nonolimitus a écrit : ↑mar. oct. 09, 2018 5:25 pm
@Lotin : c'est passionnant !!!
Faut jouer plus souvent qu'on en ai plus à lire
Merci ! T'as de la chance, voilà la suite et fin de l'épisode new-yorkais. Rédigé par un 4e joueur incarnant le Dr. Mason. On est bien avancé dans l'épisode londonien qu'ils vont probablement terminer samedi prochain, ils sont à la bourre dans leur résumé.
Acte 10
20 Janvier 1925
Étant intervenu sur la demande de ma cousine, j’ai identifié pour sa bande d’ésotéristes qu’un des livres en leur possession était couvert de peau humaine. Mais le plus dégoûtant fut de voir qu’un joli masque traditionnel africain était serti de dents humaines… Ma cousine et sa bande ont des goûts… éclectiques !
Je suis venu exprès depuis Boston jusque dans les neiges de New York. Je ne sais toujours pas ce que je fais avec cette bande, et je n’ai qu’une hâte : celle de retrouver la chaleur douillette de mon cabinet.
Je viens d’apprendre que ce pauvre Jackson, massacré, sera inhumé demain. Il fut un bon et plaisant compagnon lors de l’affaire du Hettie et j’ai eu grand plaisir à le rencontrer. Quel dom-mage ! Quel gâchis ! Oui, un gaspillage humain à n’en pas douter. À l’hôtel où nous sommes, l’ambiance est morne. Les gens sont atterrés, l’atmosphère est pesante. Ils passent leur temps à compulser ces manuscrits impies dans l’espoir de… je ne sais même pas pourquoi ils les lisent ni même ce qu’ils cherchent… À mon sens, c’est une perte de temps…
Finalement, épuisés, - je distingue nettement la fatigue sur leurs visages - ils décident d’aller se coucher et nouvelle lubie de ma cousine : il faut dormir certes, mais armés !!! Elle me rend dingue et ne fait qu’augmenter la nervosité du groupe… J’ai presque l’impression de me sentir plus en sécurité, seul, à l’extérieur, dans les rues new-yorkaises qu’avec eux… sensation étrange… Mais bon, pour J.E. nous nous devons de retrouver son ignoble assassin. En cela je les suis totalement.
Lundi 21 janvier 1925
Le lendemain matin, le rendez-vous est pris avec le cimetière d’Evergreen, à Brooklyn. Nous sommes chaleureusement accueillis par le pasteur Laurence O’Dell ainsi que par le lieutenant Poole qui est venu pour l’occasion. On distingue aussi, parmi la foule, Joe Corey, le garde du corps de Miss Carlyle. Un certain Vernon - tout le monde semble ému de le voir ici - est effon-dré. Il semblait proche de J.E. Étrangement Jonah, l’éditeur de Jackson est absent. Cet enter-rement est d’une tristesse, malgré le beau discours du pasteur. J.E. est inhumé seul, sans famille, mais surtout avec nous pour seuls amis… Il méritait mieux !
La présence de Joe Corey intrigue Fay. Elle décide de le suivre lorsqu’il quitte la cérémonie avant sa fin. Cet homme, un peu brusque, lui révèle qu’il était seulement venu non pas par sym-pathie, mais pour vérifier que nous connaissions bien Jackson comme ils l’avaient affirmé à Miss Carlyle avant mon arrivée. Cela laisse Fay pantoise qui revient vers nous.
Nous trouvons l’absence de Jonah étrange, même le père O’Dell semble inquiet. Le lieutenant Poole fait fi de nos inquiétudes et part travailler. De notre côté, nous décidons d’aller au bureau des éditions Prospero. La secrétaire nous reçoit, mais il nous faut insister pour qu’elle daigne chercher à joindre son patron. Personne ne répond au téléphone. Après une brève hésitation -on sentait bien qu’elle commençait aussi à s’inquiéter-, elle nous glisse l’adresse personnelle de l’éditeur de Jackson. Nous nous y rendons sur-le-champ.
Arrivés à destination, nous toquons à la porte. Personne. Nous faisons le tour et, ô stupeur, la porte arrière est ouverte… complètement fracturée. Et bien entendu le pire fut à venir… après avoir visité le rez-de-chaussée, nous montons à l’étage pour découvrir Jonah et son épouse mas-sacrés durant leur sommeil, une marque hideuse incisée maladroitement sur le front. Mes cama-rades reconnaissent cette marque (« toujours la même marque, depuis le meurtre de Khan glis-sent-ils »).
Un tour d’horizon rapide montre que le ou les individus coupables de ce forfait sanglant étaient seulement venus pour tuer ! Rien ne semblait avoir été touché ou pillé. Décidément le sort s’acharne contre nous. La police « immédiatement » prévenue, nous attendons les secours. Le lieutenant Poole arrive et constate l’inévitable… Il nous interroge alors et nous lui narrons nous derniers faits après qu’il nous a quittés à la cérémonie. Il a l’air inquiet et pour raison d’enquête, nous demande de ne pas quitter la ville. Après quelques autres questions, il nous libère.
Les filles ont alors l’idée de partir au journal - le N.Y. Pillar Riposte - pour enquêter. Pas grand-chose à se mettre sous la dent là-bas. La photo du pilier étrange, publiée lors d’un article sur l’expédition Carlyle, proviendrait d’un journal africain : le Nairobi Star.
La piste des meurtres relatés par le journal ne nous mène à rien non plus. Pour le journal, ça sent juste le satanisme sensationnel et ça fait vendre des tirages. Encore une voie de garage…
Direction Emerson Import. Lily G. veut soudoyer le personnel pour avoir le fin mot de cette histoire de caisse livrée au Ju-Ju. Cousine Lily tente son numéro de charme, mais n’arrive à rien que l’argent ne puisse faire de mieux… après avoir graissé la patte de cet olibrius de patron, d’un geste sec, ce dernier arrache la page des comptes import/export de la boutique Ju-Ju et nous la donne. Je ne sais pourquoi, mais Fay murmure « comptabilité… champagne… ». Après une brève lecture des données, et une comparaison entre les dates des livraisons et celles des différents meurtres, nous ne trouvons aucune correspondance. Nous remarquons seulement que la boutique Ju-Ju importe beaucoup d’œuvres d’art, au moins deux fois par mois après 1924 pour seulement 4 expéditions vers le Kenya. Mais qu’ont-ils pu renvoyer ???
Lily G. a une nouvelle idée : l’office de l’immigration. Elle semble avoir une dent contre le pa-tron de la boutique : Silas N’Kwane et quand ma cousine a une cible devant elle, elle ne la lâche pas… je me souviens lorsque nous étions enfants… non, plus tard les souvenirs…
Une fois à l’office nous devons attendre très longtemps, pour un résultat négatif. Rien… Dès que nous en sortons, nous nous rendons compte que le soir est tombé et qu’il fait très froid, il neige fort. Nous rentrons directement à l’hôtel. La tension parmi nous est palpable depuis le meurtre de Jonah et son épouse. La moindre personne de couleur croisée simplement dans la rue déclenche chez nous des réactions… racistes.
La soirée se passe. Les filles s’enferment pour faire de la lecture tandis que Kenneth fume. Je les laisse à leurs affaires et vais me coucher.
Mardi 22 janvier 1925
Le lendemain matin, nous décidons de retourner voir le vieil excentrique Joseph Van Arvelde. Fay en parle avec un léger accent de dégoût. Mais que s’est-il passé lorsqu’elle a été le voir une première fois ?
Nous questionnons ce gentleman, mais ses réponses ne nous apportent rien que nous ne sa-chions déjà. Il nous laisse voir le poème qui semble avoir perturbé Fay.
Le poème d’Anastasia, muse de Carlyle, est remarquable, son niveau d’anglais est divin. C’est étrange pour une Congolaise dont la langue maternelle est le français. Van Arvelde avoue ne pas savoir où elle aurait pu acquérir un tel niveau d’anglais pour une native de l’Empire belge. Cette dernière ne lui a été présentée que par Carlyle lors de quelques mondanités.
Cousine Lily décide de prendre l’interrogatoire en main. Bon sang cousine, nous n’êtes pas une habile enquêtrice… Les questions de cousine braquent l’explorateur belge, expert en mytholo-gie des gorilles blancs. Seule la présence de Fay semble lui faire crépiter le regard de mille étoiles… il la dévore littéralement des yeux et Fay se sent de plus en plus mal à l’aise. Voyant un ouvrage ancien, je détourne la conservation dessus. Ce monsieur est bibliophile, il a une édi-tion originale du Voyage au cœur des Ténèbres de Conrad. Il l’a trouvé chez un bouquiniste londonien : la librairie Blackwood. À l’occasion, si jamais occasion il y a, il me faudra y aller.
Sur le chemin du retour, le groupe prend la direction de la planque. Finalement au dernier mo-ment, nous prenons le chemin du domicile d’Andrew Patterson. Arrivés chez lui, nous frap-pons à la porte et personne ne répond. Soudain, la porte s’entrebâille doucement. Notre sang se glace, nous craignons le pire… comme chez l’éditeur. Nous entrons… c’est le chaos… Visible-ment on s’est battu dans cette maison. Nous cherchons, nous fouillons… des traces de sang sur les murs… Les filles et Kenneth vont inspecter la cuisine, moi je trouve refuge dans les toi-lettes. J’ai besoin de calme…
Soudain, des voix d’hommes retentissent. Je me fige. Des policiers entrent et arrêtent Fay et Lily, puis ils me trouvent… je sors… presque honteux… Nous ne sommes pas très glorieux…
Direction le poste de police, menotté, humiliés. Quelle affaire ! Au poste nous sommes interro-gés, ils pensent que nous y sommes pour quelque chose dans la disparition de l’agent Patter-son. On nous jette en cellule où nous attendons près de deux heures. Finalement le lieutenant Poole arrive, nous passe un soufflon. Patterson aurait disparu depuis deux jours. On décide de tout raconter à Poole. Cousine et Fay insistent sur le lien entre Ju-Ju et la mort de Jackson. Poole semble dubitatif… il lui faut plus de preuves. Il nous donne rendez-vous au poste de po-lice pour le lendemain 9h précises. Puis il nous libère. Nous avons de la chance… pris dans la maison d’un agent disparu…
Dès notre sortie, je fonce chez un armurier. Je décide enfin de m’armer. Ils ont raison, cette his-toire sent mauvais. Pour une fois, j’écoute ma cousine, je sais très bien que Lily s’y connaît en arme. Cela m’effraie, mais je dois reconnaître qu’elle est de bon conseil. Je prends un ca-libre .45, le poids de l’arme me rassure.
Ensuite le groupe décide d’aller à la planque. Je les suis. Je découvre cet endroit, il y fait un froid glacial. Quelle idée d’attendre la mort glacée dans ce mont de piété désert… Toutefois, je dois bien reconnaître que nous pouvons observer les allers et venues devant la boutique Ju-Ju sans se faire repérer.
Ce soir, à la boutique, il y a une forte activité. On déménage ! Caisses et cartons sont transportés avec frénésie. Ils fuient les lâches !!! Kenneth et Fay décident de rester en planque. Avec cou-sine, nous suivons discrètement la première voiture qui part. Nous les prenons en filature et cou-sine est douée pour cela. Nous ne sommes pas repérés. Ils s’arrêtent à l’angle de la 139e et de Lennox. C’est l’adresse d’un bar, le Fat Maybelle. Deux hommes sortent de la voiture et font de longs va-et-vient avec les cartons. Nous comptons des rotations de près d’un quart d’heure. Pre-nant mon courage à deux mains, et m’armant de l’un des « canifs » de cousine, je sors dans la rue, m’approche discrètement du véhicule et crève les roues arrière. Je reviens m’abriter dans notre véhicule. Dehors il fait froid. Un peu plus tard, une seconde voiture arrive, des hommes en sortent, ils sont rejoints par ceux de la première et ils commencent à la décharger. Enfin, un troi-sième véhicule fait son apparition et le manège se poursuit. Les longs allers et venues nous inter-rogent. Cousine est persuadée qu’ils sortent du bâtiment par l’arrière et vont ailleurs. Nous déci-dons alors de faire le tour du pâté de maisons. Finalement non, cela semble impossible. Nous sommes alors convaincus qu’ils ne sortent pas et restent bien dans le bar.
De leur côté, dans la planque Kenneth et Fay patientent. Au bout d’un long moment, alors que la dernière voiture semble enfin chargée, Silas sort et ferme la boutique. Enfin avec trois hommes, ils montent dans la voiture et partent. Kenneth et Fay en profitent pour aller dans la boutique. Kenneth défonce la porte d’un coup d’épaule. Les rayonnages sont clairsemés, il y a un désordre monstre dans la boutique. Le comptoir est vide. Kenneth et Fay se dirigent vers la cave. La trappe est ouverte, une odeur de chair grillée envahit la pièce. Ils descendent. La grosse porte est aussi ouverte. Au sol de la pièce, des corps brûlés sauf un : un noir avec sur le front la marque bien connue…
Fay s’approche du puits et son regard est attiré vers le fond. Elle y voit le négatif d’un gros ver brûlé. Soudain, elle sent une pression sur sa cheville : une main l’a saisie. Elle pousse un cri et tente de se dégager. D’une torsion, elle repousse la main et interpelle l’individu qui rampe au sol. Son regard laiteux lui suggère qu’il s’agit d’un autre zombie. Le temps que la créature se meuve, Kenneth et Fay filent à l’anglaise et remontent à l’étage. Ils se mettent alors à fouiller la boutique.
Pendant ce temps, toujours dans la voiture, nous voyons arriver le 4e véhicule et Silas en sort. Cousine lâche un juron. Un individu que nous n’avons jamais vu sort du bar et attend Silas. Ils échangent quelques paroles puis entrent. Je propose de mettre le feu, mais cousine refuse. Comme elle conduit, elle démarre en trombe et on retourne à la planque où l’on retrouve nos amis qui nous narrent leur aventure et nous la nôtre. Il est temps, désormais, de rentrer à l’hôtel. Il est plus d’une heure du matin, et nous sommes épuisés. À l’hôtel nous allons directement nous coucher.
Mercredi 23 janvier 1925
Le lendemain, à 9h, nous avons rendez-vous avec le lieutenant Poole. Il n’a toujours aucune nouvelle de l’agent Patterson. L’enquête auprès du voisinage a montré que deux voitures se sont garées dans la nuit de dimanche à lundi devant le domicile de l’agent. Des hommes en sont sortis et sont entrés dans la maison. Il ne sait rien de plus, mais nous apprend que c’est le même voisinage qui nous a dénoncés à la police lorsque nous sommes entrés chez Patterson.
Poole se laisse convaincre d’aller chez Ju-Ju. Nous le suivons à distance. Il prend cinq policiers avec lui et partent à deux voitures. Arrivés sur les lieux, nous restons dans la voiture à attendre. Personne n’a parlé « du zombie de la cave ». Après un petit moment, Poole ressort, un des hommes semble blessé. Je propose mes services, mais l’on m’ignore. Le blessé et deux autres gars montent dans une des voitures puis partent. Poole nous raconte alors sa descente à la cave et sa rencontre avec la créature. Nous décidons de lui donner l’adresse du Fat Maybelle. Poole demande du renfort et une autre voiture arrive peu après. Nous partons alors pour le bar. Arrivée devant, la police s’apprête à livrer un assaut. Les six policiers sont tendus. Ils défoncent la porte et entrent. Nous les suivons. On entre dans une grande salle avec une dizaine de tables et des box le long des murs. Le bar est à droite. Plus loin, nous voyons l’accès vers un escalier. Fay entend du bruit venant de l’étage. Les policiers montent, nous sommes sur leur talon. On dé-bouche dans un couloir donnant sur de nombreuses portes en enfilade. Les policiers frappent aux portes, les premières ouvrent sur des pièces vides. Depuis celles du fond, des voix répon-dent. Les portes s’entrebâillent et nous voyons des gens… des noirs… ils se disent locataires de ces appartements. Cousine me donne un coup dans les côtes : « tu vois, nous avons bien fait de ne pas mettre le feu, il y avait des civils dans l’immeuble » me chuchote-t-elle à l’oreille. Poole décide alors de descendre à la cave. De leur côté Kenneth et Fay restent à l’étage en faction. Avec cousine, nous suivons le lieutenant.
La cave, comme toute cave est pleine d’affaires. Nous remarquons plein de bouteilles de whis-kies de distilleries différentes. Poole fait la moue.
Au sol, je remarque les traces effacées d’un cercle peint sur la pierre. Il y a des marques sur le tracé du cercle, comme si la pierre avait été exposée à la chaleur ou à un acide violent. Les dalles du sol sont brunies. À la vue du cercle, cousine devient livide. Son regard montre qu’elle a déjà vu ce genre de chose… plus tard, il faudra que je songe à lui demander l’histoire de son groupe et qu’elle me dise enfin ce qu’ils ont vécu… Lily murmure « un pentagramme »…
Contre un des murs, un policier découvre, caché derrière des caisses, un tunnel aménagé dans la paroi. Il s’agit d’un petit tunnel, assez étroit. Une seule personne peut s’y glisser à la fois. Faut-il y aller ? Est-ce un piège ?
Le lieutenant prend la décision d’y aller avec son équipe… nous prévenons Fay et Kenneth qui nous rejoignent. Prenant notre courage à bras le corps, on pénètre dans l’obscurité… Au bout de seulement 10 m, nous tombons sur les rails du métro new-yorkais. En face, contre la paroi op-posée, les policiers découvrent une entrée camouflée. Après une brève hésitation, Poole décide d’y aller. Nous lui demandons, nous le supplions presque de demander des renforts. Rien à faire, il a l’air de se moquer du danger et se glisse dans l’ouverture. Nous le suivons… Je passe devant suivi de cousine et de Fay. Enfin Kenneth ferme la marche, sa taille de géant fait qu’il peine à se mouvoir dans ce boyau étroit.
Au bout d’un moment, les policiers stoppent leur marche. On entend au loin des chants. Poole et ses hommes reprennent alors leur progression. On arrive en vue d’une grande salle taillée dans le socle rocheux de NY. Au sol, et en contrebas, un bassin avec dedans un ver énorme couvert de visages humains et des mâchoires béantes. Au centre de la pièce, au-dessus du bas-sin, maintenu par un système de suspension, un cadavre pendu par les pieds se fait lentement dévorer (déguster ?) par la créature. Dans un coin, des victimes sacrificielles, attachées, mas-quées, attendent leur tour…
Six hommes noirs se tiennent autour du bassin. En robe de cérémonie se trouve l’homme qui attendait Silas à l’extérieur. Silas, lui, tient une arme à feu à la main.
Soudain, l’un des policiers tombe à terre et se roule de douleur. Son visage ! On dirait qu’il a vieilli de trente ans d’un seul coup. Aussi soudainement, un autre policier tombe à terre et se roule en boule. Il faut réagir très vite. L’espèce de prêtre tend la main vers moi. Je suis pris d’une grande frayeur, mais la sensation passe très vite. Les noirs se jettent sur les policiers. Un corps à corps s’engage immédiatement. C’est la cohue.
Je tire deux coups qui malheureusement ratent. Fay tire et fait mouche, elle est douée. Le prêtre est propulsé à terre. Lily s’agenouille et prend son temps, respire calmement. Elle vise… Silas ! Pendant ce temps Silas tire et abat un policier. Kenneth qui a réussi à s’extirper de l’étroit boyau tire sur le corps du prêtre à terre qui a un soubresaut à l’impact de la balle. Du sang coule au le sol.
Les policiers se battent comme ils peuvent. Ils sortent leurs matraques et résistent à l’assaut des noirs. Je tire à nouveau sur Silas. Deux coups… je rate… malchance !!!
Fay fait alors l’erreur de regarder la créature. Elle aperçoit l’ignoble chose en train de se hisser hors du bassin, attirée par le sang du prêtre qui coule au sol. D’ailleurs elle attrape le corps et commence à le dévorer.
Lily se concentre, respire calmement et tire… mais elle rate sa cible. Silas, alerté par le tir qui l’a manqué de peu, riposte et tire sur Lily. Malchance encore, il la touche. Kenneth réagit aussitôt, tire sur Silas pour couvrir Lily. Son tir rate l’homme. Je tire aussi sur lui, rate, mais Fay, tou-jours plus chanceuse, elle, le blesse. Lily hurle de rage et fait feu. Son tir fait mouche ! Elle exulte ! Silas est abattu. Enfin ! On dirait presque une vengeance personnelle ? Pour Jackson ?
Kenneth sort son long couteau et éventre l’un des assaillants qu’il coupe presque en deux. Du sang gicle. Je tire et touche, voire tue un autre salaud. Fay met son poing américain et fonce dans la mêlée. Pendant ce temps, Lily se glisse contre la paroi et va libérer les otages. Patterson est parmi eux !!!
Finalement, après quelques échanges, nous prenons le dessus. On gagne ! Vite il faut repartir.
Hélas Poole regarde la créature en train de se nourrir du prêtre. Il blêmit et défaille.
Soudainement des bruits retentissent derrière nous. Les noirs des appartements déboulent du tunnel. Ils brandissent des machettes et se jettent sur nous. La victoire qui était proche nous échappe totalement.
L’un d’eux blesse Fay et Lily. Poole est abattu ! Dead Poole ?
Kenneth lève le bras et assène un grand coup de couteau. Il découpe littéralement son adver-saire. Je tire à bout portant sur l’homme qui se jette sur moi. Il tombe à terre. Fay frappe de toutes ses forces et défonce un gars. Lily tire et blesse son adversaire. Kenneth se tourne vers elle et taillade son assaillant. Un noir m’attaque, je tire, rate… clic… clic… plus de balle ! Deux hommes m’attaquent…
Fay tire aussi et rate. Soudain un BAM retentit. L’adversaire de Lily s’effondre, un gros trou dans la tête.
L’agent Patterson, remis de ses émotions, mais bien contusionné, vient nous prêter main-forte. Il engage un corps à corps diabolique avec l’un des sauvages. Kenneth attaque l’un de mes adversaires et le tranche salement. Plus qu’un ! À l’université j’avais pratiqué le pugilat. J’essaie quelques mouvements, mais échoue dans la manœuvre. Mon adversaire esquive. De son côté Fay frappe son adversaire et lui défonce la mâchoire avec son poing américain. Prise d’une hys-térie destructrice, certainement causée par sa blessure profonde, Lily se jette avec fureur sur mon adversaire et son action me sauve la vie ! L’homme s’effondre, mort, sous l’assaut de Lily. Mon héroïne !
Andrew réussit enfin à se libérer de son adversaire. Meurtris, blessés, et même des morts parmi les policiers, mais victorieux !
Hélas, ce n’est pas terminé… la créature pousse des cris, le réflexe… stupide… je tourne la tête et la regarde… horreur indescriptible… la tête me tourne… mais je me reprends très vite… D’autres que moi auront eu le même réflexe. Je crois deviner à son regard que Fay a vu quelque chose… elle nous dira plus tard qu’elle a cru voir… le visage du prêtre sur le corps de la créa-ture… À côté de moi Poole perd beaucoup de sang. Je lui délivre les premiers soins en urgence. Vite il nous faut évacuer. Lily hurle quelque chose… puis met le feu à la bête. Nous fuyons. Le retour vers l’extérieur se passe comme dans un rêve. Nous nous retrouvons dans la rue, blessés, saignant…
Lily s’effondre, ses derniers actes héroïques auront eu raison de ses forces. Elle est gravement blessée. Je tente de panser ses blessures, je suis pourtant sûr de moi lorsque je lui délivre les premiers soins, c’est tellement simple… sauf que mes mains tremblent tellement que je manque de peu de la tuer. Peut-être est-ce le froid de la rue qui nous calme. J’arrive de justement à arrê-ter le saignement que j’ai aggravé de lors de ma première tentative. Mon cœur bat à tout rompre… elle est sauve… râle… « Silas ! » je crois qu’elle veut encore lui faire la peau… c’est bien Lily ça !
Direction l’hôpital où nous pansons nos plaies. Il nous faut du repos, beaucoup de repos… De son côté la police est fière d’annoncer dans les journaux qu’une secte africaine a été démantelée. Cette secte horrible pratiquait des sacrifices, mais grâce à l’action du lieutenant Poole et de ses hommes au courage héroïque, la menace qui pesait sourdement sur NY a été éradiquée. Le lieu-tenant est félicité et promu. Finalement il l’a bien mérité. Et nous, bien au chaud à l’hôpital, nous nous remettons. Déjà j’entends Lily dans la chambre voisine échafauder de nouveaux plans… je soupire… nous sommes vivants !
Le séjour à l’hôpital se passe bien, on récupère nos forces, on arrive même à plaisanter et à rire. Jackson a été vengé, même si la cicatrice que ça laisse aura bien du mal à se refermer.
Pourtant nous le savons… il nous faut poursuivre l’enquête… ce n’est pas terminé, la piste Car-lyle mène vers Boston, puis Arkham. Enfin, après avoir discuté de nombreuses heures, nous pensons partir prochainement pour Londres.
Peut-être aurais-je l’occasion d’aller voir mon bouquiniste ?