Re: Retour sur ce que j'ai lu ou survolé, jeune ou vieux
Publié : lun. sept. 16, 2019 4:32 pm
Allez, mon premier retour sur un jeu ici...
1.) Quoi que c'est ?
Things from the Flood, la "suite" de Tales from the Loop, qui se déroule dans le même univers mais dans les années 90 et non plus 80.
2.) Vous en avez entendu parler où pour la première fois ?
Lors de la souscription du premier opus, le dernier palier débloqué fournissait automatiquement aux backers le PDF de Things from the Flood. Et comme j'étais abonné aux publications de Fria Ligan, j'en ai entendu parler dès l'ouverture du Kickstarter.
3.) Achat compulsif, impulsif ou réfléchi ?
Pour Tales from the Loop, c'était impulsif, j'étais tombé amoureux des illustrations. Pour celui-ci, c'était entre le réfléchi et le compulsif: je savais avoir apprécié le premier, et les années 90 me parlent plus que les années 80 en termes de vécu, je cherchais donc un moyen de faire vieillir les enfants de Tales.
4.) Vous pensiez trouver quoi ?
Un livre de background décrivant le Loop dans les années 90 et éventuellement quelques règles supplémentaires pour faire vieillir les enfants. Avec des illustrations magnifiques.
5.) Vous avez trouvé quoi ?
Déjà, un livre en stand-alone et non pas une simple extension. On a tout, de la description des deux settings (Suède et USA) à une mini-campagne en passant par les règles de création de personnages et celles pour jouer. C’est un livre complet, clair, didactique et bien écrit. Je vais plutôt m'attarder sur les différences avec Tales from the Loop, pour bien souligner les changements de ton. ces différences sont minimes, mais impactantes.
L'évolution du Loop et sa transition dans les années 90 se sont faites dans la douleur : la région autour du Loop, florissante dix ans auparavant est désormais sinistrée. Physiquement, déjà : une inondation d'eau noirâtre a envahi les tunnels du Loop, et a donné aux machines des caractéristiques organiques assez dérangeantes. Cela à conduit l'état suédois à fermer les sites de recherche, et sans parvenir à endiguer l'inondation, à interdire l'accès à certaines zones. La région est donc aussi sinistrée économiquement : le Loop était le pourvoyeur d'emploi local, ayant disparu, pas mal de gens se retrouvent au chômage. Enfin, la région devient sinistrée par les changements moraux : le Loop a été vendu à vil prix à une société privée, officiellement pour qu'elle essaie de limiter les dégâts, mais dans les faits, Krafta mène des expériences pires qu'avant, sans contrôle ni déontologie, dans le plus pur style Umbrella corp ou Lexcorp.
On a donc un setting bien plus sombre, à l'image de cette décennie (avec l'apparition du jeu Vampire, du mouvement gothique, du grunge etc.) mais la proposition de jeu a elle aussi évolué : là où dans Tales on jouait des enfants, on incarne désormais des adolescents. Avec les changements de perception que cela implique : on a pris conscience de sa propre mortalité, on s'oppose aux adultes, on expérimente, on approfondit les relations avec les autres ados... Le jeu rend bien l'aspect adolescent des choses. Déjà, il permet aux joueurs de mourir. Le système est simple : on lance attribut + compétence dés, les 6 donnent des succès, un seul succès suffit, les succès en plus permettent d'acheter des effets bonus, c’est extrêmement simple et rapide à prendre en main.
Un personnage est créé avec une Honte plutôt qu'une Fierté. Désormais, pour obtenir une réussite automatique une fois par session, il faut insister sur quelque chose de honteux pour le personnage... Très adolescent, comme manière de faire !
Par contre, le passage de Tales à Things est simple : on crée un nouveau personnage, les XP gagnés dans Tales ne sont pas transférables. Je connais des joueurs que ça fera bondir, ça ne me choque pas plus que ça : un enfant de Tales, après un grosse campagne, aura de très hauts scores partout, donc peu de risques d'échouer, ce qui le rendrait assez inintéressant. Et puis, un adolescent peut très bien être très différent de l'enfant qu'il a été...
Enfin, lorsqu'on crée le groupe, on ne crée plus le Repaire, la base de laquelle partent toutes les aventures enfantines, mais on définit la Friction, c'est-à-dire ce qui crée de la tension dans le groupe : Untel et Unetelle sont ensemble, mais ne l'ont pas dit au groupe. Or Telautre l'a découvert et se sent exclu.
Globalement, Things est plus mûr, plus sombre, plus axé vers l'horreur que Tales. Les quatre scénarios de la mini-campagne ont un potentiel "malaisant", voire carrément glauque, et sont liés à des personnages de savants fous bien plus malsains que dans Tales. Le cadre de campagne est très riche, presque trop, dense et demandera beaucoup de travail au MJ pour se l'approprier, mais abonde et aborde des thèmes assez inattendus, et même si certaines ficelles sont un peu grosses, il reste bien dans le ton "grunge et dark" du jeu.
Et puis il y a des illustrations magnifiques ! Parfois dérangeantes...
6.) Allez vous vous en servir ?
Oui, certainement. Le groupe d'enfants de Tales va grandir et je compte bien trouver un moyen de faire la transition entre les deux jeux.
7.) En conseilleriez vous l'achat ??
Oui. C’est bien écrit, c’est un système de jeu solide et efficace, c’est quasiment du clés en mains.
Si vous avez aimé Tales from the Loop et que vous voulez changer un peu de décor mais carrément de ton de jeu, foncez.
Si vous voulez un jeu pour jouer du Teen-movie avec un peu d'horreur et beaucoup de drama, c'est aussi un excellent investissement.
1.) Quoi que c'est ?
Things from the Flood, la "suite" de Tales from the Loop, qui se déroule dans le même univers mais dans les années 90 et non plus 80.
2.) Vous en avez entendu parler où pour la première fois ?
Lors de la souscription du premier opus, le dernier palier débloqué fournissait automatiquement aux backers le PDF de Things from the Flood. Et comme j'étais abonné aux publications de Fria Ligan, j'en ai entendu parler dès l'ouverture du Kickstarter.
3.) Achat compulsif, impulsif ou réfléchi ?
Pour Tales from the Loop, c'était impulsif, j'étais tombé amoureux des illustrations. Pour celui-ci, c'était entre le réfléchi et le compulsif: je savais avoir apprécié le premier, et les années 90 me parlent plus que les années 80 en termes de vécu, je cherchais donc un moyen de faire vieillir les enfants de Tales.
4.) Vous pensiez trouver quoi ?
Un livre de background décrivant le Loop dans les années 90 et éventuellement quelques règles supplémentaires pour faire vieillir les enfants. Avec des illustrations magnifiques.
5.) Vous avez trouvé quoi ?
Déjà, un livre en stand-alone et non pas une simple extension. On a tout, de la description des deux settings (Suède et USA) à une mini-campagne en passant par les règles de création de personnages et celles pour jouer. C’est un livre complet, clair, didactique et bien écrit. Je vais plutôt m'attarder sur les différences avec Tales from the Loop, pour bien souligner les changements de ton. ces différences sont minimes, mais impactantes.
L'évolution du Loop et sa transition dans les années 90 se sont faites dans la douleur : la région autour du Loop, florissante dix ans auparavant est désormais sinistrée. Physiquement, déjà : une inondation d'eau noirâtre a envahi les tunnels du Loop, et a donné aux machines des caractéristiques organiques assez dérangeantes. Cela à conduit l'état suédois à fermer les sites de recherche, et sans parvenir à endiguer l'inondation, à interdire l'accès à certaines zones. La région est donc aussi sinistrée économiquement : le Loop était le pourvoyeur d'emploi local, ayant disparu, pas mal de gens se retrouvent au chômage. Enfin, la région devient sinistrée par les changements moraux : le Loop a été vendu à vil prix à une société privée, officiellement pour qu'elle essaie de limiter les dégâts, mais dans les faits, Krafta mène des expériences pires qu'avant, sans contrôle ni déontologie, dans le plus pur style Umbrella corp ou Lexcorp.
On a donc un setting bien plus sombre, à l'image de cette décennie (avec l'apparition du jeu Vampire, du mouvement gothique, du grunge etc.) mais la proposition de jeu a elle aussi évolué : là où dans Tales on jouait des enfants, on incarne désormais des adolescents. Avec les changements de perception que cela implique : on a pris conscience de sa propre mortalité, on s'oppose aux adultes, on expérimente, on approfondit les relations avec les autres ados... Le jeu rend bien l'aspect adolescent des choses. Déjà, il permet aux joueurs de mourir. Le système est simple : on lance attribut + compétence dés, les 6 donnent des succès, un seul succès suffit, les succès en plus permettent d'acheter des effets bonus, c’est extrêmement simple et rapide à prendre en main.
Un personnage est créé avec une Honte plutôt qu'une Fierté. Désormais, pour obtenir une réussite automatique une fois par session, il faut insister sur quelque chose de honteux pour le personnage... Très adolescent, comme manière de faire !
Par contre, le passage de Tales à Things est simple : on crée un nouveau personnage, les XP gagnés dans Tales ne sont pas transférables. Je connais des joueurs que ça fera bondir, ça ne me choque pas plus que ça : un enfant de Tales, après un grosse campagne, aura de très hauts scores partout, donc peu de risques d'échouer, ce qui le rendrait assez inintéressant. Et puis, un adolescent peut très bien être très différent de l'enfant qu'il a été...
Enfin, lorsqu'on crée le groupe, on ne crée plus le Repaire, la base de laquelle partent toutes les aventures enfantines, mais on définit la Friction, c'est-à-dire ce qui crée de la tension dans le groupe : Untel et Unetelle sont ensemble, mais ne l'ont pas dit au groupe. Or Telautre l'a découvert et se sent exclu.
Globalement, Things est plus mûr, plus sombre, plus axé vers l'horreur que Tales. Les quatre scénarios de la mini-campagne ont un potentiel "malaisant", voire carrément glauque, et sont liés à des personnages de savants fous bien plus malsains que dans Tales. Le cadre de campagne est très riche, presque trop, dense et demandera beaucoup de travail au MJ pour se l'approprier, mais abonde et aborde des thèmes assez inattendus, et même si certaines ficelles sont un peu grosses, il reste bien dans le ton "grunge et dark" du jeu.
Et puis il y a des illustrations magnifiques ! Parfois dérangeantes...
6.) Allez vous vous en servir ?
Oui, certainement. Le groupe d'enfants de Tales va grandir et je compte bien trouver un moyen de faire la transition entre les deux jeux.
7.) En conseilleriez vous l'achat ??
Oui. C’est bien écrit, c’est un système de jeu solide et efficace, c’est quasiment du clés en mains.
Si vous avez aimé Tales from the Loop et que vous voulez changer un peu de décor mais carrément de ton de jeu, foncez.
Si vous voulez un jeu pour jouer du Teen-movie avec un peu d'horreur et beaucoup de drama, c'est aussi un excellent investissement.