[CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

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Ravortel
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Ravortel »

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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

ah oui c'est bien, je me rappellais pas trop des détails j'avoue, belle mémoire le Meujeu  (ou bel enfumage, au choix hin hin)

Maintenant, pour la suite, ce sera de loin pour moi, mais je squatterai le sujet ici évidemment
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Merci les notes de campagne de Lyanna Blacksword. 20 points d'expérience bonus !
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nonolimitus
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par nonolimitus »

Je suis ne train de tout lire depuis le début (et depuis plusieurs jours...) et c'est passionnant  :yes:

Vous devriez contacter HBO pour proposer une série parallèle  :P
Le DIEU avec du gobelin dedans !!!

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LeGros
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par LeGros »

Oui ça va donner !
La première saison était super, la seconde promet...
A bientôt donc ^^
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Ca y est, première partie jouée hier soir !



Pas mal d'excitation autour de la table. Ça promet d'être intense. Le premier compte-rendu est déjà écrit, j'attends une relecture de ma correctrice attitrée, et je le poste ici.

Le scénario se déroule en 316, un bon moment après la fin de la série.

!!!Attention spoiler!!! Si vous n'avez pas fini la série, ne lisez pas ce fil de discussion !

En attendant, voici la nouvelle liste des PJ :

Lyanna Blacksword : 38 ans, régente des Barrowlands et maîtresse de Deathwatch en l'absence de son beau-fils Edrick, l'Immortel, nommé main de la reine Sansa Stark depuis plusieurs années. Après la guerre contre le Night King, pendant laquelle elle a terrassé un géant mort-vivant, elle sent son destin accompli et quitte Westeros avec ses enfants pour explorer le monde. Elle réside notamment plusieurs années chez les Dothraki et établit des contacts commerciaux avec les cités libres avant de rentrer au bercail.

Jeor Blacksword : 18 ans, fils aîné de Lady Lyanna et héritier des Barrowlands tant qu'Edrick n'a pas d'enfant. Il est intransigeant et très attaché à sa vision des valeurs qui devraient gouverner le monde.

Lady Illirya : 35 ans, nommée maîtresse d'Ash Harbour par Edrick, elle possède désormais sa propre maison et une place légitime au conseil restreint. Elle a à coeur la prospérité de son port et le bien-être de son fils, Ferrego, durement arraché aux mains du temple de R'hllor à Volantis il y a près de 15 ans.

Ferrego Blacksword : 18 ans, fils d'Illirya et de Volken Blacksword, qui est le cousin d'Edrick. Ses premiers souvenirs datent de l'époque où ses parents, pour échapper aux fidèles de R'hllor, vivent cachés et reclus, sans cesse dans la peur. Il a développé avec sa mère une relation fusionnelle très puissante mais il se sent distant son père, qui n'est plus très présent et sillonne le monde pour développer sa fortune.

Goldrick : 38 ans, garde-chasse de Deathwatch. Goldrick est un ami d'enfance de Lyanna originaire de l'île des Ours. Lorsque Lyanna a pris la régence, elle a fait appel à lui pour diriger les éclaireurs et contrôler les allées et venues dans les Barrowlands. Il est plutôt taciturne, mais loyal et droit et déteste les faux-semblants. Il a pris sous son aile la jeune Dacey, fille de lady Lyanna.

PNJ importants :

Torgo : 38 ans, amant Dothraki de lady Lyanna. Elle l'a rencontré pendant la guerre contre le Night King. C'est un archer incroyable et un cavalier hors paire. Il est fou amoureux de Lady Lyanna et la suivrait jusqu'au bout du monde.

Dacey Blacksword : 16 ans, fille de lady Lyanna. Certains murmurent que son père serait en réalité le seigneur Volken, mais Lyanna ne tolère pas ce genre d'insinuations. Après de longues années de rébellions, Dacey semble avoir enfin trouvé sa voix, en suivant l'exemple de Goldrick. Beaucoup pensent qu'il ne s'agit que d'une lubie.

Jorren Blacksword : 16 ans, frère jumeau de Dacey. Jorren est grand, beau, charmeur et jovial. Il jouit d'une grande popularité à Deathwatch. Musicien et beau parleur, il déteste la violence, notamment lorsqu'il en est la cible (il est douillet et peureux). Il souhaite recevoir le soutien de sa mère malgré son mode de vie radicalement opposé à celui des autres membres de la famille.
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

Bon en gros, quoiqu'il arrive, il y a toujours quelqu'un qui est amoureux fou de Lyanna quoi... hin hin

Méfiez-vous, quand Volken reviendra, dans 40 ans, il aura racheté la Banque de fer!

 
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

S'il veut, Volken, il peut revenir mercredi 02 à 20h pour la prochaine partie =P
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

Quand on sait que le mardi est mon soir le plus favorable et que je ne suis pas venu... hum hum  (me lève à 6h40 moi monsieur, sauf le mercredi)
Qui fait le premier CR?
 
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

C'est moi, du point de vue de Jorren Blacksword, l'un des jumeaux.
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

CHAPITRE 1 - Le Grand Tournoi des Barrowlands (Jorren Blacksword)
 
Journal de Jorren Blacksword
 
Même au plus fort de l’été, la cité des Blacksword est bien vieille… et bien terne… un triste écrin pour ma beauté ; et ses pierres nues sont indignes de la douceur de ma musique. Ah, comme elles sont loin, les vastes étendues de la Mer Verte de mon enfance, battues par le vent et baignées d’un soleil franc. Ici, tout n’est que mensonge et fausses promesses. Les roturiers mentent aux nobles pour ne pas attirer leur courroux, et les nobles font de même pour les maintenir dans l’ignorance. Il en sera ainsi pour moi, je n’en doute pas, si je souhaite un jour exercer du pouvoir en ce bas monde.
Quel triste destin que le mien. Je ne suis rien aux yeux de la noblesse. Rien qu’un deuxième fils tout juste bon à marier pour des alliances politiques, ou à envoyer à l’armée. Il ne me sied guerre de risquer ma peau pour une gloire maigrelette et éphémère. Dormir dans les fossés, engoncé dans une armure rouillée, manger des vieilles rations moisies, et, si j’ai de la chance, un lapin maladif, très peu pour moi. J’aspire à un destin plus noble, au-delà de mon extraction qui, bien qu’enviable aux yeux de certains, reste bien médiocre.
 
Dans l’ennui global qui est le mien, enfermé entre ces quatre murs, au moins, ces derniers jours nous ont apporté un peu de grain à moudre (expression entièrement figurée, je vous l’accorde ; loin de moi l’idée de me lancer dans la minoterie). En effet, la nouvelle édition du grand tournoi des Barrowlands pointe enfin le bout de son museau, avec son lot de réjouissances, de festivités, et de glorieux étrangers vêtus de leurs plus beaux habits. Voilà qui devrait apporter un peu de variété à mes menus, tant gastronomiques que courtois, si tu me permets, cher journal, cette parabole. Il faut dire que si j’avais une médaille pour chaque fleur cueillie par mes soins sous les jupes généreuses des pucelles de Deathwatch, mon surcot n’y suffirait plus.
Ma mère, lady Lyanna, régente des Barrowlands et maîtresse de Deathwatch, va s’évertuer (je te laisse, cher journal, décortiquer l’étymologie de ce mot) à transformer ce petit événement, ma foi, très provincial, en un festival incontournable. Bien sûr, je l’y aiderai au mieux de mes capacités, et à son insu, de préférence, pour que, au moment opportun, elle découvre avec fierté ce que j’ai fait pour elle.
Pour l’occasion, mon ami Ferrego nous rejoint, accompagné de sa mère, lady Illirya. Ces deux là sont toujours fourrés ensemble, et la plupart du temps à Ash Harbour depuis que la dame a reçu l’honneur d’administrer le port. Je dois l’avouer, je suis un peu jaloux. Quand on pense que Ferrego est né hors du lit conjugal, avec pour parents un noble pour ainsi dire insignifiant et une roturière, certes jolie mais sans autre qualité apparente, se retrouver ainsi l’héritier d’un domaine, d’un nom et d’une maison rien qu’à lui relève du miracle. Le voilà soudain un parti en vue dans le Nord, et laisse-moi te dire, cher journal, que malgré tout le respect que j’ai pour lui, il n’a jamais rien fait pour, au contraire. Je veux bien croire qu’il a eu un passé difficile, mais ça n’excuse pas ses habitudes pour le moins douteuses…
Et notre passé, alors, à mes frères et sœur et moi-même ? Personne n’en fait état alors qu’il y a de quoi. Un père mort avant notre naissance dans des circonstances à peine éclaircies. Une mère semi-déifiée par ses admirateurs, semi-diabolisée par ses ennemis – et qui s’enorgueillit autant de l’un que de l’autre. Un grand frère, certes aimant et dévoué, mais tellement brisé de l’intérieur qu’il fait peine à voir. Et je préfère ne même pas m’appesantir sur les viles rumeurs qui courent à propos de notre conception, tant pour Jeor mon grand frère, que pour Dacey et moi-même. Sans oublier que porter ainsi le nom d’illustres personnes de notre famille mortes dans des circonstances absolument abominables tient de l’apologie du glauque. Je vous illustre la discussion :
« Dis-moi, mon bon Jeor. Il vient d’où, ton nom, à toi ?
— D’un vieillard aigri poignardé par ses propres hommes dans une mansarde sordide au-delà du mur. Et toi, ma petite Dacey ?
— Oh, c’était le nom de notre tante maternelle, criblée de carreaux d’arbalète lors des noces pourpres. Et toi, Jorren ?
— Moi, je m’en sors bien, j’ai le nom de notre oncle paternel, qui a été pendu haut et court comme un voleur de chèvres. »
Merci, ma chère maman. Quels beaux piliers sur lesquels bâtir nos identités respectives. Pas étonnant que Jeor soit devenu un rabat-joie rigide et Dacey une… je ne préfère pas finir cette phrase, car le temps que je l’écrive, elle aura sans doute changé de style de vie. Sa lubie actuelle de guerrière capable de monter à cheval, de tirer à l’arc et de se battre à l’épée ne restera sans doute qu’une de ses facéties, même si elle aura eu le mérite, je dois l’admettre, d’avoir été sa plus prolongée.
 
Aujourd’hui, nous nous sommes tous retrouvés pour un conseil restreint, ma mère, Jeor, lady Illirya et Ferrego, moi-même et notre dévoué Goldrick, ami de ma mère et garde-chasse des Barrowlands. Dacey a brillé par son absence, sans doute occupée à décrotter son cheval avec un râteau, ou à aiguiser le fourreau de son épée. L’objectif du jour : placer les délégations des différentes maisons sur le champ du tournoi pour éviter les incidents diplomatiques. Ma mère ne veut pas en entendre parler. C’est là une tâche trop mondaine à ses yeux, qu’elle préfère confier à nos intendants. Nous en profitons tout de même pour prendre connaissance de la liste des délégations attendues, et constatons qu’il y a du beau monde : Tully, Lannister, Manderly, Baratheon, Arryn, Tarly. Ils sont nombreux à souhaiter faire le déplacement. Sans oublier les nombreux bannerets du nord, tous plus rustiques les uns que les autres, à l’exception, peut-être, de ce bon vieux Andre Ryswell et sa femme Cerrah, et, bien entendu, de ma chère grand-mère Maege Mormont, que je suis impatient de revoir. Elle sera sans doute accompagnée de quelques uns de mes cousins ; j’espère qu’ils ne vont pas passer leur temps à essayer de sa battre avec moi…
Les jours suivants passent vite. Nous sommes tous très occupés par nos tâches respectives. Goldrick sécurise les routes et se charge parallèlement de l’organisation du tournoi d’archerie. Ce brave homme serait prêt à se tuer à la tâche si on lui en donnait l’occasion. Jeor, lui, se charge de la lice. Ma mère s’occupera de la mêlée, discipline qu’elle compte bien remporter pour défendre son titre. Lady Illirya et Ferrego sont repartis à Ash Harbour pour gérer l’arrivée des délégations. En plus de nos illustres invités, nous apprenons que notre port a reçu la visite providentielle de Wilman Damper, un marchand d’Old Town venu vendre des livres, des denrées exotiques et des biens précieux. Nous nous empressons de le recevoir au mieux de notre hospitalité, et j’entends même dire que lady Illirya l’aurait hébergé dans son propre manoir. Un autre groupe de marchands venus, eux, des îles de Fer, reçoivent un accueil plus tempéré. Pourtant, leur chef, qui se fait appeler « Old Wil », ne se laisse pas fermer la porte au nez. Il défend sa cause en soutenant que, puisqu’ils sont des mercenaires qui assurent la sécurité des convois maritimes, leur marchandise à eux, c’est leurs muscles et leurs minois balafrés. Des pirates à peine déguisés, à mon avis. Pourtant, après d’âpres négociations, Old Wil parvient à obtenir de lady Illirya un laissez-passer jusqu’à Deathwatch pour lui et quinze de ses hommes. Ma mère vire cramoisi en apprenant la nouvelle. Je sens que les retrouvailles vont être chaleureuses.
Une autre caravane marchande de qualité nous a également rejoints. Il s’agit de Saharon Taptis, un proche d’Illiryo Mopatis que nous avions rencontré lors de notre tour des cités libres. Je n’étais alors qu’un enfant, et je ne me souviens pas de ce monsieur. Il vient assister au tournoi, mais il souhaite surtout s’installer ici en tant qu’ambassadeur d’Illiryo Mopatis. Difficile de lui dire non lorsqu’on sait le poids de ce vieux roublard aux quatre coins du monde connu. On m’a dit que ce sont Goldrick et Dacey qui l’ont rencontré les premiers, sur la route de l’est… c’est un miracle que leur maladresse sociale n’ait pas fait fuir cet important personnage.
 
Pendant ce temps, les délégations commencent à se présenter et à s’installer là où nous les avons logées. J’ai supervisé en secret l’installation du camp avec les intendants pour éviter le moindre couac. Lorsque nous présentons notre travail au conseil, en taisant mon nom, bien entendu, je crois un instant que Jeor va transformer notre proposition en confettis. Je sais qu’il n’entend rien à la politique, mais là, quand même, son attitude frise la balourdise. Heureusement, ma mère parvient à lui faire entendre raison – elle est bien la seule à avoir suffisamment d’influence sur lui pour ça.
Alors que nous discutons du bon déroulement du tournoi, Ferrego est soudain saisi d’un vertige, et il s’éclipse en essayant de faire bonne figure. Mais Illirya et les yeux de faucon de Goldrick n’en ratent rien. La dame d’Ash Harbour abrège sa conversation avec lady Lyanna pour le rejoindre. Il faudra que je l’interroge sur sa santé ; mon pauvre ami est tellement fragile.
 
Enfin, le jour du tournoi arrive. La joute est la première épreuve. Ce bon Torgo, l’amant Dothraki de ma mère qui a un peu servi de substitut paternel à toute sa portée de rejetons, effectue en ouverture des hostilités un spectacle d’acrobaties à cheval dont il a le secret. Je dois avouer que ses talents sont incroyables, et ses démonstrations sont toujours du meilleur effet.
Je prends ensuite la scène pour éclairer les lieux par la beauté de ma musique. Programme alléchant : au luth, Jorren Blacksword, à la voix, Jorren Blacksword. J’ai composé pour l’occasion un superbe récital, que je dédie à l’harmonie entre les peuples, tant dans le Nord que les Six Couronnes. Tout le public est transcendé par ma performance, mais le seul visage que je voulais voir briller se ferme comme une huître. On a beau s’habituer à ce genre de réaction, on ne s’en accommode jamais vraiment. Tant que mon instrument ne sera pas un gros objet de métal qui coupe ou qui fracasse, j’ai bien peur que ma chère mère n’en aura cure.
 
Après la douceur de l’art vient la violence du fer. Mon frère Jeor s’est inscrit à cette débauche de barbarie. Au moins Dacey s’en est abstenue, c’est tout à son honneur. Elle s’est installée dans les tribunes, aux côtés de notre mère, et lorsqu’un nobliau, le bâtard légitimé Larence Hornwood, lui présente sa lance, droite et fière, Dacey lui rit au nez. J’aurai juré voir la hampe mollir sous l’effet de l’insulte. Pour joindre la honte à l’outrage, il se fait désarçonner dès le premier tour.
Quant à Jeor, malgré des débuts peu probants, il parvient à s’en tirer face à son premier adversaire. Le second, cependant, n’est nul autre que ce pauvre Harrow Ironwolf, notre banneret, accroché à nous depuis l’enfance comme une bernique sur son rocher ; il désire notre attention avec autant d’avidité que sa mère désire notre mort… Un mélange dangereux avec lequel nous composons depuis des années. Le jour où ce pauvre Harrow choisira un camp, il faudra être sur nos gardes.
 
Jeor et Harrow se font face, chacun à un bout de la lice, et je ne peux m’empêcher de penser à notre grand frère, Edrick, qui a commandité la mort du père de Harrow, Kragnar, il y a bien des années. L’heure de la vengeance a-t-elle enfin sonné ?
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

C'est quoi cette famille ou tout le monde couche avec on sait pas qui, les frères ont des neveux, qui sont aussi leurs cousins ou leurs papas.... hin hin

Donc la préquelle de G.O.T sera sur HBO
Et les... séquelles seront en exclusivité ici sur Casus No !
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Et hop, voilà la suite.

On entre dans le "feu" de l'action, si je puis m'exprimer ainsi :twisted:
 
CHAPITRE 2 - Une pluie de feu
Journal de Jorren Blacksword
Moi qui croyais que l’apogée de cette journée de tournoi serait la confrontation entre mon cher frère Jeor et ce pauvre Harrow Ironwolf ! Le destin se jouait de mes attentes. Le match lui-même fut d’une banalité affligeante. Après une première passe décevante, Jeor se ressaisit et désarçonna Harrow. Je retins mon souffle un instant au moment où le vainqueur vint aider son adversaire à se relever. Quelles émotions allaient révéler les yeux de notre malheureux compagnon ? Son amitié pour nous prendrait-elle le pas sur la haine dans laquelle sa mère l’a élevé ? Une fois la visière relevée, il saisit la main tendue de Jeor, et le félicita pour sa victoire. Sa mère dans les gradins dut ravaler sa rage, qui lui resta dans la gorge telle une coquille d’huitre.
Une fois les autres joutes terminées et les demi-finales fixées, le tournoi s’interrompit jusqu’au lendemain pour laisser la place aux festivités. Je me retrouvai un peu davantage dans mon élément, et accompagnai Jeor jusqu’aux tables dressées près des étals des marchands pour un toast bien mérité à sa victoire. Ferrego et Dacey se joignirent à nous, et même Harrow, sans doute pour éviter que le regard courroucé de sa mère ne fonde son armure. Dacey commanda une deuxième choppe pour Goldrick, mais celui-ci déclina l’invitation pour rester aux aguets. Je me souviens avoir trouvé son excès de zèle presque risible sur le moment, moi qui suis adepte de l’excès mais rarement de zèle. L’avenir montra cependant lequel de nous deux avait vu juste ; et même si cela m’attriste, je dois admettre que ce n’était pas moi.
Pendant que nous buvions, j’aperçus ma mère qui s’entretenait avec Ember Snow, le cousin de Wylla Manderly, encore amer de sa défaite contre Damren Brok, le champion de la maison Poole. J’espère que leur entretient était purement politique, car Torgo, son amant dothraki, observait la discussion avec intérêt et un arakh à la main. Je vis également lady Illirya, la mère de Ferrego, passer de délégation en délégation, sans doute pour renforcer sa position.
 
Alors que Dacey essayait de nous prouver qu’elle pouvait toujours marcher droit malgré l’alcool, je sentis un frisson parcourir la foule. Il se tramait quelque chose. Ma mère et Goldrick pointaient du doigt l’orée du bois de l’autre côté de la clairière. Quelques secondes plus tard, une volée de flèches enflammées s’éleva dans le ciel et retomba parmi les tentes. Le chaos était total. Des victimes couraient en hurlant, le feu se propageait, et tous les combattants se rassemblaient pour faire front, sous les ordres de Lyanna et Goldrick. Jeor ordonna aux plus faibles de se mettre en sécurité. Je décidai de me placer dans cette catégorie. La terreur s’était saisie de mon estomac et l’essorait comme un linge détrempé. Je me jetai sous une table et luttai pour empêcher mes genoux de trembler. Ferrego et Illirya se joignirent à moi.
Une deuxième volée de flèches fusa, accompagnée de quelques gouttes d’urine dans mes chausses. Les soldats levèrent leurs boucliers pour défendre ce qui pouvait l’être, puis chargèrent. Les tireurs se dispersèrent dans la forêt, poursuivis par nos hommes.
De notre côté, la foule tentait de se réfugier dans la ville en une masse chaotique. Mes yeux accrochèrent ceux du jeune Helman Tully, au moins aussi apeuré que moi, trainé de force par son chaperon Robert Whent. Puis une lame sortie de nulle part étincela un instant dans les rayons déclinants. Helman se fendit d’une grimace. Son visage se vida de ses couleurs ; son flanc de son sang. Ses gardes sautèrent sur l’assassin qui se défendit vivement. Je n’en croyais pas mes yeux. Le coupable n’était autre que Larence Hornwood, l’un des bannerets les plus insignifiants du Nord. Ses hommes se joignirent à la bagarre et le chaos redoubla. Helman, blessé à mort, risquait maintenant d’être piétiné. Mes jambes flageolaient et je me trouvais dans l’incapacité d’intervenir. Heureusement, Illirya et Ferrego trouvèrent le courage qui me manquait et se précipitèrent au milieu de la mêlée. Armé d’une fougue que je ne lui connaissais pas, Ferrego ordonna « Rends-toi ! » à Hornwood, et celui-ci obtempéra.
Illirya fit s’écarter la foule pour secourir le jeune Tully. Elle révéla la plaie et tenta d’arrêter l’hémorragie. Helman avait une seule chance dans son malheur : il n’aurait pas pu avoir meilleur médecin à son chevet. S’il y avait bien un jour pour se faire poignarder, c’était celui-là. Illirya envoya Ferrego chercher sa trousse de soin et ordonna qu’on lui fasse bouillir de l’eau. Une fois mon ami de retour, cassé en deux par l’effort, l’opération commença.
Ma mère, Goldrick et Jeor revinrent de la forêt avec une douzaine de cadavres et un prisonnier. La rumeur se répandit vite que les malfrats n’étaient autres que des paysans locaux, et qu’ils ne portaient pas d’armures, ce qui expliquait leur haut taux de mortalité : les soldats les avaient découpés comme du bois vert. Seule ma mère avait réussi à désarmer et maîtriser l’un des grouillots ; il s’agissait de Gurman, petit-fils de Kevan, le porte-parole de la délégation paysanne. Comment cette bande de simplets avait-elle pu organiser un tel coup ? Avaient-ils été embauchés par Larence Hornwood pour créer une diversion ?
Nos questions devraient attendre. Nous avions d’abord à gérer une foule de seigneurs mécontents. Goldrick glissa à l’oreille de ma mère qu’il faudrait sans doute les apaiser avec un banquet, révélant, que, sous ses airs de rustre, notre ami le garde-chasse semble posséder quelques talents d’intrigant. Nous fîmes rassembler toutes les délégations dans la salle d’audience et les prisonniers furent jetés au cachot. Dacey se joignit à la garde pour patrouiller les environs et s’assurer que tous les malfrats avaient été neutralisés.
Une fois de retour au château, ma mère fit face aux nobles mais ne parvint pas à les rasséréner. Ils menaçaient de repartir avec leurs suites, ce qui aurait été un désastre pour le tournoi et pour la ville. Désespérée par la tournure des événements, elle se tourna vers moi. Quel honneur !
« Vous avez besoin de mon aide, mère ? m’enquis-je.
— Oui. S’il-te-plaît. Mon chéri, répondit-elle, chaque mot comme du verre pilé dans sa gorge, sauf peut-être le dernier.
— Vos désirs sont des ordres, ma dame. »
Ils me laissèrent donc me charger des seigneurs et, par la même occasion, renforcer mon prestige auprès des grandes familles de Westeros, deux tâches qui me vont à ravir. Ce qui se déroula donc ensuite m’a été rapporté plus tard par Jeor. Il avait en effet accompagné Ferrego et Illirya jusqu’à la tour de ce bon mestre Tyler, qui félicita Illirya sur ses prompts traitements avec une insistance chargée de sous-entendus. Ils réalisèrent ensemble une décoction à base de plantes pour aider le jeune Tully à surmonter ses blessures.
Enfin, tous se réunirent aux cachots pour interroger les prisonniers. Ce pauvre Gurman hurlait comme un pourceau égorgé et répétait à tue-tête :
« Les flammes ! J’ai vu les flammes ! »
Puis il levait la tête au ciel en s’écriant : « N’était-ce pas là ce que tu voulais ? »
Son interrogatoire révéla que, depuis plusieurs nuits, des images lui apparaissaient dans ses rêves, parmi les flammes. Encore un sortilège de R’hllor. Le dieu rouge et ses bigots semblent à nouveau en avoir après notre famille. Que nous veulent-ils, à la fin ? Serait-ce en rapport avec Illirya et Ferrego ? Ou bien est-ce un jeu bien différent dans lequel nous ne sommes que des pièces mineures ? Quoi qu’il en soit, ce pauvre Gurman et ses compagnons en ont fait les frais. Leurs instructions leurs étaient apparues avec une grande précision : faire pleuvoir le feu sur le camp des délégations.
 
Larence Hornwood fut le suivant sur la liste. Il attendait ses interrogateurs, la mine dépitée.
« Je ne sais pas ce qui m’a pris, admit-il. Je le connais même pas, ce gamin ! Vous allez dire que c’est parce que c’est un Frey et que ses aïeuls ont éradiqué toute ma famille, je vous vois venir… La vérité, c’est que je sais pas comment j’ai pu faire ça.
— Vous avez l’air bien résigné ! s’indigna lady Lyanna. Vous ne comptez pas vous défendre ?
— Vous voulez que je dise quoi ? C’était moi, tout le monde m’a vu. Je ne sais pas pourquoi, c’est tout. »
Apparemment, notre prisonnier avait déjà, par le passé, tué par colère ou montré des signes de violence sous la provocation, mais même pour un type comme lui, l’action semblait extrême. Il avait planté son poignard dans le dos d’un enfant aussi facilement qu’on enfile une matrone délaissée. Pour nous autres, tout cela empestait la manipulation, et pas n’importe laquelle : mystique et qui suinte la magie. Mais Larence, plus terre à terre, n’y voyait qu’un accès de rage. Il demanda notre clémence afin qu’on le laisse prendre le noir au lieu de le décapiter. Il demanda également à écrire à Edmure Tully, le père de sa victime, afin de lui présenter ses excuses.
Lorsque ma mère l’accusa d’avoir embauché les paysans pour créer une diversion, il tomba des nues et s’emporta pour défendre son innocence, au moins sur ce point là. Il semblait ne pas avoir imaginé qu’on puisse lui imputer ces manigances. Nous laissâmes notre coupable effondré dans son cachot, tant par l’énormité de ce qu’il avait fait que par le sombre destin qui se profilait devant lui.
 
À l’étage, Kevan le fermier les attendait de pied ferme, mais la discussion qu’il eut avec ma famille ne mérite pas d’être retranscrite ici tant les braillements de cet écervelé tenaient plus du cochon en rut que du rhapsode. Il me suffira d’écrire que les paroles de Kevan confirmèrent les problèmes de sommeil des jeunes de la bande de Gurman lors de ces dernières nuits.
Plus tard, nous eûmes une conversation avec Robert Whent, chaperon du jeune Tully. Il avait eu la bonne idée d’embarquer avec lui quelques corbeaux pour rester en contact avec son seigneur à Riverrun. Même s’il ne tarissait pas d’éloge au sujet de l’intervention presque miraculeuse de lady Illirya et de mon ami Ferrego, la nouvelle risquait d’être l’étincelle qui embrase le feu grégeois.
Comment Edmure Tully réagira-t-il à l’annonce de la tentative d’assassinat de son seul héritier ?
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

Comment réagira Edmure Tully?  C'est pas le poltron débile qui s'est marié aux Noces pourpres lui?  Parce que si oui, le danger qu'il représente ne doit pas être énorme énorme.. hin hin

Bon ben super CR en tout cas, c'est toi qui l'as écrit?

Mais on note que quand il y a super cliffhanger en fin de CR, au début du suivant, ça fait pssssschiiiiit,  remboursez!!
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Oui c'est moi. Merci 8)

Et tu as bien suivi, c'est bien le Edmure Tully des noces pourpres. S'est-il un peu endurci en vieillissant ? :roll:
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