Blanche à l’abri mais Aynur tenta quand même le saut qu’elle fut près de réussir. La chute qui aurait été mortelle pour nous autres la laissa bien amochée. Nous avions perdu la piste de Blanche et l’un de nous était bien blessé. Nous rentrâmes à notre petite demeure citadine pour y trouver repos et préparer la suite.

4e jour de la Basse Semaine du Faucheur

En nous levant, nous avons constaté qu’une terrible tempête soufflait dans les rues de la ville. Nous avons tenté de sortir mais devant la difficulté à simplement aligner nos pas les uns devant les autres. Le ciel était gris jaune et le vent semblait venir du continent, il ne portait pas d’effluves marins et l’air en était presque malsain. Les rues étaient désertes. A défaut de pouvoir être productif, nous nous sommes reposés.

5e jour de la Basse Semaine du Faucheur

Aujourd’hui il fait beau et nous avons un ciel presque sans nuage qui contraste fortement avec le temps de la veille. Nous avons décidé de passer la journée à pêcher. En milieu d’après-midi, alors que nos bourriches étaient presque pleines à craquer, nous avons aperçu une vieille dame en pleurs sur la grève. Nous apprîmes en discutant avec elle que son mari, Euze, avait disparu il y a deux jours, tout comme son meilleur ami il y a de cela plusieurs années. Heureusement pour nous, les talents de druide d’Aynur nous ont permis de remonter une piste. Le battement de l’eau n’avait pas tout à fait disparaître une trace qui nous conduisit jusqu’à l’entrée d’un égout et sa vision aquatique nous a bien aidé. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre mais il se peut que la journée passée à pêcher nous poussa à nous enfoncer dans cet égout sans trop de préparation et peut-être un peu inconscients.

Alors que nous progressions dans un conduit étonnamment propre, nous sommes tombés très rapidement sur une horrible créature, en partie accrochée au tunnel égoutier. Elle était informe, translucide par endroit, ce qui nous permettait de voir de nombreuses immondices et autres objets flotter dans ce qui lui servait de corps. Et, de bien entendu, la créature nous attaqua aussitôt. Elle nous sembla comme scellée dans cet égout et incapable se déplacer, cependant, ses pseudopodes s’avérèrent avoir un rayon d’action assez important. S’en approcher était compliqué car, je ne trouve pas d’autres mots, une sorte d’aura semblait être en mesure de stupéfier ses victimes. Une sorte de piège lui permettant probablement de se nourrir. C’est un long et éprouvant combat qui s’ensuivit et nous mit à rudes épreuves. Heureusement nous en vînmes à bout, non sans quelques blessures et de vilaines éclaboussures. En nous reposant quelques minutes pour boire et panser nos blessures après le combat, nous déduisîmes, non sans preuve formelle, que le vieux pêcheur Euze que nous cherchions avait dû terminer sa vie dans l’estomac de la créature.
C’est avec surprise que nous avons découvert la cheminée d’un puits montant vers la ville au-dessus de nous. Mathena escalada facilement le conduit pour y observer une pièce plongée dans le noir. Des bruits l’alertèrent immédiatement de la présence de choses qui se mouvaient dans l’obscurité. Sa présence semblait les attirer. Inquiète elle nous pria de monter la rejoindre en se préparant à combattre pour sa vie dans une obscurité quasi-totale. Des êtres émaciés à la peau très pâle se jetèrent sur elle puis sur ceux d’entre nous qui émergeaient du puits pour lui venir en aide. Ils étaient assez nombreux et bien vifs pour les simples morts-vivants que je croyais qu’ils étaient, de plus, leur morsure était terrible en cela qu’elle nous paralysait. Là aussi le combat fût âpre et dangereux et la fatigue déjà accumulée quelques minutes auparavant nous handicapa encore plus. Heureusement, au fur et à mesure que nous parvenions à éliminer l’une de ces créatures, leur cohésion sembla s’effriter puis les quelques survivantes finirent par s’enfuir. Du moins, essayèrent-elles. Nous ne pouvions laisser sous la ville de telles engeances et nous nous assurâmes donc d’en être totalement débarrassés.

Alors que nous nous reposions après ce difficile affrontement, nous avons pris conscience que nous nous trouvions dans une très vieille nécropole de tradition norroise. Les éléments en pierre de la salle du puits étaient par endroit branlants. En furetant, nous avons probablement activé un piège qui provoqua l’effondrement de la pièce, nous nous réfugiâmes au niveau supérieur via un escalier solide en colimaçon en ayant à peine le temps de ramasser quelques fragiles documents d’un âge canonique disposés sur une sorte de bureau. Notre exploration nous révéla d’un côté une salle de préparation pour les embaumements qui se poursuivait par un escalier semblable au précédent et de l’autre un couloir qui semblait s’enfoncer dans les ténèbres. Dans cette salle, nous détectâmes une pierre mal ajustée qui cachait un piège redoutable activant des bouches à feu. Ce piège servait de protection pour éviter le vol d’une grosse clef métallique. L’escalier nous amena dans ce qui semblait être un temple-hôpital de tradition norroise, des couchettes de pierre permettaient d’y allonger les malades ou les blessés. Le niveau inférieur d’où nous venions permettait sans doute d’assurer une sorte de service après-vente en cas d’échecs des soins. Nous savions que cette grande pièce était à la surface, quelque part en ville, probablement dans le quartier des Pouilles. Nous étions certains maintenant de disposer d’une sortie et nous nous engageâmes donc à nouveau dans l’escalier pour explorer le couloir enténébré que nous avions laissé derrière nous. Une porte massive nous barrait la route mais la clef découverte quelques instants plus tôt nous l’ouvrit. Étonnamment, celle-ci tourna sur ses gonds sans grincer ni racler le sol et c’est une immense pièce qui s’offrit à notre regard. Une grande salle voutée nous offrait un volume conséquent, de nombreuses rangées de niches organisaient l’espace. Dans celles-ci de très nombreux corps prenaient leur repos éternel et nous étions en train de le troubler. J’adressais mes prières à tous les lares et autres mânes que je connaissais, peu rassuré. Un regard à Wardus me rassura cependant, il ne semblait pas troublé et portait même un regard curieux et presque envieux aux niveaux du dessous que nous pouvions deviner par la bouche noire de l’escalier. Avant que de fouiller trop en avant, nous prîmes la précaution de descendre et de s’assurer que chaque nouveau niveau qui s’offrait à nous n’était pas protégé par des créatures ni tout à fait mortes ni tout à fait vivantes. L’avant-dernier niveau nous montra une faille dans la roche d’où émanait un gaz étrange nous brûlant les poumons. Le dernier niveau était quelque peu différent que nous n’y découvrions pas de niches murales mais des mausolées individuels, probable ultimes demeures de rois ou de princes norrois. Nous nous faisions cette réflexion lorsque des bruits se firent entendre au-delà du rayon du faible halo lumineux produit par nos torches. Une torche jetée au loin nous éclaira une masse grouillante d’hommes-cafards. Certains se tenant sur leurs pattes arrières, d’autres grimpant aux murs ou au plafond, voir même sur ceux de leur race. Ils étaient armés de tout et de rien et leurs intentions visiblement hostiles. Alors qu’ils se jetèrent sur nous, Davitus, Aynur et Wardus formant un bloc défensif pour les contenir, je préparais une préparation surprise avec de l’huile inflammable. Wardus avant de tomber sous les coups trancha net plusieurs d’entre eux avec sa grande hache, Mille Morts. Davitus se saisit de lui pour l’emmener lors de notre retraite pendant qu’Aynur nous protégeait. Avant de remonter l’escalier, je leur jetais ma préparation qui enflamma le couloir entier, une odeur de chair grillée s’éleva et nous pouvions entendre des pshiits et des bulles éclater signifiant de ci qu’ils grillaient dans leur carapace de chitine et de là que la chaleur produite leur était fatale les faisant éclater comme des bubons trop mûrs. Cela nous fit gagner un temps précieux nous permettant de soigner Wardus et d’atteindre le haut de l’escalier où nous avions disposé des fioles d’huile prêtes à l’emploi. Nous déclenchâmes un feu d’enfer dans l’escalier, grillant par là même les derniers hommes-insectes qui nous poursuivaient. Nous redescendîmes prudemment, nous frayant un chemin parmi les carcasses calcinées et les fumées malodorantes pour constater que notre stratégie fut très efficace et l’exploration du dernier niveau nous fit découvrir une sorte de reine cafard prise dans la faille du mur que nous avions déjà observée au niveau directement supérieur. Elle était totalement immobilisée, son gros corps semblait pulser comme si elle allait mettre au monde un autre de ses soldats. Nous l’avons achevée.
Nous avons pu fouiller ensuite sans danger le reste de la nécropole, mes compagnons ramassant ce qui pouvait avoir de la valeur pendant que je notais précisément tous les noms encore lisibles sur les mausolées avec l’idée de reconstituer la généalogie des rois norrois de la Voréïa. Cela pourrait nous être utile plus tard. De plus, l’examen des quelques papiers ramassés dans la salle de l’embaumeur nous apprit que le corps du dernier roi norrois, Didfrid, avait été préparé ici avant d’être envoyé ailleurs pour y prendre son dernier et ultime repos, loin des exactions des impériaux prenant alors le contrôle de la satrapie. Se pouvait-il que la couronne que nous avions trouvée dès nos premières heures dans la satrapie soit celle de ce dernier roi ? Comme nous reprenions des forces dans le temple-hôpital tout en l’inspectant, nous entendîmes tous distinctement Wardus s’exclamer : « Il y a quelque chose d’écrit là ! Dans les bras du sommeil le repos du cœur et de l’âme tu trouveras… ». S’ensuivit un bruit lourd, celle de la chute de son corps inanimé au sol. Nous avons tous eu à peine le temps de nous retourner, Davitus en train de dire à Wardus, « Ne touche à rien tant que Didace n’a pas lu… », pour constater, las, que Wardus gisait déjà au sol, profondément endormi. A ses paroles j’avais reconnu une rune de sommeil profond, probablement destinée à assurer un repos réparateur à un malade du temps où le bâtiment devait encore être actif. Rassuré quant à son sort, un simple repos très profond, il s’agissait maintenant de transporter le quintal de notre ami. La sortie s’avérait particulièrement encombrée de plantes et de décombres et alors que Aynur et Davitus s’en approchèrent pour la débloquer, des lianes s’attaquèrent à eux. Davitus fut pris par surprise alors qu’Aynur pu esquiver les coups, mettant hors de danger notre compagnon et terminant de nettoyer la sortie. J’utilisais mes dernières ressources pour soigner Davitus puis nous émergeâmes enfin de cet enfer souterrain. Il faisait nuit et heureusement nous débouchâmes dans ce qui semblait être un jardin abandonné depuis fort longtemps dans la cour arrière d’un grand bâtiment qui semblait être une bibliothèque des temps jadis. Utilisant de longues branches solides, nous confectionnâmes un travois pour traîner notre ami jusque chez nous pour y goûter un repos bien mérité.
Dernière modification par Lotin le ven. juin 09, 2017 11:58 am, modifié 1 fois.
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6e jour de la Basse Semaine du Faucheur

Au lendemain de cette interminable journée, nous étions tous fourbus et déjà fatigués à peine debout. Nous avons profité de la matinée pour aller prévenir la veuve d’Euze que son mari avait péri noyé dans les égouts. Nul besoin pour elle de savoir qu’il avait en fait terminé sa vie dans l’estomac d’une mystérieuse créature. Ensuite, nous sommes allés au temple en espérant que l’un des prêtres initiés aux mystères du Guérisseur était enfin présent pour s’occuper de Wardus. Heureusement pour nous, c’était le cas et nous parvînmes à convaincre Hormina de se rendre dans notre maison non loin de là pour l’ausculter. Il finit de nous rassurer quant à son état nos confirmant qu’il allait dormir profondément, comme à son habitude, pendant encore quelques jours. Il soigna aussi ses blessures acquises lors du combat contre les hommes-cafards et assez rapidement ses joues se teintèrent à nouveau de rose. Il nous suffirait d’être patient à partir de ce moment pour le voir se relever. En faisant un tour sur le marché, nous avons mis la main sur une carte très intéressante de la Voréïa dont je ne parvins pas à déterminer l’auteur. Malgré son prix élevé, nous en fîmes l’acquisition. Elle nous apprit la localisation d’au moins deux endroits dont nous n’avions jamais entendu parler, une probable communauté au sud-est et un endroit mystérieux au sud de la Via major que nous avions empruntée.
Nous prîmes la décision de nous relayer au chevet de Wardus et de nous faire un peu discret pour une semaine en nous fondant dans la population de la cité et quoi de mieux pour cela que d’exercer chacun un métier dans lequel nous sommes compétents. Cela nous assura un revenu pour la semaine et surtout, d’obtenir quelques informations en discutant avec les locaux. Ainsi, pendant la semaine qui suivit, Mathena alla exercer son talent sans trop nous en dévoiler, Aynur pêcha sur les quais, Davitus donna des cours martiaux et de culture impériale et votre serviteur fit commerce de ses dons de guérisseur. Les gens se confiant à nous, nous obtînmes quelques informations sur la cité et notamment les puissantes familles nobles qui y régnaient. Nous connaissions déjà les Pyrgo, d’origine impériale, une vieille famille à l’unique représentant très âgé. Les Limani constituent une puissance commerciale fluviale de premier ordre. Les Handlard sont une vieille famille norroise très prestigieuse qui détient de nombreux comptoirs commerciaux dans la région. De par leurs ascendances, ils détiennent la faveur de la population. Pour finir, les Lakkhos sont présents dans les Pouilles et ils font commerce de différents trafics impliquant des combats clandestins, et de la prostitution, entre autres activités.

Il s’agit maintenant de trouver comment aborder chacune pour lui signifier le retour de la patrouille, et, pourquoi pas déterminer qui est à l’origine de la tentative d’assassinat dont nous avions été victimes.

Haute semaine du Faucheur

Travail et prises d’informations et de contacts.
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1er jour de la semaine fuyante du Faucheur

Aujourd’hui est à marquer d’une pierre blanche, Wardus s’est enfin réveillé de sa longue nuit enchantée. Il avait l’air remis mais empreint d’une sorte de lassitude probablement lié au fait d’être resté allongé de si longues journées. Pour se remettre d’aplomb, et pour nous montrer qu’il n’était en rien diminué, il se lança dans une série d’exercices physiques dont lui seul à le secret mais qu’il dut interrompre rapidement. Soit-disant pour se vider la vessie, mais plutôt car la tête lui tournait. Alors qu’il s’éloignait de nous personne n’eut le courage de lui dire que nous nous étions relayés pour le garder propre et lui faire absorber quelques liquides sucrés pour sa survie. Autant d’images que chacun de nous préféra enfouir au plus profond de sa mémoire. Un accord tacite s’installa entre nous convenant de ne plus jamais parler de ce moment. Des détails techniques qui ne semblèrent pas effleurer notre norrois.

Durant la matinée, un grand vacarme nous fit mettre le nez dehors. La rumeur s’était propagée à grande vitesse et une foule importante commençait de se former dans la rue. La Grande Prêtresse Hormina était de visite à la capitale. Pris d’un soudain réflexe, nous harnachâmes nos montures le plus rapidement possible et prîmes la pose en ligne, comme à la parade, pour saluer sa venue. Il nous semblait important de montrer que la Patrouille était là, après tout, elle représentait ce qui tenait lieu d’instance suprême dans le culte impérial local. Nous pûmes constater ce que souvent Davitus nous avait répété du temps de notre formation au Fort Grognard, l’image est presque aussi importante que le fond. Nous en avions une parfaite illustration, tout était calculé dans ce défilé équestre de la grande prêtresse, de ses habits à la robe de sa monture, d’un blanc éclatant. Notre coup ne manqua pas de la faire réagir, elle fit un détour pour nous saluer à son tour. Nous échangeâmes quelques mots rapides où elle nous indiqua être heureuse de voir que la Patrouille était en fonction. Elle était ainsi persuadé d’avoir trouvé des alliés dans un objectif commun et le destin à venir de la province. Au moins, si des gens n’étaient pas au courant de notre arrivée en ville et de notre statut, ce n’est maintenant plus le cas.

Après ce rapide échange et une fois la foule un peu éloignée, nous rentrâmes nous abriter pour discuter rapidement entre nous. Il fut décidé d’assister à la grande cérémonie annoncée pour l’après-midi au vieux temple impérial sur la colline afin de nous rendre compte de l’impact de l’arrivée de la Grande Prêtresse dans la Cité. Nous étions certains d’y croiser toute la bonne société d’Elpida. Après tout, cela restait encore notre plan principal.

J’avoue avoir goûté une joie ineffable en assistant à la cérémonie, je reste avant tout moi-même un prêtre du culte impérial. Le prêche de la Grande Prêtresse Hormina semblait tout orienté à la gloire passée de l’Empire et il me sembla même percevoir une volonté de raviver l’intérêt du peuple pour l’Empire. Ce n’est qu’après la cérémonie que Davitus nous rendit compte de sa conversation rapide avec Adonis Pyrgo qui nous invitait pour le soir même à partager son dîner avec la Grande Prêtresse. J’avais remarqué cependant que Wardus s’était fait approcher par le Capitaine Alaric mais il ne nous en toucha mot et je décidais de respecter sa discrétion.

Notre groupe se sépara pour la soirée, Wardus et Aynur décidèrent de ne pas participer aux mondanités chez Adonis Pyrgo, préférant prendre du bon temps au Loup Ivrogne. C’est ainsi que Davitus, Mathena et moi-même prîmes le chemin de la demeure aristocratique de la famille Pyrgo. Nous y fûmes parfaitement accueillis par un hôte charmant, un homme d’un certain âge, marqué par les années et par un antique chagrin et vêtu de manière impeccable. Il me donna l’impression d’être un homme tout en contrôle. Dans sa maison fort bien entretenue et décorée avec un goût certain se trouvait déjà la Grande Prêtresse et sa suite. Celle-ci se montra enchantée de passer la soirée avec la Patrouille, antique vestige d’un Empire déchu auquel elle semblait vouer une profonde et sincère admiration. Nous faillîmes débuter la soirée sur un impair diplomatique en demandant à Adonis si la rumeur qui faisait de lui un père prêt à marier sa fille était vraie. Il nous informa alors qu’il avait bien eu une fille, ainsi qu’un fils, mais ceux-ci étaient décédés il y a quelques années. Alors que nous dissertions en mangeant, nous nous rendîmes compte que ce repas était en fait une réunion visant à organiser le futur de la province de la Voreïa. Les positions de la Grande Prêtresse étaient claires et elle nous en fit part sans ambage. Elle souhaitait le retour de l’Empire et le forger sur le terreau d’un culte impérial fort. Cependant nous discernâmes dans ses propos sa volonté d’imposer ce culte et cette vision à l’ensemble de la population de la Voreïa. Point de salut en dehors du culte impérial. Pour parvenir à ses fins, elle songeait aussi à établir un impôt dont chacun en la satrapie devrait s’acquitter, Adonis Pyrgo semblait aussi sur la même longueur d’ondes mais nous avions compris que son intérêt premier n’était pas tant son soutien à la renaissance de l’Empire que de s’assurer des revenus confortables et de maintenir sa fortune personnelle en l’état. Bien entendu, la Patrouille jouait un rôle dans cette renaissance et elle comptait sur notre soutien indéfectible. Davitus montra son accord de principe, après tout, rien de surprenant, il avait déjà évoqué l’idée d’un impôt pour financer la Patrouille. Mathena écoutait d’une oreille faussement distraite et ne se prononçait pas. Je crains d’avoir été le grain de sable dans les rouages bien huilés d’un plan pensé depuis longtemps. Je ne pu m’empêcher de faire part de mon incompréhension face à l’absence de la considération des véritables volontés du peuple ainsi que de l'absence de la reconnaissance des cultures et des cultes autochtones. Cela sembla désarçonner la Grande Prêtresse qui s’attendait probablement à ce que nous la suivions sans discuter. Un long échange mêlant philosophie, politique, théologie s’ensuivit et malgré mon désaccord et ma différence de point de vue, la soirée se termina de manière tout à fait honorable. Nous prîmes congé de notre hôte et alors que nous devisions avec mes camarades sur le chemin du retour, Mathena fut prise d’un mal de crâne aussi violent que bref et soudain. Je passais quelques minutes à l’ausculter mais elle ne ressentait déjà plus rien. Un examen magique ne révéla rien non plus. Nous reprîmes la route de notre demeure et quelques instants plus tard, je pu discerner un éclair rougeâtre surgissant de nul part frapper Mathena en pleine tête, une attaque magique sans aucun doute. Nous nous protégeâmes et rentrâmes en surveillant nos abattis sans parvenir à apercevoir quoique ce soit, aucun assaillant ne se montra.

Nous fûmes accueillis par les ronflements de Wardus et Aynur qui prenait l’air à la fenêtre de sa chambre, probablement mélancolique à la pensée des vastes plaines qui lui manquait de parcourir.

2e jour de la semaine fuyante du Faucheur

Nous fîmes le point au petit matin racontant à nos deux compagnons notre soirée avec Pyrgo et eux la leur avec le Capitaine Alaric. Lui-aussi semblait avoir des plans pour le futur de la Voreïa. L’identité et la volonté de plusieurs factions semblaient déjà plus claires à l’issue de cette soirée, même si nous étions encore loin d’être capables de dresser un portrait complet de la situation. Chose un peu surprenante, le Capitaine Alaric souhaitait faire appel à nous pour résoudre le meurtre de l’intendant de la cité. Après un petit déjeuner copieux, nous fîmes route vers le fort pour obtenir les informations nécessaires à l’enquête. Juste avant de partir alors que nous donnions des consignes à Wardus pour qu’il se remette d’aplomb de sa gueule de bois, un coursier nous laissa une invitation pour le soir de la part de Carmélo Lakkhos. Les dirigeants de la ville se réveillaient enfin.

La conversation qui s’ensuivit avec le capitaine nous apporta quelques débuts de piste à explorer. L’intendant, Nalkos, était un ami du Capitaine. Il lui vouait une pleine et entière confiance tout comme la plupart des habitants de la cité envers lesquels il faisait preuve de bienveillance. Les quelques postes clefs de la cité, comme celui d’intendant ou de capitaine de la garde étaient pourvus par un conseil constitué des familles nobles importantes de la cité, chacune tentant de placer ses pions. Or, il se trouve que la nomination de Nalkos était entourée d’un certain flou, le capitaine était incapable de nous dire sous l’influence de quelle famille il avait été placé à cette fonction. De plus, ses origines étaient aussi une énigme, il n’était pas connu avant. Dans les faits, l’homme a été retrouvé poignardé à de multiples reprises dans une ruelle des Pouilles, très tôt durant la matinée précédente. Avant d’aller plus loin dans la conversation, le Capitaine eut un élan de franchise à notre égard. Il était de toutes façons persuadé que nous allions mettre le doigt sur certains détails, alors autant qu’il nous épargne du temps et des efforts. Il nous révéla qu’une partie de l’argent que percevait Nalkos était détournée pour alimenter la cause des Norrois, le parti du Capitaine Alaric. Nous restâmes tous très calmes à cette annonce et personne n’émit de jugement. Pour finir, il nous indiqua que le corps était visible à son domicile et qu’il occupait un bureau dans un petit office au marché couvert. Le capitaine s’assura de nous mettre à disposition un garde pour nous faciliter l’accès à tous les lieux nécessaires à l’enquête.

Notre premier choix se porta sur la visite des lieux du crime. L’examen de la ruelle ne nous apprit pas grand chose. Nous nous séparâmes ensuite pour interroger le voisinage immédiat. Mathena et Aynur, après avoir fouillé la ruelle, cherchèrent des enfants pour les questionner au sujet du meurtre. Après de longues minutes et de nombreuses promesses de récompenses, elles finirent par obtenir le nom de la dernière personne à avoir vu Nalkos vivant, une certaine Naïlda qui habitait à quelques pâtés de maisons de là. Davitus juste après avoir toqué à une porte se fit happer à l’intérieur par une jeune femme qui semblait être une de ses connaissances d’antan. Enfin, de ce que j’ai cru comprendre de leur court échange. Je pris donc sur moi d’interroger le voisinage. J’usais de ma qualité de médecin pour me faire inviter dans les maisonnettes de la ruelle et tout en dispensant moult soins je pu questionner les familles qui habitaient là. A l’extérieur, une petite foule se constitua pour obtenir des soins elle aussi. J’en profitais tout autant et je finis par obtenir quelques informations. Nalkos s’était fait piéger par plusieurs hommes, une véritable embuscade. Davitus émergea de la maisonnée où il s’était engouffré l’air fort réjoui, il nous apprit que Sisille, la propriétaire était celle que Nalkos venait voir pour l’impôt. Elle a entendu du bruit puis une fois dehors a trouvé le corps sans vie de l’intendant. Davitus a pu récupérer la robe ensanglantée de la jeune fille. Autre information, elle a vu les assassins s’enfuirent en courant, ils étaient cinq ou six sans parvenir à distinguer leur visage. Pour finir, nous apprîmes que les assassins avaient probablement été recrutés parmi les pires racailles traînant sur les quais dans la nuit, une autre piste.
Forts de ces informations, nous décidâmes de suivre la piste mise au jour par les filles. Nous rendîmes une petite visite à Naïlda. Celle-ci était encore choquée et peinée du sort de l’intendant. Elle fit preuve au début de notre conversation d’une certaine gêne puis lorsque nous mîmes la situation au clair elle ne retint plus son flot de paroles incessants. Elle aussi avait payé son écot à la cause des norrois de la cité. Nous nous retirâmes non sans difficultés.

L’après-midi était déjà très avancé et nous devions nous rendre à l’invitation de Lakkhos. Nous décidâmes de rentrer pour nous préparer et nous reposer un peu avant la soirée.

La soirée fut quelque peu étrange. Dès notre arrivée, nous vîmes des gens courir nus dans les jardins de la somptueuse demeure, d’autres semblaient déguisés, et, visiblement, beaucoup étaient déjà très alcoolisés. Le maître des lieux nous accueillis les bras grands ouverts, Carmélo Lakkhos, portant des atours de fortune mais parfaitement débraillés, un grand sourire aux lèvres. Notre hôte semblait nous connaître et il marqua un intérêt certain pour notre jeune cavalière. Alors que nous étions attablés, il nous fit comprendre que la soirée serait dédiée aux divertissements et non aux discussions de travail qui ne tarderaient pas à se faire jour. Après le repas, notre hôte nous conduisit à l’extérieur pour profiter d’autres délices : des opiacées et autres drogues ainsi que quelques plaisirs de la chair. Mathena fut la seule d’entre nous à en profiter. Carmélo semblait obnubilé par Aynur qui joua le jeu de l’évitement. Davitus et moi nous eclipsâmes dans le manoir pour l’explorer un peu. Nous pûmes constater que toute la demeure était ouverte à chacun, aucun garde pour limiter un accès, même le bureau et le coffre-fort de Carmélo n’étaient fermés. Mathena nous rejoignit et s’occupa de faire ce que nous ne voulions nous résoudre à effectuer, fouiller les papiers du bureau ce qui ne nous apprit pas grand chose. Cette attitude était étrange, du moins à nos yeux, et nous étions certains de ne pas avoir toutes les informations en mains pour en comprendre la raison.

3e jour de la semaine fuyante du Faucheur

Au lendemain de cette fête, nous avons été réveillé par un coursier venu déposer un paquet pour Aynur. Il s’agissait d’une armure en cuir aux armes des Lakkhos, le cadeau d’une soirée. Bien reposés, nous avons pris la route du domicile de l’intendant pour poursuivre notre enquête. Plusieurs personnes faisaient la queue devant le domicile de l’intendant pour lui rendre un dernier hommage. Nous avons fait interrompre ces visites quelques minutes, le temps pour moi d’observer le corps pendant que mes compagnons fouillaient la maison à deux étages. L’examen du corps ne révéla rien de neuf, par contre celui de sa chevalière et du sceau qu’elle portait nous montra que ce dernier était amovible et qu’il pouvait afficher une autre face que celle, officielle, symbole de sa fonction d’intendant. La seconde face arborait un symbole norrois dédié à la Voreïa. Nous avions là une confirmation des propos du Capitaine. La fouille révéla peu de choses aussi, quelques livres comptables mais aucune traces de détournement, ni de pistes pointant la vengeance d’un administré, aucune trace non plus de la présence d’un ou d’une compagne.
Nous finîmes de passer la matinée par la visite de l’office de l’intendant. Comme nous arrivions au marché couvert, nous vîmes que les commis qui travaillaient avec Nalkos étaient en train de charger une charrette avec toute la documentation de feu l’intendant. Avec l’aide du garde nous avons pu interrompre ce déménagement, le temps de consulter les livres de compte. Je m’attaquais à tenter de les décrypter le temps pour mes compagnons de fouiller les lieux. Nous avons ainsi pu commencer à entrapercevoir le code tout personnel mis au point par Nalkos, l’intendant, à base d’encres différentes et de tailles variées de plumes. Un examen rapide des impôts payés par chacun nous confirma la fortune indécente des familles Lakkhos et Pyrgo notamment mais aussi les Limani, alors que la famille Handlard semblait bien moins riche. Mes compagnons mirent la main sur une correspondance très importante entre Nalkos et Adonis Pyrgo, à priori, nous venions de découvrir que ce dernier devait être la main noble l’ayant mis en fonction il y a quatre ou cinq ans.

Nous consacrâmes le reste de la journée à réfléchir à notre affaire. Wardus et Aynur passèrent la soirée au Loup Ivrogne.
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Lotin
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Re: [CR] Balades en Voreïa (Oltréé!)

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4e jour de la semaine fuyante du Faucheur

Quelques instants à peine après avoir déjeuné sur le son des ronflements de Wardus, nous avons subi une sorte d’attaque magique sous la forme d'agressions mentales répétées et qui semblaient cibler la zone où nous nous trouvions. Je pu voir comme des “éclairs” tomber du ciel et lorsqu’ils touchaient l’un de nous, il semblait être la proie d’une fouille intense de ses souvenirs. Mathena subit ces assauts et ne pu résister à cette investigation tout comme Davitus même si ce dernier sembla faire montre d’une plus grande volonté. Je me sentis aussi la proie de cette attaque mais je réussis à ériger un barrage mental impénétrable, par chance. Après cette attaque, j’étais persuadé que la bague que Mathena avait trouvée dans l’antique relais impérial était en cause. La matinée fut dédiée à nos discussions, nous en profitâmes aussi pour régler quelques petits affaires personnelles. Aynur procéda à l’un de ses rituels druidiques afin d’interroger le sang de la victime, mais en vain. Les filles prirent ensuite la route des quais pour débuter leur enquête sur les bras à louer qui avaient été payés pour assassiner Nalkos. Pendant ce temps-là, Davitus utilisa son réseau fraîchement constitué pour trouver le nom et l’adresse de quelqu’un versé dans les arts de la magie. Nous voulions nous entretenir avec lui de la bague. Un nom nous fût communiqué, Genard, il s’agissait d’un maître magicien d’origine norroise qui vit sur le Vieux Port. Les gens s’accordaient à nous dire qu’il souhaitait garder ses compétences de magicien au secret, du moins à la plus grande discrétion. Nous l’avons retrouvé à son domicile puis après quelques présentations hésitantes, il sembla nous accorder confiance et nous fit rentrer chez lui. L’homme s’exprimer clairement d’une voix très agréable, il boitait fortement de la jambe droite et devait parfois prendre appui pour ne pas tomber lors de ses déplacements. Nous avons perdu un peu de temps à retourner chez nous pour récupérer l’anneau que nous y avions caché afin qu’il puisse l’examiner. Après avoir pris ses précautions sous la forme de glyphes de protection, il examina l’anneau. Malheureusement, il ne put nous en dire beaucoup plus si ce n’est que l’anneau avait probablement été fabriqué il y a très longtemps par un artisan norrois. L’usure de l’anneau semblait montrer qu’il avait été porté par de nombreuses personnes et pendant un temps certainement très long. La magie qui en émane est norroise mais très ancienne, avant sa théorisation et son organisation par une tradition académique plus récente. Je me laissais entraîner dans une très longue discussion sur les arts ésotériques de nos pratiques mutuelles, ce qui nous mena presque au bout de la nuit, j’en oubliais totalement le rendez-vous que nous avions avec les filles sur les quais.

Pendant ce temps, les filles s’occupèrent comme elles le purent. Elles menèrent une enquête discrète et prêtèrent l’oreille aux discussions des marins et des dockers. La rumeur qui revenait souvent dans les discussions était celle annonçant la venue de cavaliers norrois qui pillaient les fermes sur leur chemin. Une fois la nuit avancée, elles purent observer Blanche qui semblait faire la tournée des malfrats. Elle était sous bonne escorte et son manège dura un moment. Elles la suivirent pendant plusieurs heures le plus discrètement possible jusqu’à ce que Blanche se retrouve presque seule, elle s’entretenait avec quelqu’un dans une ruelle. Ses gardes du corps s’étaient éclipsés les uns après les autres. Après le départ de l’homme, les filles se décidèrent à intervenir. Aynur lui fit subitement face les armes à la main pour ne pas être prise au dépourvu alors que Mathena restait dans les ombres pour la surprendre. La suite m’est un peu floue car je ne réussis pas complètement à démêler les différents points de vue. L’échange fut bref et teinté de menaces de part et d’autres. Finalement il dégénéra en une bagarre mortelle sans que je comprenne qui avait lancé les hostilités, puis après une course-poursuite dans un bâtiment, Blanche finit par être abattue par une flèche de Mathena. Alors que les filles étaient en train de transporter son corps inanimé, elles furent encerclées par une foultitude de malandrins, des hommes de main de Blanche qui désiraient récupérer leur cheffe et étaient prêts à laisser les filles sortir des Pouilles en vie. Chaque partie à la fierté blessée se retira non sans promettre un funeste destin à l’autre.

5e jour de la semaine fuyante du Faucheur

Nous avons retrouvé les filles à la maison au petit matin. Elles n’étaient que bleus, contusions, fractures, coupures et blessures plus profondes. Un examen rapide m’apprit qu’elles n’étaient pas passées loin de la catastrophe.

Nous nous rendîmes au fort du Capitaine Alaric au petit matin pour lui faire part de nos avancées au sujet du meurtre de l’intendant. Bien entendu, il avait eu ouïe dire du combat acharné de la veille. Il nous apprit que Blanche avait survécu. Il n’était pas en colère mais il nous fit comprendre que la situation était devenue très compliquée. Plus question pour nous de nous promener dans les Pouilles. Il se proposa d’organiser un rendez-vous en terrain neutre et sous sa surveillance avec Blanche afin de régler ces nouveaux problèmes. Il était étonné d’apprendre qu’elle était impliquée dans les tentatives d’assassinat nous visant. En effet, de ce qu’il nous en dit, ce n’était pas dans l’habitude de ses contrats, cela lui paraissait assez important pour organiser cette réunion.

Ainsi, selon ses conseils, nous fîmes profil bas le reste de la journée et une partie du lendemain.

6e jour de la semaine fuyante du Faucheur

Le Capitaine Alaric nous convoqua en fin de journée et nous le retrouvâmes dans une maison située entre les Pouilles et le Vieux Port. Nous y avons rencontré Blanche accompagné de deux acolytes dont au moins l’un d’entre eux était sensible à la magie. Il repéra aussitôt ma prière à la Gardienne et me le fit comprendre d’un petit sourire. La discussion, sous le patronage d’Alaric, qui s’ensuivit nous apporta beaucoup d’informations et nous permit de commencer à remplir les nombreux trous même s’il fut parfois délicat de ménager tantôt un parti et tantôt l’autre. Elle travaillait pour quelqu’un qui n’était pas en ville. Cette personne souhaitait notre mort. Elle est liée à cette personne et nous indiqua qu’elle souhaitait gagner du temps afin de comprendre ses motivations. Nous obtînmes la promesse qu’elle ne tenterait pas de nous tuer. Elle nous apprit que l’homme à l’arbalète ne devait pas utiliser de poison et que c’était de sa propre initiative qu’il en avait ajouté sur ses carreaux. Elle nous affirma aussi qu’une fois cette histoire un peu démêlée elle nous dévoilerait l’identité de son commanditaire. Quelques détails de son histoire personnelle ne nous échappèrent pas même si elle se déroba lorsque nous nous montrâmes plus pressants dans nos questions. Elle est de bonne famille et d’ascendance impériale, ce qui ne manqua pas d’attiser l’intérêt de Davitus, même si elle fut recueillie par quelqu’un. Elle n’a aucun souvenir de ses parents et de sa famille de sang. Avant notre départ, Davitus et moi profitâmes de sa présence, et de son réseau, pour tenter d’obtenir des informations sur les assassins de l’intendant. Elle nous assura qu’elle allait se renseigner de son côté.

Nous nous quittâmes en bons termes, enfin, la situation était moins pire que deux jours auparavant.
Nous prîmes le reste de la journée pour discuter et faire le point. Ce petit repos nous parut nécessaire sauf à Wardus qui préféra aller boire un coup au Loup Ivrogne.

1er jour de la semaine basse de la Reine Barbare

Au réveil, nous avons trouvé une liste déposée derrière notre porte. Elle indiquait quatre noms, ceux des assassins de l’intendant. Blanche avait tenu parole. Quelques instants après, un page se manifesta à l’entrée de notre maison. Il tenait la bride d’une magnifique monture au pelage blanc, un cheval du peuple des Cavaliers. Le page nous indiqua que le cheval serait à elle si elle acceptait de le monter et de se laisser guider, ce qu’elle fit sans trop d’hésitation, appâtée par la majestueuse bête. Elle nous raconta que le cheval l’avait guidée jusqu’à l'amphithéâtre de la cité, au bord de la mer où elle pu avoir discussion avec Carmélo Lakkos en personne qui semblait la poursuivre de ses assiduités. Elle nous avoua qu’elle lui avait demandé d’enquêter sur Blanche et le mystérieux commanditaire.

Pendant ce temps, Mathena interrogea son réseau de gamins forte des quatre noms et elle obtint rapidement l’adresse du rade où ils aiment à dépenser leur solde mal acquise. Nous nous étions séparés afin de multiplier nos chances et c’est au Loup Ivrogne que Wardus et moi avons dégoté les informations qu’il nous fallait. C’est ainsi que nous sommes arrivés dans ce rade bien après Mathena. Nous avons croisé celle-ci qui en sortait au bras d’un rat de quai. Elle échangea un signe discret avec Wardus pour lui dire de la suivre, elle avait un plan. De mon côté, accompagné de Davitus, je m’attablais au bar pour discuter avec le gérant et obtenir de plus amples informations. Il me semblait aussi nécessaire de surveiller les autres hommes de la bande. Le petit stratagème de Mathena lui permit d’assommer l’homme. C’était ensuite un bien étrange convoi que les habitants d’Elpida pouvait croiser dans les rues. nous avions caché le corps inanimé de l’homme dans un tonneau pour le transporter dans un endroit plus sûr pour mener notre interrogatoire. Celui-ci se révéla un peu décevant, de son commanditaire il ne put nous donner que des descriptions vagues et assez brefs. C’était un homme qui s’exprimait bien, à l’aise à l’oral, toujours camouflé dans sa capuche. Un détail important, et qui allait faire la différence, était que l’homme boitait. Or nous avions rencontré un homme boiteux il y a peu, Genard le maître mage norrois mais j’avais du mal à faire le lien.
Une fois l’interrogatoire terminé, alors que nous venions de livrer l’homme aux autorités locales, aux hommes du capitaine et après lui avoir donné toutes nos informations et le nom du maître mage celui-ci nous informa que nous étions invités dans l’après-midi à l'amphithéâtre pour assister à la désignation du nouvel intendant. Nous étions enfin certain d’en apprendre un peu plus et, avec un peu de chance, de voir se dévoiler le jeu de certains.

Toutes les familles nobles étaient réunies à l'amphithéâtre ainsi que la grande prêtresse Ormina. Elle avait déjà réorganisé son réseau et semblait plus proche que jamais de ce que quelqu’un nous identifia comme étant la famille Limani. Les deux chefs de famille, la quarantaine, lui un homme rondouillard et elle une assez jolie femme étaient accompagnés d’une suite importante. Celle d’Adonis Pyrgo et de Carmélo Lakkos semblaient plus modestes. Nous découvrîmes aussi enfin la famille Handlard. Elle était dirigée par une jeune femme au teint diaphane, une beauté froide, accompagnée de ce que je pris d’abord pour un conseiller, mais qui s’avéra en plus être son grand-père, un très vieil homme. Toutes les familles qui comptent étaient présentes. Des tractations avaient déjà eu lieu en amont, nous n’assistions qu’à la partie publique de l’affaire, la nomination publique. De certaines postures et gestures, nous avons compris que certains ne semblaient pas ravis de la situation mais ils étaient tout de même parvenus à un compromis. Les familles annoncèrent donc la nomination du nouvel intendant, Genard, le maître mage norrois. Nous avions donc le mobile du meurtre et nous étions donc certains de sa culpabilité. Alors qu’il discourait sur sa vision de l’exercice de sa charge et de ce qu’il souhaitait pour la cité, je ne pu m’empêcher de l’interrompre. Afin d’asseoir mon discours je me présentais à tous comme membre de la Patrouille et surtout comme prêtre de la Gardienne de la Vérité aux mots de lumière ciselés par la Sagesse et la Vérité. Titillant d’abord l’homme au sujet de l’enquête en cours sur le décès de son prédécesseur, je l’accusais rapidement d’en être le responsable. Mon intervention avait déjà dérangé l’organisation bien huilée de la nomination mais mes derniers mots furent le point de départ d’un inaudible brouhaha. Les Limani firent montre d’une indignation non feinte réclamant le prix du sang pour l’assassin, probablement vexé de ne pas avoir eu cette information avant les négociations précédentes, avant de quitter les lieux accompagnés par la grande prêtresse Ormina. Adonis Pyrgo aussi montra quelques signes de surprise mais resta mesuré, la sagesse de l’âge. Carmélo Lakkos quitta rapidement l’assemblée, la nomination de son homme de paille tournant au fiasco. Sidwel Handlard sourit de la situation, visiblement ravie de ce qui se dévoilait là. Le Capitaine Alaric mit la salle au calme en la faisant évacuer par la plupart des personnes. Il ne restait plus qu’Adonis Pyrgo, Sidwel Handlard, lui et sa garde ainsi que nous, la Patrouille. Ceux-ci s’entretenaient afin de savoir qu’elles allaient être les mesures à prendre pour assurer la sécurité et la paix en ville, ce qui semblait maintenant grandement compromis. Le Capitaine n’était pas ravi de la tournure des évènements même s’il semblait estimer que quelqu’un se devait d’agir pour établir la vérité. Je le trompais surement mais il me sembla que nous avions gagné des points auprès de la représentante des Handlard. Celle-ci d’ailleurs m’invita à venir un jour prochain m’entretenir avec elle avant de nous quitter. Le Capitaine nous informa que nous avions été l’étincelle mettant le feu aux poudres d’une situation déjà tendue et que les prochains jours allaient voir se déclarer les conflits ouverts entre les familles nobles de la cité. Il nous conseilla de rester discrets, nos vies étaient probablement en danger.

Alors que nous rentrions chez nous, Davitus nous quitta pour aller prévenir Sisille et la ramener en sécurité avec nous. Je lui enjoignais de ne pas perdre de temps et de revenir au plus vite. Plusieurs heures se sont écoulées sans voir le retour de Davitus, nous étions inquiets et n’arrêtions pas d’observer la rue en espérant voir sa silhouette accompagnée de la belle jeune femme, en vain. Nous finîmes par nous équiper et nous rendre chez la dame Sisille pour y retrouver notre compagnon. Les rues étaient désertes et la tension générale de la cité était perceptible. Nous avons croisé plusieurs patrouilles avant de nous retrouver au pied la résidence convoitée. Alors que nous montions les escaliers et que nous nous trouvions sur le seuil de la porte de la demeure de la jeune femme. Alors que Mathena ouvrit la porte en toute discrétion, nos assaillants en embuscade se dévoilèrent. Certains étaient dans la pièce, se jettant sur Mathena, et les autres dans les escaliers, nous barrant retraite et chargeant Aynur et Wardus. Ce dernier défonça l’escalier pour nous assurer une voie de retraite dans le pire des cas pendant qu’Aynur les cueillait de ses carreaux d’arbalète. A l’intérieur le combat fit rage aussi et je dus user de tous mes soins pour que la Patrouille puisse faire face. Le combat fut rude mais nous réussîmes à prendre le dessus, seuls trois d’entre eux parvinrent à s’enfuir. Leur chef gisait, blessé, ligoté et bâillonné. La fouille de la résidence nous révéla le corps sans vie de Sisille, elle avait été égorgée et quelques fragments de céramique et une odeur caractéristique nous fit comprendre le déroulé de la nuit. L’un des assaillants avait ouvert discrètement la fenêtre et avait pu glisser une fiole contenant une drogue incapacitante. Sisille avait été égorgée et Davitus kidnappé. Nous en profitâmes pour mener son interrogatoire après avoir éteint le feu naissant du fracas du combat et alors qu’une patrouille de gardes de la cité commençait à nettoyer les lieux. Après un petit jeu de négociations, l’homme nommé Artyle, était le chef de la guilde des Longs Couteaux, ils portaient tous un tatouage de coteau sur l’avant bras. Un groupe de bandits et de malandrins qui détenait un campement aux Essarts, au sud-est, à l’extérieur de la cité. Ils travaillaient exclusivement pour un commanditaire, l’homme qui avait payé pour notre assassinat, le même qui employait Blanche. Un homme discret qui prenait soin de camoufler son visage, il n’avait jamais réussi à l’identifier. Ils se sont servis de Davitus pour nous attirer ici et espéraient nous tuer. Davitus avait été embarqué avec Blanche à qui un sort particulier était réservé. Avant de le laisser repartir prendre un bateau en quête d’une nouvelle vie, il nous indiqua qu’il devait retrouver ses hommes dans une taverne proche de la porte de la route d’Hautot.

Nous nous mîmes en route rapidement, il restait encore à la nuit quelques heures et même si les gardes nous avaient assuré que les portes de la cité avaient été fermées pour empêcher ces assassins de s’en sortir, nous voulions être certains de les prendre de vitesse. Une fois sur les lieux, Mathena pénétra dans la taverne et en fit un tour rapide en entrant par l’arrière. Aucune trace de Davitus. Ni même dans l’écurie. Wardus et moi décidâmes de rentrer dans la salle commune bondée malgré l’heure plus tardive, presque matinale même. Les gens, somnolents pour la plupart, apathiques, fatigués d’avoir échangés tant de rumeurs sur ce qui se tramait dans les maisons hautes des nobles de la cité mais aussi bien alcoolisés, ne prêtèrent pas attention à notre entrée. De suite nous repérâmes les trois complices d’Artyle. Il se redressèrent en dégainant leurs armes sans être totalement sûrs de leur geste ni de leurs appuis. Nous les forçâmes à sortir et à nous conduire à Davitus qui était sous la surveillance d’un quatrième homme dans la forêt. Ils nous emmenèrent à l’endroit comme convenu et alors que détachions les liens de Davitus et de Blanche en profitèrent pour s’enfuir à travers les arbres. Davitus était encore sonné par les drogues, Blanche elle par contre, semblait en colère. Nous n’eûmes pas besoin d’insister pour qu’elle nous livre le nom de son ancien maître, celui qui avait décidé de la punir de sa trahison à venir. Il s’agissait de Walmar, celui-là même qui nous avait accueilli à Hautot. Le cuistre nous avait même invité à dormir en sa demeure. Nous savions enfin qui en voulait à la patrouille et pourquoi. Il voulait s’assurer le contrôle de la Via Major, l’ancienne voie impériale. Nous savions que les Longs Couteaux s’attaquaient à des convois marchands et qu’ils étaient très bien renseignés. De fait, une fois qu’ils avaient fait escale à Hautot, Walmar prévenait ses bandits qui tendaient ensuite des embuscades aux riches caravanes.

L’aube n’était pas loin de rosir le ciel, nous étions épuisés et à bout de nerfs. Avant de rentrer pour trouver un repos bien mérité, nous passâmes par le fort pour partager nos informations avec le Capitaine Alaric. Nous échangeâmes brièvement car nous étions épuisés de la nuit blanche que nous venions de passer. Une nuit pour le moins très agitée. Le Capitaine nous informa que les incendies de la veille étaient le prodrome de la guerre à venir entre les familles nobles et les différents partis de la Cité. Les feux étaient ceux des navires marchands des Limani, probablement incendiés par les hommes de Lakkos. Il nous apprit aussi que la Grande Prêtresse Ormina avait quitté la ville en bonne compagnie. Elle était sous grande escorte, des gardes portant les couleurs des Limani. Ces derniers envoyaient des troupes armées à l’extérieur de la ville pour prendre d’assaut Eudal, une cité du Nord qui produit des champignons. Certains commençaient à abattre leur jeu. La présence de la Grande Prêtresse à leurs côtés et prenant part à une telle entreprise avait quelque chose de gênant pour moi. Là n’était pas sa place à mes yeux, cette association me dérangeait.
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2e de la Basse de la Reine Barbare

Alors que nous parcourions la rue menant à notre maison, des appels discrets provenant d’une ruelle nous interpelèrent. Nous découvrîmes avec stupéfaction un Genard caché sous un vêtement ample à capuche, l’air terrorisé et visiblement plus à l’abri dans l’obscurité de la venelle sinueuse. Alors que nous étions les instruments de sa chute et de sa disgrâce, il nous demanda de l’aider. Cette supplication nous imposa une discussion. Devions-nous livrer cet homme au Capitaine Alaric ? Après tout il était lourdement impliqué dans le décès de l’ancien intendant de la cité, aux ordres de Lakkos mais impliqué tout de même. Ses explications finirent de nous convaincre qu’il n’avait eu guère le choix, il promit de se racheter mais loin de la cité car il était certain que maintenant qu’il n’était plus utile à Lakkos celui-ci allait se débarrasser de lui. Nous lui proposâmes alors de nous accompagner jusqu’au fortin pour qu’il serve la Patrouille avec ses talents de mage et d’alchimiste, ce qu’il accepta prestement, visiblement soulagé de trouver un abri loin de Lakkos.

C’est accompagnés de Blanche et Genard que nous rentrâmes dans nos pénates, pour enfin nous reposer. Quelques heures de sommeil n’étaient pas de trop.
Hélas, ce répit fut de courte durée. Un toquement insistant à la porte nous réveilla. Il s’agissait d’un messager de Lakkos qui nous demandait de rejoindre rapidement son maître pour un entretien.

Bien que fatigués, nous nous hâtâmes de rejoindre l’impressionnante demeure de Lakkos. L’entretien en lui-même fut assez rapide, Carmélo Lakkos nous demandait de transportait un coffret contenant des cailloux noirs, une drogue. Il s’agissait du dernier paiement qu’il devait à un client et son “honneur” exigeait qu’il le paya avant que toute sortie de la cité ne soit impossible. Or, il se trouvait que nous avions des laissez-passers confiés par le Capitaine. Le contact était un dénommé Baltus qui devait nous attendre à quelques kilomètres en dehors de la cité. Je comprenais déjà en voyant les réactions de Wardus et d’Aynur qu’ils avaient déjà accepté. La discussion n’allait pas porter sur accepter ou non la livraison mais plutôt sur notre rétribution, ce dont Wardus se chargea. C’est ainsi qu’il négocia une très belle armure. Mathena, elle, n’avait pas son mot à dire, Aynur lui ayant interdit de nous accompagner à l’intérieur, elle avait probablement la crainte de la voir dérober quelques objets de valeur. Une fois cette transaction réglée, l’atmosphère changea du tout au tout et c’est une ambiance de détente et de séduction qui s’installa dans le manoir. Lakkos fit venir deux dames de compagnie pour Wardus et moi tout en nous proposant de goûter à ses petits cailloux noirs. Pendant ce temps, Aynur et lui se faufilèrent dans une suite privée, elle semblait avoir cédé aux charmes du maître des lieux. Je profitais de l’agitation pour quitter le manoir. Je voulais pouvoir rendre une visite à Dame Handlard comme elle me l’avait proposée.

Cette vieille bâtisse au style norrois tranchait avec les autres manoirs des familles nobles. Moins ostentatoire elle présentait des poutres en bois portant des décorations au style bien caractéristique ornées d’entrelacs effilés et géométriques ainsi que des représentations figuratives de dragons affrontés et autres animaux fantastiques. L’architecture mêlait bois et pierre en un ensemble harmonieux de bon goût. Le toit en ardoises sombres contrastait avec ceux des bâtisses voisines qui usant d’armatures métalliques reflétait la lumière du soleil d’été. Simple mais le caractère monumental de la demeure rendait impossible d’oublier qu’il s’agissait là d’un des centres de pouvoir de l’antique cité norroise. Après la fureur et la précipitation des derniers évènements, la fin de journée calme passée en compagnie du clan Handlard fut un très agréable moment. Je fus invité à partager la table de Dame Sidwel Handlard et de son grand-père, un vénérable ancien de 94 ans. Nous échangeâmes sur la situation actuelle mais j’en profitais aussi pour partager quelques informations sur le passé de la Satrapie. J’eu quelques confirmations quant à l’histoire du dernier roi norrois mort lors de la prise de la cité, de son lieu de sépulcre caché, de la légende de la couronne mais elle m’apprit aussi l’existence d’un ancien site de tradition noirroise, une colonne de pierre au nord-est considérée comme un des piliers du monde. Je savais qu’il me faudrait aller voir cet endroit qui devait être majestueux. Alors que je me retirais, j’annonçais à Sidwel que la Patrouille allait quitter la ville, nous voulions aller à la rencontre des cavaliers plus au nord qui semblaient semait violence et destruction sur leur chemin. Je ne parvins pas à déchiffrer son attitude, était-elle heureuse de voir partir ceux qui avaient allumé le brasier de cette guerre civile en approche ou était-elle déçue de devoir se séparer de potentiels alliés. Je ne savais mais je lui promis de lui donner de nos nouvelles et de nous tenir informés de la situation en ville. Il nous fallait encore du temps pour décider de ce que nous devrions faire, nous à titre personnel mais la Patrouille aussi. Je rentrais à la maison avec ses réflexions en tête pour y retrouver une partie de mes compagnons. Aynur et Wardus étaient toujours au palais des mille délices.

3e de la Basse de la Reine barbare

Tout le petit monde se regroupa à la maison au petit matin. Nous étions fin prêts pour quitter la ville. Nous formions une belle bande, ce qui devait nous assurer de ne pas avoir trop de problème sur la route. Aynur équipée de sa belle armure et chevauchant un magnifique cheval racé d’un blanc éclatant. Davitus armé de pied en cap avec son armure impériale étincelante, la main sur le pommeau en ivoire de son antique épée de commandement impériale. Mathena, qui semblait concourir avec Blanche pour le titre de la personne la plus féline du groupe. Wardus paré pour mener une guerre au monde entier, sa hache Mille Morts, affûtée, prête à la chasse aux monstres. Genard avec son attirail de magicien et une partie de son laboratoire d’alchimie discourant avec votre serviteur. Il fallait y réfléchir à deux fois avant d’engager une telle troupe.

Nous reprîmes la route impériale aux premières heures de la matinée. Il faisait déjà un soleil de plomb et l’atmosphère était étouffante. Nous parcourûmes plusieurs kilomètres à vive allure jusqu’à l’endroit où nous devions quitter la route pour remonter vers le nord retrouver le contact de Lakkos. Notre groupe se scinda et Aynur, Wardus et moi durent faire nos aurevoirs au reste de la troupe. Charge à eux d’atteindre le fortin. Puissent les mânes les accompagner et les protéger. Nous nous chargeâmes du coffret de cailloux noirs et prîmes un chemin menant au nord. Le reste de notre route fut plutôt calme malgré la chaleur difficilement supportable.

Nous avons installé notre campement en bordure d’une forêt plus épaisse que ce que nous avons rencontré jusqu’à présent.

4e de la Basse de la Reine barbare

Alors que nous progressions le long de cette forêt, nous avons trouvé rapidement le petit campement de Baltus, le contact de Lakkos. L’échange fut rapidement scellé et nous passâmes une partie de la journée en sa compagnie. Il faisait bien trop chaud pour se risquer à découvert et voyager sans gaspiller inutilement nos rations d’eau. Nous décidâmes finalement de cheminer par la forêt même si Baltus nous prévint qu’elle était dangereuse et que les ombres y tuaient. Nous étions plutôt perplexes quand à cette dernière information.

Ce n’est que le soir venu que nous en avons compris la teneur. Alors que nous nous tenions proches du feu de camp pour le repas préparé par notre maiselier Wardus, nous osbervâmes le ballet étrange des ombres. Certaines plus grandes que de raison, d’autres étaient mouvantes alors que les sous-bois étaient parfaitement immobiles. Comme nous étions en train de nous en inquiéter, une ombre gigantesque surgit de l’orée de lumière formée par notre foyer. Il s’agissait d’une sorte d’ours gigantesque composé d’ombres. Le combat qui s’ensuivit fut terrible car la créature n’était pas seule, elle était accompagnée de choses mi animales mi ombres. A mesure que nous semblions prendre le dessus, cette créature adoptait une nouvelle forme animale. Puis elle finit par s’enfuir sous la forme d’une horde de rats mais c’était sans compter sans la rage de Wardus qui la traqua aussitôt et c’est avec la rapidité du loup qu’il fondit sur elle. Ils étaient en contrebas d’un relief, la créature acculée contre la paroi rocheuse et Wardus presque grondant. La fin de la créature fut assez rapide malgré sa défense acharnée.

La fin de la soirée fut plutôt silencieuse, chacun était à ses pensées.

5e de la Basse de la Reine Barbare

Cette matinée a été très compliquée. La chaleur accablante s’est accompagnée d’une véritable tempête de sable nous obligeant à garder le frais dans les sous-bois. nos réserves de vivres étaient assez basses et plutôt que de nous engager à nouveau vers le chemin du nord à la rencontre des Cavaliers, nous avons passé le reste de la journée à chasser. C’est en rentrant avec quelques gibiers que nous avons croisé la route d’un petit groupes de voyageurs. Menés par leur chef Godrick, il s’agissait d’habitants de la petite communauté norroise plus au nord, Hamel du Dicq dirigée par Savreg. Ils étaient chargés d’atteindre Elpida pour les prevenir que les fermes environnantes de leur village étaient la proie des cavaliers. Nous les avons informé de la situation à la capitale et avant de les quitter nous les avons assuré que nous nous rendrions chez eux pour prêter main forte à leur communauté.

Lors de la soirée, alors que nous digérions le repas du soir, Wardus nous raconta comment il avait acquis la scarification en forme de tête de loup sur son torse et sa vie d’enfant chez les orcs.
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6e de la Basse de la Reine Barbare

Nous avons profité de la chaleur moindre pour avancer, le chemin que nous suivions fini par nous amener sur la côte. Nous remontions vers le nord lorsque nous avons croisé une épave de bateau. Il s’agissait d’un navire de grande taille en provenance du sud. Wardus parti à l’exploration de l’épave car nous n’étions pas certain qu’elle n’allait pas s’effondrer sur nous et seul le norrois pouvait se déplacer assez rapidement pour l’éviter. Plusieurs tonneaux et caisses de vêtements avaient survécu au temps. Un étrange liquide brunâtre semblait s’écouler d’un étrange objet. Il s’agissait d’une petite pelote de tubes en verre imbriqués les uns dans les autres en un motif complexe. Notre ami observa que quelque chose semblait s’être extirpé de la cale en usant de ses propres ongles contre le bois durci de la coque. Comme nous faisions le point sur ces informations, nous pensâmes que cela avait peut-être un lien avec l’étrange épidémie ayant frappé la région. J’emballais précautionneusement l’objet pour le protéger et nous nous remîmes rapidement en route.

Nous arrivâmes rapidement au petit village d’Hamel-du-Dicq, petit par la taille mais pas par l’ampleur de ses défenses. Un fossé défensif surmontée d’une levée de terre protégée par une palissade puissante de bois, le tout patrouillé par des gardes. On nous emmena voir Savreg, le chef de la communauté. Nous passâmes un moment à prendre des nouvelles des gens et à en donner d’Elpida, ou Haper selon l’ancienne appellation. Il nous informa que plusieurs fermes avaient été attaquées ces derniers temps la dernière lune, apparemment l’oeuvre des cavaliers. Il nous renseigna aussi sur l’une des beautés géologiques des environs, une île volcanique au large à quelques kilomètres à peine. Nous en avons profité pour l’interroger sur les restes du navire que nous avions exploré plus tôt dans la journée. Cette épave datait d’il y a quelques années et, immédiatement après sa découverte, des attaques de monstres eurent lieu depuis la crique. Depuis, celle-ci était interdite, nul ne devait s’en approcher, les bateaux de pêche aussi faisaient un détour conséquent pour se mettre à l’abri de cet endroit de malheur. Nous avons proposé à Savreg de nous en occuper et de les en débarrasser. Ce dernier nous informa aussi que l’ancienne Patrouille avait été vue pour la dernière fois au village avant de s’engager vers la baie d’Isen car un monstre en bloquait l’accès. Cette nouvelle nous étonna mais le fait de savoir que la Patrouille n’avait pas été vue depuis était un mauvais présage. Savreg nous invita à passer la soirée en sa compagnie. Sa compagnie signifiant tout le village. Nous menâmes une fête de tous les diables accompagnée de ripailles, d’alcools, de jeux et de chants au cours desquels nous apprîmes que la Voréïa aurait été dirigée par un dragon dans l’ancien temps.

Dans la soirée, je m’enquis de savoir si un prêtre vivait dans leur communauté. On m’accompagna jusqu’à sa hutte et c’est avec ce que je pris pour des demis sourires que l’on me souhaita bonne chance avant de me pousser à travers l’entrée de la cahutte. L’expérience qui s’ensuivit fut particulière. Je fus confronté à une femme à la beauté nue, sauvage et un peu effrayante. Elle semblait savoir beaucoup de choses sur nous ce qui me fit comprendre que j’avais en face de moi la personne qui recherchait l’anneau. Elle acquiesça alors que je le lui demandais, sans trop m’en dévoiler car il n’était pas encore temps pour moi d’entendre toutes ces choses. Elle était l’antique propriétaire de l’anneau et celui-ci me permettrait à l’avenir d’entrer en contact avec elle, pour quoi faire, telle serait mon interrogation les jours suivants. Qui était-elle exactement ?

1er de la Haute de la Reine Barbare

Nous consacrâmes la matinée à l’épave du bateau. Plusieurs hommes du village nous accompagnèrent mais ils restèrent à distance raisonnable alors que nous préparions le bûcher qui allait emporter les derniers bois vermoulus du navire. Une fois ceci réglé, les hommes rentrèrent pour rapporter la joyeuse nouvelle à leur village, nous décidâmes d’explorer un peu les environs.

C’est en vidant sa vessie pleine de bière que Wardus mis au jour la tête d’une statue gigantesque. Sa bouche révéla une chatière pleine de terre qui conduisait à un antique couloir. Très heureux de sa découverte, il glissa sur sa propre pisse et tomba directement dans la petite ouverture. Je me précipitais à son secours et me foulais la cheville en sautant de ma monture. Heureusement, nous retrouvâmes un Wardus hilare au pied d’une petite pente qu’une corde habilement placée adoucit nos efforts. Notre exploration fut relativement brève, les lieux avaient déjà été visités. Des vaguelettes par milliers ornaient la plupart des couloirs, sauf un qui portait des fresques décrivant un combat contre un dragon. Celui-ci faisait rôtir des hommes par dizaines en un combat perdu d’avance. Un morceau de vélin abîmé découvert dans des fragments de poterie portait des lettres en draconique, il s’agissait d’une lettre de menace signée d’un dragon nommé Glaurung. Ce très ancien bâtiment débouchait sur la côte et le ressac nous empêchait d’en sortir, les vagues étaient bien trop fortes et puissantes. Heureusement que les talents de druidesse d’Aynur nous apportèrent une solution. Elle invoqua une créature toute d’eau composée et nous ouvrit un passage le long de la paroi vers la plage. Une paire de pêcheurs au loin nous observait, ils avaient l’air éberlué puis ils s’enfuirent d’un coup à grands coups de rames. En nous retournant nous vîmes deux crabes gigantesques qui se dirigeaient vers nous, claquant des pinces, nous devions leur paraître un excellent repas. Heureusement, le compagnon d’eau d’Aynur en emporta un en relâchant les flots sur la créature. La seconde s'agrippa au rocher où nous nous étions réfugiés. Nous parvînmes heureusement à nous défaire de la créature dont la carcasse nous fournit une chair succulente que nous ramenâmes en quantité Hamel-du-Dicq. En contournant les ruines que nous venions d’explorer pour retrouver les montures que nous avions attaché devant la grande tête en pierre nous sommes tombés sur un groupe de vauriens dans les bois. Ils s’apprêtaient à y passer la nuit, en discutant avec eux, nous avons compris qu’il s’agissait de petits criminels. Nous réussimes à les convaincre de nous suivre à Hamel-du-Dicq pour y trouver un métier et vivre d’un métier plutôt qu’avoir le corps flottant au bout d’une corde.

Nous y passâmes encore une agréable soirée arrosée par les pêcheurs du village qui étaient ravis de pouvoir accéder à une nouvelle zone de pêche grâce à nous.

2e de la Haute de la Reine Barbare

Nous avons terminé d’explorer les environs du village sans aucun événement fâcheux, c’est assez rare pour que je le souligne.

3e de la Haute de la Reine Barbare

Savreg chargea nos montures d’un tas de victuailles pour la route que nous nous apprêtions à faire. De plus, il nous prêta une mule que nous nous engagions à ramener à notre retour. Nous avions décidé de faire route vers la baie d’Isen pour y éventuellement trouver des traces de l’ancienne patrouille.

Nous chevauchions à un bon rythme avalant les lieues à vive allure en suivant la côté lorsque nous finîmes par rencontrer un groupe de personnes aux allures dépenaillées. C’était une famille de fermiers qui avait fui suite à l’attaque de leur ferme par des cavaliers. Ils avaient peur, ils avaient faim et soif et ils étaient épuisés. Ils nous demandèrent de les escorter jusqu’à Hamel-du-Dicq, ce que nous acceptâmes. Nous avons fait le trajet le plus rapidement possible pour ne pas trop perdre de temps sur notre itinéraire. Le trajet fut bien plus long car la quinzaine de personnes que nous accompagnions se déplaçait à pied.
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4e et 5e de la Haute de la Reine Barbare

Notre chemin de retour fut interrompue par un effondrement de terrain nous obligeant à un grand détour.

En fin de matinée du 5e jour de la Haute de la Reine barbare, nous aperçûmes un vol de corbeaux de mauvais augure. Nous laissâmes les fermiers se reposaient alors que nous nous rapprochions du relief derrière lequel nous attendait une scène de carnage. Effectivement, il s’agissait d’une petite carrière en partie à ciel ouvert. Les mineurs avaient été massacrés, et leur corps étaient encore chauds. Nous reconnûmes les visages de quelques-uns des vauriens que nous avions ramenés quelques jours avant au village. En prenant conscience de cela, nous entendîmes les pauvres gens que nous protégions crier. plusieurs cavaliers nous surplombaient, Aynur ne faiblit pas et arma son arbalète fit directement feu sur l’un d’eux dont la vie avait quitté le corps avant qu’il ne toucha terre. Ses compagnons décidèrent de prendre la fuite. Nous regroupâmes en vitesse les fermiers et pressâmes le pas pour atteindre le village. Après avoir informé Savreg de la situation nous passâmes la fin d’après-midi à aider les villageois dans leurs tâches quotidiennes. Pour ma part, je leur apportais soins et réconfort pour ceusses qui en avaient besoin.
La soirée fut mémorable. Un peu alcoolisé, je me découvrais une assez belle voix, assez forte pour tenir les chants aux côtés de Savreg. Puis, la soirée devint un peu brumeuse, nous décidâmes avec Wardus de retrouver la statue de la tête pour y faire je ne sais quoi. Heureusement qu’Aynur nous accompagna de loin pour s’assurer que rien de grave ne nous arrivait. Je me souviens d’avoir fait le rapprochement entre la femme que j’avais aperçu dans ma vision dans la hutte du prêtre quelques jours auparavant et le visage qui se devinait dans la statue abîmée par le temps. Je me souviens d’avoir passé la bague au doigt pour communiquer avec la femme, celle-ci mit fin assez rapidement à notre conversation se rendant compte par je ne sais quelle maléfice que je n’étais pas dans un état normal. Je ne garde aucun souvenir de notre chemin de retour ni du reste de la soirée si ce n’est un horrible mal de crâne.

6e de la Haute de la Reine Barbare

Nous reprîmes la route au petit matin avec dans l’idée de résoudre le problème des cavaliers dans les environs. Les anciens patrouilleurs pouvaient encore attendre quelques jours après toutes ces années d’oubli. A quelques lieues à peine d’Hamel-du-Dicq, nous découvrîmes une petite fermette avec ses granges, ses champs attenants et son petit verger. Alors que nous arrivions pour parler aux fermiers, des hurlements de loups et des roulements de tambours se firent entendre. Les gens apeurés se réfugièrent dans leur bâtisse. Nous fîmes preuve de courage en nous positionnant à l’extérieur pour accueillir l’assaut. Il s’agissait de Sidh, étranges et qui avaient visiblement l’intention de nous tuer, nous et les paysans. Leur cheffe semblait être une jeune femme qui se précipita sur son loup au milieu de nous pour me tuer. Elle avait dû repérer mes gestes incantatoires en préparation de l’assaut. Le combat fut étrange, elle au centre au milieu de nous exposer et focalisant notre attention alors que la douzaine de guerrières et guerriers nous encerclaient sur leur loup et nous fléchaient à bonne distance. Là aussi, grâce à la protection des Pères et Mères de l’Empire, nous parvînmes à mettre à terre la femme, inconsciente, ses troupes n’acceptèrent pas cette défaite et le combat tourna nettement à notre avantage alors que nous les tuions les uns après les autres. Aucun ne prit la fuite et tous moururent.
Je m’assurais que leur cheffe n’allait pas mourir de ses blessures et ligotée nous l’embarquâmes avec nous. Nous avons décidé de faire route rapidement sans trop nous attarder ici.

Le trajet fut éprouvant, très éprouvant. Nous entendions tout autour de nous les tambours de guerre des chevaucheurs et ce qui semblait être des chants de guerre. Cependant, il nous était impossible d’en déterminer l’origine. Alors que le jour se faisait finissant, nous trouvâmes par un heureux hasard une combe étrangement végétalisée. Comme nous pénétrions dedans, nous pûmes constater que les bruits de poursuite des chevaucheurs s’éloignaient de cet endroit. Se pourrait-il qu’ils en aient peur ? Nous nous frayâmes un passage dans les futaies épaisses et nous débouchâmes dans un espace apparemment habité il y a longtemps. Une tour dont le sommet dépassait à peine le fait des arbres, une ligne de falaises d’où une chute d’eau s’écoulait dans un bassin, deux entrées d’architecture Sidh encadraient la chute d’eau. Quelques dômes en ruines étaient visibles non loin ainsi qu’un belvédère. un peu inquiets de ne pas entendre le bruit attendu des animaux ou des oiseaux, nous ne prîmes garde à notre cavalière Aynur. Celle-ci commença à explorer les lieux en recherche d’une piste. Alors qu’elle s’approchait du grand bassin sans y prêter garde, l’eau de celui-ci se mit à bouillonner et une demie douzaine de têtes reptiliennes en surgirent pour l’attaquer. Heureusement que son armure était solide car elle l’a sauva d’une mort certaine. Wardus réagit promptement et se déplaçant à la vitesse d’un loup put mettre Aynur à l’abri, hors de portée des nombreuses têtes affamées, celles-ci claquant dans le vide. Nous reprîmes nos esprits et Aynur et Wardus décidèrent de nous débarrasser de la créature qui semblait coincé dans son bassin. Alors qu’ils l’attaquer l’un avec sa fronde et l’autre avec son arbalète, la créature se mouva hors de l’eau pour charger notre ami norrois. Le combat fut terrible et mit nos capacités à rude épreuve mais alors que la créature s’effondrait, nous fûmes attaquer par surprise par d’étranges chiens aux traits elfiques. C’est à bout de force que nous parvînmes à nous en débarrasser.

Nous avons passé la soirée à panser nos plaies et à récupérer. Nous nous sommes installés dans le belvédère pour y passer la nuit en enchaînant les tours de garde. Wardus me réveilla dans la nuit car la Sidh s’était réveillée et le fixait, il ne se sentait pas à l’aise avec elle et il était surtout dans l’incapacité de communiquer avec elle. Je pris donc son tour de garde et nous discutâmes jusqu’au lever du jour. J’appris beaucoup d’elle, Wanjiru, de son peuple et de leur façon de vivre. Ainsi, ils s’étaient récemment persuadés que la fin du monde, ou de leur monde, arrivait et qu’il leur fallait procéder aux sanglants rites d’antan. D’où leurs attaques. Cependant, je cru comprendre que certains dont elle, fille noble, n’étaient pas pour mais que la pression de leur groupe les forçait à respecter cette volonté. J’essayais de lui faire prendre conscience qu’une vie loin de ces sanglants rituels était possible, du moins, elle eut l’air d’y réfléchir.

1er de la Fuyante de la Reine Barbare

Je constatais le lever du jour les yeux plein de fatigue mais heureux d’avoir conversé calmement de longues heures, c’était une pause bienvenue dans la tourmente infernale de la veille. Certes les échanges furent difficiles au début mais je me sentais déjà plus à l’aise au petit matin, les intonations gutturales du langage Sidh me heurtait moins la gorge surtout après l’avoir chauffée avec un digestif maison.

Nous décidâmes d’explorer plus avant les lieux. Nous commençâmes par la tour qui s’avéra avoir été vidée, nous trouvâmes un vieux trousseau de clefs abandonné. L’inspection des dômes proches nous informa qu’il s’agissait d’anciens chenils. C’est de là que devaient venir les chiens elfiques, probablement marronnés depuis. Ensuite, nous prîmes une heure pour qu’Aynur procède à l’un de ses rituels druidiques dans le bassin. Elle put remonter le courant mais sans rien voir de particulier. La seule information que nous obtînmes fut qu’il était probablement magique car l’eau ne semblait pas s’en écouler. Wanjiru réagit aussi aux rituels d’Aynur, c’était aussi une druidesse. Elle invoqua rapidement un colossal élémentaire d’eau dans le bassin. Celui-ci nous remercia de l’avoir débarrassé de l’esprit toxique de l’hydre et il échangea des informations avec Wanjiru. Un mort vivrait en ces lieux, voilà qui n’était guère rassurant.

Nous décidâmes de pénétrer par l’accès gauche ouvert dans la falaise. Rapidement, une sorte d’aura effrayante nous affecta tous, Wardus ne put garder son calme et sortit pour reprendre ses esprits, fait étonnant il avait les miquettes. Le couloir où nous étions menait à une porte fermée. Nous sommes ressortis pour retrouver notre compagnon et tenter de rentrer par l’autre accès.

Le sombre tunnel qui s’enfonçait du côté droit nous était moins effrayant. Nous venions de mettre les pieds dans ce qui pourrait être considéré comme un quartier d’habitation troglodyte. Deux enfilades de cellules domestiques entourées une grande pièce scandée par de grandes colonnes au style caractéristique. Une dernière pièce s’avéra être une grande bibliothèque riche d’ouvrages encore conservés. J’eu à peine le temps de jeter un coup d’œil gourmand aux rayonnages emplis de savoir qu’une sorte d’ombre nous attaqua. Là aussi le combat fut bref mais intense et heureusement sans trop de dommages pour les livres. Wanjiru se battit à nos côtés sans faillir à sa promesse.

Nous avons pris repos pour la fin de journée après ces quelques heures d’exploration et de découvertes fort éprouvantes.
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Lotin
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Re: [CR] Balades en Voreïa (Oltréé!)

Message par Lotin »

2e de la Fuyante de la Reine Barbare

Nous nous armâmes de tout notre courage alors que nous pénétriâmes dans le couloir de gauche, celui-là même qui nous avait causé tant de frayeur la veille. Nous étions certains de savoir ce que nous allions y trouver, quelque part se tenait un mort-vivant assez puissant pour marquer les lieux de sa puissance. Nos respirations provoquaient des nuages de vapeur dans le froid de plus en plus intense et des frissons nous étreignaient l’échine pendant que nous nous enfoncions dans ces ténèbres. Rapidement, nous arrivâmes dans ce qui était autrefois un sépulcre. Une pièce avec en son centre un piédestal soutenant une couronne aux motifs végétaux et au fond, dans une alcôve dont les décorations avaient disparu, un grand sarcophage de pierre. Comme nous nous avancions dans la pièce, une apparition fantômatique surgit dans la salle. D’abord rien ne se passa, nous ne savions trop quelle attitude avoir puis le spectre nous attaqua. Le combat nous laissa exsangues, épuisés, nous n’avions presque plus la force de lever nos armes ou de tenir nos boucliers. La magie de mort qui régnait ici était puissante et elle semblait nous affecter durablement. Heureusement pour nous, le spectre finit par disparaître. Il n’était pas parti pour toujours, ça nous en étions certain, mais il nous laissa en paix pour un moment. Un moment dont nous profitâmes pour reprendre nos esprits et décider de la marche à suivre. Nous prîmes la décision de détruire la couronne, nous étions certains qu’elle était le nexus de pouvoir de la créature mort-vivante. Nous fîmes brûler le corps dans le sarcophage en dernier recours dans une tentative certainement malhabile de purification de cet endroit. La tension perceptible dans l’atmosphère générale dans les environs immédiats de cette ancienne communauté Sidh se fit nettement moindre, après tout, il se peut que nos actes aient réussi à éloigner cette maléfique présence.

Nous en profitâmes pour nous reposer.

3e de la Fuyante de la Reine Barbare

Nous sentions déjà eu petit matin que la journée allait être extrêmement chaude. Il allait être pénible de nous déplacer aux mauvaises heures, nous prîmes ainsi la décision de ne bouger qu’aux moment les plus cléments. Les quelques jours passés ici avaient bien affecté nos réserves et nous étions contraints de reconstituer nos réserves pour ne pas nous trouver fort dépourvu sur le chemin parcouru.

Les premières heures de notre chasse se déroulèrent sans encombre puis nous prîmes repos pour les heures les plus chaudes. En fin de journée, nous reprîmes notre chasse. Alors que nous pistions un cervidé, des bruits métalliques attirèrent notre attention. Rapidement, nous prîmes conscience que les Sidhs auquel nous croyions avoir échappé avaient retrouvé notre piste. Il faut avouer que nous ne nous préoccupions plus de ce problème, et c’est sans mesure de prudence particulière que nous avons entrepris nos chasses. Il ne devait être guère ardu de suivre nos traces. Nous avons du faire un large détour en passant par d’insalubres marécages et tourbières infestés de moustiques et de sangsues pour leur échapper.

La soirée passa en silence, chacun de nous ruminant quant à la présence des Sidhs à nos trousses. Nous avions la certitude qu’ils constituaient une menace bien trop vive.


4e de la Fuyante de la Reine Barbare

Nous avons tous était soulagé de constater que les températures étaient supportables dès notre lever alors que la nuit m’avait été difficile à supporter, suant et rêvant de Sidhs aux dents pointues et ensanglantées me courant après.

Après le petit-déjeuner, nous empaquetâmes nos affaires et reprîmes la route. Nous décidâmes de longer la côte pour remonter vers le Nord. Malheureusement, des bruits des tambours et des hurlements de loups se firent entendre. Nous prîmes conscience que nous étions vulnérables. Nous avancions sur la plage, en contrebas de petits reliefs desquels nous vîmes apparaître une multitude de Sidhs montés sur des loups. Après quelques minutes à nous toiser, deux d’entre-eux s’approchèrent mais à distance raisonnable. Wanjiru se proposa d’aller discuter avec eux sans que l’un de nous ne l’accompagne. Elle estimait plus compliqué de négocier avec eux avec l’un de nous à ses côtés. Nous l’observâmes se diriger vers eux. Nous étions bien trop loin pour comprendre leur discussion mais elle ne nous sembla pas trop agitée. La suite nous prouva que nous nous trompions et que nous étions encore loin de comprendre la psychologie de ces étranges créatures. Alors que Wanjiru se retournait pour nous lancer un regard empli de tristesse, l’un des Sidh lui trancha la tête. Celle-ci roula au sol, imbibant le sable de son sang. Cet acte signa le début des hostilités, Aynur tira avec son arbalète sur le meurtrier le fauchant net d’un carreau. Les éléments, comme pour souligner l’instant dramatique que nous étions en train de vivre, se déchaînèrent. Quelques éclairs zébrèrent le ciel, une pluie violente s’abattit sur la plage où nous nous tenions. Les sauvages Sidhs se jettèrent sur nous. Un corps-à-corps mortel s’engagea et, probablement sous l’effet d’une intense colère, nous les abattions les uns après les autres. Nous ne fîmes preuve d’aucune pitié, quelques-uns réussir néanmoins à s’enfuir esquivant nos traits. Après la première rencontre à la ferme, nous venions d’abattre le plus gros de leur force. Nous savions par Wanjiru que ce clan ne comprenait qu’une quarantaine de Sidhs, la majorité avait succombé sous nos coups. Leur violence extrême était justifiée par leur vision eschatologique comme me l’avait expliqué Wanjiru.

Nous prîmes un instant pour regrouper les corps et les brûler. Il était hors de question de mêler Wanjiru à ceux-là, même si elle était du même sang, elle n’en partageait pas les idées. Nous improvisâmes une petite cérémonie pour elle. Après l’avoir rapidement nettoyée, nous la déposâmes sur un petit bûcher et nous nous prîmes quelques instants pour nous recueillir. Nous éparpillâmes les cendres de l’honorable Sidh dans les flots. En cachette et m’essuyant les yeux avec une manche, je prélevais une petite poignée de cendres que j’introduis dans l’une de mes flasques en verre que je cacha sur moi.

Nous reprîmes la route pour les quelques heures de jour qu’il nous restait. En toute fin de journée, nous sentîmes le sol vibrer fortement à notre approche. Un grand ver surgit et se mit en chasse. Nous étions la proie. Nous fuîmes à bride abattue vers le nord. Nous cherchions du regard une zone rocheuse pouvant servir de barrière au gigantesque fouisseur qui avait décidé de nous boulotter. Alors que nous montions sur un petit plateau rocheux, nous aperçûmes qu’une communauté villageoise visiblement agricole s’était installée là. Les portes s’ouvrirent en grand pour nous laisser nous engouffrer sous le regard étonné des paysans. Nous leur expliquâmes rapidement qu’une chose monstrueuse nous suivait, ils ne semblaient pas étonnés et nous confirmèrent que cette créature leur pourrissait la vie depuis un long temps déjà. Nous fûmes conduits au chef de la communauté, Léatus. Lorsque nous le rencontrâmes, nous fûmes saisi. Nous avions trouvé un membre de la première Patrouille. La broche caractéristique de notre ordre fermait sa grande chemise en lin. Lui aussi semblait très ému de nous voir là. Interdits, nous finîmes par prendre la parole pour nous présenter et Léatus nous invita chez lui. Il fit signe à un jeune de notre âge de venir avec nous. Un certain air de famille était observable entre eux, probablement son fils. Il ne tarda pas à nous le présenter, il s’agissait de Domino, un enfant qu’il avait eu lors de son passage à Elpida. Ce dernier avait rejoint un père qu’il ne connaissait pas après le décès de sa mère et il avait été formé aux principes de la Patrouille. Nous en profitâmes pour lui poser de nombreuses questions. Nous lui demandâmes s’il était de la lignée de Davitus Deus ce qu’il confirma. Il eut l’air ému en apprenant que son neveu était un patrouilleur. Nous nous tenions debout devant la carte que nous renseignions depuis notre arrivée en Voreïa et il nous apporta de nouvelles indications sur la satrapie. Il nous raconta qu’avec ses compagnons, un autre soldat comme lui, un prêtre, un mage et un éclaireur ils avaient pris la direction de la baie d’Isen pour la nettoyer du monstre qui y rôdait. Le combat ne tourna pas en leur faveur, Léatus était le seul survivant du combat. La créature était une sorte d’amibe géante à l’odeur méphitique et provoquant un grand froid dans son environnement proche. Il leur avait été particulièrement ardu de s’en approcher suffisamment pour lui porter des coups. La créature le laissa inconscient et gravement blessé après le combat. Il fut retrouvé par des villageois locaux, ceux de la communauté où nous nous trouvions, qui prirent soin de lui. Depuis il vivait ici et s’était créé une nouvelle vie. Ce combat avait laissé des traces physiques sur son corps mais j’eus plutôt l’impression de faire face à un homme brisé. Nous devions bien réfléchir avant de nous engager vers la baie d’Isen, un funeste destin pouvait nous y attendre. Il nous confirma que son fils, Domino, était formé aux valeurs de la Patrouille et qu’il souhaitait le voir s’engager à nos côtés.
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