Au chevet de Campion, LeMoine veille. Pas le moindre signe d'amélioration pour le moment : les médecins ont signalé qu'elle se trouvait dans un coma léger, et qu'ils étaient incertain quant à l'état de ses jambes, qui pourraient bien ne plus jamais fonctionner. Mais LeMoine ne perd pas espoir, et il a raison : un matin, après la visite d'Ooljee (mais sans doute n'est-ce qu'une coïncidence), Campion se réveille soudain. S'ensuit une longue discussion, pendant laquelle LeMoine apprend bien des choses intéressantes.
Campion lui confirme qu'elle était au courant de leur mission depuis bien longtemps, mais qu'elle ne leur avait rien dit pour suivre les ordres "d'en haut". Mais depuis que LeMoine et elle sont amants, elle s'en veut, et les a envoyé dans diverses missions pour essayer de jouer la montre... Car Campion sait qu'une partie d'entre eux va mourir, au moins LeMoine et Pettigrew. Elle explique à un LeMoine abasourdi des histoires de rapport d'autopsie datant des années 1940, de voyage dans le temps ; celui-ci met une bonne partie de ces révélations sur le compte du choc émotionnel.
Puis Campion lui déclare qu'elle ne veut plus qu'il fasse la mission, et le pousse à partir avec elle, changer d'identité, de pays... LeMoine hésite. Il répond à Campion qu'il va réfléchir, mais qu'il faut d'abord qu'il tire au clair ces histoires de mort future dans le passé.
Il se rend donc au boulot, et prend Wang et Pettigrew à part pour leur apprendre les révélations de Campion (Ooljee était parti déjeuner). Wang accueille la nouvelle avec un haussement d'épaules, mais Pettigrew ne reste pas de marbre ; il propose d'aller s'expliquer avec leur nouveau patron. Ni une ni deux, les Agents déboulent donc dans le bureau du patron, et lui demandent de clarifier la situation. Ce dernier, sans émotion, leur confirme qu'il existe bien des rapports d'autopsie tendant à signaler leur mort au cours de la mission ; il était persuadé qu'ils étaient au courant. Devant l'incompréhension de Pettigrew, il se borne à insister sur l'importance capitale de la mission, l'existence d'une cellule de soutien psychologique au sein de D-12, et d'une somme substantielle qui sera versée à leur famille "en cas" de décès. Impuissant, Pettigrew n'a pas d'autre choix que d'accepter pour le moment cette décision. Quant à LeMoine, il accueille tout cela avec une froideur apparente. Puis il se rend jusqu'à l'hôpital pour y retrouver Campion, et la fait sortir, monter dans sa voiture, et quitter la ville.
Le couple passe les jours suivants à préparer leur fuite : beaucoup d'argent retiré de leurs comptes bancaires, création de faux papiers en encaissant les diverses faveurs de leurs contacts, et achat de billets pour Londres. Le plan de Campion est de se présenter au gouvernement britannique, et plus précisément sa branche qui s'occupe du surnaturel, PISCES : en échange d'informations sur Delta-12, elle espère que le gouvernement saura les protéger en les relocalisant quelque part dans la campagne anglaise.
Le plan est osé, il est même peu réaliste par endroits : et pourtant, il marche sans accrocs. Campion et LeMoine parviennent à se rendre à Londres et à prendre contact avec PISCES sans que personne ne les en empêche. Nigel Thorne, agent de PISCES, devient leur contact privilégié et, après avoir vérifié la véracité de leurs informations, et la réalité des menaces qui pèsent sur eux (LeMoine est tout de même censé mourir dans un futur/passé proche), leur fournit de fausses identités et un
cottage dans la cambrousse du pays de Galles.
LeMoine et Campion y coulent des jours heureux, oubliant peu à peu leur passé tumultueux d'agents du gouvernement. Tout semble enfin terminé.
Jusqu'à ce qu'un matin de mai, LeMoine trouve la porte de sa maison entrouverte en rentrant chez lui. Dans la cuisine, Campion se tient terrifiée dans un coin, menacée d'une arme par une femme que LeMoine n'a jamais vu. Sans hésiter, il saisit le gigot qu'il tenait à la main et le lance en direction de l'inconnue ; celle-ci l'évite sans problème, mais c'est un temps d'hésitation suffisant pour que LeMoine se rapproche au contact. Ses réflexes d'ancien barbouze prennent vite le dessus, et il tente de désarmer son adversaire, mais celle-ci est incroyablement musclée et rapide : en deux temps, trois mouvements, elle lui saisit le bras et le brise comme une brindille. Puis elle annonce à LeMoine qu'elle est ici pour le ramener à Los Angeles, qu'il finisse la mission pour laquelle il a signé. Impuissant, LeMoine accepte, à condition que Campion soit laissée tranquille, ce qui ne pose pas de problème à son interlocutrice.
Tous deux montent en voiture, l'inconnue au volant, LeMoine à l'arrière, menotté à son bras valide. Pendant le trajet qui les sépare de l'aéroport, il tente d'engager la conversation, mais rien n'y fait. Alors, en désespoir de cause, il tente un va-tout pendant que la voiture est sur l'autoroute : mettant tout son poids dans ses jambes, il donne un grand coup dans le siège de la conductrice. Ce n'est pas assez pour lui amener le visage contre le pare-brise, mais suffisant pour que la voiture fasse un écart et aille en percuter une autre violemment. LeMoine perd connaissance.
Lorsqu'il revient à lui, il est hors de la voiture, et ressent une douleur violente dans les deux bras : l'autre a également été brisée. À quelques pas de là, l'inconnue discute avec la police, ne semblant pas avoir une égratignure. Pourtant, même si l'accident n'était pas trop violent, elle devrait au moins avoir quelques coupures... Elle réquisitionne un véhicule de police, avec l'accord de l'agent, et y fait monter LeMoine qui souffre atrocement.
"Bon, plus de conneries, maintenant. Si je dois casser autre chose pour que vous vous teniez tranquille jusqu'à Los Angeles, je le ferai.
- Mais enfin, vous êtes qui ?
-
Agent O'Brien, Delta-12. Et maintenant, fermez-la."