CasusNO

Le lendemain, Mélopée vient chercher les enfants. Elle a du mal à calmer leur excitation et leur impatience... Heureusement, la taille de la tente gigantesque dans laquelle elle les fait entrer leur impose suffisamment le respect que pour qu'ils se taisent. Même Molosse se tient coi.

Lorsque leurs yeux s'habituent à la semi-pénombre, les enfants distinguent N'Ridor, assis au fond de la tente. Tous reconnaissent le vieil homme-chacal qui a décidé de leur destinée. Dans l'air des volutes planent et une odeur entêtante se fait sentir.

- Avancez, je ne mords pas...

Mélopée les pousse en avant et les enfants vont calmement s'agenouiller sur les tapis disposés en cercle. L'odeur s'est faite encore plus forte, écœurante. Les enfants ont bientôt la tête lourde.

- Laissez-vous aller... Ne résistez pas, de toutes manières, c'est inutile.

Tous les enfants ont à présent le regard fixe, la tête dodelinante. Les Trolls ne peuvent s'empêcher de baver mais plus personne n'est en état de voir combien ils ont l'air ridicule.

N'Ridor commence alors à tisser des filaments. Mélopée commence alors à chanter. Sa belle voix se fait murmure et se mêle aux incantations de N'Ridor. Les enfants écoutent, en transe, et finalement, les uns après les autres, ils basculent dans un rêve éveillé.

Déjà, ils ne sont plus eux-même. Non, ils sont à présent de jeunes adeptes Hommes-chacal. Ils se connaissent bien. Il y a là Mourani, le jeune sorcier, Sar'Tek le nécromant, Tirmentek l'archer, Sar-Pak le maître d'armes, Azoul le guerrier et Tris le voleur. Autour d'eux, le désert s'étend à perte de vue. Ils voyagent en groupe, confiants dans leurs compagnons et heureux de s'être vu confier une mission importante. Ils doivent prendre contact avec un Théran dépositaire d'un secret.

Et pas n'importe quel secret ! Celui que leur Compagnie, Les Éveilleurs d'Empire, recherche ardemment depuis des décennies : la localisation de la Pyramide Qui Coule ! La Compagnie, c'est plus de 150 adeptes, tous Hommes-Chacal, qui œuvrent à trouver les traces et les preuves de leur ancienne gloire passée.

Antone Crassus, c'est le nom de celui qu'ils doivent retrouver. Plusieurs équipes d'adeptes ont été lancées sur sa piste mais c'est vous qui avez finalement retrouvé sa piste. Cela n'a pas été facile. Ce Théran a beaucoup d'argent et il voyage vite et discrètement. Cet ancien maître d'une écurie d'esclave a reçu de la bouche même d'un esclave Homme-chacal la localisation de cet endroit sacré. La peste soit de cet idiot qui a préféré révéler son secret à un Théran plutôt qu'à leur Compagnie... Le maître d'écurie a alors revendu toutes ses possessions et se serait lancé sur les traces de cette légende.

Et nous, on est chargé de le retrouver et d'apprendre tout ce qu'il sait. Et il ferait mieux de parler... Car nous sommes prêts à tout... Et méfiants aussi car une équipe de la Compagnie nous précédant a disparu...

A présent il a été vu à Al-Baren, un village perdu dans le désert de Créana, à l’entrée d’un d’un défilé rocheux : le Défilé des Mille Vents. Les rumeurs parlent aussi d'un mystérieux « homme-rouge ». Pourvu que cela ne soit pas une horreur ou un de ses rejetons... Bah... Nous formons une fière équipe, non ? Fois de voleur, je ne vois pas ce qui pourrait nous arrêter !

Mais soudain, Tirmentek, l'archer aux yeux perçants nous arrête.
- Quelqu'un vient.

Quelques regards s'échangent. Les guerriers vérifient que leurs armes sont prêtes à bondir des fourreaux tandis que les enchanteurs et l'archer prennent une position en retrait. Puis nous laissons venir l'individu cherchant à savoir s'il est vraiment seul. Ce qu'il n'est pas vraiment puisqu'un Homard des Sables marche à ses côtés. L'homme les salue.

- Bonjour la Compagnie. Je viens en paix. Moi c'est Mordiinori et lui, c'est Pik, mon homard des sables. D'habitude, j'accoste pas les inconnus surtout quand, sans vouloir vous vexer, ils ont d'aussi grandes dents mais là, c'est un cas spécial. Vous allez à Al-Baren ?
- Peut-être... répond prudemment Azoul
- Vous savez, cette piste ne va pas ailleurs... Enfin, peu importe. Si vous allez à Al-Baren, méfiez-vous. La rumeur selon laquelle une horreur serait dans le coin s'est répandue. Et si, personnellement, je n'ai pas vu d'horreur, j'ai par contre très bien vu cette foutue Légion du Crépuscule.
- La Légion du Crépuscule ? demande le sorcier
- Vous connaissez pas ? L'homme semble étonné et poursuit aussitôt. Vous perdez rien à pas les connaître, croyez-moi. De véritables tarés qui se sont mis en tête d'éradiquer les Horreurs partout dans l'Empire. Ils ont décidé que l'endroit devait être placé en quarantaine et ils empêchent quiconque d'en partir. Et vu que ce sont des fanatiques, mieux vaut pas trop discuter leurs ordres... Parait qu'ils ont buté deux adeptes qui faisaient les malins... Voilà, je voulais juste vous prévenir. Que les vents du désert vous soient favorables et qu'Ozul, Passion de la chance, guide vos pas !
- Merci à toi Mordiinori le Maître des Bêtes. Puisse le sable ne jamais t'engloutir !

Dès que l'homme est parti, nous continuons notre route. Personne n'a rien dit. A quoi bon ? De toutes manières, nous n'avons pas le choix : nous devons aller à Al-Baren. Et même si nous avions le choix de reculer, aucun de nous ne le ferait ! Nous sommes des Hommes-Chacal !

Enfin la ville apparaît dans le lointain. Et, à l'abri de deux dattiers, deux hommes en armure noires semblent monter une garde vigilante. Des Hommes de la Légion du Crépuscule, sans aucun doute...

- Allons-y, compagnons, pour la gloire des Éveilleurs d'Empire !

Les joueurs ont chacun reçu la fiche d'un des adeptes C1. Déjà familiarisés avec le système des jets, la gestion des points de vie, des blessures graves, des options de combat suite à la séance précédente, ils ont à présent des talents à leur disposition et des points de karma à dépenser.

Ils vont à présent revivre les derniers évènements marquants de la Compagnie ! Et tester les disciplines qu'ils désirent.

Les légionnaires à l’entrée vous somment de vous arrêter.
- Halte voyageurs ! Si vous continuez sur cette route, vous allez atteindre le village Al-Baren fait le plus massif des deux gardes orks.
- Sans blague ? Mince alors, nous qui pensions aller à Al-Baren... On a du se perdre sur cette route qui ne mène qu'à un seul endroit ! C'est Tris le Voleur qui parle, l'air surpris.
- Il blague, il blague ! fait Mourani le Sorcier précipitamment. Al-Baren est bien notre destinations, Messieurs les... Légionnaires ?
- Ouaip, c'est cela, sommes des Légionnaires fait l'autre garde avec un accent prononcé.
- La fameuse Compagnie du Crépuscule ?
- Ouaip, la fameuse !
- Vous êtes venus vous reposer à Al-Baren.
- Ben non. La Compagnie s'repose jamais, m'sieur. Sommes là cause qu'y a une horreur.
- Une horreur des plus dangereuse surenchérit l'autre légionnaire. C'est la raison pour laquelle la région est mise sous quarantaine !
- Ho, toute la région est mise en quarantaine ! C'est grand comme territoire, non ? s'étonne malicieusement le Tris le Voleur
- Ouaip mais surtout le village d'ailleurs ! C'est façon de parler qu'on dit la région.
- Ho... Je vois fait Tris.
- Et si on veut quand même y aller, qu'est-ce qu'on doit faire ? demande poliment Mourani
- Ben y'aller c'est pas le problème, voyez... C'est plutôt ressortir... fait le premier légionnaire, circonspect
- Vous pouvez être plus précis ?
- Ouaip, ceux qui entrent, y sont obligés d'attendre qu'on ait enquêté.
- Et ceux qui refusent ? demande Azoul
- Ha ca c'est dommage. Pour eux. Vu qu'on les bute s'ils tentent de s'enfuir. Vous saisissez ?
- Très bien fait Azoul sans pouvoir s'empêcher d'avoir un sourire carnassier.
- Au fait, Légionnaire, vous auriez pas vu passer un groupe d'adepte homme-chacal comme nous ?
- Ouaip. Même deux.
- Deux groupes !
- Ouaip. Z'étiez liés à eux ? Le ton est désinvolte mais Tirmentek remarque leurs gestes discrets vers leurs armes.
- Non pas du tout ! On les recherche car on soupçonne l'un des membres d'un de ces deux groupes de nous avoir dérobé un contrat et on voudrait s'expliquer.
- Ca va être difficile... fait le Garde massif
- Ha ?
- Ils sont morts.
- Morts ! Et comment ?
- Ben comme des cons... Y'a pas d'autres mots... Z'êtes surs que vous les connaissiez pas ?
- Ben si on vous le dit !
- Ok. Je vous crois. Mais bon, vous étonnez pas si Moltaa vous a à l'oeil.
- Pourquoi demande Mourani ? Et puis, qui est-cette personne ?
- Not'chef. Une nécromante. Et elle vous surveillera parce que le dernier groupe l'a attaqué dans sa tente.
- Ho... Et qu'est-ce qui s'est passé ?
- Ben elle les a tous buté.
- Tous ?
- Ben oui.
- Seule ?
- Ben y'a un petit froid entre elle et Kwam, justement à ce sujet.
- Tais-toi ! C'est l'autre garde qui vient de rabrouer son collègue.
- Ben quoi, c'est vrai non ?
- Ouais mais on étale pas les affaires de la Compagnie devant des inconnus !
- Et l'autre groupe demande Sar-Pak le maître d'armes ?
- Eux z'ont été tués par l'horreur du défilé !
- Tous ?
- Ouaip, font pas long feu dans la région les louveteaux !
- les louveteaux ? Azoul vient de grogner...
- 'Scuse, je voulais dire les Hommes-chacal. Je voulais pas vous offenser...
- Mouais...
- Bon vous entrez ou pas ? Vous allez au village ou non ?
- On va en discuter.

Les Hommes-chacal se détournent et discutent entre eux. Tous sont atterrés d'apprendre que deux des groupes des Éveilleurs d'Empire ont connu une fin précoce. Cet entretien avec les gardes a soulevé plus de questions encore. Quelle est cette mystérieuse horreur ? Et pourquoi diable les autres ont attaqué la chef du détachement de la Légion ?

Finalement, c'est Mourani qui conclut la discussion :
- Je pense que pour le savoir, il faudra, à notre tour entrer dans ce village néfaste...

Les gardes les laissent passer sans autre forme de procès et le groupe s'avance vers le village pour y affronter leur destin.

Les deux autres groupes étaient aussi incarnés par les joueurs. Nous reviendrons sur les circonstances de leur décès lors des prochains résumés. Car pour les joueurs, c'est déjà leur troisième personnage... Ce qui n'est pas grave puisqu'il sont dans la peau d'adeptes hommes-chacals de la Compagnie des Éveilleurs d'Empire et revivent leurs souvenirs via un rêve éveillé produit par N'Ridor et Mélopée.

Je pense aussi utiliser le système "flashback dans la peau d'un autre perso" pour faire jouer Prélude après Ardanyan... je trouve le procédé intéressant pour faire tester d'autres disciplines et d'autres races aux joueurs sans pour autant leur faire abandonner leur perso principal

Le groupe d’’Hommes-Chacal arrive dans le village. Les légionnaires sont en nombre. Plus d'une dizaine. Certains les saluent, d'autres ne leur adressent pas la parole mais tous les regardent avec attention. Un Ork en particulier les dévisagent ouvertement. Sa tenue à la fois sinistre et excentrique dénote le maître d'armes.

La population de la halte semble assez abattue et clairement terrifiée par la présence de la Légion. Un panneau trône sur la place du village.

Habitants de El Baren et voyageurs,

Prenez connaissance de ces faits, il en va de votre survie.

Dans l'exercice de sa mission de protection des habitants de l'Empire théran et sous commandement de Moltaa, la compagnie a déjà du procéder aux actes suivants :

- Mise en quarantaine du citoyen théran Antone Crassus
- Isolement du village d'Al Baren
- Emprisonnement du citoyen créanéen : Azaris, chef des caravaniers.
- Exécution de l'adepte Almut Stek pendant sa tentative de briser l'isolement
- Exécution de l'adepte Soulia Aloé pendant sa tentative de briser l'isolement
- Exécution de six adeptes Hommes-chacal pour tentative d'assassinat sur la personne du chef du détachement de la Légion : Moltaa

Toute personne désirant quitter l'enceinte du village devra recevoir l'approbation de Moltaa, chef des Légionnaires de la Légion du Crépuscule. Les contrevenants s'exposeront à la peine de mort.

Pour la Légion du Crépuscule,

Moltaa

Sar'Tek le nécromant peste à voix basse :
- La peste soit de ceux qui nous ont précédés, ils ne nous facilitent pas la tâche...
- Tu crois peut-être qu'ils l'ont fait exprès ? Et qu'ils sont morts juste pour nous gêner ? s'indigne Mouranis
- Leur mort m'intéresse peu. Je regrette simplement qu'ils ne soient plus là pour que je leur en fasse le reproche... Quoique, cela pourrait peut-être s'arranger si on retrouve leur cadavres...
- Tu me dégoûte ! lâche Tirmentek
- A ton service, brave Archer. répond avec le sourire Sar'Tek

Tris qui s'était éloigné du groupe, revient à ce moment-là.
- Venez écouter ce que j'ai déjà glané ! Nos prédécesseurs ont tous été enterrés dans le cimetière du village. Leurs affaires sont devenues propriété de la Compagnie. Par contre la Compagnie n'a pas fait le lien entre les deux groupes. Cela veut dire qu'ils n'ont pas trouvé leurs carnets de voyage !
- Ils ont du les cacher comme le veut la procédure ! C'est obligatoire de les cacher avant toute prise de risque. Il ne reste qu'à trouver les carnets. Selon nos codes, ils devraient les avoir enterrés côté soleil levant et avoir disposé des indices pour que des Éveilleurs puissent les retrouver. énonce Mourani d'un ton docte.
- Je m'en charge avec Tris ! fait l'Archer.

Moins de trente minutes plus tard, les carnets ont été retrouvés. L'un d'entre eux à la couverture barrée.
- Voilà le carnet du premier groupe

Mouranis le survole rapidement le carnet, s'attardant sur les dernières pages. Puis il commence à lire :

1230 - 14/04
Encore une journée interminable.
Cette obsidienne est complètement corrompue ou, à tout le moins, folle ! Elle a utilisé les corps de deux adeptes ayant tenté de s'enfuir comme cadavéreux ! les seules fois où j'ai entendu parler de cadavéreux, c'était associé à création d'horreur. Si seulement nous avions parmi nous un nécromant, il pourrait nous renseigner sur cette pratique...

Mourani regarde fixement Sar'Tek
- Oui... Quoi ? fait-il, conscient de tous les regards.
- C'est normal ou pas de créer des cadavéreux ? fait l'Archer, visiblement encore énervé par les précédentes remarques du nécromant
- Normal... Encore faudrait-il définir ce que vous entendez par normal. En ce qui me concerne, je dirais que ce n'est pas... banal... Nous autres nécromants ne sommes pas effrayés par l'idée de la mort et des esprits. Cette femme qui me semble remarquable a probablement jugé que leur punition devait se prolonger quelque peu. C'est certes cruel mais d'un autre côté, elle les avait prévenus. Et tout le monde sait, ou devrait savoir, ce qu'il en coûte de s'opposer à un de mes confrères...
- C'est quand même un pouvoir d'horreur, non ? argue Mourani
- Oui, certaines horreurs possèdent ce pouvoir. Mais j'ai lu des écrits reportant que certaines horreurs utilisent des pouvoirs ressemblant étrangement à des sorts de sorcier...
- Cela n'a rien à voir ! Ce n'est pas un pouvoir qui leur est spécifique.
- Et bien il semble, jusqu'à preuve du contraire, que cela soit également le cas pour les nécromants...
- Hum... Logique spécieuse mais soit... Je reprends la lecture.

1230 - 15/04
Trois jours déjà que nous sommes dans ce village. Nous n'en pouvons déjà plus de cette stupide Légion. Nous avons enfin découvert que l'Homme Rouge est celui que nous recherchons : un certain Antone Crassus. Cet homme riche avait fait appel à un caravanier : Azaris, aujourd'hui emprisonné par la Légion, pour l'escorter et lui servir de guide. Il voulait se rendre dans le défilé des Mille Vents pour y trouver la localisation de la pyramide enfouie. Mais son voyage dans le défilé s'est mal déroulé. Le vent s'est levé et le sable lui a complètement retiré sa peau. Quand il a émergé du défilé, il ressemblait à un écorché vif. L'homme Rouge, comme les enfants l'ont appelé avec dérision. Il trempe continuellement dans une baignoire remplie de jus de pavot pour lui éviter les douleurs atroces. Malheureusement la solution opiacée le fait sombrer dans l'apathie et il ne parvient pas à dire ce qu'il y a vu. Moltaa enrage car ces tentatives de sevrage n'ont mené à rien. L'homme refuse de lui parler et rapidement la douleur le fait hurler comme un damné avant qu'il ne tombe dans l'inconscience. Il exige d'elle un rituel de sang qui lui rendrait sa peau. Cet homme est décidément aussi fou que Moltaa.

1230 - 17/04
Nous piétinons encore et encore. Impossible de convaincre la Pierre Folle de nous laisser parler à l'Homme Rouge. On pourrait soi-disant être marqué. On a encore été inspecter le défilé et fait une courte reconnaissance. Rien à y voir. Des murs de pierre lisses. Du sable. Nous avons regretté de ne pas avoir un sylphelin mais les locaux nous on dit qu'il y avait des turbulences au sommet du canyon et que le dernier sylphelin qui s'y était risqué avait eu les ailes déchiquetées. Ils nous ont tous dit que le défilé était maudit et que tous ceux qui s'y aventuraient devenaient des hommes rouges. Apparemment, aucun explorateur n'est mort dans le défilé, ils ressortent tous écorchés... Et il seraient tous morts dans d'atroce souffrances. Les idiots ! S'ils n'avaient pas raconté cela à Moltaa, elle n'aurait pas été convaincu qu'il y avait une intelligence maligne dans le défilé ! Bande de crétins congénitaux dégénérés ! A cause de leurs maudites légendes, nous sommes bloqués si près du but parce qu'une obsidienne folle pense qu'il y a une horreur dans le défilé !

1230 - 18/04
C'est décidé : nous allons entrer dans le défilé et trouver nous-mêmes la localisation ! Nous avons pris contact via une Légionnaire Elfe plus coulante avec Azaris. Il nous a indiqué le nom d'un homme qui pourrait nous vendre des tenues protectrices en peau d'hippopotame. Il nous a déconseillé d'y aller. Et on a encore eu droit au blabla sur le défilé maudit et sur les hommes rouges. Cela devient vraiment lassant. Les enfants, qui nous suivent partout, ont vu que nous achetions des tenues protectrices. Ces petits morpions ont compris ce que nous comptions faire et crient partout : des hommes rouges, des hommes rouges. Que Malek emporte ces bâtards. Maintenant, il va falloir se presser car Moltaa risque sinon de nous faire arrêter.

- C'est la dernière entrée... souffle Mourani en refermant le livre

C'est sympa d'avoir les deux points de vue. Jusuqu'à présent, je n'avais pas eu le temps de lire, et j'ai bien aimé ces récits

Je te conseille de lire le Recueil des donneurs de noms, cela te donnera plus d'idée sur ta version des hommes chiens

- J'entame le second livre. Espérons qu'il y aura des infos sur le destin du premier groupe. déclare avec emphase Mourani
- Ouais fait Azoul dépêche-toi à la place de prendre la pause.
- Les guerriers, cela vous rend nerveux, non de dépendre d'un livre.
- Non
- Si je puis me permettre, mon cher Azoul, j'ai pu à plusieurs reprises le constater de moi-même. Le guerrier définit sa place dans l'action. Action qui, paradoxalement, peut consister à rester immobile durant une garde. Le concept action est alors redéfinit symboliquement par la prévalence de la mission. Tu n'es pas d'accord ?
- Non... Lis.
- Vous comprenez, cher Azoul que ce refus pourrait générer une frustration terriblement élevée dans mon chef. Et si je demandais réparation, que feriez-vous ?
- J't'en collerais une. Lis.
- Ha. C'est très fort comme symbole... Je suppose que ce n'est pas métaphorique ?
- Nan mais c'est métafortement proche de t'arriver au coin de la figure. Lis.
- Bien, bien ! Je commence.

1230 - 22/04
La route est encombrée de pierres. Les gardes l'ont confirmé. Nous n'irons donc pas mettre de roses des sables sur leur tombe. Surtout que ce n'est pas la saison où elles fleurissent... Ma grand-mère me disait toujours cela en préparant ses confitures de framboises : tu peux économiser sur le sucre mais si ce n'est pas assez sucré, c'est gâché. Cela me fait penser à cette vieille chaise sur laquelle notre instructeur aimait à se prélasser ! Trois chats ont croisé notre route. Et quatre souris. Cela s'annonce prometteur. Ils avaient l'air très contents d'eux. C'est vraiment saoulant. D'habitude les gens ont peur de nous. Et même si j'ai peur de l'admettre, j'ai aussi peur d'eux. La rivière est vachement grosse en cette saison.

1230 - 23/04
Franchement, si je tenais l'idiot qui nous impose de tenir des carnets, je lui ferais avaler ses dents. Et cette coutume que ce soit le dernier qui le tienne. c'est du n'importe quoi ! Cela devrait être la tâche du sorcier. Ce serait peut-être plus cryptique mais bon... Ou alors faudrait confier cela à un baladin. Mais bon, je sais, cette discipline n'éveille aucun talent chez les nôtres. A de rares exceptions près... Seul une pie pourrait aider. Là, j'ai la flemme, demain, j'écris les trucs importants découverts. Ou pas.

Toutes les entrées sont dans la même veine... fait Mourani, l'air dépité

Azoul interpelle alors Mourani.
- Tu te fous de nous ? c'est quoi cela pour un carnet de voyage ?
- Je n'y suis pour rien. Vous feriez donc mieux de destiner votre colère à quelque horreur de passage. D'ailleurs tout le carnet est ainsi écrit. C'est à ne rien y comprendre... Il y a même des pages qui ont visiblement servi à faire des exercices d'écriture. Des lettres sans queue ni tête.
- Ho ? Je peux voir ? fait le voleur soudain intéressé. J'ai quelque peu étudié...
- Étudié fait le sorcier ! Tu as fait des études ?
- Ouais bon pas vraiment mais disons que je me suis intéressé à la cryptographie. Le cours avait été donné par un adepte de passage. Vous savez ce sylphelin qui avait laissé un poème fort gentil à N'Ridor alors que celui-ci avait diminué sa paie sous prétexte qu'il avait foutu le bazar ?
- ...
- C'est pas grave. Et bien moi et quelques autres, on s'était procuré une copie de la lettre. Il nous a fallut trois mois pour la déchiffrer et pouvoir soumettre la version décodée à N'Ridor. C'était la pire des lettres d'insulte que j'avais jamais pu lire ! N'Ridor a promis de nous faire battre, pendre et noyer si nous diffusions cette version traduite... On a pas pris le risque de le vexer. Mais je sais qu'un des gars a continué à étudié cette façon codée de transmettre les infos et qu'il l'a enseigné à ses élèves. C'est peut-être un journal codé qu'on tient entre les mains, non ?
- Combien ? demande abruptement Azoul
- Quoi ? Combien je demande pour déchiffrer ce carnet ? Ben c'est que c'est un travail exigeant qui requiert des compétences rares... Si je compte... Hummm... Et que j'ajoute...
- Non. Pas combien d'argent, combien de temps !
- Ha... Je me disais bien aussi que cela ne te ressemblait pas de proposer de l'argent. Un jour ou deux. Ou trois... Je peux pas promettre mieux.
- Ok !
- D'ici là, on a faire connaissance avec les gens du village. Plus on aura d'infos, mieux on comprendra les évènements passés ! conclut l'archer.

Trois jours ont passé. Tris est parvenu à déchiffrer le précieux carnet. Ils sont tous rassemblés pour le lire et tenter de comprendre les évènements tragiques qui ont mené à la perte des autres Éveilleurs. D'autant que leur collecte d'information s'est révélée maigre. Tout le monde se méfie d'eux et la Légion a donné pour consigne de ne pas parler avec les Hommes-Chacal. La poisse. Ils en sont tous réduits à espérer que leurs prédécesseurs pourront, à titre posthume, leur donner l'aide dont ils ont désespérément besoin.

c'est frustrant de ne pas avoir le résultat du décodage

Tout comme scorp !

Mourani est chargé de reprendre la lecture.
- Qui a écrit cela de façon aussi illisible ? Et les fautes, elles faisaient partie du code ?
- Laisse tomber, Tris intime Azoul alors que le voleur s'apprête à répondre vertement. Mourani, lis !

1230 - 22/04
La région ne compte pas que des amis et certains des nôtres sont morts ici. Nous n'irons pas les saluer. Leur mort n'a pas été rapide. Ils ont agonisé plusieurs jours. Visiblement, ils avaient pris des précautions qui se sont révélées insuffisantes. Il va falloir enquêter sur les raisons de leur mort et trouver leur carnet. Comme on nous l'a appris, ils ont du cacher ce carnet quelque part. À nous de le dénicher.

Les gens ont peur de nous mais ne nous craignent pas. Ils ont d'autres chats à fouetter et face à la Légion, nous ne sommes que des souris à leurs yeux. Nous soupçonnons cette Légion de ne pas être étrangère à la mort des nôtres. Restons sur nos gardes !

1230 - 23/04

Nous avons trouvé les carnets mais nous ne les avons pas encore lu. Il est certains que des informations essentielles s'y trouvent. Loués ceux qui nous contraignent à tenir ces carnets. Les gens rechignent à nous parler. Ils ont peur de la Légion Noire.

1230 - 24/04
La Légion Noire, ils commencent à nous les casser ceux-là. Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir prendre des mesures mais notre chef, Ka'Nep refuse d'en entendre parler. Nous avons finalement lu leur carnet et trouvé suffisamment d'informations pour compléter le récit de la mort de nos compagnons. Ils ont pénétré dans le Ravin des Mille Vents protégés par une épaisse armure en peau d'hippopotame. Malheureusement, cette protection ne s'est pas avérée suffisante. Ils sont sortis des ravins complètement écorchés. Tout comme le mystérieux homme Rouge, Antone Crassus de son vrai nom. Hélas, ils n'ont bénéficié d'aucune aide. Molta, la chef de la Légion Noire aurait même refusé qu'on les achève miséricordieusement. Quelle chienne.

1230 - 25/04
Hebran, notre élémentaliste a longuement inspecté les débuts du défilé. Pour lui, il n'y a pas d'Horreur qui se cache derrière tout cela mais bien un élémental. Il s'agit peut-être d'un élémental asservi par un rituel. Ou pire corrompu. Nous le prions de garder ce dernier détail secret, histoire de ne pas renforcer les soupçons de l'autre folle de Moltaa. Nous piétinons avec les autochtones. Tout le monde commence à en avoir marre de cette situation inextricable.

1230 - 26/04
Impossible de traiter avec Moltaa. Visiblement, elle se méfie de nous. Elle refuse que nous parlions à Crassus. Mais nous constatons que ses décisions ne font pas l'unanimité parmi les autres légionnaires. Beaucoup sont persuadés que l'horreur du défilé n'existe pas. Qu'il n'y a rien à tirer de ce village miséreux. Ni butin, ni gloire, rien... Et le plus virulent est son lieutenant Ork, Kwam.

1230 - 27/04
Nous avons longuement discuté avec Kwam. il est prêt à nous laisser tenter notre chance contre Moltaa. Si nous parvenons à la tuer, il prendra le commandement de la troupe et s'en ira sans autre forme de procès. Nous sommes tous très motivés et très excités car une solution se dégage. Affronter toute la Légion est impossible mais affronter son chef est franchement à notre portée. Certes, elle est compagnonne mais nous sommes 7 ! Par mesure de sûreté, nous irons néanmoins cacher notre carnet de voyage. C'est donc ma dernière entrée avant que nous affrontions la Pierre Folle ! Demain, elle sera morte et je reprendrai le récit. Nous pourrons enfin découvrir ce qu'Antone Crassus a appris sur le défilé des Mille Vents ! Nous avons tous tellement hâte d'en finir !

- Voilà, c'est tout fait Mourani.
- Ils sont tous morts en affrontant une seule adepte ? Fait Sar-Pak, visiblement déçu. Quelle tristesse. Et quelle honte. Il va falloir venger cette offense !
- Ha oui fait Tris, c'est une excellente idée. Dépêchons-nous de répéter la même erreur que nos prédécesseurs ! Cela valait bien la peine de déchiffrer ce carnet !
- Il a raison fait Tirmentek. Même si ma discipline d'Archer m'impose d'aller droit au but, elle ne m'empêche pas de trouver le meilleur moyen d'éliminer les obstacles. Et cette Moltaa a réussi à éliminer tous nos frères. À priori, nous ne sommes pas meilleurs qu'eux sans vouloir offenser vos susceptibilités...
- Pas meilleur... Est un bien grand mot ! fait Mourani. Mais je partage néanmoins vos doutes. Une nécromancienne de ce Cercle dispose certainement de puissants moyens. La sous-estimer a conduit nos frères dans leur tombe.
- Ok ! Mais on fait quoi alors ? tempête Azoul. Parce que je ne vais pas discuter pendant trois heures de ce que je ne peux pas faire ! Je préfère réfléchir à ce que je peux faire !
- Je peux la provoquer en duel ? propose Sar-Pak
- Soyez sérieux. rétorque Sar'Tek le nécromant. Nous ne sommes pas stupides et aveuglés par notre orgueil comme peuvent l'être d'autres adeptes ? Non, cela ne marchera pas. Elle vous terrassera d'un sort avant même que vous n'ayez pu l'approcher. Sans gloire mais efficacement. Et elle rira de votre peur au moment ou vous comprendrez que vous allez mourir.
- Je n'aurai pas peur !
- Tout le monde sauf nous, les nécromants, craint la mort !
- Paix vous deux ! Si je ne veux pas discuter de ce que moi, Azoul le guerrier, ne peut pas faire, je ne vais pas non plus perdre mon temps à écouter ce que les autres ne peuvent pas faire !
- J'ai peut-être une solution à nos problème... susurre Tris.
- Accouche !
- Kwam a fermé les yeux. Il espérait s'en tirer à bon compte en cas d'échec. C'est vrai mais sa situation s'est néanmoins dégradée. Moltaa n'a pas été dupe. Elle va le saquer voire le tuer dès qu'elle en aura l'occasion.
- Tu ne peux pas en être certain fait Mourani, sceptique.
- Non dit Tris. Et à vrai dire, on s'en fout... L'important, c'est de faire en sorte que Kwam le pense... Et vu sa loyauté envers Moltaa, je me fais fort de le convaincre.
- Et après ? Fait Azoul, cela nous avance à quoi ?
- Mais enfin fait Tirmentek, c'est pourtant évident. Une fois Kwam persuadé que sa vie ne tient plus qu'à un fil, je suis certain que Tris envisage de lui demander un coup de main plus direct pour l'élimination de Moltaa. Pas vrai Tris ?
- Droit au but, comme toujours répond Tris, toutes dents révélées.
- Alors au travail fait Azoul ! Car cette ville et cette Légion commencent à me porter sur les nerfs !

bon le "lundi prochain" aura duré 2 mois et demi, mais ça en valait la peine... comme à chaque fois

cela ne peux que me réjouir