[CR][ItO] Les 5 supplices revisités

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Malk
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par Malk »

Super classe !
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Sakagnôle
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par Sakagnôle »

Ta fiche est magnifique et participe impeccablement à l'ambiance 
Vous ne l'avez sans doute pas remarqué mais j'ai changé mon avatar!
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AsgardOdin
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par AsgardOdin »

Le travail sur les fiches de personnage est  :wub:  (même si à n'en point douter le reste l'est aussi !  :yes: )
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Carfax
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par Carfax »

@Malk , @Sakagnôle , @AsgardOdin : merci !

TRAUMA ?

Un mot sur la ligne "Trauma" visible sur la fdp. C'est un petit ajustement aux règles que l'on va tester en jeu. Dans Into The Odd, lorsqu'une caractéristique chute à zéro cela n'est pas bon signe pour le personnage ; s'il s'agit de sa VOLONTE (rebaptisée ESPRIT ici), le personnage devient catatonique ou bien fuit une situation oppressante ou encore subit un accès de folie, etc. Nous allons procéder autrement.

Lorsqu'un personnage est témoin ou subit des horreurs, il perd d4 à d12 points d'ESPRIT. Pour chaque perte, il effectue un jet de sauvegarde
  • si son ESPRIT excède ou égale sa valeur de TRAUMA, il incrémente de 1 point cette dernière s'il échoue ;
  • si son ESPRIT est inférieur à sa valeur de TRAUMA, il incrémente de 1 point cette dernière s'il réussit sinon il déclenche une CRISE DE FOLIE.
Une CRISE DE FOLIE est autant que possible en rapport avec sa PHOBIE - chaque joueuse en choisit une à la création de son personnage - et/ou la situation scénaristique. Après une CRISE DE FOLIE, le personnage transforme tous ses points de TRAUMA en un seul "permanent" qu'il cumule à ceux éventuellement déjà transformés. Si ces points de TRAUMA "permanents" excèdent la valeur initiale d'ESPRIT du personnage, celui devient irrémédiablement fou et est perdu.  

RECUPERATION ?

Sur un REPOS, un personnage récupère 1D6 points de caractéristique qu'il distribue comme il souhaite dans ses trois caractéristiques sans pour autant dépasser leur valeur initiale (une règle de repos proposée par @Ego' et que j'apprécie). Parmi ces points de récupération, il peut en utiliser un pour réduire d'autant son TRAUMA non "permanent". Un point de TRAUMA permanent peut être ôter s'il se repose un moins en hôpital psy ou dans un sanatorium. 

Voilà nous partons sur ces bases et nous verrons bien en cours de jeu si elle tient la route et nous sied. 
Sinon la première partie s'est déroulée vendredi soir dernier et j'en débuterai vite le résumé ici même. 

 
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Carfax
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par Carfax »

ACTE 1 - Tout feu, tout flamme
Tribulations en Bastion
 
Théâtre des ombres - Quartier asidien de Bastion
Un soir à l'approche de l'été
 
Image
 
La mélopée orientale joue ses dernières notes, la narration du conte du « Rançonneur de droit divin » cesse, les applaudissements convenus d’un public mondain emplissent la salle du petit théâtre des ombres du quartier asidien de Bastion. Sur la scène, derrière un long drap blanc étendu à la verticale sur toute sa longueur, les jeux d’ombre du marionnettiste s’éclipsent et seule la lumière rougeoyante, diffuse et vacillante, des deux grands braseros disposés aux deux extrémités se devine.

Spoiler:
[Tout en diffusant une musique traditionnelle chinoise, je lis le conte à haute voix à mes joueurs. Ceux-ci écoutent et prennent notes. Néanmoins, ma lecture terminée, je distribue à chacun un exemplaire du texte et leur laisse trois minutes pour en faire bon usage mais comme bon leur semble tout en laissant la musique en fond. Il est à noter que ce conte et la clé de toute l’histoire de la campagne qui suivra…Une fois les trois minutes écoulées, je retire les feuilles distribuées et introduit la situation de départ selon les trois préquels précédemment envoyés aux joueurs]  
Assis en bout du deuxième rang, le major Ian Fergusson tourne la tête une énième fois pour scruter la salle derrière lui. A sa droite, la chaise est restée désespérément vide. La petite salle est emplie du gratin de Bastion, une soixantaine de personnes tout au plus. Le petit théâtre asidien est comble et, pour y accueillir un maximum de spectateurs, des rangs serrés composés de chaises en bois ont été disposés proches les uns des autres, jusqu’à coller la scène. Un effort décoratif évidant a été entrepris, tentures asidiennes et lampions accrochés tout du long des murs en bois de la salle confèrent au lieu un charme tamisé et feutré. Des encens brûlent dans des jarres et enivrent les narines des spectateurs de senteurs exotiques méconnues. Mais Ian n’a que faire de tous ces artifices, de tout ce décorum. Dans la pénombre, son regard inquiet reste figé sur la double porte d’entrée située au fond de la salle, espérant encore l’arrivée de sa promise.

Richard ne peut que ressentir l’inquiétude et le malaise de son ami Ian assis à sa droite. Arrivé tardivement et face à la mine étonnée de celui-ci, il n’avait pas eu l’opportunité de lui expliquer les raisons de la présence de Thomas à ses côtés car ils s’étaient tous trois précipités dans le théâtre avant la fermeture de ses portes. Puis, à peine s’étaient-ils assis à leur place, le spectacle avait débuté promptement. Pour comble de malheur, il avait fallu que Lady Morton soit juste placée devant lui. Cette pieuse sexagénaire et incorrigible pipelette à la corpulence généreuse – que la politesse ne pouvait qualifier autrement sans verser dans la moquerie – avait opté pour l’occasion d’une coiffe exubérante des plus volumineuse, contraignant le lord à se contorsionner pour profiter du spectacle et lui assurant un beau torticolis pour le lendemain. Il y a peu, il avait rencontré Lady Morton lors de la soirée de charité que celle-ci avait organisé pour les orphelins de Bastion à la paroisse proche de son manoir. Son statut l’y avait convié et son généreux don lui avait coûté la présence éprouvante de la mégère toute la soirée.

Spoiler:
[A ma question « Qui a récemment fréquenté Lady Morton lors d'une soirée de charité pour les orphelins de Bastion ? », les joueurs se sont empressés de désigner Richard. Le joueur interprétant le lord jette 2d6 (1 positif et 1 négatif) et obtient une somme de +2, soit une relation plutôt amicale. Mon idée ici est de mettre un boulet dans les pattes des personnages pour l’événement qui va suivre. Deux raisons à cela : m’offrir un ressort comique et contraindre les personnages de rester proche de la scène pour qu’ils interagissent avec le marionnettiste blessé. Nous allons voir que Miss Morton va passer une soirée des plus animée, au-delà de mes espérances…]
Assis à gauche du lord, Thomas est quelque peu mélancolique, mais s’abandonne bien volontiers aux jeux des ombres pour s’égayer. Il esquisse même un sourire lorsqu’il entend maugréer son ami qui, gêner par l’énorme femme juste devant lui, se déboîte le cou pour suivre le spectacle. D’ailleurs, voici que celle-ci profite de l’intermède pour se retourner et délivrer des remerciements appuyés au lord pour un récent et généreux don. Richard, d’une réponse polie mais sibylline, tente d’abréger cette amorce de conversation. Mais c’est mal connaître Lady Morton qui enchaîne « …cher Lord, j’insiste ! Mille fois merci encore pour nos orphelins. Sinon le spectacle de ce soir est-il à votre goût. Tout cet exotisme oriental n’est-il pas des plus divertissants ? Mon dieu, ces histoires asidiennes sont un brin compliqué mais ces ombres dansantes au combien originales et poétiques. Ne trouvez-vous pas ? Quel exotisme ! Quel exotisme ! Saviez-vous mon cher Lord que pour l’inauguration de demain de l’aérogare de Sa Majesté, je ne sais combien de cerfs-volants vont envahir le ciel de Bastion… » et patati et patata. Le flot de paroles est intarissable. Thomas préfère abandonner son ami à son triste sort et se réfugier dans la contemplation des lumières hypnotiques et dansantes qui colorent le drap de scène.

« Tiens ? » Thomas est intrigué. Curieusement, ce drap semble se rapprocher du premier rang. « Un effet d’optique ? » songe-t-il en se redressant de sa chaise. Non ! le drap ne s’approche pas mais vient d’être arraché et entraîné vers l’avant par la chute de toute sa hauteur d'un des braseros placé juste derrière. Positionné sur un haut trépied, le brasero qui bascule va sans aucun doute terminer sa course sur Lady Morton si nul n’agit. Également conscient de ce danger imminent, Richard saisit alors d'une poigne ferme la sexagénaire qu'il tire à lui d’un prompt réflexe. Celle-ci vient s’affaler sur les genoux du lord et laisse échapper un cri d'étonnement tout en s’exclamant « Mon dieu, mon très cher,  que d’empressement ? ». Mais tout cet effort eut été vain si Thomas ne s’était emparé prestement de sa canne pour dévier la menace sur sa droite en projetant le brasero sur le mur tout proche de la salle, l’enflammant sur l’instant !

Spoiler:
[Je n'invente rien, le jet de sauvegarde de Thomas indique un 20 naturel soit le plus beau des échecs critiques ! Une aubaine pour le MJ que je suis et j'en profite pour déclencher l'incendie à partir de son geste protecteur. Cet incendie va envahir le théâtre mais aussi s'étendre à tout le quartier. Une aubaine telle que le joueur en fin de partie me demandera si l'incendie était prévu initialement dans le scénario...]
Image

A suivre...
Dernière modification par Carfax le mer. sept. 18, 2019 11:48 am, modifié 23 fois.
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par AsgardOdin »

Carfax a écrit : mar. avr. 23, 2019 2:32 pmmur tout proche de la salle, l’enflammant sur l’instant !
Un joli départ in media res, pour une aventure qui démarre sur les chapeaux de roues (des pompiers) ! Et qui promet du bon.  :yes:

 
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par Carfax »

Le feu crépite et lèche avec gourmandise le mur en bois offert en pâture. Déjà, ses flammes embrassent le plafond du théâtre tout comme le drap de scène qui gît au pied du premier rang et, telle une véritable barrière enflammée, interdit l’accès à la scène. Pendant quelques instants, un silence de cathédral règne. Puis, un premier hurlement. Isolé, strident. Une chaise se renverse puis deux. Des cris. Nombreux. Des bousculades. On se piétine. La panique gagne les spectateurs. Chacun joue des coudes pour rejoindre le fond de la salle et sortir de ce lieu qui sera bientôt l’antichambre des enfers.
 
Image
 
Spoiler:
[A partir de cet instant, je demande aux joueurs d’agir en round. Je pose ensuite un dé à dix faces au milieu de la table que je place sur sa face zéro et leur précise que j’exigerai de chacun un jet de CORPS à la fin de chaque round auquel ils ajouteront la valeur de ce dé. Bien évidemment, cette valeur augmente de 1 à chaque round. Je représente ainsi la propagation de la fumée et du feu dans la salle du théâtre. Cette simple mécanique a très bien fonctionné, imposant une tension palpable à la table et forçant chacun à s’extirper au plus vite du lieu]
Richard est empêtré ; Lady Morton le recouvre de tout son poids l’interdisant de se lever de sa chaise. Debout à ses côtés, Thomas tente de lui venir en aide en le saisissant sous les aisselles pour le soulever. Mais, enjambant les chaises qui lui font obstacle, un homme du premier rang tente de passer en le bousculant. « Pousse toi le nègre ! » insulte-t-il. Thomas se cabre et d’un coups d’épaule renverse l’homme qui chute à terre mais, par la faute de cet imbécile, il vient de perdre un temps précieux.

Ian reprend ses esprits. Au fond de la salle, près de l’issue, tout n’est que bousculade et dispute. Dans cette cohue, un spectateur affolé arrache accidentellement un des multiples lampions fixés au mur. En chutant au sol, sa flammèche embrase rapidement un nouveau foyer juste à l’opposé du premier. Le major comprend que leur échappatoire viendra de la scène et de ses coulisses. Jetant son regard en direction de celle-ci, il constate que drap et chaises du premier rang nourrissent une imposante barrière de flammes entre elle et lui. Néanmoins, prenant son courage à deux mains, il s’apprête à sauter l’obstacle. Son idée est simple, il espère s’emparer de l’un des deux seaux de sable qu’il aperçoit sur l’arrière-scène. Ceux-ci ont certainement été disposé là dans le but évident d’éteindre les braseros après le spectacle. Muni d’un de ces seaux, il pense ouvrir un passage sécurisé vers la scène pour ses deux amis en étouffant les flammes.

Spoiler:
[Cette idée des seaux est une idée du joueur de Ian que je trouve adéquat à la situation. Je lui accorde donc leur présence]
A bout de force, sa respiration saccadée, Thomas redresse enfin le lord sur ses deux jambes. Mais ce dernier est soudainement pris d’une violente quinte de toux rappelant à chacun que si les flammes sont un terrible danger, la fumée du brasier en est un autre tout aussi mortel. A ses pieds, accroché à ses jambes telle une moule à son rocher un jour de tempête, Lady Morton est tétanisée et crie son angoisse jusqu’à sombrer dans l’inconscience. Tous deux comprennent bien vite que seule la scène offrira une échappatoire mais ils ne peuvent se résoudre à abandonner la vielle dame aux flammes.

Ian s’élance mais, soudainement, sur la scène, face à lui, un homme titube. C'est un jeune chinois vêtu d'une tenue traditionnelle. Emmêlées à ses jambes par de longs fils, il traîne derrière lui plusieurs marionnettes de cire. « Le marionnettiste à n'en pas douter ! » songe le major. L'homme est hébété. Sa main gauche constamment plaquée sur son cou, il progresse en titubant vers le brasier qui enfle au bas de la scène. Plus que quelques pas et le marionnettiste chutera inexorablement vers une fin atroce. Nul temps de réfléchir. Roussi par la chaleur, Ian se réceptionne néanmoins sans difficulté sur la scène. Concentré sur son premier objectif, sa course le dirige cependant proche de l’infortuné qu’il repousse d’un coup d’épaule. Sous l'impact du choc, celui-ci s’effondre sur le plancher de la scène.

La situation est critique ; les flammes cernent dangereusement nos deux amis et, à leurs pieds, Lady Morton reste inanimée. Richard et Thomas croisent sans mot dire leurs regards, chacun se comprenant. Subitement, le lord se baisse et appuie sa main gantée au sol ; un passage luminescent s’ouvre sous Thomas qui s’engouffre dedans en empoignant à bras le corps Lady Morton. Surgissant en fond de scène, Thomas, très handicapé par le poids de la dame, ne peut que l’envoyer rouler bouler au-devant afin de libérer le passage pour son ami. Mais il maîtrise mal sa force et la pauvre lady roule jusqu’au pied du deuxième brasero qu’elle percute violemment. Du haut de son trépied, le brasero oscille alors dangereusement menaçant de s’écraser sur l’inconsciente.

Spoiler:
[Thomas joue de malchance avec son deuxième échec critique de la soirée. Je suis béni et me délecte de leur compliquer ainsi la tâche avec cette pauvre lady]
Le major saisit le seau ; juste sur sa droite un passage s’ouvre sur les coulisses. Mais nul répit, le bruit sourd du corps heurtant le brasero dans son dos le fait sursauter. D’une volte-face, abandonnant son seau, il se précipite en quelques enjambées pour retenir le trépied avant la catastrophe. Puis dans un souffle, il hurle à ses amis « Derrière, les coulisses, vite ! ».

L’air est irrespirable, brûlant. Chaque inspiration n’est que souffrance. Richard suffoque lorsque son passage éphémère se referme derrière lui. Le voilà sur scène mais proche de l’apoplexie. Il chancelle. Resté à ses côtés et comprenant l’urgence de la situation, Thomas le ceint et plonge vers l'ouverture salvatrice des coulisses. Alors que Richard happe une bouffée d’air salutaire provenant du couloir menant aux coulisses, Thomas s’empresse de porter secours au marionnettiste resté allongé sur la scène. Celui-ci, éreinté, tente vainement de ramper vers eux. Thomas l’encourage puis, saisissant l’homme sous une aisselle, l'aide sur le dernier mètre. Ce n’est que lorsqu’il retire sa main qu’il constate qu’elle est imprégnée du sang du jeune marionnettiste qui s'écoule d'une vilaine blessure au cou.

Pestant contre son infortune, Ian retire prestement sa veste pour étouffer les flammèches qui prennent vie sur la robe de Lady Morton. En effet, si son geste fut salvateur, il n’a pu pour autant éviter la chute de nombreuses braises incandescentes sur la malheureuse. Secouée par les gestes du major, la vielle dame reprend conscience et, aussitôt, crie de terreur en encerclant de ses bras les jambes du militaire. Une situation qu’il jugerait bien risible en d’autres circonstances.

Richard respire mieux. De l’autre côté de la scène, à l’opposé, il entend le major invectiver d’un ton autoritaire Lady Morton afin qu'elle se ressaisisse et libère ses jambes. Mais sans succès. Assurément, le plancher de la scène s’embrasant vivement, cet immobilisme sera très vite fatal à tous deux. Une nouvelle fois, le lord appose sa main gantée au sol. Son boulet aux pieds, le major chute dans la trappe évanescente qui vient juste d'apparaître sous lui ; une émotion de trop pour la vielle dame qui sombre à nouveau dans l’inconscience en éructant un dernier cri.

Tous de nouveau réunis, Richard questionne le marionnettiste entre deux quintes de toux « La sortie ? Vite ! Indiquez-nous la sortie des coulisses ? ». Alors que la fumée débute l’invasion des coulisses, courbés et s’entraidant pour porter Lady Morton, le groupe s’empressent de suivre le jeune asidien avec l'espoir de s'extirper au plus vite de cette fournaise…

Image

A suivre...
Dernière modification par Carfax le jeu. mai 02, 2019 5:22 pm, modifié 3 fois.
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Message par Herlkin »

Tout simplement la meilleure idée pour faire jouer cette campagne...y a des joueurs qui sont extrêmement chanceux !
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par Carfax »

Herlkin a écrit : jeu. avr. 25, 2019 12:04 amTout simplement la meilleure idée pour faire jouer cette campagne...
:bierre:
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par Carfax »

La porte cède sous le coup et le groupe s’extirpe des coulisses pour aboutir dans une petite arrière cours encombrée de bric et de broc. Sur le sol terreux, Richard et Thomas déposent aussi délicatement que possible le lourd corps d’une Lady Morton toujours évanouie. Se redressant, exténués, tous deux reprennent leur souffle. A leur côté, en bras de chemise sous son gilet, le visage noirci, Ian boit goulûment une longue rasade revigorante de sa flasque de Brandy puis tend le spiritueux à ses deux compères. Sortant de sa poche un mouchoir blanc resté miraculeusement immaculé, il s’approche du marionnettiste éreinté et le lui tend. Le jeune chinois, comprenant la délicate intention du major, s’en empare et l’applique sur son coup pour endiguer le sang qui s’écoule toujours d’une vilaine plaie. Usant de ses deux mains pour ce faire, il abandonne au sol sans s’en rendre compte un morceau de tissu et un bout de papier consumé qu’il conservait jusqu’alors d’une main droite crispée.

Spoiler:
[La fiasque de Brandy est une idée du joueur incarnant le major. Elle lui ai venu instinctivement lorsque ceux-ci reprenaient leur souffle dans l'arrière court du théâtre. J'ai abrégé la narration de leur fuite à travers les coulisses mais celle-ci fut tout de même éprouvante pour les personnages avec des jets successifs de CORPS et même des pertes de conscience pour certains. Du coup, j'ai aimé cette idée de se remettre d'émotions fortes avec une petite rasade que j'estime équivalente exceptionnellement à un REPOS soit une récupération de tous leurs points de SOUFFLE et aussi de 1D6 points d'ATTRIBUTS.
Les deux objets détenus par le marionnettistes ne sont pas prévus dans le scénario officiel. Ils vont me permettre de fournir quelques indices aux personnages. Mais aussi, sans l'anticiper, déclencher une colère du major...][/spoiler]
 
Image
 
« Dites-moi mon jeune ami, seriez-vous trouver le plus court et sûr chemin pour atteindre le fleuve en contre bas du quartier asidien ? » questionne le lord. « Il nous faut malheureusement nous en préoccuper sans plus tarder… » poursuit-il en montrant du doigt les terribles flammes qui embrasent le théâtre et se propagent déjà aux alentours. A la vue de cette nouvelle menace, apeuré, le jeune chinois acquiesce. « Oui. Vite ! Fuyons d’ici ! Suivez-moi ! Vite ! Retrouvons mon maître ! ». D’un pas d’abord hésitant puis assuré, il s’engage précipitamment dans une étroite venelle menant au nord. « Maître ? Quel maître ? Non le fleuve, il nous faut trouver ses berges... » rétorque Richard, mais le jeune homme déjà trop éloigné ne semble pas entendre cette réplique.  Alors que Thomas et Richard soulèvent le corps de Lady Morton, Ian s’empare furtivement des objets précédemment échappés de la main du marionnettiste qu’il glisse discrètement dans sa poche de pantalon. Puis, venant prêter main forte à ses amis, tous trois s’engagent dans la venelle empruntée par l'asidien. Les pieds traînant de la pauvre lady laissent un large sillon derrière eux sur le sol meuble.

Dès lors, une course poursuite haletante avec l’incendie s’engage dans le méandre inextricable des ruelles du quartier asidien. Très vite, il s’avère évident que leur guide est totalement désorienté, perdu. Le jeune Riu Ru, car tel est son nom comme il le dévoila très vite à ses compagnons d’infortune, s’égare de nombreuses fois pour buter sur des impasses ou, bêtement, revenir sur ses pas après des détours. D’autant que les lieux, désertés sur ordre des autorités par mesure de sécurité – n’offriront l'aide d’aucune population. Ses errements n’ont malheureusement qu’une conséquence : le rapide encerclement du petit groupe par les flammes galopantes du brasier. En effet, même si le groupe fait preuve d’ingéniosité pour contourner ou franchir les nombreux obstacles qui entravent leur fuite de ce dédale infernal, faute est de constater que leurs efforts sont vains.

A bout, épuisés par cette fuite en avant et l’encombrant corps inanimé de Lady Morton, ils échouent sur une placette lorsque Riu Ru s’exclame « Nous y sommes ! Enfin, La demeure de mon maître ! ». Le jeune homme s’est figé devant une porte peinte de rouge et au chambranle finement ornée qui tranche nettement avec le l’habitat pauvre et désuet du quartier. Au pied de cette porte, sur sa gauche, un petit dragon statufié replié sur ses pattes et la gueule entrouverte trône et semble protéger l'entrée.

Le feu approche, menace grandissante et imminente. Le marionnettiste se précipite et tambourine à la porte. Nulle réponse, celle-ci reste close.

Spoiler:
[Bon, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. Il est évident que le scénario contraint les personnages à aboutir au spectacle de l'arcane des suppliciés - comme nous allons le voir très vite -, mais durant la partie, cela ne nous a pas dérangé. Tenant les joueurs en haleine dans une course poursuite contre l'incendie et leur proposant toujours plusieurs opportunités d'aiguillages dans le dédale, je leur ai donné ce sentiment d'encerclement. Par ailleurs, ils ont déjà à deux reprises sauver leur vie en traversant des habitats donc en franchir un de plus...]

A suivre...
Dernière modification par Carfax le ven. avr. 26, 2019 9:45 am, modifié 3 fois.
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par AsgardOdin »

Carfax a écrit : jeu. avr. 25, 2019 3:43 pmNulle réponse, celle-ci reste close.
Les joueurs en haleine sans nul doute, mais les lecteurs aussi  :yes:
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Message par Carfax »

Boum, boum ! Du poing droit le jeune disciple martèle la porte « Maître ! Ouvrez ! Maître ! ». Thomas écarte poliment le marionnettiste de la porte puis examine la solidité de cette dernière. Riu Ru recule et s’avachit sur ses deux genoux, la tête basse, pleurant doucement.

Quelque peu en retrait et profitant de ce maigre répit, Ian plonge une main dans sa poche d’où il extrait les deux objets précédemment abandonnés par le marionnettiste. Le premier est un bout de tissu qui lui paraît d’origine exotique et dont le contour effiloché semble prouver qu’il ait été arraché. Le deuxième est un feuillet imprimé aux bords largement consumés portant des sinogrammes manuscrits qu’il ne sait déchiffrer. Par contre, en l’examinant de plus près, il l’identifie parfaitement. Il s'agit de la page 37 du catalogue de la vente aux enchères de Grünberg & Lux, celle du heurtoir volé !  Son sang ne fait qu’un tour et la moutarde lui monte au nez. « Le gredin ! ». Ne pouvant retenir sa brusque colère, il fonce sur le jeune marionnettiste, lui saisit le col et le gifle violemment à plusieurs reprises. « Qu’as-tu fait d’elle ? Parle ! Qu’as-tu fait d’elle ? Répond crapule ! ».

Non loin sur la placette, Richard, qui zyeutait de gauche et de droite les environs proches espérant une échappatoire au brasier, est témoin de cette scène. D’abord interloqué, il reste momentanément figé puis se précipite pour stopper les coups du militaire qui pleuvent sur l’asidien désormais inanimé. « Stop ! Mais cesse donc ! Es-tu devenu fou ? » s’exclame-t-il après avoir réussi, non sans peine, à endiguer la folie du major. Hébété, ce dernier pose un regard perdu sur ses mains ensanglantées « Qu’ai-je fait ? ». Alors que Richard s’apprêter à questionner Ian sur sa colère, un craquement sourd retentit ; Thomas vient de défoncer la porte et pénètre dans la bâtisse.

Deux bons coups de pied ont eu raison du verrou. Derrière la porte, Thomas découvre un petit couloir qui dessert une première porte sur sa droite. Mais tout est sombre ici. Dehors, dans son dos, les lueurs de l’incendie ne sont pas suffisantes pour discerner plus avant. Il opte donc pour cette première porte et s’y introduit. La pièce est une cuisine ; en son fond, une fenêtre qui est obturée par des planches cloutées. Rapidement, Thomas fait le tour des lieux et trouve sur la table disposée au centre une lanterne qu’il allume prestement. Sa vision s’éclaircie. La pièce est bel et bien une cuisine : ça et là des étagères sur lesquelles divers plats et pots sont rangés, dans un coin une petite cuisinière et sur la table de multiples ustensiles culinaires. Non loin, près de la fenêtre barricadée, une trappe mène au sous-sol. « On pourrait s’y cacher du brasier » songe-t-il en hélant ses amis « Ici ! Une trappe ! Venez ! ».

A l’appel de son ami, Richard entre mais poursuit dans le couloir pour découvrir tout au fond un petit escalier menant à l’étage ainsi qu’une autre pièce dont il ouvre sans hésiter la porte. Il s’agit d’une petite bibliothèque dont la fenêtre est également bouchée par des planches sommairement cloutées.

Toujours à l’extérieur, Ian se ressaisit. Il n’en a pas fini avec ce gredin d’asidien. Non ! Mais la vive chaleur qui consume son visage le rappelle soudainement à d’autres priorités : l’incendie est maintenant sur eux, ravageant tout sur son passage. Il s’efforce alors de glisser à l’intérieur les corps inconscients de Lady Morton et de Riu Ru.

Des gémissements ? De douleur ? Provenant du sous-sol ? Oui. Il n’y avait pas prêté attention ou tout simplement pas perçu en entrant dans la cuisine mais, maintenant qu’il est tout proche de la trappe, il ne peut s’y méprendre. Prudemment, imperceptiblement, Thomas soulève celle-ci. Des pleurs ? Oui. Féminins et saccadés. Ils s’entremêlent distinctement aux lamentations. Sous ses pieds, un escalier, fait de quelques planches de bois brinquebalantes, accède à une vaste cave au sol terreux et faiblement éclairée d’une lumière verdâtre ondulante. Thomas descend trois marches et, tendant devant lui sa lanterne, risque un regard. Horreur. Réprimant à grand peine un haut le cœur, il appelle à lui ses compagnons.

De sa canne, Richard tape sur les planches obstruant la petite fenêtre de la bibliothèque. Finalement, il y ouvre un interstice suffisamment grand pour y jeter son œil…qu’il retire aussitôt. S’il y a bien une ruelle de ce côté-ci de la bâtisse, elle n’est plus praticable. Le feu a contourné le pâté de maison et dévore déjà avec avidité ce côté de la maison. Leur situation est critique. « Je ne peux me résoudre à finir ainsi, tel un saint sur son bûcher ! » rage-t-il avant d'entendre l’appel étouffé de Thomas depuis la pièce voisine.

Ian est le premier à rejoindre Thomas sur les marches descendant à la cave. Il ne peut croire ce qu’il voit. Éclairée en ses quatre coins par des feux dans de grandes jarres en verre ombré, la cave exhibe un spectacle horrifique. Répartis sur ce qui semble être un large cercle, cinq suppliciés subissent chacun une torture inhumaine. L’horreur des supplices est tel qu’il est impossible de soutenir son regard dessus sans sombrer dans la folie. En leur centre, nu dos, ses genoux et sa tête posée au sol, une jeune femme asidienne pleure les bras écartés et la paume des mains tournée vers le haut. « Mei ! ». Bouillant et impulsif, le major saute précipitamment au sol et s’élance. Dans son dos, Thomas mugit un « Non ! Attends ! »…

Dans le couloir, Richard moleste le jeune marionnettiste « Bon Dieu, jeune homme réveillez-vous ! ». A la porte, le feu frappe. Ian a probablement sauvé Lady Morton et Riu Ru en les traînant à l’intérieur mais, désormais, cette cache n’est plus suffisante ; la bâtisse va brûler ; il faut fuir par la trappe. « Allez, debout ! vite, il faut m’aider à porter cette pauvre Lady Morton ! » ordonne le lord lorsque l’asidien ouvre ses yeux tuméfiés.

Ian court. Droit devant, le regard fixe sur sa promise. Faisant abstraction de tout, il n’a pas vu le cercle de cendre reliant les suppliciés, ni ses pas le fouler et le rompre. Lorsqu’il saisit à deux mains le visage noyé de larmes de la jeune femme, son incrédulité est totale. Nulle promise, juste une inconnue. Âgée tout au plus d’une vingtaine d’années, son visage est d’une pâleur mortelle et d’une infinie tristesse. Elle bafouille quelques mots dans sa langue que le major ne saisit pas. Ce dernier est envahi d’émotions. Alors qu’il ôte sa chemise pour la glisser sur le dos dénudé de la belle, il est soudain pris d’un puissant vertige. Ses yeux se révulsent et une vision lui traverse l’esprit ; celle d’un homme coiffé d’un chapeau de paille de forme conique et dont le visage est masqué par un voile. Il chemine nonchalamment vers lui et porte sur son épaule, telle une gigantesque balance, une longue tige de bambou dont les deux extrémités tiennent chacune un plateau empli de friandises exotiques. Puis, la vision s’estompe. Dans ses bras, le jeune asidienne répète inlassablement d’une voix fluette la même litanie toujours incompréhensible aux oreilles du major…
 
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Debout sur la berge du fleuve, Richard contemple l’eau du fleuve que se mire d’une couleur orangée. Derrière lui, le quartier asidien est la proie des flammes. Une immense colonne de fumée obscurcit le ciel étoilé de Bastion en cette première journée d’été. Il est exténué mais vivant. « Un moindre mal » songe-t-il. A ses côtés, Thomas réconforte Lady Morton assise à même le sol et profondément choquée ; Ian soutient la jeune asidienne et échange quelques mots le marionnettiste. Depuis la découverte de la cave sous la bâtisse du maître de Riu Ru, tout est allé très vite ; Thomas a trouvé un passage souterrain salvateur dans son prolongement. Tout le monde s’y est engouffré, trop heureux de fuir ce lieu macabre. Personne ne jeta un dernier regard sur les suppliciés ; Ian porta dans ses bras la fragile Miss ChenRiu Ru nous traduit ses propos répétés qui informaient simplement de son nom – et chacun prit sa part pour transporter la pauvre lady. Riu Ru nous conta ce qui lui arriva au théâtre derrière la scène. Un inconnu surgissant des coulisses le poignarda au cou  alors qu’il alimentait le brasero pour la poursuite du spectacle. En chutant, il le renversa. Mais dans sa chute, d’un geste incongru, il empoigna la veste de son agresseur dont il arracha une poche. Il préserva le contenu d’une main ferme après s’être brûlé cette même main pour éteindre la combustion de la petite feuille de papier qui en avait chu. En sus, il nous indiqua que les sinogrammes inscrits sur cette feuille signifiaient « guang », le prénom de son maitre Guang Ying, et « dernier sacre » ou « dernier sacrement » ou encore « dernier sacrilège ». Il ne sait et ne s’explique toujours pas la présence de ses horreurs en la demeure de son mentor ni celle de son prénom sur ce papier.

Richard sort de sa rêverie et tourne la tête vers ses compagnons « Bien mes amis, portons Lady Morton à ses gens et rentrons au manoir. Je vous y convie tous. Nous y serons confortablement installés. Du repos s’impose et demain sera un autre jour. Nous aurons tout le temps de décider ce qu’il est bon de faire. »


Ici s’achève la première partie de l’acte 1.
Indice "Feuille consumée" fourni aux joueurs
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par Carfax »

Quelques commentaires omis sur cette fin de première séance.
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[Lorsque Ian moleste le jeune marionnettiste, son joueur croit dur comme fer qu'il s'agit d'un comploteur et qu'il est impliqué dans l'absence de sa promise, qu'il l'a retient quelque part. Il a fallu un Richard autoritaire pour qu'il cesse de martyriser le jeune asidien. Cette réaction est de bon augure pour moi qui espère que l'un d'entre eux traversera le pentacle que dessinent les cinq suppliciés. Une requête citée comme indispensable par le scénario et je comprends ceux qui le trouve dirigiste. J'avais peur de leur prudence lors de la découverte de l'arcane des 5 suppliciés, que celle-ci les retienne à l'extérieur du cercle. Dans ce cas, le scénario impose à Riu Ru d'y aller. Mais bof...Je me suis donc appliqué à décrire la jeune femme prisonnière de l'arcane - depuis le début et l'écriture de son préquel, j'espère une confusion dans la tête du joueur de Ian, qu'il confonde la captive avec sa promise - et à la positionner de dos pour que l'on ne voit pas son visage. Je m'attendais à des questions sur sa corpulence, la couleur de ses cheveux, etc. mais non...Ian a foncé droit et m'a même dit qu'il saisissait sa tête et la retournait pour faire face à son visage. Top, car il est important qu'un personnage touche les larmes de la captive. J'étais comblé, les points clés du scénario se sont déroulés.

Durant toute leur présence dans la cave, les personnages se sont appliqués à ne pas regarder les suppliciés pour se protéger d'une folie certaine face à ce spectacle horrifique. Je leur ai néanmoins demandé quelques jets d'ESPRIT pour savoir s'ils arrivaient à résister à la tentation de leur curiosité.

Une fois sur la berge, je pose la question aux joueurs "Que faites-vous avec Liu Chen ? Contactez-vous les autorités policières ? La conduisez-vous à l’hôpital ? Ou l'un d'entre vous la recueille-t-il chez lui ?". Vous connaissez la réponse. Je demande à Ian s'il préfère rentrer chez lui ou bien rester avec le groupe au manoir ? La aussi vous connaissez la réponse mais s'il avait opté pour son domicile, j'avais prévu qu'il reçoive un télégramme d'excuses de Meî lui expliquant qu'elle a été retenu au pavillon chinois très tardivement en cette veille d'inauguration. Elle joint à son télégramme une invitation pour l'inauguration du lendemain afin qu'il la rejoigne.]

Prochaine partie samedi et résumé dans la foulée...

 
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par Carfax »

ACTE 2 - VISITE INAUGURALE 
Mondanités
Manoir Hamilton - Bastion
Première matinée d'été


En cette première matinée d’été, un doux feu crépite dans la cheminée du petit salon du manoir Hamilton. Comme tous les matins, été comme hivers. Et comme chacun de ces matins, Lord Hamilton prend sa collation en ce petit salon. « Voici vos œufs brouillés, Monsieur. Ainsi que le journal du jour », le majordome Georges s’approche un plateau chargé dans les mains du lord attablé. « J’informe Monsieur que deux de ses invités ont quitté le manoir très tôt ce matin. Le premier est le jeune asidien qui remercie vivement Monsieur pour son aide hier soir. « Il se hâtait de rejoindre les siens pour s’assurer de leur bien-être après cette terrible catastrophe » m’a-t-il confié. Comme Monsieur ne m’avait laissé aucune instruction à son sujet, je l’ai laissé partir sans vous en avertir sur l’instant. Le second est le major qui fait son habituelle promenade athlétique matinale. Il ne devrait plus tarder souhaitant déjeuner en votre compagnie. J’ai pris sur moi d’envoyer un coursier chez M Fergusson pour y récupérer un uniforme propre. Je rappelle également à Monsieur son rendez-vous en tout début d’après-midi avec M Kellerman pour l’inauguration de la Grande Aérogare Impériale ». Richard remercie son majordome puis ajoute « Ah oui Georges, envoyez un mot à Lady Morton ainsi qu'à Miss Latimer pour prendre des nouvelles de chacune... ». Acquiesçant, le majordome s’éclipse alors du petit salon.

Voici donc comment débuta cette première matinée d’été.

Journal du matin fourni aux joueurs
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Dernière modification par Carfax le mer. sept. 18, 2019 11:51 am, modifié 4 fois.
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Re: [Into The Odd] Les 5 supplices revisités

Message par Carfax »

Thomas ne rejoignit que tardivement ses deux amis au petit salon. Sa chambre à l'étage étant attenante à celle de leur jeune réfugiée asidienne, il entendit ses délires nocturnes. Divagante dans son sommeil, Liu Chen alternait cris et pleurs, peurs et terreurs, baragouinant tantôt en asidien, tantôt en bastionnais, De ce qu'il perçût d'intelligible, il retient des bribes : celles de villages brûlés, de populations massacrées ; celles d'un aveugle gardant patiemment sa propre tombe dans un cimetière ; celles d'un prisonnier entravé et tourmenté  ; celles de grands yeux peints scrutant des eaux pour effrayer les démons qui s'y baignent. Au matin, il tenta vainement d’apaiser la jeune fille mais sans succès. Il se résout alors à rejoindre ses amis et les informa de ce qu'il entendit. Pour soulager sa frêle invitée, le Lord fit mander au plus vite le docteur Edmonton, son médecin de famille. Entre temps, le coursier en visite chez le Major remit au manoir son uniforme propre mais aussi un courrier lui étant destiné et laissé à l'aube à sa logeuse. Ian s'empressa d'en prendre connaissance. Il s'agissait d'une lettre d'excuses de miss Fang pour son absence la veille au soir ainsi qu'une invitation pour l'inauguration de la Grande Aérogare Impériale afin qu'il puisse lui rendre visite ce jour ; miss Fang, conservatrice de l'exposition d'antiquités mandchoudiennes organisée à cette occasion, y serait retenue toute la journée. La réception de ce courrier relança la conversation des trois amis sur les événements de la veille. Une conversation qui souleva de nombreuses questions : doit-on avertir les autorités des origines de l'incendie ? Doit-on évoquer les suppliciés ? Doit-on retourner sur les lieux ? A qui confier Liu Chen ? Que pensez du mystérieux papier évoquant le heurtoir trouvé dans la poche du jeune marionnettiste ? Qui est ce "Guang" et que signifie ces mots de "dernier sacre" ou "dernier sacrilège" ?

Avant de contacter la police de Bastion - ou quelques autres autorités -, Ian proposa d'avertir en premier lieu l'agent impérial James Gueding. Il avait rencontré cet homme dans le cadre de son enquête sur le vol du heurtoir de miss Fang car, comme l'exige la procédure impériale, la disparition d'un arcanum concerne de fait le "deuxième bureau" chargé de la sécurité impériale. L'homme lui avait fait bonne impression et ils travaillaient tous deux en bonne intelligence. Tel fut fait et une missive télégraphique lui fut expédiée le conviant à prendre urgemment contact avec le Major. La réponse n'arriva que tardivement après la visite du docteur Edmonton. Ce dernier injecta un puissant sédatif à Liu Chen et préconisa le plus grand repos pour quelques jours. Après le départ du docteur, toujours sans réponses de James Gueding, les trois hommes décidèrent de laisser aux bons soins de Georges la jeune fille et entreprirent de se préparer pour se rendre ensemble à l'inauguration, juste après le déjeuner. Ce n'est que sur le perron du manoir, prêts à quitter le lieu, qu'ils reçurent un télégramme de l'agent impérial : "Impossible Major de me rendre disponible ce jour - en charge de la sécurité de l'inauguration de la Grande Aérogare - si caractère urgent avéré rejoignez moi en ce lieu et faites moi mander - sinon je reprendrais contact ce soir - JG".

L'affaire étant entendue, le trio prit la direction de la grande Aérogare Impériale en ce tout début d'après-midi.

Invitation du Major
 
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Lettre de Meï Fang
 
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à suivre...
Dernière modification par Carfax le jeu. mai 09, 2019 10:06 am, modifié 2 fois.
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