[CR][AiME] Un Dúnadan en Terres Sauvages

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
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Herlkin
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Herlkin »

Excellente "légende" et quête !
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

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Quelques dates
ou Chronologie du Tiers-Âge
 
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An 2
Isildur cède le Gondor à son neveu Menendil et prend lui l’Arnor. Survient alors « Le désastre des champs d’Iris » avec la mort d’Isildur et de ses trois fils aînés et la perte de l’anneau unique, son écuyer rapporte l’épée Narsil brisée à Foncombe.

An 490
Tentative d’invasion de Minas Arnor par les orientaux au sud est

An 861
Division de l’Arnor en trois royaumes : l’Arthedain, le Cardolan et le Rhudaur.

An 1000
Les Istari arrivent en Terre du Milieu

An 1050
Conquête du Harad – pays au sud – par le Gondor ; apparition des premiers Hobbits.

An 1100 environ
Découverte d’un pouvoir maléfique retranché à Dol Guldur
 
An 1300
Multiplication des orques qui menacent les nains des Monts Brumeux. Réapparition des Nazguls et le premier d’entre eux, le Roi-Sorcier, fonde l’Angmar au Nord de l’Eriador
 
An 1409
Invasion de l’Arnor par le Roi-Sorcier. Seul l’Arthedain résistera.

Ans 1430 à 1450
Luttre fratricide au Gondor pour le pouvoir et début de son déclin.

Ans 1540 à 1550
Le Harad guerroie contre le Gondor. Poursuite du déclin du Gondor.

An 1640
Le lieu de souveraineté du Gondor passe d’Osgiliath à Minas Anor où est planté une graine de l’Arbre Blanc. Le Mordor n’est plus surveillé et Osgiliath tombe en ruine.
 
An 1850
Les Gens des Chariots, des orientaux à la botte de Sauron, arrivent en Gondor ce qui signifie la perte des territoires orientaux du Gondor.
 
Ans 1940 à 1945
Alliance maritale entre le Gondor et l’Arnor. Reprise des terres orientales aux Gens des Chariots.

An 1974
Chute et fin du royaume d’Arnor par l’invasion de l’Arthedain par le Roi-Sorcier. Son dernier roi est tué lors de la prise de Fornost. Même année défaite du Roi Sorcier qui disparaît dans l’Ethen et les landes des Trolls.
 
An 1980
Retour des Nazguls en Mordor ; Mort du Durain dans la Moria.
 
An 1999
Thrain 1er fonde le royaume des nains en Erebor.
 
An 2002
Perte de Minas Ithil capturé par les Nazguls qui devient Minas Morgul. Sauron prend la Palentir qui s’y trouve.
 
An 2050
Mort du dernier roi du Gondor face au Roi-Sorcier qui sera dirigé désormais par la lignée des intendants.
 
An 2060
Le conseil des sages s’inquiète de la montée de l’Ombre à Dol Guldur
 
An 2063
Gandalf se rend à Dol Guldor et en fait fuir Sauron vers l’Est et le Mordor.
 
An 2460
Smeagol trouve l’anneau et Sauron grandit à l’Est.

An 2475
Apparition des premiers Ouroukai issu du Mordor et Invasion par Sauron de l’Ithilien et Pillage et destruction d’Osgiliath
 
An 2480
Les orques envahissent la Moria par la volonté de Sauron
 
An 2510
Les rohérim s’installent en Calenardhon, territoire cédé par le Gondor et rebaptisé Rohan
 
An 2770
Smaug, le grand ver, attaque Erebor et détruit Dale
 
An 2790
Mort de Throg enfuit d’Erebor par Azog dans la Moria.
 
Ans 2790 à 2800
Guerre de vengeance des nains dans la Moria
 
An 2850
Gandalf retourne à Dol Guldur ou il se confronte à Sauron ; Thrain II donne la clé d’Erebor à Gandalf avant de mourir.
 
An 2941
Mort du dragon et bataille des Cinq Armées. Attaque de Dol Guldur par le Conseil Blanc et Sauron abandonne la Forêt Noire pour retourner en Mordor. Aigre-Feuille quitte l'Eriador pour faire route vers les Terres Sauvages

An 2947
Début des aventures d'Aigre-Feuille narrées ici.
Dernière modification par Carfax le jeu. janv. 30, 2020 9:19 am, modifié 2 fois.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Carfax »

Des chiffres et des choix
 
---o0o---
 
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Un peu de technicité et de blabla avant d'entamer la narration de notre première session de jeu. Avant de jouer celle-ci, notre MJ nous a réuni pour une pré séance. Il nous a présenté les mécaniques, le contexte et les choix de jeu offerts. Puis, avec lui, chacun a développé son personnage. Par des chiffres en tirant les caractéristiques et par des choix en optant pour la culture et la classe de son personnage. Puis en développant l'historique de ce dernier en s'aidant des idées proposées dans le manuel du joueur. 

Pour ma part, je voulais jouer un rôdeur Dúnedan. Bon Aragorn vient immédiatement à l'esprit évidemment. Plutôt que m'en démarquer, j'ai essayé de dériver son histoire. Je voulais un héritier mais déchu. Autre difficulté, le faire venir en Terres Sauvages alors que leur mission première est de "rôder" de l'autre côté des Monts Brumeux. Je me suis donc intéressé aux écrits de Tolkien sur le pourquoi et le comment des Dúnedain. Là j'ai appris la division de l'Arnaur et - surtout - la chute du Rhudaur et son appétence pour le côté obscur. J'avais ainsi la face déchue de mon personnage...il sera héritier caché et honteux du Rhudaur. Mais pourquoi partir en Terres Sauvages, lieu du début de campagne ? Il me fallait trouver une motivation puissante. Il sera donc sur une rédemption, celle de son sang, pourchassant l'Ennemi pour s'y opposer et pistant celui qu'il juge comme le principal acteur de la déchéance de sa lignée : le Roi-Sorcier. Un tel but est présomptueux j'en convient mais ne l'est-on pas quand le sang d'Isildur coule dans ses veines ? Et puis je suis tombé sur cette histoire de "Chaîne d'Angainor". Ce qui m'a fait penser immédiatement à la subsistance d'un artifact sous la forme d'un de ses chaînons qui aurait subsisté jusqu'à la fin du Tiers-Âge et voyagé d'Amon-Sûl vers Dol Guldur. J'ai donc développé cette légende et en ai fait la quête de mon personnage. Ainsi sachant qu'une ombre se lève à l'Est, celui-ci veut en avoir le cœur net. Ce nécromancien est-il le Roi-Sorcier ? Le chainon se cache-t-il aussi dans cette sombre forteresse ? J'avais mes motivation pour franchir le haut-col et m'approcher de la Forêt Noire pour me rendre à Rhosgobel afin de demander audience à l'Istari qui y vit et le questionner sur mes interrogations.

Il me fallait également me lier à un autre personnage. Ce fut Beleg l'Elfe Sylvain. Ce dernier connait l'Istari. En conséquence, avec son joueur, nous avons inventé une histoire reliant nos deux personnages. J'ai pris compagne et lui par le hasard le tutorat d'un jeune garçon orphelin des hommes des bois. Ce garçon est l'ami du premier fils de ma compagne. Tous deux se sont perdus en forêt partis tuer des araignées afin de venger les parents de l'orphelin. Beleg en voyage vers Rhosgobel est tombé dessus avant qu'un drame ne survienne. Ramenant les enfants au sein de leur communauté, il en fut remercié par mon personnage et sa compagne. Nous liâmes amitié. 

Pour simuler notre montée de niveau - nous débutons niv. 5 la campagne comme cela est indiqué dans son livret - nous avons établi que nous avions fait l'aventure "Ceux Qui s’en Vont " de Contes et Légendes des Terres Sauvages. Beleg a demandé à Aigre-Feuille de l'accompagner pour escorter une dame elfe des premiers âges en partance pour les Havres Gris. Une aventure périlleuse ou leur compagnie fut assaillie par un mal ténébreux puis sauvée par les Aigles. Enfin, pour lier Aigre-Feuille aux trois autres personnages, et toujours en compagnie de Beleg, nous avons stipulé que nous avions fait le scénario "Une Histoire d’Herbe à Pipe et de Ragoût de Hobbit" dans laquelle un entreprenant hobbit - oncle d'un des personnages - a ouvert une auberge, sur la route reliant le Vieux Gué à l’Entrée de la Forêt Noire. Seulement le convoi d'approvisionnement mené par son frère aurait dû franchir le Haut Col depuis bien longtemps... La compagnie se lancent jusque dans leurs profondeurs des Monts Brumeux pour le libérer d'une colonie de gobelins. Après cette aventure, l'ensemble des personnages - qui ont établi également tous des liens entre eux - ont fait route vers Bourg-les-Bois, lieu de notre premier sanctuaire mais aussi début de nos aventures réellement jouées.

Le pourquoi de la Rune ?
Chacun des personnage est identifiée par une Rune. Initialement celle-ci devait offrir un repère visuel à la table dans l'usage de marqueur. Par exemple, sur l'écran du MJ, une réglette notifie les rangs d'initiative sur laquelle on place une bête épingle à linge affublée de la rune. J'ai choisi la rune celtique "Othala" car elle signifie "Héritage, terre de naissance" pile poil adéquate à mon historique.

Le pourquoi de mon nom ?
Spoiler:
Araval est mon nom. Il me fut donné par ma mère en mémoire des hauts faits d'arme d'un roi Dúnedan crédité d'une grande victoire sur l'Angmar en 1851 
   

Chiffrage
 
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J'ai immédiatement opté pour l'historique "Héritier déchu" qui corrobore parfaitement avec l'idée de mon historique. J'étais même obligé de prendre sa déclinaison "Bouclier déchu" qui stipule que cette héritage est tu. Pour la classe, Vagabond s'impose naturellement à mon Dúnedan avec sa variante "Chasseur d'Ombres" bien évidemment puisque c'est le "sacerdoce" du personnage. Pour son penchant vers l'Ombre, je n'ai pas opté pour celui du Vagabond mais pris celui du chasseur de trésor pour me référencer à la quête de mon personnage (le maillon de la Chaîne d'Angainor).

Terres connues (bleutées) :
  • Eriador
    • Les Collines du Vent
    • Les Terres Désolées du Nord
    • Les Plateaux Froids
    • La Trouée des Trolls
    • Foncombe
  • Rhovanion
    • Lisière Ouest
    • Val d'Anduin Est
 
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Sanctuaire
 
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Dernière modification par Carfax le jeu. janv. 30, 2020 9:20 am, modifié 1 fois.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Carfax »

Session 1
L'empoisonné
Année 2947 T.A.
 
Rhosgobel, 28 juin 2947 du Tiers Âge.

Le calme après la tempête, celle d’un début de voyage inattendu. Après plusieurs jours, nous faisons halte ce soir à Rhosgobel et telle n’était point notre destination initiale. Un détour impromptu mais propice au repos, une accalmie propre à narrer ces premiers jours écoulés depuis notre départ.
 
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Six années. Six années en leurs compagnies. Six années au sein de leur communauté. Celle des Hommes des Bois et plus particulièrement ceux de Bourg-les-Bois. En ces terres sauvages, je me suis posé. Ici, j’ai trouvé tendresse, camaraderie et amitié. Et même, depuis peu, étonnamment même, les prémices d’une fraternité naissante. En premier lieu, celle avec Beleg l’Elfe Sylvain. Il a toute ma confiance depuis nos aventures périlleuses ces deux dernières années dans les Monts Brumeux et je ne doute point d’avoir toute la sienne aussi. Celle avec Myhra, la jeune et espiègle hobbit avec qui j’apprécie fumer silencieusement l’herbe à pipe si délicieusement parfumé de sa Comté natale. Partager nos volutes sous un ciel étoilé nous apaise tous deux de notre mélancolie lorsqu’elle nous oppresse. Celle avec le jeune Jarl, truculent bardide. Certes son entrain est contagieux mais je ne désespère pas néanmoins lui distiller plus de sagesse et de retenue. Laissons le temps au temps. Celle avec Vannedil d’Esgaroth. A peine plus mature que le précédent jouvenceau, curieux de tout et avec une verve précieuse. Cependant peu à même à l’effort car épaulé dans son quotidien par un jeune garçon prénommé Finn, porteur de son état mais surtout des nombreux ouvrages de son jeune maître. Une aide que je goûte peu car pour moi chacun doit être à même de porter lui-même ses biens. Une fraternité dis-ai-je, formée opportunément il y a une année pour délivrer un hobbit, parent de Myhra, des sales ongles des gobelins qui grouillent sous les Monts Brumeux. Cette fraternité, au fil des jours, des mois, apprend à se connaître, à se souder. Et depuis peu nous nous sommes rassemblés pour repartir.
 
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Voici quelques jours donc, à Bourg-les-Bois et à la veille du solstice d’été, nous avons été convié au cérémonial annuel cher au cœur des Hommes des Bois, celui de l’accomplissement des jeunes femmes et hommes de leur communauté. Un rituel solennel auquel assiste peu d’étrangers et nous sommes reconnaissant à nos hôtes pour notre présence. C’est Eberulf, sage et aventurier accompli, qui officie. Hommes et femmes se sont regroupés à l’extérieur du village, à l’orée même de la Forêt Noire, toute proche et menaçante. Assis près d’un immense feu aux flammes majestueuses, nous avons tous écouté sa litanie avec attention et respect. Puis en aparté, l’homme nous a parlé révérencieusement et nous a confié une mission digne d’une confiance. Porter un message, celui de sa communauté aux hommes de son peuple installé au-delà du goulet de la Forêt Noire sur les terres de la Brèche. Il s’agissait d’une réponse des siens destinée aux gens de Ceawyn le généreux et elle revêtait un caractère urgent. Bien sûr nous acceptâmes. Après quelques questions sur le voyage, nous nous retirâmes pour le préparer au mieux car le départ fut fixé au plus tôt, dès le lendemain.
 
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Longer la rivière sur sa rive Ouest jusqu’au Lac Noir puis contourner celui-ci par le sud et s’engouffrer plein Est à travers le Goulet de la Forêt pour atteindre sa Brèche. Tel était mon plan de route comme guide de notre fraternité lorsque nous nous mîmes en marche au lever du soleil en ce premier jour d’été. Avant de quitter Bourg-les-Bois à l’aube naissante, j’embrassais ma compagne et ma fille qui tétait le sein nourricier. Un au revoir qui ne se voulait pas un adieu. J’en fis le serment à ma dame avant de rejoindre mes compagnons au centre du village pour recevoir des mains de Eberulf la missive à porter.

Nous suivîmes le fil de l’eau de la rivière sur deux jours sans grande difficulté. Ici les arbres laissent percer leur canopée pour illuminer leurs racines de la lumière estivale. Ici, en levant le regard, on peut encore entrevoir des coins de ciel bleu au travers des hauts branchages. Ses premiers jours de voyage, nous trouvâmes aisément des lieux opportuns à un campement serein. Les premières nuits furent donc reposantes et notre rythme alla bon train en conséquence. Nous atteignîmes ainsi rapidement les abords du Lac Noir. Sur ses rives, au loin, nous aperçûmes une palissade protégeant sûrement un village de pêcheur. Chacun pesa le pour et le contre de s’en approcher. Je tranchai par l’affirmative car je préjugeais préférable un premier contact pour anticiper un retour éprouvant de la Brèche.

Du haut de la palissade les deux hommes en faction nous hélèrent à notre approche. Nous nous montrâmes cordiaux sans rien ne réclamer ni quémander. Nous nous présentâmes comme missionnaires. Nous ne nous vîmes point ouvrir les portes du village mais notre cordialité porta néanmoins ses fruits car on nous indiqua le début de la sente à suivre pour traverser le goulet. Deux pierres jumelles en gardaient les premiers mètres. On nous avertit également de ne point dévier vers le sud où la Forêt s’épaissit et se noircit.
 
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Nous trouvâmes les jumelles et suivîmes la sente défraîchie vers l’Est jusqu’à une petite clairière qui nous délivra son secret. Une stèle elfique dont les inscriptions, marquées par le temps, se terrait entre les racines d’un vieux feuillu. Beleg me confirma l’authenticité de cette stèle gravée aux temps anciens de la présence des siens au sud de la Forêt Noire, les temps où celle-ci se nommait encore Vertbois-la-Grande. Cette sente était donc une ancienne trace elfique. Il ne nous restait plus qu’à la suivre scrupuleusement pour traverser le Goulet. Toutefois cette découverte ne réjouit pas Beleg. Je perçus une inquiétude dans son regard et l’interrogea à ce sujet. L’elfe avait ressenti un danger imminent. A peine s’était-il confié qu’un homme errant et divaguant surgit dans la clairière. Il titubait et était d’une pâleur cadavérique. Nous l’interceptâmes et l’allongeâmes sur un lit de feuilles. Beleg s’accroupit et, après un bref examen, nous indiqua qu’il souffrait d’empoisonnement. Le venin des araignées s’écoulait dans ses chairs. Une inquiétude palpable naquit en nous. Sur le qui-vive, chacun scrutait aux aguets les frondaisons de la clairière.
 
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Beleg pesta car, malheureusement, il n’avait pas la plante adéquate au remède sur lui et nulle chance d’en trouver une en ces lieux. L’homme empoisonné délirait des propos incompréhensibles. Il tenait dans sa main un bout de papier que l'elfe saisit. Il y était dessiné un plan sommaire indiquant deux emplacements de camps orques situés plus au sud dans la Forêt. L’elfe m’avoua qu’il connaissait cet homme - un certain Béran - qui était un émissaire reconnu de Radagast le brun. C’est alors que, venant du Sud, surgit dans la clairière une guerrière. Sa chevelure grisonnante était retenue par un chignon. Son visage était marqué mais pourtant je lui donnais quarante ans tout au plus. A l’évidence il s’agissait d’une femme des bois. Elle s’avança fièrement dans notre direction, le menton haut et le regard affûté. Une longue lame bâtait sa hanche gauche. Derrière elle, sept hommes forts et trapus, munis de haches et portant tous un bouclier rond, se déployèrent en arc de cercle. Certains avaient même un arc et un carquois accrochés à leur dos. Leurs mines patibulaires n’auguraient rien de bon. Sciemment ou inconsciemment, nous posâmes tous nos mains sur le pommeau de nos lames. La guerrière nous interpella, dit se nommer Dagmar et servir le seigneur Mogdred de la Colline du Tyran. Elle et ses hommes d’arme pourchassaient le malade car ils l’accusaient d’avoir dérobé la lame de leur maître. Une curieuse histoire de vol car, à l’évidence, l’empoisonné n’avait aucune arme sur lui et encore moins une épée. La discussion s’envenima car nous nous refusâmes à livrer le mourant à la guerrière. La tension monta mais n’éclata point. Nous convînmes d’un pacte. Nous irions à Rhosgobel – aussi vite que nous puissions – soigner cet homme et, en contrepartie, nous nous engageâmes à retrouver la lame du seigneur Mogdred pour la lui rapporter. La guerrière acquiesça et se retira avec ses hommes d’arme.
 
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Certes, nous mettions à mal notre mission, du moins nous la retardions de quelques jours, mais sauver la vie de ce malheureux nous parut naturellement d’une plus grande importance dans l’instant. Une fraternité n’a de sens que si l’on prête confiance à ses frères. C’est ce que nous fîmes pour Beleg qui nous convainquit sans grand mal de rebrousser chemin. Ainsi, nous entreprîmes sans maugréer une longue marche éreintante vers Rhosgobel. Beleg portait toute son attention à notre malade. Dans les méandres racineux de la Forêt, il fut difficile et épuisant de franchir chaque lieu avec lui. Et cela eut failli coûter nos vies car nous fûmes assaillis par Dagmar et ses hommes d’arme en lisière de forêt à la tombée du jour. Un combat âpre et encore incompréhensible à mes yeux. Chacun de nous lutta avec énergie. Certains furent blessés dont moi à la jambe droite par une flèche. Mais nous prîmes le dessus lorsque nous mimes au sol la guerrière. Leur cheffe à terre, sur mon injonction, quelques-uns de ses hommes rompirent le combat pour s’enfuir alors que d’autres joutèrent jusqu’au trépas. Jarl, dans sa rage guerrière, eut un mauvais geste que je ne pus contenir bien malgré moi. Celui-ci acheva un des fuyards d’un trait mortel en plein dos. L’ombre pèse sur chacun de nous et nous aveugle par notre rage, nous laissant accomplir vilenie et folie. Je lui demandai donc de méditer sur ce tir malvenu. Enterrant les morts, nous pansâmes nos plaies puis poursuivîmes notre route pour finalement atteindre le village des hommes des bois ceinturé d’un mur d’épines à la nuit venue. Demain nous rencontrerons le sage.
 
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Itinéraire
 
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Dernière modification par Carfax le mar. août 25, 2020 11:08 am, modifié 10 fois.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Herlkin »

Ton "résumé" donne envie de rejouer au plus vite :bravo: (même si je fais jouer une Compagnie très différente), et les images n'y sont pas pour rien...

Par contre, voyant pour la première fois le système AiME (avec la fiche de personnage), je ne suis pas convaincu qu'il soit adapté au monde de Tolkien, et cela même si les règles de l'Anneau Unique sont...ce qu'elles sont 8)7

De même, depuis que je joue, il m'est apparu clairement qu'un Elfe PJ (même sylvain) dans une Compagnie "casse" la particularité/singularité des Elfes...je suis donc impatient de lire la suite pour voir comment vous vous en "sortez".
Dernière modification par Herlkin le lun. janv. 13, 2020 5:48 pm, modifié 1 fois.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Carfax »

Merci pour tes retours
Herlkin a écrit : lun. janv. 13, 2020 4:12 pm les images n'y sont pas pour rien
Je suis bien d'accord et grand merci à Hodgson pour son travail. Nous apportons beaucoup d'importance à celles-ci car elles permettent une bien meilleur immersion.
Herlkin a écrit : lun. janv. 13, 2020 4:12 pm avec la fiche de personnage
Elle n'est pas de mon fait et peut-être l'aurais-je organisée autrement mais en fait c'est une bête fiche DD5. Le curseur de complexité est là où chacun désire le mettre. Je ne me souviens pas d'une fiche très épurée pour l'Anneau Unique et j'ai surchargé volontairement celle présentée par confort en jeu. Alors je l'accorde bien volontiers je n'ai pas retrouvé  la simplicité de celle d'Into The Odd  :D !  
Herlkin a écrit : lun. janv. 13, 2020 4:12 pm De même, depuis que je joue, il m'est apparu clairement qu'un Elfe PJ (même sylvain) dans une Compagnie "casse" la particularité/singularité des Elfes...je suis donc impatient de lire la suite pour voir comment vous vous en "sortez".
C'est pas faux assurément. Mais les elfes sont bien différents entre eux autant que les humains en fait. Elrond et Thranduil ont des comportement dissemblables. Par ailleurs, mon Dunedain est familier de Fondcombe donc les Elfes ne lui sont pas étranger. Mais nous verrons bien comment cela tournera. Pour le moment je trouve que son joueur l’interprète à merveille car il est très taciturne comme je l'imagine le sont les elfes sylvains. Je rappelle ici que je ne suis pas le MJ de cette campagne et donc que je la relate à travers les yeux et le ressenti de mon personnage. En parlant de ressenti, notre MJ nous a demandé de tous écrire un CR (+ ou - long à notre convenance/envie ; le mien est celui du post précédent) et il m'a dit qu'il s'était délecté du résultat car il a pu percevoir le retour de partie de chacun de nous et noter bien des différences. Si j'en ai l'occasion et l'autorisation je les publierai volontiers... 

 
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Papyrolf
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Papyrolf »

Oui CR très inspirant.

J'aime bien la feuille de personnage, qui en peu d'espace, donne toutes les informations techniques utiles.

Je vais suivre avec assiduité ;)
"What a day ! What a lovely day ! "
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AsgardOdin
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par AsgardOdin »

Toujours aussi top ces CRs !
--
Récemment bombardé Responsable éditorial du Nonobstant Café !
Douglas MacArthur : "Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme."
Le Bocal, le serveur JDR où sont enregistrés les podcasts : https://discord.gg/eQBaNaPHMd
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polki
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par polki »

vivement que tu donnes ton ressenti sur le systeme de jeu :)
" il est beaucoup plus facile à être contre quelque chose que pour" - Cédric Herrou

« Entre le champagne pour quelques-uns et l'eau potable pour tous, il faut choisir. » - Thomas Sankara


:bierre:
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Herlkin
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Herlkin »

Carfax a écrit : lun. janv. 13, 2020 4:39 pm Si j'en ai l'occasion et l'autorisation je les publierai volontiers... 

Avec grand intérêt.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Carfax »

Myhra Maggot
Hobbit de la Comté
 
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Fille d’un sculpteur de bois, Marcho Maggot fils de Largo Maggot, sculpteurs de père en fils, Myhra est une jeune Hobbit de la Comté. Son frère aîné, Milo, s’est tout de suite plu dans le métier traditionnel familial. Myhra, elle, a toujours eu l’esprit ailleurs, tourné vers les frontières de la Comté. Non pas qu’elle veuille à tout prix partir, mais des fois sa curiosité l’emporte.

Tout le monde se connait dans la Comté, et l’aventure de ce bon vieux Bilbo a vite fait le tour de ses habitants et a fait parler les plus taiseux des hobbits. Cela fait maintenant trois ans que Bilbo est revenu, et Myhra fit partie des premiers à venir écouter ses histoires, raconter ses péripéties dans cette joyeuse compagnie de nains. Elle en avait des étoiles dans les yeux et le sourire ne pouvait se décrocher de son visage pendant plusieurs heures après que l’histoire soit finie. Une fois, Bilbo avait exhibé devant son auditoire Dard, l’épée elfique qu’il avait trouvé dans l’antre des trolls, et Myhra fut sans voix devant la finesse d’ouvrage de la lame. Une seconde, une petite seconde, l’envie de prendre l’arme s’immisça dans son cerveau, mais ce sentiment disparu aussi vite qu’il était arrivé.
 
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Plus le temps avançait, et plus Myhra ressentait le besoin d’aller explorer les contrées au-delà de Bree. L’opportunité se présenta un matin, alors que son père avait reçu une lettre de son cousin Dodi Brandebouc. Ce dernier était parti depuis plusieurs années pour investir dans une petite auberge à l’Est, et tenait pour acquis le succès de son affaire. Myhra sauta sur l’occasion et pria son père de la laisser partir pour se rendre chez ce cousin, en prétextant exporter l’artisanat familial en-dehors de la Comté. Après plusieurs refus et quelques semaines de réflexion ponctuées de conflits, son père céda. Myhra se retrouva donc sur la route au sein d’une caravane marchande de nains et accompagnée de son frère, seules conditions imposées par son père.
 
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Un an plus tard…

La vie suivait son cours à l’auberge. Dodi avait vu juste, l’établissement était lieu de passage et ils étaient rares les soirs où la salle commune restait vide. Milo était vite reparti, seulement quelques semaines après leur arrivée. Il avait très vite eu le mal du pays. Myhra, elle, avait profité de chaque instant du voyage.

Presque un an après son arrivée, des elfes s’étaient arrêtés pour la nuit. Le temps était à l’orage et il ne faisait aucun doute qu’il allait éclater cette nuit. Il est imprudent de traverser la Forêt Noire et encore plus de nuit sous une pluie battante. Les elfes attendraient donc des conditions plus propices. La nuit était bien avancée, et Myhra, qui depuis son arrivée avait dû faire une ou deux sculptures en bois pour décorer l’auberge, mais pas plus, tenait la conversation aux deux elfes. L’alcool aidant, et bien que les elfes y soient très résistants – la liqueur de l’oncle de Myhra avait des effets des plus euphorisants – les langues se délièrent. Ainsi, au détour d’une discussion tout à fait sympathique, Myhra apprit qu’il existait une sœur jumelle « Dard » l’épée de Bilbo, un nom que les elfes connaissaient bien suite aux exploits du Hobbit en leur palais quelques années auparavant. Les elfes ne purent en dire davantage malgré l’insistance de Myhra. Cette nuit-là, elle se coucha plus déterminée que jamais à retrouver cette lame.

Mais cette nuit fut bien courte car une partie du toit des écuries fût arrachée par la tempête. Décision fût prise d’aller quérir l’aide d’un maître charpentier, un nain nommé Núr qui avait fortement contribué à la construction de ladite charpente. Ce dernier était établi à Esgaroth. Sans hésiter, Myhra se porta volontaire pour aller quérir les services de l’artisan. Les deux elfes, qui se souvenaient de leur conversation de la veille au soir, lui proposèrent de l’accompagner et de s’arrêter en route au palais de Thranduil, où l’hospitalité lui serait rendue, une belle opportunité pour espérer découvrir de nouvelles informations sur l’épée sœur de Dard.  Son oncle accepta l’idée sachant sa nièce en bonne compagnie.
 
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Le voyage se passa sans trop de désagréments, les elfes connaissant le chemin vers le palais de Thranduil. Il était magnifique, se fondant dans les formes et les couleurs de la forêt alentours, tout en nuance de vert, marron et orange. Myhra en était époustouflée, et ses yeux pétillèrent à nouveau en découvrant l’intérieur. Le palais, tentaculaire, resplendissait. Ses deux compagnons de route, Edrahil et Aredhel, la présentèrent à Beleg, leur ami qui connaissait tous les recoins de la bibliothèque royale. Beleg et Myhra s’entendirent immédiatement, leur curiosité réciproque alimenta de nombreuses discussions. Dans les archives elfiques, ils ne trouvèrent que peu de traces sur cette arme, mais suffisamment pour savoir qu’elle avait été perdue au même moment que Dard. Beleg promit à Myhra de se renseigner plus si jamais un jour ils se retrouvaient, et Myhra dut reprendre sa route, n’oubliant pas la mission première de son oncle et la raison qui l’avait amené en ces lieux. Par amitié, ses deux compagnons l’accompagnèrent jusqu’à l’orée est de la Forêt Noire, où elle les remercia chaleureusement. Elle continua son chemin jusqu’à Esgaroth.
 
Arrivée à Esgaroth, la ville du lac, Myhra n’eut pas de mal à trouver le nain charpentier. Il avait acquis une petite renommée dans la ville et alentours. Núr accepta rapidement d’accompagner Myhra, il se souvenait bien de la construction du toit de l’auberge et sa conscience professionnelle l’incita à prêter main forte à ces sympathiques hobbits. Il se doutait bien aussi que le tenancier le remercierait gracieusement en plats et boissons, qu’il affectionnait particulièrement. Ainsi il ne fut pas difficile à convaincre. Nùr connaissait deux jeunes aventureux qui désiraient traverser la forêt, deux protecteurs de surcroîts, Jarl de Dale et Vannedil natif d’Esgaroth.
 
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Ce premier jour de voyage retour, lorsqu’ils prirent la route, juste à la sortie de la ville, un enfant couru vers eux tout affolé : on agressait son père non loin. Le groupe s’empressa de le rejoindre et chassa les malandrins. Le père de l’enfant les remercia vivement. C’était un marchand de jouet venant de Dale se nommant Baldor. Celui-ci indiqua qu’il était en chemin pour Bourg-les-Bois et devait traverser la forêt. Le groupe accepta de voyager en sa compagnie. La traversée fut périlleuse et durent sauver Baldor et son fils des araignées après s’être égarés du chemin. Myhra dut montrer plus d’une fois ses talents d’agilité à la dague et à l’épée courte. Non sans péripéties, ils quittèrent finalement la forêt tous en vie. Myhra décida de poursuivre sa route jusqu’à Bourg-Le-Bois, pour découvrir encore un peu la Terre du Milieu. Ils laissèrent Núr à l’auberge – qui était décidément très bien située – et Dodi les remercia tous chaleureusement. Myhra apprit à ce moment-là que Dindi, le frère de Dodi, était reparti pour la Comté afin de réapprovisionner l’auberge en denrées si chères aux hobbits.

La fin du voyage fût des plus calmes, et le marchand arriva enfin à Bourg-Le-Bois, où il devait vendre des petits jouets aux enfants des hommes des bois. Au milieu de ceux-ci, un homme détonnait par son allure et son apparence qui ne ressemblait en rien aux autres. Quelque chose en lui inspirait le respect et l’admiration, sans que Myhra ne puisse déterminer d’où venait cette impression. Pourtant l’homme semblait à l’aise au milieu des habitants du bourg. Il semblait même très proche d’une femme et connaissait le marchand qu’ils avaient escorté jusqu’ici.

Myhra avait gardé de son grand-père Largo l’habitude de fumer de l’herbe à pipe dans des moments de tranquillité et elle conservait toujours sur elle une réserve de feuilles de Longoulet rapportée précieusement de la Comté. Son passage au bourg était propice au repos, et Myhra s’attarda longuement à l’orée de la forêt pour fumer sa pipe en regardant les étoiles et en songeant à sa douce Comté, avec une pointe de nostalgie mais jamais avec regrets. C’est lors d’un soir comme celui-ci, où la brise qui soufflait sur l’herbe avait dévoilé le ciel étoilé entourant le croissant de lune, qu’Aigre-Feuille, ainsi que cet homme si différent s’était présenté, vint s’asseoir à ses côtés. Ils discutèrent un peu, des banalités car il ne dévoila pas grand-chose de son passé, et Myhra en fit tout autant. Mais il montra un intérêt tout particulier pour l’herbe à pipe. Myhra lui proposa de tirer une bouffée mais l’homme refusa poliment. Curieusement, il préférait mâcher les feuilles plutôt que les fumer. Persuadée de sacrifier une poignée d’herbe à pipe, mais tout de même intriguée par cette étrange pratique, Myhra lui en offrit un peu de sa réserve. Aigre-Feuille lui expliqua que c’était sa façon à lui de l’apprécier – et de cette habitude lui provenait son nom –, et ils passèrent une bonne partie de la nuit à bénir ce bon vieux Tobold Sonnecor, sans qui l’herbe à pipe ne serait restée qu’une mauvaise herbe à donner aux cochons.

Le temps passait et Myhra s’en retourna à l’auberge en compagnie de Jarl et Vannedil qui désiraient s’y attarder un moment. Dindi n’était toujours pas revenu et Dodi commençait à s’inquiéter. S’il n’arrivait pas avant la fin du mois, il demanderait à Myhra de partir à sa recherche. Dindi ne revint pas avant la fin du mois, et Myhra demanda à ses deux compagnons d’infortune de l’accompagner. Elle connaissait les dangers qui se tapissaient dans les recoins des Montagnes Brumeuses. Les deux hommes acceptèrent sans hésitation mais décidèrent de quérir l’aide d’Aigre-Feuille qui disait bien connaitre la région. De retour à Bourg-Le-Bois, Aigre-Feuille n’était pas seul. Il se trouvait en compagnie d’un elfe qui n’était autre que Beleg. Myrha fut ravie de le retrouver. Aigre-Feuille et Beleg donnèrent leur accord et ils partirent en direction des Montagnes Brumeuses. Ils retrouvèrent Dando prisonnier des gobelins, et après s’être enfoncés dans le ventre de la montagne et combattu de nombreux ennemis, ils libérèrent le hobbit effrayé qui ne manqua pas de les remercier. Dodi aussi n’en finit plus de les couvrir de remerciements et de leur offrir mets et boissons. Les hobbits savent recevoir et faire la fête.

Rapidement, Beleg et Aigre-Feuille repartirent pour Bourg-Le-Bois, et Jarl et Vannedil devaient y retourner également. Avant de partir, Aigre-Feuille vanta la qualité de l’herbe à pipe des hobbits. Il évoqua l’idée d’en faire venir de la Comté et souffla aussi Myhra celle d’en faire pousser chez lui. Il pensait que les feuilles fraîches de Longoulet seraient plus agréables à mâcher et auraient plus de vertus. Sa proposition s’immisça dans l’esprit de Myhra. Si Aigre-Feuille parvenait à faire sortir de terre les plans, elle pourrait ainsi avoir sa propre réserve à proximité et serait soulagée des frais d’export qui étaient une coquette somme. En plus, son oncle maîtrisait le séchage des feuilles, ils n’auraient plus qu’à la fumer. L’idée d’Aigre-Feuille lui plût. Que risquait-elle à l’essayer ? Myhra le suivit à Bourg-Le-Bois les poches emplies de quelques graines.

Texte écrit par la joueuse de Myhra
Dernière modification par Carfax le jeu. janv. 30, 2020 9:20 am, modifié 3 fois.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Carfax »

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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Herlkin »

...c'est toujours intéressant (marrant) de lire un scénario au travers du prisme des personnages. Surtout quand c'est plaisant à lire ;-)
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Carfax »

Quelques mots au sujet des Istari
 
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Les Istari sont des Maiar (1) qui apparurent en Terre du Milieu vers l'an 1000 du Troisième Âge, lorsque Sauron réapparut dans la Forêt Noire. D'apparence humaine et d'âge avancé, ils sont les envoyés des Valar pour aider Elfes et Hommes à lutter le Mal et possèdent tous de puissants pouvoirs. Seuls les porteurs des Trois Anneaux des Elfes connaissent leur véritable condition. On ne sait combien d'Istari ont accosté en Terre du Milieu, mais cinq sont connus dans l'ouest : Curumo, Aiwendil, Alatar, Pallando et Olórin. Le premier d'entre eux et chef de l'Ordre des Magiciens, est communément appelé Saruman. Le second, grand ami des oiseaux et des bêtes, est nommé Radagast le Brun. Alatar et Pallando sont dits "les Mages Bleus" et sont partis à l'Est. Le dernier est connu comme Gandalf le gris et reçut, à son arrivée aux Havres Gris, l'Anneau de Feu, Narya.

(1) Ce sont des esprits de second rang qui servent les Valar. Sauron est un Maia aussi tout comme les aigles géants.

Nota : Dans la traduction de Francis Ledoux, Saruman s'écrit "Saroumane". Je vais opté pour Saruman de mon côté.
Dernière modification par Carfax le jeu. janv. 30, 2020 9:42 am, modifié 2 fois.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un Dunedain en Terres Sauvages

Message par Herlkin »

Ces illustrations sont très réussies (et dans l'esprit du jeu & de Tolkien) je trouve.
"Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité."
Sherlock Holmes
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